Mais pourquoi c'est toujours à moi que ça arrive ! pensais le jeune homme en trottinant dans les allées désertées de l'école. Légèrement haletant, le visage marqué par la simple crainte de croiser un professeur sur le trajet qui le séparait encore de la salle de classe, il ne pouvait qu'espérer parvenir finalement à son but.

Ce matin là, à l'ombre du sortilège qui continuait de priver la terre de son soleil bien aimé, le froid mordait la peau de ceux qui, comme Danny, continuaient de s'aventurer en dehors des salles de classes et des dortoirs chauffés. Ce matin là, et comme beaucoup d'autres auraient put dire certains professeurs ou élèves qui le connaissaient bien, il n'était pas là ou il devrait être. A savoir qu'il n'était pas en classe de potions. Il faut dire que de tout les cours, c'était de loin celui qui l'ennuyait le plus. Tant le professeur que la matière semblaient avoir le dont de l'endormir sur place... Un peu comme un sortilège, en plus puissant encore.

Pourtant, et c'est bien ce "pourtant" qui était la raison de ses angoisses présentes, jamais il n'avait eut la moindre intention de sécher les cours. A vrai dire, cela faisait même plusieurs semaines qu'il n'avait pas raté un seul cours. Car depuis que la nuit était définitivement tombée sur le monde, il devenait bien moins opportun de se mettre le professorat à dos. Et c'était bien en direction de la salle de classe qu'il se dirigeait à présent, portant sur le dos le sac qui lui servait à porter ses livres de classe (et avouons le, d'autres petites choses plus ou moins autorisées dans l'enceinte de cette école).

- Fichu réveil... Il n'en fait qu'à sa tête, pestait le jeune homme en repensant à ce qui lui était encore arrivé. Cela devenait inquiétant, à force. C'était la troisième fois en une semaine que son petit réveil ensorcelé refusait de fonctionner. Les deux premières fois, cela n'avait eut aucune conséquences, mais là... Il se retrouvait tout de même avec une bonne demi-heure de retard ! Qu'il arrive en classe rapidement, et tout pourrait s'arranger, mais il savait très bien que nombreux seraient les profs qui ne le croiraient pas le moins du monde s'il leur disait vouloir rejoindre sa salle de cours !

En fait... Danny commençait à croire qu'un de ses camarade lui jouait une mauvaise, très mauvaise blague. Ce qui pourrait expliquer aussi le fait qu'ils ne l'aient même pas réveiller. Ses absences faisaient régulièrement perdre des points à la maison, mais peut-être le voir ainsi punit les amusaient-ils suffisamment pour compenser. Et puis, cela avait aussi pour avantage d'offrir un bon coupable à chaque fois qu'il en fallait un... Ce qui avait déjà sauvé la peau d'un ou deux délinquants en herbe à quelques reprises...

Depuis une semaine … voire deux peut-être, il n’était pas rare de voir le jeune Aleksander Samuel Hallen flâner dans les couloirs ou tout simplement s’allonger sur son lit aux heures où le jeune rouge et or était censé être en cours. Oui, c’était mal, blablabla, il avait ses BUSEs dans pas longtemps, re-blablabla. Ce n’est pas qu’il en avait rien à faire, en fait si un peu, mais il avait des problèmes qu’il jugeaient plus grave et n’avait de toute manière plus goût à rien ses temps derniers. Il errait tel un zombie dans les couloirs. Bien sur, il était loin d’être « zombifié » de l’intérieur. Sa tête bouillonnait sans cesse de milles et une questions existentielles que nous n’allons par remettre sur le tapis là maintenant. Cette histoire bien que passionnante attendra un autre jour ou le jeune Gryffondor viendra encore se plaindre.

Enfin bref, il devait maintenant être en cours de métamorphose, à montrer à quel point c’était vraiment la seule matière pour laquelle il était un temps soit peu vraiment doué, avec un père animagus, ça aurait été une honte, mais non, le jeune Alek était encore une fois de plus à vadrouiller dans les couloirs. A quoi bon aller en Métamorphose, se disait-il, je sais faire tout ce qu’on veut enseigner à un gamin de mon âge. Ca se transformait pour les autres matières en un « A quoi bon aller dans cette matière je ne suis pas capable de faire la moitié de ce que fait un enfant de 12 ans ». Le jeune homme marchait donc d’un pas un peu hasardeux dans les couloirs et ses pas le guidèrent près de la grande salle, au rez-de-chaussé. Non, il n’était pas guidé par l’appel du ventre, cela faisait d’ailleurs quelques jours qu’il n’avait pas pu avaler grand-chose à cause de son humeur maussade que la nuit perpétuelle n’arrangeait pas vraiment. Il aurait tué pour voir, ne serai-ce qu’une minute, les rayon du soleil, sentir se poser sur sa peau rendu blanchâtre par le manque d’UV les particules chaleureuses de lumière. Mais non, il savait que si il sortait maintenant, il ne verrai que du noir et encore du noir à perte de vue. Déprimant. Il marcha encore et encore dans ces couloirs qu’ils connaissaient désormais par cœur, à défaut de pouvoir se balader dans le parc quand il entendit quelqu’un marmonner


- Fichu réveil... Il n'en fait qu'à sa tête

Le jeune Alek eut un petit sourire, le premier depuis quelques temps. Il ouvrit son esprit jusqu’alors brumeux pour remarquer la présence d’un jeune homme qui semblait être à Gryffondor. Il avait une de ces mémoires … non, sans rire, bravo Sherlock, avec un insigne sur la poitrine tu arrive à savoir de quel maison il est, tu t’améliore, vraiment. Il s’avança alors vers le jeune homme qui courrait presque en direction des salles de cours. Intriguant, ce n’est vraiment pas cette attitude qu’on attendait de la part d’un adolescent qui peut faire ce qu’il veut. Même si le «  ce qu’il veut » est relatif depuis cette satané malédiction, les professeurs étant plutôt sur les nerfs à toujours vérifier qui était là et pas là. Mais bon, en ce qui concernait le jeune monsieur Hallen, il semblait évident que les professeurs ne regrettaient pas le moins du monde son absence, ne l’ayant pas réprimandé en deux semaines qu’il avait raté. Il courut tout de même après cet intriguant jeune homme et l’arrêta d’une main sur l’épaule.

« Où tu cours comme ça ? En retard pour en retard, je te conseille d’arriver à la sonnerie »

Le tout accompagné d’un franc et véritable sourire. Ca lui avait manqué. Et pourtant, ces touches d’humour étaient ce qui le caractérisait le mieux. Il avait toujours aimé rire, détesté pleurer et se demandait alors pourquoi il avait joué au légume avachi pendant deux semaines quand c’était si agréable de rire pour un oui ou pour un non. Ces aventures dernières l’avaient changé, sans aucun doute. Il allait falloir remédier à ça.

Mais pour l’instant, il détaillait le jeune homme. Il semblait très jeune et bien qu’il fut chez les rouge et or, Alek n’avait pas souvenir de son visage, même si bon, entre nous, sa mémoire ressemblait à une passoire.

Percevant les pas rapides d'un individu le suivant, l'enfant s'inquiéta soudain. Sur le coup, il n'osa se retourner, préférant presser discrètement le pas en espérant décourager son poursuivant, tandis que son coeur s'était soudainement mis à battre à toute vitesse. Non, pas ça ! pensa-t'il alors, la respiration haletante tant il craignait d'avance tout ce qui pourrait lui tomber dessus s'il se faisait à nouveau prendre par un prof, si cette personne qui s'approchait était un de ceux qu'il craignait le plus... A chaque fois, c'était la même chose: engueulades, punitions... Au fond, il s'en fichait pas mal. Ce qui l'inquiétait vraiment, c'étaient ces points qu'il faisait régulièrement perdre à sa maison ainsi que cette épée de Damocles dont les professeurs appréciaient tant rappeler la présence: Se voir expulsé de l'école...

Ce n'est finalement qu'a l'instant où il sentit la main de son poursuivant lui toucher l'épaule qu'il s'arrêta soudain, retenant un sursaut, avant de se retourner pour lui faire face à l'inconnu. Ce dernier était plus grand que lui, pas très surprenant puisque Danny était plutôt petit pour son âge. Il leva donc les yeux d'un air inquiet pour voir à qui il avait à faire. Et à en croire le sourire qui l'illumina, ce qu'il vit le soulagea. Son petit coeur, après avoir réduit de quelques minutes sont espérances de vie, put enfin reprendre un rythme tenable...

« Où tu cours comme ça ? En retard pour en retard, je te conseille d’arriver à la sonnerie »

Intrigué, il resta muet un court instant. Instinctivement, il avait reculé d'un pas pour mieux observer son interlocuteur, suite à quoi il avait prit une petite seconde pour voir à qui il avait à faire. Un écusson, un gryffondor... Un peu plus grand, son visage... Il me dit quelques chose... Oui, je l'ai déjà vu... Enfin... pensais rapidement l'enfant au grès des rapides revirements de ses pupilles en direction de l'inconnu. Bien que soulagé, et affichant un franc sourire, le petit avait l'air surpris, et quelques part un peu inquiet. Il n'était jamais à l'abris d'une mauvaise blague ou bien d'un de ces faillots, prêts à le dénoncer pour un bon point...

- Heu... Oui. Enfin, non.
Ce sont surtout les professeurs qui m'inquiètent. J'en ai assez de me faire toujours avoir !

Suite à quoi une pensée aussi subite que naturelle lui vint à l'esprit. Elle prit la forme, sur son visage, d'un gros froncement de sourcils.

- Et toi, alors ? En retard ? Ou bien... Juste pas en cours ?

Un amis sécheur ? Peut-être. Danny, lui aussi, préférait de loin la liberté à l'enfermement dans une salle de classe glauque face à un professeur à l'odeur de formole. Mais contrairement à Alek, et suite aux récents événements (malédictions, fin du monde et blablabla), il avait cru plus intelligent de ne pas trop attirer l'attention sur lui. Ce n'était pas le moment de faire le malin, quoiqu'à la vue de sa réputation, il était peut-être un peu trop tard. Quoiqu'il en soit, un large sourire d'ange se dessina à nouveau sur le visage du jeune homme lorsqu'il tendit sa main ouverte vers le grand blond.

- Je ne me souviens pas qu'on se soit déjà causé !
Je m'appelle Danny. Et toi ? C'est comment déjà ?

Heu... Oui, lui aussi n'avait pas une mémoire terrible pour ce qui était des noms. D'ailleurs, si cela avait été le cas, il se serait sans doute souvenu de celui d'Alek. Car tout de même, après 3 ans de vie dans le même coin, il ne pouvait pas ne jamais avoir entendu son nom.

- Heu... Oui. Enfin, non.
Ce sont surtout les professeurs qui m'inquiètent. J'en ai assez de me faire toujours avoir !

Le sourire du jeune Gryffondor n’en fut que d’autant plus franc. Oui, il se rappelait, avec une certaine nostalgie, le temps où lui aussi avait cette peur bleue des profs et de leur réaction. N’étant de plus pas très doué, les membres du professorat ne pouvait que lui en tenir d’autant plus rigueur. Mais le jeune Aleksander s’était très vite aperçu que les professeurs n’en avait en fait rien à faire de le voir ou non dans leur classe. Certain même semblaient être déçus quand il entrait dans leurs classes. Bon, certes, il était du genre catastrophe ambulante et ça devait leur faire des vacances quand il n’était pas là. Donc, le jeune rouge et or avait plus ou moins pris ses libertés au fur et à mesure des années, pour ne finir cette année qu’à assister aux cours de Métamorphose, unique matière qu’il aimait et dans laquelle il excellait et les Sortilèges quand l’envie lui en prenait, ce qui était plutôt rare.


- Et toi, alors ? En retard ? Ou bien... Juste pas en cours ?

«  Euh … juste pas en cours »

La réponse du jeune homme fut accompagné d’un rire cristallin. Oui, il aimait rire et avait oublié à quel point il aimait ça. C’était simple comme bonjour, ne coûtait rien, juste l’effort de mettre de côté les choses les plus désagréables de la vie. Pas si dur au final, hein ?


- Je ne me souviens pas qu'on se soit déjà causé !
Je m'appelle Danny. Et toi ? C'est comment déjà ?

Oui, non, cela apparaissait comme une évidence. Alek se demandait quand même quelques fois ce qu’il faisait de ses journées pour rater tellement de gens autour de lui, avec le même quotidien, les mêmes habitudes, des personnes qu’il croisait toute l’année. Ils n’étaient pas si nombreux dans ce château pourtant et Alek n’était pas du genre sauvage. Grand mystère de la vie. Ou de Poudlard plutôt. Mais maintenant, il allait retenir. Danny. C’est bon le nom était imprimé sur ce qu’il lui servait de mémoire mais qui devait plus apparaître comme une passoire. Espérons qu’il réussisse à retenir un prénom quand même. Il valait mieux pour lui.

« Moi c’est Aleksander. Si tu as déjà entendu parler de moi, ce serait plus sous le nom de « la Vélane », mais bon … entre nous, je préfère que tu m’appelle Alek »

Le jeune rouge et or serra la main qu’on lui avait présenté brièvement. Oui, tout le monde le connaissait comme « la Vélane ». C’était tout sauf flatteur surtout qu’il ne l’était pas entièrement même si un huitième c’est pas rien apparemment. C’était même déjà parfois trop. Enfin bref, cette réputation, il la devait à son très cher et tendre ami, notez bien l’ironie ici, Luke Midnight, ce fouineur de Serpentard qui n’avait rien de mieux à faire que de s’en prendre aux autre sang pur qui n’avaient pas été envoyés d’office chez les verts et argent. Traitre à son sang était le reproche qui ressortait le plus souvent. Alek trouvait cela ridicule à un point inimaginable. Tellement vieux jeu, dépassé, sans fondement. Mais bon, c’était du Midnight, il ne fallait pas aller chercher trop loin non plus.

«  Euh … juste pas en cours »

-Ha. dis simplement le jeune homme en affichant un petit air surpris. Car si les profs semblaient se ficher d'Alek, ce n'était pas son cas. Peut-être espéraient-ils encore le faire en cours. Peut-être ne considéraient-ils pas encore son cas de désespéré... Ou bien un plus jeune garçon était-il tout simplement plus influençable. Ce qui malheureusement ne jouait pas en sa faveur. Il aurait bien aimé que les profs le laissent tranquille. Mais alors, où serait le plaisir de sécher ? Quoique le fait de ne pas aller en cours lui suffirait...

« Moi c’est Aleksander. Si tu as déjà entendu parler de moi, ce serait plus sous le nom de « la Vélane », mais bon … entre nous, je préfère que tu m’appelle Alek »

En fait, Danny le réalisait à présent, ils s'étaient déjà vu. Le contraire aurait été étonnant. Mais ils ne s'étaient tout simplement jamais parlé. Bien que dormant dans le même dortoir, les élèves restaient la plupart du temps avec ceux de leur génération. Il l'avait déjà vu, croisé, salué peut-être, mais ils n'avaient jamais eut vraiment l'occasion de se causer. Et comme Danny n'avait vraiment pas envie d'aller en cours, toute excuse était bonne à prendre.

- La Vélane ? Répéta-t'il, un léger sourire au lèvre, amusé par ce surnom qui ne devait probablement pas venir de lui. Pas étonnant qu'il préfère qu'on l'appelle autrement.

- Tu connais pas un endroit où on pourrait être tranquilles ?

Quelques secondes plus tôt, il se dirigeait vers la salle de cours, mais la simple rencontre d'un inconnu, comme un signe envoyé du ciel, était parvenue à tuer dans l'oeuf tout la motivation qui l'habitait encore. Aussi soudainement qu'une idée surgissant de nul part, il avait oublié tout ce qui le poussait à aller en cours. Et la question qui se posait à présent, c'était ce qu'il pourrait bien faire pendant ce temps. Et surtout, où ?

- J'aimerais pas me faire prendre. Le prof de potions s'en foutra si je viens pas, mais si un autre me croise dans les couloirs...

Ce n'était pas que les punitions le dérangeaient. Mais avoir un week-end complet, finalement, ce n'était pas si mal. Et il en avait un peu marre de se retrouver à faire tout ce que le profs en avaient assez de faire eux même.

- On pourrait p'tet faire autre chose ? Dit-il enfin, un sourire malicieux sur les lèvres, son regard d'enfant plongé dans celui de son ancien. Car s'il avait quelques années d'avance, il devait bien avoir quelques idées originales qui ne lui étaient pas encore venues à l'ésprit.

- La Vélane ?

Oui, bon, ok, il ne devait pas avoir entendu prononcer ce prénom, après tout Aleksander n’était pas le centre des ragots de cette école. Mais, comme le ridicule ne tue pas et que tout ce qui ne tue pas rend plus fort, il n’était plus à ça près. Le sourire qu’il avait auparavant sur le visage ne le quitta pas. Il y avait longtemps que ce surnom pour le moins débile n’atteignait plus le jeune rouge et or. De toute façon, Alek savait que si il se laissait déstabiliser uniquement par cette réflexion, un certain Serpentard n’allait faire qu’une seule bouchée de lui. Plus que quelques semaines avant qu’il quitte Poudlard pour de bon ne cessait de se répéter le jeune Hallen. Il ne restait plus longtemps à tenir, même si il serait toujours obligé de subir la face de rat du jeune Midnight dans toutes les réunions de sang-purs and Co, sans compter sur ce qu’il allait rependre comme rumeurs à l’extérieur, mais le château serait enfin son havre de paix.


- Tu connais pas un endroit où on pourrait être tranquilles ?

Tranquille ? Le château entier était simplement tranquille à ces heures-là. A condition de savoir éviter le concierge bien entendu. Poudlard dégoulinait même d’ennui dans ces moments-là. Mais bon, autant se mettre dans un endroit simpa dans cette situation. Si sa mémoire ne le trompait pas, il y avait dans le coin une salle désaffectée qui avait était utilisée autrefois comme salle de divination quand le professeur était un centaure. Le plafond représentait, avant la malédiction, un ciel étoilé, reflet de celui du soir. Alek se prenait souvent à penser que les cours de divination aurait pu être cool, ou du moins acceptables, avec un professeur de divination aussi intéressant. Le jeune Gryffondor adorait le ciel, les étoiles et il était régulièrement venu dans cette salle avant. Mais pas depuis la nuit perpétuelle. Le plafond avait peut-être changé, le sol couvert de verdure par le passé ne devait pas être beau à voir, mais cela faisait quelques temps que le jeune homme pensait y retourner. C’était peut-être l’occasion.

«  J’ai peut-être ma petite idée sur le sujet. Suis moi. « 

Les deux jeunes Gryffondor se mirent en marche à travers les long couloirs. Le bruit de leurs pas se répercutait en écho contre les murs de pierre glacés. Ils longeaient sans bruit les nombreuses porte desquelles provenait parfois la voix d’un des multiples professeurs de l’école.


- J'aimerais pas me faire prendre. Le prof de potions s'en foutra si je viens pas, mais si un autre me croise dans les couloirs...

Le prof de potion. Son cher amis. Il fallait dire ce qu’il était, ce professeur ne portait vraiment pas le jeune Hallen dans son cours. C’était peut-être la matière où il avait fait le plus de dégâts. Le nombre de potions qu’il avait ratées et qui avaient eu un effet désastreux en cours ne pouvaient désormais plus se compter sur les doigts des deux mains. Mais c’est vrai que sinon, globalement, il était plutôt sympathique comme prof. Quand aux autres, pincer les élèves dans les couloirs n’étaient pas un jeu ni une partie de plaisir pour eux non plus.

« Tu sais, je doute que ça leur fasse plaisir de nous coller, c’est pas leur job, alors te fait pas de bille va. Et au pire on rentrera dans les annales. Je pense figurer déjà une paire de fois aux archives »

Alek sourit à cette réflexion. Le concierge gardait bien précieusement une copie de toutes les punitions et les infractions commises, comme des trophées. Le jeune rouge et or avait trouvé cela amusant pendant un temps de forcer cette vieille fouine de concierge à écrire son nom encore et encore. Bah quoi, il faisait des fautes d’orthographe au départ, fallait bien lui faire faire de la copie. Maintenant, il n’y avait aucun risque pour qu’il se trompe en écrivant Aleksander Samuel Hallen.

- On pourrait p'tet faire autre chose ?

Les deux jeunes rouge et or étaient enfin arrivé à destination. Une vieille porte noire dont la poignée était rouillée. Le jeune Alek y posa ses doigts long, fins et blanchâtres sur la poignée afin de la tourner et d’enfin pousser la porte.

« C’est prévu. Regarde, on y est »

Le jeune Hallen pénétra le premier dans la pièce. Rien avait changé en fait. Il revoyait les étoiles pour la première fois depuis longtemps. Un spectacle merveilleux et plein d’espoir. La lueur des petits points brillants était suffisamment forte pour qu’ils puissent y voir sans baguette. L’herbe était toujours bien verte, moins bien entretenue, mais toujours verte. Le jeune Gryffondor s’approcha d’un cercle de pierres blanches formant un foyer. Il sorti sa baguette et alluma un petit feu d’un « Incendio ». C’est qu’il ne faisait pas très chaud dans cette pièce. Il se retourna alors vers le jeune Danny qui lui avait emboité le pas et semblait incapable de prononcer un mot.

« Epoustouflant hein? De l’espoir et encore de l’espoir … mieux que d’être en cours n’est-ce pas ? »

«  J’ai peut-être ma petite idée sur le sujet. Suis moi. «
"Cela ne pourra pas être pire qu'un cours de potion", fut la première pensée du jeune homme. Mais "Pourvu que ça ne soit pas un coup fourré", fut la seconde. Il n'avait pas de véritable raison de se méfier, mais la prudence n'avait jamais fait de mal à personne. Ce type avait l'air sympa. Et puis il était de Gryffondor. Pourtant, une mauvaise blague était bien vite arrivée. Les élèves d'années plus élevées aimaient bien, parfois, taquiner les plus jeunes, profitant de leurs pouvoirs. Même s'il est vrai que cela n'arrivait pas souvent au seins d'une même maison. Et c'est sans doute ce facteur qui fit que Danny suivit l'ancien sans trop hésiter. Après tout...

« Tu sais, je doute que ça leur fasse plaisir de nous coller, c’est pas leur job, alors te fait pas de bille va. Et au pire on rentrera dans les annales. Je pense figurer déjà une paire de fois aux archives »

Il est vrai. Pensa le jeune homme en souriant. C'était un peu pour cela, aussi, qu'il trouvait cela si amusant de donner du fil à retordre aux professeurs. Où serait le plaisir si ces derniers ne cherchaient pas à le remettre sur le droit chemin. Et surtout, quelle raison pourraient bien trouver les élèves à aller en classe si ces vieux rabougris ne leur faisaient pas regretter leurs absences. Etre dans les annales semblaient être une compensation bien attrayante, en effet. Cela pourrait le rendre un peu original, le faire sortir du lot.
Alors, tout en suivant son aîné, légèrement inquiet à l'idée de croiser un enseignant, Danny s'amusait de ce petit jeux. Bien loin de penser à ses résultats scolaires, il préférait savourer ces instants de liberté.

Rapidement, le binôme arriva en face d'une sombre porte qu'Alek ouvrit sans hésiter tandis que Danny se demandait dans quelle genre d'endroit lugubre il cherchait à l'emmener. La porte grinça alors qu'apparaissait devant eux une pièce dont le jeune Brisbow ignorait encore tout. Il faut dire que l'école ne manquait pas de mystères. On l'aurait cru en expansion tant son plan semblait mystérieux. Comme si des salles, des escaliers, ou des couloirs apparaissaient du jour au lendemain.

Une fois dans la pièce, la surprise fut à la hauteur. Les yeux rivés vers le plafond magique, Danny n'en revenait pas. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu: le ciel. Quelques semaines seulement, mais on aurait dit des mois, des années. C'était en fait fou ce que le ciel lui manquait. Même de nuit... En voilant le ciel, c'était un peu comme s'ils avaient supprimé un peu de joie de ce monde. Comme s'ils avaient retiré un peu de ce qui rendait les gens heureux.

« Epoustouflant hein? De l’espoir et encore de l’espoir … mieux que d’être en cours n’est-ce pas ? »

Comme réveillé d'un rêve soudain, le jeune homme se tourna vers son camarade, constatant au passage que celui-ci avait allumé un feu, puis il dit d'un ton hésitant:

- Heu... Oui !
C'est génial ici ! Je n'étais jamais venu... Son attention s'en était déjà retournée vers le ciel. Un ciel factice, il le savait. Mais c'était déjà mieux que rien.
C'était quand même mieux quand on le voyait. Et puis ce serait mieux de jour... J'espère qu'ils réussiront à le faire revenir. Avoua l'enfant.

Ces gens qui l'avaient fait disparaître, ces fous. Quand pourraient-ils enfin être vaincus. Qui pouvait les vaincre. Le ministère devait-être en pleine ébullition, pensait l'élève. Chaque jour de plus qui passait à l'ombre du soleil était un jour de sursis en moins.

Se tournant à nouveau vers Alek, le jeune homme regarda enfin ses pieds, constatant que le sol était recouvert d'une herbe verte, puis il fit quelques pas vers le petit feu.
- C'est tout de même bizarre qu'ils mettent autant de temps... Si quelqu'un a put voiler le soleil, le faire réapparaître ne devrait pas être si difficile ! dit doucement le jeune homme.
Le monde va finir par sombrer. Il serait temps que le ministère, ou je ne sais qui, fassent quelques chose...

Ces incapables, fut tenté de dire le jeune-homme, mais repensant à sa mère qui y travaillait indirectement, il retint ces mots qui pourtant semblaient si mérités. On se le disait un peu partout... Il l'entendait chaque jour. Et il fallait malheureusement admettre qu'ils n'avaient pas sut faire grand chose jusqu'à présent.

- Tu le sais, toi, pourquoi ils ont fait ça ?
A quoi ça les avance !

- Heu... Oui !

Aleksander regarda les yeux émerveillés de son compagnon de deux ans plus jeune. C’est vrai qu’il devait avoir eu un air semblable quand il avait découvert cette pièce, trois ans plus tôt. A cette époque là, il n’avait qu’à sortir pour voir la même chose, c’était vraiment regrettable que ça ne soit plus le cas, mais bon, même si il regrettait le soleil, il n’allait pas pleurer sur son sort, mais au contraire, sourit de l’air ému du jeune Danny qui semblait lui aussi être profondément déçu de la disparition de la lumière chaleureuse du soleil dans leurs vies.

C'était quand même mieux quand on le voyait. Et puis ce serait mieux de jour... J'espère qu'ils réussiront à le faire revenir.

Aleksander espérait secrètement la même chose, même si le «ils » restait bien vague dans sa tête. Oui, qui avait le pouvoir de déjouer un tel maléfice? Les ministère n’en était pas capable, non, ça c’était certain, ils n’était pas du genre méga doués. Et autant que ça en coûtait au jeune rouge et or d’avouer une telle chose, il pensait que les gens les plus à même de rétablir l’ordre du monde étaient les mages noirs et les Mangemorts, mais dans la société actuelle, valait mieux ne pas dire ce genre de choses.

- C'est tout de même bizarre qu'ils mettent autant de temps... Si quelqu'un a put voiler le soleil, le faire réapparaître ne devrait pas être si difficile !Le monde va finir par sombrer. Il serait temps que le ministère, ou je ne sais qui, fassent quelques chose...

Le jeune Hallen sentit que Danny avait retenu un truc du genre « ces incapables » ce qui lui-même ne se serait pas privé d’ajouter à la fin d’une telle phrase. Oui, ces incapables qui n’était pas fichu de savoir où se trouvait son père, auror en mission d’infiltration chez les Mangemorts depuis 10 ans… pire qui n’étaient même pas capable de dire si il vivait encore … ils étaient d’autant plus incapable de déjouer un maléfice aussi puissant que celui du Poète. Oui, Aleksander ne portait pas vraiment le ministre et ses comparses dans son cœur, c’était le moins qu’on pouvait dire.

- Tu le sais, toi, pourquoi ils ont fait ça ?
A quoi ça les avance !

Oui, comme tous les enfants de sang pur, il connaissait le légende du poète et de son pendule. Il s’agissait d’un moldu, un « simple » moldu auraient dit certaines mauvaises langues, qui était tombé amoureux d’une des fondatrices de Poudlard, une jolie sorcière très puissante, que cet amour impossible avait tout simplement rendu fou. Cet homme avait un honneur bafoué, voilà ce qu’il se passait .

« Tu sais, je pense que malgré le fait que le Poète ne fut pas un sorcier, le maléfice est très puissant … et temps que son fichu Pendule n’a pas été retrouvé, je pense qu’on ne peut que rêver de revoir le soleil »

Oui, voilà la théorie d’Alek : tout tient au pendule et simplement maintenant. Il fallait le trouver et le détruire. Mais malheureusement, il savait que nombre de sorciers rêvaient de le posséder et de s’en servir, pour le plus grand malheur du monde magique . Si une telle chose arrivait, ils risquaient tous de disparaître, purement et simplement, et cette perspective n’avait rien d’alléchant ni de drôle. Or, ils étaient là pour s’amuser, pas pour se plomber le moral. Alors, passons à des sujets plus sympas, n’est-ce pas ?

«  C’est pas drôle tout ça. Faisons quelque chose de plus drole »

Le jeune Gryffondor se leva de l’herbe sur laquelle il s’était assis et fit le tour de la pièce, ramassant toutes les brindilles qu’il pouvait trouver. Il les ramena près de l’endroit où le jeune Danny était resté assis et balança sa récolte de bois dans le foyer. Il sorti sa baguette et d’un sort fit s’embraser le tout. Le jeune homme se rassit sur le sol et sorti un paquet de guimauve de son sac.

« Feu de camp improvisé, ça te va? »

« J'aime bien, Brillante idée même. Mon idée ? Elle n'est peut-être pas aussi bien... Peut-être un peu plus... Violante. Disons... Je me disais que ça pourrait être drôle d'envoyer ces chamalows bien chauds au visage ou dans les cheveux de... Disons... De gens qu'on aime pas ! Alors ? Tu préfère quel plan ? »

Aleksander sentait s’agiter ses pensées dans tous les sens, afin de trouver la meilleure solution à cette question, ce qui, croyez moi bien, n’arrive pas vraiment très régulièrement. Il était partagé. D’un côté, il aurait adoré voir la tête du concierge quand il découvrirait leur forfait, et le voir récurer pendant des jours et deux jours, cet idiot qui prétend faire partie du monde magique sans l’utiliser, la magie. D’autre par, il mourrait d’envie de voir Luke Midnight, son bourreau, un chamallow collant bien dans ses cheveux de monsieur prétentieux. Une sorte de vengeance, en somme, après tout ce que le jeune vert et argent lui avait fait subir en cinq ans maintenant qu’il était à Poudlard. Alek devait reconnaître que le petit Danny avait de la suite dans les idées, mais maintenant, c’était à lui de prendre le contrôle des opérations. Il eut alors un éclair de génie, une idée qui lui semblait tout simplement brillante, ce qui est encore plus rare. Il l’exposa donc simplement au jeune homme :

« Et si on faisait d’une pierre deux coup. Je t’explique … on trouve une salle de cours occupée on envoie les chamallow par la serrure sur quelqu’un en classe et hop ! On aura sali une serrure et des cheveux en un seul coup ! »

Alek eu un sourire sadique. Il fallait maintenant qu’il se rappelle quel cours avaient les septièmes années dont faisait partie Midnight. Défense contre les forces du mal s’il se souvenait bien. Quelle ironie d’ailleurs … apprendre les forces du mal à quelqu’un qui revendiquait haut et fort de les utiliser … cette école marchait un peu sur la tête, il fallait le dire, tout de même.

« Et si on commençait par le cours de ce cher Maestriani ? »

De plus, le prof de DCFM était du genre super trop cool, Alek l’aimait beaucoup et c’était le genre de plaisanteries qu’il pouvait être susceptible d’approuver. Ou du moins, ça pouvait le faire rire. Alek guettait la réponse de son camarade, se doutant bien que cette mission commando prenait de plus en plus d’envergure, il n’allait peut-être pas le suivre sur ce coup-là.

 « Carrément ! C'est parti. »

Aleksander regarda le jeune Danny se diriger vers la sortie et ouvrir la porte sans un bruit, l’excitation brillant dans ses yeux. Son optimisme faisait vraiment plaisir à voir au jeune rouge et or qui était, il fallait le dire, légèrement blazé ces derniers temps. Le jeune homme se demandait bien ce qui avait pu lui arriver, lui qui ressemblait autrefois tellement au jeune Brisbow, plein d’énergie, tout le temps partant pour toutes les bêtises à faire, comment s’était-il transformé en ce cynique qui à tout vu qu’il était maintenant? Il était grand temps de se ressaisir, de laisser les vieux jours refaire surface … nostalgie quand tu nous tiens ! Le Gryffondor s’élança dans le couloir à la suite de son camarade qui avait déjà prit une bonne longueur d’avance, sans oublier de reprendre ses affaires, d‘une importance capitale pour la suite du plan « chamallow » . Une fois parvenu à sa hauteur, il l’entendit dire dans un souffle :

« Tu as un sort qui permettrait de tirer à travers la serrure ? »

Le jeune homme haussa un sourcil, c’était vrai qu’il n’avait pas spécialement pensé à ça. Pour être franc, même pas du tout. Il n’avait jamais été un génie en classe, et ne contait pas le devenir, n’étant ni particulièrement futé ni assidu des bibliothèques. Non, les Sortilèges n’étaient définitivement pas une matière où il était mon, même si aux vues de ses grandes performances en métamorphose, c’était une de ses meilleures tout de même. Le jeune Hallen fouilla dans sa mémoire, il devait bien y avoir un sort qui lui permettrai d’envoyer des boules collantes à travers cette fichu serrure à pleine vitesse. Un espèce d’Accio à l’envers ? Non, décidément ça ne lui revenait vraiment pas. Mais si, ils avaient vu un truc du genre en quatrième année ! Encore fallait-il qu’il se souvienne de la formule. Fait fonctionner tes neurones à plein régime, petit Alek, Danny attend, et la réponse « j’en ai aucune idée » ne doit pas faire partie de celles qu’il attend. Aller ! Ah ça y est, ça lui revenait, il lâcha sa réponse dans un murmure, mais comme s’il venait d’accomplir un exploit tout de même :

« Le sortilège d’expulsion, tu sais, le contraire de Accio. la formule c’est Expulso »

Autant dire qu’Alek n’était pas peu fier de lui. Il avait réussi à ce souvenir d’une formule qu’il avait apprise douze mois auparavant. Il se serait limite attendu à ce qu’un orchestre joue une musique de félicitation et que la foule l’acclame juste pour cette phrase. Un sourire vint planer sur ses lèvres. Il n’était peut-être pas si irrécupérable que ça finalement ! Les deux rouges et or couraient toujours en direction du premier étage quand soudain, Alek remarqua une ombre qui les suivaient d’un coin de couloir. Mr le concierge encore et toujours. Le jeune Hallen aurait pu reconnaître à milles lieues le son de ses pas feutrés qui se voulaient discrets. Il glissa alors discrètement à Danny:

« Le vieux schnock nous suit. Il peut pas nous coller pour pas être en cours, mais il peut si il voit qu’on commence à faire une bêtise. Ca sert à rien d’essayer, on aura même pas le temps d’en lancer un. Demain même heure, même endroit, et on se le fait ce plan « chamallow ». Entraine toi au sort en attendant. »

Alek accompagna sa réplique d’un clin d’œil avant de filer vers les étages supérieurs où il trouverait surement une classe pour se cacher. Et son dernier conseil au jeune homme était également valable pour lui, il allait avoir du pain sur la planche. Décidément, ce cracmol lui aurait tout fait faire. S’entrainer aux sortilèges, vraiment !