Sa vie amoureuse était définitivement un véritable désastre. L’homme de ses rêves était marié, père de bonne famille, avait une bibliothécaire en amante et ne lui accordait pas la moindre attention. Quant à l’homme qu’elle aimait tout simplement, elle l’avait repoussé pour finir par le voir dans les bras d’une autre. Certes elle avait la chance de ne pas avoir un fiancé comme l’avait la pauvre Jesse. C‘était bien maigre comme consolation, et ca ne suffisait pas à lui faire dire qu’elle finirait seule avec une dizaine de chat à pleurer sur son cher Abaddon mort de vieillesse depuis le centenaire qu’elle aurait passé célibataire à bader dessus. Elle était en train d’avoir ses quelques pensées pessimistes sortait tout droit de son cours de sortilège qu’elle avait passé comme d’habitude la poitrine en avant et les cils papillonnant. Résultat de la drague : pas un regard mais une bonne heure à mater le prof. L’histoire de sa vie : tu le regardes mais tu le touches pas. Mais d’un côté cela ne la dérangeait pas, Alice savait bien que son amour pour Abaddon était surtout là pour les yeux, et pour le trip avec Jesse. C’était toujours marrant de voir sa meilleure amie se mettre dans tous ses états lorsqu’Alice lui disait de mater le postérieur du prof. La gryffondor n’était pas bête, ce n’était pas comme si elle attendait quelque chose du professeur. Elle en aurait attendu d’un autre par contre…

« Et merde ! »

Foncer dans quelqu’un, dans le genre pas original, on fait pas bien mieux, mais à chaque fois, ca fait bien chier son monde. Surtout quand on a l’ensemble de son sac qui se répand sur le sol, y compris son pot d’encre sur son uniforme déjà bien moche comme ca. Alice ne s’était jamais pensé étourdie, mais bizarrement ca lui arrivait de plus en plus en ce moment. Là faute à qui ? A une enflure prénommée Karly surement… Et alors que la brunette crissait des dents rien qu’en pensant à la nouvelle copine de Josh, elle releva la tête pour voir celui ou celle qui était tout aussi tartiné d’encre qu’elle. Ironie du sort ca ne pouvait être que lui.

« Jo’… »

En plus d’être maladroite, elle avait tout simplement la poisse. La gryffondor resta un instant, statufiée, à voir son ex devant elle. A vrai dire elle l’éviter aussi bien qu’elle le cherchait depuis qu’elle avait rompu sans aucune raison valable. Alice avait ses humeurs on allait dire, elle avait aussi une manière bien à elle de réagir aux choses. A cet instant précis la non fille Maestriani ne sut tout simplement pas quoi faire. Elle aurait eut envie de lui sauter au cou et de l’enlacer comme si il revenait des morts. Mais elle se contenta de continuer à le fixer. Tout ca faisait plus bizarre qu’autre chose, mais bon, Alice n’avait jamais été quelqu’un de bien normal non plus…

« Alice... »

Et bien, il se souvenait encore de son prénom, c’était toujours ça de prit. Bon d’accord c’était de la mauvaise fois, après tout c’était elle qui l’avait largué du jour au lendemain, ce n’était pas comme si elle pouvait lui en vouloir à lui. Mais si Alice arrivait à trier tout ce qu’elle pouvait avoir dans sa petite tête, ses actions si illogiques soient elles, ainsi que ses décisions si pourries soient elles, elle comprendrait enfin que ce n’était pas contre lui qu’elle était furax mais contre elle. Sauf qu’Alice restait Alice, et elle était si compliquée qu’elle ne se comprenait pas elle-même. Elle resta là, comme une imbécile, à le regardait tandis qu’il en faisait autant. C’était peut être con, mais la seule chose qu’elle arrivait à se dire c’était qu’il était maintenant avec Karly McGregor. Cette simple pensée la faisait détester sa camarade de maison. Comme sujette à des hallucinations, Alice eut l’impression de voir une mini Karly se baladait en tenue d’infirmière sur l’épaule de son ex. Une autre en tenue de flic était sur sa tête, une gogo danseuse sur son nez, et ainsi de suite. Foutue Karly McGregor ! Elle était tellement plus sexy qu’elle cette saloperie en plus ! Y’avait aucun doute, si on devait choisir entre ces deux brunettes, ce ne serait surement pas la à moitié garçon manqué qui gagnerait. Cela lui donnait envie de traiter sa nouvelle rivale de toute les noms.
Mais alors que la colère montait en elle comme pas deux, Carter vint coller son bout de sel à la conversation. Elle l’avait toujours trouvé assez cool, voir sympa, mais cette remarque là, elle ne l’aimait pas, surement à cause du fait qu’elle soit déjà de mauvais poil.

« T'a troqué ton pied droit contre un pied gauche Maestriani ? »
« Carter ! »
« C'était de l'humour Josh. Déstress. »
« T’es toujours aussi marrant toi, c’est clair. T’as du faire l’école du rire, je te jure je vais pas m’en remettre là. »

Tout ceci dit sur le ton le plus monotone et le plus stoïque du monde. Josh avait beau avoir voulut défendre Alice en quelques sortes, la gryffondor n’avait pas besoin de ce prince charmant. Après tout elle savait se débrouiller toute seule. Et pourtant elle avait tellement aimé se sentir comme une princesse dans ses bras quelques moi plus tôt… Mais Alice, la fière Maestriani, ne comptait pas montrer cette « faiblesse » et de toute manière, tout était fini entre eux alors il n’avait pas besoin de jouer les héros.

« Fait pas attention Alice. Il est un peu brute de décoffrage parfois. Ça va ? »
« J’aurais plus dit « abruti » que brute moi. »

Elle ne répondit pas à sa question consciemment, allez savoir pourquoi. Compliquée, Alice était trop compliquée. Elle ne la lui posa pas, bien qu’elle aurait voulut savoir la réponse. Quelque part peut être qu’elle était un peu bloquée par la présence de Carter, et elle voulait donc jouer la bitch qui n’en avait rien à foutre. Ou peut être pas, avec elle on ne savait jamais rien de toute manière. Alice, sans prévenir, se mit à genou pour finir de ramasser ses affaires éparpillées sur le sol.

« Laisse je vais finir de ramasser ca, je voudrais pas que tu sois en retard pour rencontrer Karly. »

Ce dernier mot avait été prononcé sur un drôle de ton, entre la haine, la répugnance et une fausse innocence qui la disculpait de toute jalousie. Ou pas.

Elle le savait au fond, que contrairement à ce qu’elle aurait voulu imaginer, Josh ne partirait jamais comme ca sans demander le pourquoi du comment. Il avait toujours eut cette étrange, courageuse et honnête manie de parler à cœur ouvert de ce qui ronge un peu le cœur chaque jour. Mais Alice n’était pas comme ca. Elle pouvait parler à ses amis, encore plus à ses meilleures amies, mais jamais à lui, tout simplement parce que ca lui faisait bien trop peur.
Pour la peine, Alice baissa encore plus la tête en finissant e ramasser ses affaires, et prit grand soin de ne pas croiser le regard de Josh en enfournant tout son matos dans son sac de classe.

« Euh... pourquoi tu me dit ça ? Qu’est-ce que Karly à avoir dans cette histoire ? Tu veux qu’on discute ? »

Elle le savait qu’il allait lui demander ca ! La brunette sentit le sang bouillir en elle, comme la gryffondor qu’elle était. Bon d’accord, elle devait l’avouer, elle était jalouse de Karly. Et pour cause elle sortait avec son mec à ELLE ! Certes elle l’avait abandonné, mais dans sa tête ce n’était que pour mieux se retrouver… Un jour allez savoir lequel… La Maestriani se redressa, et leva la tête en toute dignité. Elle était presque maitresse dans l’art de faire l’autruche, et le déni n’avait plus de secret pour elle. Alors c’est sans remord et avec ses talents de comédienne à son avantage qu’elle demanda comme si de rien n’était :

« Discuter de quoi ? »

Et après tout c’était vrai. De quoi pouvaient-ils discuter ? S c’était pour parler de Karly, alors Alice repasserait bien. Josh allait surement dire qu’elle était superbe et la meilleure petite amie du monde. Mais ce qu’il ne comprenait pas c’était que cette sorcière brune lui avait filé un filtre d’amour pour évincer à Alice ! Cela ne l’étonnerait pas non plus qu’elle essaie bientôt de la tuer !
Bon d’accord, non elle était juste jalouse, et son égo ne se porterait pas bien d’avoir à le reconnaitre. Surtout qu’avec ca viendrait l’éternelle question : « Pourquoi ? ». Alors Alice le regarda dans le yeux, tentait d’être le plus neutre possible même si au fond de ses yeux pouvait se lire tout son énervement, sa jalousie, mais aussi sa tristesse.

« Il n’y a pas d’histoire à discuter Josh. »

« De ta reflection à propos de Karly. De nous peut-être. Ça te blesse que je sorte avec elle ? »
« Non. »

La réponse avait été dit peut être trop vite, trop abruptement, trop sèchement pour sembler être vraie. Alice aimait être forte, ou faire sa forte, elle avait toujours été comme ça et on ne la ferait surement jamais. Mais la vérité c’est que derrière sa colère, sa jalousie la rendait plus folle au fur et à mesure que la conversation avançait. Si elle avait été saine d’esprit cela n’aurait pas posé de souci, mais était elle vraiment saine d’esprit ? Ce n’était pas sur.
Alice aurait voulu pouvoir partir comme ca comme si de rien n’était. Mais Josh avait toujours été comme un aimant et elle ne s’était jamais résolue à lui tourner le dos. Sauf une fois. Le jour où elle l’avait largué sans raison, le jour où elle l’avait pratiquement jeté dans les bras de Karly McGregor… Alice regardait Josh maintenant, à vrai dire elle n’arrivait pas à détourner son regard du visage si parfait à ses yeux du poufsouffle. C’était stupide. Elle se sentait stupide. Elle voulait partir.

« Il n’y a pas d’histoire à discuter Josh. »
« Oh moi j'ai bien l'impression que si. Je te connais Alice. Ça t'agace sûrement et par le passé je n'ai jamais rien dit pour ne pas te blesser car je sais que tu aime penser être une personne qu'on ne peut pas cerner. Mais... je te connais. Je sais quand quelque chose ne va pas… S'il te plait parle moi. »

Alice resta un instant à le regarder sans vraiment savoir quoi lui dire. Il pensait la connaitre ? Il pensait savoir que quelque chose n’allait pas ? Alors pourquoi ne comprenait il pas ? Que le simple fait de le savoir avec Karly lui faisait l’effet d’un millier de couteaux qui lui transperçaient le dos. Pourquoi n’avait il pas comprit… qu’elle l’aimait comme jamais elle n’aimerait personne ? Elle aurait aimé pouvoir le lui dire, mais le fait été que cette peur incompréhensible d’un engagement de ce genre avec lui la rendait sans voix. Elle ne sut pas quoi dire, jusqu’à ce qu’elle rompe leur contact visuel pour regarder ses chaussures et murmurer presqu’imperceptiblement.

« Si tu me connaissais si bien Josh, tu saurais ce qui ne va pas… »

Alice releva la tête, le regardant de nouveau dans le blanc des yeux. Se reprendre. Elle devait se reprendre et être forte comme elle l’était d’habitude. Elle avait choisi de le larguer. Elle avait choisi de rester libre. Alors elle devait s’en tenir à ce choix même si il pouvait être stupide, c’était ce qu’elle avait décidé. Alors son assurance habituelle repris le dessus, et c’était sans ciller qu’elle lui demanda.

« Pourquoi tu veux savoir ? Je ne fais plus partie de ta vie, non ? Tu as Karly maintenant. »

« Pourquoi tu veux savoir ? Je ne fais plus partie de ta vie, non ? Tu as Karly maintenant. »
« Pardon ? Je te trouve un peu dure là. Je te rappelle que c’est toi qui m’a éjecté de ta vie, sans aucune explication qui plus est. Alors n’essaye pas d’échanger les rôles et de me faire passer pour le salaud de l’histoire. Si tu ne fais plus partie de ma vie c’est entièrement de ta faute. »

C’était elle ou… Il venait de la traiter de salope ? Au moins ca avait le mérite d’être claire… Et totalement vrai. La vérité, ca faisait mal parfois, mais ca restait la vérité, non ? Alice ne se berçait pas d’illusions, elle savait, depuis le moment où elle l’avait largué, qu’elle avait été une vraie salope. Ou plutôt une vraie lâche, effrayée par l’engagement qui avait tourné le dos à un bonheur hypothétique pour garder la vie qu’elle avait toujours eut. Bizarrement la gryffondor préférait de loin être traitée de salope que de lâche, fierté de gryffondor oblige. Josh avait réussit à la faire taire, ce qui en soi était un miracle. Jamais il ne lui avait parlé comme ca, même pendant leurs engueulades de couple. Elle n’aimait pas ca, mais une fois encore c’était la juste conséquence de ses propres choix.

« Mais ne va pas croire que cela me fasse plaisir... »
« A moi non plus… »

Ses paroles avaient été des murmures qui auraient pu se perdre dans l’air sans que Josh ne les ait entendues. Alice l’espérait fortement car elle n’avait absolument pas voulu dire ca, c’était le prix à payer de parler bien trop vite. La gryffondor avait la mine triste, même si elle essayait tant bien que mal de le cacher. C’était dur. De vivre avec ses choix et les autres. La vie d’une adolescente normale, mais alors quelle vie de merde. Alice aurait voulu passé directement à l’âge adulte si cela aurait pu lui permettre de ne pas avoir à vivre tout ca.

« Bon ok je suis la salope dans l’histoire… Je sais. Je t’emmerderais plus Josh. »

Elle ne l’avait jamais appelé Josh. Elle préférait de loin lui donné le petit surnom de Jo’, ce que personne à part elle ne faisait dû au court prénom du jeune homme. Par là elle voulait dire qu’elle ne viendrait plus jamais l’importuner, car clairement il méritait d’être heureux et ce n’était pas avec une fille aussi tordue et perdue qu’elle qu’il y arriverait. Alors Alice tourna les talons, et commença à partir avant de s’arrêter et de faire de nouveau face à son ex petit copain, dont elle était encore éperdument amoureuse malgré ce qu’elle disait.

« Juste… Tu n’as jamais compris pourquoi. Pourquoi je t’ai laissé. Ce n’était pas par manque d’amour, loin de là, mais juste parce que j’avais trop peur. J’espère que Karly te donnera ce que je n’ai pas pu te donner, tu le mérite Josh. »

Sur ce, elle tourna les talons, et ne voulu plus écouter ce qu’il avait à dire. Elle en tremblait tellement elle était chamboulée et n’en revenait pas d’avoir enfin dit ce qu’elle avait dit. Elle se sentait stupide, et avait aussi incroyablement peur, de sa réaction à lui. Elle devait parlé à Jesse, elle avait grand besoin de conseils…

Elle voulait juste aller pleurer tranquillement dans les bras de Jesse à ce moment précis. Alice tentait déjà une échappée rapide et sanglante, mais Josh l’attrapa délicatement par le bras pour la faire rester et la confronter à l’implacable vérité. Comme si elle ne l’avait pas déjà affronté aujourd’hui.

« Qu’est-ce que tu veux dire par " j’ai eu peur " ? Peur de quoi ? De mon amour ? Ou… de celui que tu avais pour moi ? C’est pour ça qu’tu as rompu ? Parce que… tu m’aimais ? »

Trop de questions. La gryffondor malgré le fait qu’elle soit fière de ses couleurs rouge et or n’était pourtant pas très brave dans le terrible domaine de l’amour. La brunette regarda Josh dans les yeux, mais aucun son ne sortit de sa bouche. N’en avait elle pas assez dit déjà ? Ce n’était pas évident peut être ? Si la réponse était non, alors tant mieux, elle préférait que Josh ne sache rien plutôt que d’avoir ses sentiments mis à nu comme ca en 30 secondes chronos. Alice baissa le regard tandis que Josh attendait surement désespérément une réponse de sa part. Mais Alice ne voulait rien dire, être totalement honnête n’était pas dans ses habitudes, surtout quand on savait que celui qu’elle aimait avait déjà une autre copine. Alors elle préférait ne pas lui pourrir la vie encore un peu plus et le laissait à son bonheur. Bon d’accord c’était une bonne excuse pour justifier sa lâcheté, mais toutes excuses étaient bonnes à prendre pour ca…
La gryffondor se retira doucement de l’emprise de Josh.

« Jo’, s’il te plait. Lâche-moi… »

Elle fit un pas en arrière, et regarda finalement une dernière fois Josh, les yeux prêts à pleurer. Vulnérable, elle détestait l’être, et peu à peu sa tristesse se transformait en colère. Contre elle-même, elle était en colère d’être si stupide et faible à la fois. Et face à tout ce mélange d’émotion, elle devait faire quoi ? Courir, et le laisser là en plan, ce n’était pas une si mauvaise idée, non ?