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 All the pain you can stand, I can give you [Pv]

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PROFIL & INFORMATIONS









Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Dim 23 Jan - 15:31


    Pain, I can't get enough.
    Pain, I like it rough.
    'Cause I'd rather feel pain than nothing at all.

    Il n'y avait pas de raison valable pour que Seth soit venu jusqu'ici, bien au contraire. Il était recherché activement depuis près de deux mois et son évasion du ministère même avait fait les choux gras de la presse sorcière, laquelle laissait entendre que les Aurors montraient peut-être là leur limite. S'ensuivaient un encart et un dossier sur l'inefficacité des Forces de l'Ordre du Monde Magique. Autant dire que son visage avait été diffusé en long, en large et en travers sur tous les supports médias possible. Autrement dit, sa présence ici n'était pas la prudence même, mais il en avait plus qu'assez de se cacher dans des bouges et des taudis en tous genre, où les tenanciers peu regardant, ne lui posaient pas de questions quand il louait une chambre au nom de John Smith, tant qu'il montrait la couleur de ses Gallions. Argent volé à des passants, la plupart du temps, mais ça, ce n'était qu'un détail parmi tant d'autres. A peine après s'être échappé du Ministère, alors qu'on s'apprêtait à le transférer à Azkaban, il n'avait pas su vers qui se tourner. Aucun de ses amis ou de ses proches n'avaient pris la peine de lui rendre visite alors qu'il attendait de passer en jugement dans les cellules pénitentiaires du Ministère. Il n'était donc même pas pensable de retourner à Ravensdale, chez ses parents, lesquels lui auraient fermé leur porte au nez, au mieux, l'aurait retenu pour le dénoncer, au pire. C'était un risque qu'il ne pouvait et qu'il ne voulait pas prendre, pas tant que sa "mission" n'était pas terminée. Après, une fois qu'il aurait tué Jero, comme il aurait du le faire la première fois, on pourrait bien faire ce qu'on voudrait de lui, parce que la colère serait retombée, et plus rien n'aurait d'importance. Sauf, peut-être, s'il tardait trop à mener à bien sa petite vendetta et que la colère s'emparait définitivement de lui. Sans doute alors aurait-il pris goût à cette vie de violences et de fuites, et ne serait-il plus qu'un criminel parmi tant d'autres. Étrange vie que celle d'un garçon parfait qu'un grain de sable a fait sombrer dans la folie.

    Le néon de l'Amstramgram vacilla dans la lueur du soir et Seth se raidit, se dissimulant dans un coin d'ombre, devenant invisible aux yeux du commun des mortels. Il n'allait pas prendre le risque de pénétrer dans le bar, il n'était tout de même pas inconscient à ce point, mais il en guettait les allées et venues depuis plusieurs jours. Chaque soir, à plus ou moins la même heure, Zachkariel en sortait, généralement seul, et regagnait son logement sur le campus. Chaque soir, depuis une semaine, Seth l'avait suivi dans l'ombre, sans trouver l'audace d'aller lui parler. S'il s'intéressait ainsi à Zachk, ce n'était pas anodin ni malsain. Scylence avait été la seule personne à lui rendre visite lors de son incarcération et Seth en avait brillamment conclu qu'il était par là le seul ami qu'il lui restait. Simpliste pour une fois. Et, parce que Zachkariel était devenu la seule personne qu'il respectait, il hésitait à se présenter à lui, parce qu'il se doutait que Zachk n'aurait pas le cœur de le repousser, quand bien même il en aurait eu envie. Mais ce soir là, c'était différent et, si Seth hésitait encore à se faire connaître de Scylence, son hésitation fut bientôt balayée comme des feuilles par un coup de vent lorsqu'il vit sa compagnie du soir. Jero...? Il peinait à y croire. C'était trop horrible et trop beau en même temps pour être vrai. Il avança d'un pas, prêt à écorcher vif Beltràn, mais il repartait déjà dans la direction opposée avec un groupe d'amis, après une dernière poignée de mains à Zachk. Seth voyait déjà rouge, rouge vif comme le sang. L'infâme petit traître... Les mâchoires serrées, les poings tout autant, enfoncés dans ses poches, Seth attendit tapi dans l'ombre que Zachk passe devant lui sans le voir, comme il le faisait depuis sept jours. Sauf que cette fois-ci, Campbell l'attrapa par le col et l'envoya voler contre le mur de pierres, une lueur rageuse dans ses yeux verts de mousse, tandis qu'il le rattrapait déjà par le col, serrant avec force et le maintenant dos à la pierre.

    « Ben quoi, Zachk ? T'es pas heureux de me voir ? Tu préfères traîner avec la vermine, maintenant ? »


    La deuxième main de Seth vint se placer dans les cheveux de Zachk, les empoignant à pleins doigts sans pour autant les tirer. Pas encore.









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Jeu 27 Jan - 12:26




    L'être humain est vraiment idiot. Idiot parce qu'il ne comprends rien, ou presque jamais rien. Zachkariel avait beau être un élève hors du commun, intelligent et doué, cultivé et intéressé, il n'en restait pas moins un être humain, et c'est en cela qu'il était idiot. Se lever pour boire, croire que ça fait oublier. Tous les soirs Zachkariel sortait, regardait son verre en riant avec les autres, mais n'y touchait pas. Parce que si il y touchait, il aurait fini comme son père, et à trente ans, il serait mort d'une cirrhose ou d'une chose encore plus ridicule que la seule maladie qui touche le foi. Le foie. Il n'y a pas plus fort qu'un foie! Le seul organe qui arrive à repousser de lui-même, et que l'homme, idiot, arrive tout de même à perdre. Dérisoire. Zachkariel rit un peu plus fort, parce que Melchior est « cocasse ». On ne s'attend pas à ses réponses, d'ailleurs, on ne s'attend à presque rien de lui. Il vaut mieux recevoir qu'attendre. C'est autour de ce verre presque symbolique, qui ne l'est pas tant mais pourrait l'être, que Zachkariel déblatère, sur les animaux, surtout les oiseaux. Les oiseaux de mer, parce que c'est la seule chose que sa mère aimait autant que lui. Parce qu'elle est née au bord de la mère, sous la pluie et le ciel gris de Londres, et que ses yeux vert ont trop de fois regardés ce ciel pour ne pas l'aimer, à l'affût des ailes blanches d'une mouette ou d'un goéland, cendré ou huppé. Zachkariel le sait, il était là. Il a été le spectateur silencieux de toute une vie ou presque, sans jamais un mot, sans jamais s'investir dans ce qui aurait été dangereux pour lui. La vie de ses parents avait été un monumental échec. Du début à la fin. Il n'y avait pas une seule seconde où ça avait pu marché, parce que même lorsqu'il lui disait je t'aime, il avait eut sur la bouche le goût d'une autre bouche et ne l'avait pas vu. Parce que même lorsqu'il la prenait dans ses bras, c'était un autre parfum que le sien qui traînait sur sa peau.

    Tout ça avait finalement dégoûté Zachkariel, et si il sortait, ce n'était pas tant pour faire plaisir à Mana, pour rencontrer « la » fille. C'était juste pour passer le temps. Il avait repris il y avait deux jours, et c'était plutôt dans la journée qu'il était – malencontreusement – rentré dans le pauvre Beltràn, et finalement, emporté par le courant, il s'était retrouvé à boire un verre au comptoir avec lui, pour parler de n'importe quoi. Et ça faisait plaisir. Il sursauta en sentant la main d'une fille et se retourna pour voir Kimmy Rivers, blonde écervelée totalement déjantée. À la chose prêt qu'il lui manquait quelque chose, et qu'elle était la phobie même de Zachkariel. Il du s'arranger pour la faire fuir en prétextant quelque chose, puis finalement, en vue de l'heure avancé, se retira. Melchior avait certainement beaucoup d'autres choses à faire que de traîner dans ce bar. Zachkaril descendit de son tabouret, payant sa note, et puis promit de revenir une autre fois, juste une autre fois. Il n'avait bu qu'un verre, mais il lui semblait que le goût de pression ne quitterait plus jamais sa bouche. Infernale. Il poussa la porte, salua Melchior qui repartit avec l'autre partit du groupe et tourna les talons. Le campus n'était pas de ce côté, et pas question de faire attendre Mana plus longtemps. Il avança, quelques mètres, concentré. Il devait réfléchir à ce qu'il allait acheter pour la naissance de Sunshine, la fille de son frère, parce que mine de rien... ça approchait vivement. Il passa sa main dans ses cheveux, fatigué, et sans doute trop pour prévoir qu'une main l'accrocherait au col pour le plaquer. Enfin, plaquer. Il s'était carrément éclaté contre le mur. Il fronça les sourcils, retenant un petit cri de douleur en bougeant aussitôt ses omoplates, pas vraiment sûr que ce soit un accident. Il jeta un sale regard et frissonna aussitôt après, voyant que, ah, c'était Seth. Il leva aussitôt les mains pour se protéger le visage mais c'est à son col que Campbell s'en prit, le tenant fermement. Comme si il allait s'enfuir. Il serra les dents, pas rassuré. Généralement, quand ça commençait comme ça, in finissait sur le sol, la tête éclatée contre la pierre. Une fois, pas deux!

    « Ben quoi, Zachk ? T'es pas heureux de me voir ? Tu préfères traîner avec la vermine, maintenant ? »

    Vermine, uh? Il haussa un sourcil, frissonnant en sentant la main de Campbell dans ses cheveux. Ses cheveux. On pouvait dire qu'à ce niveau là, il aurait préféré se prendre une balle dans la jambe que d'être traîné par les cheveux. Son père l'avait puni une fois comme ça. Ça lui avait laissé un sale souvenir, et il n'avait pas tant envie que ça se reproduise. Il écarta les doigts, ses yeux verts détaillant Seth dans les moindres détails. Il était en colère. Vraiment en colère. D'ici, sa mâchoire était dessinée plus sévère comme il serrait absolument les dents. Zachkariel le fixait cependant, sans vraiment trembler. Pas rassuré, c'était sûr, personne n'aurait pu être à l'aise – sauf Ezechkiel mais il avait un avantage que nul homme normal ne peut avoir : il ne connaît pas le sentiment de peur. Il eut un faible sourire sur les lèvres, à peine, ne cherchant pas à se faire frapper, mais n'assimilant pas encore la possibilité de se mettre à genoux et d'implorer son pardon pour une chose qui se passait largement de pardon. Pour un être normal, là encore.

    « Tu es finalement sortit d'Az'... c'est cool. » Il détourna le regard, ne sachant pas vraiment où se mettre, ni quoi répondre. Il avait vu, c'était sûr, mais en même temps... « Tu savais que si tu coupais trois plumes à un oiseau il ne pouvait plus voler de toute sa vie? »

    Silence. Le regard vert clair de Zachkariel fixaient les yeux couleur de mousse de Seth, sans trembler, sans ciller. C'était peut être ça, la bravoure. Avoir peur, mais être le seul à le savoir.

    « Tu m'as fait mal. »

    Zachkariel eut un sourire un peu idiot, retenu, les sourcils légèrement inclinés, ce qui lui donnait plus l'air craintif qu'amusé par son propre humour. C'était avec ça qu'il avait réussi à ne pas mourir face à Ezechkiel. Juste en changeant de conversation, comme ça. Mais il était très clair que Seth Campbell n'était pas sociopathe, et n'allait pas zapper cette conversation, car elle s'imposait. Pour lui plus que pour Zachkariel, qui ne voyait pas vraiment le rapport entre Jéro' et son frère – les deux étant clairement deux entités différentes, ce qui n'était pas le cas de ce bon Campbell. Zachkariel posa doucement ses mains sur la main qui maintenait son col, doucement pour ne pas le brusquer et finir par se faire démolir.











Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Dim 30 Jan - 1:04


    « Ben quoi, Zachk ? T'es pas heureux de me voir ? Tu préfères traîner avec la vermine, maintenant ? »
    « Tu es finalement sorti d'Az'... c'est cool. »

    Seth eut un sifflement rageur, tandis que son nez se fronçait en une expression incrédule. Il se foutait de sa gueule ou quoi ? Son évasion au nez et à la barbe du Ministère avait fait le tour de la presse, provoquant les pires polémiques et lui, il s'imaginait qu'il était déjà sorti d'Azkaban ? Pour peu, il l'aurait étranglé sur place en lui hurlant qu'il en avait pris pour dix ans, mais il se contint du mieux qu'il put et vu le niveau de sa colère, c'était un effort surhumain. Le jeune étudiant détourna le regard, alimentant sans doute sans s'en rendre compte le sentiment de puissance et de domination que Campbell avait sur lui et dont il se nourrissait allègrement.

    « Tu savais que si tu coupais trois plumes à un oiseau il ne pouvait plus voler de toute sa vie ? »


    Seth affermit encore davantage sa prise sur le col de Zachkariel, se demandant où il pouvait bien vouloir en venir avec ses histoires débiles d'oiseaux alors que tout ce qu'il voulait c'était qu'il lui explique pourquoi il venait de le voir sortir de ce foutu bar avec Jero. C'en était tellement agaçant qu'il se demandait comment il pouvait se retenir encore de le tuer. Scylence avait sans doute la chance d'être la seule personne vers qui Seth pouvait se tourner sans crainte ou presque ; ainsi sa mort lui aurait été un désavantage total et même son esprit malade pouvait le comprendre. L'ex-Serdaigle le fixait sans ciller, leurs prunelles vertes mais dans des tons différents, s'observant sans faillir et Seth eut un sourire en coin, narquois et définitivement pas rassurant. Il semblait avoir du courage, le petit Zachkariel, mais en aurait-il assez pour défier Campbell ?

    « Tu m'as fait mal. »


    Non, sans blague ? Il aurait pu marmonner un vague "désolé" et faire comme s'il le pensait vraiment mais Zachkariel ne méritait même pas ça. Il ne méritait que les pires horreurs pour oser traîner avec cette petite ordure de Jero. La mâchoire carrée de Seth se serra encore davantage, si une telle chose était possible, au point qu'il crut lui-même qu'il allait finir par s'exploser les dents à force de serrer si fort. Les mains de Zachkariel se posèrent doucement sur les siennes et son regard vert se posa sur ces dernières, brièvement, avant de remonter à nouveau jusqu'au visage de l'étudiant, se repaissant de cet air craintif et de ce sentiment de puissance. Les gens comme Zachkariel étaient essentiels aux gens comme Seth, parce qu'ils pouvaient les utiliser et les soumettre à leur volonté en un claquement de doigts, les faire plier comme le roseau ou les rompre comme le chêne. Et ce pouvoir de vie et de mort sur quelqu'un... c'était sans doute plus jouissif que de donner la mort elle-même, plus jouissif que le sexe ou presque. Le sourire carnassier de Seth s'étira sur ses lèvres tandis qu'il lâchait d'une main le col du jeune homme, l'autre toujours bien accrochée à son vêtement et pas prête de le laisser s'échapper. Il posa un index impérieux sur les lèvres de Zachkariel, et murmura, avec ce même air qu'ont les types qui veulent rassurer une dernière fois les animaux qu'ils emmènent à l'abattoir :

    « Sshhtt, Zachk, sshhtt... Ça ne fait que commencer, ne me gâche pas mon plaisir. »


    Son doigt quitte les lèvres de Zachkariel, sa main remontant jusqu'à ses cheveux, qu'il effleure avec douceur presque, une lueur absente dans le regard, son esprit s'étant sans doute égaré l'espace de quelques secondes, avant de récupérer toute sa tête. Sa main attrape le bras gauche de l'étudiant, le fait pivoter d'un demi-tour, le collant face au mur. Une main pour maintenir son visage collé de profil contre la pierre, l'autre qui remonte le bras de Zachkariel dans son dos, juste au point limite avant qu'il ne le lui casse.

    « T'en penses quoi, Zachk ? Si je te casse une aile, tu crois que tu pourras encore voler ? Hein ?»
    Son corps vient se plaquer contre le sien pour prévenir tout risque qu'il ne lui glisse entre les pattes. « Qu'est-ce que tu foutais avec Jero ? C'est ton nouvel ami, c'est ça ? » Le grognement qu'il laisse entendre à l'oreille de Zachkariel ne laisse pas présager long feu de sa carcasse s'il répond à côté de la plaque.









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Dim 30 Jan - 1:59


    Il n'y avait que chez une seule personne qu'il avait déjà vu ce sourire, et autant dire qu'il aurait ne jamais y repenser, parce que ce jour là, il avait bien failli y passer. Pour de vrai. Il avait fini à genoux, à cracher tout le sang qu'il avait sur le sol, sur les pieds même de celui qui l'avait roué à coup de chaussure, sur celui-la qui avait cette partie de sang commune, qui partageait tellement plus que ça. Plus qu'un physique. Les yeux de l'ancien serdaigle se posèrent sur ce sourire, cette bouche, et il eut un frisson sinueux, de mauvaise augure. Fuir. Il fallait fuir, maintenant, mais il avait tellement peur de mal faire, d'aggraver quelque part son cas en sachant qu'il s'était embourber à répondre au hasard. Trop vite. Il ferma les yeux en sentant une main quittait son vêtement, comme si il avait eut peur qu'on ne le frappe ensuite, mais rien ne vint. Il ouvrit un peu les yeux, à peine, frissonnant en sentant ce doigt sur sa bouche. Il referma les lèvres, closes, irrémédiablement silencieux pour quelqu'un de bavard. On ne tuait pas le silence quand on a Seth Campbell en face de soit. Question de survie. Il suivit ses moindres mouvements du regard, sans un mot.

    « Sshhtt, Zachk, sshhtt... Ça ne fait que commencer, ne me gâche pas mon plaisir. »

    Il baisse les yeux, son dos se collant un peu plus à la pierre en sentant cette main dans ses cheveux. Ça va faire mal. Il le sait. Avant la tempête, on connaît tous le calme le plus plat. Comme un ouragan se prépare dans les pleines déserts d'Amérique, c'est un orage qui tonne en Seth quand ses yeux vert mousse se rallument. Zachkariel étouffe un petit gémissement de douleur pour ne plus pouvoir le tenir quand son bras gauche remonta trop haut dans son dos. Il se mordit la lèvre mais ne pu empêcher son corps se trembler contre la pierre froide du mur, son corps se tendant. Cette douleur lui était familière. Il l'avait vécu dans le passé. Il l'avait ressentit et transcendait. Mais aujourd'hui était différent. Il était plus fragile contre ce mur, le visage contre la pierre, respirant la poussière et la saleté laissait tout contre. La pierre dégueulasse lui laisserait un trait sombre sur la joue humide comme elle était.

    « T'en penses quoi, Zachk ? Si je te casse une aile, tu crois que tu pourras encore voler ? Hein ? »

    Il eut un petit gémissement plaintif en sentant Seth se rapprochait, pire encore, être si proche de lui. Un peu plus et il lui cassait le bras. Un peu plus et il serait en mesure de l'égorger. Zachkariel ferma les yeux dans une panique bleue, se débattant contre pour se demander si oui ou non elle trouverait le chemin, la sortie à tout ce labyrinthe qui se montait autour de lui. Et cette douleur dans son bras, qui faisait que son beau visage, si régulier, si blanc, se retrouvait crisper dans une expression douloureuse. Mal, c'était un faible mot.

    « Qu'est-ce que tu foutais avec Jero ? C'est ton nouvel ami, c'est ça ? »

    Il souffla contre la pierre, cherchant à rattraper son souffle quand il tenait en apnée, pensant que cela suffirait à soulager la douleur dans son bras. Il chassait la chaleur du souffle sur son oreille, frissonnant. Cet homme, c'est son ami. Celui pour qui il est allé jusqu'au Magenmagot pour le décrire comme quelqu'un de sympathique, de compréhensif. De bien. Où est-il? Ça il se le demande. Il siffla, Zachkariel, siffla comme une vipère pour ne pas avoir à crier. Il ne supportait pas la douleur et l'aimait pourtant, sans jamais savoir ce qui lui faisait plus mal que plaisir dans cet étrange cercle vicieux.

    « C'était pas Jéro', Seth. C'était pas lui. C'était Mel.. Melchior, son frère! Il m'a invité à boire ce soir, c'est tout, Seth.. mon bras! » Il couina malgré lui, son corps n'arrivant plus à soutenir ses jambes tellement la douleur dans son bras épuisait ses ressources en énergie. « C'était pas Jéro', j'le jure, j't'aurais jamais fait ça Seth...! »

    Il soupira, sa tête contre la pierre, pour ne plus avoir à penser à la douleur dans son corps, se difusant en continue de son bras à plus loin, de plus en plus loin en lui, dans ce corps qui commençait à s'endolorir.









Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Dim 30 Jan - 18:02


    « Qu'est-ce que tu foutais avec Jero ? C'est ton nouvel ami, c'est ça ? »

    Il ne diminuait pas la pression sur le bras de Zachkariel, pas le moins du monde, à vrai dire, il aurait pu le lui briser sans le moindre remords tant il lui en voulait. La rage brûlait dans ses prunelles en une flamme dangereuse et dansante, une colère qui n'était pas prête de s'éteindre de si tôt. Son corps plaqué contre celui de Zachk le faisait presque souffrir, tellement il s'appuyait sur lui, l'écrasant contre le mur de tout son poids et de toute sa force. Il ne s'attendrit pas en entendant le Serdaigle souffler comme en une tentative vaine de maîtriser sa douleur ; il n'attendait que sa réponse, son aveu qu'il fréquentait bien Jero alors qu'il savait très bien tout ce qu'il s'était passé. Un grognement rageur s'échappa de sa gorge tandis que sa prise s'affermissait davantage et qu'il collait avec encore plus de force le visage de Zachk contre le mur.

    « C'était pas Jéro', Seth. C'était pas lui. C'était Mel.. Melchior, son frère! Il m'a invité à boire ce soir, c'est tout, Seth.. mon bras! »
    « Zachk... » Le ton était sans appel, annonciateur d'une tempête à venir. Zachkariel eut un gémissement mais Seth n'en tint pas compte et remonta à peine le bras du jeune homme. Ce n'était qu'un centimètre ou deux, mais vue la position délicate du Serdaigle, ce devait être bien assez douloureux comme ça. « C'était pas Jéro', j'le jure, j't'aurais jamais fait ça Seth...! » « Ne te fous pas de moi, Zachk, putain ! »

    Il siffla entre ses dents et refit pivoter Zachkariel face à lui, le collant contre le mur à nouveau mais dos aux pierres cette fois-ci. Une main tenant fermement son avant-bras, l'autre remontant lentement jusqu'à la gorge du Serdaigle pour s'en saisir doucement, sans serrer, pas encore. Pas tout de suite. Il n'était pas de ces impulsifs qui ne réfléchissaient pas avant de se lancer dans quelque chose ; il avait été à Serdaigle aussi après tout et il préférait prendre son temps pour faire les choses correctement. Dans l'ordre chronologique, par ordre d'intensité. Oh, Zachkariel, comme tu allais souffrir, comme tu allais regretter d'avoir un jour été son ami..!
    « Il n'y a pas de Melchior, c'est juste Jero avec un autre nom. Ils croient me le cacher comme ça ? Oh oui, ils s'imaginent que je suis assez stupide pour croire qu'il a un frère jumeau ?! Conneries ! »
    Ses doigts s'enfoncent un peu dans la peau du cou de Zachkariel, avec une lenteur qui aurait presque été tendre si la scène n'avait pas été aussi morbide. Son visage se rapproche de celui du jeune homme et il souffle à son oreille : « Et qu'est-ce que ça fait de toi, Zachkariel ? Ça fait de toi un traître... » Son visage s'éloigne à nouveau, sa joue effleurant celle de l'étudiant avec un sourire malsain, comme une simple diversion à ce qu'il prépare réellement. Son pied balaye d'un mouvement rapide les jambes du jeune homme, mouvement qui l'aurait envoyé au sol si la poigne puissante de Seth ne l'avait pas retenu, juste assez pour qu'il se retrouve à genoux et non pas allongé, la tête explosée contre les pavés. Sa main attrape la tignasse brune du jeune homme, relevant son visage vers lui, afin de pouvoir l'observer encore plus, de se repaître du spectacle. Mais la poigne appuie aussi, l'empêchant de se relever sans son autorisation. Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres mais ses prunelles vertes brillent toujours de cette même colère qui induit qu'il n'en a pas encore eu assez.

    « Où vont les gens de ton espèce selon Dante ? Le neuvième cercle de l'Enfer..? »

    Il sort sa baguette de sa poche, l'attrapant de sa main libre, la faisant tourner entre ses doigts. Pendant toutes ses études, ce morceau de bois avait été tout, avait été ce qui lui permettait d'être aussi brillant. Mais à présent, elle ne valait plus rien à ses yeux et il ne l'utilisait que lorsqu'il ne pouvait pas faire autrement. S'il avait eu un couteau sous la main, sûr qu'il aurait préféré, mais il n'avait pas imaginé devoir faire du mal à Zachkariel un jour. La baguette se fiche contre sa jugulaire, un sort informulé transformant son extrémité en une braise incandescente qui brûle la peau blanche du jeune homme.

    « Je ne veux pas de tes suppliques, Zachk. C'est juste que tu ne mérites pas de mourir debout. »


    La baguette se lève, menaçante, puis reste en suspens, comme si la main de Seth avait été retenue par un fil invisible. S'il le tue maintenant, il perd cette sensation si grisante de pouvoir et de puissance et oh, à quel point ce serait dommage de perdre un jouet aussi docile que Zachkariel. Une moue songeuse se dessine sur son visage, tandis qu'il hésite pour finalement baisser sa baguette, son bras retombant mollement le long de son côté. Finalement, la baguette remonte jusqu'à sa gorge, caresse doucement la jugulaire de Zachkariel pour enfin s'arrêter juste en dessous de son menton.

    « Supplie-moi. Après tout, je serais curieux de savoir ce que tu pourrais bien faire pour sauver ta vie, Zachkariel. Alors, dis-moi, t'es prêt à quoi ? »
    Le Serdaigle esquissa un infime mouvement qui déplut à Seth, aussitôt ce dernier lui envoya son pied dans l'estomac, le jetant à quatre pattes. Sa main le rattrape par les cheveux et lève son visage vers lui.

    « Ne pense même pas à te relever sans mon autorisation...»











Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Dim 30 Jan - 20:31




    Sans son bras, il ne passerait pas les sélections de quidditch, et il ne pouvait pas. Il devait jouer. Parce qu'il ne jouait pas, c'était comme une partie de son âme amputée. C'était ne plus rien avoir que la cambuse avec Mana, et il ne pouvait pas vivre confiner. Il était une mouette, sauvage et libre dans le ciel. L'enfermer c'était le faire mourir à petit feu, lui faire du mal, comme on tuerait un oiseau petit à petit. Il feula, la douleur faisant que son corps commença à dégager des endorphines, pour endormir la souffrance qui se propageait dans son corps, un peu plus à chaque centimètres. Il allait pleurer plus vite que prévu, quitte à se rendre plus pitoyable encore. De plus en plus pitoyable, pour qu'on ne le touche pas. On ne frappe pas un homme qui pleur. Enfin, c'est ce que pensait le jeune serdaigle. « C'était pas Jéro', j'le jure, j't'aurais jamais fait ça Seth...! » « Ne te fous pas de moi, Zachk, putain ! »

    Il se laissa faire, sans oser bouger, sans oser faire quoi que ce soit. Son regard lui même exprimait tout ce qu'il ressentait, de la tristesse à la crainte. Les yeux verts clairs de Zachkariel Scylence fixaient le sol alors qu'il sentait bien cette main sur sa gorge. Il n'aurait pas bougé, même si il avait eut une chance de s'en sortir, parce qu'il n'était pas vraiment courageux, et parce que Seth, c'était son ami, peut être même le seul qui soit vraiment réel. Il ferma les yeux, blessé. La douleur physique était bien là, lancinante, mais elle n'était rien quant au fait que Seth le traite de menteur, de traître. Il était fidèle jusqu'à la mort, Zachkariel, peut être même trop. Il l'aurait suivi, même après qu'on ne lui ait prouvé par toutes les équations possibles que Seth se moquait de lui, parce que Seth était son ami, et que ça ne changerait pas de sitôt. Il serra les dents pour ne pas pleurer, la douleur dans son bras disparaissant peu à peu, mais restant là, quelque part. Bien là. « Il n'y a pas de Melchior, c'est juste Jero avec un autre nom. Ils croient me le cacher comme ça ? Oh oui, ils s'imaginent que je suis assez stupide pour croire qu'il a un frère jumeau ?! Conneries ! »

    Fou à lié. Zachkariel le regarda, mais n'osa pas réponse qu'il se trompait, que Melchior n'était pas Jéro, qu'il était doux, qu'il avait le cœur sur la main et qu'il était, oui, son ami. Il serra les dents, fronçant légèrement les sourcils alors que les doigts de Seth s'enfonçaient dans sa gorge, dans sa peau. Exécrable. Il lui faisait du mal, volontairement, et ça lui faisait plaisir. Zachkariel renifla, un sanglot remontant quelque part en lui. Un pleur. Mais il ne pleur pas. Il se retient, se tends, se crispe, ses mains se posent sur les bras de Seth. La scène est sensuelle sans l'être. Malsaine quelque part. Il ne manquerait plus que Zachkariel ait de longs cheveux blonds pour être une Justine sacrifiée, un couteau dans le cœur ou même égorgée. Il penche la tête sur le côté, toujours bien collée contre la pierre froide. Ne pas pleurer. Ne pas gémir non plus. Juste rester coi, et espérer. Enfin, rester coi. Il soupire, les yeux mi-clos. « Seth, s'il te plaît... » ne me fais pas de mal? Drôle d'idée. Il est partit pour souffrir, et quelque part, ça ne le dérange pas. Pas vraiment. Enfin, si, tout de même, parce que s'il doit mourir ce soir, c'est... c'est tellement tôt que son regard se gonflent de quelques larmes, ses yeux rougissant. « Et qu'est-ce que ça fait de toi, Zachkariel ? Ça fait de toi un traître... » « Non, non- » merde. Il a beau voir ce visage s'éloignait, aurait-il pu se douter une seule seconde que c'était pour mieux lui asséner un coup dans le dos? Enfin, dans les jambes? Il hoquète, surpris quelque part, mais la douleur ne vient pas et ses yeux verts se relèvent vers Seth, un peu paniqué quand ses genoux touchent sol. Il ferme les yeux, se protège le visage de peur de recevoir un coup de pieds ou un coup de poings, mais tout ce qu'il sent, c'est l'humidité qui mouille son jeans et la main de Seth dans ses cheveux. Il a frisson violent. Ses yeux restent sur le visage de Seth, cherche à comprendre, à le décoder. Mais il ne comprends pas. Et ses yeux rougis par les larmes qui ne coulent pas brillent d'incompréhension. Il a peur. Trop peut être. Il suffirait qu'il glisse sa main dans la poche de son jeans pour en sortir une baguette, et après tout, se défendre, être fier et libre une fois dans sa vie, mais non. Pas contre lui. Pas au risque de le blesser. Il ignore ce qu'il veut, ce qu'il va faire, mais son coeur bat vite dans sa cage thoracique. Il ne veut pas finir comme Jero'. Il ne veut pas mourir non plus.

    « Où vont les gens de ton espèce selon Dante ? » Il le fixe, l'observe, réfléchit rapidement. Nul part. Au paradis? Il tremble sous la main inquisitrice. « Le neuvième cercle de l'Enfer..? » Sa voix se bloqua dans sa gorge, et il balbutia : « Non, non. Je ne suis pas un traître, je le jure. Ni à ma cité, ni à mes parents, ni... ni à un ami. Seth, je le jure, crois-moi... » Il tremble, comment peut-il croire qu'il est comme Ugolin dévorant ses enfants? Comme Vanni qui tua son oncle par vanité? Comme Branca qui avait assassiné son propre beau-père? Il n'avait jamais mordu la main de ses proches, il était même reconnaissant comme de rares personnes dans ce bas monde, et il souffrait qu'on ne le croit pas quand il savait avoir raison, quand tout ça n'était que l'esprit malade de Seth qui tournait ses mots en traîtrise. Il serait mort, mais n'aurait jamais pu reconnaître mentir, parce qu'il ne mentait tout simplement pas. Il fronce légèrement les sourcils en sentant ce bout de bois sur sa gorge, se crispe un peu, se tends. Il a peur. Un simple sectumsempra lui trancherait la jugulaire, et il crèverait. Il ne peut pas crever comme un chien, à genoux, sans avoir rien fait pour se défendre que prendre la douleur et se taire. Ça ne se fait pas. C'est une mort de bâtard. Les mains qui traînent sur le sol, et il laisse échapper un petit cri de douleur, sa tête tirant en arrière malgré lui, pour échapper à l'infâme baguette qui lui brûle la peau. Il a une larme qui coule malgré lui, une larme qui mouille le contour de sa joue alors qu'il ne veut pas. Il s'était juré que...

    « Je ne veux pas de tes suppliques, Zachk. C'est juste que tu ne mérites pas de mourir debout. » Mourir? Il cesse de pleurer, voir même de respirer, les yeux grand ouverts. Ses prunelles claires montent des pieds du criminel à son visage, et il a l'air tellement sérieux que Zachkariel se demande si c'est le moment où il doit lui en mettre une dans l'entrejambe et prendre ses jambe à son cou. Il le fixe, tremblant comme une feuille. Mourir. Non. Pas maintenant. Il a tellement peur, et sa mère qui vient justement de... Il renifle, au bord des larmes. Enfin, quand la baguette glisse sur sa peau, remonte, c'est deux grosses larmes qui roulent du bord de ses yeux sur ses joues, jusqu'à son menton, et c'est la même baguette qui coupe en deux les larmes du jeune homme. La baguette qui se plante quelque part profondément dans son coeur. Un ami ne devrait pas avoir à en frapper un autre. Et il ne le croit pas. Il ferme les yeux, dans cette ultime résignation qu'est celle du sacrifice. « Supplie-moi. Après tout, je serais curieux de savoir ce que tu pourrais bien faire pour sauver ta vie, Zachkariel. Alors, dis-moi, t'es prêt à quoi ? »

    L'ancien serdaigle voulu se relever, un peu, à peine, et visiblement, ça n'était pas la bonne chose puisque quelque chose venait de frapper son estomac et il retomba sur le sol, à genoux, crachant sur le sol de la salive, ou un retour de bile, sans trop savoir ce que c'était au final. C'était blanc – c'était peut être la seule chose rassurante là dedans. Zachkariel eut un couinement, se tenant fermement l'estomac alors qu'une main lui attrape les cheveux. Il pleur maintenant. Pour de vrai. De vraies grosses larmes qui roulent sans s'arrêter sur ses joues, et il est presque touchant, comme un chiot abandonné. « Ne pense même pas à te relever sans mon autorisation...» « Je ne voulais pas.. Pardon... » Le nouvel étudiant renifla, passant une main sale sur ses joues pour les essuyer nerveusement. « Je ferais ce que tu veux, Seth, mais s'il te plaît, arrêtes, tu me fais mal... » Il pleurait malgré lui, et parlait avec une voix saccadée. Il avait peur, il avait mal, et maintenant, il avait froid. « Je ferais tout, mais lâche moi... s'il te plaît... Je veux rentrer... je veux rentrer chez moi... »











Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Dim 30 Jan - 22:51


    « Ne pense même pas à te relever sans mon autorisation...»
    « Je ne voulais pas.. Pardon... Je ferais ce que tu veux, Seth, mais s'il te plaît, arrête, tu me fais mal... Je ferais tout, mais lâche moi... s'il te plaît... Je veux rentrer... je veux rentrer chez moi... »

    Et il pleurait, en silence de peur de l'énerver davantage sans doute, mais il pleurait quand même, les larmes dévalant le long de ses joues blanches et creuses. Toute autre personne se serait attendrie et se serait arrêtée, d'autant plus que Zachkariel était son ami et que ce n'était pas du tout une façon de se comporter avec ses amis. Ou alors il aurait fallu aimer les amis bizarres et dérangés. A la réflexion, peut-être Zachkariel les aimait-il ainsi à en croire sa passivité et son absence de volonté à ne serait-ce que tenter de s'enfuir. Il aurait pu sortir sa baguette au moins, faire preuve d'un peu de rébellion mais non, il se montrait docile et soumis. C'était hautement dérangeant et en même temps, c'était attendrissant de s'abandonner de cette façon, comme s'il lui donnait de son plein gré tous les droits sur lui. Seth feula, passant une main crispée sur sa nuque en sueur, comme si cela pouvait faciliter sa réflexion. Il n'allait pas le tuer mais c'était seulement parce que c'était son ami, il pouvait s'estimer heureux, mais il n'en allait pas moins laver l'affront qu'il lui avait fait. Le laver de toutes les façons possibles, afin que l'offense soit réparée. L'eau, le sang, la sueur, la douleur... C'était malheureux pour Zachk mais il faudrait en passer par là et après seulement, peut-être Seth consentirait-il à lui pardonner son infâme traitrise. Peut-être. Si Zachk se montrait très convaincant. Ou s'il mourrait pendant l'opération d'expiation. Il a un soupir, hausse les épaules et attrape le bras de Zachkariel avant de transplaner sans prévenir, les amenant tous deux dans une chambre d'hôtel, visiblement bon marché à en croire la tapisserie moisie et le lavabo jaunâtre. C'est le taudis que Seth a trouvé à louer pour pas cher et sans qu'on lui demande son nom, le tenancier étant un type louche et peu scrupuleux, peu enclin à le déranger même s'il entendait Zachkariel appeler à l'aide. En parlant de Zachk, il a transplané et se retrouve toujours dans la même position, à genoux.
    « Chez moi.» lance-t-il simplement pour couper court à toute éventuelle question.
    Balançant sa baguette sur le lit sans âge, il attrape le Serdaigle par le bras et le relève pour l'emmener, en le tirant sans douceur, vers le lavabo. Il ouvre le robinet, bouche l'évacuation et attend patiemment que la vasque se remplisse, sans accorder le moindre regard à Zachkariel, ses prunelles restant concentrées sur l'eau qui emplit le lavabo. Quand enfin, la vasque est pleine, Seth attrape Zachkariel par les cheveux et lui plonge la tête sous l'eau sans prévenir, sans la moindre expression sur le visage, comme un geste mécanique. Ses prunelles vertes suivent la trotteuse de sa montre ; cinq, dix, quinze, vingt secondes... peut-être même vingt-cing, et il juge que c'est assez, puis lui sort la tête de l'eau. On attend cinq secondes et c'est reparti pour vingt-cinq secondes. Si Zachk proteste, tant pis pour lui, ça lui fera moins de souffle à prendre, c'est lui que ça regarde. Une fois, deux fois, trois fois puis six et sept... Enfin, il consent à cesser. En temps normal, ce genre de pratique n'est utilisée que lorsqu'on veut tirer quelque chose de quelqu'un, un aveu, un secret. Mais ce n'est pas le cas ici. Dans l'esprit malade de Seth, c'est avant tout une phase symbolique de purification par l'eau comme dans les anciens rituels chrétiens (n'oublions pas que c'est un Serdaigle intelligent et quasi surdoué). Les cheveux trempés de Zachk dans la main, Seth plonge son regard brûlant dans le sien, l'observant quelques longues secondes, ce petit pantin haletant qu'il tient entre ses mains. Il pourrait le détruire et le briser, oui, et il en meurt sans doute d'envie, mais il fait taire sa violence, la réduit à ses plus minimales intentions.
    « Il faut que tu payes, Zachk... »
    Sa voix est rauque, son regard papillonnant, presque fou, comme pris dans un délire psychotique, tandis qu'il répète la phrase, encore et encore, comme un CD rayé en boucle. Il s'emporte contre des fantômes invisibles et envoie Zachk voltiger contre le mur le plus proche, le rouant de coups de poings ; le premier s'écrasant dans son visage et lui promettant un beau coquard, les suivants lardant son estomac, son torse. Il est comme fou, les mâchoires serrées et les yeux écarquillés par la folie furieuse qui l'habite. Son poing se lève une dernière fois et s'arrête à quelques centimètres du menton de Zachk. De longues secondes pendant lesquelles Seth jauge Zachkariel et son visage abîmé par ses coups ; ses doigts se déplient et se posent sur la figure du Serdaigle, l'effleurant comme s'ils la découvraient, Campbell se demandant presque s'il était vraiment le responsable de ça. Sa colère avait été telle qu'il avait agi sans s'en rendre compte ou presque. Il se penche à son oreille et murmure, doucereux :
    « Zachk... Tu es le jouet le plus génial que j'ai jamais eu...»
    Ses doigts s'entremêlent à ceux du Serdaigle et c'est presque tendre, presque. Si Campbell n'avait pas fracassé le poignet de Zachk contre le mur, plus haut que leurs têtes, ça aurait pu l'être. Sans raison apparente, il relâche le poignet et arrache les boutons de la chemise de Zachk sans prévenir. Sortie de sa crise, il a besoin d'en voir les effets et les conséquences. Les hématomes rougeâtres qui commencent déjà à apparaitre lui promettent déjà de longs moments de souffrance, même après qu'il l'aura laissé partir, si jamais cela arrive bien sûr. Il se détourne de lui, lui tourne le dos et se laisse tomber dos sur le lit. Sans le regarder, sa voix est sans appel :
    « Tu transplanes, je suis la trace, je te rattrape et je te tue. Tu esquisses le moindre mouvement vers la porte, je te tue. Tu sors ta baguette, je te tue. Tu appelles à l'aide, je te tue. C'est clair ? » Un silence. « Laisse moi réfléchir si j'en ai fini avec toi.»









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Lun 31 Jan - 19:06




    Avec le canon d’un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles.
    Les yeux clairs de Zachkariel se levèrent, caressèrent malgré eux le visage de Seth qui l'observait en retour, mais avec autre chose dans le regard. Une lueur absente et terrible à fois. Il ne cillait pas, ne bougeait pas. Ou alors pas de son grès. Il tremblait à la vérité, de froid surtout plutôt que d'autres choses, parce qu'il doutait que Seth ne le tue sur le moment. Quand on réfléchit, on réfléchit rarement à ce que l'on va faire dans l'immédiat, mais à ce que l'on va faire sur le long terme. Ça pouvait durer un jour comme une semaine, comme un mois. Être terrible comme être... mh. Ça ne pouvait qu'être douloureux. Il avait bafoué sa confiance. Il avait marché sur ce qui tenait le plus dans l'esprit faible de Seth : la confiance. Il avait été le seul à venir, à lui sourire, à ne pas se démonter. Fort, oui, mais jusqu'à quel point? Il n'avait jamais été fort face à Seth. Zachkariel n'avait pas confiance en soi, mais personne n'aurait jamais pu le frappé sans qu'il ne rétorque, pas de cette façon, aussi gratuite que violente, parce qu'à la vérité, il n'y avait que les êtres qu'il aimait à crevé qui prenait ce droit suprême de vie ou de mort sur lui. Comme il avait été abandonné au poing vengeur de Ezechkiel la première fois qu'il s'était vu, comme il était tombé à genoux, le visage rejeté en arrière comme pour mieux s'offrir, il n'avait pas hésité. Il avait eut peur, c'est vrai, mais il s'était fait docile comme un animal trop battu, un peu craintif. Mais il n'avait pas rétorqué. Parce qu'il aimait son frère, et qu'il aurait préféré mourir à ses pieds, comme un chien, plutôt que d'avoir à lever sa main sur lui. À la réflexion, ça lui venait peut être de son enfance, à l'époque encore où son père frappait sa mère parce qu'elle ne voulait plus qu'il entre dans la maison, qu'il ne lui parle. Ce père absent. Ce père jamais vraiment présent qui avait cru bon de remettre sur le plat les liens de sang qui les liaient, tous les deux. Ce père qu'il avait aimé, à pleurer derrière la porte quand sa mère ne voulait pas entrer, à boire ses paroles douces comme dangereuses. Zachkariel n'était pas fou, pas plus qu'il n'était pas « normale » ; il avait juste été élevé ainsi, et il savait que si l'amour était synonyme de souffrance, et que s'il y avait un des deux qui devait souffrir, ça pouvait être lui. Il en était capable. Il pouvait soutenir la souffrance, l'acceptait jusqu'au point même où tendre sa joue ne le dérangerait pas davantage. C'était sa promesse à lui, que d'offrir sa gorge au couteau si jamais il ne faiblissait à sa mission. Un sacrifice digne de ce nom ne s'était jamais vu que dans les romans. Peut être que Zachkariel n'était alors que le fruit d'un roman, de deux pages froissés de la bible. À genoux comme Job pleurant de joie la mort de sa femme et de ses enfants, au nom de la foi, au nom de Dieu, au nom même de l'amour de tout ça, Zachkariel se taisait, son regard mi-clos ne voyait plus rien, mais il n'avait pas besoin de voir. Seth avait en ce cas de haute traîtrise de son amitié – de son amour – de le maltraiter. Quitte à l'en faire crever.
    Mets moi un flingue sur la tempe et décore les murs avec ma cervelle.
    Il retint sa respiration alors qu'ils transplanaient tous les deux, sans bouger. La tête tourne baissée en avant, il ne la releva que pour regarder où il était, les joues mouillées et les yeux rougis par les larmes, mais plus rien à l'horizon. Plus l'abondance qui aurait jadis ramené sur lui toute la pitié du monde – exceptée celle de Campbell – mais une petite dignité, toujours voilée par le sacrifice qu'il accordait à faire. Suivre, ne pas protester, subir pour peut être survivre. Peut être. Tout comme Job avait subi ses épreuves sans un mot, Zachkariel s'apprêtait à tout perdre pour être libre. Il fallait perdre espoir pour être libre. Il fallait ne plus rien avoir que ses mains pour pleurer pour comprendre que ce monde n'était peut être pas celui qu'on espérait, peut être pas non plus celui qu'on aimerait. « Chez moi.»
    Zachkariel ne répondit pas, se leva en suivant le mouvement, un peu confus, un peu distrait. Ses yeux cherchant quelque chose, mais rien qu'un lit et un lavabo. Un lavabo sale. Un lavabo aussi crade que possible. Zachkariel n'aimait pas la saleté. Il n'était pas maniaque, mais le lavabo était sale. Il était jaune. Comme une dent mal lavée. Son regard se reporta sur Seth, un peu plus grand que lui de deux ou trois centimètres, ce qui, en vu de sa corpulence, en faisait un adversaire redoutable. Enfin, il pensait à ça sans y penser. Au moment même où il avait dit qu'il ferait tout, il l'avait pensé. Un Scylence ne revenait jamais sur sa parole. Il n'y avait que Clayton Scylence pour cracher sur le nom de leur famille. Il inspira profondément, une petite peur quelque part, de mourir comme ça, à nouveau. Mourir dans l'eau. Mourir comme... mourir comme qui? Qui mourut noyer que Jeff Buckley? Celui-la même qui chanta la détresse de Samson face à Dalila? La traîtrise de cette putain qui fit perdre à Samson sa chevelure et sa force, le laissant aux mains des philistins? Zachkariel jeta un regard paniqué à Seth, mais il préparait autre chose. Quelque chose qui n'était ni lui, ni l'eau. La main passa dans ses cheveux, les accrocha brutalement et...
    Je veux que tu saches, au lieu d’en avoir peur, que tu saches que tu mourras un jour.
    Les cinq premières secondes furent les plus faciles. Enfin, faciles. Ce n'est jamais simple quand quelqu'un vous tient la tête sous l'eau, sous prétexte de purification quasi biblique. Zachkariel inspira une première fois, puis finalement, ses poumons manquèrent d'air, de trop, trop vite. Il avala de l'eau, et s'agita. Ses mains s'accrochèrent à la vasque, cherchant à s'échapper. À se retirer. À se retirer et pourtant, ce n'était pas comme dans les films, où on balance les mains et les pieds, en hurlant dans l'eau. Zachkariel restait digne, parce qu'il devait mourir ainsi, au moins n'aurait-il pas fait dans son jeans. Il était noble, notre héros, et c'est peut être parce qu'il était digne ainsi que son visage s'arracha de l'eau. Il inspira un grand coup, toussant en recrachant un peu d'eau. Inspira à nouveau, et ce fut à nouveau le plongeon vers des abîmes méconnus. Il était bon nageur, pour avoir aimé la mer froide des côtes anglaises, aux roches dangereuses, mais pas comme ça. Comme ça, ça rentrait dans son nez, ça lui faisait juste mal. Il sentit ses poumons se remplirent de tout ce liquide impur, et il le recracha quand, à nouveau. Et ce fut encore comme ça. Encore et encore. Il recracha le tout, noyant sa chemise et il avait froid. Froid, et ses cheveux collaient à son front sans qu'il ne sache plus combien de fois il fut baptisé. Il ignorait même si il était vraiment encore en vie. Il inspira, dans l'urgence de la situation, mais c'était différent. Sa main, dans la débâcle, s'était accroché au torse de Seth, serrant fortement le tissu, pour garder un pieds dans la réalité – ou presque. C'était le t-shirt de son bourreau qu'il tenait, il pouvait aussi bien le frapper, mais il ne dit rien. Il ne se plaignait tout simplement pas, tout comme Job ne s'était pas plaint d'être amputé de sa maison, de sa richesse et de sa dignité (il avait après tout eut un pire sort que celui de Zachkariel : il avait eut la lèpre!). Tout ça n'était rien. Tout ça n'était que symbole. Et la confiance de Zachkariel ne s'arrêtait pas au symbole, aussi dur soit-il. Il haletait alors, sa main tenant fermement le t-shirt de son ami et bourreau, ses yeux verts clignotant pour chasser les gouttes d'eau qui glissaient à l'intérieur et l'empêchait de le voir correctement. Il haletait, sans pouvoir rattraper son souffle, mais restait là. Il ne fuyait pas.
    « Il faut que tu payes, Zachk... » Il ne répondit pas. De toute façon, il n'avait pas eut le choix. D'abord parce qu'il venait justement de se fracasser contre le mur, ses omoplates craquelant sous sa peau. Pas cassée, mais elles en avaient marre de devoir subir la croix que ce bon Zachkariel avait décidé de porter. Marre d'avoir à subir et se taire en même temps. Il eut un petit gémissement, qui se perdit dans le bruit de la peau frappait. En revanche, ici, ce fut celle de son visage, de sa pommette et de son arcade, le tout s'arquant d'un joli violet qui ressortait peut être le clair de son oeil droite. Il serait beau après. Enfin. Il leva la main pour se protéger le visage, et c'est dans son estomac que s'écrasa le poing. Il étouffa un râle de douleur, un gémissement, un semblant de rébellion du corps quant à l'esprit, mais rien ne vint. L'esprit avait le dessus. Il pensait pendant que Seth frappait, et s'il se protégeait, c'était par nécessité, un réflexe purement humain, purement mécanique, preuve que son cerveau n'était pas tout à fait engager dans les ressorts bibliques, dans l'idée d'abandon de soi. Il serra la mâchoire, ses cris retenant à l'intérieur de sa bouche. Une idée venait de germer. Infime. Job... Si Job n'avait jamais été secouru? Si le Diable n'avait jamais cessé de flageller sa vie, d'en faire un enfer humain sur terre, que lui serait-il arrivé? Si Dieu... oui... Et si?
    Tu dois admettre qu’il est possible que dieu ne t’aime pas du tout.
    Possible, en effet. Il rouvrit les yeux, sentant que son corps avait fini d'être martelé, plus vraiment maître de lui même. Si il tenait, c'était pas l'effort considérable de ses mains sur le mur derrière, et parce que juste en face de son visage, là, il y avait une main. Une main qui l'effleurait et le faisait frisonner malgré lui. Est-ce que Job éprouvait ce genre de chose quand le Diable le tordait entre ses mains? Est-ce qu'il avait aimé les griffes de celui-la même qui lui avait tout enlevé? Le souffle chaud de Zachkariel s'échappa, longuement, comme il avait du resté en apnée pour oublier la douleur. Il inspira lentement, doucement, clairement. Sa main se serra, et il remarqua qu'il n'avait pas lâché ce bout de vêtement, ce t-shirt du début à la fin. Il y était resté accroché, comme on reste accroché à son arme, ou pire encore, à sa croix en cas de catastrophe. Ça n'en était pas une. Ce n'était qu'une épreuve. Une ridicule épreuve, parce qu'il avait trahi. Parce qu'il marchait sur la confiance de Seth, il méritait ce sang qui s'écoulait de son arcade, il méritait ses bleus. Il eut un petit feulement en sentant Seth s'approchait, appréhension des coups, mais également sensualité du geste. C'était plus fort que lui. Il n'avait qu'une envie, tombait à genoux et dormir, parce qu'il était fatigué, parce qu'il n'en pouvait plus. Il aurait aimé que Seth arrête et.. et qu'il parte. Parce qu'il avait besoin d'être seul pour se comprendre, pour comprendre pourquoi il frissonnait autant de se faire frapper, pourquoi malgré tout il ne voulait pas que ça s'arrête. Que Seth continue. Qu'il reste. Avec lui. Pour lui. Ezechkiel avait sans doute raison en disant qu'il n'y avait rien de plus intime qu'un meurtre. Rien de plus sensuel. Rien de plus beau. Il souffla, sa main se crispant sur le t-shirt du jeune homme.
    « Zachk... Tu es le jouet le plus génial que j'ai jamais eu...» Il baissa les yeux, les joues un peu rouge. Pas les coups ou parce qu'il rougissait? Il préférait encore l'ignorer, de peur de se faire horreur quelque part. Il eut un petit gémissement de douleur quand son poignet se retrouva contre le mur, brutalement. Sa main tira malgré elle sur le t-shirt de Seth, soufflant encore, la tête baissée en avant, et ses yeux rivés sur cette main tenant cet infime bout de t-shirt. La souffrance était, en elle même, un mal nécessaire. Zachkariel l'avait toujours su. On ne sait pas si on vit quand on a pas mal. On ne sait pas grand chose d'ailleurs. Il frissonna, son corps se tendant contre la roche froide. Engourdi. Son corps trembla de froid, et il ferma les yeux en sentant les boutons de sa chemise sautaient, arrachaient sans procès par Seth. Il rougissait davantage encore, de honte, de peur. Y plonger un couteau, et se faire éventrer. C'était plus horrible que tout, peut être. Il se mordit la langue pour ne pas feuler davantage, pour se pas se coller à lui, pour ne plus trembler. Pour oublier la peur.
    Félicitations tu vas bientôt toucher le fond, c’est bien.
    Il le fixa, l'observa, comme Seth l'observait en retour. Il n'osait pas vraiment le regarder quand Seth le fixait. Il fronça doucement les sourcils, rentrant le ventre, mais la douleur était là, et ça lui faisait un mal de chien mine de rien. Seth se détourna de lui et repartit. Zachkariel pencha lentement sur le côté, son buste ne tenant plus sous la douleur. « Tu transplanes, je suis la trace, je te rattrape et je te tue. Tu esquisses le moindre mouvement vers la porte, je te tue. Tu sors ta baguette, je te tue. Tu appelles à l'aide, je te tue. C'est clair ? » « Mhmh... » « Laisse moi réfléchir si j'en ai fini avec toi.» Zachkariel tomba d'un coup sec sur le sol, à genoux. Dos contre le dos, la tête penchée vers le bas, sur le côté, le meton presque sur l'épaule, il avait l'air d'une idole biblique. Le froid de la pièce lui tira une grimace, et il tira sur lui les deux pans déchirés de sa chemise. Il aurait aimé pleuré. Il aurait aimé. Mais il avait fait un pas qu'il n'aurait jamais du faire. Et maintenant, il n'avait plus qu'à regretter amèrement de lui avoir jurer de tout faire. Tout.
    Il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.











Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mar 1 Fév - 15:53


    « Tu transplanes, je suis la trace, je te rattrape et je te tue. Tu esquisses le moindre mouvement vers la porte, je te tue. Tu sors ta baguette, je te tue. Tu appelles à l'aide, je te tue. C'est clair ? Laisse moi réfléchir si j'en ai fini avec toi. »

    Zachk était tombé presque après sa réplique, visiblement épuisé et lessivé par l'épreuve que Seth venait de lui faire passer, comme Marie-Madeleine la pécheresse implorant devant le Christ. Le bruit sourd et mat des genoux du Serdaigle tombant sur le sol l'interpella et il se releva à demi, s'appuyant sur ses coudes et dardant ses prunelles vertes sur lui. Il était presque beau comme ça, si rompu qu'il ne tenait plus debout, comme accablé par le poids de ses péchés ou peut-être qu'au contraire, il avait été absout et qu'ainsi il avait été pardonné. « Que ceux qui demandent le pardon soient pardonnés » avait dit un prophète. Seth fronça les sourcils, les tempes vrillées par une migraine lancinante, cherchant à se rappeler : Zachk avait-il demandé pardon ? Il avait beau tenter de retrouver cela dans son esprit, il n'y parvenait pas, alors que tout ne s'était passé que quelques minutes auparavant. Un soupir, mélange de lassitude et aussi de douleur teintée de colère, puisque tout était lié de toute façon. L'un n'allait pas sans l'autre, tout comme l'idée que Scylence l'ait trahi pour Jero provoquait en lui une colère féroce et aussi implacable que l'ire divine qui détruisit Sodome et Gomorrhe. Mais il était là, fatigué et fourbu, docile et soumis, blessé et tremblant et une lueur de conscience souffla à Seth qu'il était peut-être allé trop loin, qu'il s'était peut-être emporté trop rapidement. Il se mordilla la lèvre, en proie à une réflexion cornélienne, son regard volant de Zachk au sol, au mobilier de la pièce, pour revenir sur le Serdaigle. Avec un grognement quasi-silencieux, Seth se redressa alors totalement, s'asseyant sur le lit et passant une main sur sa nuque pour se lever finalement et avancer d'un pas lourd et lent vers le jeune homme. S'arrêtant devant lui, juste devant, pour profiter une dernière fois de cette sensation de supériorité et de puissance qu'il avait sur lui, il gronda :

    « Barre-toi. J'veux plus te voir. »


    L'attrapant par le col de sa chemise, il était résolu à le faire se relever et à le foutre dehors aussi sec lorsque les pans du vêtement déchiré que Zachk tentait maladroitement de refermer sur son torse s'écartèrent sous l'effet du mouvement opéré par Campbell. Il interrompit son geste, sa main toujours accrochée au col de Zachk, ses yeux détaillant la peau nue et rougie par les coups qu'il avait pu lui donner. Sans qu'il sache pourquoi, cela lui rappela cette fameuse après-midi où il avait trouvé Hanna et Jero s'envoyant en l'air dans sa propre chambre, froissant les draps de son lit alors qu'il était absent. La même peau blanche, les mêmes blessures, comme une juxtaposition de ce qu'il avait déjà fait ; l'espace d'un instant, ce ne fut plus Zachkariel qu'il eut devant lui mais bien Jero et, durant cette vision, son regard se fit aussi dur que le granit et sa poigne devint une griffe puissante et meurtrière. Mais Seth n'était pas fou, ou du moins pas encore, et il savait que ce n'était pas Beltràn alors, comme pour lui donner raison, la vision s'évanouit, redonnant à sa vue le Serdaigle. Mais ses yeux n'avait pas quitté la peau blanche du jeune homme, activant dans son esprit les cellules consacrées au désir. Ce n'était pas qu'il aimait les hommes, au contraire, il avait passé presque toute sa vie d'adolescent et de jeune adulte avec la même fille, une vraie fille, belle comme une princesse, c'était juste que les femmes le dégoutaient depuis cette histoire avec Hanna. Il comprenait pourquoi on les appelait le sexe faible, il comprenait aisément pourquoi Ève avait été à l'origine de tous les maux de cette terre et pourquoi il était juste que toutes ses descendantes soient de vraies salopes. Les femmes le répugnaient parce qu'elles étaient viles et faibles, fourbes et infidèles ; il n'aurait plus imaginé toucher l'une d'entre elles comme il avait pu toucher Hanna parce que toutes les femmes avaient été salies par Jero dans son esprit. Et son regard n'en démordait pas de cette peau là tandis qu'il était lui-même en proie à son propre conflit intérieur. Depuis combien de temps n'avait-il pas goûté aux plaisirs de la chair ? Difficile à dire. Au moins depuis trois mois, puisque c'était là que Hanna était partie retrouver les Enfers. Il n'aimait pas les hommes, non, mais il en était un et un homme, ça a des besoins, impérieux, qui demandent à être assouvis. Ses prunelles remontèrent sur le visage de Zachkariel, caressant du regard son visage, le jaugeant et l'évaluant plutôt de ses iris jade, une moue se dessinant sur ses lèvres. Après tout, Zachkariel n'avait-il pas promis de tout faire ? En temps normal, il se serait détesté d'avoir de telles pensées, inhumaines et vicieuses, tellement égoïstes, mais la normalité avait disparu de sa vie depuis près de trois mois. Il n'était plus qu'un train sans locomotive, sans contrôle, avalant les rails à une vitesse folle jusqu'à ce que quelqu'un l'arrête ou jusqu'à ce qu'il finisse par dérailler et finir dans le décor.

    « Quoique...»


    Il le balance sur le lit, l'y envoyant en se servant de son col comme lanceur. A grandes enjambées, il s'y dirige à son tour, attrapant sa baguette, la pointant sur lui en un sort informulé de son cru. Un truc qu'il a inventé à la demande de ses potes autrefois pour aider aux lendemains de soirée bien arrosées. Une douce chaleur envahit sûrement Zachk à ce moment précis, lui retirant toute la douleur qu'il a su lui imposer, ôtant le mal et le froid. Parce que si ça se passe tel que Seth l'imagine, alors il veut que Zachk ne puisse se concentrer sur aucune autre douleur que celle, nouvelle, qu'il lui infligera encore. Il ne veut pas que son esprit puisse se distraire. Il y veillera particulièrement. Si cela se passe comme il l'imagine, bien sûr, parce que plus que tout, il ne sait pas s'il en sera réellement capable. Laissant tomber sa baguette au sol, il grimpe sur le lit, se positionne à quatre pattes au dessus d'un Zachk allongé sur le dos, ses cheveux mi-longs venant caresser le visage du jeune homme alors qu'il penche sa tête vers lui.

    « Zachk, mon ange, j'crois que tu pourras plus jamais voler. »


    Qu'il implore ou qu'il se défende tant qu'il en est encore temps ou bien qu'il subisse en serrant les dents.









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mar 1 Fév - 17:57




    Il faisait froid sur le sol. Il faisait froid, et il sentait sa peau frémir contre le mur. Contre son dos, la fraîcheur remontait, et il serrait un peu plus, entre ses doigts gelés que le froid avait engourdi, sa chemise. Les deux pans déchiraient faisaient ressortir davantage encore la pâleur peu commune de la peau de Zachkariel, et pour cause, il n'avait jamais eut cette ingénieuse habitude de se mettre au soleil. Lui était fils de la mer, mais une mer agitée où on ne se baigne que pour se noyer. Il n'y avait jamais rien eut d'autre dans sa vie, et maintenant, il ne lui restait presque rien à la vérité. Son grand-père, absent, trop chargé de travail et de soucis. Mana, américaine, qui devait faire certaines choses sans lui. Ezechkiel, qui avait une femme, et un enfant, peut être même deux. Et Seth. Seth qui se relevait, félin, prédateur dans le regard. Zachkariel releva le nez, un peu absent, un peu ailleurs. Il avait mal, il souffrait qu'il en oubliait même où il était parfois. Il était Job, ou un enfant en enfer.
    « Barre-toi. J'veux plus te voir. » Il renifla à nouveau, comme une fille bafouée. Il avait juste l'impression d'avoir servi et d'être jeter. Une sorte de capote en grand. Il n'eut pas le temps d'esquisser le moindre mouvement qu'il était arraché au sol par la seule force de Seth Campbell. Il hoqueta, son torse le faisant souffrir alors qu'il retenait quelque chose, un gémissement plaintif au fond de la gorge, ses mains tremblantes cherchant tant bien que mal à le maintenir debout, mais il était fatigué. Au point même qu'il se serait endormi devant la porte, sans un mot. Devant la porte même de Seth. Son regard glissa sur le visage de Seth, l'observant en silence comme plus rien ne bouger. Les yeux couleur de mousse l'observaient. Enfin, pas vraiment lui en tant qu'être, mais sa peau, et ce regard aussi insistant que dérangeant le fit frissonné malgré lui. Il détourna le regard, trop pudique pour ce genre de chose, ses mains se serrant davantage, froissant le vêtement trop craqué.
    Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack...
    Hanna n'aurait sans doute imaginé un seul instant que Zachkariel, aussi sympathique soit-il, puisse se tenir si proche de Seth, au point même qu'il ne savait plus où commencer son corps et où il se finissait. Il baissa les yeux, la tête toujours penchée en avant, la pénombre découpant le visage droit et anguleux de l'ancien serdaigle. Il était beau, Zachkariel. Il était de ces hommes qu'un Michel-Ange aurait rêvé de croisé. Il était Lucifer sur son trône, la beauté de l'astre du matin, une peau blanche comme le doux nacre des coquillages, mais il était sombre de par sa chevelure, trop carré, trop droit, trop longiligne. Un corps imberbe. Un corps marquait de cent coups qu'il avait avalé sans ciller, juste en pleurant silencieusement, sans crier à l'aide. Il était Lucifer sans ailes, un ange déchu au bras du démon le plus terrible, et il ne pouvait que se laisser faire.
    « Quoique...» Il vola. Un petit glapissement remonta sa trachée en sentant son corps frappait tant bien que mal le matelas, le tordant. Il glissa sur le côté, sur le dos, les yeux grand ouverts, les cheveux encore mouillés. Froid. Ses mains serrèrent son vêtement et se croisèrent sur son torse. Sa chemise blanche ressemblait à celles des putains violées. Il n'était pas une putain. Il ne pouvait pas finir ainsi, dans un grand lit. Seth ne pouvait pas lui faire ça, pas à lui. Pas alors que tout son esprit n'aspirait qu'à une chose : s'endormir. Soudainement, des pas. Zachkariel fit abstraction, son regard, un peu absent, fixant un point imaginaire, pour se concentrer ailleurs que sur la douleur. Enfin, presque, parce que bientôt, c'est la chaleur qui le prit, l'étreignant. Plus de sensation de froid, ou même de douleur. Son corps tout entier renaît, mais il n'y ait pour rien. Il avait un sourire, un moment, juste le temps d'espérer que Seth ne fera pas ça. Non. Il ne peut pas le faire. Pas à son ami. Enfin... Croire, c'est encore s'enfoncer un peu plus.
    Je suis le cœur brisé de Jack.
    Le lit craqua, et Zachkariel ferma les yeux, frissonnant de peur, d'horreur. Ses yeux se rouvrirent en sentant les cheveux de Seth caressaient sa peau. Ses yeux vert pâle se fixèrent dans les yeux couleur de jade du criminel, il le fixa, et c'était sûr à présent : il allait vraiment le faire. Ses mains se serrèrent davantage sur son vêtement, ses jambes glissant l'une contre l'autre, solidement serrées, l'instinct dictant sur la promesse son véto. Il n'était pas question. Pas alors qu'il venait à peine de se remettre de Alice et de sa première fois avec une fille. Il n'avait pas le droit de lui enlever ça, de le prendre sans rien demander. Il ne valait pas mieux que Alice qui s'était finalement servi de lui. « Zachk, mon ange, j'crois que tu pourras plus jamais voler. »
    Zachkariel ouvrit grand les yeux, violemment. Il les referma pourtant presque aussitôt, rougissant de honte. Il serra davantage les cuisses, son corps se remettant à trembler comme il l'avait si bien fait. Pourtant, dans son esprit maltraité, il y avait une voix qui lui rappelait qu'il lui avait juré de faire tout, et si ça compter comme un « tout », cela? Il rouvrit les yeux, à peine ouvert, ses cils traînant sur ses joues, le rendant peut être plus touchant lui qui avait les pommettes et les yeux rougis, rendant cette peau pâle plus adorable encore. « ... c'est une grâce que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement.* » murmura t-il. Il pencha lentement la tête sur le côté, ses mains serrant encore un peu sa chemise, avant finalement de relâcher l'étreinte sur le tissu blanc abîmé, ses bras glissant le long de ses flancs, abandonné, résigné.

___________________
* épître de St Pierre, II, 19.










Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mer 2 Fév - 19:06


    « ... c'est une grâce que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement. »
    « Il n'y a pas de Dieu, Zachk. Seulement des démons comme moi. Si tu veux trouver une autre raison pour ta souffrance, c'est toi que ça regarde, mais tu vas vite te rappeler que la vraie raison... c'est parce que je le veux. »

    Il l'avait regardé, serrant contre lui ses frusques en lambeaux, comme pour se prémunir du regard prédateur que Seth posait sur lui et ça aurait pu être beau si Campbell y avait pensé une seconde. Mais il ne voyait pas cela, il ne pensait qu'à cette petite poupée de chiffon qu'il avait là, entre les mains, et dont il pouvait faire ce qu'il voulait parce que Scylence n'était pas assez fort pour lui résister vraiment, encore eut-il fallu qu'il en ait eu la volonté. Parce que malgré tout, Zachk ne protestait pas, ou alors à peine, comme s'il savait en son for intérieur, qu'il méritait amplement ce qui lui arrivait, ou peut-être, plus probablement, se disait-il que Campbell finirait par se calmer et le laisser partir et qu'il ne valait donc mieux pas l'énerver davantage en se montrant insoumis. Alors Seth s'en trouvait encouragé dans son délire psychotique, celui où il se faisait justice lui-même, où il réparait l'offense qui lui avait été faite. Mais il y avait sans doute autre chose quant à cet acharnement, il suffisait de creuser un peu dans le mode de raisonnement du fugitif ; Zachkariel était la seule personne pure qu'il connaissait et on ne parlait pas ici de sang, non, on parlait bel et bien de pureté de l'âme. Et les réactions passives du jeune homme, se contentant de courber l'échine sous les coups, en étaient une preuve de plus ; Zachk étaient emplis de sentiments bons et purs. Ca aurait ravi n'importe qui mais ça dégoutait Seth au plus profond de son être parce que la pureté était fausse à ses yeux désormais et tous ceux qui se comportaient comme tels ne pouvaient être que des menteurs qui se voilaient la face. Comme avait menti Hanna, si vertueuse, si parfaite. Oh oui, il l'avait vu son vrai visage, caché derrière ses airs d'ange, ce masque de chérubin qui dissimulait en réalité tous les vices ; la trahison, la luxure, le mensonge et tant d'autres encore. La pureté n'existait pas, elle était morte en même temps que Hanna Montgomery et il y avait une raison légitime à vouloir salir la blancheur immaculée de Zachk. Il n'avait pas bougé d'un pouce, se tenant toujours au-dessus du jeune homme, ses mèches brunes chatouillant sa joue. Il n'y avait nulle tendresse dans son regard de jaspe, n'y comptez pas, mais il n'y avait pas de haine non plus. Juste une expression des plus neutres ; il ne faisait pas ça par plaisir ou par vengeance, c'était autre chose, une volonté compréhensible de son point de vue de s'assurer que Zachk soit suffisamment sale pour que lui, à l'âme si sombre désormais, n'ait plus jamais à se prendre sa perfection sans tâche dans la gueule. Ça ne va pas être particulièrement doux, pas plus que ça ne sera particulièrement violent. Ce sera et c'est tout ce qu'il y a à en dire..

    « Sshtt, Zachk, n'aie pas peur... »


    La voix est ronronnante et caressante, bien différente des tons métalliques et agressifs des mots précédents, tandis que sa main droite se décolle du lit, abandonnant son appui, pour glisser doucement dans les cheveux de Zachkariel, avant que ses doigts ne redescendent le long de son cou avant d'écarter le pan de la chemise pour s'arrêter au creux de son épaules, quelques secondes, guettant sa réaction. Ce n'est pas qu'il veuille vraiment le rassurer, c'est juste qu'il veut qu'il arrête de trembler comme une feuille, qu'il se détende et se résigne à se laisser faire, car ça n'en sera que plus facile, pour l'un comme pour l'autre. Quant à ses réactions, ce n'est pas qu'il va en tenir compte, c'est simplement que ça l'intéresse de savoir et d'observer si Zachk aura plutôt une moue dégoutée, un air effrayé, révolté ou encore le rougissement prononcé et le regard gêné de celui qui va aimer ça quoiqu'il en dise. Il s'éloigne de lui, quelques instants, juste le temps de s'asseoir sur ses jambes, d'attraper les pans déchirés de la chemise de Zachk et de le tirer à lui, assis à son tour, face à face. Sans rien dire, il fait glisser le vêtement en lambeaux le long de ses bras et le lui retire complètement avant de le balancer dans un coin de la pièce, en boule. Il aurait pu s'épargner cette peine et lui dire de se déshabiller lui-même, mais il ne s'attendait pas à ce que Scylence participe et il ne tenait pas à faire trainer ça en longueur. Avec automatisme, sans expression, ses doigts presque mus par une volonté autre que la sienne, Seth déboutonne le jean's du jeune homme et le lui retire avec des mouvements un peu brusques, lesquels trahissent non seulement son impatience mais aussi sa fougue intérieure, sa folie sévère. Quand c'est fait et qu'il ne reste rien d'autre à Zachk que son caleçon, Campbell le renvoie coucher sur le lit d'une pression de sa main sur le torse du Serdaigle, avant de se lever, lui tournant le dos, et ôtant lui même toutes ses fringues qu'il envoie en un tas informe sur le sol. Ce n'est pas un échange comme devraient l'être les relations charnelles, pas ici, ce n'est que dans un sens, celui qui convient à Seth. Et d'un côté ça l'arrange, parce qu'il ne veut pas qu'on le touche, parce que le sexe c'est dégueulasse depuis Hanna et Jero, parce qu'il refuserait que quelqu'un pose ses mains sur lui. Pas même les doigts innocents de Zachk et il y perdrait des phalanges s'il s'y essayait. Mais c'était ça qui était parfait avec lui, c'est qu'il n'essayerait pas, il en était convaincu et c'était parfaitement ce qu'il appréciait déjà par avance dans ce moment. Il resta de longues secondes, dos à lui, complètement nu, comme si les derniers lambeaux de raison et de conscience le faisaient hésiter mais finalement, il les envoya au Diable, se retourna, son regard plongeant dans celui de Zachk, et remontant sur le lit. Son excitation est déjà bien visible et il grogne légèrement parce qu'il sait lui-même qu'il n'y a rien de plus malsain que cette excitation là qui ne se satisfait pas du corps qu'il y a devant lui mais de l'acte en lui-même. Scylence n'est qu'une poupée, un objet, un moyen et il le lui fait bien comprendre dans chacun de ses gestes ; nulles caresses, nuls baisers, nulles paroles, nuls regards doux. Ces trucs-là sont pour les amants amoureux et ce n'est pas ce qu'ils sont ; ils ne sont que le bourreau et la victime. Le caleçon de Zachk rejoint le reste de ses affaires, et il l'attrape par les épaules pour le foutre à quatre pattes sur le lit, tandis que lui y reste à genoux. Ca ne va pas être facile et encore moins agréable, mais la chose la plus simple que Scylence ait à faire est encore de prendre son mal en patience et de chercher à laisser vagabonder son esprit. Parce que s'il pleure ou s'il supplie ça ne fera qu'interrompre Seth, ça ne lui apportera que des coups et rendra la chose plus longue. Son genou droit s'immisce entre les jambes de Zachk, se posant contre son genoux à lui et le faisant glisser vers l'extérieur, d'un coup un peu trop sec. Il inspire une dernière fois et le bourreau fait son office, ses mains enserrant le bassin du jeune homme avec un peu trop de force sans doute. Consumer un homme pour la première fois, ce n'est pas comme pour une fille et Seth n'aurait pas pensé que ce serait si différent de la première fois où il avait défloré Hanna, mais ça l'était. Parce que même si la douleur que Seth ressentait n'était rien à côté de celle que Zachk devait éprouver, elle était là quand même, présente et lui arrachant un grognement chaque fois qu'il tentait avec difficulté de le posséder un peu plus.

    Il dut se résoudre à aller beaucoup plus lentement qu'il ne l'aurait voulu mais en aucun cas ce n'était pour préserver Zachk, c'était purement égoïste. De longues minutes à grogner, la sueur ruisselant déjà le long de son dos et sur ses tempes, ses mains crispées accrochées à la peau de Scylence, si fort qu'il devait lui faire mal et qu'il n'en avait rien à foutre. Ce n'est que lorsqu'il fut enfin totalement en lui qu'il consentit à desserrer sa poigne, son front venant s'appuyer sur le dos de Zachk, le temps de reprendre son souffle et de s'habituer à cette sensation. Une minute, peut-être deux et Seth se reprend, saisissant d'une main la hanche de Zachk, de l'autre son épaule. Si au début ses mouvements de bassin se font lents et doux, le temps que Campbell se sente davantage à l'aise, bientôt ses yeux se ferment malgré lui et ses coups se font plus rudes, plus rapides, plus violents aussi. Qui imagine-t-il entre ses mains ? Allez savoir. A vrai dire, il n'imagine personne, il se concentre juste sur le plaisir que ça lui procure et quand se plaisir se déverse enfin en vagues brûlantes dans le corps brûlant de Zachk, c'est sa mâchoire qui se referme sur l'épaule du jeune homme, sans le mordre vraiment - peut-être le geste le plus tendre de toute cette mascarade-. Ce n'est que lorsque l'adrénaline est retombée qu'il consent enfin à ouvrir les yeux. Son regard se pose sur la peau blanche de Scylence. D'ici il ne peut pas voir son visage, caché par ses cheveux, et d'ailleurs il ne le veut pas. Parce que maintenant que toute cette colère est retombée, balayée par la vague de plaisir, il sait que l'amertume et le reproche qu'il va lire dans ses yeux auront un effet sur lui. Il se retire de lui, sans un regard et se lève déjà. On aura jamais vu simulacre plus raté.

    « Barre-toi, Zachk, rentre chez toi. »


    Le ton est sec et sans appel. Il lui balance ses fringues à la figure, en évitant son regard et se rend dans la salle de bains, verrouillant la porte derrière lui. Son corps se plonge déjà sous l'eau brûlante de la douche, prenant son temps, calculant mentalement, combien de temps il faudra à Scylence pour prendre ses jambes à son coup et déguerpir. Quand il estime que Zachk a bien eu le temps de s'enfuir deux fois, il sort de la douche, enfile une serviette autour de ses reins, en prend une autre avec laquelle il entreprend de frotter ses cheveux ruisselants de flotte et retourne dans la chambre. Aussi, à ce moment précis, quand son regard croise celui de Scylence, il ne comprend pas ce qu'il fait encore là et ses lèvres s'entr'ouvrent en une expression de surprise. Il détourne le regard un instant, se sentant sans doute coupable mais aussitôt il se reprend et le fixe dans les yeux, même si ça le brûle de le regarder.

    « Pourquoi t'es pas parti ? »


    Il plisse les yeux et il essaie de voir : est-ce qu'elle a disparu cette pureté qui l'énervait tant chez lui ? Il ne parvient plus à la voir mais ça pourrait aussi bien être parce qu'il est sorti de son délire psychotique maintenant que la colère a disparu. Et donc Seth, as-tu vraiment arraché les ailes d'un ange ?









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mer 2 Fév - 22:08




    « ... c'est une grâce que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement. »
    « Il n'y a pas de Dieu, Zachk. Seulement des démons comme moi. Si tu veux trouver une autre raison pour ta souffrance, c'est toi que ça regarde, mais tu vas vite te rappeler que la vraie raison... c'est parce que je le veux. »
    « S'il n'existe pas de Dieu, il n'existe pas plus de démons alors. Seulement des hommes. »

    Il pencha la tête ensuite, cherchant quelque chose de rassurant peut être dans le mur d'en face, et si ce n'était pas rassurant, ça avait quelque chose qui le raccrochait encore un peu à la réalité, lui qui ne voyait plus, lui qui était assommé. Lui qui allait vomir d'être couché dans ce drap, sous lui. Sous Seth Campbell. Ce n'était pas tant que ce soit un homme, ni même que ce fut son ami. Ce qui le dégoûtait le plus était qu'il n'était qu'un jouet, qu'un pantin que l'on prenait pour son plaisir, juste ça. Est-ce qu'il y avait seulement l'envie de le faire avec « lui »? Non. Même pas. Ce n'était pas tant que ce soit Zachkariel qui l'importait, juste que ce fut un corps facile, agréable et malléable. C'était ce qui était le plus répugnant dans cette première fois. L'ancien serdaigle pourtant ne disait pas mot, se laissant faire, dictait, sans émettre un son, ni une larme, ni un grincement de dent. Il était bien élevé, Zachkariel, serviable à l'extrême. On lui avait appris à supporter les jugements, les coups et les insultes. Sa mère le lui avait toujours dis : il faut être bon pour avoir un bonheur en retour. Mais quel bonheur à offrir son corps à qui n'en voulait même pas? Si ça avait été une partie de jambe en l'air, même insignifiante, par vrai désir, ça aurait plus convainquant, plus attirant. Mais Zachkariel ne voulait pas, et Seth n'en faisait qu'à ses démons intérieurs. Il restait crispé sur le lit, attendant le moment fatidique où tout se mettrait en route. Il était une sorte de condamné en attente de sa peine. Sa peine serait lourde. Pire que tout : Zachkariel était innocent. Enfin. Le pensait-il. « Sshtt, Zachk, n'aie pas peur... »

    Avait-il peur? Sans doute. Il n'avait jamais vraiment réfléchi à comment on faisait avec un garçon, mais il n'était pas assez naïf, pas assez ingénu pour ne pas savoir par où il passerait, ni si ça ferait mal ou pas. Il ne s'était jamais penché dessus, et c'était dans ce moment où il doutait sincèrement que les plaisirs de la chair ne soient pas non plus, par extension, des peines. La femme saignait la première fois. Lui? Il allait sans doute hurler. Parce que ce n'était pas aussi facile que de poignarder un homme. Là, l'arme bien aiguisé glisse dans la peau et touche l'os, mais ça ne marcherait pas. Ce n'était pas une arme comme les autres. Elle était physique, pour sûr, mais toucherait plus profondément que n'importe quelle balle. Elle était réfléchie. Elle était gonflée d'une chose si terrible que Zachkariel ne voulait pas y penser, car quoi de pire que d'être touché par la chaire de son ami, quand lui s'amuserait, et lui... Il frissonna de dégoût en sentant la main de Seth sur sa peau, et plus encore, ses yeux le dérangeaient. Il ferma les yeux, ses poings se crispant sans le vouloir. Peur, oui. Peur comme un homme qui se sait en danger, et qui n'y peut rien. Absolument rien. Il le laisse partir, un instant dans son esprit s'allume l'infime espoir qu'il cesse, qu'il n'aime pas, qu'il ne veut pas, mais l'espoir s'éteint bien vite, et Zachk se laisse faire, vide de toute envie, de tout espoir. Il est libre de penser à autre chose. Sa tête penche mollement sur le côté, comme un enfant qui n'aurait plus vraiment le choix. Il ne l'a pas. Il le sait. Il se laisse déshabiller comme une poupée, n'est plus qu'un pantin maltraité. Et quand ce n'est pas la « blanche » chemise, c'est le jeans. Nu comme un vers, étendu sans un mot, fixe, ailleurs, un point qui n'existe pas, quelque part. C'est un viol. Mais un viol auquel Zachkariel a dit oui. C'est un viol moral et psychologique, il aurait pu en échappé. S'enfuir. Hurler. Se débattre. Mais Zachkariel, étendu, sur le lit, ferme les yeux, et il réfléchit. Il lui faut une chanson, quelque chose à quoi se raccrocher. Mana? Ça serait malsain de penser à elle ou même à son frère, à prier pour de l'aide. Il ne veut pas d'aide, il ne veut pas que ça s'arrête, ni que quelqu'un arrive. Seth doit le faire. Il doit trahir ce qu'il y avait de plus fort entre eux. Il doit le faire, parce que sans ça, il n'y aura plus rien après. Il n'y aura rien pour les réunir. Alors que faire? Que dire? Rien. Juste fermer les yeux et attendre. Zachkariel ne regarda même pas ce corps qui allait le posséder, parce qu'il ne le posséderait jamais vraiment. Le jeune Scylence était un oiseau, fier et libre. Une mouette rieuse. Un animal absolument fabuleux, qui se rit bien de souffrir. Il frissonna en sentant les mains fortes de Seth sur sa peau, le commandait, et rouvrit les yeux, à peine, pour fixer le mur, se tenant sur ses mains, les cuisses serrées par pudeur peut être, pas peur aussi. Son dos finement musclé s'était étendu, long, élastique. Zachkariel n'était pas un homme de grand gabarie, mais il avait un corps forgé par les heures passées au quidditch, et ses cheveux, mouillés, tendaient à tomber sur sa nuque, noir sur sa peau pâle. Il était un éphèbe, un peu trop prude, qui fixait le mur avec une appréhension. Il n'avait pas vu ce qui l'attendait. Dans le fond, c'était peut être mieux. Son genou glissa sur le drap blanc, et le regard de Zachkariel glissa sur les oreillers, frissonnant un peu en sentant les larges mains du criminel sur ses hanches. C'était peut être le moment de hurler. De secouer son bassin pour dire non, clairement non. Mais non. Zachkariel serra les draps entre ses doigts, ses doigts les froissant non pas de plaisir, mais de douleur. Ça n'avait pas de nom. Ezechkiel le roulant de coup, ça n'avait pas fait aussi mal. Il serra les dents, mais poussa un râle de douleur traînant, pour finalement poser son visage tout contre le drap, soufflant longuement, peut être trop. Sa tête tourna. Hyperventilation. Super. Zachkariel ferma les yeux, tournant de l'oeil alors que son corps n'en pouvait déjà plus de ce trop plein. Trop d'un coup. Trop de ce qu'il pouvait prendre. Il les rouvrit pourtant, ses mains dé-serrant le drap pour finalement ne plus regarder que le mur d'en face, sans corps entier ne réagissant plus, par simple mécanique. Chaque coup de reins était une douleur dans son estomac, lancinante, remontant lentement. Un filet de sang coulait le long de sa cuisse, mais il n'avait pas le coeur à crier. Plus maintenant. Seth trouva l'intérieur à son aise, et Zachkariel se redressa sous la main de Seth, ses yeux fixant les draps et l'oreiller, sa tête suivant mollement chaque mouvement, poussant ce qui ne ressemblait ni à des cris de douleur, ni à des gémissements de plaisir. Ce n'était rien qu'un relans de sentiment, jeté comme ça. Puis il y eut une chaleur à l'intérieur, et quand Zachkariel eut compris, c'est sa bouche sur son épaule qu'il sent. Mais il ne cille pas. Ne bouge pas. Est-ce qu'il comprends seulement? Ses jambes tremblent malgré lui, et ce n'est rien que le début. Il ne veut pas le voir triomphant, comme si tout avait été pour le mieux dans ce monde. Il garde cette tête penchée sur les draps, et son corps, exténué par tant de choses vécues et ingurgitées, ne veut qu'une chose : du repos. Alors il se retire comme il est venu, sans demander, sans tendresse, sans baiser, et le corps de Zachkariel, comme un pantin qui n'a plus de fil pour le soutenir, retombe mollement sur le lit, sur le flanc, une main qui glisse, par pur hasard, et cache cette honteuse plaie interne, qui saigne, et d'où dégouline les dernières traces de Seth Campbell. Son crime le plus atroce – peut être. « Barre-toi, Zachk, rentre chez toi. »

    Il ne réponds pas, reçoit les affaires sur la figure. Lambeaux de chemise, un jeans qu'il ne veut pas salir avec son sang et... et ça. Ses doigts remontent devant ses yeux, il les écarte. Il sent qu'il va vomir, mais finalement le haut-le-cœur disparaît, et il referme la main, pleurant en silence quelques minutes qui lui paraissent trop courtes. Beaucoup trop courtes. Il rouvre les yeux, à demi. Il se redresse à peine que son corps tremble de douleur. Il est perdu. Où est-ce qu'il est? Qui a laissé les marques sur ses hanches? Il enfile son caleçon, tremblant encore sans le vouloir, sans savoir, et il se dégoûte. Il sent quelque chose. Il enfile par dessus son jeans, se demande un instant où est sa seconde chaussette, mais à ce moment, autre chose. Son regard vert pâle, noyé de larmes, se posent sur Seth. Seth qui le fixe en retour. Seth qui a la marque de Caïn sur le visage. « Pourquoi t'es pas parti ? » Oui. Pourquoi? Zachkariel l'observe, un instant seulement, puis il pleur, tirant sa chemise qu'il n'arrivera pas à remettre – parce qu'elle est morte. Ses jambes le font souffrir, et elles tremblent encore après que le diable les ait martelé de ses cuisses. Il n'aurait même pas la force de se lever. Alors mollement il se laisse retomber sur le côté, exténué, les yeux mi-clos. « Je peux plus marcher. ...Laisse.. laisse moi dormir... s'il te plaît... »










Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

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All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mer 9 Fév - 17:20


    « Pourquoi t'es pas parti ? »
    « Je peux plus marcher. ...Laisse.. laisse moi dormir... s'il te plaît... »

    Les yeux vert de jade de Seth se posent sur le visage balayé par les larmes de Zachk, ce corps meurtri par les coups et cette chemise qu'il tient contre lui, comme un oripeau. Lentement, Campbell laisse retomber la serviette qu'il a sur les cheveux et laisse échapper un soupir. A pas lents, il se rapproche de Zachkariel, de cet ange qu'il a brisé en mille éclats de verre. On pourrait croire que c'est pour le maltraiter encore, pour le déchirer à nouveaux en milliers de morceaux mais ce n'est pas le cas. Pas vraiment. Il ne dit rien alors qu'il avance vers lui, le regard vide et terne, comme ces poupées sans vie qu'on vend aux gosses. Et a vrai dire, ne sont-ils pas des marionnettes l'un comme l'autre, chacun mené par un marionnettiste différent et sans conteste particulièrement sadique ? Seth n'a toujours que cette serviette blanche qui lui ceint les reins mais il ne s'en soucie pas, tandis que ses prunelles vertes détaille la peau blanche rouée de coups, rougie et bleuie par sa faute. Presque avec douceur, il lui ôte des mains la chemise déchirée à laquelle il s'accroche désespérément et l'attrape par les épaules, le soulevant presque, pour l'emmener dans la salle de bains. Il met en marche le jet d'eau chaude de la douche et approche ses doigts de la taille de Zachk, dans la volonté évidente de lui retirer son pantalon à nouveau, mais il interrompt son geste, laisse sa main en suspens quelques secondes, tandis que son regard jaspe semble chercher une réponse dans les yeux du jeune homme. Mais ses prunelles à lui ne sont qu'un embrouillamini de larmes et de peur mêlée de honte alors il sait qu'il a sa réponse et aussitôt, il se ravise, serre le poing et se contente de pousser Zachk dans la douche, bien qu'il porte encore son jean's. Avec un soupir, il se détourne, quitte la salle de bains non sans avoir laissé des vêtements propres qui lui appartiennent dans un coin de la pièce. Un pantalon qui sera sans doute trop large, une chemise dans laquelle il nagera sûrement, mais peu importe tant qu'il peut se sentir un peu mieux et cesser de le regarder de cette façon, de ces yeux pleins de larmes et malheureux qui le feraient presque culpabiliser. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il regrette ce qu'il lui a fait ou qu'il a des remords, parce que ce n'est pas le cas. Il s'en veut juste un peu d'avoir été si brutal et si mauvais, de l'avoir blessé dans son orgueil et au plus profond de sa chair.

    Après s'être habillé, il s'assit sur le lit, les cheveux encore dégoulinant d'eau, lui tombant dans le visage, quand la porte de la salle de bains s'ouvre à nouveau sur Zachk, vêtu des habits de Seth, bien trop grands, qui lui donnent encore plus l'air d'un gamin perdu et Campbell ne peut retenir un sourire, parce qu'il est beau quand même, cet ange d'un autre monde, même s'il n'est qu'un gosse brisé par les volontés morbides d'un bourreau. Mais le sourire est malsain, inapproprié et ce n'est pas ça qui aidera Zachk à ne plus trembler, alors qu'il reste là dans l'embrasure de la porte, encore humide. Seth se lève et son attitude est si différente qu'on pourrait croire que ce n'est pas le même homme. Il se souvient de tout et il ne regrette rien de ce que la colère l'a poussée à faire, mais il est tout de même quelqu'un de sensiblement différent tout en étant tout à fait le même. Sa main gauche se pose sur le chambranle de la porte tandis que sa main droite plonge dans les cheveux mouillés de Zachkariel, avec douceur, comme une excuse silencieuse. Mais il ne s'excusera pas, pas pour de vrai en tous cas, parce que ce n'était pas son genre, pas même avant le meurtre de Hanna. Son front se pose contre celui de Zachk et il ferme les yeux parce qu'il ne doute pas que le Serdaigle soit tétanisé ou révulsé à l'idée de son contact et il ne veut pas le voir parce qu'il se souvient mieux maintenant. Il se rappelle que Zachk a été son seul point de repère et d'ancrage pendant son incarcération. Et même s'il s'agissait de lui faire payer sa trahison, il sait qu'il s'est montré inutilement cruel. Ses lèvres se posent sur ce front-là, cette peau qu'il a souillé de ses doigts et il l'embrasse, mais c'est chaste et neutre, ça se veut juste un peu rassurant, un peu désolé sans doute.

    « T'es beau, Zachkariel. Même sans ailes, tu restes beau. Et pur. C'est quelque chose que même moi je ne saurais t'enlever. »


    Il reste quelques secondes comme ça, parce que ça a quelque chose de bon d'être si près de quelqu'un sans avoir envie de le détruire, sans avoir de pensées mauvaises à son encontre. Et puis, il se détourne car il est devenu maladroit pour ces choses-là. Une clope piochée dans un paquet, au hasard, et le voilà qui fume à la fenêtre, en regardant en contrebas alors qu'il n'y a rien d'autre à voir qu'une ruelle en cul-de-sac, sombre, une benne à ordures et peut-être un chien famélique qui aboie.









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
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All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mar 15 Fév - 0:32




    if things were perfect
    Un enfant dans un monde d'adulte. Le danger est sur le sol, tout autour. Aie peur. Aie peur avait dit son père en caressant ses cheveux, aie peur car d'autres hommes sont des loups pour toi. Zachkariel serra davantage sa chemise en sentant ce vilain loup se rapprochait de lui. Quel genre de Chaperon Rouge faisait-il? Un pitoyable petit pantin qui n'avait même pas pris la peine de courir alors qu'il avait vu les yeux rouge dans les buissons le dévoraient littéralement. Enfin. Lui. C'était là un bien grand mot, comme il n'avait été qu'un objet, un outils. Il retenu un sanglot en voyant la main de Seth approchait, ses doigts serrant désespérément cette chemise-armure qui lui glissa des mains. Il rouvrit les yeux, paniqué un instant alors qu'on le faisait bouger. Encore? Son corps trop rompu suivit, trop faible pour se rebeller. Sa tête ballottait, et ses yeux fixaient le carrelage froid de la salle de bain. Ses yeux clairs sont flous, presque vitreux, comme s'il était absent mais il voit bien ses mains qui s'approchent de ses hanches. De son pantalon. Sa seule armure à présent. Il se tends, se crispe, et ses mains s'élèvent devant lui, alors qu'il reprends assez de courage et de force pour le fixer, furieux et apeuré à la fois. Si il le touche, il va vomir, c'est sûr, comme son coeur bat trop fort dans sa cage thoracique. Les mains finalement se ravisent, et rentre sous la douche, son pantalon encore sur les hanches. Seth se détourne. De derrière ses mèches noires de jais mouillés, les yeux verts clairs de Zachkariel le suivent, l'observent pour ne pas être pris par surprise. Mais la porte se referme. Les yeux clairs du jeune Scylence glissent alors sur la douche blanche, sur ses pieds et l'eau rouge qui s'écoule le long de ses jambes, formant comme une auréole épaisse autour du trou. Zachkariel reste un instant ainsi, puis ses mains défont très lentement son jeans, le repoussant sur ses cuisses. Sur ses hanches, il y a la marque de la main gauche de Campbell, mais ce n'est pas la merde la plus importante. Ses doigts glissent sur sa peau, redécouvrent avec perversité les tâches qui décorent son torse jadis blanc. Des marques. C'est la première fois qu'il en a autant, qu'il a mal à l'intérieur. Plus la main glisse, lentement, repousse le caleçon et il ne regarde pas. Il relève juste la tête, les jambes tremblantes sous lui, et laisse la flotte emportait la crasse, la saleté. Il baisse l'eau froide, et ça le brûle littéralement. Il ne cille pas, laisse cette saleté s'en aller, puis se penche, ramasse ce qui traîne et se lave. C'est frénétique comme mouvement. Violent au possible. Ezechkiel serait fier de voir comme son petit frère peut être comme lui dans ses moments. Il frotte son torse, à s'en faire mal aux côtes, puis plus bas, jusqu'aux pieds qui ont touché ce sol. Il se déteste, se lave, et puis plus rien, parce qu'il n'y a plus d'eau chaude et que c'est l'eau froide qui bleuît lentement sa peau. Il arrête l'eau, sort, attrape une serviette qui traîne et s'essuie sans un mot. Nu, mais il tremble. Il regarde les affaires de Seth, posées là, sur le sol. Il hésite un instant, puis jette un oeil à son jeans qui traîne dans la douche, rempli d'eau. Il soupire, attrape ce qui lui passe par la main et enfile en dernier la chemise, la boutonnant nerveusement, les mains tremblantes, fébrile. Il inspire, lentement, étends ses bras devant lui mais la chemise est trop grande pour qu'il puisse voir ses doigts. Il rentre la tête dans les épaules, contractant ce corps dans ces habits qui ne lui appartiennent pas. Il croirait presque y sentir encore l'odeur de son ami. De son ami. Il ferme les yeux, puis les rouvre. Il avance lentement, pose sa main sur la clenche et attends un instant avant de l'ouvrir. Ses cheveux lui tombent sur les yeux, et ses yeux fixent le sol. Il ne veut pas voir ce sourire. Il reste à la porte, sans savoir si il doit partir ou si il pourra dormir, ne serais-ce qu'un peu, que ce corps brisé et tordu se repose des souffrances qu'il vient de vivre.

    Pourtant il a du courage ce petit serdaigle, il lève les yeux, un peu absent, et voit ce sourire sur les lèvres de celui qui aurait pu être son meilleur ami. Aurait pu être si il n'avait pas tâché les draps de sang bien rouge. Zachkariel tremble de plus en plus. Chaque pas est un spasme plus dur, plus puissant. Il se temps, et si il a envie de pleurer, encore, il ne peut pas. Il ne peut plus. Parce que Seth a cassé la petite chose à l'intérieur qui rendait les larmes de Zachkariel plus touchante que les larmes de détresse de n'importe quelle dame. Il est magnifique, Zachkariel, dans ses frusques trop grande, avec ce visage lentement penché sur le côté, ses yeux fixant en tremblant le parquet. Finalement, le corps de Seth bouche la vue. Sa main se rapproche, se posant sur le bois. Si proche. Il ferme les yeux, fronçant doucement les sourcils et, un instant, il aimerait le frapper fort et s'enfuir parce qu'il ose le toucher à nouveau. Mais le geste est doux. Tendre presque. Et Zachkariel rouvre lentement les yeux, pas fâché, pas apeuré. Parce que dans un recoin sombre de son esprit, une petite lumière s'allume. Une luciole s'envole. La main de Zachkariel pourtant se lève alors qu'il fixe le bas du t-shirt de Seth, et elle frôle cette main qui se perds dans sa tignasse. Comme il aimerait la retirer, et en même temps, comme il meurt de trop l'aimer dans ses cheveux. Il soupire longuement, agonisant alors que son front rentre en contact avec le sien. Frisson. Trop de contact. Il va pleurer, c'est sûr. Il reste calme, se contrôle, même si à l'intérieur de lui, quelque chose tambourine avec effroi ce qui l'habite. Zachkariel meurt quand il sent les lèvres sur son front, comme un enfant qui aurait pleuré longtemps et qui ne s'était pas attendu à être pardonner. Ce baiser ensuite, il est normal. Comme l'agresseur s'excuse d'avoir agressé, la victime s'excuse de s'être laisser faire. Si Zachkariel ne réponds pas, c'est parce qu'il n'a jamais embrassé. Ou pas vraiment en dehors d'un lit. Ses lèvres restent closes, mais il ne recule pas. Son regard clair est fixe. Il le fixe droit dans les yeux, sans l'accuser, sans l'excuser non plus. La meilleure chose a se dire est encore : c'est arrivé.

    « T'es beau, Zachkariel. Même sans ailes, tu restes beau. Et pur. C'est quelque chose que même moi je ne saurais t'enlever. »

    Zachkariel a un faible, un maigre sourire. Un peu triste parce qu'à partir de moment, il ne pourra plus s'élever dans le ciel comme avant. Il y aura toujours cette envie, mais plus cette possibilité. Et pourtant, il n'a pas peur. Parce que Seth lui parle comme son père avant, parce qu'il a cette voix douce et sincère, ces mots simples mais qui touchent. Lentement sa main glisse, effleure de nouveau cette main dans ses cheveux qu'il se met à aimer sans le vouloir, et sa main retombe mollement le long de son corps. Zachkariel se sent lourd. Il ne pourra pas dormir seul ce soir. D'ailleurs le peut-il seulement en temps normal? Son coeur bat lentement, mais c'est un battement lourd, puissant. Il bat au rythme d'une batterie. C'est un son rauque, grave, qui se brise quand Seth s'éloigne, démon parmi les plus beaux qui soient sur cette terre. Démon parmi les plus cruels aussi. Il s'éloigne, le quitte, le laisse planté dans l'encadrement de la porte. Il approche, fait un pas, mais ses jambes tremblent sans qu'il n'ait peur, sans même qu'il n'est froid. Il refait un pas encore, ses yeux verts clair glissent sur le drap propre. Un sort, ou une illusion qui se veut rassurante? Il voit surtout une couverture et un oreiller. Son corps n'appelle à qu'à ça. À dormir. Quitte à respirer ce drap qui l'a vu tant saigner. Il ferme les yeux, son coeur accélère, à peine. Il a besoin d'autres choses que ça. Il approche, ses pas sont légers quoi que hésitants, quand finalement il se cale contre le dos de Seth, ses mains retraçant ses hanches et l'entourent. Il se sert contre lui, visage entre ses omoplates alors qu'il prends de la chaleur de sa peau quand lui est gelé. Il a froid. L'eau froide, peut être.

    « Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. » souffla l'ancien serdaigle, dans un murmure. « Luc. »

    Il était serré contre lui. On aurait pu rire, se dire que tout ça n'avait été qu'une comédie, qu'il avait aimé. Non. Il avait détesté, la douleur était encore là, mais Seth avait été l'agresseur, et il n'y avait que dans ses bras à lui qu'il trouverait cette chaleur qui lui avait manqué, qu'il trouverait également le pardon parce qu'il avait osé le trahir, il avait osé parler et marcher aux côtés de Melchior. Qu'était-ce qu'une punition de chaire quand il avait trahi au plus profond de l'esprit? Il soupira finalement, tremblant toujours, mais bien malgré lui.

    « Ais-je ton pardon, Seth...? Maintenant que je n'ai plus d'ailes? »

    Ce fut en un souffle qu'il avait dit cette vérité. Ne plus avoir d'ailes, c'était là toute la honte des anges, mais si c'était le prix à payer pour rester aux côtés du troisième des fils d'Adam, du premier de la lignée de Noé et de Jésus, alors oui, il le paierait. Quelques plumes, ce n'était que vanité pour les yeux après tout. La liberté était illusoire. On était jamais plus libre que lorsqu'on ne possédait rien, et qu'on avait tout perdu. Job l'avait compris avant même Tyler Durden.











Seth Carter Campbell

Seth Carter Campbell
CRIMINEL ► fugitif.
propriètaire de zachkariel.

► MESSAGES : 101
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mar 22 Fév - 17:12


    « T'es beau, Zachkariel. Même sans ailes, tu restes beau. Et pur. C'est quelque chose que même moi je ne saurais t'enlever. »

    Et il le pense, tandis qu'il s'éloigne de lui pour aller fumer sa clope à la fenêtre, le regard perdu das le vague, tandis qu'une énorme lassitude s'empare de lui. Il a brisé Zachkariel comme on craque une brindille et il l'a fait sans le moindre remords, sans le moindre égard pour celui qu'il disait son ami. La nicotine s'insinue dans ses poumons et le calme passablement. La lumière blafarde de la chambre décrépite balaye la peau mate de son torse nu sur lequel s'étale, prenant toute la place sur son épiderme, ce tatouage de vouivre, immense et terrifiant. Il sursaute brusquement, malgré lui, lorsqu'il sent les mains glacées du jeune Serdaigle sur sa peau brûlante, ses doigts se posant sur ses hanches, les entourant, tandis qu'il perçoit son visage calé contre son dos, entre ses deux omoplates. Seth se crispe malgré lui, ne se retournant pas pour lui faire face, simplement tendu au possible, se demandant ce qu'il fait. Campbell n'est plus coutumier de ce genre de gestes, de ce qu'on pourrait presque appeler de la tendresse, non, il a oublié ça depuis longtemps et le fait que cela vienne de Zachkariel auquel il a fait tant de mal, ce n'en est que plus troublant. Dérangeant, presque. Il se serait attendu à ce que Scylence le déteste, le maudisse, le haïsse, l'injurie. Pas à ce qu'il se colle à lui de cette façon, comme s'il lui pardonnait ce qu'il avait fait. Seth ne comprenait pas vraiment ce qui se tramait dans la tête de Zachk mais les paroles de ce dernier ne tardèrent pas à le fixer.

    « Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Luc. »


    Seth eut un mince sourire, un sourire que Zachkariel ne pouvait pas voir. Un sourire pour lui-même, tandis qu'il secouait faiblement la tête de gauche à droite, laissant échapper un soupir comme s'il ne parvenait pas à croire ce qu'il entendait. Voilà que Scylence citait les Saintes Ecritures, comme s'il prenait ce rôle d'ange tellement au sérieux qu'il avait fini par se persuader qu'il en était un. Si l'on te frappe sur la joue, alors souris et tends l'autre ? Etait-ce là le principe qu'il avait décidé d'appliquer par égard pour un Dieu qui se moquait tellement de son sort qu'il avait laissé un diable s'emparer d'un de ses serviteurs ? Il ne pouvait pas le croire, c'était ridicule, intolérable de faiblesse et de soumission.

    « Ais-je ton pardon, Seth...? Maintenant que je n'ai plus d'ailes ? »


    Campbell relève la tête, s'interrompt et réfléchit. L'a-t-il ce pardon, maintenant que le pécheur a payé sa faute par l'expiation ? Seth semble sonder les tréfonds de ce qu'il reste de son âme à la rechercher d'une réponse. Il se retourne, lui fait face enfin, ses yeux de jade détaillant le visage de Zachkariel, de cet homme qui a reconnu et payé pour sa trahison. Alors peut-il lui pardonner..? Dans son for intérieur, Campbell sait très bien que le Serdaigle a mérité sa rédemption mais il sait également que s'il lui offre son pardon alors il n'aura plus aucun pouvoir sur Scylence, plus aucune emprise sur cet être de chair et de sang et il ne se sent pas prêt à relâcher cet ange qu'il a pris en cage. C'est égoïste mais il veut le garder pour lui, comme ces avares qui ont de grands trésors mais qui refusent de les montrer. Il ignore encore si c'est pour le contempler ou pour le torturer encore, mais il sait juste qu'il veut que Zachk reste cette poupée de chiffon docile et fragile qu'il a été aujourd'hui. Parce que Seth est un esprit malade et qu'il lui faut évacuer sa colère régulièrement s'il ne veut pas être consumé par elle.

    « Il nous est ordonné de pardonner à nos ennemis, mais il n'est écrit nulle part que nous devons pardonner à nos amis. »


    C'est une pirouette habile pour répondre à sa question sans vraiment le faire parce qu'il ne peut décemment lui refuser son pardon, mais son envie de le posséder corps et âme ne peut lui permettre de le lui accorder clairement. Il soupire. Ses doigts se posent sur la gorge de Zachkariel, remontent jusqu'à sa tempe, comme s'il dessinait son visage du bout de ses phalanges, comme un moyen de se l'approprier sans doute. Un sourire tandis que ses prunelles vertes détaillent ses vêtements sur le dos du jeune homme ; bien sûr ils sont beaucoup trop grands et Zachk n'en paraît que plus fragile, plus séduisant peut-être aussi. Seth a un froncement de sourcils tandis que cette idée lui effleure l'esprit ; non, il n'aime pas les hommes, pas plus qu'il n'aime les femmes désormais, c'est juste Zachk, il faut croire. Parce qu'il a cet air triste et soumis et que Seth sait que Zachk ne le trahirait jamais comme Hanna l'a fait. Et que, même si par hasard, il le faisait, comme il avait osé le faire avec Jero, il serait assez fort pour assumer et se soumettre au châtiment. C'était ce qui était si plaisant. Il en serait presque venu à souhaiter que Zachk le trahisse encore, juste pour avoir une raison de le maltraiter à nouveau..

    « Je les vois encore, Zachk, tes ailes. Elles sont toujours là. »
    Il esquisse un sourire moqueur tandis qu'il retire sa main de son visage. « Tu devrais te reposer un peu. Après, je te ramènerai chez toi. » Il ouvre la bouche comme pour dire quelque chose, puis se ravise, avant de finalement lancer : « Si tu tiens à moi, je veux que tu rayes Jero de ta vie. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour toi ; il sera bientôt mort alors autant couper les ponts avec lui tout de suite, ta tristesse n'en sera que moindre. »









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
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► MESSAGES : 187
All the pain you can stand, I can give you [Pv] #Mer 23 Fév - 1:03





    Qu'il est chaud ce dos contre lequel il s'appuie, fort également. Son nez plongé entre ses omoplates, il respire son odeur, s'imprègne de sa chaleur. Comme c'est malsain d'apprécier, de rechercher autant la peau de celui qui vous a fait mal. Malsain et carrément obscène. Il sait qu'il est malade à ce moment. Malade de douleur, une souffrance qui a pourtant réveillé en lui une chose étrange, qui s'enflamme lentement dans ce gouffre qu'on a laissé à la place de son corps. Il le sert contre lui, il se sert contre lui. On pourrait croire qu'il n'est pas bien fort, mais mine de rien, Zachkariel a été batteur, et l'ait encore. Ses mains sont fortes, le carré de son visage résisterait facilement aux assauts les violents, et si il n'est pas à genoux à pleurer, c'est justement parce qu'il peut encaisser plus qu'il n'y paraît. Il est un bouclier à lui seul pour les passions et les sentiments les plus violents. Il se retourne, et pendant un instant, Zachkariel a peur qu'il ne lui fasse à nouveau mal. Mais il ne dit rien. Ses mains se reposent sur les hanches de Seth, pas pour le toucher, mais pour accrocher son vêtement comme si c'était là une valeur sûr et rassurante pour ce petit enfant perdu qu'incarne ici bas l'ange perdu de dieu.

    « Il nous est ordonné de pardonner à nos ennemis, mais il n'est écrit nulle part que nous devons pardonner à nos amis. »
    « C'est... vrai. »

    Le petit coeur de Zachkariel, à la fois sauvage et docile, rebondit dans sa cage thoracique alors qu'il baisse les yeux sur le sol. Peur, oui, mais il comprends. On a que rarement le droit de trahir la confiance de son ami quand on attends généralement rien d'un ennemi que la traîtrise et la perfidie. Zachkariel baisse les yeux sans un mot, bien conscient qu'il ne peut pas lui demander de le pardonner alors qu'il est encore un peu fâché, et ce n'est pas si grave, pourvu qu'il ne le quitte pas. Pourvu – par pitié! – qu'il ne soit pas si fâché la prochaine fois qu'ils se verront. Ses doigts sur sa gorge, et Zachkariel penche lentement la tête, lui laissant le chemin libre. Il clôt à demi les yeux, ses cils frôlant le rebondis de ses joues. Zachkariel ne sourit pas, mais il n'est pas triste non plus. Si ses jambes tremblent, ce n'est pas de maintenant et ce n'est pas sa faute. C'est depuis le lit. Et il ne s'en séparera pas maintenant. Il ne s'en soucie même pas en réalité, fermant de plus en plus les yeux au fur et à mesure que la main de Seth remonte sur son visage, pour finalement clore entièrement ses yeux sans un mot lorsque les doigts lui arrivent au niveau de la tempe. Il ouvre à nouveau les yeux, les pupilles brillantes. Il sait quelque chose. Mais il n'ose pas le dire, de peur de pleurer à nouveau. Cette chose est idiote, mais cette chose le blesse.

    « Je les vois encore, Zachk, tes ailes. Elles sont toujours là. »

    L'ancien serdaigle sursaute, jetant un regard interrogateur à Seth. Il les voit encore? Lui-même jette un regard par dessus son épaule, mais là encore, il ne voit que le vide. Ça a toujours été le vide. Malgré ça, il sourit doucement, tendrement, parce que si Seth se moque ouvertement, Zachkariel est touché. Il a un petit sourire un peu plus sincère sur le visage, joyeux à l'intérieur, parce que si ce n'est pas une rédemption accordée, au moins n'est-il pas sale aux yeux de Seth. Pas même après ça.

    « Tu devrais te reposer un peu. Après, je te ramènerai chez toi. »
    « Merci. »

    Ses mains se décrochent de son vêtement alors que Zachkariel tourne déjà les talons. Ses mèches presque sèches tombent sur sa nuque, ses cheveux s'indisciplineront dans le lit, formant une rébellion d'épis sur le haut de son crâne au moment où il n'y pensera pas, ou presque pas. Il s'arrête cependant en entendant sa voix, ses pupilles se rétractant violemment et son coeur ratant un battement. Judas. Ses jambes tremblent sous lui. Le sol aussi.

    « Si tu tiens à moi, je veux que tu rayes Jero de ta vie. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour toi ; il sera bientôt mort alors autant couper les ponts avec lui tout de suite, ta tristesse n'en sera que moindre. »

    Un silence passe, à nouveau. Les yeux clairs de l'ange fixent le lit sans plus vouloir le lâcher. Zachkariel reste là, planté entre le lit et Seth. Parfaite ligne droite. Il tousse finalement, avec un petit rire qui se voudrait normale quand il respire à plein nez l'anxiété et la gêne, parce que Melchior est son ami, et que Jero n'est rien. D'ailleurs, Zachkariel ne l'a même pas connu en chair et en os. Entendu parlé, oui, car il était une vedette, un casse-cou, qui a fini en petits cubes de viande sur une table ou quelque part comme ça. Les légendes vont dans les couloirs de Ealdwic, dépeignant ce Seth Campbell comme un diable. Où est-il ce Lucifer tant craint? Il n'est plus à l'heure actuelle. Et Zachkariel se sent tout d'un coup investit d'une mission, que celle de contenir ce diable pour qu'il ne fasse de mal à personne. Pour que personne ne lui fasse de mal en retour. Il se retourne, avec un sourire fin et doux, sincère. Sa main se tends, mais elle n'atteins pas le criminel. Elle retombe mollement le long du corps de l'ange.

    « Je ferais ça alors. »

    Enfin, essayer. Il se retourne, fixe le lit. Ses jambes qui tremblent lui rende la vie dure, mais dès qu'il pose un genoux dans le lit et qu'il glisse sous la couverture, sur ce drap chaud qui sent entièrement Seth, c'est rassurant comme le ventre d'une mère. C'est plein à craquer, chaud, sécurisant. Et c'est recroqueviller, tenant contre lui un oreiller, que l'ange sans-nom s'endort. Zachkariel se perds dans ses rêves sans couleurs et sans images. Enfin le repos.












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