Ce jour-là, le soleil brillait en maître incontesté sur l'océan pacifique et le silence d'un vent faible et agréable régnait sur cette petite crique verdoyante et sablée. A quelques pas de cet endroit isolé du monde, une petite cabane sans grande apparence se perdait dans la végétation locale, bien à l'abri sous de grands palmiers. Un calme et une sérénité dont un couple de mouettes y avait élu domicile, voilà quelques semaines.

Chemise ouverte, long short aux fleurs d'hibiscus brodés, lunettes de soleil sur le nez et tongs aux pieds, Fedorus transplana en compagnie de ses bagages et d'une elfe de maison enjouée, rêvant si peu de la tonne de ménage qui l'attendait. Prenant les devants, cette petite chose insista pour prendre en main la situation en même temps que les bagages et pria Fedorus de ne s'occuper que de ce qu'il voulait faire depuis quelques jours, piquer une tête dans l'océan turquoise. Fedorus tenta de lui expliquer qu'il tenait à participer à préparer la retraite et qu'Alienor ne tarderait sans doute pas et qu'à deux, ils iraient bien plus vite. Bien qu'il dut céder sur le fait de porter les bagages, il réussit tout de même à se voir attribuer la préparation de la chambre d'ami. Ce qu'il y avait de bien, ici, outre la paix et la quiétude des lieux, c'était de pouvoir sentir le soleil sur sa peau, en être ébloui. Avec cette brume omniprésente à Londres, il avait oublié ô combien le soleil était chaud et illuminé. Et ce soir, il pourrait contempler la lune, il en était ravi. Maintenant rentrée dans la cabane, les deux compères s'activèrent à ouvrir les fenêtres en grand. De son côté, Fedorus commença par dépoussiérer d'un coup de baguette la chambre d'ami puis, toujours d'un coup de baguette, installa les draps, la moustiquaire avant de déposer un petit chocolat sur l'oreiller. Il avait promis à sa meilleure amie qu'elle serait admise dans un palace et il comptait bien lui offrir ce genre de petites attentions. Souhaitant contrecarrer les plans de Dorémi, Fedorus se glissa discrètement vers sa chambre pour la préparer mais constata qu'elle était rutilante de propreté.

Le temps qu'il fallut au jeune sorcier pour rejoindre la pièce principale en courant lui parut aussi rapide que le temps qu'il mit à se retrouver projeté à travers la porte, dans les airs... Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer mais les cris de guerre de son elfe de maison n'annonçait rien de bon...

L'ombre d'un aigle majestueux plana sur le sol ensablé alors qu'allait apparaître en même temps une demoiselle...