On était déjà début août. Voilà un mois qu’Andreas était sur le sol anglais, et il n’avait toujours pas trouvé celle à qui allait sa foutue bague. Il était légèrement déprimé et en avait plein la tête des mains et des doigts des jeunes Anglaises. Il fallait qu’il aille se dégourdir les neurones histoire de pense à autre chose qu’au fait qu’il ne pourrait pas participer au Tournoi des Trois Sorcier si ça continuait comme ça. C’était un but qu’il s’était donné, un moyen de prouver sa valeur, mais temps qu’il ne pouvait connaître aucun succès à cause de sa malédiction, Durmstrang ne lui laisserait pas sa chance, ce qu’il comprenait très bien après tout, lui-même ne se la serait pas donnée. Pour oublier tout ça, le jeune Danois avait donc décidé de changer d’endroit de sortie pour un soir. Il avait passé jours et nuit au chaudron baveur et autres bars du style, et une nuit au véritasérum l’avait amplement contenté. Mais on lui avait parlé d’un bar étudiant sympa sur le chemin de Traverse alors il avait troqué sa cape sombre contre un sweat gris plus passe partout : aujourd’hui, il sortait incognito.

Le jeune Nielsen poussa la porte du bar qui était bondé. Il fallait l’avouer, ces anglais savaient faire la fête même si leur pays était vraiment gris et déprimant. Et leurs filles caractérielles. Le jeune homme s’avança vers le bar commandant un verre de vodka histoire de se sentir un peu plus chez lui, même s’il doutait vraiment que celle qu’on allait lui servir valait celle de chez lui. En un mois, il avait pu grandement voir que les anglais n’étaient pas vraiment de fins connaisseurs quand il s’agissait de cet alcool. Mais passons, il n’allait pas faire la fine bouche. Il n’était plus à ça près. Andreas attrapa le verre qu’on lui tendit, lança quelques pièces sur le comptoir en bois patiné par le temps et les différentes maltraitances qu’il avait du subir. Après un regard circulaire sur la foule, il finit par comprendre que la seule place disponible était celle au bar à quelques pas de lui, aux côtés d’un couple. Déprimant. Mais le jeune homme n’allait pas se laisser démonter. Ce soir, il boirait comme seul les gens du Nord savent le faire et se remettrait en chasse le lendemain. Il avança donc à pas mesurés entre les étudiants qui bougeaient dans tous les sens autour de lui, manquant dangereusement à chaque fois que son pied touchait le sol de renverser le contenu de son verre sur le plancher. Après quelques instant où il se prit pour un équilibriste, il parvint enfin à poser son verre sur le bar et ses fesses sur un tabouret.

Le jeune Andreas avala son premier verre cul sec et en commanda un second. Un double. Les doses dans ce pays faisaient froid dans le dos. Les anglais ne buvaient-ils donc rien ? Quand enfin son second verre arriva, il le sirota plus lentement, tendant l’oreille de ci, de là, histoire de capter l’une ou l’autre des conversation autour de lui, prenant bien garde cependant de ne pas écouter la conversation des amoureux à sa droite. Il n’avait pas envie de se déprimer d’avantage qu’il ne l’était déjà, finalement. Il abandonna cependant son rôle de voyeur rapidement, il avait de plus en plus de mal à faire la traduction de ce qui se disait autour de lui. Cette langue allait le rendre digue. Mais il ne put rater ce que le garçon à sa droite cria à la jeune fille qui l’accompagnait …