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 Terre cuite & révélation

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Anonymous

Invité
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Terre cuite & révélation #Ven 3 Déc - 0:02



C’était un dimanche matin. S’il y avait eu un soleil, il aurait fait beau à n’en point douter. On était en juin après tout. Mais comme d’habitude, il faisait noir et froid. Un noir irréel et pourtant bien étouffant. Les jours passaient et se ressemblaient tous plus ou moins. Heureusement la fin de l’année scolaire approchait et les vacances d’été avec elle. Mais que sont des vacances d’été lorsque le ciel semble toujours à deux doigts de vouloir vous déféquer dessus ? Pour Adrian, cette fin d’année était encore plus cornélienne du point de vue de savoir s’il était heureux ou non d’en finir. D’un côté, son contact avec la magie serait d’un degré moindre une fois les cours finis. Mais d’un autre côté l’idée de passer deux mois dans une maison dans la peur que son père puisse rentrer à tout moment et… Enfin voilà, ça ne l’enthousiasmait pas plus que ça.
Pour le moment, Adrian se trouvait sur le pas de l’escalier en pierre qui menait à la grande porte du château et au hall d’entrée. Il pleuvait dru et le vent soufflait. Le jeune Poufsouffle commençait à regretter de s’être levé si tôt, surtout pour sortir avec un temps pareil. Mais il s’était levé avec une envie pressante. Non pas celle-là. Non pas celle-là non plus. A son réveil une pulsion créative l’avait assailli. Ca lui prenait souvent la nuit, plus rarement le jour et encore moins au petit matin. Adrian n’était pas un gros dormeur, mais le matin c’était le matin. Alors, là, se retrouver en jean et en tee-shirt par un froid pareil dans le parc en cette matinée, c’était pas l’idéal. Mais heureusement Adrian n’était pas de constitution légère. Il était plutôt bien « structuré » dirons-nous, bien « bâti » serait sans doute trop fort, néanmoins il faisait travailler ses muscles comme beaucoup de jeunes de son âge et puis il avait pleinement conscience que s’il ne pouvait utiliser sa baguette pour régler certain différents, il fallait qu’il use de ses poings.

Adrian se dirigeait vers un endroit assez éloigné du château, en bordure de la forêt interdite. Il fallait marcher pendant un sacré bout de temps pour aller là-bas mais c’était nécessaire pour trouver ce qu’Adrian cherchait : de la bonne terre glaise à la fois douce et plastique, parfaite pour la sculpture. Adrian avait trouvé cet endroit lorsqu’il était en deuxième année et depuis y venait à peu près une fois par mois se réapprovisionner en argile. Sur le chemin il se rendit bien compte qu’il ne portait pas les bonnes chaussures pour ce genre d’expédition par un temps pareil. Il avait les pieds trempés et ses baskets faisaient SPLOUSH à chaque fois qu’il faisait un pas.
Il finit par arriver au gisement d’argile en bordure de la forêt. Le château était très loin maintenant et il n’y avait assurément personne dans les environs, surtout pas à cette heure. Adrian devait se dépêcher. Il avait donné rendez-vous à Alek au château dans pas longtemps. Il avait besoin de son aide. Adrian sortit un sac plastique de la poche arrière de son jean et commença à racler la terre avec ses mains nues afin de n’en retirer que le meilleur de la glaise. Il fourgua le tout dans le sac. Soudain un bruit attira son attention. Il provenait de la lisière de la forêt. Le jeune Pouffsouflle scruta les arbres mais ne vit rien. Il avait pourtant la très nette impression d‘être épié. Finalement il se baissa de nouveau vers le sol et entreprit de finir de remplir son sac. Lorsque tout à coup, un bruit significatif d’un pied qui s’enfonce dans la terre molle provint de derrière lui. Adrian se retourna brusquement, trébucha et s’affala de tout son long dans la glaise.

Un homme était là. Ce n’était assurément pas un professeur ou un membre du personnel, ni un élève de toute évidence. L’homme avait le visage à moitié couvert par le capuchon de sa cape qui était rabattu jusqu’à la pointe de son nez. Seul sa bouche et son coup était visible. Il affichait un fin sourire mais ne parlais pas. Pendant un long moment ni Adrian, ni l’homme en question ne dirent mot. Finalement le jeune Poufsouffle se releva, pris son sac plastique et son instinct lui dicta de s’en aller. Sans presser le pas pour autant, il tourna sur ses talons et s’en alla avec son sac de glaise, laissant l’homme au sourire machiavélique près du gisement.
- On te surveille Adrian, s’écria l’homme alors qu’il y avait maintenant une bonne cinquante de mètres entre lui et Adrian.
Ce dernier se retourna sans s’arrêter de marcher et vit que l’homme encapuchonné n’avait toujours pas bougé. Il donnait froid dans le dos, surtout qu’il semblait le connaître alors qu’Adrian n’avait pas la moindre idée de qui cela pouvait bien être. Et puis, que voulait-il dire par « on te surveille » ? Sur le chemin du retour l’esprit d’Adrian était embrumé par plein de questions. Son visage, ses bras et ses vêtements étaient recouverts de glaise verdâtre. Il décida de mettre cet évènement dans un coin de sa tête et de ne plus y penser.

Une fois rentré dans le château, il monta les marches quatre à quatre et se dirigea vers une salle désaffectée au cinquième étage. Il y venait à chaque fois qu’il voulait sculpter. Une fois dedans, il fut rassuré de voir qu’Alek n’était pas déjà là. Il devait être un peu en retard, mais ça permettrait à Adrian de se préparer. Il avait envoyé un mot à Alek dès l’aube pour lui demander son aide.
Adrian vida son argile sur l’unique table de la salle. A peine était-il entré dans celle-ci qu’un feu s’était allumé dans la vielle cheminée un peu décrépie. Il y avait de nombreux tapis de style persan sur le sol et pour seul mobilier, deux chaises en bois près de la cheminée et un fauteuil usé au revêtement rouge au milieu de la pièce. Son argile posée sur la table, Adrian se dirigea vers la cheminée. Il s’assit sur une des deux chaises et enleva ses chaussures et ses chaussettes trempées pour les mettre à sécher devant l’âtre. Il fit de même avec son tee-shirt qu’il posa sur le rebord de la cheminée. A présente vêtu uniquement de son jean, il avait l’air malin avec ses bras et son visage plein de glaise qui commençait à sécher à cause de la chaleur dégagée par le foyer.

Assis, les yeux fixés sur les flammes dansantes qui se reflétaient sur son visage, il repensait à ce sourire machiavélique et à cette phrase « on te surveille ». Perdu dans ses pensées, le visage relativement fermé, il n’entendit même pas la porte de la salle s’ouvrir.









Nathaniel M. Hunter

Nathaniel M. Hunter
SERDAIGLE. ► septième année.

► MESSAGES : 280
Terre cuite & révélation #Sam 4 Déc - 11:06


    Aleksander dormait bien profondément, rêvant de monde où tout le monde était au courant qu’il aimait les filles ET les garçons et prenait ça bien, de monde où son père était encore là, de monde où Luke Midnight lui foutrait la paix, un monde, enfin, où le soleil était revenu. Il aurait pu aussi rêver d’un monde où on ne le réveillait pas à l’aube. Car c’est ce qu’il arriva. Le jeune rouge et or fut réveillé en sursaut par le transplanage d’un elfe de maison sur le bout de son lit. Le jeune homme commença tout d’abord par lui envoyer un oreiller à la figure avant de se recoucher. Sale gosse, direz-vous. En même temps quand on a été élevé dans une maison avec un bataillon d’elfes de maisons à vos ordres, on s’habitude vite et on ne fait plus trop attention à ses créatures. Même si tout au fond, le jeune Alek aimait beaucoup leur compagnie. L’elfe insista, lui secouant doucement le bras. Le jeune Hallen ouvrit alors doucement les yeux et s’assit dans son lit. L’elfe lui remit un billet sans un mot et re-transplana d’où il venait. Le jeune homme se frotta les yeux encore tout engourdis de sommeil avant de déplier le bout de parchemin. Il s’agissait d’un billet d’Adrian, son meilleur ami depuis cinq belles années, qui lui donnait rendez-vous quelque chose comme 30 minutes plus tard dans la salle désaffectée où le jeune Poufsouffle avait l’habitude de sculpter.

    Le jeune Gryffondor ne se posa pas trop de questions, il avait à lui parler de tout manière. De quoi ? Non, mais réfléchissez, pas de la mort de son père ça c’est sur, c’était son secret. Ce qu’il ne voulait pas qu’il reste secret en revanche, c’était ses sentiments pour un certain Tomas Swofford. Qu’importe si cela était réciproque ou non finalement, il voulait être honnête avec son meilleur ami et c’est tout. Mais ce n’était pas chose facile à dire à son meilleur ami. Avec Eurydice, cela avait coulé comme de l’eau de source, mais c’était une fille. Avec Adrian, ça allait être une autre paire de manche. Surtout qu’Aleksander était sensé sortir justement avec sa meilleure amie, Eurydice. Même si tout cela n’était qu’un plan que les deux jeunes gens avait mis en place pour rendre Tomas jaloux et le forcer à se dévoiler. Enfin, bref ça n’allait pas être du tout beau.

    Alek avait donc enfilé un jean noir, son sweat gris légèrement usé et ses habituelles baskets en toile blanche, enfin qui l’avait été dans un temps très reculé plutôt, le tout sans bruit avant de se glisser hors du dortoir pour ne pas réveiller ses camarades de chambre qui dormaient encore bien profondément. Il évita les rares profs et élèves debout à cette heure-ci et descendit de la tour des Gryffondors vers le cinquième étage du château. Eviter tout le monde lui prit un certain temps, il ne savait même pas pourquoi il prenait cette précaution. Mais cela le fit arriver légèrement en retard dans la salle désaffectée.

    Le jeune rouge et or ouvrit la porte sans un bruit. Adrian si trouvait déjà, assis dans un fauteuil et … TORSE NU ? C’était quoi cette blague. Il savait, il savait, ça ne pouvait pas en être autrement, c’était un test. Et le jeune Alek avait bien l’impression que celui-là serait plutôt dur à réussir, ne pouvant se focaliser sur autre chose que sur les abdos de son ami. Mais Alek, qu’est-ce que tu fou ! Reviens sur terre un peu là. Il secoua la tête comme pour chasser ses précédentes pensées et s’avança vers Adrian, se laissant tomber dans le fauteuil en fasse du sien. Le billet disait qu’il avait besoin de son aide aussi Aleksander dit :

    « Salut ! Bien dormi ? Je peux t’aider à quoi alors ? »

    Le jeune homme s’efforçait de regarder les yeux et non le torse de son ami ce qui n’était pas une tellement bonne idée, les yeux du jeune jaune et noir étant aussi azur que les sien étaient lagon. Un affrontement de deux lasers, vous avez déjà vu ? Ca devait à peu près ressembler à ça. En tout cas, c’était l’impression que cela faisait à Alek, l’impression d’être passé au scanner.









Anonymous

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Terre cuite & révélation #Sam 4 Déc - 15:16


Le sourire de cet homme hantait l’esprit d’Adrian. Il n’arrivait pas à s’en défaire. Après tout, cela avait peut être été justement le but de l’homme en question que de marquer l’esprit du jeune Poufsouffle. Si oui, c’était réussi. Adrian ne pensait plus qu’à ça et il ne savait pas vraiment pourquoi. A vrai dire il avait l’impression que cela avait attrait à quelque chose de profond, d’enfoui en son être et son âme. Lorsque son regard d’azur s’était posé sur l’homme encapuchonné, il avait senti en lui monter deux pensées contradictoires. La première, celle qu’il finit par suivre, lui avait murmuré : « Va-t-en ! ». La seconde, celle qui était la source du chamboulement d’Adrian, lui avait hurlé : « Tue-le ! ».
Assis sur sa chaise, les flammes dansantes de l’âtre se réfléchissaient sur son torse nu. Adrian avait le regard perdu dans les braises. Il se rendit soudain compte à quel point la pièce était sombre, uniquement éclairé par le feu de la cheminée et par une torche à l’autre bout de la pièce derrière la table où le jeune homme avait entreposé sa glaise. Il faisait chaud, très chaud, trop chaud pour que la chaleur n’émane que de la cheminée. Adrian était en sueur, une sueur qui se mêlait à la terre dont son visage était barbouillé. Il respirait avec difficulté. Une phrase retentissait dans sa tête en échos par milliers. « On te surveille, on te surveille, on te surveille… » Adrian comprit. C’était évident. Cet homme, c’était un Tairdelbach.

La porte s’ouvrit sans un bruit. Alek venait d’entré sans qu’Adrian ne s’en aperçoive. Lorsqu’il se laissa tomber sur la chaise en face de lui, Adrian sursauta et se leva d’un bond.
- Salut ! Bien dormi ? Je peux t’aider à quoi alors ? demanda Alek qui ne semblait pas très à l’aise au moment présent.
Il devait pourtant l’être plus que son pote. Adrian était debout juste en face de lui, pieds nus, torse nu, son jean, ses bras et sa figure pleine de glaise grise. Sa poitrine exprimait des mouvements saccadés et il transpirait.
- Super ! répondit Adrian en cachant son malaise de main de maître. Debout !
Adrian, pris les deux chaises et alla les mettre dans un coin de la pièce. Il retrouvait peu à peu un souffle normal et il arrêta de suer. La seule présence d’Alek le rassurait, c’était à ça que l’on reconnaissait les vrais amis. Et puis, à présent son esprit n'était concentré que sur une seule et unique chose, la sculpture. L’art est le remède des esprits oppressés car il est plus oppressant que quoi que ce soit d’autre.

Le jeune Poufsouffle entreprit en suite de rapprocher le gros fauteuil de velours rouge de la cheminée. Une fois tout aménagé comme il le voulait il rejoignit la table où se trouvait la glaise. Puis il revint au fauteuil afin de le bouger de quelques centimètres sur la droite, puis de quelques millimètres sur la gauche. Adrian entrait dans sa bulle créatrice, il faisait des choses que lui seul comprenait. Puis il retourna une nouvelle fois à l’autre bout de la pièce, derrière la table de bois grossier.

- Dessape-toi st’eu plait, lança Adrian à Alek sans aucune gêne. Déshabille-toi, entièrement et assis-toi sur le canapé. Les coudes posés sur les genoux, les mains jointes devant toi et les épaules tournées trois-quarts vers la cheminée.

Adrian ne regardait absolument pas Alek. Il était trop occupé à commencer à pétrir sa glaise humide, ce qui nécessitait un sacré effort tout de même. Lui ne voyait en le fait de se retrouver nu devant son pote aucun embarras alors il supputait que c'eut été la même chose pour Alek. A vrai dire, à aucun moment Adrian n’avait pensé que cela pouvait être bizarre comme situation. Et puis, là, il était tellement ancré dans sa pulsion artistique, qu’un pan entier du château pourrait s’écrouler, il ne s’en apercevrait même pas.
- L’important c’est que tu restes immobile les 5 premières minutes, après si tu bouges un peu, c’est pas grave. De toute façon, ce sera assez rapide, je pense.
Adrian continuait de pétrir la glaise avec force, tous les muscles de son torse étaient tendus sous l’effort.
- Et tu as le droit de parler hein, ajouta-t-il en rigolant, n’entendant aucun bruit provenir de là où se trouvait Alek. Ça ne me dérange pas.

Adrian et son talent naturel pour mettre les gens à l'aise...









Nathaniel M. Hunter

Nathaniel M. Hunter
SERDAIGLE. ► septième année.

► MESSAGES : 280
Terre cuite & révélation #Dim 5 Déc - 9:40


    « Super ! Debout ! »

    Aleksander ne savait toujours pas ce que son ami avait en tête, mais il s’exécuta, ayant ce qu’on pouvait appeler une confiance aveugle en ses amis. Si c’était une qualité? Ca dépend, mais généralement, cela prouve à quel point il est proche d’eux. Il regarda tout de même avec un brin d’incompréhension le jeune jaune et noir déplacer les meubles sans trop faire attention à lui. Sa bulle créative. Il l’avait déjà vu dans un tel état, ce qui ne lui expliquait toujours pas en quoi il pouvait bien lui être utile. De plus, il réfléchissait à la manière d’annoncer ce qu’il avait à lui dire, à savoir qu’il était amoureux d’un garçon. Pas simple comme situation, vous en conviendrez. Qu’allait-il lui dire ? « Et au fait, ça me rappelle un truc qu’il fallait que je te dise : j’éprouve des sentiments pour mon camarade de chambre ». Non, pitoyable. « Hey mec tu vas rire, j’suis gay … ou plutôt bi je sais pas encore ». Non, non, non, ridicule.

    "Dessape-toi st’eu plait. Déshabille-toi, entièrement et assis-toi sur le canapé. Les coudes posés sur les genoux, les mains jointes devant toi et les épaules tournées trois-quarts vers la cheminée."

    Alek fut prit carrément de court par cette requête. C’est ça, il savait. Il savait et voulait le faire passer aux aveux. Cela pouvait paraître comme carrément parano, mais il avait tendance à se méfier de tout et de tout le monde ces temps-ci. Le jeune Gryffondor resta sans réaction à cette demande. Il regarda simplement son ami continuer ses activités comme si de rien était, que la demande qu’il venait de formuler était complètement naturelle. Peut-être pour lui finalement. Mais pas pour Aleksander. Il n’arrivait déjà pas à retirer ses yeux du torse d’Adrian, alors n’en rajoutons pas. Le jeune Poufsouffle commença à pétrir sa terre glaise. Le jeune Hallen ne bougea pas d’un poil, restant toujours debout près de la cheminée.

    "L’important c’est que tu restes immobile les 5 premières minutes, après si tu bouges un peu, c’est pas grave. De toute façon, ce sera assez rapide, je pense. Et tu as le droit de parler hein. Ça ne me dérange pas."

    Aleksander resta toujours sans voix. Il n’arrivait pas à bouger d’un pouce, comme tétaniser. Et le ton complètement détendu d’Adrian n’était pas vraiment fait pour l’aider. Le jeune rouge et or était gêné, affreusement embarrassé. Le jeune Poufsouffle ne releva toujours pas la tête, tout occupé qu’il était. Les seuls mots qui jaillirent de la bouche d’Alek, comme un flot tumultueux qui avait été retenu, furent :

    « JE SUIS GAY !»

    Il avait prononcé la phrase d’une traite, sans respirer. Bien sur, il n’avait jamais entendu de dire ça comme ça. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Perdu, voilà, il était juste perdu. Il s’assit sur le fauteuil dans un soupir, sa cachant les yeux de ses mains, prêt à couvrir les larmes qui menaçaient de couler. Pourquoi avait-il envie de pleurer? Il n’en avait pas la moindre idée lui-même. Mais de grosses gouttes perlèrent au coin de ses yeux lagons. Il releva la tête et dit simplement, plus pour lui-même que pour Adrian:

    « Voilà, c’est dit »









Anonymous

Invité
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Terre cuite & révélation #Dim 5 Déc - 15:40


Adrian continuait inlassablement de pétrir sa glaise avec application. Ses mouvements étaient parfaits comme une divine symphonie répétée à maintes reprises et qui avait atteint un degré de perfection tel qu’elle semblait irréelle. Tous les muscles de son corps se contractaient en symbiose à chaque effort. Le visage fermé, il fixait la matière légèrement bleuté qui trônait sur la table. C’était une étape importante de la sculpture en terre cuite que celle du pétrissage. Il ne fallait surtout pas la rater et cela demandait doigté et concentration. Si bien que quand Alek lança :
- JE SUIS GAY !
Adrian ne s’interrompit pas dans son mouvement, son visage n’exprima rien d’autre que l’expression de sa concentration, il ne releva même pas la tête, ne broncha pas, ne dit rien pendant un long moment. En revanche, ses muscles semblaient être encore plus contractés, plus saillants aussi. Il s’était raidi, il était tendu, ce qu’il ne fallait absolument pas être pour cet exercice.
- Et alors ? Ca t’empêche de poser pour moi ? dit Adrian sur un ton neutre, le souffle court.
Le jeune Poufsouffle sentait qu’il perdait le mouvement. La couleur de la glaise, au lieu de s’éclaircir, fonça. Il se mit à pétrir plus vite afin d’essayer de rattraper le coup mais rien n’y fit. Il transpirait à grosses gouttes. La glaise perdit de sa consistance. C’était foutu. Adrian s’arrêta de pétrir, fit quelques pas en arrière et mis un grand coup de pied dans la table qui se retourna avec fracas et déversa toute la glaise sur le sol. Les traits de son visage étaient tendus. De là à dire que c’était de la colère ? Peut être. Ce qui était sûr c’est que la bulle créatrice dont il s’était entouré venait de faire ‘POP !’, le ramenant avec violence à la brutalité de la réalité.
Adrian avait la respiration saccadée. Il n’avait toujours pas adressé un regard à Alek. Ses yeux étaient fixés sur la glaise bleutée répandue sur le sol. Il se demandait comment il avait pu rater ça. Lui. Lui qui n’était bon qu’à ça et à rien d’autre. Une frustration énorme l’avait assailli. Une chance que la pièce était pauvre en mobilier sinon elle le serait devenue. Le teint blafard, la peau recouverte de terre, les traits du visage tendu, son jean tombant presque en-dessous de ses fesses, Adrian avait un look pitoyable.
Il se dirigea vers la fenêtre la plus proche, posa ses mains sur le rebord et laissa son regard se perdre dans le parc du château. Ce n’est qu’à ce moment là qu’il repensa à ce que son pote avait dit. Ce n’est qu’à ce moment là qu’il comprit véritablement, qu’il vit le tableau dans son ensemble.
- J’hésite. Je ne sais pas pourquoi je devrais être vexé, murmura-t-il alors que son souffle faisait de la buée sur la fenêtre. Parce que la moitié de l’école était au courant avant moi, ou parce que le fait de me le dire te mette dans un état aussi navrant.
Il était vrai qu’à Poudlard s’il y avait bien une seule chose qui circulait plus vite que la grippe c’étaient les rumeurs. Il était presque impossible de garder un secret en ces lieux. D’autant plus que l’expression « Les murs ont des oreilles » prenaient tout son sens dans un château comme celui-là. Et bien sûr Adrian avait eu vent de ces rumeurs, mais il n’était pas du genre à leur porter un intérêt, ni à les considérer comme crédible, et encore mois lorsqu’elles concernaient quelqu’un qu’il connaissait bien, ou tout du moins qu’il pensait connaître.
Pour ce qui était de l’état dans lequel se trouvait Alek, Adrian n’avait pas de mal à l’imaginer, bien qu’il ne lui ait toujours pas adressé un regard. Son silence avait été plus que significatif jusqu’à présent. Mais Adrian n’était pas non plus dénué de toute empathie. Il comprenait que cela puisse être difficile pour Alek, voire très difficile. Il comprenait également que chacun puisse avoir son jardin secret, que même deux très bons amis puissent avoir leurs secrets respectifs. Oui, tout ça, Adrian le comprenait, mais c’était un garçon et, tout ça, il ne le dirait probablement jamais. La formulation des sentiments et des pensées profondes ne faisait pas partie des gènes masculins.
Quant au fait même qu’Alek soit gay ? Adrian ne savait pas bien ce qu’il pensait de ça. Il savait que dans des mauvais films, son personnage aurait le choix entre deux réactions : péter un câble ou tomber amoureux. Mais Adrian ne se reconnaissait dans aucun de ces deux clichés. Lui, avait peur. Oui, c’était de la peur qu’il ressentait. Une peur latente qui se manifestait sous la forme d’une apparente colère. Une peur qui venait titiller son instinct, ce dernier lui indiquant qu’il allait souffrir, d’une manière ou d’une autre. Que faire dans ces cas là ? Lorsque l’on sait que l’on va souffrir ? Eh bien, Adrian n’était pas bien différent du commun des mortels, alors il allait prendre délibérément le chemin de la souffrance.
Appuyé contre l’encadrement de la fenêtre, Adrian fut surpris de sentir couler une larme le long de sa joue. Il la chassa d’un revers de main vif et renifla bruyamment. Il finit par se retourner. Puis il posa son regard sur la porte de la salle, et ensuite, pour la première fois depuis un long moment, il regarda Alek. Deux chemins s’offraient à lui mais il avait déjà fait son choix. Il avait déjà répondu à la question « Veux-tu souffrir ? »
Il se dirigea vers la porte. Les quelques mètres qui l’en séparaient lui apparurent impossible à parcourir. Enfin, il posa sa main sur la poignée, la tourna et entrebâilla la porte.
CLAC !
La porte avait claqué. En deux grandes enjambées, Adrian s’était retrouvé auprès d’Alek. Il passa ses bras autour de lui et le serra fort contre son torse, comme s’il cherchait à enlever tout l’air contenu dans un ballon de baudruche. Une de ses mains était agrippée aux cheveux d’Alek, près de sa nuque. La respiration du jaune et noir était saccadé et son souffle chaud glissait dans le coup de son ami.
- Ne me laisse pas, murmura Adrian dans l’oreille d’Alek. Ne m’abandonne pas.

Adrian avait fait son choix. Il avait choisi son chemin. Lui seul savait vraiment si c’était celui de la souffrance ou non.









Nathaniel M. Hunter

Nathaniel M. Hunter
SERDAIGLE. ► septième année.

► MESSAGES : 280
Terre cuite & révélation #Dim 5 Déc - 18:29


    « Et alors ? Ca t’empêche de poser pour moi ? »

    « Un peu » aurait été la bonne réponse, mais Aleksander resta muet comme une carpe. Il tenait toujours ses yeux dans ses mains, contenant tant bien que mal les larmes au coin de ses yeux lagons. Le ton de son ami était sec, neutre, à la limite du froid ce qui accentua la sensation de malaise du jeune rouge et or. Mais il entendit soudain un grand fracas et releva la tête de ses mains d’un geste sec pour voir la table sur laquelle Adrian travaillait se retourner pour renverser ce qu’elle contenait. Le jeune Poufsouffle avait l’air furieux, hors de lui. Pour Alek, c’était un mélange d’incompréhension et de tristesse dans ses yeux. De un, parce qu’il ne comprenait pas du tout ce qui pouvait mettre son meilleur ami dans un été pareil et de deux, parce qu’il savait qu’il allait le perdre maintenant que cette situation lui avait mis les nerfs en pelote. La respiration du jaune et noir s’était faite saccadée, augmentant le flot de larmes qui coulait maintenant que les joues pâles du Gryffondor. Adrian se dirigea vers la fenêtre la plus proche sans adresser un seul regard à Alek qui lui par contre le suivait de ses yeux embués.

    « J’hésite. Je ne sais pas pourquoi je devrais être vexé. Parce que la moitié de l’école était au courant avant moi, ou parce que le fait de me le dire te mette dans un état aussi navrant. »

    Les larmes du jeune Hallen cessèrent instantanément. Là vraiment, il ne comprenait plus rien. Il oublia la tristesse pour laisser place nette à l’incompréhension. Personne ne savait, toute l’école ne pouvait pas être au courant. La seule chose dont parlait tout l’école c’était qu’à cause de ses gènes de vélanes, il était gay. Ce qui n’était pas du tout la vérité. Les rumeurs lancées par Midnight n’avaient absolument aucun fondement concret, Adrian devait savoir ça. Quand à son état, c’était compréhensible non, aux vues de sa réaction ? Alek était trop surpris pour répliquer quoi que ce soit. Il pensait vraiment que son meilleur ami était plus tolérant. Le jeune homme n’était pas déçu, non, il n’avait pas le droit de l’être, comme c’était lui qui décevait tout le monde, mais cette situation le blessait profondément: on n’aime jamais perdre son meilleur ami. Pourtant c’est ce qui se passait à ce moment même. Le jeune Gryffondor resta sans réaction quand il vit son meilleur ami se diriger vers la porte à grand pas, d’un air furibond. Voilà, c’était fini. Les larmes du jeune homme reprirent leur place dans ses yeux bleus. Oui, il pleurait régulièrement en ce moment. Était-ce sa faute si il perdait tout ceux à qui il tenait les uns après les autres? Voulait-on le punir pour une quelconque chose qu’il aurait fait ? Tomas, puis son père, puis maintenant Adrian … Quand cette séries s’arrêterai-t-elle ? Quand il n’aurait plus personne à ses côtés? Il ne le supporterait pas. Il baissa les yeux, ne voulant pas voir Adrian partir. Le jeune homme entendit le claquement sourd de la porte dans ses gonds, lui provoquant un sursaut qui redoubla ses larmes. Voilà, la fin. A cause de lui. Il n’avait pas vu que le jeune homme était resté dans la pièce. Mais il sentit bien vite les bras de son ami l’entourer, sa main s’agripper à ses cheveux blonds dorés. Le jeune rouge et or retint un soupir de soulagement avant de rendre son étreinte à son ami.

    « Ne me laisse pas. Ne m’abandonne pas. »

    Ces mots murmurés à son oreille surprirent Aleksander une fois de plus. Il ne comprenait pas ce que voulait lui dire Adrian. Pourquoi voudrait-il l’abandonner? Qu’est-ce qui pouvait bien lui faire croire ça ? Il s’écarta de son meilleur ami pour le regarder dans les yeux :

    « Pourquoi est-ce que je te laisserai ? Je t’aime trop pour ça, j’ai besoin de toi. Toi, ne m’abandonne pas! »

    Oui, ce n’était pas masculin de dire ce que l’on ressent, mais la franchise était une qualité que le jeune Gryffondor affectionnait tout particulièrement, rendant les chose beaucoup plus simple, même si parfois c’était embarrassant.









Anonymous

Invité
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Terre cuite & révélation #Lun 6 Déc - 23:20


Adrian serrait Alek aussi fort que possible. Une étreinte virile, un peu trop même. On aurait pu croire qu’il cherchait à lui briser quelques côtes. Son menton posé dans le creux du cou du Gryffondor, Adrian ferma les yeux. Il n’était pas vraiment du genre à exprimer des marques d’affection, encore mois lorsqu’elles étaient gestuelles. Il faut dire qu’ayant perdu sa mère étant jeune, ayant une relation avec son père plus que tumultueuse, il n’avait reçu aucune de ces marques d’affection durant toute sa jeunesse. Pendant très longtemps il ne savait même pas comment « faire ». Alors il avait observé les autres et avait reproduit ce qu’il avait vu. Comme quoi, les schémas paternels ne sont pas toujours obligatoirement répétés. Adrian savait aimer. Et il était fier d’avoir appris ça tout seul. Et il aimait Alek, il n’y avait aucun doute à ce sujet. Il ne mettait pas d’étiquette sur sa relation avec lui, mais savait au fond de lui qu’il le considérait comme un frère. Sa présence lui était rassurante, son sourire le faisait sourire, les expressions de son visage, il les connaissaient par cœur. Mais si tout cela venait à changer ?

Alek se libéra de son étreinte et fixa Adrian dans les yeux.

- Pourquoi est-ce que je te laisserai ? Je t’aime trop pour ça, j’ai besoin de toi. Toi, ne m’abandonne pas!

Adrian ne répondit rien. Lui aussi fixait le rouge et or dans les yeux. L’azur des yeux d’Adrian semblait être encore plus clair que d’habitude, dilué par quelques larmes que seule la fierté avait pu retenir. Son regard était encore plus dérangeant que d’habitude. On s’y perdait. Puis, d’un geste lent mais sûr il passa une main derrière la nuque d’Alek et pencha sa tête jusqu’à ce que leur front entrèrent en contact. Adrian continua de fixer Alek pendant un moment avant de reprendre la parole.

- Les gens changent Alek, et lorsqu’ils changent, ils oublient, dit-il dans un murmure. N’oublie pas qui tu étais, n’oublie pas qui nous étions. Je ne veux pas perdre un ami, ni l’échanger contre quelqu’un qui lui ressemble. Pour moi tu resteras toujours le même, et ce même si tu commences à courir après les garçons. Je serai toujours là pour toi.

Adrian sourit, enfin. Et il arrivait au cœur du sujet, après avoir distillé ses peurs et angoisses. Il reprit une nouvelle fois Alek dans ses bras.

- Je n’en ai rien à faire de qui tu vas emballer mon vieux, dit-il alors qu’Alek put entendre dans la voix du Poufsouffle que celui-ci continuait de sourire. Ce qui m’importe c’est de savoir avec qui je vais déconner dans les couloirs de ce château demain et les jours suivants, envers qui je pourrai me tourner lorsqu’une fille m’arrachera le cœur et le bouffera devant moi, avec qui je quitterai Poudlard, qui sera mon témoin le jour de mon mariage, qui sera le parrain de mes enfants, et à toutes ces interrogations je sais déjà que la réponse, c’est toi vieux.

Adrian relâcha son étreinte et plongea une nouvelle fois son regard dans celui d’Alek. Puis il se rendit compte que toute ces émotions lui donnèrent le tournis alors il s’assit près du feu, puis s’allongea sur les tapis qui se trouvait juste devant l’âtre crépitant. D’un signe de tête, il invita Alek à le rejoindre à ses côtés.

- Et puis je ne vois toujours pas pourquoi tu ne veux pas poser pour moi, dit-il en rigolant. Tu sais, je sais être professionnel et tu m’as déjà vu à poil et j’ai sûrement déjà dû te voir à poil aussi.

Adrian essaya de se rappeler d’un moment précis pour étayer son propos mais n’y parvint pas. Peu lui importait.

- Et tu l’as déjà fait… je veux dire avec un garçon. Tu l’as fait ?

C’était un signe qu’Adrian allait mieux : les questions maladroites revenaient au grand galop.









Nathaniel M. Hunter

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Terre cuite & révélation #Mer 8 Déc - 21:07


    « Les gens changent Alek, et lorsqu’ils changent, ils oublient. N’oublie pas qui tu étais, n’oublie pas qui nous étions. Je ne veux pas perdre un ami, ni l’échanger contre quelqu’un qui lui ressemble. Pour moi tu resteras toujours le même, et ce même si tu commences à courir après les garçons. Je serai toujours là pour toi. »

    Aleksander n’en croyait pas ses oreilles. C’est CA qui le gênait, qui lui faisait peur. On s’en fichait un peu d’avec qui il était non? Ca ne faisait pas pour autant de lui quelqu’un de différent. Il ne comprenait pas trop son ami, sur ce coup-là, mais lui rendit son accolade, soulagé que finalement tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un peu Candide sur les bords du milieu ? Non, mais pas du tout, qu’est-ce que vous allez chercher, sérieusement.

    Je n’en ai rien à faire de qui tu vas emballer mon vieux. Ce qui m’importe c’est de savoir avec qui je vais déconner dans les couloirs de ce château demain et les jours suivants, envers qui je pourrai me tourner lorsqu’une fille m’arrachera le cœur et le bouffera devant moi, avec qui je quitterai Poudlard, qui sera mon témoin le jour de mon mariage, qui sera le parrain de mes enfants, et à toutes ces interrogations je sais déjà que la réponse, c’est toi vieux.

    Cette tirade fit perler de nouvelles larmes aux coins des yeux lagons du blond. Pas des larmes de tristesse comme avant, non, des vraies larmes d’émotions. Il les ravala bien vite. Il fallait qu’il arrête d’être soupe au lait, non, mais sérieux, c’est quoi se laisser aller, il était quand même un mec, un vrai, un dur à cuire. Il répondit alors simplement :

    « Toujours si tu es toujours la pour faire de même ! »

    Le jeune jaune et noir relâcha son étreinte et se coucha sur le tapis, au coin du feu, faisant signe au rouge et or de faire de même. Alek s’assit alors simplement en tailleur aux côtés de son ami. Il n’était pas très à l’aise pour tout dire, encore légèrement embarrassé de la conversation qu’il venaient d’avoir. Il regarda son ami, laissant planer le silence quelques instant. Mais ce fut Adrian qui le rompi le premier.

    Et puis je ne vois toujours pas pourquoi tu ne veux pas poser pour moi Tu sais, je sais être professionnel et tu m’as déjà vu à poil et j’ai sûrement déjà dû te voir à poil aussi.

    Aleksander resta légèrement sceptique. Etant très pudique de nature, il ne se souvenait pas s’être déjà trouvé nu devant le jeune Poufsouffle ne serait-ce qu’une seule fois. Il aurait bien aimé pouvoir aider Adrian dans ses idées artistiques, mais le jeune Hallen n’avait jamais été très à l’aise avec son corps, considérant plus ou moins qu’il ne lui appartenait pas, qu’il n’était que le fruit de fait qu’il soit vélane. C’était son fardeau à lui, pas un don.

    « Tu sais, je suis pas très à l’aise avec tout ça … c’est bizarre, mais c’est comme ça »

    Et tu l’as déjà fait… je veux dire avec un garçon. Tu l’as fait ?

    La question était sortie de nulle part, très caractéristique d’Adrian. Aleksander fut prit de court, mais ne reprochait rien à son ami, lui aussi était adepte de la franchise à toute épreuve, se manifestant parfois par des question gênantes pour l’interlocuteur. La réponse à celle-là était pourtant simplissime, me direz vous, mais toujours gênante. Mais le jeune Gryffondor n’avait rien à cacher à Adrian :

    « Non, je ne sais pas encore la vérité sur les sentiments de … »

    Aleksander tut le nom de Tomas. L’ex-serpentard ne voulait pas se dévoiler tout de suite, il respectait cela. Le jeune Hallen ne voulait surtout pas aller trop vite en besogne et précipiter les choses, au risque de tout faire foirer. De toute manière, il avait son petit plan avec Eurydice, cela aller marcher. La jalousie, vous savez …









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Terre cuite & révélation #Dim 12 Déc - 12:50


Adrian était légèrement frustré de ne pas avoir pu assouvir sa pulsion créatrice. Il allait devoir trouver un autre moyen de le faire et ce, assez rapidement s’il ne voulait pas commencer à se sentir mal. Il savait d’expérience qu’il était parfaitement inutile, voire dangereux pour lui-même, d’essayer de réprimer ses envies lorsqu’elles avaient trait à l’art. Elles étaient ce qui le définissait, ce qui le maintenait en équilibre, ce qui, à bien des égards, l’empêchait de sombrer. Lorsqu’il n’était pas à Poudlard et se retrouvait enfermé dans la maison de son père, il avait un rituel. Après que son père a quitté la maison pour aller travailler au Ministère, il descendait dans le salon et passait sa journée à dessiner, à modeler, à sculpter, à créer en somme, tout en discutant avec Miroir, son véritable seul confident. Puis en fin d’après-midi, lorsqu’il savait que son père était sur le point de rentrer, il remontait dans sa chambre et reprenait ses activités. Il lui arrivait d’oublier de manger lorsqu’il était dans sa bulle, bien que Miroir n’eût de cesse de le lui rappeler. Il ne dormait pas non plus beaucoup : trois heures grand maximum par nuit. De fait, à la fin des vacances scolaires, il était généralement dans un piteux état. Amaigri, le teint blafard, les yeux rouges et arborant des cernes noirs de compétition, il perdait toute sa beauté de jeune blondinet. Et pour un peu que son père eût réussi à pénétrer dans sa chambre un soir de pleine lune, il se retrouvait avec d’énormes cicatrices et des marques de coups sur tout le corps. Heureusement, Poudlard avait au moins cet avantage, de lui redonner un rythme de vie décent et a fortiori un équilibre. Mais Adrian n’en restait pas moins dépendant de ses pulsions créatrices.
- Tu sais, je suis pas très à l’aise avec tout ça … c’est bizarre, mais c’est comme ça, dit le Gryffondor en réponse à l’étonnement d’Adrian quant au fait qu’il ne voulait pas poser pour lui.
- Ne t’inquiète pas, c’est pas grave, répondit Adrian toujours allongé près du feu.
Il ne lui en tenait pas rigueur de toute façon. C’est vrai qu’il aurait été content que son pote pose pour lui et au vu de la beauté de ce dernier, nul doute que la sculpture aurait été, elle aussi, d’une beauté approchant de la perfection. Mais Adrian trouverait quelqu’un d’autre. Plusieurs visages d’élèves de Poudlard défilèrent dans la tête du Poufsouffle, mais aucun ne semblait être autant une source d’inspiration que l’aurait été Alek. Sauf peut être… Luke. Adrian essaya de chasser cette idée de son esprit, mais une idée c’est ce qu’il y a de plus résistant, surtout lorsqu’elle était alimentée par un besoin irrépressible tel que l’art. Pendant plusieurs minutes le visage du Serpentard restait coincé dans sa tête. Adrian se surprit même à se rendre compte qu’il venait de fermer les yeux pour mieux imaginer l’ennemi de son meilleur ami, assis dans le fauteuil de cette salle dans le plus simple appareil.
Adrian pensa à autre chose. Il rouvrit les yeux et regarda Alek qui était assis à côté de lui. Une question lui assaillit l’esprit immédiatement :
- Et tu l’as déjà fait… je veux dire avec un garçon. Tu l’as fait ? demanda le Poufsouffle avec sa maladresse légendaire.
Adrian était maladroit lorsqu’il était stressé et l’image de Luke dans sa tête l’avait mis pour le moins mal à l’aise. Mais d’une certaine manière il jugeait cette question parfaitement justifiée. Il était avec son meilleur pote et, à cet âge, les garçons ne parlait que de ça, ou presque. Oui, d’une certaine manière, il estimait qu’il était de son devoir de poser ce genre de question et de son droit d’en avoir les réponses. Adrian, lui, n’avait rien à cacher à Alek, à vrai dire il savait presque tout de lui, et ce qu’il ne savait pas, c’était uniquement parce qu’il ne le lui avait pas encore demandé. En outre, il était sûr qu’Alek l’avait vu au moins une fois entièrement nu. A ce moment là, une autre pensée le tourmenta pendant un quart de seconde avant qu’il ne la chasse avec encore plus de vigueur que celle de Luke quelques instants plus tôt. Et s’il y avait un décalage dans leur relation ? Adrian, lui, était sûr d’agir envers Alek comme le ferait un meilleur ami. Est-ce que l’inverse valait également ? C’est une question à laquelle Adrian ne préféra pas répondre.
- Non, je ne sais pas encore la vérité sur les sentiments de… répondit Alek.
Alek n’avait pas fini sa phrase. De toute évidence, il n’avait pas souhaité dévoiler un nom. Adrian le fixait d’un regard neutre. Puis il acquiesça d’un signe de tête, en silence. Peut être venait-il d’avoir la réponse à la question qu’il se posait plus tôt. Cependant il refusa de la sceller dans le marbre. Il détourna le regard de son ami et roula de côté pour se retrouver allongé sur le ventre. Il fixait les flammes dansantes dans l’âtre. Elles donnaient un aspect cuivré à la peau de son torse nu et à son visage. Adrian repensa à ce qu’Alek venait de dire. Le mot « sentiment » résonnait dans sa tête. Le Poufsouffle n’avait aucun problème avec le fait que son ami aille voir du côté des garçons, à ceci près qu’il n’avait jamais imaginé qu’il puisse avoir des sentiments envers un autre homme. Un autre homme… que lui, pensait Adrian. Et c’était là que la peur d’Adrian d’être remplacé puisait ses sources. Et ce fut là qu’un sentiment auquel Adrian n’était d’ordinaire jamais assujetti naquit. Un sentiment de jalousie.
Adrian abhorrait ce sentiment au plus au point et il n’avait jamais pensé en être un jour la marionnette. Mais il avait sans doute toujours imaginé qu’Alek n’aurait pas de sentiment plus fort avers un autre garçon que la forte amitié qui les liait tous les deux. Il venait de réaliser qu’il s’était trompé. Les gens changent. Et en tant que meilleur ami, il se devait de l’accepter et il se devait d’enfouir au plus profond de lui, cette jalousie naissante, cette jalousie qui l’avait pris par la main et le conduisait inévitablement sur le chemin de la souffrance. Il ne pouvait plus prendre la porte à présent, c’était trop tard. Alors il regarda Alek et lui sourit, comme si de rien n’était. Il posa sa main sur l’épaule du Gryffondor pour lui montrer qu’il le soutenait et qu’il était tout simplement là.
Il finit néanmoins par se lever, sans dire mot, mais sans rien laisser transparaitre de son malaise grandissant, de la douleur qui lui arrachait le cœur au moment présent. Il se dirigea vers la table qu’il avait renversée quelques dizaines de minutes plus tôt et la remit en place, ramassant la glaise par la même occasion. Et comme une peur ne faisait jamais cavalier seul. Le sourire de l’homme du parc fit de nouveau irruption dans son esprit. Il ne put s’empêcher de tourner son regard en direction de la fenêtre et à ce moment précis il se sentit esseulé, comme il ne l’avait jamais été à Poudlard.
- Tu as d’autres choses de prévu pour cette journée ? demanda Adrian sur un ton neutre qui s’efforçait d’être chaleureux. Je crois qu’il va pleuvoir, je ne vais pas pouvoir aller courir dans le parc.
En effet, les vitres commençait à se brouiller à cause de la pluie, ou peut être était-ce les yeux d’Adrian.









Nathaniel M. Hunter

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Terre cuite & révélation #Dim 12 Déc - 15:34


    « Ne t’inquiète pas, c’est pas grave. »

    C’est un Aleksander rassuré qui plongea son regard dans les flammes au-delà du corps de son meilleur ami allongé devant lui. Le reflet des flammes dorées dans ses pupilles claires lui brûlait presque la rétine, mais le mouvement lent du feu, si imprévisible et si vivant le rassurait. Oui, finalement tout allait bien, il avait des amis sur lesquels il pouvait compter, le reste importait peu. Tomas ne l’aimait pas ? Qu’à cela ne tienne, il trouverai quelqu’un d’autre, du moment qu’il avait toujours le soutient et l’amour d’Adrian, il savait qu’il pouvait tout surmonter. Ce qui quelques minutes auparavant était pour lui une situation insurmontable et insupportable, le jeune homme y était maintenant devenu indifférent, c’était le pouvoir qu’avait l’amitié, réconforter, faire se sentir en sécurité, par l’amour et le soutient.

    Un silence s’installa cependant entre les deux jeunes gens désormais calmes. Le moment de crise était passé pour Alek mais il était loin de se douter que Adrian était rongé par ses propres démons, il partait du principe que si quelque chose le tracassait le jaune et noir lui en aurait immédiatement fait par, sans songer un seul instant au fait que lui-même avait un peu hésité avant de lui faire part de son petit secret et du fait qu’il en gardait encore un autre bien au chaud dans son cœur, pour lui tout seul, celui là, personne ne le saurait. Pourquoi le rouge et or tenait tellement à garder secrète la mort de son père? Il ne voulait pas de la pitié de ses camarades de classes et professeurs, de une. Et de deux, son père avait été assassiné par des Mangemorts qui pensaient que le Hallen qu’ils avaient tués n’avait pas de famille et le château était certainement truffés de leur pactisant, et si le Gryffondor tenait un tant soit peu à sa vie, mieux valait que personne ne sache qui était son père et ce qui lui était arrivé.

    Alek regarda son ami se lever soudainement et se diriger vers la fenêtre. A la réflexion, le jeune homme remarqua son air soucieux. Il allait lui demander ce qu’il se passait quand Adrian prit la parole le premier, le coupant dans son élan :

    « Tu as d’autres choses de prévu pour cette journée ? Je crois qu’il va pleuvoir, je ne vais pas pouvoir aller courir dans le parc. »

    Aleksander le regarda avec des yeux de merlan frit. Il s’attendait à ce que son meilleur ami se confie et lui ne faisait que sortir des banalités ? Bien qu’entre nous, il n’avait pas remarqué la pluie. Le jeune rouge et or ne faisait plus attention au temps depuis que la nuit était devenue éternelle et qu’il était fortement déconseillé de trainer sur les bords du lacs où il avait auparavant l’habitude d’aller nager. Ce n’était effectivement plus le genre de choses à faire ces temps-ci si on tenait à vivre encore quelques années. A cette banalité, Aleksander répondit néanmoins par une autre avant de questionner franchement Adrian :

    « Non, je ne sais pas encore ce que je vais faire aujourd’hui. Glander je pense…. Adri‘, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Je sens bien que tu ne me dis pas tout. Qu’est-ce qui te tracasse ? »

    Le jeune rouge et or ne voulait pas paraître trop inquisiteur, mais il n’aimait pas savoir, ou même ne serai-ce que remarquer, voire imaginer, que son ami n’allait pas bien et qu’il ne puisse rien y faire. Il se releva du tapis sur lequel il était resté assis tout ce temps et s’approcha à son tour de la fenêtre vers laquelle Adrian s’était dirigé.









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Terre cuite & révélation #Dim 12 Déc - 20:48


Adrian n’arrivait pas à détacher son regard de la vitre. Il commençait à avoir froid, la chair de poule même. Ses fins poils blonds s'hérissèrent sans raison apparente sur ses bras musclés. Il se sentait oppressé, si bien qu’une idée folle lui vint à l’esprit : et si l’homme encapuchonné du parc lui avait jeté un sortilège responsable de son mal être ? Non, impossible. Adrian évacua cette idée aussi rapidement qu’elle lui était venue. Cette oppression devait uniquement résulter du trop plein d’émotions de ces dernières heures, c’était tout. Néanmoins Adrian était ailleurs, il n’entendit même pas la réponse d’Alek à sa propre question.
- Hein ? dit-il surpris. Heu, oui...
Le silence qui suivit fit comprendre à Adrian que « oui » n’était sans doute pas la réponse appropriée à la question du Gryffondor. Il regarda furtivement son meilleur ami qui venait de le rejoindre près de la fenêtre. Finalement il retourna près de la table et fourgua toute la glaise qu’il put dans le même sac plastique qu’il avait utilisé pour l’amener ici. Bien sûr, n’importe qui aurait utilisé la magie pour effectuer cette tâche, mais pas Adrian.

Après en avoir terminé avec la glaise, Adrian alla chercher ses vêtements maintenant secs qu’il avait étendus devant la cheminée. Il entreprit de renfiler sa chemise, ses chaussettes et de remettre ses chaussures.
- En allant chercher de la glaise dans le parc, là où je vais tout le temps, j’ai rencontré un homme, commença-t-il à raconter d’une voix calme à peine audible. Je croyais être seul et puis il était là, enveloppé dans une cape, le visage à moitié caché derrière un capuchon. Je crois qu’il fait partie de ma famille. Un oncle à moi sans doute. Si c’est le cas, il veut sûrement me tuer. Pourquoi il ne l’a pas fait ? Je n’en sais rien. Il m’a juste dit « on te surveille Adrian ». Moi je n’ai rien dit. Je suis parti. Et puis je t’avais donné rendez-vous, alors je ne voulais pas être en retard. Je me demande ce qu’il cherchait à faire en venant jusqu’à Poudlard. Je me demande aussi comment il a fait pour y entrer. Et puis, une fois qu’il m’avait à portée de main… Il n’a rien fait. Mon père, par exemple, il me frappe mais il ne me tue pas. Et je sais pourquoi. Tu veux savoir pourquoi ? Parce que ma mère veille… Je commence à avoir faim, pas toi? Il ne m’aime pas, mon père, ça c’est sûr. Mais il aime ma mère et d’une certaine manière elle a toujours une grande influence sur lui, sur nous. Même si elle traverse les murs et est incapable de parler ou d’interagir avec le monde des vivants. C’est encore moins qu’un fantôme en fait. Tu sais, perde un être qui nous est cher c’est difficile, ça c’est sûr, mais avoir chaque jour le pâle reflet de cet être cher qui se manifeste c’est encore pire. Alors on apprend à grandir sans mère, et puis sans père en définitive. D’une certaine manière j’ai été élevé par Miroir. C’est quand même hallucinant d’être élevé par un objet qui parle non ? Moi j’trouve que si. Mais bon, il faut bien avancer. Alors on grandit et on se fabrique une vie… avec ce que l’on a. Et puis sur notre chemin, on récupère des pièces rapportées… comme toi. Et elles nous font tenir. Oui… c’est ça la vie, ou en tout cas c’est ça la mienne, c’est du rafistolage, en permanence. Mais le problème c’est que quand une pièce de l’édifice change, comment on fait ? Tout s’écroule, non ? Ou alors, il faut rafistoler. Et puis il faut s’y mettre sérieusement et garder la tête hors de l’eau. Parce que la vie c’est pas une nage papillon tu sais, c’est une sacrée brasse, fatigante, astreignante, et il ne faut surtout pas s’arrêter de nager, tu vois ? Et en plus de ça, j’ai une tripotée d’oncles et de tantes, bercés dans la magie noire depuis tout petits, qui me tirent au fond du bassin. Et puis il y a ma mère. Ma mère c’est la maître-nageuse qui tient cette putain de perche pour vous apprendre à nager. Tu sais, elle est hors du bassin et elle garde toujours cette perche cinquante centimètres devant toi et toi qu’est-ce que tu fais ? Bah tu essayes de la chopper la perche. T’as pas envie de crever là, dans le bassin, tu vois ? Alors tu luttes et puis t'avances, parce qu'on peut pas nager en arrière. C'est logique.
Du grand Adrian. Du trèèèès grand Adrian cette tirade ininterrompue sur un ton monocorde. Il fallait soit avoir le décodeur soit être complètement fou pour comprendre tout ce que le Poufsouffle venait de dire, sans compter les diverses niveaux de lecture, les métaphores, les figures de style et les faits en eux-mêmes. Adrian continuait de parler tout en s’écartant de la cheminée pour rejoindre la porte.
- J’ai besoin d’une bonne douche, dit-il en ponctuant la fin de sa tirade. Tu m’accompagnes ?
Une grimace éclaira son visage.
- Oups… fit-il. Désolé, j’avais oublié que c’était plus possible… maintenant. A cause de… Enfin… Le changement quoi. finit-il en bafouillant.
Adrian n’était pas encore habitué à toutes ces choses qu’il ne pourra plus faire avec Alek. Oui, car les choses avaient déjà bel et bien changé. Il y a quelques mois Alek n’aurait jamais osé taire le nom d’une fille pour laquelle il avait le béguin. Adrian et lui passait leur temps à parler des filles et il y avait beaucoup à dire à ce sujet, surtout quand on avait un pote en partie Vélane qui les faisait toutes tombées en un battement de cil. Mais maintenant, Alek lui avait prouvé que c’était différent. Que son jardin secret s’étendait à ses relations avec les hommes. Et Adrian respectait cela. Il avait envie de secouer Alek le plus fort possible pour que les choses redeviennent comme avant mais c’était impossible. Alors il ne lui restait plus qu’à faire preuve de respect. C’était exactement ce qu’il avait fait en ne demandant pas plus de précision à Alek lorsqu’il n’avait pas fini sa phrase quelques minutes plus tôt.
Le Poufsouffle avait la main sur la poignée de la porte et soupira. Il se sentit plus stupide que jamais. Il se retourna de trois quart et sourit à Alek.
- Je m’y habituerai, ne t’inquiète pas, dit-il mal à l’aise.

On ne lui avait jamais appris, à Adrian, comment gérer ce genre de situations. Alors il apprenait, tout seul, en faisant des erreurs élégamment agrémentées de maladresse.









Nathaniel M. Hunter

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Terre cuite & révélation #Dim 19 Déc - 21:05


    Aleksander écouta attentivement le monologue du jeune homme. Il n’avait eu jusqu’alors aucune idée, pas la moindre, de ce que vivait le jeune homme. La chose qu’il se demandait maintenant c’était comme une seule personne pouvait endurer tant de choses. Certes, lui avait perdu son père, mais il ne l’avait pas connu, ça n’avait donc finalement, à côté de ça, aucune importance, pas la moindre. Là, maintenant, tout de suite, le jeune rouge et or se sentit minable de s’être autant regardé le nombril et de ne pas avoir vu dans quelle détresse se trouvait son ami. L’égocentrisme n’avait jamais été un des défauts qu’il se donnait, peut-être était-ce temps de l’ajouter à la liste. Il avait maintenant l’envie irrépressible de le prendre dans ses bras et de lui dire que tout allait bien aller. Qu’il serait toujours là pour lui quoi qu’il arrive. Pendant sa longue tirade, il sentit le jeune Poufsouffle s’éloigner de la cheminée, s’éloigner de lui, pour se diriger vers la porte. Le ton monocorde de sa voix lui donnait l’impression qu’il n’en avait rien à faire de ce qu’il disait finalement, mais Alek pouvait tout de même voir au-delà de ça, comprendre que malgré ses longues phrases, ses métaphores et autres figures de style, il était blessé, il avait peur. Une barrière semblait se construire tout autour de lui pendant qu’il parlait, une barrière qui devait le protéger de tout et de tout le monde. Même de lui ? On s’en fou, voilà qui recommençait à penser à sa petite personne. Il s’approcha donc du jaune et noir et lui dit simplement :

    « Je suis là »

    Sa phrase pouvait sembler stupide, surtout venant de lui qui n’avait pas un QI des plus développés, mais il savait très bien qu’Adrian en saisirait le sens, à savoir qu’il serait toujours là, avec lui quoi qu’il arrive, problèmes familiaux, histoires de cœur. L’amitié est encore plus forte que le mariage. Lorsqu’on se marie, on jure pour le meilleur et pour le pire, en amitié, il n’y a pas besoin de jurer, et c’est plutôt un : « Je serai là pour te voir heureux et rire, mais je serais doublement là, à te suivre comme ton ombre dans les coup durs, la peine et le doute. » Voilà ce que disait cette phrase. Simple et concis, comme l’aimait le Gryffondor. Alek posa la main sur l’épaule de son ami en signe de réconfort, même si celui-ci ne donnait encore une fois absolument pas l’impression d’aller mal. Mais c’est le genre de chose qui vous réchauffe le cœur quoi qu’il en soit. Le jaune et noir passa alors du coq à l’âne :

    « J’ai besoin d’une bonne douche, Tu m’accompagnes ? »

    Le jeune Hallen eut clairement un geste d’hésitation. Bien sur qu’il aurait aimé accompagner son ami, ça ne changeait rien dans sa manière de la voir toute cette affaire avec Tomas. Non, s’il hésitait, s’était pour le Poufsouffle. Non, sérieusement, qu’est ce que les gens dirait quand il ferai son coming out : « Hay regarde là-bas c’est le meilleur ami du gay, il prennent des douches ensembles en plus ces deux-là ». Ou un truc du genre. Il faisait confiance à Midnight pour avoir l’imagination débordante, les piques ne manqueraient pas, c’était certain.

    « Oups… A cause de… Enfin… Le changement quoi »

    Alek sentit bien que son ami bafouillait. Il ne s’en offusqua pas, c’était bizarre pour tout le monde cette histoire. Tout sera plus simple quand ça se sera bien tassé. Il sentait que cela énervait tout de même un peu son ami. Encore une fois, le rouge et or ne lui en voulut pas, tout le monde finirait bien par accepter cette situation.

    « Je m’y habituerai, ne t’inquiète pas »

    Oui, le temps ferai son effet, supposait-il. Alek regarda son ami qui semblait près à partir, la main sur la poignée, tourné de trois quarts. Le jeune Gryffondor le rattrapa alors et lui dit, une main sur l’épaule, le regardant droit dans les yeux :

    « Je suis vraiment désolé pour tout ce bazar, mais je veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous surtout »

    Oui, l’amitié d’Adrian était quelque chose de très important aux yeux du jeune Hallen, peut-être même la chose la plus précieuse dans sa vie.









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Terre cuite & révélation #Lun 20 Déc - 22:47


La longue tirade d’Adrian l’avait quelque peu réconforté. D’une certaine manière il avait fallu que ça sorte. Le Poufsouffle portait en lui de lourds secrets et il venait à l’instant de comprendre qu’il devait les partager, de manière plus ou moins explicite. Il se sentait plus léger bien que toujours chamboulé par tout ce qui venait de se passer. Il était à présent également sûr d’une chose : Alek était la seule personne au monde qui pouvait le rassurer. Ce qui pouvait paraître bizarre vu que d’apparence le jeune Gryffondor n’avait rien de vraiment rassurant, ou en tout cas il n’avait pas le charisme réconfortant d’un grand sorcier ni n’était doué d’une aura paternelle. Il était juste lui, Alek, un jeune branleur de Gryffondor qu’Adrian aimait, tout simplement. Mais lorsqu’il se rapprochait de lui, lorsqu’il lui posait une main fraternelle sur son épaule et lorsqu’il lui assurait qu’il serait toujours là pour lui, Adrian retrouvait confiance et apaisement.
- Je suis vraiment désolé pour tout ce bazar, mais je veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous surtout, dit Alek les yeux plongés dans ceux d’Adrian.
- Généralement les gens naissent avec une famille, ou dans le pire des cas avec quelque chose qui y ressemble. Moi je dois m’en construire une. Tu es ma famille Alek. Ne l’oublie pas. Et ca ne changera jamais.
Adrian plongea d’autant plus son regard dans celui d’Alek. Le Poufsouffle était connu pour avoir un regard plus que dérangeant, d’un bleu azur si pur et si envoûtant qu’il était difficile de le soutenir. Mais pour quelqu’un comme Alek, un ami, un frère, il faisait bon de se perdre dans ce regard ; on était immédiatement pris de toutes parts par un sentiment que le monde s’arrêtait et que rien ne pouvait nous arriver.
Il y avait une véritable tension dans l’espace qui séparait Adrian et Alek. Une tension qui puisait sa source dans l’envie de chacun de se prendre dans les bras ; une étreinte, comme hier, comme aujourd’hui et comme demain ; la même étreinte : celle qui exprimait le fait que rien n’avait changé, ni ne changera, entre eux.
Adrian enroula ses bras musclés autour d’Alek. Et il garda le silence et le Gryffondor contre sa poitrine pendant un long moment.
- Arrête de t’excuser pour tout. Ne laisse jamais quelqu’un d’autre te dire qui tu dois être. En tout cas moi je ne le permettrai pas. Je suis fier de toi Alek. Je suis fier de nous. Nous ne sommes peut être pas des grands sorciers mais nous sommes des gens biens. C’est ce qu’il y a de plus importants. Pour ce qui est d’inscrire nos noms dans les livres d’Histoire de la Magie, on a le temps de se faire pousser une longue barbe blanche. Ce qui compte aujourd’hui, avant même de devenir « quelqu’un », c’est d’être quelqu’un de bien. Toi ça fait déjà longtemps que c’est déjà fait. Alors reprends confiance en toi, reste comme tu es, vis ta vie comme tu l’entends et évite de me mater les fesses.
Il rigola légèrement en relâchant son étreinte. Il ébouriffa les cheveux d’Alek d’un geste de la main et se tourna vers la porte.
- Quand tu seras prêt, dit-il en tournant la poignée. Il faudra que tu me présentes celui qui t’as mis le grappin dessus, le saligaud, finit-il en souriant et en quittant la pièce, laissant Alek seul.
Il rouvrit la porte et passa sa tête de blondinet par l’entrebâillement, un sourire goguenard accroché à ses lèvres.
- Je rigolais à propos de mes fesses. Toutes les filles peuvent en réclamer la propriété mais toi tu es le seul mec qui a ce pouvoir. On s’voit plus tard !
La porte se ferma d’un coup sec mais Alek put tout de même entendre le rire d’Adrian retentir de l’autre côté, s’éloignant progressivement. Un rire éclatant et heureux qui était réconfortant et chaleureux ; un rire qui était accompagné de ce sourire vrai qui forçait au sourire quiconque le regardait ; un sourire qui était transmetteur d’une allégresse que seul Adrian savait trouver dans les moments de faiblesse. Un rire, un sourire, une liesse qu’Adrian avait dû apprendre à maîtriser et exprimer seul sans en avoir vus ou entendus étant enfant. Mais le jeune homme était de ceux qui apprenaient seuls ; il était de ces solitaires autodidactes qui créaient leur propre richesse de cœur et d’esprit. Était-il néanmoins quelqu’un de bien, lui ? L’avenir seul nous le dira.









Nathaniel M. Hunter

Nathaniel M. Hunter
SERDAIGLE. ► septième année.

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Terre cuite & révélation #Sam 25 Déc - 19:47


    « Généralement les gens naissent avec une famille, ou dans le pire des cas avec quelque chose qui y ressemble. Moi je dois m’en construire une. Tu es ma famille Alek. Ne l’oublie pas. Et ca ne changera jamais. »

    Aleksander sentit les larmes lui monter de nouveau aux yeux. Oui, lui non plus, depuis la mort de son mère, n’avait rien d’autre qui pouvait s’appeler « famille » que ses amis. Sa mère ne pouvait tout simplement plus faire le poids toute seule et il était désormais plus proche des ses amis qu’il ne l’avait jamais été. Surtout quand Adrian disait ce genre de choses. Il ravala les gouttes d’eaux qui perlaient aux coins de ses yeux lagons. L’étreinte qui suivit cette grande déclaration fut suffisante pour que le Gryffondor se calme. La simple présence d’Adrian, là, tout près de lui, suffisait à le réconforter, à faire disparaître tous les malheurs du monde. Oui, car rien n’est plus fort qu’une belle et grande amitié. Quand enfin, ils se séparèrent, le jeune jaune et noie recommença à parler, comme si rien avait changer, et ça Alek lui en serai éternellement reconnaissant pour ce qu’il allait dire :

    « Arrête de t’excuser pour tout. Ne laisse jamais quelqu’un d’autre te dire qui tu dois être. En tout cas moi je ne le permettrai pas. Je suis fier de toi Alek. Je suis fier de nous. Nous ne sommes peut être pas des grands sorciers mais nous sommes des gens biens. C’est ce qu’il y a de plus importants. Pour ce qui est d’inscrire nos noms dans les livres d’Histoire de la Magie, on a le temps de se faire pousser une longue barbe blanche. Ce qui compte aujourd’hui, avant même de devenir « quelqu’un », c’est d’être quelqu’un de bien. Toi ça fait déjà longtemps que c’est déjà fait. Alors reprends confiance en toi, reste comme tu es, vis ta vie comme tu l’entends et évite de me mater les fesses. »

    Cette phrase fut comme un électrochoc pour le rouge et or. Ne laisse jamais quelqu’un d’autre te dire qui tu dois être. Oui, il était maître de sa vie, il n’en avait rien à faire de ce que disaient ou pensaient les autres si ce n’était pas dans son intérêt. Le jeune Hallen recommença alors à sourire. Oui, pourquoi s’en faire pour des bêtises pareilles, sérieusement. La dernière touche d’humour de son ami n’y était pas pour rien non plus. Il ne répondit pas à cette petite blague, sachant que ses moindres paroles pouvaient maintenant être mal interprétées, il fallait qu’il tourne sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

    « Quand tu seras prêt, Il faudra que tu me présentes celui qui t’as mis le grappin dessus, le saligaud »

    Le visage d’Alek se referma instantanément. Il songea avec amertume qu’il n’était pas prêt de présenter Tomas comme « celui qui lui avait mis le grappin dessus » de si tôt si ça continuait comme ça. La situation était tout de même bien compliquée, après tout ce qu’ils s’étaient dits dans la salle sur demande. Il ne savait pas du tout où ils en étaient au final. Ce qu’il savait c’était qu’il aimait vraiment beaucoup ce jeune homme et que tout ce qu’il lui avait balancé à la figure l’avait atteint au cœur autant que ses baisers. Mais ce n’était absolument pas le moment de se faire des nœuds à la tête avec tout ça.

    « Pas de souci, mec, quand on sera près »
    «  Et je rigolais à propos de mes fesses. Toutes les filles peuvent en réclamer la propriété mais toi tu es le seul mec qui a ce pouvoir. On s’voit plus tard ! »

    Le jeune Poufsouffle passa la porte et la referma derrière lui, Alek pouvant entendre son rire résonner derrière. Il eut lui-même un sourire entendu que son meilleur ami ne put voir. Il s’y acclimatait plutôt bien finalement à toute cette histoire.


FIN DU RP










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