Le Labyrinthe de Pan.

Le Ministère était tranquille. Peu de monde à cette heure là. Le ciel noir n'incitait guère à mettre le nez dehors et la plupart des gens observaient le couvre feu recommandé par le gouvernement. C'était bien plus raisonnable que de risquer de se faire attaquer par n'importe quelle horreur qui se baladait là dehors dans le noir permanent. Des choses qu'on ne voyaient même pas pour certaines. Et que dire de ces abominables limons verdâtres qui transportait dans leur masse gélatineuse les restes de ce qu'ils avaient englouti sur leur passage. Inutile de préciser que ce qu'ils préféraient c'était la chair humaine bien oxygénée.

« Trevor tu peux me relever? J'ai fini mon service »

Ledit Trevor sourit et prit sa baguette sans se faire prier. Il transplana devant le ministère ou quelques personnes s'attardaient encore qu'on virerait très vite. Pas question de jouer les prolongations en ce moment. Il passa par la cabine téléphonique, et se retrouva dans l'atrium.

« Madame si vous vouliez me faire plaisir, il va falloir y aller.. »
« Vous avez senti ce courant d'air? »
« Non madame mais mon collègue que voilà va prendre le tour de nuit. Je vais vous raccompagner si vous avez peur. »

La politique était de tranquilliser autant que possible. Mais bien sûr le vigile fit un petit signe discret à son collègue pour qu'il s'assure qu'il n'y ait rien de "bizarre". Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver un pauvre gosse trempé jusqu'aux os dans un coin. Le gamin grelottait, planqué derrière une poubelle. Sur le moment le vigile se méfia, pointant sa baguette, mais l'enfant n'en parut que plus effrayé.

« Heinz? Tu peux revenir s'teuplait. Y a un môme, faudrait que tu le raccompagne aussi... »
« Ok, envoie le moi par le 4. »

Heinz donna sa veste au gamin, une veste bien chaude et l'accompagna à l'ascenseur numéro quatre... et vous? Que faisiez vous à ce moment là?

Namie arrivait par l'ascenseur trente-six, une main bien cramponnée à la rampe de sécurité. Elle se demandait pourquoi diable ne mettait-on pas un peu plus de confort dans ses satanés ascenseurs. Quand on sortait de là dedans c'était à peine si on avait encore le sens de l'équilibre, surtout après une longue journée de travail. Crowley lui ne se tenait pas, gardant un oeil amusé sur la jolie démoniste.
Namie leva les yeux au ciel et ne dit rien. Elle n'avait pas besoin qu'il se moque ouvertement pour savoir ce qu'il pensait. Elle le connaissait aussi bien que lui la connaissait. Parfois ça faisait même peur.

Elle sortit de l'ascenseur, suivit pas le corbeau et eu un petit signe amical pour Becky Sander qui remontait elle aussi de son étage, des étoiles plein les yeux. Elle devait avoir croisé Nikandr Bathory, le grand amour de sa vie. Crowley commença à pouffer à côté de sa maîtresse, Namie lui mit un coup de coude dans les côtes comme la secrétaire approchait.

Becky - Comment ça va Namie?, mais Namie n'eut même pas le temps de répondre que Becky avait enchaîné, anticipant sans doute qu'on lui demanderait comme elle allait, On regretterait presque d'avoir fini sa journée de travail. Enfin surtout Nikandr, le pauvre, je suis restée un peu plus tard aujourd'hui pour ne pas lui faire de peine. Il ne dit rien mais... ça se voit dans ses yeux...

Namie acquiesçait en silence, se retenant bien de se moquer. Becky était une gentille fille. Elle lui raconta un peu sa journée puis s'éclipsa pour rentrer chez elle... Namie et Crowley restèrent là, intrigués par la scène avec le petit gosse.

- Tu es intelligent Bathory. Dommage que tu sois lié à ton clan de la sorte.

Nikandr, derrière son bureau, croisa ses mains qu'il remonta au niveau de ses lèvres. Un sourire d'une arrogance toute particulière, mélangé avec une espèce de fierté à la con se dessina doucement sur ce visage métissé.

- Rrrien n'est éterrrnel, Amaurrry.

Ce dernier secoua la tête, se levant de sa chaise. Derrière lui, un jeune homme lui tendit son manteau qu'il enfila rapidement, avant de se retourner de nouveau vers Nikandr. Un léger sourire, le gitan tendit sa main que Nikandr observa rapidement avant de la lui serrer.

- Tu vas me maudire, cette nuit, je crois.
- Une mise à l'éprrreuve ?
- Sûrement une bonne tranche de rigolade de la part de Shaytan et de celui que l'on nomme Dieu.

Nikandr regarda Amaury, intrigué, avant de voir ce dernier prendre une bourse de cuir sombre dans les mains du garçon qui l'accompagné. Il en sortit une fine poudre argenté qu'il balança dans le cœur des flammes. Le garçon passa devant Amaury, puis il disparut dans un torrent de flammes émeraudes.

- Quoique tu penses, tu as découvert ta lumière il y a peu. Tu peux toujours continuer à faire ton badass, mais ta mère a raison.
- Atta-...

Mais Amaury avait déjà emprunté l'antre de la cheminée. Une explosion de flammes d'émeraude jaillit jusqu'au centre de la pièce, tandis que Nikandr s'était redressé comme pour l'empêcher de faire le moindre pas.

Retombé dans sa chaise, il avait le cœur serré. Lui parler de sa mère alors que c'était un truc dont il n'osait mettre sous les feux de la scène pour ses origines, mais aussi pour son histoire passablement agréable, Nikandr se mit à réfléchir. L'heure était bien avancé lorsqu'il se décida à quitter son bureau.

Son costard lui donnant un charisme implacable, Nikandr marchait dans les couloirs du ministère avec cet air effacé, montrant sa totale réflexion sur les évènements passés. Un regard vers l'ascenseur, il appuya sur un bouton, et quelques secondes après, on lui annonçait son arrivé vers l'atrium.

Son visage s'illumina lorsqu'il vit Namie. Cela faisait bien une semaine qu'ils ne s'étaient pas vu, et le fait de la voir maintenant, lui réchauffa profondément le cœur. Elle avait son démon à ses côtés. Un bref regard, il vit Betty s'en allait rapidement. Un léger sourire, il était content des les croisés ces trois-là. Le Bathory s'approcha de Namie et de son serviteur à grandes enjambés.

- Bonsoirrr Namie ! Sourire resplendissant, un bref hochement de tête vers Crowley. Ce qui était déjà beaucoup comme salutation, étant donné son éducation et la vision qu'il avait des serviteurs. Comment-tu vas ?

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