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 who's the fukin' villain? (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Izaak A. Solokoff

Izaak A. Solokoff
CRIMINEL. ► meurtrier.
membre du staff.

► MESSAGES : 93
who's the fukin' villain? (pv) #Lun 15 Nov - 19:28




WHO’S THE FUKIN’ VILLAIN NOW?

Il imagine déjà le bruit des hurlements quand il pose les pièges. Il a un sourire immense. Un sourire de tueur. C’est la saison de la chasse. Enfin. Il aime cette saison. Parce qu’elle lui permet de se détacher du monde et d’en être pourtant véritablement proche. Physiquement parlant. Son esprit est loin lui, et si il reste très concentré, il n’empêche qu’il réfléchit à autre chose déjà. A sa prochaine victime. A la prochaine famille de chasseur qui souffrira. A la prochaine mère en pleurs qu’il verra, à qui il sourira avant de tourner le dos et de partir. Si il lui arrive parfois de regretter un peu le temps où les Vikings le regardaient, droit dans les yeux, avant de mourir, ou cette époque où on se battait au corps à corps avec les samouraïs de l’ère edo, il aime cette époque. Il aime les forêts hongroises surtout. La Hongrie, c’est son pays. Ses parents s’y sont installés en 1100. A l’époque, ce n’était que vallées et forêts. Ils mangeaient des ours et égorgaient les chevaux des paysans, épargnant les vaches. Les paysans se plaignaient de perdre leurs chevaux. Alors après, ils tuèrent les paysans, afin qu’ils ne se plaignent pas, et qu’ils n’aient pas à toucher aux chevaux. Il se rappelle des premières grandes foulées sur cette terre. De sa première blessure, à l’âge de sept ans. Un piège à loup en argent. Une saloperie, à l’époque. Aujourd’hui, il y avait les mines à effusion de nytro-argent. Et les balles à argent liquide. Et les balles explosives, aussi appelées balles à ailettes blanches. Tout ça faisait plus mal. Mais lui, il en riait, parce qu’il était plus fort qu’avant. Le monde évoluait ; lui aussi.

“ Je ne crierais pas pour rameuter les autres. ” souffla la victime du moment. Il se retourna, la regarda. “ Je sais ce que vous faîtes. Je sais qui vous êtes. ”

“ C’est justement parce que tu sais qui je suis que tu devrais commencer à hurler avant que je n’aie finie de placer les pièges. ”

Il eut un nouveau petit rire, laissant incrédule la victime qui restait accrocher à un poteau de bois, en croix. C’était un terrain parfait. Des herbes hautes qui cachaient facilement les cuisses du prédateur. Dégagé, très propre, et surtout, entouré d’une épaisse forêt. On est jamais mieux qu’entourer d’une forêt pour tuer. Le petit homme qui préparait les “pièges” posaient en effet sur le sol du matériel qu’il avait sous le bras. Ici et là, il y avait des pièges à loup, parfois même des mines. Il aimait ça. Il aimait le hasard et la chance. Il aimait aussi que tout soit bien préparer. Que la proie n’est aucune chance. Il aimait qu’elle ait peur, qu’elle crie, qu’elle espère jusqu’au bout, même en sachant pertinemment qu’avec le chasseur, il n’y avait aucune possibilité de s’en sortir. Jusqu’à maintenant, ce n’était pas les chasseurs qui venaient à lui, mais lui qui les chassait. Une question de rapidité, et... ils n’auraient pas vraiment pu le retrouver sans qu’il ne le veuille, ce qui revenait, en soit, au même.

Il avisa le piège, et décida de faire le grand tour, laissant sur le sol une épaisse poussière brunâtre. Il fit le tour deux fois et cessa, se rapprochant à nouveau du poteau de bois où se trouvait attacher un jeune homme, de quinze ans peut-être. Il faut toujours les prendre faibles. Ça gueule plus vite, et ça ne se claque pas avant - ce qui arrive bien souvent avec les anciens. Il sortit de sa poche un couteau cranté, long de vingt bons centimètres, à la lame noire forgée par les loups. Le chasseur eut un fin sourire.

“ J’espère pour toi que tu as fait tes prières. Je ne peux plus attendre. J’ai des horaires à tenir. ”

Et pour toutes réponses, un crachat s’écrasa sur son visage, épais et gluant. Le chasseur eut un rire et planta aussitôt le couteau cranté dans la mâchoire de l’adolescent qui hurla, mais serra les dents pour ne pas hurler davantage. Le visage est particulièrement sensible : comme les mains et les pieds. Mais les pieds, on ne le attaque pas. On s’en fout des pieds. Toujours faire en sorte de mutiler le visage avant tout autre chose. L’amputation des doigts est une punition, mais elle ne fait quasiment rien aux endurcis. Le chasseur passa sa lame sur les joues de l’adolescent, tranchant à la commissure de ses lèvres, à peine. Quand il hurlera, il hurlera encore plus. Il eut un petit rire, et commença son travail. Première chose : démettre les deux épaules afin qu’il ne gigote pas. Le mieux étant encore de lui casser les clavicules d’un coup sec. Généralement un coup de poing. Secondo : percer sa peau à plusieurs reprises en de fines entailles, afin que le sang se verse très lentement, et qu’à chaque respiration, la peau se tende et soit douloureuse. Ensuite, crevez lui les yeux. S’il voit ce qui se passe, il risque de cesser de hurler ou d'alerter sa famille, ce qui serait fortement embêtant. Et parce qu’il risque de parler, chauffer votre couteau et couper lui la langue. Une entaille bien nette qui sera cautérisé par la chaleur du fer. Il pourra hurler, mais ne pourra plus jamais parler. Il regarde cet homme. Quinze ans. S’il s’en sort - quelle hypothèse idiote et drôle à la fois - il sera bon à achever d’une balle dans la tête. Incapable de rien. Le chasseur fait tourner le couteau dans sa main, un sourire lupin sur les lèvres alors qu’il lui prends la main droite.

“ Quand je torture l’un de vous, ça me fait toujours penser aux années 60 en Uruguay. Ils distribuaient à l’époque un petit manuel dont le titre était Comment tenir en vie les torturés. Ce fut très enrichissant. ”

Et sur ces mots, il tranche les trois premiers doigts de sa main. Il commence à hurler. Ça fait déjà longtemps qu’il a cessé de pleurer. Le chasseur a un petit rire, amusé. Il ne se délecte pas du spectacle, il le trouve juste amusant, parce qu’il pense en même temps.

“ Tu savais qu’une étude en 2008 à montrer qu’en Inde et en Turquie, la majorité de la population approuvait la torture? Au Nigeria aussi... ”

Un autre doigt, tranché à vif. Il pends mollement un instant avant que le chasseur ne l’arrache tout simplement d’un geste vif. Il hurle. C’est bien. Il pleur. C’est super. Et maintenant, il est partit pour appeler à l’aide - ou tout du moins marmonner avec les cordes vocales quelque chose qui y ressemble - et c’est le moment pour le chasseur d’attendre sa proie.

Il se recule, silencieux, et grimpe dans un arbre fourni, bien à l’orée du piège. Sa petite taille lui permet de passer inaperçu dans le feuillage, et son savoir ne lui fait faire aucun bruit dans l’obscurité du petit matin. Le matin, c’est merveilleux. Ça permet de voir son ennemi. Moins que dans la nuit pour un loup, mais dans un champ à découvert, on ne suspecte rien de jour. On croit que l’ennemi n’attaque que la nuit. C’est faux. 68% des viols se passent de jour. On croit que l’ennemi est inconnu. C’est faux. 78% des viols sont faits par des personnes de notre entourage. Les chiffres pour les assassinats sont relativement plus hauts - selon les années et la période.

Il se frotte les yeux. Le chasseur fatigue. Trois jours qu’il n’a rien mangé. Cinq jours qu’il n’a pas dormi. Il est fatigué de mille ans, mais il s’en sortira. Il a vu pire. Il sort de sa poche un lance-pierre et vise l’adolescent attaché au poteau, mais ne tire pas. Son oreille bouge imperceptiblement. Odeur humaine. Son regard glisse jusqu’au sol. C’est une petite expédition. Trois hommes. Un ancien, et deux jeunes. L’ancien avance, les deux jeunes avancent. Trop tard. Vous êtes perdus. Le chasseur craque une allumette, baille. L’ancien hurle, avance d’un pas trop rapide. Les sentiments, mon bonhomme, les sentiments. L’allumette tombe sur le sol, au pieds de l’arbre, et une gerbe de flamme bleus s’élève devenir bientôt un brasier. L’ancien chasseur se retourne, mais il sait que c’est déjà trop tard. C’est un piège. Il a réagi trop vite, il aurait du réfléchir. Il aurait du réfléchir, mais en voyant son petit-fils, c’est... C’était trop dur.

Un jeune chasseur tente quelque chose, avance, mais sa jambe se prends dans un piège à loup. Il hurle, tombe sur le côté, et ça fait un gros “ BOOM! ” quand une mine explose, lui arrachant l’épaule et la moitié du visage ; mort. Le chasseur a un fin sourire et descends de l’arbre avant qu’il ne prenne feu. Ici, c’est fini. Ici, c’est brûlé et emballé. Le cercle de poudre brune a pris feu, et c’est un brasier bleuté et rouge qui danse entre les arbres. Le chasseur détache de ses épaules un fusil. Il vise, tire. Une balle traverse le crâne de sa première victime, du torturé. Parce que ce n’est pas vraiment dans ses habitudes de torturer pour rien. Là, c’était dans le cadre d’un appel à la boucherie. Il sait qu’il en restera un. Peut-être qu’il survivra aux pièges, aux mines. S’il est intelligent. Mais le feu finira le travail, et quand il sentira sa peau se cloquer, se déchirer, se rétracter sous l’effet des flammes bleus, il jurera dieu de le laisser mourir, de l’achever, mais rien ne viendra. Les flammes le mangeront lentement, et le mieux sera encore de l’achever à la main. Mais il n’a pas le temps pour ça. Il a autre chose à faire.

Il se retourne et oublie les hurlements de douleur et de peur derrière lui. On entends bien les pièges à loup se refermaient sous l’effet de la chaleur. On entends les BOOM des mines, que les flammes rencontrent. C’est un massacre. Le chasseur a un petit rire.











Roman Konstantine

Roman Konstantine


► MESSAGES : 152
who's the fukin' villain? (pv) #Lun 15 Nov - 19:33


* * *

Il avait le coeur douloureux de retrouver sa Hongrie tant aimée. Il était revenu dans la maison de ses parents après avoir quitté le ministère pour recevoir son tout premier ordre de chasse. En refermant derrière lui, chargé des armes de son père, les meilleures à ses yeux, il s’arrêta près de la tombe de ses parents. Le printemps était passé dessus et l’avait fleurie. Il aurait eu tant de chose à dire et à la fois rien. Il portait le souvenir d’Eurydice profondément enfoui en dessous des autres parce qu’il savait que garder son amour près de lui c’était ne pas être entièrement à ce qu’il faisait. Donner un peu plus de chance à la mort. Il avait en tête les petits couinements des enfants de sa soeur, si petits, si fragiles encore. Quand Kirill s’était écarté pour le laisser approcher, il avait eu un sourire ému. Il s’était laissé attendrir au premier regard, parce qu’il était le protecteur. Il l’avait toujours été. Un baiser sur le front de sa soeurette et il était reparti, emmenant avec lui son coeur d’or. Son coeur de lion. Cette chasse, il s’y était préparé depuis la petite enfance et maintenant qu’elle venait frapper à sa porte, rien n’était comme convenu. Aucun jeune chasseur n’était jamais laissé seul à sa première chasse. Lui était seul, mais le nom de son père avait joué en sa faveur devant le ministère hongrois. On avait vu en lui un espèce de héros. Un Artur Konstantine rajeunit de vingt-ans. Il n’y avait eu que ses grands-parents pour le retenir, pour lui dire qu’il n’était obligé à rien, et avec la mort de Milan, il n’y avait vraiment personne pour accompagner Roman à sa première chasse. Alors il avait simplement répondu “ce n’est qu’une chasse d’été, ne vous inquiétez pas”. Pourtant il savait mieux que personne qu’il y avait lieu de s’inquiéter. Mais être courageux ce n’est pas avancer tête baissée vers le danger, être courageux c’est avoir peur, mais y aller quand même. Roman était de ce genre là. Courageux et noble de coeur. Sa première chasse le mena jusqu’en Autriche, à la poursuite d’un gytrash. Là les habitants de Stat lui parlèrent d’un cavalier sans tête, mais il se rendit bien vite compte qu’il ne s’agissait que d’un mauvais plaisantin et lâcha l’affaire aux aurors du coin pour se lancer à la poursuite d’une meute de chiens de l’enfer. Là il croisa d’autres chasseurs mais leur route se séparèrent bien vite. Chacun ses méthodes et celles de Roman ne plaisait guère. Les soirs se ressemblaient. Il dînait d’une misère, parfois de ce qu’il avait chassé, mais surtout il écrivait. Il écrivait à Eurydice. Sans faute chaque soir. Parfois aussi à sa soeur. Il lui demandait des nouvelles des petits, recommandant de lui répondre à l’adresse de leurs parents. Il lirait tout à son retour. Ou peut-être qu’il ne lirait rien. Ella connaissait bien le problème sans doute qu’elle ne répondrait pas. Eurydice... il ne savait pas encore. Il lui avait bien dit d’écrire de toute manière. Il avait récolté ses premières cicatrices, mais il ne les lui avait pas racontées, pour qu’elle ne s’inquiète pas. Il n’avait pas parlé de ces trois griffes qui lui barraient le torse à présent et sans doute pour toujours. L’inconvénient d’être chasseur était qu’on ne pouvait pas trimballer avec soi des litres et des litres de dictame. Mieux valait donc réserver la précieuse potion pour des situations plus ennuyeuses qu’un coup de patte sur le torse. Le grand air était la seule médecine dont il avait eu besoin jusque là. On s’étonnait de voir un jeune chasseur seul, trimballant souvent avec lui ses prises de chasse encore vivantes. Il préférait prendre le risque que de tuer quand il pouvait l’éviter. Son analyse de la chasse était différente. Sans doute qu’il n’aurait pas pu se permettre de traîner derrière lui un gytrash muselé d’une frontière à l’autre si son père avait été là. En Hongrie on parlait déjà du jeune chasseur aux fauves. Ejjel et Nappal ayant grandis bien au delà des pires craintes de Roman, il se retrouvait affublé de deux monstres parfaitement dressés et étonnamment affectueux. Il suffisait que ce soit encore un de ces soirs où une troisième bête féroce leur tenait la chandelle et voilà comment le jeune Konstantine se retrouvait la coqueluche des jeunes filles dans les villages. Elles voyaient en lui un héros ou quelque chose du genre, lui n’était qu’un gamin qui apprenait à chasser. Seul.

Cela faisait un sacré changement pour lui qui avait toujours baigner dans la chaleur d’un foyer pleins des caprices et des rires de sa jumelle ou dans la salle commune de Gryffondor où il était toujours très entouré. Pourtant il ne souffrait pas de sa solitude. Elle lui donnait l’occasion de grandir, de penser à d’autres choses. Parfois il passait plusieurs jours sans dire un mot à ce point que ses lèvres semblaient s’être collées. D’autres fois, une famille l’invitait à dîner et il racontait ce qu’il avait vu en chasse, prodigant quelques recommandations avant de partir. L’enfer compliquait tout mais il fallait bien faire avec. Jusque là, il était passé au travers du pire.

Un soir qu’il suivait la trace de deux ghoules, une lueur orangée dans le ciel le détourna de la piste qu’il suivait. La fourure couleur de feu de Nappal était hérissée en une crête menaçante qui suivait son épine dorsale et Ejjel battait l’air de sa queue furieusement. Un bruit d’explosion et des coups de feu achevèrent d’affermir Roman dans sa décision de lâcher la piste des ghoules.

* * *

Il s’éloigne de la scène macabre. Il a déjà oublié. C’était qui déjà eux...? Les Neumann. Pas au complet, mais une bonne partie. Quatre sur sept. C’est un bon score. Il a un petit rire. Il se demande si à la fin du brasier on verra encore ce qui a été marqué sur la croix. Il se retourne. Il a bien marché, vers la rivière pour enlever le sang sur ses affaires avant que ça ne sente trop fort, si fort que les ours viendront bientôt le chasser. Si un ours peut le voir... alors un chasseur idiot le sentira. Encore heureux, le sang est à peine coagulé. Il prendra deux jours avant de sentir.

Au loin, les flammes sont mortes. Il a un petit sourire. D’ici, il sent les corps calcinés par les flammes rapides. Ce qui est le meilleur avec la poudre brune d’erupté, c’est qu’en plus d’être très puissante et très réactive, elle permet de brûler très rapidement un terrain encerclé. Des flammes bleues et une progression rapide - ainsi qu’une mort rapide - sont caractéristiques de la poudre brune d’erupté. Il imagine la scène. Le corps encore un peu en feu du dernier survivant, les pieds encore enflammés du crucifier. Ca a un goût d’enfer ; c’est magnifique. Alors oui, c’est sûr, on verra les écritures qu’il y avait sur la croix. Ce magnifique “ Il s’est passé des choses horribles ici ; accusez moi ”. En magyar, parce que c’est quand même un peu sa langue dans ce siècle. Très typique de lui. Très honnête aussi. Il se retourne, continue à marcher lentement vers la rivière. Il rentre dans l’eau, avec ses armes. Un vrai guerrier préférerait mourir qu’abandonner son arme. Il le sait. Il est un guerrier.

Il entre à peine dans l’eau, son couteau à la main, qu’il y a quelqu’un derrière lui. Il est loin encore. Mais il le sait. Il se retourne, le regard fixe. Il cherche dans les hautes fourrées qui peut bien s’y cacher, mais rien n’arrive. Il sert un peu le couteau. Si ce connard de Laszlo Neumann est encore vivant, ça va chier pour son grade. Ça sera rapide, mais ça va saigner pas mal. C’est l’heure de manger, en plus.

Mais ça n’est pas Neumann qui approche. La silhouette de Konstantine se découpe en ombre chinoise contre le noir de la nuit, il revient du carnage de Solokoff où il n’y avait plus rien à sauver qu’un petit tas de cendres et quelques os blanchis. Il n’est pas bien difficile de reconnaître cet art de la mise en scène, surtout pas pour quelqu’un qui doit à Izaak Solokoff presqu’autant que ce qu’il lui a pris. Alors le jeune magyare à suivi au plus logique. Vers la rivière. Ejjel et Nappal devant lui, renâclant à cause de l’odeur du sang. C’est l’heure à laquelle Roman leur jète un quartier de viande crue d’habitude. Il commence à faire faim. Il ne sait pas encore exactement pourquoi il a suivi Solokoff. Il sait uniquement ce dont il le soupçonne. Il sait aussi qu’il pourrait bien être mort ce soir, qu’il ne fera pas mieux que son père, car il est bien trop jeune quoique mieux armé:

“ Tu aurais pu ne pas la tuer elle...”

C’était de sa mère qu’il parlait, Solokoff n’en douterait pas, à moins d’être le dernier des imbéciles mais il y avait peu à parier. Après tout, il était le chasseur de chasseurs, connut pour être un monstre, cela faisait d’eux des ennemis naturels mais Roman ne s’amuserait pas à discuter la mort de son père. Izaak Solokoff était une abomination à ses yeux mais on ne reproche pas à un loup de tuer un agneau puisqu’il est né pour ça. La conversation aurait tourné au ridicule, et si ça devait être sa dernière, Roman aurait apprécié qu’elle ait un sens. Ses armes bien en main, il ne semblait pourtant pas parti pour s’en servir. Erreur? Peut-être. Un simple choix plutôt.

Solokoff releva le nez, le fixa. Il avait le visage barré de plusieurs gerbes de sang séché, et pourtant, c’était ses yeux métalliques qui ressortaient le mieux sur sa peau pâle. Izaak était plus petit que Roman. C’était peut-être drôle comme ça, mais ça avait un quelque chose d’effrayant, qu’un homme avec un visage d’enfant puisse faire des choses aussi horribles. C’était ça, quelque part, qui avait fait sa réputation. Le fait qu’il est un visage puéril, un corps maigre, soit si fort. Encore que. Konstantine aurait pu l’amocher très sérieusement si Erène n’était pas intervenue et ne l’avait pas détourné de leur combat. Pas le tuer, parce que le loup était endurant, mais il aurait pu perdre un bras.

Et voilà que son gamin était là. Kirill avait passé le mot à Vitaly, et Vitaly lui avait écrit une lettre, lui demandant d’épargner ce brave petit chasseur. Izaak le regarda, insensible à sa douleur si tant est qu’il y en avait une. Il regarda juste les deux fauves, avec un sourire en coin, ce même sourire qui faisait couiner les chiens de la Meute de Namibie. Izaak détestait les animaux. Moins que les humains, mais presque autant. Il passa ses mains dans l’eau, lavant calmement la lame de son couteau.

“ En effet. J’aurais pu. ” La lame noire miroitait dans l’eau d’une lueur sanglante.

Le chasseur de chasseur aurait pu ajouter que c’était de sa faute à elle, qu’elle était intervenue bêtement, mais ce n’était pas son genre, de reporter la faute sur les autres. Parce qu’il était persuadé qu’on avait toujours le choix. Qu’une arme ne se plante pas dans le coeur d’une femme toute seule. Qu’il faut une volonté. Qu’il faut également un meurtrier. Izaak ne se défilait pas. Le couteau lavait, il le rangea dans son dos et défit le fourreau noir, touchant la lame d’argent de son sabre, le lavant sans ciller, alors que sa peau brûlait dans l’eau de toucher le métal impur.

“ Si cela peut te rassurer, elle n’a pas souffert. ”

On pouvait en douter, quand on avait vu une seule chasse d’Izaak, mais il ne mentait pas. Il ne mentait jamais. Il n’en avait pas le besoin. Il avait appris à subir les conséquences de ces actes, même si ça voulait dire finir seul, et mourir comme un moins que rien. Seul. Il n’avait plus peur de tout ça.

Roman l’observait, toujours sur ses gardes mais plus les secondes s’échappaient plus il savait qu’il ne se passerait rien. Il finit tout de même par répondre.

“ Je te crois.”

Il était dur dans son magyar maternel. Comment aurait-il pu en être autrement, c’était de sa mère que l’on parlait. Il n’avait pas de mal à croire que Solokoff l’avait tué d’un seul coup, parce qu’il doutait que son père lui eut laissé le loisir de faire autrement, et parce qu’encore une fois, il était avant tout chasseur de chasseurs. Au plus profond de lui, Roman haïssait cet homme mais:

“ Je te dois la vie de ma soeur et sans doute que c’est à elle que je dois ton indifférence ce soir. Je m’en tiendrais là. Bonne chasse.”

Un peu d’ironie sur la bouche d’un coeur blessé. Rien de plus.

Izaak le regarda, et rangea son arme dans son fourreau, dans un cliquetis métallique.

“ Combien de loup as-tu tué cette saison? ” demanda le loup, d’une voix monocorde.

Roman s’arrêta net.

“ De vrais loups ou de ces chiens des enfers?”

“ Des loups. ”

Il y eut un silence appuyé.

“ Aucun. Je ne tue pas les mordus de toute manière.”, il n’avait pas à se justifier mais il avait de toute manière eu bien autre chose à faire que de tuer des loups.

Izaak eut un sourire amusé et moqueur à la fois.

“ Alors tu ne dois ta vie qu’à toi. ” Le chasseur de chasseur s’enfonça dans l’eau. Sa prochaine destination était la berge opposée. Il partait. L’Ukraine, c’était beau. “ Ceux qui vivent par les armes mourront par les armes. Un chasseur tue un loup, je tue le chasseur. Tant que tu n’auras pas du sang sur les mains, tu n’auras rien à craindre. ”

Fin de discussion. Izaak n’était pas familié avec le favoritisme, ni avec la corruption. Si il avait eut à le tuer, il l’aurait eut tué. Enfin... En théorie. Il n’en aurait pas fait vraiment exprès. Ou alors il l’aurait fait disparaître, en le dévorant entièrement, afin qu’on ne retrouve ni son corps, ni ses os. Alors personne n’aurait jamais rien su.

“ Une dernière chose...”, Roman se retourna finalement pour le regarder partir, “... les derniers mots de mon père... si tu t’en souviens.” Quelque parts ces mots là lui appartenait, mais Solokoff étant une machine à tuer... encore qu’il avait prit le soin de mettre ses parents en terre. Peut-être que tout cela ne voulait pas simplement rien dire à ces yeux. à toi

Izaak s’arrêta, et eut un petit rire. Il se retourna, et hocha la tête.

“ Menjj a pokolba Solokoff ”

Roman eut un triste sourire en coin. Un pauvre rire un peu cynique, un peu amusé aussi. Ça allait si bien à son père. De là, chacun reprendrait sa route, jusqu’à leur prochaine rencontre.
 

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