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| PROFIL & INFORMATIONS |
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InvitéInvité
Dim 19 Déc - 13:24 |
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| C’était un dimanche soir. Le moment de la semaine qui rendait malade Adrian. A Poudlard, ce sentiment était partagé par beaucoup d’étudiants car une nouvelle semaine de cours était sur le point de débuter mais, pour le Poufsouffle cela représentait également une itérative immersion imminente et impérative dans la magie. Chaque semaine était, pour Adrian, comme une longueur de bassin en apnée dont il devait atteindre le bout pour pouvoir à nouveau respirer. Ces apnées, au cours desquelles l’utilisation de la magie le terrifiait. De fait il évitait autant que faire se peut l’usage de sa baguette, préférant nettement les cours de magie théorique à ceux enseignant la pratique. Lorsqu’il se trouvait acculé au pied du mur et dans l’obligation de l’utiliser, les dégâts pouvaient s’avérer considérables. Les baguettes étaient faites pour être utilisées et la magie, lorsqu’elle était présente en un être, n’était pas faite pour être brimée d’aucune manière que ce fusse. Dans le cas d’Adrian, sa relation avec la magie était comparable à celle d’un enfant n’ayant pas encore tissé de liens étroits avec elle. Lorsqu’il devait se résoudre à faire appel à elle, les conséquences étaient toutes aussi imprévisibles que dévastatrices. D’autant plus que la baguette d’Adrian semblait être en colère après lui depuis le premier jour de ce dernier à Poudlard ; et de toute évidence elle lui faisait payer cher son délaissement. Ce dimanche soir était encore plus exécrable que les autres eu égard à la frustration créative dont Adrian était assujetti. L’Art était l’unique chose qui maintenait en équilibre l’esprit dérangé du jeune homme. Il créait parce qu’il aimait ça mais surtout car il en avait besoin. Peu importaient les supports et les moyens utilisés, il accordait une grande partie de son temps libre à l’Art sous ses formes les plus variées. Et il ne faisait aucun doute qu’Adrian était très doué en la matière sans pour autant en avoir pleinement conscience, ce qui avait pour conséquence le fait qu’il ne montrât que très rarement ses créations, n’en parlât que très peu et encore moins ne s’en vantât d’aucune manière. D’ailleurs il n’accordait que très peu d’importance aux produits finis : brûlant ses dessins et partitions de piano qu’il composait, jetant ses sculptures ou les entreposant pêlemêle et sans grand soin dans un vieux coffre aux côtés de photographies, peintures et autres œuvres. Adrian ne se considérait pas comme un artiste mais plutôt comme un artisan de l’Art. Alek, son meilleur ami, n’avait pas voulu poser pour lui le week-end dernier. A cette occasion Adrian avait eu une pulsion créative qu’il avait dû étouffer au fond de lui. Il fallait dire que le Gryffondor avait sans doute ses raisons de ne pas vouloir poser nu pour Adrian, la première d’entre elles étant qu’il venait de lui annoncer qu’il aimait les hommes. Adrian respectait cela malgré le fait qu’il ne comprenait toujours pas pourquoi Alek refusait de poser pour lui. Il n’y avait aucun désir entre eux, si ce n’était le désir d’une amitié forte et inconditionnelle. Adrian avait passé une bonne partie de la semaine à se poser des questions au sujet de leur relation. Et puis la pulsion créative était revenue, encore plus forte et plus tenace. Lorsque réprimée, elle avait pour conséquences de le rendre nerveux, d’altérer sa concentration et de la fatiguer énormément. Une mauvaise chose en cette période précédent les examens. Adrian était donc monté à la Bibliothèque en espérant pouvoir y travailler un peu ses cours d’Histoire de la Magie. Il s’était assis à une des nombreuses grandes tables qui se trouvaient au centre de la bibliothèque. Les places étaient presque toutes occupées et les élèves travaillaient studieusement en silence. Adrian, lui, avait énormément de mal à se concentrer sur ces Gobelins et leur biiip de révolte. La capuche de son sweat rabattue sur sa tête, les bras croisés sur son ventre et le reste de son corps avachi sur sa chaise, il fixait le plafond avec un certain flegme. A l’heure du dîner il regarda les élèves quitter la bibliothèque pour aller dans le Grande Salle. Adrian, lui, n’avait pas faim et resta assis à sa table dans la bibliothèque, seul. Ou en tout cas c’est ce qu’il crut pendant un moment, jusqu’à ce qu’il vit qu’un autre élève se trouvait à la même table que lui, à l’opposé de là où il était assis. C’était Luke Midnight. Le pire ennemi de son meilleur ami. Adrian et Luke ne s’était quasiment jamais parlé mais ils savaient très bien qui ils étaient respectivement. A vrai dire peut être qu’ils s’évitaient. Adrian voulut pendant un instant ne pas faire cas de la présence de Luke mais un souvenir des plus déroutants l’assaillit. Lorsqu’Alek avait refusé de poser pour lui une semaine plus tôt, Adrian s’était mis à faire défiler dans sa tête tous les visages des élèves de Poudlard susceptibles de poser pour lui et, aussi loufoque et inapproprié que cela eût-il pu paraître, c’est le visage de Luke qui hanta l’esprit du Poufsouffle pendant longtemps. Une idée qu’il tenta à maintes reprises d’oblitérer en vain ; les pulsions artistiques n’étaient pas faites pour être brimées, pas plus que les baguettes. Sans qu’il en ait réellement conscience, Adrian tenait déjà un feutre noir dans sa main gauche et commença à dessiner sur une feuille blanche. Il ne regardait même pas Luke, mais il ne faisait aucun doute qu’il le prenait pour model. Après quelques minutes seulement, le dessin commençait déjà à être stupéfiant à bien des égards. Un jeune homme assis à une table, penché sur un livre, à côté d’une petite lampe était dépeint sur la feuille blanche. Il y avait un vide au niveau du visage ; Adrian s’était refusé d’y dessiner les traits de Luke. Mais tout le reste du dessin était déroutant. Les traits élégants de feutre noir donnaient un réalisme incommensurable au croquis. Sans même parler de beauté dérangeante, le dessin semblait surpasser la réalité. Si bien qu’en le fixant trop longtemps, on se risquait à être happé par ses fines lignes noires. Les dessins d’Adrian étaient de véritables fenêtres sur des moments éphémères qu’il capturait et relevait avec un génie certain. L’œuvre inachevée était une véritable hypnose. L’œuvre achevée aurait dépassé l’entendement. Le feutre d’Adrian arrêta de glisser sur la feuille blanche. Il avait entendu du bruit derrière lui. | |
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Sam 25 Déc - 14:14 |
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| Un dimanche soir à Poudlard. Ça aurait pu être le titre d'un poème ou d'une chanson mais ça n'était qu'une fin de weekend supplémentaire, encore une. Luke quitta la salle commune en fin d'après-midi, grimpa les étages sans saluer personne, fidèle à lui-même et, oh miracle, s'installa à la bibliothèque. Balayant du regard la salle, où quelques élèves studieux, disséminés ça et là, révisaient en silence pour les examens de fin d'année, il se choisit une place stratégique, près de la fenêtre et qui lui permettait d'avoir une vue d'ensemble sur toutes les personnes présentes. A vrai dire, la seule personne qui l'intéressait ici était en réalité Mélisande de Saint-Exupéry, la bibliothécaire, et c'était d'ailleurs sur elle que s'était posé son regard en premier. Depuis plusieurs semaines déjà, il se posait des questions nombreuses et variées à son sujet, soupçonnant en elle quelque chose, sans pouvoir encore mettre un nom dessus. Sans quitter Mélisande du regard, il attrapa le premier livre venu, le posa sur sa table et l'ouvrit à une page au hasard. Ses prunelles gris acier accrochèrent quelques lignes du grimoire, un catalogue des empoisonneurs célèbres visiblement, puis de nouveau, scrutèrent la jeune femme comme si elles étaient en mesure de percer ses pensées les plus secrètes. S'accoudant au petit bureau de bois verni, le Serpentard suivait des yeux la bibliothécaire, mais bientôt ses pensées se détournèrent d'elle, bien que ses yeux restaient fixés sur sa personne, pour vagabonder vers Matt. Leur jeu stupide, quelques jours auparavant, avait laissé des traces dans l'esprit de Luke et cela le perturbait d'une façon plus que déplaisante. Le visage de son meilleur ami faisait des apparitions spontanées et inopportunes, à intervalles réguliers, sans que Luke ne comprenne vraiment ce que cela pouvait vraiment signifier. Il soupira, reportant l'espace d'un instant, son attention sur le livre. Les bruits de chaises que l'on tire et des livres que l'on referme d'un claquement sec, lui indiquèrent bientôt que l'heure du repas était arrivée. Lui, ne leva pas les yeux de son livre, attendant que le silence revienne enfin, preuve que tous les élèves auraient quitté la bibliothèque pour se rendre dans la Grande Salle. Luke ne bougea pas. Il n'avait pas vraiment faim et de toutes façons, il voulait être un peu seul, se vider l'esprit et ne penser à rien. Cependant, un frottement régulier dérangeait ses non-pensées. Haussant un sourcil interrogateur, il leva le visage et son regard gris se posa sur quelqu'un qu'il n'avait pas encore remarqué jusque là. Adrian. L'expression du Serpentard se fit plus sombre lorsqu'il reconnut le meilleur ami d'Aleksander Hallen. Luke plissa les yeux et le fusilla du regard. Adrian et Midnight ne s'étaient jamais vraiment adressé la parole mais Luke ne l'aimait pas, par principe : les amis de mes ennemis sont mes ennemis, non ? L'Irlandais ne faisait qu'appliquer à la lettre ce vieil adage. Et, de toutes façons, quelqu'un qui pouvait être ami avec un type aussi stupide et imbuvable que Alek ne pouvait être que stupide et imbuvable lui-même. Agacé par la vue d'un ennemi alors qu'il ne désirait que la solitude, Luke se leva en silence, remballa ses affaires sans toutefois prendre la peine de ranger le livre qu'il avait sorti de son étagère. Se dirigeant vers la porte, il passa derrière Adrian et son œil avisé fut attiré par le parchemin que le Poufsouffle noircissait avec application. Revenant sur ses pas, intrigué, il se pencha par dessus l'épaule du jeune homme et lui arracha le parchemin des mains d'un geste vif et sec.
« Qu'est-ce que ...? » interrogea-t-il en affichant une expression un tantinet surprise.
La raison pour laquelle Luke était resté sans terminer sa question était simple : sur le parchemin qu'il tenait entre ses doigts était dessiné un croquis, une esquisse très réussie de... lui. Les traits du visage n'avaient pas été représentés mais il était indéniable, dans la posture et dans la silhouette, que le jeune homme sur le dessin n'était autre que lui-même. Midnight resta de longues minutes à observer le croquis dans ses moindres détails ; il ne pouvait nier que c'était un travail magnifique, même si ça lui faisait mal de reconnaître un quelconque talent à Adrian. Esquissant une moue ennuyée, il reposa le parchemin devant le jeune Poufsouffle, à plat.
« C'est pas mal pour... » Pour un quoi ? Pour un type qui traîne avec un rebut comme Hallen ? Pour un Poufsouffle ? Pour quoi, au juste ? « Bref. T'es vraiment doué. La prochaine fois, demande-moi avant de m'utiliser comme modèle. » ne put-il s'empêcher d'ajouter avec bougonnerie.
En effet, il n'aimait pas trop l'idée d'être utilisé de quelque manière que ce soit sans son consentement. | |
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InvitéInvité
Sam 1 Jan - 19:31 |
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| Le Poufsouffle dessinait avec une aisance presque machinale. Ce qui le différenciait d’une machine moldue résidait uniquement dans le fait qu’il n’avait pas de méthode. Adrian puisait son talent dans un absolu et tourbillonnant chaos, ne suivant aucun plan, aucun procédé, aucune formule ; faisant uniquement appel à son instinct. Il n’avait pas appris à peindre, dessiner, sculpter, jouer de la musique ; toutes ces choses il les avait juste faites, se lançant un jour à leur découverte. A cette occasion il fut lui-même l’explorateur conscient de son talent latent. Un explorateur sans ébahissement aucun, car l’ébahissement devant son propre fait menait à la satisfaction personnelle, et Adrian n’était jamais satisfait. D’une certaine manière, il était le sujet de cette dure réalité qu’expérimentaient les gens qui avaient un talent sans en avoir conscience. Dans le cas d’Adrian, ceci était peut être dû au fait qu’il eût été considéré pendant longtemps, et encore aujourd’hui, comme un moins que rien - eu égard à sa peur de la magie - tout en sachant que selon une prophétie obscure il était également le sorcier qui tuerait sa propre famille, mettant ainsi fin aux agissements sombres des Tairdelbach. Une dualité entre faiblesse et pouvoir qui se retrouvait dans la relation qu’entretenait Adrian avec l’Art. Il avait le pouvoir de le créer mais le considérait au pire comme une faiblesse, en tout cas certainement comme une chose particulièrement insignifiante. Il fallait dire que rares avaient été les personnes qui avaient pu ne serait-ce qu’entrevoir son don, et encore plus rare avaient été celles qui avaient exprimé une opinion positive à ce sujet. Miroir avait été le seul et unique être, si tant est que l’on puisse le considérer comme tel - bien qu’Adrian l’eût considérer, lui, comme un membre à part entière de sa famille - à l’avoir poussé à cultiver cette forme d’épanouissement personnel. Miroir était même un juge intraitable en la matière et Adrian avait passé des après-midi entiers à dessiner sous le tain intransigeant de ce dernier. Lorsque son feutre noir arrêta inopinément de courir sur la feuille blanche, cette dernière disparut, enlevée par une main qui avait plongé de derrière le Poufsouffle. Adrian jeta un brusque coup d’œil derrière lui et aperçut… son modèle, en chair et en os tenant dans ses mains son propre croquis et le regardant avec un air à la fois surpris et intrigué. - Qu'est-ce que ...? fit Luke. Adrian ne regarda le Serpentard que quelques secondes puis se dit finalement que son esquisse était bien plus réussie que l’originale ; chose bizarre, lui qui travaillait généralement à partir des plus petits défauts des choses, il avait occulté tous ceux de Luke. - ’soir Luke, dit simplement Adrian en détournant son regard du Serpentard. - C'est pas mal pour... reprit le pire ennemi de son meilleur ami. Luke ne termina pas sa phrase. Adrian sourit intérieurement mais ne dit rien. Il savait pertinemment ce que pensait le Serpentard de lui. A vrai dire, la relation qu’ils entretenaient était largement définie par celle que Luke avait avec Alek. Il résidait en réalité entre eux une absence de lien, ou plutôt un invisible lien tacite de haine qui ne tenait que par pur principe. Si bien qu’Adrian ne savait pas trop comment réagir. Il était sans doute censé se jeter sur Luke afin qu’ils se battent jusqu’à ce que mort s’ensuive. Mais cette situation était pour le moins incongrue et n’avait certainement pas fini de l’être. Et d'une certaine manière, cela changeait la donne à plusieurs égards. - Bref. T'es vraiment doué. La prochaine fois, demande-moi avant de m'utiliser comme modèle, lança le Serpentard acrimonieux. Les yeux d’Adrian manquèrent de sauter hors de leur orbite. Heureusement il ne faisait pas face à Luke. N’en croyant pas ses oreilles, il n’en resta pas moins impassible sur sa chaise, le regard fixé sur le dessin à présent reposé devant lui. Le Serpentard venait de lui faire un compliment ; sur un ton des plus revêches certes, mais un compliment tout de même. Cela brouillait tous les présupposés codes et liens préconçus qu’ils entretenaient. Adrian devait sans doute répondre quelque chose, mais quoi ? Finalement il se leva et rangea ses affaires. - Il n’y aura pas de prochaine fois. Je n’ai pas pour habitude de prendre deux fois le même modèle. Ca ne sert à rien. Si tu veux poser pour moi, c’est maintenant. dit le Poufsouffle sans un regard pour son interlocuteur. Je vais dans une des petites salles d’étude, là-bas juste à gauche, celle qui a un piano, si jamais ça te dit… Puis il s’éloigna en direction de ladite salle avant de se retourner une dernière fois. Cette fois il faisait face à Luke et plongea ses yeux d’un azur des plus dérangeants dans le regard du Serpentard. - Si tu poses pour moi, dit-il avec un sérieux implacable. C’est nu. Sans attendre de réponse, ni même de réaction, Adrian tourna les talons et s’engouffra dans la petite salle d’étude. Elle était en effet petite et faiblement éclairée par quelques torches. Néanmoins elle contenait tout de même un magnifique piano à queue en son centre. Celui-ci constituait même l’essentiel du mobilier de la pièce, mises à part quelques chaises. Adrian posa ses affaires sur l’une d’entre-elles et fixa le piano, sans vraiment le regarder. Il pensait à ce qui venait de se passer, réfléchissant au challenge qu’il venait de lancer à Luke. De toute évidence, il lui semblait impossible qu’il ne vienne à entendre les pas du Serpentard entrer dans la salle d’étude ; surtout eu égard à la dernière réplique qu’Adrian lui avait lancée. | |
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Luke MidnightMAGISTER. ►ès Métamorphoses.
► MESSAGES : 573 Mar 4 Jan - 16:48 |
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| « Bref. T'es vraiment doué. La prochaine fois, demande-moi avant de m'utiliser comme modèle. »
Et c'était vrai. Luke avait un sens suffisamment aigu de la beauté pour devoir se forcer à le reconnaître. Il lui arrivait de trouver de l'esthétique pure dans de simples mots ou même dans les situations les plus tordues, pourvu qu'il y ait des lignes ou une lumière qui l'interpellassent. C'était aussi simple que ça et il ne niait pas quelque chose de beau lorsqu'il le voyait. Il n'avait rien d'autre à dire, de plus Adrian était loin d'être son ami, ils ne faisaient même pas parti du même monde, alors Luke était déjà prêt à tourner les talons et c'était sans doute ce qu'il aurait fait si le Poufsouffle ne s'était pas subitement levé pour ranger ses affaires. Midnight haussa un sourcil interrogateur, esquissant un sourire narquois : eh ben quoi, il avait froissé sa sensibilité ? Adrian allait-il chialer dans les jupes de Hallen en maudissant le méchant Luke ? Risible. Cependant, ce n'était pas ce qu'il croyait.
« Il n’y aura pas de prochaine fois. Je n’ai pas pour habitude de prendre deux fois le même modèle. Ça ne sert à rien. Si tu veux poser pour moi, c’est maintenant. » Luke eut une expression surprise teintée de méfiance, se demandant ce qu'une telle proposition pouvait bien cacher. Il ne faisait pas confiance à Adrian, il avait ses raisons pour cela d'ailleurs, alors son regard se fit plus suspicieux tandis qu'une moue naissait sur ses lèvres. « Je vais dans une des petites salles d’étude, là-bas juste à gauche, celle qui a un piano, si jamais ça te dit… »
Luke eut un ricanement moqueur avant de tourner les talons dans la direction opposée que celle qu'avait prise le jeune Poufsouffle mais il se ravisa presque aussitôt, une expression contrariée et hésitante se dessinant sur son visage. Mine de rien, la proposition semblait intéressante et Luke aimait trop l'art pour penser à refuser sérieusement. A vrai dire, il aurait sûrement tout de suite accepté si Adrian n'avait pas été le meilleur ami d'Aleksander. Mais cette donnée entrait dans l'équation et Luke ne pouvait simplement l'occulter d'un claquement de doigts. Pourtant, quand Adrian se retourna, Luke ne détacha pas son regard de celui du Poufsouffle, une interrogation dans les yeux.
« Si tu poses pour moi. C’est nu. »
Et il s'engouffra dans la salle sans lui accorder davantage d'attention, laissant Luke un brin dépité. Nu en plus ? Ca sentait le piège à plein nez et si Luke raisonnait de cette façon, c'était sans doute parce qu'il était tellement habitué à faire des coups bas qu'il savait en reconnaître les bases élémentaires. Cependant, il ne risquait pas grand-chose avec Adrian, en y regardant bien. Il aurait pu lui régler son compte en deux secondes, d'après ce qu'il avait entendu sur l'étrange relation entre le jeune homme et la magie. Il se passa de longues minutes durant lesquelles Midnight hésita dans la bibliothèque, ne pouvant se décider. Puis, finalement, il haussa les épaules, l'air de se dire qu'après tout il ne risquait rien. Il n'était pas particulièrement pudique non plus même s'il n'allait pas lui faciliter la tâche quant à son effeuillage. Oh non, ça aurait été beaucoup trop simple... Il entra dans la salle à la suite du Poufsouffle, un sourire amusé sur les lèvres, mais sans lui accorder le moindre regard. Ses prunelles accrochèrent aussitôt le piano et il avança vers l'instrument, sa main droite dans la poche avant de son pantalon tandis que la gauche laissait courir ses doigts sur les touches noires et blanches, composant une petite mélodie, simple de composition mais envoûtante dans ses répétitions. Ce qu'on appelait en langage musical une "folia". Il ne jouait plus beaucoup de piano, parce qu'il avait rejeté ce que lui avait appris ses précepteurs il y a bien longtemps, mais son sourire se changea en une expression plus attendrie, l'espace de quelques secondes. Il n'aurait jamais cru que cela lui aurait manqué... Il s'interrompit, se rappelant la vraie raison de sa venue ici, et se retourna vers Adrian, son sourire étant redevenu moqueur. Il s'approcha de lui, silencieusement, une lueur maligne dans le regard, une expression joueuse sur le visage, comme ces petits diables qui sortaient sans prévenir de leur boîte à surprise.
« Nu...? »
D'un geste savamment étudié, il desserra le nœud de sa cravate vert et argent, couleurs de Serpentard, avant de le défaire complètement la laissant lâche autour de son cou. Ses doigts remontèrent jusqu'à son col qu'il releva avec un haussement de sourcil provocateur et déboutonnèrent sa chemise, lentement, bouton après bouton, tandis que Luke ne quittait pas Adrian des yeux. C'était de la provocation pure et dure qui ne visait qu'à mettre le Poufsouffle mal à l'aise tandis que Luke se repaîtrait de sa gêne et il fallait reconnaître que c'était amusant, cet espèce de strip-tease improvisé et inattendu. Lorsque le dernier bouton eut cédé sous ses doigts, Luke retira sa chemise blanche, toujours aussi lentement que précédemment et sans lâcher le jeune homme du regard. Il la balança sans autre forme de cérémonie sur une chaise mais il garda la cravate défaite autour de son cou. Un pendentif d'argent brillait sur sa poitrine, une rune, brillante sur sa peau pâle. Puis finalement, il enfonça ses mains dans ses poches et lâcha, tout aussi implacable que le Poufsouffle quand il lui avait dit qu'il voulait le voir poser nu :
« Je crois bien que si tu veux voir le reste, il va falloir que tu me déshabilles toi-même. »
Il haussa un sourcil provocateur, une lueur de défi dans le regard, tandis que ses lèvres dévoilaient ses dents blanches en un sourire moqueur. | |
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