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 I need to talk about something (1er post pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Karly McGregor

Karly McGregor
ETUDIANTE. ► 1e année de DCFM.

► MESSAGES : 194
I need to talk about something (1er post pv) #Mer 22 Déc - 15:19


I need to talk about something (1er post pv) 000gyk8pI need to talk about something (1er post pv) Hilaryggg02
I need to talk about something (1er post pv) GRETA-1I need to talk about something (1er post pv) OTH_Liesl0622

    Tapie derrière un mur, Karly semblait assez agitée. Elle avait mal dormi la veille et évitait le regard de ses amis tout en tentant de paraitre aussi confiante et égale à elle-même que d’habitude. Cela semblait marcher et elle distançait la rumeur de quelques pas mais, pendant combien de temps cela allait-il pouvoir tenir ? Ne tenant finalement pas en place, elle entreprit d’aller chercher la personne qu’elle attendait depuis déjà vingt minutes devant le panneau de la Grosse-Dame. Elle n’était pas vraiment à l’aise avec elle-même depuis hier et tentait de trouver un point de vue objectif à la situation. Ce qui n’était pas des plus aisés. Willara s’était emportée en ne comprenant rien de l’histoire. Or, comment Karly aurait-elle pu l’aider alors qu’elle n’y comprenait pas grand-chose elle-même, hein ? Kassy avait failli pleurer, trouvant qu’il s’agissait de la plus grande tragédie de tous les temps. Et Jason… n’avait pas réagi. Il avait été surpris certes mais rien d’autre. Enfin quelqu’un de bien. Cependant, son manque de réaction lui avait plus quelques temps jusqu’à ce que ses voix intérieures ne viennent la tourmenter encore et encore, jusqu’au petit matin. Elle se sentait comme la plus horrible des personnes sur Terre et franchement, ce n’était pas pour lui plaire. Ne pouvait-elle donc pas avoir une vie plus simple parfois ? Quoique, c’était elle qui l’avait cherché, non ?

    Déambulant dans les couloirs sans savoir où chercher exactement, Karly n’osait pas s’arrêter pour demander aux autres étudiants s’ils avaient vu la personne qu’elle recherchait. Elle n’avait pas vraiment envie de converser avec quiconque. Faire semblant que la vie continue et de se transformer en roc était facile lorsqu’on n’avait pas à contrôler ses pensées et le débit de sa voix. Tout ne pouvait pas être contrôlé et en ce moment, le fil de la vie de Karly semblait lui échapper. Comme si son double maléfique en prenait parfois possession pour pimenter sa vie. Personne dans les couloirs. Personne dans les salles de classe. Personne dans les salles d’étude. Ni même dans la Grande Salle. Mais où pouvait-elle bien être passée ? Resserrant son écharpe aux effigies de Gryffondor autour de son cou, elle poussa les lourdes portes du hall afin de pouvoir explorer l’extèrieur du château. La noirceur du ciel depuis plusieurs mois rendait ses recherches hésitantes mais, les élèves ne s’éloignaient pas beaucoup des chemins. C’est alors qu’elle l’aperçut en compagnie d’autres personnes. Après lui avoir fait un signe, elle se hâta vers celle-ci.

      - « Salut ! » adressa-t-elle aux personnes qu’elle venait de retrouver. « Je peux vous l’emprunter ?! Merci. » demanda-t-elle aux autres personnes alors qu’elle agrippait déjà le bras de la brunette. Elle ne prit d’ailleurs pas le temps d’avoir la réponse qu’elle adressa un énorme sourire aux autres personnes tout en dégageant Kaprice après avoir entendu un très faible « moui, d’accord ». A moins que cela ne soit un mot de protestation. Bah, tant pis. Kaprice n’allait pas lui en vouloir, non ?


    Marchant quelques pas toutes les deux afin de s’éloigner un peu des autres, Karly adressa un grand sourire, bien que gênée. « Je t’ai cherché de partout, il faut absolument que tu… » Karly s’arrêta nette. A la fois de parler et de marcher. Bien que Kaprice sourie en partie, ses yeux ne suivaient pas le mouvement. Décidément, elle ne semblait pas être la seule à vouloir cacher quelque chose. A moins qu’elle ne se trompait… sait-on jamais. Karly n’avait pas la science infuse mais elle détestait voir quelqu’un qu’elle aimait souffrir au fond de lui. « Qu’est-ce qui ne va pas ? »









Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

► MESSAGES : 395
I need to talk about something (1er post pv) #Mer 22 Déc - 19:27


Avancer, malgré tout, et faire semblant de rien. C'était devenu le motto de la jeune femme. Ce matin, quand elle s'était réveillée dans ses draps, le souffle court, remontant ses couvertures pour cacher son corps qu'elle croyait toujours nu, elle se rendit compte que non, ça n'avait pas été qu'un rêve. Les mains de Jake sur son corps, leurs baisers, leurs effleurements, leur intimité … Ce n'était pas que le fruit de son imagination. Ça s'était effectivement produit. Tout comme la scène de l'après-midi, en témoignaient d'ailleurs les regards louches de ses camarades de chambre. Dans un mouvement impulsif, elle commença par s'enfouir sous sa couette. Non, ce n'était pas possible. Cette journée était un cauchemar. Et pourtant … pourtant, chaque image défilait sur l'écran que formaient ses draps, en transparence à la lumière, par jeu d'ombre. Mon Dieu. Son monde avait définitivement volé en éclats en moins de vingt quatre heures. Il était déjà fissuré auparavant, bien sûr, rien ne tournait plsu rond depuis le Bal d'Avril, mais là … C'était fini, c'était bel et bien fini. Ou non, bien au contraire, les emmerdes commençaient pour de vrai. Sa vie n'était plus qu'un champ de ruines quand elle s'était réveillée, et elle allait devoir supporter cette vision apocalyptique. Si c'était trop lui demander ? Assurément. On avait déjà détruit sa vie une fois, il y avait près de onze ans, allait-il en être de même au bout de ce laps de temps, à chaque fois dans son existence ? Marre ! Elle étouffa un hurlement de rage sous son oreiller qu'elle plaqua sur son visage, puis décida de faire la morte jusqu'à ce que toutes ses camarades de chambre aient vidé les lieux. Puis, quand il n'y eut pas le moindre bruit, elle releva la tête. Pour se rendre compte qu'en fait, si on l'avait regardée de travers, c'était sans aucun doute à cause des événements de la veille, mais également parce que … ce n'était pas sa chambre. Elle s'était plantée, et avait dormi dans le lit d'une autre. Bien … Bien, très bien, parfait ! D'un mouvement las, elle se passa une main dans les cheveux, avant de se lever, prenant une grande inspiration. C'était parti !

Parti pour le spectacle qu'elle donna avec application, heure par heure. Nous avions en première partie Kaprice déjeune, plaisante avec un des poursuiveurs sur le match à venir contre Serdaigle, croque avc entrain dans un croissant, sirote son thé en imitant une lady anglaise. Ensuite, Kaprice à la bibliothèque, Kaprice étudiante, parfaite, concentrée pour réussir ses ASPICs, expliquant à Leily pourquoi il ne vaut mieux pas baisser son poignet trop vite au sortir d'un incendio. Kaprice discute dans le couloir. Kaprice plaisante en agitant la main comme Miss USA. Kaprice, Kaprice, Kaprice … Kaprice se laissait porter par le flot des gens, en réalité. Faisait exactement ce qu'on attendait d'elle. Donnait des conseils, souriait, disait bonjour, faisait semblant. Semblant que tout allait bien. Semblant de ne pas remarquer la manière dont tout le monde la regardait, la façon dont certaines filles pouffaient derrière leur main à son approche, semlant de ne pas voir les regards de compassion, semblant de ne pas entendre les piques, ou les encouragements, semblant, semblant … Peut-être que ça passerait. Mais peut-être pas. D'ailleurs, elle en était maintenant certaine, alors qu'elle avançait avec un groupe de Gryffondor avec qui elle avait commencé à réviser et qui s'accordait une pause, et qu'ils s'approchaient de l'endroit où Ça s'était passé. D'ailleurs, elle dut pâlir un peu, car les conversations se firent un peu plus rares. Le sourire qu'elle avait arboré tout ce temps semblait figé sur ses lèvres de façon douloureuse. Il fallait quelque chose, une intervention divine, s'il vous plaît …


Salut ! Je peux vous l’emprunter ?! Merci.

«  Alléluia » fut en réalité ce que la jeune fille murmura en se laissant entraîner, ce que les autres prirent pour un « on se revoit après », et Karly comme un acquiescement un peu bizarre. En réalité, elle se laissa faire avec le plus grand des bonheurs, suivant son amie comme si elle était le messie. Mais en même temps, elle était pâle. Elle faisait semblant, encore, mais ses pensées étaient restées derrière, juste à côté du lac, là où Heath avait dit, où il lui avait dit … Elle avait complètement décroché, aussi sursauta-t-elle quand Karly s'arrêta net. Elle lui fit face, clignant des yeux, rajustant son sourire factice, et prit sa question comme une gifle. Pas une gifle violente, juste une gifle de réveil. Ses lèvres tremblèrent. Elle baissa les yeux, et secoua la tête, avant de murmurer:

ça fait du bien, une personne qui n'est pas encore au courant …

Elle se mordit la lèvre, et fit semblant de chasser une mouche du dos de la main. Elle n'avait pas pu parler à Karly après le Bal, déjà parce qu'elle se cachait un peu de tous, mais surtout parce qu'elle avait peur d'affronter la réalité. Elle lui avait dit, la veille, les espoirs qu'elle plaçait dans cette soirée, dans Heath, dans eux, enfin, mais elle n'avait pas eu le debrief. Mais Karly avait du en entendre parler, forcément, non ? Elle ne savait pas en fait, pour elle, elle affrontait tellement de gens qui avaient une opinion dessus comme s'ils l'avaient vécu, ou s'ils la connaissaient personnellement qu'elle partait du principe que tout le monde était au courant. Comment résumer ça, en quelques mots ? Ceux qui vinrent furent les suivants, dans une espèce de soupir-rire jaune:

Ma vie est devenue un merdier sans nom. Et … et toi ?

Elle releva la tête vers Karly, pour plonger ses yeux dans les siens. Pour qu'elle l'arrache comme ça à des gens, il devait y avoir une urgence. Et elle voulait savoir quoi. Elle était son amie, elle était là pour ça. Et puis, se plonger dans les problèmes des autres lui permettrait peut-être d'oublier les siens, non ?









Karly McGregor

Karly McGregor
ETUDIANTE. ► 1e année de DCFM.

► MESSAGES : 194
I need to talk about something (1er post pv) #Jeu 23 Déc - 0:42


    Kaprice ressemblait à l’une de ses marionnettes ensorcelées qu’on trouvait parfois chez les forains qui squattaient dans le Chemin de Traverse. Toute blanche, faussement articulée et inerte. Il y avait beau mettre autant de poudre magique que vous désirez sur son visage en bois, elle ne s’émerveillait pas. C’est ce dont Karly avait l’impression. Elle la trainait dans le parc vers un coin moins fréquenté par les étudiants tout comme elle aurait pu tirer sur les ficelles qui l’articulaient. A peine furent-elles arrêtés sur place qu’un faux sourire se peignit sur les lèvres de Kaprice. Ce que Karly ne put que noter avec une absence de sentiment flagrant. « Tu devrais plisser les yeux en même temps. On y croirait plus ! » Une manière comme une autre de dire « tu comptes me faire gober çà encore combien de temps ?! ». Qu’on connaisse la jeune fille ou non, la réapparition d’un sourire similaire n’était pas possible.

    « Qu’est-ce qui ne va pas ? »
    « Ca fait du bien, une personne qui n'est pas encore au courant … »
    Ah merd…credi ! De quoi n’était-elle pas au courant ? Pourtant, elle était son amie, elle devrait être au courant. A coup sûre, les rumeurs de Poudlard se cachaient derrière cette semi-révélation mais lesquelles ? Depuis que le soleil avait disparu, les rumeurs s’étaient mises à pleuvoir sur Poudlard comme pour tenter de faire apparaitre quelques rayons de soleil dans la vie des personnes à travers le malheur des autres. Car, une rumeur faisait plaisir à un groupe par sa nouveauté et son degré de distraction et de débat mais, elle en touchait au minimum une autre qui devait supporter les rouages de ses langues de vipères. Karly le savait bien. Les filles de Poudlard étaient des pipelettes incontrôlables, surtout lorsque vous touchez aux garçons qu’elles ont en vue. Etrangement, vous passez de Wonder Witch à la méchante vipère d’un conte de Beedle le Barde. Néanmoins, la surprise prit Karly de court et tout en haussant un sourcil, elle la questionna : « Au courant de quoi ? » Se rendant compte de la stupidité de sa question, elle tenta d’étoffer un peu celle-ci, au risque de ne plus paraitre crédible, bien qu’elle était réellement surprise. « Enfin, j’ai entendu quelques ragots qui circulent mais, tu me connais… les rumeurs ne font jamais circuler la vérité. Ça ne sert donc à rien d’y croire. Pas vrai ? » Vu la tête de Kapou, non, les rumeurs ne faisaient pas que circuler des mensonges.

    « Ma vie est devenue un merdier sans nom. Et … et toi ? »
    Ah ouais… pour une fois que Karly visait à peu près juste. Elle se sentit gênée pour son amie. Elle aurait aimé avoir tort pour une fois. Non pas qu’elle avait toujours raison mais, elle n’aimait pas avoir tort. Foutu orgueil à la noise. Le problème, c’est qu’elle attendait une réponse là. Or, Karly se sentait un peu gênée de lui exposer ses soucis qui, une fois avoir découvert que son amie n’allait pas bien, lui paraissaient bien insignifiant. Après avoir fait une grimace montrant qu’elle réfléchissait à la façon de tourner sa réponse, elle finit par sortir un bafouillement de… « Un certain merdier aussi mais qui semble disparaitre de minute en minute, seconde en seconde. Rien de très important, je t’assure. » Voyant elle-même qu’elle n’était pas très convaincante, elle surenchérit comme pour vouloir améliorer son cas « Tu me connais, je panique pour un rien. » Hiiiinnn. Mensonge en vue. « Bon d’accord, je ne suis pas crédible. Mais c’est rien, je t’assure. Et je suis vraiment désolée, j’aurai du voir que t’avais besoin d’une amie en ce moment. Faut que je me fasse pardonner. Je ferai ce que tu veux, d’accord ?! Enfin, à part me jeter d’une tour ou reprendre les billywigs. D’ailleurs, t’as jeté ses cochonneries hein ? Tu m’en parlerais si ce n’était pas le cas ?! » Regardant tout autour d’elle comme si elle cherchait à voir que personne ne les espionnait, Karly avait baissé le ton de sa voix pour ses dernières questions. Après tout, personne n’était censé savoir pourquoi elle était partie durant une bonne partie de l’année et, elle n’avait aucune envie que quelqu’un ne le sache. Déjà qu’elle ne savait même pas si Willara avait tenu sa langue avec sa famille… « Bon allez, on va jouer à un jeu, okay ? Celui de la vérité. J’en raconte une puis, c’est ton tour. Impossible de se défiler, d’accord ? » Après avoir eu plus ou moins l’acquiescement de Kaprice, - de toute façon, elle n’avait pas le choix – Karly entreprit de commencer tout en plissant fortement des yeux, s’attendant à la même bombe que lui avait lancé Willara et Kassy hier soir. « J’ai rompu avec Josh… » Rentrant la tête dans ses épaules, elle semblait vouloir se protéger d’une quelconque explosion ou coup à venir. Après tout, si on pensait qu’elle avait perdu la boule, un petit coup sur la tête (voire un plus gros) lui aurait surement remis les idées en place… Aïe, Aïe, Aïe. Mais, pour calmer le tout et surtout pour contrôler ses pulsions de peur face à la réaction de son amie, elle surenchérit rapidement, coupant court à la réponse de Kaprice : « A ton tour ! »









Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

► MESSAGES : 395
I need to talk about something (1er post pv) #Jeu 23 Déc - 8:46


Tu devrais plisser les yeux en même temps. On y croirait plus !

Ceci eut au moins le mérite, même si ça prouvait bien qu'elle était ridicule et absolument pas crédible, d'arracher un sourire à Kaprice, un vrai, cette fois, amusé, mais un peu douloureux et triste. Effectivement, qui croyait-elle tromper ? Peut-être les gens qui n'avaient aucune idée de qui elle était réellement au fond, mais avec Karly, il n'y avait aucune chance. Elle la connaissait par coeur, la moindre de ses expressions, la plus infime de ses réactions, elle pouvait tout lire en elle. Et c'était réciproque. C'était sans doute, en dehors des orphelins, la personne qui la connaissait le mieux à Poudlard. Il y avait Candy aussi, mais ce n'était pas la même relation. Karly et elles étaient … semblables, il n'y avait pas à en dire plus. Elles se ressemblaient, se soutenaient, même si ces derniers temps, ça n'avait pas exactement été le cas. Et Kaprice s'en voulait énormément pour ça. Elle savait que c'était de sa faute. Depuis le Bal, elle avait soigneusement évité tous ses amis, et si elle avait traîné avec quelques uns, comme Jocelyne, c'était parce qu'elle les avait rencontrés par hasard. Elle voulait juste être seule, à la base, mais elle commençait à se rendre compte de plus en plus qu'elle avait tort. Là, elle voulait juste un câlin de Karly, et lui raconter tout ce qui s'était passé, pour avoir au moins une alliée dans ce monde de fous. Elle avait besoin d'elle, elle avait toujours eu besoin d'elle. C'était fou comme on finissait par se rendre compte que, malgré une volonté ferme de ne pas s'attacher et de ne dépendre de personne, on avait en réalité besoin des autres. L'homme n'est pas un animal solitaire, qu'on se le dise.

Au courant de quoi ? Enfin, j’ai entendu quelques ragots qui circulent mais, tu me connais… les rumeurs ne font jamais circuler la vérité. Ça ne sert donc à rien d’y croire. Pas vrai ?

La première question de la jeune femme avait un peu surpris Kapou, qui avait laissé tomber son masque factice dès que l'autre lionne lui avait fait comprendre qu'elle n'en avait pas besoin avec elle. Le reste … lui fit secouer la tête, de façon assez triste. Un murmure s'échappa de ses lèvres :

Pour la plupart … elles ont pourtant un semblant de vérité, avant les extrapolations et les exagérations …

Ah, ça, la vérité … Quelle était-elle, en réalité ? C'était comme pour ce que Karly était en train de lui dire. Kaprice croisa les bras alors qu'elle tentait de se dépatouiller comme elle pouvait, et cela ramena même un semblant de sourire sur ses lèvres, une fois encore. Elle la reconnaissait bien là. Karly avait le don, certes, de s'inquiéter beaucoup, mais surtout, quand cela était légitime, de diminuer l'importance de ce qui en fait, en avait énormément pour elle. Mais elle savait très bien où s'arrêtait la soit-disant exagération de son amie. Aussi attendit-elle patiemment, en croisant doucement les bras pour lui montrer qu'elle l'écoutait et qu'elle n'avait pas l'intention de se faire prendre par un raisonnement aussi simple, elle non plus, mais ce qui arriva n'était peut-être pas ce qu'elle avait attendu. Karly, en train de s'excuser de ne pas avoir été là ? Elle en aurait ri si elle n'avait pas eu peur de blesser sa camarade, ou tout simplement si ça ne lui avait pas donné autant envie de pleurer. Aussitôt, elle décroisa les bras et posa une main sur l'épaule de son amie :

Karly … tu déconnes ? J'ai été un vrai courant d'air ces derniers temps, je ne voulais voir personne … T'y es pour rien. Et je crois que si une de nous deux n'a pas été là pour l'autre, c'est bien moi, quand tu es revenue … Tu ne crois pas ? Et je crois que je ne m'excuserai jamais assez pour ça …

Voilà, c'était dit. Ça, elles ne se l'étaient pas dit depuis le début de l'année, où elles ne s'étaient simplement pas parlé. Pas parce qu'elles se faisaient la tête, simplement parce que Kaprice n'avait pas su comment s'y prendre. Elle n'était pas allée la voir pendant sa thérapie (rien ne lui disait que c'était autorisé, mais elle n'avait même pas cherché à se renseigner), parce qu'elle se sentait trop coupable. Karly et elle avait commencé les Billiwigs ensemble, c'était même elle qui les avait fournis, et sans elle, ça ne serait jamais arrivé. Alors, plutôt que de prendre son courage à quatre pattes, elle n'avait simplement rien dit. Et ça, c'était pire qu'une faute grave. Elle s'en voulait énormément, et ne l'avait jamais dit à la jeune fille. Elles avaient recommencé à se parler comme si de rien n'était, mais n'en avaient jamais vraiment discuté. C'était fait, enfin, à demi-mots. Elle ne voulait pas raviver des souvenirs douloureux. Par contre, il fallait qu'elle lui avoue que …

Il m'en reste … Elle regarda ses mains, et secoua la tête. Mais je ne m'en suis pas servi depuis … la fin de l'année dernière. Depuis son overdose quoi. C'est juste ... pour ne pas oublier.

Oui, et ce qu'elle gardait sous silence, c'était que le bourdonnement ténu des insectes qu'elle avait gardé sous une lame de parquet, sous son lit, devenait de plus en plus obsédant, et qu'elle était à deux doigts de leur céder. Il ne valait mieux pas que Karly en vienne à cette conclusion, d'ailleurs. Juste … comme une preuve qu'elle n'avait pas besoin de ces saloperies. Elle, de toute façon, essayait de tenir au maximum avant d'avoir recours à ces saletés. Mais c'était diablement tentant, Merlin's pants … Juste flotter, et tout oublier. Mais il fallait juste ne pas y penser. Passer à autre chose, et vite, elle ne voulait vraiment pas s'éterniser sur le sujet avec son amie.

Bon allez, on va jouer à un jeu, okay ? Celui de la vérité. J’en raconte une puis, c’est ton tour. Impossible de se défiler, d’accord ?

Un simple hochement de tête pour acquiescer. C'était un bon compromis, et ainsi, elle allait pouvoir et se confier à quelqu'un, de A à Z, ce qu'elle n'avait pas encore fait, et pouvoir extorquer à son amie la nature de ce merdier « pas si grave que ça en fin de compte ». C'était ce qu'on allait voir. Et d'ailleurs, elle vit rapidement, avant d'entendre. La posture de son amie, comme si elle avait fait une grosse bêtise et que Kaprice allait l'engueuler, ou la frapper ou les deux à la fois. Et, quand elle comprit de quoi il en retournait, elle sourit, tout simplement. Un sourire neutre, mais en peu triste tout de même. Elle ouvrit la bouche pour réagir, mais déjà, Karly lui avait retourné la question. Ele avait si peur que ça de sa réaction ? Elle secoua la tête, diminua son sourire pour qu'elle ne le prenne pas comme de la moquerie ou pire, surtout si elle le vivait mal.

Je ne suis pas très surprise en réalité. Quand tu m'en as parlé, avant le Bal, je ne t'ai pas senti méga excitée comme si c'était un garçon avec qui tu avais vraiment envie d'être …

Non, la Karly amoureuse ou en tous cas bien accro aurait été intenable, elle lui aurait parlé de lui en détails, sans trop en dire toutefois, mais ce n'était pas le calme avec lequel elle le lui avait annoncé qui caractérisait un grand coup de coeur. Kapou avait appris, par radio ragots, qu'ils étaient sortis ensemble, les groupies du beau Josh avaient suffisamment craché de leur venin sur son amie (d'ailleurs, elle en avait remis une violemment en place, en la défiant du regard d'essayer de lui dire quelque chose sur les rumeurs la concernant elle – résultat: groupies 0, Kaprice 3). Mais cela l'intriguait quand même :

Mais mmh … y a un « pourquoi » qui serait une autre vérité ? Ou c'est juste qu'il n'y avait finalement pas d'étincelle entre vous ?

Elle était incroyablement calme, pas la Kapou des discussions de filles que Karly avait connue, mais là, elle était au maximum. Et ce n'était pas qu'elle n'était pas intéressée par ce qu'elle lui racontait, c'était juste qu'elle n'était pas vraiment au meilleur de sa forme. D'ailleurs, elle lui devait une vérité, elle aussi. Elle se prépara, mentalement, à dire son prénom. Mais ce ne fut pas pour autant qu'il ne lui écorcha pas la bouche, manquant de lui arracher une larme :

Heath est allé au Bal avec Meghan Chase.









Karly McGregor

Karly McGregor
ETUDIANTE. ► 1e année de DCFM.

► MESSAGES : 194
I need to talk about something (1er post pv) #Jeu 23 Déc - 17:52


    « Karly … tu déconnes ? J'ai été un vrai courant d'air ces derniers temps, je ne voulais voir personne … T'y es pour rien. Et je crois que si une de nous deux n'a pas été là pour l'autre, c'est bien moi, quand tu es revenue … Tu ne crois pas ? Et je crois que je ne m'excuserai jamais assez pour ça … »

    C’est ce qu’on appelait un retournement de situation. Apparemment, les deux jeunes filles s’en voulaient pour la même chose. C’était assez gênant et comique à la fois. Il était vrai que Karly n’avait pas croisé Kaprice lors de son retour du centre de désintoxication mais en même temps, elle n’avait pas cherché à la voir. Elle avait flanché. Elle avait pris une trop grosse dose de billywigs d’un coup. Elle n’avait pas supporté de voir les effets flanchés aussi rapidement. Cela lui avait donné l’impression de voler et de pouvoir aller jusqu’aux portes du paradis. Or, plus la dose était puissante et plus, elle avait l’impression qu’elle allait pouvoir ouvrir les portes. Au loin, elle reconnaissait la silhouette de sa mère. Elle voulait juste la serrer une dernière fois dans ses bras. Lui demander comment cela avait-il pu arriver et si elle était réellement folle de penser à un sabotage plutôt qu’à un accident. Mais, elle n’avait pas pu. Alors, elle en avait repris. Encore et encore. Toujours plus. Mais, elle avait été bien orgueilleuse de penser qu’elle aurait pu passer les grilles du paradis et en revenir indemne. Personne n’entre dans cette contrée lointaine pour en revenir. Personne ne revient jamais.

    « Ouais bon… On s’en fout, non ? » lui demanda-t-elle d’un petit air gêné. Après tout, ce n’était pas parce qu’elles s’excusaient toutes les deux que cela arrangerait les choses. Et puis, elles n’allaient pas passer leur temps à s’excuser alors que tout était fini maintenant. « Maintenant, tout çà c’est derrière nous. On est passé à autre chose. » Tenta-t-elle de la rassurer. Sa cure de désintoxication avait révélé une nouvelle partie du caractère de Karly qu’elle ne soupçonnait même pas. Certes, il lui manquait toujours cette petite étincelle d’adrénaline qu’elle avait perdue depuis l’enterrement de sa mère et l’arrêt de la drogue. Mais en plus, elle avait acquis une volonté formelle de détruire ses parasites et toutes formes de drogue qu’on puisse trouver sur Terre. Beaucoup de personnes en prenaient et certaines ne voyaient pas le danger que cela peut représenter dans des moments de faiblesse. Après tout, pourquoi serait-elle la seule à être tombé dans le piège ? On en veut toujours plus… jusqu’à ne plus en pouvoir. Oui, Karly avait décidé : qu’importe ce qu’elle allait devoir faire pour, mais elle empêcherait d’autres de faire les mêmes conneries qu’elle. En commençant déjà par son amie…

    « Il m'en reste … »
    « Kaprice ! » Karly commença à paniquer sur un légère ton de reproche.
    « Mais je ne m'en suis pas servi depuis … la fin de l'année dernière. C'est juste ... pour ne pas oublier. »
    « Il faut que tu leurs rendent la liberté. Ils doivent partir. Disparaitre. Et pour toujours. Tu me le promets ? Ou on le fait ensemble sinon. » Le ton catégorique n’admettait aucune réponse. Kaprice ne pouvait pas bousiller sa vie comme elle l’avait fait. Elle avait toujours été la plus forte des deux mais, Karly ne voulait pas tenter le risque. Bien entendu, elle ne se doutait pas que la force de la jeune femme avait atteint ses limites, sinon elle serait sans doute allée directement dans le dortoir des septièmes années afin de se débarrasser elle-même de ses bestioles. Si seulement…

    Finalement, les jeunes filles changèrent de conversation, après s’être plus ou moins rassurées mutuellement. Il était vrai que Karly craignait la réponse et la réaction de Kaprice. Après tout, lorsque tout le monde vous regarde bizarrement et vous pense être devenue complétement folle alors que vous avez pris vous-même votre décision, c’était difficile de ne pas se remettre en question. Mais, elle ne voulait pas vraiment expliquer à tous pourquoi elle avait décidé de rompre avec Josh. C’était un garçon génial mais, elle ne lui arrivait pas à la hauteur. Certes, s’il n’y avait pas eu l’épisode avec William, elle aurait surement tenté encore mais… jusqu’à quand ? Elle doutait réellement qu’elle aurait pu faire le bonheur de Josh, ne serait-ce qu’un temps. « Je ne suis pas très surprise en réalité. Quand tu m'en as parlé, avant le Bal, je ne t'ai pas senti méga excitée comme si c'était un garçon avec qui tu avais vraiment envie d'être … » Surprise par sa réponse, Karly en fut soulagée. Enfin quelqu’un qui ne la jugeait pas négativement par rapport à cela. Enfin quelqu’un qui ne s’époumonait pas sur la raison du pourquoi et du comment. « Ben en fait, ce n’est pas ce que j’imaginais. Enfin, je ne pensais pas qu’on allait sortir ensemble. J’étais vraiment dans l’optique d’aller au bal avec un ami. Mais, je ne sais pas. Le bal était chouette mais, il y a beaucoup de choses auquel je n’avais pas pensé qui sont arrivés et voilà. Ça met un peu tomber dessus comme çà. » Karly se sentait stupide sur le coup. Elle n’avait parlé de çà à personne. Certes, elle ne regrettait pas que la fin du bal soit le point de départ de sa relation avec Josh mais, elle ne s’y était pas attendue du tout. Peut-être avait-elle été la seule mais qu’importe : elle n’avait rien prévue du tout. Si bien qu’il avait été difficile d’en sautiller de partout. Surtout pour une jeune fille qui vous prône haut et fort qu’elle n’a pas besoin d’homme dans sa vie pour vivre. Karly était comme çà. Indépendante jusqu’au bout des orteils.
    « Mais mmh … y a un « pourquoi » qui serait une autre vérité ? Ou c'est juste qu'il n'y avait finalement pas d'étincelle entre vous ? » Ah mer…credi de nouveau. Trébuchant légèrement, Karly se mit à piquer du fard rapidement. Kaprice avait-elle un sixième sens pour deviner les choses ? Après tout, elle n’avait pas tord. William avait joué un grand rôle. Il avait accéléré les choses. Si bien qu’elle était un peu perdue pour l’instant et avait besoin d’un vrai calme dans sa vie pour pouvoir bien réfléchir. Par Merlin, elle sentait ses joues en feu et ne pouvait rien faire pour arrêter ce spot lumineux. Damned ! « Euuuh… Pas vraiment. Disons que, peut-être mais… C’est juste que… ca a juste accélère les choses, c'est tout. Iil manque quelque chose. C’est bête à dire parce que c’est surement ce que tout le monde veut mais, c’était trop calme. Sérieusement, c’est frustrant de ne jamais arriver à faire quelque chose de bien à côté. Je n’aurais jamais pu être à la hauteur. » Une main dans la nuque, la gêne était visible mais la vérité avait repris le dessus. Oui, Josh méritait quelqu’un de mieux. Quelqu’un qui l’attendrait bien sagement. Quelqu’un de posé et de complet. Certainement pas ce qu’elle était en somme. Et puis, c’était bien trop tôt pour se poser.

    Le jeu de la vérité marcha et Kaprice finit par se confier aussi. « Heath est allé au Bal avec Meghan Chase. » En effet, il semblait à Karly à avoir aperçu cet enfoiré de Serpentard en compagnie d’une autre mais, elle ne pensait tout de même pas qu’ils y étaient allés ensemble. Quoique, vu la tête de Kaprice aujourd’hui, il fallait se douter qu’une fin heureuse n’était pas à prévoir pour l’instant. « Viens, on va marcher un peu. » Une main dans le dos de son amie et un sourire réconfortant et les voilà qui reprenaient un chemin imaginaire au lieu de continuer à geler sur place. Linderman était déjà un enfoiré aux yeux de Karly mais, elle gardait ses impressions pour elle pour Kaprice. Néanmoins, cette nouvelle information n’avait pas de quoi redorer son image. Bien au contraire. « Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Vous ne deviez pas… » y aller ensemble … ?










Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

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I need to talk about something (1er post pv) #Jeu 23 Déc - 19:23


Quand on parlait à coeur ouvert, ça pouvait donner ça. Kaprice savait que rien de ce qu'elle dirait ne pourrait rattraper le fait de ne pas avoir été là pour Karly. Quelle genre d'amie était-elle ? Le genre humain, malheureusement. Tout le monde avait ses limites, même elle, et elle les avait atteintes avec cette histoire de drogue. Jamais elle n'aurait pensé tomber là-dedans un jour. Ça n'arrivait qu'aux autres, aux gens faibles. Elle était forte, elle pouvait dominer le monde, il n'y avait pas de problème. Elle avait fait ça pour prendre des risques, pour sentir l'adrénaline pulser en elle … Pour s'envoler après une dure journée de cours, juste pour se détendre. Et puis quand elle croisait Heath avec une autre fille, histoire de penser à autre chose et d'être plus efficace après. C'était simplement thérapeutique, pas vrai, et puis en plus, elle pouvait s'arrêter quand elle voulait. Elle le croyait, elle se croyait à l'abri, elle croyait Karly à l'abri elle aussi, elles étaient des grandes gueules, elles étaient magnifiques, elles étaient invulnérables … Et en fait non, elles n'étaient ni plus ni moins que deux jeunes filles ordinaires, et elles l'avaient appris à leurs dépends. Enfin, surtout son amie. Et elle n'avait même pas assuré. Déjà pendant, c'était sa faute, tout ça, et ensuite, elle n'avait juste pas assumé. Manquer ainsi aux devoirs sacrés de l'amitié l'avait marquée, et elle voulait tout faire se rattraper. Mais, comme le fit si judicieusement remarquer Karly, c'était du passé. Elles ne pouvaient pas revenir en arrière, ce qui était bien dommage d'ailleurs, car il y avait plusieurs épisodes de son passé qu'elle changerait volontiers, donc elles devaient juste aller de l'avant. Elle se contenta de hocher la tête pour marquer son approbation. Elle n'allait pas continuer à se flageller, et Karly non plus. Maintenant, il fallait aller de l'avant, elles étaient là toutes les deux, l'une pour l'autre, et c'était tout ce qui comptait. Même si ça avait failli n'être plus le cas.

Kaprice !

Elle s'y attendait, évidemment. A se faire sermonner. C'était irresponsable de sa part de les avoir gardés, elle le savait bien, mais c'était un défi constant qu'elle s'imposait, elle testait sa volonté, sa force. Et le test, elle le réussissait de moins en moins. Aussi détourna-t-elle brièvement le regard quand Karly lui demanda de les détruire. Non, elle ne voulait pas. Elle voulait conserver son baromètre encore quelques temps, pour voir si elle était suffisamment forte pour garder la tête haute sans rien pour l'aider. Mais elle se mentait, elle le savait bien. La réelle raison pour laquelle elle ne souhaitait pas accéder à la demande de son amie, à ce moment précis, c'était parce qu'elle commençait sérieusement à envisager de céder, de craquer. Elle n'était pas forte, qui essayait-elle désespérément de tromper ? Elle avait baissé sa garde de telle façon qu'un garçon avait ravagé sa vie, alors non, elle n'était pas forte. Qu'elle cesse de lutter, qu'elle ouvre la boîte, et qu'elle recommence à planer, comme avant. Et qu'elle arrête de tromper son monde. Qu'elle trouve refuge dans ce paradis artificiel, bien loin de l'enfer sur Terre qu'elle était en train de vivre. Cependant, Karly était face à elle, et elle attendait une promesse. Ses yeux se fichèrent de nouveau dans les siens. Elle hésita un long moment. Elle ne voulait pas lui mentir. Elle ne ferait pas une promesse qu'elle n'honorerait pas, elle se détesterait pour cela. Et pourtant, elle ne pouvait pas dire à Karly qu'elle ne voulait pas s'en débarrasser. L'idéal serait de les donner à quelqu'un, de les lui confier et de lui demander de lui rendre quand elle le voudrait. Mais c'était impossible, et stupide. Alors, elle secoua la tête, et finit par dire:

D'accord. On le fera, ensemble. Pour tirer un trait définitivement sur cette histoire.

Ce serait un symbole. Elle seule … Elle se connaissait, elle ne le ferait pas. Bien, et si l'on pouvait changer de sujet, elle en serait très heureuse. Heureusement qu'il y avait leur jeu de la vérité. Le beau Josh, donc. Elle écouta avec attention, en hochant la tête à intervalles de temps plus ou moins régulier pour montrer qu'elle écoutait. Ce n'était pas du « cause toujours tu m'intéresses », juste sa façon à elle d'encourager les gens à continuer à parler. Il n'y avait rien de pire que quelqu'un qui restait totalement immobile à vous écouter. C'était bien ce qu'elle pensait, donc. Karly n'avait pas vraiment l'intention de sortir avec le jeune homme quand elles s'étaient parlé. En même temps, elles avaient énuméré ses qualités, et il était vrai qu'il était loin d'être moche ou dépourvu d'intelligence ou encore d'humour, tout du moins de ce que Kaprice en savait. Donc il était légitime que, pendant le Bal, l'ambiance aidant, ils se soient « laissés aller ».

C'est normal, en même temps, les Bals sont un peu faits pour ça quand on y pense … La musique, l'ambiance … Personne ne te blâmera pour ça, je pense, se trouver attiré par son cavalier, surtout séduisant comme Josh … ça peut arriver, et ne pas avoir de suite … Y aura que ses groupies pour te jeter la pierre, et encore, pour ce que vaut leur avis …

Des jalouses frustrées, c'était tout. Kaprice elle-même était déjà sortie occasionnellement avec des mecs juste comme ça, le temps d'un Bal, d'une fête post match, et personne n'en était jamais mort. Bon, d'accord, ça avait occasionné les plus folles rumeurs à son compte, comme la fois où on avait dit qu'elle s'était tapé toutes l'équipe de Quidditch de Serdaigle simplement parce qu'elle était venue à la soirée avec un des joueurs, et que le capitaine l'avait embrassé, jaloux que ce soit l'autre qu'elle ait préféré. Mais ça n'arriverait pas à Karly, les circonstances étaient totalement différentes. Et puis ce n'était qu'un mec, une fois, et ils étaient amis. Et visiblement, ils n'étaient faits que pour être ça, au vu de ce que lui disait son amie. Elle pouvait se mettre à sa place. Elle l'avait été, en réalité, mais laissons cette histoire où elle était, elle, ça lui allait très bien. Mais avec l'écossaise, il fallait que ça pulse, que ça bouge, et c'était une raison suffisante. Cependant … le sixième sens de Kapou en éveil ne fut pas sans remarquer le rouge aux joues de son interlocutrice. Tiens, tiens, avait-elle visé juste, au final ?

Je vois ce que tu veux dire … Et dans ce cas-là, tu as bien fait. Ça ne servait à rien de lui mentir, et de te mentir, si ce que tu veux ce n'est pas ça, pour aussi « bien » et confortable que cela paraisse. Mais dis-moi … tu as rougi, Miss … Tu me caches un truc ? On joue pas au jeu de la vérité ?

Son sourire amusé disparut cependant bien vite. Reparler du Bal était trop douloureux. Même si la souffrance n'était plus aussi vive qu'à ce moment-là, le moment où elle avait compris qu'en fait tout ce qu'elle pensait être réel n'était qu'une illusion qu'Heath avait bien voulu lui montrer, rien qu'y repenser la faisait frissonner. D'ailleurs, elle fut bien aise d'avoir la main de Karly dans le dos. Elle rassembla son courage, et ses forces pour ne pas pleurer, et essayer de raconter de façon neutre, et claire, parce que si elle commençait à laisser ses sentiments entrer en jeu, on n'était pas sortis de l'auberge. Elle ferma les yeux deux secondes, mais ce fut pour revoir la robe rouge sang de Meghan, et les yeux de Heath parcourant sa silhouette. Elle secoua la tête, et commença à raconter, raconter carrément, revivant la scène seconde par seconde:

… ensemble ? Je le croyais … Je suis arrivée, dans le Hall, c'était comme s'il m'attendait. Il s'est tourné vers moi, et le temps s'est suspendu, tu sais, comme dans les films. Il m'a regardée … comme jamais il ne l'avait fait avant. J'y ai cru, Karly, j'y ai vraiment cru. Il s'est approché de moi, m'a frôlée … pour me contourner et aller complimenter Meghan sur sa tenue.

Elle avala difficilement sa salive, essayant de refouler ses larmes. Les images tournoyaient dans sa tête, l'air satisfait de la Serpentard, la pique d'Heath sur sa tenue, et puis …

Il est parti avec elle, sans un regard de plus.

Ses lèvres tremblaient. Elle s'appuya contre Karly, y cherchant du réconfort.

Ce que j'ai pu être conne … Il m'a juste … menée en bateau, manipulée … ça faisait onze ans, onze ans que j'attendais ça. Pour me rendre compte en fait, qu'il n'en avait rien à secouer. Qu'il n'en a jamais rien eu à foutre de moi.

Une seule larme brillait au coin de son oeil. Bien. Elle avait réussi à relater le premier acte sans se transformer en fontaine. Peut-être y avait-il de l'espoir ?









Karly McGregor

Karly McGregor
ETUDIANTE. ► 1e année de DCFM.

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I need to talk about something (1er post pv) #Dim 9 Jan - 1:54


    « C'est normal, en même temps, les Bals sont un peu faits pour ça quand on y pense … La musique, l'ambiance … Personne ne te blâmera pour ça, je pense, se trouver attiré par son cavalier, surtout séduisant comme Josh … ça peut arriver, et ne pas avoir de suite … Y aura que ses groupies pour te jeter la pierre, et encore, pour ce que vaut leur avis … »
    « Oui… » se contenta-t-elle de lui répondre, mi-figue, mi-raisin. Après tout, les circonstances étaient présentes mais cela suffisait-il vraiment pour la séduire ? Etait-elle donc comme toutes ses filles qui piaillent d’impatience face à un simple bal avec quelqu’un de séduisant ? Elle n’en avait pourtant pas l’impression. Si elle réfléchissait bien, elle n’avait jamais ressenti çà, même. Et pourtant, Josh était vraiment quelqu’un d’à part. Quelqu’un de bien. Elle avait tellement eu de peine lorsqu’elle avait rompu avec lui. Il n’était pas comme les autres gars. Elle n’avait pas voulu le blesser. Mais étrangement, elle n’avait pas eu l’impression non plus que cela l’avait autant dérangé… Mais c’était mieux ainsi, non ? « Je vois ce que tu veux dire … Et dans ce cas-là, tu as bien fait. Ça ne servait à rien de lui mentir, et de te mentir, si ce que tu veux ce n'est pas ça, pour aussi « bien » et confortable que cela paraisse. » Oui, voilà c’était çà. Kaprice l’avait compris alors dans ses conditions, pourquoi pensait-elle constamment qu’elle allait être plus que critiquée ? En même temps, qu’est-ce qu’elle pouvait en avoir à faire des autres ? Rien, mais de Josh, c’était autre chose. Elle n’avait pas su le lui faire comprendre aussi bien.

    « Mais dis-moi … tu as rougi, Miss … Tu me caches un truc ? On joue pas au jeu de la vérité ? » Rôh, merc-redi de nouveau. Le sourire amusé de Kaprice n’assurait rien de bon. A coup sure, elle allait se faire avoir. C’était étrange sa façon de pouvoir découvrir un pot-au-rose au contraire de Willara. « Hum, une vérité avant ?! » tenta-t-elle avec un sourire angélique.

    « Heath est allé au Bal avec Meghan Chase. » A bouse de dragon. Sa surprise devait se voir sur son visage alors qu’elle tentait de ne pas être trop expressive sur ce coup-là. C’était quoi çà ? La veille du bal, Kaprice lui avait indiqué qu’elle devait y aller avec Heath et non pas qu’ils y allaient à trois. De plus, la connaissant, elle se doutait que cela ne serait pas du goût de la Gryffone. Il y avait aiguille sous roche. Après l’avoir invité à marcher un peu afin d’éviter qu’elle ne stresse trop sur place, Kaprice finit par se confier. « … ensemble ? Je le croyais … Je suis arrivée, dans le Hall, c'était comme s'il m'attendait. Il s'est tourné vers moi, et le temps s'est suspendu, tu sais, comme dans les films. Il m'a regardée … comme jamais il ne l'avait fait avant. J'y ai cru, Karly, j'y ai vraiment cru. Il s'est approché de moi, m'a frôlée … pour me contourner et aller complimenter Meghan sur sa tenue. »

    Karly n’en croyait pas ses oreilles. D’un, Kaprice racontait ce passage de sa vie comme s’il avait été ancré dans un conte de fée. Or, n’importe qui sait que Kaprice ne croyait pas aux contes de fées. Tout comme elle. Ce n’était pas conforme avec sa vision de la vie. Le prince charmant n’existe pas et le temps n’est ralenti que grâce à un sortilège, rien d’autre. Et pourtant, dans sa voix, elle avait l’impression que c’était l’un des moments les plus importants de sa vie. Cela lui faisait mal rien que de l’entendre. Et pourtant, il fallait que Kaprice digère et, il n’y avait rien de plus difficile… De deux, Lintermann était un ignoble crétin et ce, ce n’était pas d’aujourd’hui. Mais, Kaprice l’avait toujours défendu et soutenu, à sa façon. Etrangement, Karly n’avait jamais pu le sentir. Trop arrogant. Trop m’as-tu-vu. Trop quoi !! Un parfait connard en puissance.

    « Il est parti avec elle, sans un regard de plus. » Le fumier ! Comment avait-il pu lui dire qu’ils allaient ensemble au bal et partir avec une autre ? Pourquoi ? Serrant un bras autour de l’épaule de son amie, elle la rapprocha d’elle pour la consoler. Ou au moins, tenter de le faire. Depuis le temps que Kaprice nourrissait des sentiments – qu’importe fussent-ils – pour ce garçon… Et maintenant ?! « Ca va aller, ne t’inquiète pas. Ca va aller. » Peut-être que ses quelques mots eurent un réconfort quelconque aussi maigre soit-il mais, Kaprice réussit à continuer son histoire, aussi douloureuse soit-elle.
    « Ce que j'ai pu être conne »
    « Ah non ! Ne dis pas çà ! » intervient-elle rapidement avant d’entendre la suite
    « Il m'a juste … menée en bateau, manipulée … ça faisait onze ans, onze ans que j'attendais ça. Pour me rendre compte en fait, qu'il n'en avait rien à secouer. Qu'il n'en a jamais rien eu à foutre de moi. »

    Kaprice avait vraiment eu mal. Lindermann était allé trop loin, ce coup-ci. Elle avait enduré tellement de choses pour lui qu’elle semblait à bout. Après l’avoir serré très fort dans ses bras, elle la fit tourner afin de pouvoir voir son visage. Chacune de ses mains sur ses épaules l’aidaient à se centrer et ainsi à obtenir toute son attention. Elle chercha du regard à capter ses yeux afin d’être certaine de bien retenir son attention. « Tu n’es pas responsable, Kaprice ! Tu m’entends ? Lindermann a … un grain, c’est certain. Mais, tu n’es pas responsable. Il ne mérite pas que tu te mettes dans des états pareils à cause de lui, alors arrête. » Elle avait l’impression que ses mots ne l’atteignaient pas. Pire, qu’elle n’y croyait pas. Elle pouvait le comprendre mais, elle savait aussi que si elle commençait à flancher, cela n’irait pas mieux. Surtout quand on possède des billiwygs sous son lit. Et après, elle lui disait que tout allait bien, hein ?! Son meilleur remède à elle, c’était de noyer ses soucis dans le whisky. Ne jamais en parler et laisser pourrir les choses. Ce n’était pas une solution. Elle le savait mais… Comment aurait-elle pu faire autrement ? Dans les Highlands, on vous apprend à devenir fort intérieurement et avec vos poings avant de parler de romance et de sentiments. Avant même de vous apprendre à lire, en fait. Mais Kaprice n’était pas née dans les Highlands. Elle n’avait même jamais rencontré l’un des membres de sa famille. Elle ne les avait jamais enduré, surtout. Et pourtant, elle était certaine qu’elle réussirait le test. Ce foutu test qui l’empêchait de recevoir quiconque. Mais, elle l’aimait. C’était l’une de ses raisons. Sa patrie. Kaprice avait besoin d’air. De changement. De quelque chose qui ne lui ferait pas penser à Poudlard et cet enfoiré de Serpentard. Elle n’aimait pas la voir dans cet état, surtout que c’était la première fois. Elle ne l’avait jamais vu aussi mal et aussi bas. En tout cas, pas en réalité. D’ordinaire, elle jouerait le jeu mais là… comment avait-il pu la mettre aussi bas ? Sa Kaprice. Son amie. Elle ne le supportait pas et ne l’acceptait pas.

    « Ecoute-moi Kap’, je sais que c’est difficile mais, tu dois oublier tout çà. Et tout le monde l’oubliera, crois-moi… Personne ne te le rappellera ! » Cela sonnait comme une promesse. Une promesse solennelle qui se devait d’être tenue. Coûte que coûte. « En plus, c’est bientôt les examens. Ça ne vaut pas le coup. Après ça, tu viendras avec moi. En Ecosse. Je me démerderai avec la directrice de l’orphelinat s’il y a le moindre souci et tu resteras autant de temps que nécessaire. Tu verras, c’est… » Karly chercha quelques instants ses mots avant de faire une légère grimace comique et sincère « spécial mais, ça te fera du bien. De voir quelque chose de neuf. Et, tu ne seras pas toute seule. » Et surtout par-dessus-tout, tu ne verras pas cet enfoiré de Lindermann. Mais ça, Karly le garda bien pour elle. A partir d’aujourd’hui, ce nom était à proscrite autour de la demoiselle. Et ceux, jusqu’à ce qu’elle puisse lui rire réellement au nez. Sans avoir à se forcer ou à jouer. Pouvoir l’affronter. Aujourd’hui, ce n’était pas possible mais plus tard… elle le pourrait. Elle le savait. Kaprice était quelqu’un de fort. Ce n’était pas pour rien non plus qu’elle pouvait se permettre de l’amener chez elle. Elle oublierait Lindermann. Ou en tout cas, elle passerait au-dessus et surtout, elle guérirait. Même s’il fallait qu’elle en fasse une histoire personnelle. « Je ne peux malheureusement pas te dire pourquoi tout çà est arrivé mais… Je suis désolée. J’aurai préféré que ça ne se passe pas comme çà. Dis-moi ce que je peux faire ! »









Caelan de Saint-Ange

Caelan de Saint-Ange
AGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.

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I need to talk about something (1er post pv) #Lun 10 Jan - 21:37


Sur l'épaule de Karly, elle se rendait compte qu'elle avait été stupide. Pas vis à vis d'Heath, non, enfin, pour l'instant, si, elle se considérait comme stupide, mais surtout, elle était une totale abrutie d'être restée seule, de s'être repliée sur elle-même. Là, à la chaleur de l'amitié de la Gryffondor, elle se maudissait, d'avoir perdu autant de temps à se morfondre. En fait, elle était complètement perdue. Détruite, de A à Z, dans le noir le plus total, et elle ne savait vraiment pas comment s'en sortir. Elle avait besoin d'aide, elle qui s'était donné tant de mal pour essayer de ne dépendre de personne, c'était quand finalement, elle touchait le fond qu'elle se rendait compte qu'elle n'était pas capable de donner un coup de pied elle-même. Elle avait besoin de son amie. Il fallait qu'elle se retrouve, qu'elle revienne à l'essentiel, à ce qu'elle était avant, avant toute cette folie, ou plutôt qu'elle serait devenue à cette époque. Elle avait passé tant de temps dans son ombre, que finalement, maintenant qu'elle ne l'avait plus, elle ne savait plus qui elle était. Et il était fort probable, au final, qu'elle trouve ces réponses dans ceux qui la connaissaient réellement. Et Karly était une de ces personnes. Elle ne fréquentait pas Lindermann avec elle, donc elle était toujours cent pour cent naturelle avec elle. Elle ne jouait jamais de jeu. Et ça faisait un bien fou. Alors elle se raccrochait, comme elle pouvait …

Ca va aller, ne t’inquiète pas. Ca va aller.

Elle secoua la tête, essayant de contenir ses larmes, mais elles venaient toutes seules. Comment pouvait-elle être sûre que ça allait aller ? Elle-même n'était pas sûre d'être capable de se relever de cet affront. Ça semblait beaucoup, dit comme ça, mais doit-on rappeler une énième fois les faits ? On va éviter, sinon on va lasser les lecteurs. C'était tellement … énorme. C'était le monde entier de Kaprice qui 'sétait écroulé, et pas seulement du point de vue de sa relation personnelle avec le Serpentard qui faisait couler si amèrement ses larmes. Mais également avec tous les orphelins. Elle avait eu l'impression ce jour-là que quelque chose s'était brisé. Dans la violence des coups que Jake et Heath s'étaient portés. Dans son attaque frontale à Sunny. Dans le parti pris de chacun à la fin de la journée. Dans leur étreinte, à Jake et à elle. Comme si c'était la fin de quelque chose. La fin de l'innocence, la fin de l'ignorance, la fin de l'enfance, de l'adolescence peut-être ? Sans doute. Mais il y avait quelque chose de définitif dans ces événements. Et la Quête du Pendule … Tout ça n'était pas sans sens, et sans répercussion sur eux. Les orphelins, c'était sa nouvelle famille, celle qu'elle s'était constituée, avec laquelle elle avait appris à vivre. Et elle avait volé en éclats, juste comme l'autre. Alors, finalement, sans attache réelle, qu'allait-elle devenir ? Elle tremblait, et murmura simplement:

Je n'en sais rien …

Les mains de Karly sur ses épaules et ses mots l'atteignirent en même temps. Elle plongea son regard directement dans le sien, y cherchant une réponse, la vérité surtout. Elle n'y trouva que de l'amitié, mais c'était déjà énorme. Elle voulait croire en ses mots, que le problème ne venait pas d'elle, mais d'Heath. Mais sur son visage se lisait sans doute son échec. Elle ne savait pas. Après tout, elle connaissait Heath depuis des années, elle aurait du se douter qu'il ne pouvait pas l'aimer. Qu'avec elle, c'était seulement du rapport de force, que ça n'avait jamais été que ça, depuis le premier jour, savoir celui qui prendrait le dessus sur l'autre. Elle s'était bercée d'illusions, elle l'avait fait, et elle en était la seule responsable. Si elle ne s'était pas laissée aveugler par se propres sentiments, peut-être aurait-elle fini par comprendre ce qui lui pendait au nez depuis onze ans. Alors au final, qui était le fautif ? Et peut-être, oui, sans doute même ne méritait-il pas qu'elle pleure pour lui. Mais en ce moment, elle n'arrivait pas à faire autre chose. Pleurer, sur lui, sur cet être qu'elle aimait plus que tout au monde, pleurer sur elle, qui se retrouvait sans lui, sur ses illusions perdues, sur sa déception. Égoïste ? Oui. Pitoyable, surtout, en réalité. Elle devait l'être. Mais elle était contente d'être là. Ce n'était pas de la pitié qu'elle lisait dans les yeux de Karly, c'était … une profonde amitié. Elle était là, et elle voulait que Kaprice le sache. Et elle le savait, elle le sentait en cet instant présent. Elle serra doucement son emprise sur ses épaules à elle. Elle allait ouvrir la bouche pour la remercier, mais elle alla encore plus loin.

En plus, c’est bientôt les examens. Ça ne vaut pas le coup. Après ça, tu viendras avec moi. En Ecosse. Je me démerderai avec la directrice de l’orphelinat s’il y a le moindre souci et tu resteras autant de temps que nécessaire. Tu verras, c’est…

Les yeux de Kaprice, qui avaient commencé à s'assécher, se remplirent de larmes derechef. Oh my … Karly n'avait jamais invité personne chez elle, elle le lui avait raconté un jour. C'était spécial chez elle, apparemment, et … et qu'elle le lui propose, là, maintenant tout de suite, ça lui allait vraiment droit au coeur. Elle secoua la tête, visualisant déjà sans peine. Les Highlands, elle ne les avait jamais vus qu'en photo, ou sur des cartes postales, mais … elle le sentait déjà. Juste Karly, et elle, et du temps, loin de tout, loin de tous. Le temps de se refaire une santé, le temps de se faire une raison, et de revenir, enfin guérie, et prête à tout affronter. C'était … un miracle, il n'y avait pas d'autre mot. Et c'était une offre en or, elle ne se rendait peut-être pas compte, mais elle venait de lui faire sans doute le plus beau cadeau qu'on ait pu lui faire dans sa vie. Ce qui n'était pas peu dire. Oui, elle ne s'imaginait pas rentrer à l'orphelinat, pour les vacances, devoir le voir tous les jours, faire comme s'il n'existait pas. Et même, retomber dans les mêmes schémas ne l'aiderait sans doute en aucune manière à tourner la page. Dire que là … Une image très précise d'elle-même, cheveux au vent, ne pensant à rien d'autre qu'à la dernière partie de rigolade avec Karly et à la prochaine lui apparut très clairement. Et cette vision n'était pas un rêve. Elle eut un léger rire quand Karly lui demanda ce qu'elle pouvait faire. Elle la serra doucement contre elle, riant au travers de ses larmes:

Tu viens déjà de le faire … je … Merci … Je sais pas comment te remercier je …

C'était des larmes de bonheur qui roulaient à présent sur ses joues.

Tu as raison, il faut juste que je … passe à autre chose. Là, j'y arrive pas, y a trop de monde, on me le rappelle tout le temps et … et j'ai été bête, j'aurais du venir t'en parler plus tôt. J'ai juste tellement peur maintenant, tu sais … J'ai perdu ma deuxième famille. Et … tu es là, à m'offrir une solution pour que je me reconstruise, juste à m'offrir ta présence je … Jamais je ne pourrai te remercier assez …

Elle secoua la tête, puis se recula, se passant les mains dans les cheveux, riant et pleurant en même temps, elle avait un peu l'air d'une hystérique. Mais d'une hystérique heureuse. Un sourire était né sur ses lèvres, un sourire sincère, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Elle parlait vite :

ça posera pas de problème avec la directrice normalement ! Mais dis-moi, il faut peut-être que tu préviennes ta famille avant non ? Je veux dire, je veux pas déranger ! Et puis et puis …

Un nouveau projet. Ça l'avait juste fait décoller. Elle allait se concentrer là dessus, elle avait une chance de s'échapper, il y avait une lueur au bout du tunnel. Elle s'arrêta deux secondes et pointa Karly du doigt :

J'oublie pas que tu me dois une vérité.

Elle allait faire un effort, jusque là, pour elle, parce qu'elle lui avait redonné le sourire. Parce qu'elle lui avait offert l'espoir. Et parce qu'elle allait s'en sortir. Il le fallait. Et avec un traitement pareil, il n'y avait pas de raison ...

L'ascenseur émotionnel, vous connaissez ?









Karly McGregor

Karly McGregor
ETUDIANTE. ► 1e année de DCFM.

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I need to talk about something (1er post pv) #Jeu 13 Jan - 19:49


    « Tu viens déjà de le faire … je … Merci … Je sais pas comment te remercier je … »
    Hein ? Mais de quoi parlait-elle ? Interloquée et pleine d’incompréhension, on pouvait voir les pupilles de Karly formaient de jolis points d’interrogation flous. Comment pouvait-elle l’avoir aidé alors qu’elle tentait gentiment de lui secouer les puces pour qu’elle réagisse ? Après tout, depuis quand s’apitoyait-elle sur elle à cause d’un garçon ? C’était inadmissible, çà. Avait-elle reçu un coup de trop au cerveau ? Ce n’était pas bon çà, pas bon du tout. Et en plus, elle la serrait fort dans ses bras tout en pleurant. Karly vous le disait : elle était complétement déboussolée. Complétement folle. Et en plus, elle se mettait à rire. Kaprice commençait à lui faire peur. Brrr, si elle devenait folle, elle allait devoir la maitriser avant qu’elle s’en prenne à n’importe qui. Et si elle commençait à ricaner comme une folle dingo ? « Heu… Tu es certaine que ca va ? » Figée tout en ayant une main qui tapotait son dos, Karly clignait des yeux sans trop savoir quoi faire. Après tout, s’il lui venait l’idée de l’étrangler, elle n’allait pas lui faire un gros câlin d’amour. Et voilà qu’elle se mettait à pleurer maintenant. Au secours. Help, help, qu’est-ce qu’elle devait faire là ? Maydeeee.

    « Tu as raison, il faut juste que je … passe à autre chose. Là, j'y arrive pas, y a trop de monde, on me le rappelle tout le temps et … et j'ai été bête, j'aurais du venir t'en parler plus tôt. J'ai juste tellement peur maintenant, tu sais … J'ai perdu ma deuxième famille. Et … tu es là, à m'offrir une solution pour que je me reconstruise, juste à m'offrir ta présence je … Jamais je ne pourrai te remercier assez … »
    Repoussant Kaprice d’un doigt, elle la regarda dans les yeux avec son air narquois, un sourire amusé aux lèvres « Tu me fais marcher en disant ses conneries, hein ? » Remarquant que l’air hébétée de la jeune fille n’avait pas changé, Karly prit un air surpris « Non, sérieusement, tu crois dans les bêtises que tu viens de dire ? » Elle était scotchée et complétement bluffée. En même temps, elle ne pensait pas qu’elle pouvait dire ce même genre de conneries à la plus jeune des Sœurs Fracasse. Néanmoins, les propos de Kaprice étaient complétement déboussolés. Certes, il y avait eu beaucoup de dégâts autour d’elle en peu de temps mais pourquoi serait-ce le début de la fin ? Si Karly avait appris une chose de son aventure, c’était à rester optimiste, quoiqu’il arrive. On pouvait très bien se trouver sur une corniche qu’un sortilège de transplanage pouvait amener sur la terre ferme. « Alors écoute-moi bien tête de linotte. D’un, je suis ton amie et ma présence, c’est pas un cadeau. C’est normal lorsqu’on est amis. Je ne fais pas grand-chose en t’amenant chez moi. Limite, ca ressemble à un kidnapping, tu vois le genre. Et puis, t’as pas le choix. T’es pas encore là-bas ma cocotte alors ne dis pas que je te fais un cadeau tout de suite. Imagine, ca se trouve, ca peut devenir ton plus terrifiant caucheeeemar » termina-t-elle en exagérant sur le cauchemar pour étirer le long comme le cri d’un animal. Le genre de chose typique qu’on fait pour apeurer les petites filles lors des histoires d’horreur. « A ton avis, pourquoi personne ne vient là-bas ?! C’est parce que personne n’en revient ! » Bon d’accord, elle poussait la plaisanterie un peu loin u.u Il était rare qu’un membre de la tribu ne tombe pas sur des égarés du voyage ou qui viennent tout simplement chercher la distillerie, seul endroit de vente, mais il était aussi connu que les habitants des îles Lewis n’aimaient pas les étrangers. Si vous venez pour les affaires, ca passe. On vous aide. Mais si c'est pour fouiner de partout, ils vous laissent vous dépatouiller dans les bois. Or, tous les membres du clan n’étaient pas à l’aise dans ses bois alors des étrangers… piouff. Faut bien nourrir les loups, braves gens. Bon d’accord, on s’éloigne de nouveau. C’est pas la mort les îles Lewis, c’est juste un joyau à l’état brut qu’on protège.

    « D’accord, d’accord. C’est pas vraiment le cas. Hum mais ça m’amène à petit deux : les orphelins restent ta famille. Kaprice, ce n’est jamais tout rose dans une famille. Les disputes, c’est normal. On ne peut pas toujours être en accord avec tout le monde. Parfois, le ton monte et on dit ou fait des choses qu’on regrette. Sérieusement, je ne tiens pas les nombre de fois où j’en viens à crier sur Matthew. Avec Esther aussi. Vous resterez toujours présents les uns pour les autres, qu’importe ce qui se passe. C’est ta famille et malheureusement, la famille c’est pas rose tous les jours mais on les aime quand même. Dis-moi que si Sunny, Anna-Beth , Jake ou Joleene ont des soucis tu n’interviendras pas ?! Tu vois, j’ai raison ! Alors oublie tes bêtises » Souriant de toutes ses dents, Karly était contente d’elle. Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais, ca lui avait fait du bien à elle aussi de dire tout cela à voix haute. Comme si les mots la touchaient plus elle-même que lorsqu’ils circulaient dans sa tête.

    « ça posera pas de problème avec la directrice normalement ! Mais dis-moi, il faut peut-être que tu préviennes ta famille avant non ? Je veux dire, je veux pas déranger ! »
    « Oh, ne t’inquiète pas pour çà ! C’est mon affaire. » Ou comment se venger de sa famille en douce.
    « Et puis et puis … » Ah, ca ca sentait pas bon. Comme un animal sauvage à l’affût, le sourcil gauche de Karly grimpa dans les hauteurs, guettant l’arrivée du danger. C’était instinctif. « J'oublie pas que tu me dois une vérité. »En effet, deux secondes plus tard, la bombe était lancée et l’impact se traduisit par une tête de dix pieds de long de l’écossaise. La voilà comme un animal piégé dans son propre piège. Si elle avait su… elle ne sait pas ce qu’elle aurait fait pour changer çà. Après tout, Kaprice allait mieux et elle en était heureuse mais, pourquoi s’était à son tour, hein ? D’accord, d’accord, c’était elle qui avait fait les règles mais en tant que créatrice, elle a le droit de changer les règles alors =D Ah non ? Vraiment ? Tsss… La prochaine fois, elle ne demandera pas tiens. « Maintenant, tout de suite, dans la seconde ou… ca peut attendre… trois siècles ? » tenta-t-elle avec un énorme sourire colgate et de petits yeux d’animaux battus. Après deux secondes, elle lâcha la moue et reprit celle d’une petite boudeuse qui venait de se faire prendre la main dans le sac. Au moins, les grimaces auraient le don d’alléger un peu la peine de son amie. Maintenant, elle allait devoir parler. Une vérité. Mais, il y en avait tellement qui s’entremêlaient. Tellement que sa tête n’allait pas tarder à exploser. « Ca va, ca va. Ca m’apprendra tiens. » dit-elle en aparté, pas si aparté que cela. Après un long soupir, elle lâcha enfin sa vérité… enfin… « Il s’est bien passé quelque chose, c’est vrai… D’assez inattendu d’ailleurs. On serait fin Avril, cela serait plus compréhensible mais… non, il a fallu attendre maintenant. Et… » remarquant à l’air de Kaprice qu’elle était plus obscure dans le seul but de fuir cette conversation et que cela ne marchait pas, Karly finit par lâcher le morceau. Connaissant Kapou, elle lui aurait fait cracher en lui faisant subir un sortilège de chatouilles ou de torture, autant l’éviter… « William m’a fait sa déclaration. » Far complet. C’était à se demander si l’écharpe de Gryffondor n’était pas un peu terne à côté. Sentant la chaleur de ses joues, Karly commença à avancer de nouveau afin de capter un brin d’air frais… qui ne vient pas. Elle fuyait tout simplement le regard de son amie. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de parler de tout ceci et les évènements étaient encore bien trop récents pour qu’elle ne puisse réagir. Bouse de dragon, elle n’avait plus de crédibilité d’indomptable maintenant avec çà… En réalité, elle n’était pas certaine de vouloir entendre la réaction de Kaprice, sachant très bien que tout ceci était stupide. Après tout, s’ils se menaient une guerre sans merci depuis qu’il n’avait pas apprécié sa réponse à la bieraubeurre à ses dragueries machistes de quatrième année, ce n’était pas pour rien. Episode dont Kaprice était présente en plus ce jour-ci… tsss.










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