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 We never wanted all this. (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
We never wanted all this. (pv) #Mar 19 Oct - 14:35




We never wanted all this.
« Dans presque tous les mythes fondateurs, personne n'a de pire ennemi que son frère, si ce n'est son père qui, craignant une alliance des frères contre lui, prend parfois les devants et les tue. »
Zachkariel releva le nez alors qu'il refermait derrière lui la porte de l'appartement. Maintenant, il devait rentrer à Poudlard. Rufus lui avait donné la permission de sortir ce mercredi, pour ranger un peu la maison. Sa mère ne rentrait plus à la maison depuis qu'elle était à la clinique, mais il devait bien faire ça. Pour ne pas se laisser aller. Pour que tout reste intacte, même si dans son esprit, tout s'effondrait peu à peu. Le monde autour de lui n'était plus qu'un ramassis de béton en miette, où le diable courrait librement pour tuer les vierges et les orphelins. Sa mère était malade, folle. Son demi-frère était recherché par le ministère pour trois meurtres. Son grand-père venait de signer un papier important avec celui qui avait déclenché l'enfer. Et lui? Il était là, statique. Il regardait les scènes, le passage, les relans d'obscurité détruire sa vie sans pouvoir rien y faire. Il n'avait aucun contrôle ; il le savait. Il n'était pas bête, Zachkariel, au contraire. Il culminait en cours, comme son frère. Il était le digne héritier des Scylence. Il avait juste hériter de la naïveté et de la douceur de sa mère, cette femme détruire par le temps et les épreuves. Il avait tout eut de son père. Pour le physique. Il n'y avait que ses yeux verts qui le trahissaient. Clayton Scylence avait détruit des vies, de nombreuses vies autour de lui. Il était le fruit pourri, qui en mourant, avait laissé dans le champs l'odeur de moisissure, mais un peu plus d'air pour les autres. Zachkariel fourra la clef de la maison dans sa poche, remonta son sac à dos sur ses épaules et descendit les marches, sa baguette dans la main droite. Les temps n'étaient plus vraiment sûr. Il risquait la mort, mais... mais il avait toujours eut beaucoup de chance. Ne serais-ce que sur un plan familial, il était resté avec la meilleure des deux mères. Zachkariel avait entendu de la bouche de Rufus toutes les atrocités qu'avaient vécu Ezechkiel, et au plus profond de lui, il était heureux, vraiment. Triste pour Ezechkiel, mais ça lui avait fait comprendre qu'il y avait toujours pire que soit, pire que tout. Il avait accepté ça. Il avait accepté le fait de ne pas être le plus à plaindre, et quelque part, ça lui allait. De ne pas être la victime. Ezechkiel avait sans doute un caractère assez fort pour qu'on est pas besoin de s'apitoyer sur lui, alors que c'était lui qui avait payé le prix le plus cher. Tout ça à cause de Clayton. Il n'y avait pas une journée pendant laquelle Zachkariel ne pensait à son frère. À leurs prénoms. À leurs vies. À tout. Il sortit du bâtiment, continua lentement sa route. Il le connaissait. Ça n'était pas la première fois qu'il traversait Londres tout seul, mais c'était la première fois qu'il se sentait suivi. Un regard jeté au dessus de son épaule, mais rien. Le néant dans les rues. Il serra les dents. Zachkariel ne faisait pas le fier. Généralement, quand une ville détruite est trop calme, dans les films, ça signifie que le héros va finir dans une embuscade, et ça, ce n'était pas vraiment ce qu'il souhaitait sur le moment. Il accéléra le pas, et quelque chose bougea dans son dos. Il se raidit et se retourna à nouveau. Mais rien. Il fronça les sourcils. Il n'était quand même pas fou... Il reprit sa marche, mais un grognement dans son dos, et une odeur de souffre le surprit. Il cessa de marcher, se retourna lentement. Imperceptiblement, sa main droite tremblait. Devant lui, trois chiens de l'enfer. Petit gabarit, genre haut comme des chevaux de traits, avec la moitié de la peau décollé. Le genre qui pue la mort. Zachkariel sentit un frisson remontait sa colonne vertébrale alors que les chiens approchaient, menaçants, montrant leur croc.

« Hey, faîtes pas les cons, les gars... J'ai pas une tête de Jezabel, hein.... non? Non... »

Un chien bondit. Zachkariel siffla entre ses lèvres un sort qui le cloua au sol et tourna le dos. Si en théorie on ne doit pas tourner le dos à un ennemi, il est bien dit que pour fuir, on y va pas à reculons. Il accéléra, un peu plus, mais les chiens le rattraperaient, et si ce n'était pas eux, ça serait sans doute un limon qu'il aurait – hélas – croisait au détour d'une ruelle, ou peut être un caillou vengeur qui le ferait chuter sur le sol. D'ailleurs, il glissa et s'étala de tout son long sur le sol. Un fil de fer dépassait du sol, comme une racine sortant du béton. Il fronça les sourcils, agacé sur le moment, mais il n'avait pas le temps de se fâcher. Son regard se posa aussitôt sur les chiens qui le regardaient, avec un air gourmand. Il serra les dents. Sa seule chance, c'était encore de se battre jusqu'au bout. Il n'en sortirait pas sans égratignure, ça, c'était sûr. Mais le mieux serait de s'en sortir entier. La baguette dans les mains, Zachkariel repéra rapidement le chef de meute. Il fallait qu'ils partent. C'était ça ou il allait mourir. Il gronda pour lui, et les trois chiens se jetèrent sur lui. Il lança un sort et ferma les yeux. La douleur était horrible. Il cria.










Marla & Lester Grey

Marla & Lester Grey
SORCIER.

► MESSAGES : 291
We never wanted all this. (pv) #Ven 22 Oct - 12:21


Il avait fallu à Marla tous ses talents de négociatrice pour convaincre Ezechkiel de la laisser l'accompagner. Comme il le disait ce n'était pas exactement qu'elle n'avait pas le droit de sortir, juste que ce n'était pas prudent. Et il avait raison dans le fond. Mais elle avait ce petit démon à l'intérieur d'elle qui lui donnait des envies de tout et n'importe quoi et particulièrement des envies de mettre le nez dehors. Et puis il valait mieux qu'elle fasse ça maintenant que dans trois ou quatre mois. Là elle pouvait encore courir. D'ailleurs avec son manteau noir à la doublure bien épaisse, on ne voyait même pas son ventre arrondi. Il aurait fallu qu'elle le quitte pour qu'on puisse s'apercevoir qu'elle était enceinte de quelques mois et qu'elle portait un pull de laine noir à grosse maille qui lui maintenait le ventre sans trop la serrer.
A peine avaient-ils mis le nez dehors qu'elle sentit le frais lui mordre les joues. Elle prit un joli teint rosée mais elle semblait plutôt enthousiaste. Inutile de dire qu'il n'y avait personne ou presque dans les rues, ce qui quelque part l'arrangeait. Les fenêtres éclairées donnaient à la ville un petit côté douillet là où tout n'était pas complètement défoncé. Marla se serait bien vue avec un épais tapis de neige et les sempiternelles décorations de Noël qu'elle n'aimait pas mais qu'elle s'était habituée à voir tous les ans. Dans le fond, la benjamine de la famille Grey n'était pas si anti-convetionnelle qu'on le disait. Elle aimait faire des croissants au petit déjeuner, tirer la couverture sur ses genoux pour regarder la télé, et elle pouvait même aimer les décorations de Noël ou d'Halloween à condition que ce ne soit pas trop moche, trop encombrant ou encore trop poussiéreux. Cela dit, elle et Ezechkiel avaient eu une bien curieuse façon de fêter leur dernier Noël alors il se pouvait bien que cette année là ils ne le fêtent pas du tout, sauf nouvelle lubie de Monsieur Grave.
Arrivés à quelques rues de la canalisation éventrée, un curieux grognement parvint à leurs oreilles.
Marla leva un sourcil, interrogeant Ezechkiel du regard avec cet air naturellement stoïque qui était le sien. Elle laissa glisser sa baguette dans sa main et avança prudemment vers une autre ruelle sombre où ils trouvèrent un tas de chiens décharnés en train de s'exciter sur ce qui avait bien l'air d'être un pauvre garçon. Marla soupira, un petit sourire chafouin éclosant sur ses lèvres. Elle pouvait bien passé pour le bon samaritain pour une fois, et Ezechkiel aussi. Ca ne ferait pas de mal à leur égo et puis qu'est-ce que c'était après tout? Elle savait déjà ce qu'elle allait faire.
Elle siffla pour attirer l'attention des molosses dont elle savait par avance qu'ils préféreraient se rabattre sur les deux nouvelles proies qu'on leur proposait plutôt que de se disputer un petit bout de garçon en quatre. Elle leur lança un léger sectumsempra pour les motiver et cette fois-ci ça ne rata pas, deux énormes chiens bondir dans sa direction. Nul doute qu'ils lui seraient tombés dessus avec ce seul saut mais Marla avait cette fâcheuse tendance à tout calculer avec précision:

« Kryos!! »

La brunette recula d'un pas tandis que, frappés par une langue bleu électrique hérissé, les deux chiens se retrouvaient suspendu dans leur saut. Ils retombèrent net, se brisant en un millier de petites billes bleu acier. Marla eut un petit sourire d'autosatisfaction et ramassa une bille avant de regarder ce qu'Ezechkiel avait pu donner.

Elle eut un sourire puis balaya d'un coup de baguette devant elle. Les petites billes bleu métallique se mirent à rouler sur le côté puis elles se rassemblèrent toutes au même endroit pour se dresser en jet de fontaine de plus en plus haut. Très vite elles formaient un genre de lampadaire bleu argent sur le côté de la ruelle sombre. Marla lança un nouveau sortilège. L'une des billes se mit à gonfler, formant une cloche de verre que Marla rattrapa au vol quand elle tomba.

« Exploratores. »

Les trois boules lumineuses tombèrent dans la cloche de verre comme Marla la refermait avant d'aller la suspendre à nouveau au lampadaire. Elle se retourna alors pour voir l'état du pauvre garçon qu'il venait d'extirper des griffes et des crocs des chiens quand son visage se figea en une expression un peu interdite. Ses yeux verts lancèrent des éclairs puis elle se retourna vers Ezechkiel, ravalant ce qu'elle allait dire, avec une petite mine soupçonneuse. Avait-il prévu cette petite réunion de famille?









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
We never wanted all this. (pv) #Dim 24 Oct - 13:31




Ezechkiel n'était pas vraiment sûr que ce soit une bonne chose qu'elle sorte, mais puisque madame voulait absolument, elle n'aurait qu'à s'expliquer avec lui quand elle aurait perdu le petit être qu'il chérissait depuis plusieurs mois, comme s'il était déjà né. Ezechkiel et Marla s'étaient montrés être deux parents très différents, mais complémentaires quelque part, et partageant le même sentiment d'appréhension. Comment seraient-ils quand ils auraient ce petit bambin? S'en occuperaient-ils bien? Peut être qu'il ne le supporterait pas? Mais Ezechkiel aimait déjà l'idée d'avoir un petit être, de l'élever. L'idée de forger un caractère, une idée, tout ça lui était particulièrement doux. Surtout pour son égo qui avait besoin d'être un peu redorer, parce qu'il ne pouvait pas y avoir d'homme particulièrement méchant aimant ses enfants, non? Ou quelque chose comme ça.
Qu'importe. Le petit être était chéri sans être né, et cela serait un profond traumatisme pour eux de le perdre, aussi le regard d'Ezechkiel guettait. Il savait les rues dangereuses, et plus que ça, il détestait l'idée de croiser un détraquer. Ils étaient plus terribles depuis que personne ne leur donnait d'ordre, embrassant à tout va comme des femmes frustrées. Ezechkiel les comparait généralement à des adolescentes en chaleur. Une chose qu'il avait connu, un an plus tôt. Il faisait froid, aussi. C'était une chose qui n'avait plus changé depuis Décembre. Ezechkiel n'avait jamais été frileux. Peut être que les hivers passaient à attendre à la porte que sa mère ne daigne ouvrir la porte avait rôdé son corps. Il supportait aussi bien la chaleur que le frais à la réalité. Dans un manteau noir de feutre, bien serré à la taille, ce qui ne faisait que l'agrandir davantage à côté de e qui ressemblait à un pygmée, ou un microbe. Un parasite qu'il aimait, pourtant. Ezechkiel n'avait pas changé, ou presque. Son visage était moins creusé, moins fatigué. Pour la première fois de sa vie, il se sentait bien, serein. Il était dans son élément, dans sa vie monotone, et il aimait les relans de toutes les journées. Faire la même chose, pour lui, c'était sécurisant. Aucune surprise, aucun changement. Tout ça était bon à savourer, pour quelqu'un qui avait vécu les aléas les plus terribles dans sa vie.
Dans les rues, on se serait cru Noël. Ce n'était pas une fête qu'affectionnait Ezechkiel, mais plus tard, il le savait, peut être le fêterait il. Pour son enfant. Pour lui donner cette normalité, pour ne pas le rendre comme lui. Ezechkiel avait l'air d'un roc de l'extérieur, le genre incapable de sentiment, le genre inaccessible, mais il restait un vieux loup solitaire, qui ne parle que rarement et réfléchi beaucoup. À lui. À sa condition. Il avança encore, un œil guettant les mouvements de l'ombre, et il entendit comme la brune le son des grognements. Ezechkiel, haut dans son manteau de feutre noir, grimaça. Il n'aimait pas les chiens de l'enfer, mais au moins, c'était déjà un plus facile à tuer que les limons. Ezechkiel détestait les limons, comme une maladie sexuellement transmissible. Comme le chancre.
Il regarda la jeune fille, et la suivit. Il prenait le pas sur elle, sans un mot. Il n'était pas contre être le gentil, mais si la proie se trouvait être un Thompson, il y avait forte à parier qu'il ne la tue. Juste pour finir le travail du chien. En bon samaritain. Elle siffla. Il se décala légèrement sur le côté, pour ne pas être gêné, et tira sa baguette de sa poche. Deux chiens se jetèrent sur Marla. Ezechkiel gronda, alors que deux autres chiens ne se relevaient pas, ayant toujours dans la gueule le bras de l'homme qui ne pleurait ni ne criait pas. Était-il mort? Ezechkiel visa aussitôt le chien, et souffla un Videntraille. Il ne faisait pas dans la dentelle. Le chien visé s'arrêta nette, et sentit son corps se tendre, alors que son ventre explosait littéralement sous lui, déposant ses tripes et ses boyaux sur le sol et un peu sur le garçon. Il se tourna vers Ezechkiel, montrant les crocs, mais il était déjà mort. Il ne faisait que lutter. Il était perdu.

« Sectumsempra. »

Le sort partit et découpa le crâne du chien en deux, décrivant un arc de cercle entre la tempe droite et l'oeil gauche. Le crâne se fendit et tomba sur le sol, accompagné du corps. Le second chien se tourna vers Ezechkiel et ne chercha pas à comprendre, se jetant sur lui. Un sort d'expulsion le fit reculer, et Ezechkiel, plus froid et impérieux que jamais, siffla un Doloris du bout des lèvres. Le chien se plaqua au sol et couina affreusement. Il se tordait de douleur. Ezechkiel posa son regard sur Marla qui en avait déjà fini. Il jeta un avada kadavra, sans outre forme de procès. Et le chien éclata en bille rouge. Son voisin, lui, en billes bleus. Quelle drôle de chose. Ezechkiel se retourna légèrement, posant son regard sur la victime des chiens, et ce qu'il vu ne lui fit pas plaisir. Le regard d'Ezechkiel s'assombrit, terrible. Ses yeux jetaient des éclairs, et le bleu clair de ses prunelles affrontaient les étoiles dans les yeux verts de celui qui lui servait de demi-frère. Était-il si faible qu'il ne se fasse avoir par des chiens?

« Je croyais t'avoir dit de ne plus jamais te montrer devant moi. Tu ne comprends donc rien. Regarde toi... »

Le ton de sa voix était froid. Ezechkiel ne rigolait pas. Il ne pouvait pas rire. Ce garçon était ce qu'il n'était pas, ce qu'il aurait pu être si sa mère l'avait aimé. Si seulement sa mère ne l'avait pas battu, si sa mère ne l'avait pas roué de coup les jours où il n'avait rien fait. Zachkariel avait été aimé, chéri par sa mère. Elle avait été un amour. Lui, il avait été privé de tout ça. Ses yeux se posèrent sur le jeune homme. Il saignait abondamment.










Zachkariel E. Scylence

Zachkariel E. Scylence
ETUDIANT. ► 1e année de
SORTILEGES & ENCHANTEMENTS.

► MESSAGES : 187
We never wanted all this. (pv) #Dim 24 Oct - 15:29




La mâchoire du chien se referma sur son bras. Il sursauta et eut un petit cri de couleur, alors que son pieds mettait un violent coup à un autre des chiens. Il venait de faire tomber sa baguette. Est-ce qu'il allait crever ici? Dans ce petit chemin pourri? Il sentit une haine incontrôlable et mit son poing dans la tête d'un autre chien, alors que sur sa cuisse, une deuxième gueule se refermait, s'enfonçant profondément jusqu'à l'os, ou quelque chose de dur. Il se sentit tourner de l'œil tout d'un coup. Il n'avait jamais souffert. Pas physiquement. Parfois il avait pris un coup de poing, quand un garçon l'avait confondu avec son demi-frère. Il a une pensée pour lui. Peut être qu'il va mourir, alors il pense aux trois personnes qui comptent le plus dans sa vie : sa mère, son grand-père et son demi-frère. Personne d'autres ne survivra à la tombe. Il est peut être content dans le fond. Il n'aura pas à enterrer sa mère, mais il va la faire pleurer. Il se débat alors, frappe, mais rien n'y fait, impossible d'attraper la baguette qui traîne sur le sol. Il étouffe un râle de colère, quand un sectumsempra taille la chaire d'un des chiens. Il relève la tête, regarde, mais dans l'obscurité de la ruelle, il ne voit rien qu'une silhouette, plutôt petite, et un éclair bleu. De l'autre côté, il sursaute quand un chien se tends et libère ses intestins sur ses genoux. L'odeur est horrible. Il sent son coeur qui accélère, et pendant un moment, il a presque envie de vomir. C'est juste l'odeur. L'odeur de sang frais. Il n'y ait pas habitué. Il est encore sonné. Son premier réflexe, c'est de toucher sa plaie et de bouger la jambe. Il n'est pas mort. Pas encore. Et sa jambe marche. Il est soulagé dans le fond. Quand il relève le nez, il y a des billes sur le sol, mais le sang est encore là. Ses yeux quittent le sol et se pose sur … il écarquille les yeux, surpris. Ezechkiel. Comment...? Il fronce un peu les sourcils. Il ne comprends pas. Pourquoi. Ni même comment en réalité. Son coeur s'accélère. Devant ses yeux, il revoit l'albatros qui faisait le tour du bateau. Un albatros au sol, c'est un clown, pittoresque, il n'arrive pas à marcher. Ezechkiel est comme ça. Il doit être libre, sinon il ne sert à rien. Il risque beaucoup à se montrer. Zachkariel sent ses yeux se mouillés. Il est honoré. C'est puissant, comme sentiment, l'admiration et le respect, mais ceux sont des choses que son frère ne peut pas comprendre. Parce qu'il est sociopathe.

« Je croyais t'avoir dit de ne plus jamais te montrer devant moi. Tu ne comprends donc rien. Regarde toi... »

Et Zachkariel se regarda. Il saigna de la jambe, du bras, et quelques morsures superficielles traînaient ici et là. Il a un petit rire, un peu gêné. Il repense encore. Il est un albatros, immense, aux ailes démesurés. Un albatros royale. Lui, il est une mouette rieuse. Même quand elle pleur, la mouette rit. Même quand elle est en colère et qu'elle crie fort, elle rit. La mouette ne sait que rire. Elle vole au grès du vent. Jamais contre le vent. Elle est tellement petite, la mouette, comparée à l'albatros.

« Je suis désolé, je... Je pensais pas te rencontrer, tu vois. J'habite juste là, alors... Alors je pensais pas te... »

Zachkariel tourne de l'œil. Un peu plus. Sa tête frappe finalement le sol. Il perds du sang. Beaucoup trop de sang, et beaucoup trop vite. Il est déjà en pleine anémie. Ezechkiel le sait. Il regarde ce corps sur le sol. Se demande. Doit-il le laisser là, tourner les talents? Ça pourrait être drôle. Il pourrait se débarrasser de lui comme ça. Mais il sent quelque chose, au plus profond de lui. Cette chose lui donne du mal. Il n'arrive pas à se décider. Ça va l'énerver. Plus que le café.










Marla & Lester Grey

Marla & Lester Grey
SORCIER.

► MESSAGES : 291
We never wanted all this. (pv) #Mar 26 Oct - 10:24


Visiblement tout ça n'avait rien d'un plan. Marla observait la scène et si elle ne connaissait rien du frère d'Ezechkiel, elle connaissait Ezechkiel. Et Zachariel avait ce genre de réaction que le commun des mortels partagent entre eux et qui sont pratiquement universellement lisibles. Elle avança d'un rien, pas inquiète mais attentive. Elle savait que la confrontation ne représentait pas rien pour Ezechkiel quoiqu'il se dominait en apparence. En apparence seulement. Ce soir pas de café.

« Je croyais t'avoir dit de ne plus jamais te montrer devant moi. Tu ne comprends donc rien. Regarde toi... »

Il était tout ce qu'eux deux n'avaient jamais eu. Pour sa part, Marla ne l'enviait pas. Elle ne le détestait pas non plus. Elle avait eu autre chose et quelque part, ça lui convenait très bien maintenant qu'elle était heureuse. Mais pourtant à regarder ce pauvre gosse, roulé sur les pavés la jambe dégoulinante de sang, elle se fit cette curieuse réflexion: il était un peu de ce qu'Ezechkiel et elle voudraient pour leur enfant. Plus tard. En partie seulement parce que chez eux il n'y aurait pas de parent défectueux. Ils seraient là tous les deux, égaux et différents comme toujours. Ca faisait tout de même une bonne raison de ne pas laisser tuer Zachariel Scylence quoique sa réplique fut piètre. Marla sourit en le voyant tourner de l'oeil. Ce n'était qu'un gamin à ses yeux. Il avait peut-être leur âge mais il n'avait pas vécu ce qu'eux avaient vécu. Il pouvait encore se permettre de perdre connaissance devant un danger potentiel et quelque part c'était bien comme ça.

Marla approcha d'Ezechkiel, posant sa main sur son bras doucement, comme elle anticipait.

« Aller viens... aide-moi. »

Marla était souvent d'en l'économie de mot dans ce genre de situation. Quand elle ne se justifiait pas c'était que c'était pour leur bien à tous les deux. Elle prenait ses décision avec la tête toujours froide ou alors elle ne décidait rien du tout. Tôt ou tard, Ezechkiel se rendait toujours compte que c'était l'option la plus profitable pour eux. Comme quand elle avait décidé qu'il y aurait des croissants au petit déjeuner les weekend. Et qu'on ne triait pas la nourriture à table. C'était futile. Des broutilles. Mais ça leur était toujours profitable.
Elle se pencha au dessus de Zachariel puis sortit un petit mouchoir en tissus de sa poche. Il était propre bien sûr. Pratiquement stérile comme tous les objets de leur quotidien. Elle jeta un sort dessus et le mouchoir se mit à grandir, puis elle garrotta la jambe blessée et lança un sortilège de transport sur le frère d'Ezechkiel. Elle n'aurait déjà pas pu le porter dans ses bras avant (elle était trop petite et lui trop grand) mais elle n'aurait pas non plus pris le risque de faire une mauvaise chute alors qu'elle était enceinte. Elle gardait tout de même un ordre de priorité.
Concrètement, Zachariel Scylence ne représentait rien pour elle. Mais il était un début de quelque chose dans l'esprit d'Ezechkiel. Si il tenait tant que ça à le tuer, elle ne l'en empêcherait pas, mais elle n'y croyait pas vraiment dans le fond.

« C'est stérile chez nous et il est inconscient. Il ne saura pas y revenir plus tard si on le l'y invite pas. A moins que tu ne préfères le larguer à Sainte-Mangouste... »

Il allait de soit que Sainte-Mangouste n'était pas une option. D'une parce qu'un germaphobe n'allait pas s'amuser à traîner dans une couveuse à microbe pour le plaisir d'avoir fait une bonne action. De deux parce qu'il ne faisait pas bon traîner leurs jolis minois de fugitifs dans des lieux publics que ce genre. Et sans penser à eux, ils ne prendraient aucun risque pour leur bébé. C'était déjà entendu dès le départ.

« ...ou que tu n'aies une meilleure idée. »










Marla & Lester Grey

Marla & Lester Grey
SORCIER.

► MESSAGES : 291
We never wanted all this. (pv) #Dim 14 Nov - 22:53


« C'est stérile chez nous et il est inconscient. Il ne saura pas y revenir plus tard si on le l'y invite pas. A moins que tu ne préfères le larguer à Sainte-Mangouste...ou que tu n'aies une meilleure idée. »

Il grimaça. Elle n’était pas bête, mais elle en faisait exprès. C’est sûr, elle en faisait exprès. Elle jouait sur ses nerfs, ou quelque chose comme ça. Elle cherchait à jouer à sa bonne conscience? Il détestait quand elle faisait ça. Son pragmatisme, en temps normal, en le dérangeait pas. Pourvu qu’il soit dans ses bons jours. L’ancien serdaigle grinça des dents sans rien ajouter, jeta un regard à ce frère qu’il avait envié puis détesté, quand la première fois il l’avait vu avec leur père, et une femme. Sa mère. Quelque chose de chaleureux pour eux. Une famille qu’il n’avait jamais eut. Il arqua un sourcil.

“ Chez nous, c’est plus sûr. Pas envie d’avoir les aurors au cul. ”

En faite, il n’en avait strictement rien à faire. Les aurors méritaient largement de brûler dans l’esprit du sociopathe, mais c’était surtout que ça lui faisait une bonne excuse à présent. Une sorte d’argument si jamais il avait à s’expliquer, sans devoir paraître être le gentil de l’histoire. Ezechkiel détestait ça. Être le gentil de l’histoire. Il se mit en route sans plus attendre, un brin perplexe et renfrogné. Marla se doutait bien de ce que ça impliquait et de fait, elle ne rajouta rien. Si elle savait par moment pousser Ezechkiel à faire des choix qu’il lui coûtait de faire -pour une raison ou une autre - elle savait aussi le ménager. Elle n’était pas le genre à parler encore et encore, que ce soit pour se justifier ou convaincre. Il ne fallait pas croire, ce n’était pas naturel pour elle d’inviter quelqu’un à mettre un pied chez elle. Elle n’aimait toujours pas les autres. Mais elle n’avait bien moins peur d’eux que du temps où elle avait à les côtoyer tous les jours, contrainte et forcée. Ce n’était pas venu comme ça. C’était grâce à Ezechkiel et à leur curieux choix de vie. Vivre caché, sans presque jamais sortir, c’était ça leur choix. Pour certains ça aurait été un enfer, pour Marla ça avait surtout été... un genre de convalescence. Le monde extérieur l’avait abîmée, sa petite vie tranquille - trop peut-être - l’avait consolidée. On voyait toujours les craquelures sur l’argile mais le vase tenait en un seul morceau. En quelque sorte. Elle trouvait simplement un prétexte à Ezechkiel pour achever de se réparer lui aussi. Il lui suffit de pousser la porte de chez eux, Zachkariel toujours inconscient. Un curieux frisson la fit se redresser. La dernière fois que quelqu’un était entré ici, il était mort de la pire des façons qu’on puisse imaginer (qu’on se rappelle qu’aux yeux de Marla, Ezechkiel n’était pas “quelqu’un”). Elle laissa donc Ezechkiel faire, le suivant du regard avant d’aller chercher tout le nécessaire de désinfectant dans la salle de bain. A l’intérieur il faisait chaud et l’air était... pur... loin du cliché de la haute altitude où en vérité vous vous seriez quand même encrassé les poumons. Un regard à Ezechkiel et elle retira son long manteau noir et son pull. Sa grossesse ne lui aurait pas laissé le loisir de les garder de toute manière, sous peine de crever de chaud littéralement. Sans rien dire, elle approcha, déposant ce dont ils auraient besoin sur la table basse.

Ezechkiel s’était assis sur le canapé. Sans un mot. Zachkariel était allongé dans le sofa, juste en face, et il dormait avec un visage si... non. Il n’était pas serein. Ezechkiel non plus. Qu’est-ce qu’il allait lui dire d’ailleurs? “Rentre chez toi”? Il ne se souvenait plus de rien. Il ne se rappelait pas non plus de la première fois que sa mère avait vu la seconde femme de Clayton Scylence. Il ne savait pas son nom. Il ne savait pas non plus à partir de quand ça avait dérapé entre eux. Ezechkiel ne savait rien de Zachkariel. En retour, Zachkariel ne savait d’Ezechkiel que ce qui se disait dans les journaux. Le sociopathe regarda ce visage, si proche du sien et pourtant si loin. Il avait un visage si fin, un visage si doux comparé aux siens. Etait-ce la douleur qui l’avait rendu comme ça? Une main ouvrit lentement la chemise de Zachkariel, dévoilant son torse. Ezechkiel pinça les lèvres et la referma aussitôt. Il n’y avait rien. Il n’y a aucune marque, aucune cicatrice. Juste le blanc laiteux du corps de l’éphèbe. Il se reposa dans son fauteuil, sans un mot. Zachkariel cligna des yeux. Quelques secondes de silence, puis il ouvrit la bouche. Mais rien ne sortit. Son regard se posa sur Ezechkiel. Il frissonna.

“ Je... ”

“ Chez moi. ” Ezechkiel soupira. “ Marla m’a conseillé de ne pas te laisser crever au milieu d’une ruelle... et comme je l’écoute sagement... ”

Logique implacable. Zachkariel regarda ses pieds, mal à l’aise premièrement, mais surtout, avec une jambe douloureuse. Trop douloureuse. Marla approcha alors, ses yeux verts avada se posant sur le frère d’Ezechkiel comme pour s’assurer qu’il n’allait pas hurler ou prendre ses jambes à son cou. Elle n’avait pas perdu l’habitude de faire peur. Après tout, elle ressemblait toujours autant à sa mère. Sa mère en modèle réduit, plus soignée aussi. Plus belle avait-on dit une fois.

“ Ca va brûler, serre les dents.”

“ Que-?! ” Il se mordit la langue en rattrapant un petit hoquet de douleur.

Elle donna un coup de baguette et les lamelles déchirées du jean de Zachkariel s’écartèrent. Elle lui appliqua cet affreux mélange qu’Ezechkiel adorait préparer avec le venin de petite vouivre d’ordinaire utilisé comme décapant mais qui avait fait plus d’une fois ses preuves chez Ezechkiel et Marla, comme désinfectant et cicatrisant. Elle finirait au dictame pour bien faire une fois que la mixture made in Scylence aurait fait son effet. Elle alla s’assoir sur le bras du fauteuil d’Ezechkiel, détruisant la compresse qu’elle avait utilisé. Pas question de garder des microbes ici. Machinalement, elle gardait Zachkariel à l’oeil, un peu inquiète à l’idée qu’il puisse prêter attention à son ventre déjà rond.

Et Zachkariel ne faisait plus le fier - encore moins que d’habitude d’ailleurs. Il avait mal, et en plus il y avait un truc qui sentait pas vraiment très bon sur sa cuisse. Il ferma les yeux, puis finalement les rouvrit, un peu air inquiet sur le visage. Il ne savait pas s’il devait dire bonjour, ou fuir. Oh, il savait bien qu’Ezechkiel ne l’aimait pas, mais alors... mh... Pourquoi l’avoir garder? Il aurait été plus facile de le laisser dans la ruelle. Il regarda ses pieds, encore moins à l’aise pour le coup.

“ Merci alors... ” Ezechkiel ne répondit pas. Aucunement besoin. “ Je... Je vais devoir partir j’imagine? ”

Marla posa son regard sur Ezechkiel qui posa son regard sur autre chose. A ça non plus, il n’y répondrait pas. Elle eut un sourire à peine perceptible. Ce qui était sûr c’était qu’elle n’allait pas proposer le café. On savait les effets de la caféïne sur Ezechkiel. La brune soupira. Sa position n’était pas non plus la plus facile. Si elle lui laisser prendre la porte, tout ça n’aurait servi à presque rien. Si elle lui disait de rester, il y en avait peut-être un qui n’apprécierait pas. Enfin il fallait trancher, et la meilleure façon qu’elle avait de trancher c’était d’aller faire la cuisine en annonçant:

“ Tu fais comme tu veux.”

On ne pouvait guère demander à Marla d’être plus expressive. Elle n’avait pas non plus dit qu’elle s’en foutait, ce n’était pas le cas d’ailleurs pour une fois. Mais ça passerait sans doute pour ça. Et comme Zachkariel et Ezechkiel se retrouvaient à nouveau tous les deux, il y avait quelque chose d’assez horrible dans leur façon d’être et se de se regarder. Ca se lisait dans leurs regards. Il y a là dix-sept ans de non dit. D’ignorance. Zachkariel adorait son frère. Ezechkiel, lui, l’aborait. Le mieux qui aurait pu se passer, c’est que l’un d’eux tue l’autre. Tout aurait été réglé. Il n’y aurait pas eut ce silence entre eux. Ezechkiel regarda Zachkariel, et ouvrit la bouche, mais fut couper aussitôt.

“ Papa savait que tu allais le tuer. ” Ezechkiel le regarda.

“ Il a pourtant été étonné ce jour-la. ”

“ Il t’a appelé Ezechkiel... ” Zachkariel eut un petit sourire. “ Il parlait souvent de toi. ”

“ Mais il n’est jamais venu me voir. Il m’a laissé tout seul, moi. ” C’était lourd de reproche. Zachkariel releva sur Ezechkiel un regard qui ne comprends pas. “ Toutes ces années où tu l’as eut, moi, j’étais seul. J’ai toujours été tout seul. Ne parle pas de lui comme s’il était quelqu’un de bien. Ne parle pas de moi comme si tu me connaissais. ”

Zachkariel pinça les lèvres, gêné tout d’un coup. Il n’avait pas voulu. Pas vraiment. En faite, tout ça ne le regardait pas vraiment. Il n’était là que par un concours de circonstance. Au mieux, demain, il serait en vie et à Poudlard et devrait expliquer que son demi-frère lui avait sauvé la mise... Enfin, essayer d’expliquer.

“ Qu’est-ce que tu faisais en dehors de Poudlard? ”

Ezechkiel se souvenait très bien de l’attitude protectrice de Rufus sur lui. Il se rappelait toutes ses fois où il n’avait pas pu sortir, et toutes les autres fois où il avait pu sortir accompagné, et ... accompagné. Comme une obligation. Encore que, c’était peut-être lié à sa sociopathie. Sait-on jamais. Zachkariel baissa les yeux, haussant son épaule en basculant la tête du même côté.

“ Bah c’est compliqué... ”

“ J’ai tout mon temps. ”

“ Depuis que ma mère est à la clinique, j’ai le droit de sortir deux fois par semaine pour aller la voir et passer à la maison, parce qu’il faut faire le ménage, et, parce que faut pas que le lait tourne, ou des trucs comme ça, tu vois, donc Madame Grey m’a signé un papier comme quoi... ”

“ A la clinique. ” Le regard d’Ezechkiel se fit plus tranchant. Aiguisé comme un couteau. Aussi suptile qu’un couteau cranté.

“ Elle a alzheimer. ”

Ezechkiel eut un petit sourire en coin. Alzheimer. Folie. Tout ça revenait au même, quelque part, non? La vieille de Zachkariel avait finalement un problème à la cervelle. Bien. Au moins, Dieu n’avait pas été trop vicelard. Ils les mettaient tous deux sur un pieds d’égalité, aussi dégueulasse soit-il. Ezechkiel se leva sans un mot. Zachkariel leva les yeux sur lui, le suivant.

“ J’ai croisé Mascha. ”

Le nom glaça le sang d’Ezechkiel, et son visage se déforma en moue dégoûtée.

“ Elle est enceinte. ”

“ Rien à faire. ”

Zachkariel n’était pas bête. Pas exactement. Son QI équivalait même celui de son frère. Sauf que d’un côté, nous avions la logique avant tout, et de l’autre... La morale. Ezechkiel était redoutable parce qu’il ne craignait rien. Il était de ces sociopathes qui ne se content pas d’obéïr, et qui détestent l’autorité, au point de la braver. Zachkariel n’était pas sociopathe, et était le genre de mec assez bête pour croire les médias et toutes leurs conneries. D’ailleurs, pour preuve de toute sa grande volonté, il s’était levé pour suivre Ezechkiel - comme un mime. Ezechkiel le regarda, réservé, puis détourna le regard.

“ Ton patronus, c’est un albatros, pas vrai? ”

Le regard de Ezechkiel se tourna lentement sur Zachkariel.

“ Quelle question. ”

C’est un sourire lupin qui fendit le visage d’Ezechkiel au même moment qu’il se tournait, quelque chose de chaud à l’intérieur, alors qu’il s’éloignait pour rejoindre la cuisine, abandonnant Zachkariel dans le salon, seul, debout, et devant le canapé. Un peu con. Le sociopathe posa son regard sur Marla alors qu’il se penchait au dessus des gamelles.

“ Il va manger avec nous, et j’irais le ramener à Rufus ensuite. Tu ne viens pas, cela va de soit. ”

Logique. Elle était enceinte. Elle aussi.

“ Je ne comptais plus sortir.”

Dans la bouche de quelqu’un d’autre, ça aurait clairement voulu dire “je fais la gueule” ou quelque chose du genre. En Marla ça voulait simplement dire ce que ça voulait dire. Ils s’étaient déjà mis d’accord là dessus et puis... elle n’était toujours pas fan des sorties. Sortir enceinte alors que sa mère était Merlin savait où c’aurait été le pire calcul à faire pour eux. Donc il n’en était pas question. Elle finit par se tourner vers lui, un sourire posé sur ses lèvres et comme l’air de rien. Mais ça ne voulait pas rien dire. Elle donna un coup de baguette et le couvert alla se dresser de lui même dans le salon. Puis elle fit signe à Ezechkiel. C’était prêt.

“ J’espère que vous avez faim.”

Là par contre, en langage Marla ça voulait dire, si vous n’êtes pas content vous allez manger chez le voisin. Ce qui était impensable n’est-ce pas? Il se retourna et avisa dans le salon, sifflant. Flemme de parler. Zachkariel se déplaça autant qu’il le pouvait, calme. Il arriva dans la cuisine et se posa là où Ezechkiel regardait - comme si ça avait été un ordre déguisé derrière un brin de dédain, peut-être. Ezechkiel regarda la table, sans un mot. Ce qu’il y avait à manger, il n’en avait un peu rien à faire, que ce soit Marla ou le Papa qui l’eût fait, ça ne lui aurait rien fait. Il réfléchissait. Zachkariel, lui, attendait. Il n’avait jamais eut cette fâcheuse habitude qu’ont les gens à se servir. Lui, il avait été élevé à l’ancienne, où c’était la maîtresse de maison qui servait, sinon, c’était un coup de cueillière à bois sur le dos de la main - autant dire que ça faisait mal. Alors il attendait, fixe et immobile. Après tout, sa jambe lui faisait encore mal. Même si il avait voulu, il n’aurait pas pu se lever pour se servir. Le manque de réaction des deux Scylence interpella Marla. Enfin, venant d’Ezechkiel ça n’avait rien de bien surprenant. Elle ne dit rien, prenant leurs assiettes pour les servir. Elle même n’avait guère faim. Sans doute un caprice de femme enceinte, elle y reviendrait plus tard s’il fallait. Elle reprit sa place sans un mot, préférant les laisser parler entre eux s’ils avaient quelque chose à dire devant elle. Cela dit après un long plat de résistance silencieux, elle avisa différemment.

“ Ta jambe te fait mal?”

Zachkariel sursauta et la regarda. Ca aurait pu être n’importe quelle question qu’il aurait réagi de même manière. Ce n’était pas tant Marla qui le dérangeait, mais le fait de manger pour la première fois en face de son frère, et de réfléchir à... à leur père, peut-être.

“ Un peu... A peine. ”

Il eut un petit rire nerveux. Moins il attirait l’attention, mieux c’était. Il avait toujours été comme ça. Un peu effacé, mais toujours présent pour autant, quand son frère n’était pas de ces gens qui portent attention aux autres tout simplement. Marla eut un petit sourire pour elle, elle informulerait une fois qu’il aurait fini de manger. Elle posa la corbeille de fruits sur la table et annonça qu’elle montait. Ses vêtements la gênaient, elle avait toujours trop chaud, elle redescendrait juste pour les voir sortir de table.

Ezechkiel se leva se table, l’air calme, et se dirigea vers la cafetière pour se servir un café. Il en servit deux. Parce qu’il avait déduit tout naturellement que si lui buvait du café, ce qui était sa réplique physique en buvait aussi. Mais alors avec beaucoup plus de sucre, parce qu’il naturellement plus sensible. Zachkariel resta silencieux, regarda par la porte le petit salon. Il n’y avait rien. Aucune photo. Aucun souvenir. Il eut un petit sourire triste, au coin des lèvres.

“ T’as jamais pensé à moi? ” Ezechkiel posa la tasse sur la table, l’air indifférent et froid.

“ J’avais pas le temps. ”

“ Papi dit que tu es extrêmement intelligent. ”

“ C’est le cas de la majorité des sociopathes, y paraît. ”

Ezechkiel prit une gorgée du café chaud et noir. Zachkariel le regardait, l’air un peu absent. Il réfléchissait. A cet homme que Mascha disait être un monstre, et qui n’avait de monstrueux que la froideur. Peut-être que c’était effrayant, quelque part. D’être froid et aussi distant. Zachkariel se gratta la nuque.

“ Elle est enceinte, non? ” Ezechkeil arqua un sourcil. “ Marla. ” Ezechkiel eut un sourire mi-dédaigneux, mi-amusé.

“ Il t’a fallu tout ce temps pour déduire ça? ”

“ Non... mais... ” Zachkariel toussa. “ C’est... ”

“ Moi le père. ”

Coupé court à la discussion. Ca avait toujours été le fort d’Ezechkiel d’anticiper les choses, les discutions, les répliques à la con aussi. Zachkariel n’avança rien de plus. Il aurait pu demandé si Liltih Grey était au courant, mais ce n’était ni ses affaires, ni vraiment le moment. Il regarda ailleurs. Il avait tellement de question, et pourtant, il avait peur. Peur de blesser, d’être trop curieux. Il devait la vie à son frère, il le savait, et c’était un peu bête, non? Après dix-sept ans de non-dit, devoir la vie à quelqu’un qui nous détestait techniquement... Ezechkiel regarda ailleurs, un instant, et souffla :

“ Est-ce qu’il parlait de moi parfois? ”

Zachkariel se tu. Il eut un sourire, amusé, mais triste aussi, en se rappelant toutes les fois où sa mère avait hurlé sur lui, où elle avait pleuré, et avait fini avec trop de maquillage autour de l’oeil le lendemain. Toutes ces fois où l’imagination d’un gamin avait suffit à redorer le blason d’un père qui n’en avait jamais été un.

“ Il disait qu’on se ressemblait. ”

“ Ça lui ressemble bien ” maugréa t-il “ de dire une connerie comme si c’était naturel. Finalement, pour un serdaigle, il avait pas grand chose de QI... ”

Zachkariel eut un petit rire. Ezechkiel arqua un sourcil. Sa remarque n’avait pas été faite pour être drôle, mais visiblement, ça l’amusait. Tant mieux si ça le fait rire, mais lui, il se rappelait le nombre de fois où sa folle de mère avait pu hurlé sur lui en l’appelant par tous les noms. Enfin, surtout Clayton en réalité.

“ Tu sais que Papi s’inquiète pour toi. ”

“ Rufus s’inquiète toujours trop. C’est comme Lilith. C’est des gens anxieux sous leur visage de marbre. Ils font croire qu’ils ne s’inquiètent pas, mais ils s’inquiètent. ” Ezechkiel bailla, un brin agacé. “ Il ferait mieux de s’occuper de lui au lieu de s’inquiéter pour moi. C’est pas moi qui est l’ouverture des portes de l’enfer à gérer et un clan de loup-garou qui traîne dans les rues. ” Zachkariel eut un nouveau rire. “ Y a quoi de drôle? ”

“ Rien. C’est juste que... ” Zachkariel eut un nouveau petit rire. “ C’est tellement... Bizarre. ”

“ Logique. ”

Zachkariel eut un sourire, avalant les dernières gorgées de son café. Ezechkiel regarda l’heure.

“ Je vais te ramener au Ministère. ”

“ Mais... ”

“ Orlov est entré au Ministère, je vois pas pourquoi moi je pourrais pas rentrer. ”

Encore très logique. Zachkariel le regarda, et eut un nouveau petit rire. Tellement bizarre, oui, c’était le mot quand un homme annonçait toutes les choses les plus farfelues en les prenant comme étant la normalité. Leur deux mondes n’étaient visiblement pas les mêmes, mais celui d’Ezechkiel semblait déjà plus amusant que le sien. Le sociopathe se leva et s’étendit, attrapa sa veste et l’enfila. Zachkariel mima le geste. Ezechkiel lui jeta ses gants et son écharpe, qui sentaient à plein nez le désinfectant, et lui montra la porte. Sans un mot pour Marla, les deux frères sortirent de la baraque et descendirent les escaliers. Si Ezechkiel n’était pas très rapide, Zachkariel traînait carrément derrière. Comme un boulet.

Ils marchèrent dans les ruelles, évitant les coins sombres où un limon aurait pu se cacher. Ils avancèrent plutôt bien, malgré le froid et la jambe blessée de Zachkariel, qui souffrait des trous dans son jeans et du froid prenant. Ezechkiel s’arrêta quand ils arrivèrent devant le ministère, et laissa Zachkariel passait devant. Au cas où. Si une poignée d’Auror se présentait, il pourrait toujours prendre le blessé en otage et ressortir. La blague.

Zachkariel entra, boitant un peu, et passa devant la concierge avec un petit sourire. Ezechkiel suvit, une casquette cachant ses yeux, et suivit le jeune homme jusqu’à l’ascenceur magique. Zachkariel ne disait pas un mot, saluant les derniers fonctionnaires qui s’échappaient du boulot harassant des dernières semaines. Ezechkiel appuya lui-même sur le bouton et ils ressortirent au bout étage. Zachkariel, encore une fois, prit les devants et s’avança jusqu’au bureau de Rufus Scylence, un brin angoissé. Il venait justement de croiser un chef d’équipe de la BIM. Il s’arrêta devant la porte et toqua, un sourire un peu pincé. Il y avait plusieurs voix derrière cette porte. Il pria sincèrement pour que ce soit Abaddon et Lilith. Il n’avait pas vraiment envie de se regrouper face à Windel qui le mettait mal à l’aise, avec ce cérémonial autour de sa richesse colossale - lui qui avait vécu au coeur de Londres. Quelqu’un ouvrit la porte, et ce fut les yeux verts émeraude du directeur de serpentard qui l’accueillit.

“ Monsieur Scylence, quelle surprise. ”

Rufus se leva de son bureau. Il y avait deux autres personnes dans le bureau, dont une qui sortit sans faire attention à Zachkariel et Ezechkiel. Ezechkiel qui releva un poil sa casquette.

“ Salut Rufus. ”

Et la porte se referma, dans un clac sonore, et se verrouilla. Visiblement, Rufus Scylence n’avait pas exactement l’air ravi de voir ses deux petits-fils ici. L’un, parce qu’il avait disparu sans un mot, et le second, parce qu’il était recherché et se permettait impunément de venir au Ministère. Rufus se massa la tempe. La dernière affaire du genre avait fini que les aurors avaient abattu la pauvre Phyllis. Abaddon eut un sourire très Hellsing au coin des lèvres, amusé et moqueur quant à la situation. Lilith leva un sourcil sévère, ses yeux bleus de glace s’attardant plus longtemps sur Ezechkiel. Elle s’était toujours imaginée que si un jour elle avait à revoir Ezechkiel Scylence, elle reverrait aussi Marla, sa nièce. Maintenant qu’elle se trouvait devant le fait accompli, elle redoutait qu’il ne soit arrivé quelque chose, mais elle excluait pratiquement d’office que ce soit de la faute de Scylence. Les bras croisés sur sa poitrine, elle ne dit rien du tout, observant. Elle aviserait ensuite. Rufus, lui, n’avait aucune envie d’aviser. Il voulait une explication. Son regard se posa sur la jambe de Zachkariel et il releva les yeux sur Ezechkiel qui affichait son éternel air arrogant et froid. Cet air très typique. Zachkariel avança, avec un petit sourire mal à l’aise.

“ Ecoutes Papi, j’sais que j’aurais pas du sortir tout seul, mais comme t’étais tellement occupé, j’me suis dis que passer rapidement à la maison serait pas une erreur. Juste pour vérifier que tout soit bien propre. Et quand j’suis sortit, bah, j’me suis retrouvé face à des chiens, tu vois. Mais pas des chiens chiens.”

“ Hellhounds ” souffla Ezechkiel, un poil ennuyé du discours.

“ Voilà. Et, bon, j’ai été un peu nul, et si Marla et Ezechkiel avaient pas été là, j’aurais été bouffé par les cabots, et... j’imagine que je leur dois la vie. ”

Ezechkiel avait toujours un petit sourire. Pas vraiment le genre arrogant qui signifie clairement “agenouille toi devant ma puissance”, mais pas le genre qui passe inaperçu. Abaddon, toujours très en retrait, eut un petit rire étouffé. Il imaginait un peu la scène, et ça avait tout d’une scène comique. Rufus, derrière son grand bureau, eut un “humpfr” mitigé. Son regard était cependant sévère.

“ Et vous êtes venus pour me raconter cette histoire? ”

“ J’suis juste venu pour le ramener, et éviter de l’avoir sauver pour des prunes. ”

“ Et Marla n’est pas venue ramasser les fruits de sa gloire? ”

“ Elle évite de sortir. Déjà que c’est compliqué de lui faire comprendre que les magazines disent que de la merde et qu’elle risque pas de faire une fausse-couche maintenant... ” avait soufflé Ezechkiel, d’un air totalement détaché.

A ces quelques mots, lâchés sur le ton le plus anodin du monde, Lilith Grey faillit littéralement s’étouffer.

“ Une fausse-couche?”, reprit-elle sur le ton le plus menaçant qu’elle avait.

On y entendait déjà “tu as intérêt de me dire que tu t’es trompé de mot Ezechkiel Scylence ou ça va mal aller”. Mais elle attendait plus ample explication avant de le tuer. De même que Rufus le fixait, abasourdi. Abaddon riait toujours silencieusement, amusé par tout cela. Un simulacre de feuilleton, peut-être. Zachkariel eut un petit rire nerveux, qui signifiait “faîtes attention, j’suis au milieu, et j’peux pas trop bouger si vous voulez vous bastonner”, mais il passa inaperçu. Ezechkiel garda son air nonchalant et souriant.

“ A cinq mois, faire une fausse-couche, c’est quand même très rare, non? ” Un instant, on aurait pu se demander si il ne cherchait pas la mort, ou la merde.

“ J’ose espérer que ce n’est pas arrivé par accident Ezechkiel Scylence.”

“ Loin de là. ” Il eut un regard un peu dépité. “ Il a fallu débattre pour lui faire comprendre qu’elle risquait pas de mettre au monde un monstre entre le sociopathe et Cassandre Grey. ”

Lilith eut un long soupir blasé. Elle était tout de même surprise que le désir d’enfant vienne d’Ezechkiel quoiqu’à la vérité, elle n’avait pas posé la question mais au vue de la conversation cela tombait sous le sens. Rufus avait l’air de syncoper derrière son bureau, pâle comme un mort.

“ Et je suppose que vous n’avez vu aucun médecin.”, on sentait la colère toute maternelle sous-jacente. Il lui déplaisait que sa nièce prenne ce genre de risques, “Les fausses-couches ont beau être rare à cinq mois, elles le sont d’autant moins que la mère est jeune et vu le gabarit de Marla, tu aurais de bonne raison de te faire du soucis pour l’accouchement.” Il était bien connu dans la famille que les femmes ne faisaient pas de fausse-couche mais avaient des délivrances difficiles, ce qui expliquait en partie que les femmes Grey n’étaient pas connu pour être des mères débordantes d’affection, quoi que Lilith faisait exception à la règle.

Ezechkiel regarda Lilith, et c’était peut-être la première fois qu’il affichait une certaine colère retenue. Pas vraiment une colère, bien sûr, ou alors une colère dissimulée derrière un certain dédain. Il avait l’impression de devoir rejouer la scène qu’il avait eut avec Marla une seconde fois, à la différence près qu’il n’allait pas coucher avec Lilith Grey juste après. C’était important, comme précision.

“ On voit un docteur, régulièrement. On est pas c... ”

“ Ah, ah. ” Rufus passa sa main sur sa tempe, suant. “ Pendant un moment, j’ai cru que cette scène c’était passée pour de vrai... ” Ezechkiel et Zachkariel haussèrent un sourcil. “ ... non. Mais... c’est pour de vrai? ”

Zachkariel eut un petit rire, de plus en plus mal à l’aise dans cette pièce.

“ Non mais... ” Rufus suait plus à ce moment que la fois où il s’était retrouvé devant Wolfgang et ses trois centaines de loup. “ ... Je suis maudis. C’est définitif. ”

“ Ah non, ça, c’est moi. ” souffla Abaddon dans un petit rire.

“ Enfin. Tout ça pour dire qu’il faut pas le laisser traîner tout seul dehors. Il se perds facilement et risque de se faire bouffer ”, dit Ezechkiel en regardant Zachkariel sur le moment.

Rufus se massa les tempes, réfléchissant. Il avait besoin de réfléchir. Sincèrement.

“ Donc, si je résume. Toi ” il pointa Zachkariel “ tu es sortit sans mon accord, tu t’es fait attaqué par des hellhounds, et tu as été sauvé par Marla et Ezechkiel. Marla est enceinte d’Ezechkiel depuis cinq mois. Ezechkiel... ” Rufus souffla “ Vous habitez où? ”

“ Un petit appartement dans Londres. ”

Rufus le regarda, et se tu. Qu’est-ce qu’il aurait pu rajouté à ça? C’est bien mon petit fils? Alors que dans tout Poudlard on se demandait encore qui était le père des enfants de Mascha selon Abaddon? Mais... Mais ce n’était pas l’Enfer qui rendait le monde fou. C’est le monde qui finirait par faire tourner fou l’enfer! Il se massa à nouveau les tempes.

“ Vous, vous vous asseyez. Maintenant. ”

Zachkariel se posa, docile, mais Ezechkiel resta un instant debout. Il posa ses yeux sur Lilith et Abaddon. C’est drôle ce qu’ils avaient le visage de deux chiens de garde autour de Rufus. Comme deux statues. Deux sphinx peut-être.

“ J’ai entendu. ” siffla Abaddon.

Ezechkiel se posa dans sa chaise, avec un petit sourire en coin. Ca, ça lui avait presque manqué. Il croisa les jambes, avec cet air désinvolte. C’était sûr, il avait gagné en calme et en assurance. Il avait un visage plus mature, aussi. Un regard plus fendant encore. Il était beau, Ezechkiel, avec un peu plus de kilos que lorsqu’il était partit, et un habit bien propre et bien repassé. A côté, Zachkariel avait le visage d’un enfant encore bien innocent. C’était normale : il n’avait pas versé le sang.

“ D’un côté, j’ai ma raison qui me dit que je ne devrais pas te laisser repartir... Mais en même temps... ” Rufus soupira. “ La fuite de Marla, le meurtre de Snow, de tes parents... Comment veux-tu que je l’explique Ezechkiel? ”

“ Je ne demande rien. Ma vie me convient. ”

“ Mais ce n’est pas une vie. Quand tu auras un enfant, et que tu ne pourras pas sortir, par la peur qu’un auror ne s’en prenne à lui. Tu y as pensé? Marla et toi, vous êtes capables de vous défendre, mais avec un enfant, c’est différent. ” Rufus grimaça. “ Vous êtes jeunes encore, et vous êtes déjà fugitifs. Vraiment, tu n’y as pas pensé. ”

“ J’ai fait ce que j’aurais du faire depuis longtemps. ” dit Ezechkiel, l’air impassible. “ On est heureux. C’est tout ce qui compte. Même si cela ne veut dire qu’on ne sortira que rarement de notre appartement, que jamais notre enfant ne verra d’autres enfants. A quoi ça sert après tout? ”

“ Un équilibre. Ce que tu n’as jamais eut. ” Le poignard fut lancé. Ezechkiel se renfrogna, mauvais, mais il ne pouvait pas dire le contraire. Il le savait. Et il attendait déjà le second poignard : “ C’est ça que tu veux pour ton enfant? Qu’un jour les aurors viennent, et qu’il finisse en famille d’accueil? Tu sais ce que c’est. C’est ridicule. ”

Ezechkiel serra les dents. Qu’est-ce qu’il pouvait dire? Que jamais les aurors ne les attraperaient? Oui. Peut-être. Mais rien n’était jamais sûr. Un coup de malchance. Le mauvais jour. Il n’avait pas le droit d’être cruel avec ce qui serait le fruit de leur union. Ils se l’étaient dit avec Marla : cet enfant serait comme tous les autres, il serait élevé dans l’amour, il serait bien éduqué. Au fond, il n’était qu’un enfant. Il n’avait pas réfléchi à tout, ou alors peut-être avait-il pris le problème trop à la légère. Si il avait su qu’en venant ici il aurait droit à une dispute de ce genre, il ne serait jamais venu et aurait laissé crever Zachkariel. Et c’était bien la preuve que cette discussion servait à quelque chose. Qu’elle avait un sens, et les ferait avancer.

“ Laisse moi t’aider cette fois. Et aide moi en retour. ”

“ Et de quelle façon? En me laissant attraper et m’envoyer dans une seconde Azkaban? Merci bien, mais c’est non. J’suis allergique aux détraqueurs. ” siffla Ezechkiel.

Lilith Grey tiqua à cet instant. Si elle regardait le status de fugitifs de Marla et Ezechkiel d’un oeil plus attendri qu’autre chose, étant elle même passée par là, elle ne voyait pas d’un bon oeil qu’ils puissent finir sous le baiser d’un détraqueur bien que cela restait la plus probable des issus.

“ Je ne vais pas t’envoyer à la mort ” gronda Rufus “ mais... ”

Rufus regarda Abaddon qui gardait son sérieux, lisant les pensées du directeur parce qu’il le voulait bien et acquiesça en silence. Il reprit finalement, perplexe.

“ La politique n’est qu’affaire de corruption. Je peux changer vos dossiers. ” Ezechkiel et Lilith arquèrent un sourcil. Rufus, en ripou? C’est drôle, ça manquait de crédibilité. “ Vous ne pourrez pas échapper à la justice, sauf si l’on part du principe que les meurtres n’ont pas été commis par vous. Vous passerez tous les deux devant des psychiatres, et... pour le dossier de Marla, nous ferons en sorte d’aider la défense. ” Rufus passa sa main dans ses cheveux.

“Un procès équitable suffira, les faits sont ridicules...”, commenta Lilith.

“ Mais nous savons tous que les procès équitables n’ont plus lieu depuis la débandade de Décembre. Les choses étaient tendues déjà en Octobre, mais depuis que les sorciers savent qu’ils ne peuvent rien contre l’Enfer, nous savons tous ce qui en est... ” Rufus avait beau être le Ministre de la Magie, il était bien conscient que la misère entraîne la violence, et au delà de cela, l’injustice.

“ Chaque problème en son temps en effet... faisons à votre manière.”

Rufus hocha la tête, et regarda Ezechkiel qui semblait perplexe.

“ Vous comptez me décharger des meurtres de Snow et de mes parents...? ”

“ Nous pouvons tout faire. ” souria Abaddon, qui n’avait pratiquement pas parler. “ Te faire passer pour un ange est la plus petite des choses qui soit. ”

“ Le pouvoir. Quelle chose étrange. ” conclua Rufus, en repoussant ses documents. “ Il faudra contacter Yon Winchester, et lui faire passer les papiers. Je veux un coupable pour demain. Mettons le meurtre de Snow par un aliéné inconnu et que l’on ne trouvera jamais. Pour... Clayton. Disons que les affiliations de mon fils aux mages noires ont réglé leur deux comptes. ”

“ Mage noire? ” Ezechkiel haussa un sourcil.

“ Je t’expliquerais... ” murmura Zachkariel.

Rufus secoua sa main et Abaddon sortit du bureau, pour rédiger un rapport dès ce soir. Le Ministre de la Magie regarda autour de lui, posa son regard sur Lilith, puis regarda à nouveau son sociopathe de petit-fils.

“ Toi et Marla, vous ne pourrez pas retourner à Poudlard, cela va de soit. Vous passerez vos ASPICS en dehors de l’établissement, mais je veux que vous ayez au moins ce diplôme. ” Rufus sortit deux lettres de son bureau, les posa devant lui. “ Je ne veux pas non plus que vous habitiez trop loin de Londres. Dès demain, vous pourrez montrer votre tête sans risquer d’être embarquer... Demain soir, je veux te voir à la maison pour dîner. ” Ce n’était pas un conseil. C’était un ordre. “ Il faudra qu’on parle de ces six mois. ”

Ezechkiel n’était pas véritablement enthousiaste, mais il n’avait pas le choix, n’est-ce pas? Au vu du regard tueur de Rufus... non. Pas le choix. Il se redressa sur sa chaise, regarda Zachkariel, puis finalement se leva de sa chaise.

“ Et cette affiche sur ma tête... ”

“ Elle disparaitra. ”

“ Celle de Marla aussi. ”

“ Bien évidemment. ”

Rufus hocha la tête, comme si c’était évident. Sans doute que ça l’était, mais c’était un détail important aux yeux du jeune Scylence.

“ Je vais retourner chez moi, vu que nous n’avons plus rien à nous dire. ”

Rufus hocha à nouveau la tête.

“ A demain, Ezechkiel. ”

Le sociopathe agita la main, dans un geste un peu nerveux, et sortit de la pièce, réajustant sur son front sa casquette. Il pourrait facilement passer pour Zachkariel. C’était peut-être ça qui l’avait sauver jusqu’à maintenant. A la sortie, il transplana. Dans le bureau, Zachkariel se leva et sortit également, pour retourner dans l’armoire qui donnait un accès directe à sa chambre.

Il ne resta dans le petit bureau confortable que Lilith et Rufus. Le vieil homme passa sa main sur sa joue jusqu’à son menton, un peu embêté, un peu confus aussi. C’était beaucoup de chose à assimiler pour ce soir, lui qui aurait cru que jamais Ezechkiel n’aurait ce genre de sentiment. Il avait vite abandonner. Il s’était dit qu’avec Marla, ce n’était qu’une question de.. comment dit-on? De sentiment platonique.

“ Si on m’avait dit que je vivrais assez vieux pour le voir père... ” articula t-il difficilement.

Lilith eut un demi-sourire, comme presque rien ne pouvait plus la surprendre après ça. Elle s’abstint de dire qu’il ne fallait jurer de rien, toujours peu rassurée quand à la grossesse de sa nièce. Pourtant si elle avait pu la voir, lovée sur le canapé confortable de l’appartement qu’elle partageait avec le petit-fils de Rufus... Marla qui buvait un chocolat bien chaud en attendant Ezechkiel. Elle luttait pour ne pas s’endormir, un brin inquiète elle aussi, comme chaque fois qu’il sortait.

Rufus soupira. Il faudrait qu’il s’y habitue... C’est tout.










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