Le réveil sonnait depuis presque un quart d'heure, mais le sommeil de Clyde le gardait jalousement dans sa couette. Morphée était la maîtresse parfaite pour notre Apollon du XXI^ème siècle. Ce n'était surtout pas lui qui dirait le contraire. Au final, il finit tout de même par s'arracher des bras de son sommeil, pour lever son main d'un air peu motivé, pour taper le radio-réveil avec force. Ce dernier l'envoya chier en le menaçant qu'il finirait un jour par ne plus le réveiller, mais Clyde s'en fichait pas mal. Si jamais il avait besoin, il le menacerait de le remplacer, et le tour était joué. Quoiqu'il en soit, il repoussa ses couettes d'un coup de jambe, avant de finir par se lever.

Le miroir lui renvoyait bien dans la gueule la phrase de : à consommer avec modération. La bière qu'il avait bu la veille lui donnait un air affreux, un air maladif. Et rien que d'y penser, il ne put retenir un geste en direction de son ventre, tout en prenant rapidement la direction des toilettes. Lorsque la nausée était présente, à cause de l'alcool, il la combattait de la même façon depuis près de dix ans. Il s'enfonçait les doigts au fond de la gorge pour dégueuler tout ce qu'il pouvait, afin de mieux se sentir. Ce qui arriva. Tirant la chasse, s'essuyant la bouche d'un geste rapide de la main, il prit la direction de la cuisine, allumant la cafetière, avant de continuer sa route vers la douche.

C'était la même rengaine tous les matins dans cet appartement d'Islington, à l'exception, peut-être, de se faire vomir. Ça, c'était plutôt occasionnelle. Clyde avait ces petites habitudes de célibataire parfois déranger par une conquête d'un soir.

La douche, la serviette en pagne, le café bien noir avec un doigt de Whisky pur Feu, fabriqué par la maison McGregor, la gazette du sorcier (rubrique des sports, by the way), sa clope, ses vêtements, ses baguettes, et il transplanait. Voilà quoi se résume la vie d'un célibataire au XXI^ème. Pour tout vous dire, il n'avait véritablement rien contre.

De toute façon, tout le monde le sait. Pour bien se réveiller, transplanez. C'est certifié depuis la nuit des temps, et même si vous n'aviez pas vraiment envie d'aller bosser, une fois atterrie dans l'endroit prévu à cet effet au ministère, en même temps que bon nombres de vos collègues, vous souriez bêtement, tout en les saluant. Encore une putain de journée au ministère. Par chance, il était Auror. Et lorsqu'il n'y avait rien qui presser, ils menaient la vie plutôt cool au second niveau. Autant vous dire, qu'ils avaient plutôt l'habitude de se prendre ce genre de remarque dans la gueule. Mais bon, mis à part cela, ils sont plutôt bien respectés.

Il devait être 7h 30 lorsque Clyde bâilla comme un perdu. C'était à se demander comment il faisait pour ne pas s'exploser la mâchoire. Attendant dans la salle de conférence – le lieu de l'appel, là où l'on donnait les dossiers, etc -, la quasi-totalité du bureau attendait leur chef qui se faisait attendre. Au final, la porte s'ouvrit doucement, et on le vit passer sa tête à travers l'ouverture pour dire :

« Savage, viens-là. »

Autant vous dire qu'il y a de quoi vous donnez un coup de jus. Il ne put s'empêcher de se demander si il avait fait une connerie quelconque dans un de ses rapports rendus. Se levant rapidement, il se dirigea vers la porte que le boss avait refermé. Lorsqu'il ouvrit, et qu'il vit son père, Théodore Savage, il se décomposa sur place.

Six ans plutôt, son père était venu au boulot, pour lui faire une annonce toute particulière : L'annonce du Coma de son frère.

Néanmoins, cette fois, ce dernier semblait doper à la vitamine C, et son sourire qu'il arborait chassa toute trace de douleur dans l'expression du visage de Clyde. Et avant même qu'il ne salut son père, ce dernier s'écria :

« Ton frère !! Ton frère s'est réveillé ! »

Clyde recula de quelques pas, s'attendant à un : POISSON D'AVRIL avec, certes, beaucoup d'humour noir, mais en fin de compte, il finit par le croire lorsque Ted' lui donna diverses détails le concernant. Clyde interrogea son boss du regard qui hocha la tête, lui signalant qui lui donnait sa journée. Son père lui tendit le bras, que Clyde s'empressa de lui serrer, et ils transplanèrent pour Ste. Mangouste.