AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
Le Deal du moment : -19%
PC portable MSI Gaming Pulse 16” -Ultra7 155H ...
Voir le deal
1299 €

Partagez | 
 

 Newborn. (pv)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
PROFIL & INFORMATIONS









Keith Whiteley

Keith Whiteley
SORCIER.► décédé.

► MESSAGES : 236
Newborn. (pv) #Mar 28 Déc - 23:48


C'était la première fois que Keith pouvait ramener ses fils à la maison. Il n'avait pas forcé Mascha, il avait simplement attendu qu'elle les lui laisse. Il était visiblement hors de question pour elle de venir, à cause de Matthias si il avait bien compris, et bien que la raison de cette inimitié lui échappait totalement, il n'avait pas insister. Il était retourné voir cette étrange fille et ces deux gamins chaque jour. Il y passait du temps, parce que c'était important pour lui. C'était comme une chance qu'on lui donnait de construire quelque chose depuis le début sans avoir rien manqué. Sans craindre le moindre regard désapprobateur de ses enfants. Sans craindre un mot qui blesse sans l'avoir voulu. Il avait toujours ce sourire radieux quand il tenait ses deux petits garçons dans ces bras. C'était plutôt laborieux mais petit à petit, il prenait les geste d'un bon père.
En sortant de St Mangouste, les deux bébés enveloppés dans une couverture bien chaude, endormis contre leur père. Une ou deux filles se retournèrent sur lui, parce qu'elles trouvaient ça mignon, un garçon avec deux bébés. Mais il ne s'arrêta pas et traça tout droit vers l'appartement qu'il partageait avec Matthias.

Il avait fallu un long moment pour qu'il arrive à se sentir chez lui ici. Ce n'était que l'endroit ne lui plaisait pas, mais c'était... comme une espèce de tension permanente. Peut-être que ça ne venait que de lui. Peut-être que c'était Matthias. Il avait toujours peur de faire quelque chose de travers, et sans doute que du coup, il ne faisait que ça, des trucs de travers. Les résultats des ASPICs étaient arrivés et ça ne voulait rien dire pour lui. Il s'en foutait. Lui ce qui l'intéressait c'était l'enfer, ses enfants, cette fille et lui, Matthias. Ils semblaient être le point névralgique de ce que lui, avait été, avant. Mais avant, ça n'existait que pour les autres n'est-ce pas?

Il s'arrêta devant la porte, sans aucune main libre...

" Euuh... Matthias?"

C'est là qu'il fallait espérer que Matthias n'était pas sorti juste à ce moment là.









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Newborn. (pv) #Mer 29 Déc - 2:56



Matthias passa dans la rue, le regard fixe. Il avait compris avec le temps qu’un simple regard déclenchait des guerres, et pouvait bien le pousser à la mort un jour ou l’autre. Surtout avec sa gueule de défoncé blond aux yeux verts et les gens qui pouvaient traîner dans le quartier. C’est l’air las mais décidé que Matthias fit le chemin jusqu’à chez lui. C’est à dire l’endroit qu’il côtoyait de moins en moins, par pur dégoût. Ne pas y aller était une délivrance pour lui. Parce que si Keith n’y était pas, c’était qu’il était avec les enfants, et par conséquence avec Mascha. Cette sorcière avait gagné. Elle avait réussi dans un coup d’éclat à se l’accaparer tous les jours, et ça, sincèrement, Matthias ne voulait pas le voir. Pour l’été, il avait trouvé un troisième petit boulot mal payé dans le coin, et il s’était mis à travailler avec les enfants du coin sur la Bible. C’était un truc assez indépendant, puisqu’il n’avait plus le droit d’entrer dans une église. Il s’était juste tourné sur la lecture de la Bible dans les hôpitaux, pas parce qu’il pensait que ça allait aider à quelque chose (Mika’il lui avait clairement dit qu’on est jamais sauvé par une prière mais parce qu’on se donne la peine d’être sauvé), mais parce qu’il voulait donné espoir aux gens quand lui n’avait plus rien. Il avait perdu cette dernière flamme qui s’était allumé sur ses lèvres, le soir où Keith l’avait embrassé. Par colère, c’était vrai, mais il l’avait embrassé, et lui, ça lui suffisait. Enfin, ça lui suffisait. Ça lui avait surtout donné de faux espoirs. Et depuis la naissance des jumeaux, il n’avait pas été question de faire un pas en avant... En faite, depuis Marie. Matthias commençait même à douter du bien fondé de cette relation. Il doutait plus encore de la fin de cette histoire. Il savait le coeur des hommes faibles, et le sien encore plus aux secrets d’une chose qu’on lui avait toujours caché. L’amour, un monstre tapis qui lui avait emporté le coeur, l’organe le plus sensible, celui qu’on avait le plus préservé chez les jeunes hommes du Vatican. Peut-être trop, comme Matthias se retrouvait dépourvu. Il accéléra à l'embouchure, mais quelqu’un lui coupa la route. Il s’arrêta, la laissa passer en ronchonnant un peu. Il n’aimait pas être seul et s’arrêtait dans cette rue, parce qu’elle était dangereuse - il pouvait le sentir. Parce qu’elle était dangereuse pour un raccourci.

“Hey, ça serait pas notre pédale nationale?”

Matthias se retourna lentement sur trois hommes qu’il connaissait pour les avoir vu et parlé régulièrement. Trois skinheads, le crâne rasé, des crois sur le front et sur la nuque. Il ne les aimait pas. Par nature, il savait que ces trois hommes étaient dangereux. C’était le sixième sens inné à chaque homme : celui de se sentir menacer, ou pas. Il recula d’un pas. La légende voulait que Matthias soit gay dans le quartier, parce qu’il habitait avec un autre garçon, qu’il y avait des allers retours d’eux deux, et qu’ils se cachaient un peu. Quoi de plus naturel pour deux sorciers dans un quartier moldu? Matthias arqua un sourcil, se sentant aussitôt encerclé. Les trois hommes formaient un arc de cercle, rodés à ce genre de tactique. A trois contre un, il n’avait aucune possibilité de s’échapper. Il fronça les sourcils, serrant les poings.

“Bah c’est quoi cette tête? Tu t’es fâché avec ton copain? T’entends ça, Drey, il s’est fâché avec son petit copain. On peut te consoler tu sais...” Matthias eut une moue dégoûtée en les voyant s’approcher et recula d’un pas, par instinct. “C’est quoi c’te gueule? On te propose notre aide, et toi, tu veux pas? Mal élevé. Ils t’ont appris quoi tes parents?”

Matthias se rembrunit, et quand il allait pour répondre, un des trois hommes - celui le plus à droite qu’il n’avait pas vu disparaître de son champ de vision - le poussa sur le sol, à genoux. Quand il releva la tête, les trois hommes étaient autour de lui, proches, mais pas assez encore. Pas assez pour quoi au faite? Matthias se releva mais une barre de fer frappa aussitôt l’arrière de sa jambe, il vacilla et ses genoux s’éclatèrent sur le sol. Il se releva aussitôt, mais cette fois-ci fut plus agressif et en jeta un au sol. Il alla pour frapper un second quand le troisième le cogna et il vacilla à nouveau. Il n’eut pas finit de bouger que deux des trois le tenaient contre le mur et que le troisième lui faisait comprendre l'obéissance. Il cracha une gerbe de sang malgré lui et tourna de l’oeil quand Sara passa - une fille du “secours catholique” qu’il avait déjà croisé. Elle hurla et les trois garçons, sachant qu’elle allait rameuté d’autres hommes, laissèrent Matthias glissait le long du mur pour fuir dans le dédale. Matthias releva le nez. Au moins, son visage n’avait rien. Il regarda la jeune fille s’approchait, inquiète.

“Ooh! Matthias! Ca va aller?” Le blond se releva, se tenant le ventre.
“Ouais, ouais, merci.” Il eut un petit rire. “Plus de peur que de mal. Ça va.”

Ils parlèrent quelques minutes, de l’agression, de combien ce n’était pas normal, puis Sara fut rejoint par son petit-ami inquiet de ne pas la revoir venir, et partit. Matthias reprit sa route sans un mot, mais blessé. Pas physiquement - la douleur physique n’était plus rien pour lui - mais blessé. Pourquoi le bonheur était toujours chez les autres? Pourquoi il ne pouvait pas juste mordre dans la pomme un peu? Juste croquer une fois? C’est en essuyant sa bouche qu’il rejoignit l’intérieur chaud de l’appartement. C’était pour Keith qu’il avait fait ses efforts quand il avait été aveugle, et aujourd’hui quoi? Keith n’était même plus là. Il désertait. A cette idée, Matthias hésita entre pleurer et éclater un meuble, mais ne fit rien. Il fuma une cigarette, se doucha et ramassa la vaiselle qui traînait sur l’évier dans un silence presque morbide. Il alluma la télé, mais ne mit pas de son, se posant dans le canapé, regardant le dernier zapping sortit. La guerre. Encore la guerre. Il fronça les sourcils. Sa vie était un champ de bataille constant. Ici il perdait, ici il gagnait, et le tout stagnait. Il avait essayé de se faire une place sur un champ qui n’était pas sien, qu’il ne connaissait pas, dont il ignorait jusqu’à la saveur, et maintenant qu’il en voyait les fioritures et la richesse, on lui interdisait l’accès. Ca avait été trop beau. Ca avait été un sentiment trop pur, trop bon. Ca avait été trompeur, et maintenant, il était seul. Il pouvait se plaindre au premier passant, ou alors se trouvait un autre garçon. Il pouvait. Mais il ne le faisait pas, parce qu’il avait encore quelque part l’infime espoir qu’un jour Keith tourne les yeux vers lui et lui dise “si! je t’aime! je t’ai aimé et je t’aime encore!”. De tous les sentiments qui existent, l’espoir devait être un crève coeur horrible. Plus encore que l’amour. Un bruit prêt de la porte lui fit lever le nez. Quelqu’un? A cette heure?

"Euuh... Matthias?"

Aussitôt Matthias tira la gueule. C’était tout un tas de détails qui faisait que ce nouveau Keith n’était pas le sien. Il n’était pas, ou plus, le Keith qu’il avait aimé à en pleurer en silence dans son lit. Matthias? Non. L’ancien Keith aurait dit Matthi’, il l’aurait dit enchanté, joyeux. Il l’aurait dit d’une façon unique qui vous signale que, bordel, vous comptez. La pire chose quis oit arrivé était sans doute le fameux “je ne sais pas qui tu es”. Après avoir grandi et lui avoir avoué la chose la plus horrible et la plus honteuse, Keith ne se souvenait pas. Il empiétait librement et brisait son coeur, et il l’ignorait. Matthias se leva, soupirant puis reprit son éternel sourire calme et joyeux. Faire bonne figure, ne pas paraître triste ou peiné. Mentir. Il avait vite appris depuis. Il était un vrai Serpentard, aussi menteur que manipulateur. Il se cachait, pour mieux souffrir dans le noir de sa chambre. C’était la seule chose qu’il lui restait. Les souvenirs.

“Ouais, j’arrive.”

Il remit en place le canapé et zappa de chaîne sur la une, se dépêchant d’ouvrir la porte. Sursaut cependant. Deux petites choses accompagnaient les bras de Keith, ce quie xpliquait qu’il n’était tout simplement pas entré. Matthias le laissa passer, un peu livide sur les bords, mais il récupéra vita sa substance et reprit un sourire fin. Ses enfants, à la maison. Ca l’emmerdait profondément. Pas juste un peu, comme ça. Non, sincèrement. Il aurait pu se mettre à hurler sur le moment, mais il garda tout. Respirer, paraître bien, sourire. Il referma la porte derrière lui, tout sourire encore, son regard évitant pourtant les enfants. Ce n’était pas eux la cause de la gêne, c’était que là encore, Mascha gagnait du terrain. Là elle le laissait prendre les enfants, et puis plus tard quoi? Elle viendrait ici, mangeait une fois, deux fois. Puis elle passerait des journées ici, pour les enfants, pour leur équilibre. Et ça finirait qu’un jour il les surprendrait à s’embrasser, se douterait qu’ils couchent à nouveau ensemble, et, magnifique! Un jour on lui dira “écoutes, j’y pense depuis longtemps... mais Mascha et moi on veut construire quelque chose de solide, et on a besoin d’espace, et...” t’es de trop. Il eut un sourire, regardant toujours Keith, calme.

“Ca a été ta journée? Tu veux un truc?”

Serviable au possible. Au moins, si il se faisait jeter, on pourrait pas dire qu’il aurait été chiant.











Keith Whiteley

Keith Whiteley
SORCIER.► décédé.

► MESSAGES : 236
Newborn. (pv) #Mer 29 Déc - 12:16


Il était évident, même pour quelqu'un qui ne le connaissait (comme Keith par exemple), que Matthias tirait une drôle de gueule. Ce n'était pas tant que ça changeait de d'habitude. Somme toute Matthias n'était pas le genre encombrant comme colocataire, il était même plutôt... fantomatique. Keith se disait que c'était un drôle de comportement pour un meilleur ami mais soit, il avait pour sa part manqué suffisamment d'épisodes pour ne pas pouvoir identifier la source du problème. Parfois il lui semblait que c'était tout simplement lui. D'autres fois... il ne savait pas. Voilà tout. Noah se blottit contre son père et la porte s'ouvrit. Keith ne put s'empêcher de remarquer un genre de sursaut retenu chez le blondinet. Il fronça légèrement les sourcils comme il l'avait toujours fait quand quelque chose le faisait tiquer mais pour toute réponse, un sourire. Est-ce qu'il devait croire à ça?
Dans ce genre de moment la question qui lui brûlait les lèvres refaisait surface. Pourquoi n'avoir rien dit de Mascha? Ca semblait pourtant une pièce importante du puzzle, quoique pour lui ça avait été la plus bizarre, et la plus... difficile à remettre dans le jeu. Commencer par la fin, ça avait toujours quelque chose de dérangeant. Il avait décidé de ne pas jouer le jeu. Keith ferait un très bon père, et c'était bien le seul rôle dans lequel il n'échouait pas, dans lequel il était à l'aise. Avec Mascha... et même avec Matthias, ça restait plus que compliqué.

“Ca a été ta journée? Tu veux un truc?”
" Ca a été bizarre. Enfin comme toujours. J'espère que ça te dérange pas que je les ramène ici. Je veux pas ... envahir."

C'est juste que ce sont mes fils. C'était peut-être ce qu'il aurait dû dire. Il avait l'impression de nager dans une mer de questions et d'hésitations. Il n'y avait pas de réponse pourtant parfois, il cherchait. Il cherchait obstinément. Keith jeta un oeil à sa montre pour l'heure du biberon. Les infirmières lui avaient expliqué vite fait comment s'y prendre, il s'en sortirait. Pour l'heure, il alla coucher les deux petits dans son lit, entre les coussins. Et Noah bâillait justement à s'en décrocher la mâchoire. Keith sourit et resta une seconde pour être sûr que tout allait bien. C'était drôle à quel point les gamins pouvaient être différents l'un de l'autre. A y regarder comme ça, on aurait dit que Nemaniah avait pris tout le rond des bébés, et que Noah, sans doute plus distrait avait grandi grandi grandi en se disant qu'un jour s'il continuait il pourrait avoir la tête dans les nuages. Vraiment surprenant pour des jumeaux mais au moins, on avait pas de mal à les différencier. Keith ferma la porte et rejoignit Matthias.

" Tu as mangé?"

A sa façon, c'était comme ça qu'il s'intéressait à Matthias. Il ne savait pas clairement la limite entre le moment où il était trop sur son dos, où il le faisait carrément chier, et le moment où il était simplement... quoi? Prévenant? Oui c'était ça. Une espèce de seconde nature chez lui qui semblait devoir ressurgir qu'importe les amnésies et les épreuves.
Ses yeux verts suivaient l'autre garçon du regard. Son sourire, son air peut-être trop quelque chose. C'était évident, tout clochait. Et l'élément perturbateur c'était lui: Keith. Du moins, il l'entendait comme ça. Quoi d'autre sinon? Keith s'éclaircit la voix. Il fallait qu'il le dise. Ca faisait quoi? Un mois que ça durait?

" Je... écoutes je suis pas stupide. Y a quelque chose qui fonctionne pas et je pense que ça vient de moi. Tu peux me le dire, je me vexerai pas..."

Il y avait déjà penser. Prendre un appartement et laisser Matthias vivre sa vie tranquillement, sans boulet attaché à sa cheville. Il pouvait comprendre. Keith était pourtant particulièrement autonome même sans plus se rappeler de rien. Il était du genre à ne demander que très peu de chose. Est-ce que je connais cette fille? Pourquoi elle me regarde comme ça? Et lui, Nicolas c'est ça? Pourquoi est-ce qu'il a l'air de se liquéfier quand je passe devant lui? Pour lui ça n'était pas grand chose. Si on lui avait poser ce genre de questions, il aurait simplement répondu sans que ça n'entame en rien son humeur. Mais peut-être qu'à la longue, c'était tout simplement lourd. Alors il avait arrêté de poser toutes ces questions et finalement, ça n'apportait pas grande amélioration.

Il ne lâchait pas Matthias des yeux. Il observait, sans presser mais sans rien perdre non plus.









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Newborn. (pv) #Mer 29 Déc - 17:21




Il n’y avait pas un cantique, une histoire, un roman qui ne parle d’une histoire pareille. D’un homme pieux qui en aimât un autre, très pieux aussi, d’un homme à la foi inébranlable, et qui chaque jour se brûle un peu plus les ailes. Qui chute. Petit à petit. Il sent ses ailes qui le quittent. Il sait que ça ne durera pas éternellement. A un moment, il faudra que ça change. Que ça change, et vite. Il ferme les yeux, sourire en coin. Il se prépare à ce jour tous les jours que Dieu fait. Il se prépare sans colère, sans haine. Il se dit qu’un jour, ça cessera, et ce jour là, il doit être prêt.

“Ça a été ta journée? Tu veux un truc?”
" Ça a été bizarre. Enfin comme toujours. J'espère que ça te dérange pas que je les ramène ici. Je veux pas ... envahir."
“J’ai...” Il a un sourire un peu pauvre sur le moment. Il ne comprends pas. Il ne se rappelle pas. “J’ai déjà dit que ça me dérangé pas, dans le passé. J’ai même dis que ça me vexerait que tu penses ça.”

Il tourna le dos, toujours serein, et alla dans le salon en abandonnant Keith et ses fils. Il n’avait jamais été question pour lui d’intervenir dans leur éducation, ou même seulement dans leur existence. Sa seule présence dérangerait plus tard, il le savait, mais il n’en faisait rien. Il zappa de chaîne, sur une chaîne plus légère. Des gags passaient en permanence, mais il ne mettrait pas le son. D’une parce qu’il n’aimait pas ça, il préférait de loin le silence, même durant les films. De deux parce qu’il y avait deux petits anges qui dormaient au fond du couloir. Il n’était pas bête, il n’aurait pas fait de bruit, même s’il l’avait voulu il avait grandi dans le silence des pierres, et c’était une répercussion de tous les jours. Il aimait le silence. Il aimait baigner, fermer les yeux et ne plus existait. La méditation se rapprochait des prières. Parfois il se posait sur une chaise, fermait les yeux et attendait, juste comme ça. Parce qu’il aimait cette sensation de vide plus que tout au monde, et qu’il aurait tout donné pour ne penser à rien une éternité.

" Tu as mangé?"

Matthias se retourna lentement vers Keith, le regardant et eut un sourire sincère. Un peu pincé, c’était vrai, mais parce que la douleur cherchait toujours à s’insinuer dans son petit bonheur, c’est à dire celui de vivre avec Keith, tous les jours en sa compagnie. Juste tous les deux. Ou presque à présent.

“Non, je t’attendais.”
" Je... écoutes je suis pas stupide. Y a quelque chose qui fonctionne pas et je pense que ça vient de moi. Tu peux me le dire, je me vexerai pas..."
“C’est pas Matthias” souffla le blond, reprenant un air un peu las et blasé à la fois “c’est Matthi’. Tu... C’est Matthi’ pour toi. Ça a toujours été Matthi’.”

Un détails pour certains, une habitude choquante pour d’autres. On ne pouvait pas changer Matthias et son économie de mot, son économie de tout aussi. Il n’aimait pas gêné, et il se sentait de trop dans le monde que Keith cherchait à former, et ça le rendait fou quelque part qu’il puisse croire que... Qu’il puisse s’imaginer qu’avec Mascha, tout était rose, ou presque, ou tout du moins qu’il l’a aimé. Non, c’est pure connerie : il l’a aimé. C’est juste que Matthias ne peut pas se l’avouer, parce que ça serait comme se cracher soit-même dessus. Ca serait comme enterrer ses propres sentiments, et ça, il ne peut pas. Il en souffre assez comme ça. Matthias soupira, penchant un peu la tête.

“On mange, et... Et je te montrerais un truc, 'kay?”

Un truc. Ça pourrait être n’importe quoi. Ça pourrait être une demande de divorce, non? La blague. Le blond avança tranquillement vers la cuisine, mit la table et fit à manger. Par habitude. Il n’avait pas spécialement le goût de la cuisine, mais il avait du apprendre à se débrouiller pendant le moment où Keith avait été aveugle. Il avait du apprendre tellement de chose que son crâne explosait ces derniers temps. Il attendit que Keith commence à manger pour manger, sans réciter de bénédicité ou quoi que ce soit. Il avait perdu cette habitude après l’excommunication. Ca ne servait à rien. C’était une fioriture dont il avait appris à se passer. Il mangea en silence, calme et serein. Il allait faire une chose dont il avait besoin, pas parce que c’était pour lui, mais parce que cette situation était inssuportable, qu’ils ne pouvaient pas continuer à faire comme si de rien n’était. Et comment avouer avec des mots que ce bon “Nicolas”, si il était livide, l’était parce qu’il avait fait une chose horrible? Comment expliquer à Keith que les cicatrices dans son dos étaient le résultat d’année au Vatican, passées ensemble, tous les deux, tout le temps? Tout ça, il devait lui montrer. Il débarassa la table et lava les derniers morceaux de vaisselle qu’il laissa sécher sur le rebord de l’évier. Il regarda Keith regardait sa montre, et le laissa allait donner le biberon aux jumeaux sans un mot.

De son côté, il se dirigea vers sa chambre et en sortit avec un étrange objet qu’il posa au milieu du salon. Il se tint debout juste en face, attrapa sa baguette et lentement, en posa le bout sur sa tempe droite. Il en extirpa un à un les souvenirs qui traînaient, ici et là. Les plus beaux, les plus futiles, les plus terribles aussi. Il passa en revu toutes les étapes de leur vie. La première fois qu’ils s’étaient vu, la première fois qu’ils s’étaient parlé, la première fois dispute et le premier exorcisme. Les premiers schémas complexes, la première discipline appliquée à Keith, la première trahison de Nicolas, puis plus tard l’entrée à Poudlard, leur mission, puis encore après les ennuis avec les filles, la première fois de Keith appris par un tiers, puis Mascha, leur première rencontre. Mascha et Keith de loin. Nicolas et Matthias dans le bureau. L’accident d’Halloween, la perte de la vision, l’excommunication. Keith arriva dans le salon au moment où il attaquait les souvenirs les plus ambigus. L'aveu horrible après un film pourri, et puis le premier baiser, violent, et aussi la fois où il avait dit que Mascha... bref. Et enfin la chose la plus cruelle : la mort de Keith dans ses bras, et sa résurrection d’entre les morts. Toutes ces années, Matthias en faisait un bilan condensé de quelques dizaines de souvenirs bien précis. Lui n’avait toujours été qu’un spectateur. Il avait regardé Keith voletait, pas parce qu’il était cavalier, mais parce qu’il était comme ça, Keith, libre. Il referma les yeux, se sentant vaciller un peu, la tête tournant, et se posa sur le fauteuil sur le plus proche, sa main droite contenant la moitié de son front, une douleur étrange remontant le long de son crâne. Il lui montra du bout du doigt la pensine qu’il avait acheté avec ses dernières économies.

“C’est... ton cadeau.”

Silence. Matthias n’aurait jamais cru que ça serait si étrange d’avoir à s’ouvrir à un homme avec qui il avait vécu, avec qui il partageait toutes ces souvenirs. Les lui montrer pourtant, à nouveau, le rendait mal à l’aise quelque part. Il regarda ses pieds, la tête encore lourde et le corps engourdi.












Keith Whiteley

Keith Whiteley
SORCIER.► décédé.

► MESSAGES : 236
Newborn. (pv) #Mer 29 Déc - 20:07


“J’ai... J’ai déjà dit que ça me dérangé pas, dans le passé. J’ai même dis que ça me vexerait que tu penses ça.”

Par le passé. Comme ces mots semblaient amers dans la bouche de Matthias. Keith baissa un instant le regard, s'éclaircissant la voix. Il aurait bien voulu y faire quelque chose, et quelque part, s'il ne se rappelait de rien c'était de sa faute. Il avait eu le choix, et il avait choisi d'oublier. Aujourd'hui impossible de se rappeler à quoi tenait ce choix, pourquoi il l'avait fait, et contre quoi... c'était le genre de questions qu'il ne poserait pas à Elemiah. Il savait que c'était inutile.

" Je... écoutes je suis pas stupide. Y a quelque chose qui fonctionne pas et je pense que ça vient de moi. Tu peux me le dire, je me vexerai pas..."
“C’est pas Matthias” souffla le blond, reprenant un air un peu las et blasé à la fois “c’est Matthi’. Tu... C’est Matthi’ pour toi. Ça a toujours été Matthi’.”
" Oh...", il se passa la main dans les cheveux. Ses cheveux bruns qui lui tombaient en boucles presque dans les yeux, "Je...ben... Matthi alors.", il essaya de sourire. Encore un de ces moments d'étrange malaise où il avait la certitude que qu'importe la manière dont il s'y serait pris, les choses se seraient toujours passées exactement et lamentablement de la même façon. Il avait malgré tout besoin de s'expliquer. Pas de s'excuser mais simplement de montrer que ça ne lui était pas égal. " C'est ridicule j'ai l'impression de toujours être à côté avec toi et avec cette fille... Mascha. Enfin je devrais pas dire "cette fille" comme si c'était n'importe qui mais je t'avoue...", à lui le pauvre sourire cette fois-ci.

Que dire. Cette fille c'était la mère de ses enfants dont il ne savait rien. Il ne se rappelait même pas l'avoir draguée, ni même lui avoir parlé avant ce drôle de jour à la bibliothèque. Il vivait dans une univers un peu grotesque où il venait de naître mais se découvrait en même temps père, amant et tout ce qui va avec avant même d'avoir ne serait-ce qu'appris à parler. C'était ridicule. Déroutant. Sa vie allait à un train qu'il n'arrivait pas vraiment à suivre. Il eut un drôle de rire.

" C'est vrai, je vois bien qu'elle m'aime, je crois, mais moi... enfin j'aime mes fils. Ce sont mes fils." ... à peu près la seule chose dont il était sûr, et pourtant quand on y réfléchissait, le fait qu'elle le lui ait dit n'était pas une garantie en soi. Mais il les avait vu naître, il ne les avait plus quittés depuis, c'était ça plus qu'autre chose qui faisait de lui le père de Noah et Némaniah.

Dans le même temps qu'il le disait, comme en confession, il avait presque honte de l'avouer: il n'était pas amoureux. Presque seulement parce que ce petit quelque chose de placide en lui ne lui permettait pas d'avoir honte sans être vraiment en faute. Jusque là, il avait été honnête. Il n'avait dit "je t'aime" à personne. Il n'avait pas fait de promesses qu'il ne tiendrait pas. Seulement celle d'essayer de reprendre le train en marche.

“On mange, et... Et je te montrerais un truc, 'kay?”

Il acquiesça. A quoi bon s'apitoyer sur son sort. Il n'avait même pas vraiment à se plaindre, sa vie n'était pas si terrible que ça. Elle lui convenait même bien. C'était simplement qu'il blessait les autres, et qu'il ne pouvait y rester indifférent.
Ils mangèrent puis Keith alla s'occuper de ses fils, sans oser rien demander à Matthias... enfin à Matthi, qui disparut dans l'autre chambre. Ce moment avec Noah et Némaniah c'était une partie de plaisir. Des esquisses de sourires aveugles, des petits doigts qui brassaient l'air pour exprimer leur plaisir. La chaleur de la chambre et Némaniah qui le retenait par le doigt. Keith souriait, son visage, celui d'un ange, baignait dans une lumière qui venait du coeur. Les petits terminèrent puis après un petit instant passé ensemble, ils se rendormirent et Keith alla rejoindre le salon.

Matthias l'attendait là, devant une étrange bassine. Une pensine, du moins il pensait. C'était la première fois qu'il en voyait une en vraie, du moins de mémoire.

“C’est... ton cadeau.”
" Est-ce que c'est mon anniversaire?", fit Keith, un peu taquin.

Il ne savait même pas sa date d'anniversaire d'ailleurs. Il approcha de la pensine et se pencha au dessus avant de reculer un peu, conscient de quelque chose qui n'avait peut-être pas de sens pour les autres. Mais il ne dit rien simplement.

" C'est important pour toi n'est-ce pas? ... que je vois ça."

Lui savait bien qu'il verrait ça comme on regarde un film, en se laissant parfois émouvoir par pure empathie. Mais ça ne serait jamais ses souvenirs à lui, ça ne lui rendrait rien. Un instant il se demanda si c'était trahir ses choix. Mais Elemiah aurait sans doute déjà intervenu. Après ça, sa vie ne serait plus comme avant. Puisqu'il porterait un regard critique sur un autre, qui n'était pas si étranger puisque l'autre, ce serait lui. Il n'en avait pas tellement envie. Mais ça, il ne le montrait pas.










Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Newborn. (pv) #Mer 29 Déc - 23:10




“C’est... ton cadeau.”
" Est-ce que c'est mon anniversaire?"
“Tu n’en sais rien.” Matthias eut un petit rire, pauvre. “Mais non, c’est pas aujourd’hui.”

Il aurait pu mentir, lui dire que c’était aujourd’hui, mais il n’était plus question de mentir et de se cacher. Ce soir il jouait carte sur table, à découvert. Si il restait comme ça éternellement, il allait mourir. Volontairement, ou pas. Il s’en foutait. Il y avait juste le fait qu’il allait certainement crever. Il se massa les tempes, l’esprit vide. C’était la première fois peut être qu’il ne pensait plus à ce moment précis. C’était la première fois aussi qu’il faisait le bilan de sa vie. Et quel bilan, pas vrai?

" C'est important pour toi n'est-ce pas? ... que je vois ça."

Matthias le regarda, l’air fatigué. Fatigué et las de continuer à vivre comme ça, sans pouvoir faire quelque chose pour en sortir. Il avait pris une décision. Très simple. Une seule décision qui allait changer sa vie entière, qui allait le faire rester ou partir. Il n’était plus question de jouer avec les apparences. Les cheveux courts, les cheveux longs, être blond ou brun, grand ou petit. Sourire ou pleurer. Il était plus question de tout ça. Il était question de vie ou de mort. Si il restait ici un an de plus, il allait dépérir, il allait se laisser crever de faim ou finir par se pendre, et ce n’était pas vraiment le but. Loin de là. Il ne se séparerait pas de ce sentiment, et si il devait vivre avec, il ne voulait pas avoir à subir tout ça. A regarder Mascha avoir toute l’attention parce qu’elle avait réussi à avoir deux gamins. Il ne voulait pas juste avoir à regarder, à sourire et à “devoir” être là en bon meilleur ami. Tout ça n’était qu’une vulgaire mascarade et il lui arrivait par moment, quand les ombres l’entouraient pour de vrais, de s’être dit que ça aurait été peut être mieux si il était mort. Toutes ces fois là il s’était détesté après, mais il n’y pouvait rien. C’était la dernière chose à laquelle il pouvait penser. Il croisa les jambes, nerveux.

“Tu fais ce que tu veux Keith. C’est ton choix, je vais pas te forcer à savoir le stricte minimum qui faisait que tu étais Keith et que j’étais Matthias.” Le ton est légèrement froid. “Si tu veux pas, c’est pas grave.”

Ta nouvelle vie peut très bien te convenir. Mais ça sera sans moi. Matthias le regarde, il ne bouge pas, ne cille pas. Il ne craint pas le choix. Il sait juste que si Keith refuse, il se lèvera, fera ses valises et se cassera, parce qu’il ne peut pas vivre éternellement avec une personne qu’il aime et qui lui demande qui est Nicolas. C’est juste insupportable. Et ça le serait pour n’importe qui.










Keith Whiteley

Keith Whiteley
SORCIER.► décédé.

► MESSAGES : 236
Newborn. (pv) #Jeu 30 Déc - 1:09


“Tu fais ce que tu veux Keith. C’est ton choix, je vais pas te forcer à savoir le stricte minimum qui faisait que tu étais Keith et que j’étais Matthias. Si tu veux pas, c’est pas grave.”

Keith fronce les sourcils. Vu comme ça il n'a pas le choix. Il aurait aimé l'avoir pourtant, mais il pouvait l'accepter avec ce quelque chose de plus que lui avait donné Elemiah. Cela ressemblait à du détachement, à de l'abnégation mais ça n'en était pas. C'était plus que ça et beaucoup moins à la fois. Simplement autre chose. Keith ne répond pas. Il n'a pas d'état d'âme, il n'en donnera pas à Matthias. Il ne sait pas ce qu'il peut ressentir, pourquoi il ne peut pas l'accepter comme ça, tel qu'il est avec ou sans sa mémoire. Il soupire, calme. Trop calme peut-être. S'il parlait avec son coeur il ferait mal, très mal, il dirait que ces souvenirs là ne seront plus jamais les siens. Qu'il a le droit d'exister pour ce qu'il est maintenant. Mais non, ça on ne le lui passera pas.

"Bien..."

Il plonge le regard dans cette pensine, les mains soudées à la table. Vu d'ici il semble une statue de marbre, les muscles de son dos saillent légèrement à travers son t-shirt et parfois il se crispe envoyant ce petit garçon prendre des coups pour rien. Bien sûr il est soulagé quand la scène de violence est passée. C'est comme un bon hollywood. Deux petits garçons qui semblent être tout l'opposé l'un de l'autre, et qui pourtant sont soudés plus que des frères. Un excellent scénar même. Quand on retrouve ce petit blondinet, on est tout de suite soulagé, mais il y a comme un sépia amer en filtre sur ses images, comme si le bonheur ne pouvait jamais être parfait. Il y a toujours une tâche. Un truc qui cloche. Puis plus ça va plus tout est amer. C'est la perception de Matthias qui n'aime pas voir Keith flirter. Puis il y a Mascha. Elle semble si loin. Ils ne sont qu'amis au début puis tout devient sordide. Ca se passe maintenant, ou presque. Keith n'est pas là, mais il y a cet autre garçon, Nicolas. Sur la table les doigts de Keith se crispent un peu, ses muscles se tendent sur son visage. Puis tout s'accélère. Il a la mort dans l'âme à cause de Mascha et ça insupporte Matthias. Il voit l'horreur du mois de décembre. Puis il se voit, lui, du moins ce type qui lui ressemble tellement, aveugle, faible, pathétique. Et Matthis dévoué, serviable, patient surtout. Pourquoi fait-il tout ça? Sinon... mais il ne tranche pas encore, pas avant cette étrange nuit. Ce film mièvre. Cette ambiance bizarre. Cette bagarre et puis...

Keith s'est arraché de la pensine, un peu pâle, mais il a vu. Jusqu'à la fin. Comme prévu, il a regardé mais ne s'est rien approprié de ce qu'il a vu. Ces souvenirs ne sont pas redevenus les siens. Mais à présent qu'il a fait le tour, le bilan de cette vie qui n'est pas la sienne mais qui est de son fait, de A à Z, il se juge, il se déteste pour certaine chose. S'interroge sur d'autre. C'est trop lourd a porter, trop de chose d'un coup. Personne ne démarre sa vie ainsi, avec autant de choses intégrées par avance, le dos au mur. Mais soit, il endossait. Ca ne faisait rien. Il allait faire comme d'habitude, avaler et se la fermer. Il ne pouvait demander aux autres de se mettre à sa place. Il n'était pas là pour ça de toute manière. Il se redresse. Lâche la table. Puis ses yeux verts, durs, se fixent sur Matthias.

" Je voudrais que tu comprennes... je ne peux pas revenir en arrière. Je sais, j'ai vu... je peux comprendre que tu me haïsses, que tu ne supportes plus tout ça. Mais... ce que je voudrais que tu comprennes c'est que, oui, je peux bien faire semblant de me glisser dans le costume, de jouer à Keith Whiteley à longueur de temps juste pour vous faire plaisir à tous, pour ne pas vous blesser. Parce que c'est ce que vous attendez de moi. Je parle pas seulement de toi et elle, mais de tous ceux qui m'ont connu avant. Ce que vous me demandez tous en gros c'est de faire comme si, mais surtout de ne pas être moi. Oui j'ai passé du temps avec la mère de mes enfants et je comprends mieux que ça te mette les nerfs, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre? Je devrais être amoureux de cette fille, ou être en colère, ou quelque chose mais rien, ce n'est même pas une amie. Je le voudrais bien mais quand est-ce que j'ai le temps de créer tout ça puisqu'il faut que je sois le sacrosaint Keith Whiteley, celui que tout le monde aime, pas moi. Et toi... toi... mon meilleur ami. Soit je t'ai cru, je te crois, c'est vrai de toute façon, si je n'ai qu'un ami c'est toi. Mais même pas, tu me regardes et tu me maudis parce que franchement..., il eut un pauvre rire, "... tu peux le dire, je suis nul comme Keith Whiteley."

Autant le dire il saturait. Il ne pouvait pas garder le contrôle éternellement, assimiler tout ce qu'il venait de voir et suivre bien sagement les instructions après une petite mise à jour. C'était quoi ça? Une petit mise au point pour redresser ses écarts de comportements? Non il n'était pas Keith, et plus il essayait de l'être plus il s'éloigner du modèle si parfait que tout le monde semblait vouloir le voir devenir.












Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Newborn. (pv) #Jeu 30 Déc - 3:13




Matthias était resté silencieux. Il était calme, un peu violent parfois, mais seulement quand les choses le touchaient vraiment. En dehors, il avait ce visage à la Mika’il, serein et paisible. Le moment où il était le plus beau, c’était sans doute quand il était assis auprès des enfants, le sourire calme, et qu’il récite les épisodes de la Bible, pas comme c’est écrit sur le livre, mais comme il l’a vécu, ressenti et appris quand il était plus jeune de la bouche d’Ophale. Il l’ignore qu’il est beau à damner les saints, il n’aurait pas non plus la prétention de dire qu’il ressemble à un archange. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il n’est pas moche, qu’il est sympathique. Y a aucune raison pour qu’on ne l’aime pas, pas vrai? Enfin, si. Une raison... Celle du coeur qui ne veut pas, tout simplement. Il relève le nez, le regarde. Mika’il lui a insufflé une chose, une seule, une aide de nulle part, et il sait qu’il a raison. Tout ça ne va rien changer. Il espère, tous les jours un peu moins, mais il espère. Toujours. Et quand il voit son visage, il sait que c’est fini. Qu’il n’y aura pas de retour possible. Parce que le passé est passé, mais ne se construit-on pas sans passé. C’est grotesque. C’est ridicule. C’est lamentable, et merde, c’est sa vie.

" Je voudrais que tu comprennes... je ne peux pas revenir en arrière. Je sais, j'ai vu... je peux comprendre que tu me haïsses, que tu ne supportes plus tout ça. Mais... ce que je voudrais que tu comprennes c'est que, oui, je peux bien faire semblant de me glisser dans le costume, de jouer à Keith Whiteley à longueur de temps juste pour vous faire plaisir à tous, pour ne pas vous blesser. Parce que c'est ce que vous attendez de moi. Je parle pas seulement de toi et elle, mais de tous ceux qui m'ont connu avant. Ce que vous me demandez tous en gros c'est de faire comme si, mais surtout de ne pas être moi. Oui j'ai passé du temps avec la mère de mes enfants et je comprends mieux que ça te mette les nerfs, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre? Je devrais être amoureux de cette fille, ou être en colère, ou quelque chose mais rien, ce n'est même pas une amie. Je le voudrais bien mais quand est-ce que j'ai le temps de créer tout ça puisqu'il faut que je sois le sacro-saint Keith Whiteley, celui que tout le monde aime, pas moi. Et toi... toi... mon meilleur ami. Soit je t'ai cru, je te crois, c'est vrai de toute façon, si je n'ai qu'un ami c'est toi. Mais même pas, tu me regardes et tu me maudis parce que franchement... tu peux le dire, je suis nul comme Keith Whiteley."

Matthias se releva de sur le fauteuil. Il avait ce regard terrible, comme seul lui pouvait en avoir de pareil dans certains moments. Il n’était pas mauvais, c’était faux. Son coeur était bon, sincèrement bon, sinon son ange aurait déjà déchu, c’était juste qu’il avait des sentiments forts, forts et violents à la fois, et qu’il n’avait pas appris à les contrôler, ni même à les accepter. Il fronça les sourcils en fixant Keith Whiteley, encore qu’il doutait qu’il avait encore le droit de porter ce nom.

“Que je comprenne? Mais je ne peux pas comprendre. J’ai rien vécu de ce que tu as vécu. Cette vie - non, ma vie - est un enfer complet. Laisse moi être égoïste cinq secondes, laisse moi me plaindre, parce on se parle plus, c’est ça le truc pas vrai? On se parle pas. Avant... non. Merde. Je suis sans doute un abrutis fini, mais on m’a pas appris à me plaindre, ni à fermer les yeux, alors j’vais être sincère pour une fois : tu m’emmerdes. Mascha et toi. La petite cellule que vous formez dans ma vie m’emmerde. J’ai qu’une envie, c’est vous tuez. Toi, et elle. Parce que le truc que tu piges pas, c’est que quoi que tu fasses, elle sera dans ta vie. Toujours. Cette fille est ma gangrène. Elle me ronge, me bouffe, et elle me tue lentement. Ça a commencé par une partie d’jambe en l’air, puis ça finit avec deux gamins. Ils ont rien fait, eux, je le comprends, je les accepte. En gros, ils me dérangent pas. Mais ça commence comme ça, et ça finit comment d’après toi? Même si, en imaginant qu’il ne se passe rien entre elle et toi, elle sera là. Le lundi, le dimanche aussi, et le mercredi. Pour être sûr que tu rendes les gamins, que tu les amènes bien à l’école, et elle passera à la maison après, avec ce visage que je déteste le plus au monde, et elle me rappellera tous les jours que, quoi que je fasse, elle sera là. Elle sera dans ma vie, parce que... parce que t’es toute ma vie. J’ai plus rien, sauf toi. Alors j’aimerais que tu m’expliques comment je fais moi, pour supprimer de ma tête dix sept années de vie commune, ensemble? J’ai... J’aime ton ancien toi, alors me demandes pas de pas le regretter et de t’accepter, comme si... Comme si c’était facile pour moi de te voir tous les jours avec elle.”

Il le détestait, peut être pas comme il aurait pu détester un être abjecte, mais il le détestait comme on déteste un homme qui vous fait du mal au coeur tous les jours que dieu fait.











Keith Whiteley

Keith Whiteley
SORCIER.► décédé.

► MESSAGES : 236
Newborn. (pv) #Jeu 30 Déc - 12:44


Il le déteste, Keith le voit bien et ça lui fait mal. Ce visage c'est le premier qu'il a vu au monde. Cette épaule c'est celle sur laquelle il s'est reposé quand il s'est extirpé de la matrice nébuleuse de la mort. Lui aussi a mal, mais son mal d'amour est différent. Il ne souffre pas de n'avoir pas ses lèvres contre les siennes, il ne souffre pas de ne pas entendre leur coeur battre à l'unisson. Il ne connait rien de tout ça. Lui, il n'est jamais tomber amoureux et on lui demande de composer avec deux amours qui l'étouffent et le rejètent à la fois, parce qu'il n'est pas aussi bien que cet autre lui. Il a mal parce que quand il regarde Matthi tout ce qu'il voit ce ne sont que des sourires pour masquer la déception, la colère, la frustration. Il le rejète sans le vouloir. Ses yeux ne sont plus que deux océans avares de larmes. Elles ne coulent pas mais il regarde Matthi avec ses yeux de fauve blessé. Dieu que ça fait mal au petit ange qu'il est à coeur. Un séraphim qui est né pour aimer mais qui n'aime pas comme on voudrait. Les yeux de Matthi le lui disent. Tu as tout faux Keith, et tu ne peux pas redresser la barre. Est-ce qu'il y a une place pour lui ici?

" Je te demande pas de l'oublier Matthi, ce que je voudrais c'est... juste que tu ne me haïsses pas parce que je ne suis pas à la hauteur. Juste que tu me fasses un place à moi aussi pour que je puisse te parler. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé d'être lui, j'ai essayé de te parler aussi, de ce que je ressentais quand je voyais Mascha mais chaque fois... chaque fois ..." il soupira détournant le regard pour chasser cette envie de pleurer comme un enfant. Il se redressa, le coeur lourd, " Moi non plus j'ai plus rien sauf toi, enfin je voudrais pouvoir dire ça, mais c'est lui qui t'as, moi j'ai... je ne fais que l'intérim."

Il se referma un peu. Ce n'était pas humain de souffrir comme ça. Lui ne pouvait qu'imaginer ce que ressentait Matthi, s'en faire une esquisse. Mais ce que Keith ressentait, c'était déjà assez pour se rendre dingue, se tirer une balle.

" Mais ça fait rien, je comprends. Pour Mascha je peux pas défaire ce que j'ai fait avant. Et tu as raison elle sera toujours là. Je n'ai pas le droit de te l'imposer alors je ferais peut-être mieux de partir. Demain je m'en irais. Peut-être que si tu ne m'as pas en face vingt quatre heure sur vingt quatre, tu pourras apprendre à me tolérer moi, comme je suis. J'aimerai sincèrement, parce que je t'ai peut-être pris tout ce que t'avais et je fais put-être de ta vie un enfer, mais je n'ai quand même plus que toi. Je dis pas ça par égoïsme. Je m'étais attaché à toi... c'est tout."

Maintenant il n'y avait plus rien à dire. Il n'allait pas lui dire qu'il avait mal. Qu'il avait envie de mourir pour que ça s'arrête. Il ne dirait rien. Parce que lui, il n'avait pas à se plaindre. Il savait que c'était lui le responsable de tout ça, il assumait. Il avait ce visage d'ange taillé dans le marbre. Dur, dur de ne pas avoir le droit de souffrir parce qu'il était là pour aider les autres, et non pour expier sa propre douleur.












Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Newborn. (pv) #Jeu 30 Déc - 14:30




Matthias baissa les yeux. Son corps balançait entre plusieurs tendances, mais aucune n'allait. Parce qu'il lui avait fait mal à sa façon, comme un animal qui cracherait du venin en retour d'une blessure. Tous deux avaient raté quelque chose dans leur vie. Chacun se faisait mal, comme si c'était mieux pour l'un et pour l'autre. Ils avaient cru bien faire. Peut être que ça aurait été mieux autrement, mais il n'était plus l'heure de chercher autre chose à faire. C'était ce soir, ou jamais. Matthias serra les poings. Keith avait été l'ombre de lui même, mais lui n'avait pas cherché à s'en faire un "nouvel" ami. Il avait juste été trop blessé d'avoir été relégué à un homme, un ami, dont il ne se rappellerait jamais. Toutes ses années d'enfance, pour en finir là? Il n'était pas tombé amoureux de Keith parce qu'il est beau, mais parce que c'était Keith, sa globalité. Parce qu'il avait cette façon d'être avec lui plus qu'avec les autres, une certaine façon de sourire aussi, d'être prévenant et doux. Il avait quelque chose que lui n'avait pas, et cette chose lui manquait cruellement. Il avait perdu une chose, et on avait cru bien faire en lui en donnant une, identique, sauf de coeur. A quel jeu Dieu jouait-il? Celui des diables? Il détestait toute chose sur terre à ce moment, parce qu'il savait que plus le temps passait, plus il le perdait. Et ce n'était pas quelque chose qui aurait du se passer. Ophale le lui avait dit, tu auras une grande destinée,

" Si tu pars, ça serait comme si tout était fini, et... " Il ferma les yeux, ses sourcils tremblant pour ne pas pleurer. Pas maintenant. " Et je veux pas ça. Je... Ma colère... " Il regarda le sol, sentant ses jambes tremblaient sous lui. Qu'est-ce qu'il racontait au juste? Il passa sa main sur son visage, déconfit, son regard fixant un point du sol. " Je supporte pas l'idée que tu sois avec elle, que tu puisses l'aimer, mais... Je peux... 'fais chier. "

Matthias roula des yeux et fit un pas en arrière, excédé. Pourquoi les mots s'amusaient de lui? Il n'arrivait même plus à dire ce qu'il pensait tellement tout était embrouillé. Il ne pouvait pas supporter qu'il aime Mascha. C'était la seule chose qui me poignardait tous les jours. Il regarda la fenêtre, quelque chose à l'intérieur le battait violemment.

" Je sais pas comment expliquer, Keith. Tout a tellement changé, mais je sais une chose : je pourrais pas vivre sans toi. J'veux dire... mh... 'fin j'sais pas. J'sais plus rien. Je sais juste que je veux pas que tu partes, 'kay? Cet appartement je l'ai fait pour toi, pour nous, je supporterais pas de m'y retrouver tout seul. "

Il se rapprocha, juste de quelque pas, pas encore assez pour pouvoir le toucher, et pourtant sa main en tremblait. C'était ça. Sa colère qui le poussait à le désirer de plus en plus en fort, chaque jour, jusqu'à qu'un jour il lui fasse du mal. Sincèrement. Pas le genre de mal qu'on pardonne. Une gifle ne serait rien qu'un petit affront. Mais on ne fait pas ce genre de chose aux pères de famille. Encore moins quand ils ne sont pas consentants. Matthias ferma les yeux, fronçant les sourcils, encore un peu crispé.

" Je te déteste tellement et je t'aime tellement à la fois que ça me donne carrément le tournis, et j'sais que... que c'est pas réciproque, mais j'y peux rien. J'y peux sincèrement rien. Et que tu penses à me laisser, ça me fout en rogne, comme si... " Il grinça des dents, ses poings se serrant. " Comme si tu voulais m'abandonner. Et ça, j'le laisserais pas faire. "

Violence et colère quand tu nous tiens. La main de Matthias se fit violente malgré elle quand il attrapa le col de Keith, le plaquant contre le mur le plus proche. Souvenir. Il fronça les sourcils, ses dents serraient pour ne pas hurler.

" Tu peux pas me laisser tout seul. Tu n'as pas le droit. "

Toujours ensemble, c'est ce qu'ils avaient pensé. Vivre ensemble, toujours, dans une église. La même, ou alors une voisine pour rire. Ils avaient toujours fait leur plan à deux, et il voulait partir? Connerie. Ses mains se serrèrent davantage sur le col de Keith, sans pouvoir se contrôler.










Keith Whiteley

Keith Whiteley
SORCIER.► décédé.

► MESSAGES : 236
Newborn. (pv) #Ven 31 Déc - 18:11


Il y avait dans un coin de la tête de Keith, un endroit où il rangeait les souvenirs flous d'une époque où tout était simple. Des années pour lui. Des années qui n'avaient visiblement duré que quelques secondes sur cette terre. Mais il n'empêche... c'était dans la chaleur sûre de ces souvenirs flous qu'il puisait pour tenir debout quand il se sentait si seul, entouré d'eux tous. Il écoutait Matthi parler avec cette patience d'ange qui avait toujours été la sienne (du moins avec lui). Il n'était pas en colère. Un peu perdu, se demandant simplement ce qu'il adviendrait de lui quand il serait vraiment seul, sans rôle à jouer pour personne sinon ces deux enfants. Aurait-il les épaules ou alors est-ce qu'il craquerait? Parce qu'au fond de lui, il savait ne pas être fait pour être vraiment seul. C'était simplement une nécessité qu'il pouvait accepter dans la mesure où c'était bien pour quelqu'un à qui il tenait. Le sens du sacrifice. Par amour de l'autre, ce que l'on appelle l'altruisme mais au sens le plus noble du terme.

" Si tu pars, ça serait comme si tout était fini, et... "

Keith le cilla pas mais il avait raison. S'il partait maintenant, alors qu'il n'y avait entre eux que des lambeaux d'amitié nervurés de colère et de frustrations amoureuses et moins complexes, c'était effectivement la fin. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Keith était attaché à cette image du blondinet tel qu'il l'avait vu la première fois. C'était son seul point d'ancrage, celui envers qui il avait spontanément les sentiments de gratitude et de compassion qu'on a pour un frère.
Il ne pouvait pas vraiment parler de Mascha, parce qu'il avait malgré tout honte, honte d'avoir oublié et d'avoir choisi d'oublier plus encore. Comment avait-il pu faire ce choix? Il avait confiance pourtant, il se disait qu'il l'avait fait pour un bien supérieur, pour la bonne cause comme qui dirait. Pour eux tous sans doute. Mais quel résultat jusqu'alors.

Il opposa une certaine résistance en se sentant plaqué au mur, mais il ne leva jamais la main. Ni pour repousser Matthi ni pour anticiper une pluie de coups, qui ne vint de toute façon pas. Il savait que de toutes les humeurs, celles qui viennent du coeur sont les plus fortes, les plus douloureuses aussi. On dit que la folie est un tourment, mais l'amour...

" Tu peux pas me laisser tout seul. Tu n'as pas le droit. "

Keith l'attira contre lui, franchement, sans retenue, avant d'aller poser son front sur l'épaule de Matthi. Il le serrait avec force, comme on ne serre qu'un amant ou un frère. Mais il ne dit rien d'un petit moment. C'était la première fois qu'il s'autorisait un instant de faiblesse, et sans bruit, les larmes coulaient sur son visage, trahies peut-être par le t-shirt de Matthias qui en buvait toute la substance. Là il était bien. Il avait chaud. Et il ne partait pas.

" Je ne te laisse pas Matthi, je pensais juste que c'était ce que tu voulais. Moi je serais toujours là, tant que tu auras besoin de moi."









Matthias J. de Salamine

Matthias J. de Salamine
MAGISTER. ► ès HDLM.

► MESSAGES : 171
Newborn. (pv) #Sam 1 Jan - 3:59




" Tu peux pas me laisser tout seul. Tu n'as pas le droit. "

Et c’est étonné qu’il se vu comme happé par Keith, collé à lui, alors qu’il se blotissait pour... pleurer? Matthias posa ses yeux sur son visage, l’observant en silence. Oui. Il pleurait. Il avait fait pleuré Keith? Il le serrait, et Matthias, pour la première fois de sa vie, se sentit comme étrange à l’intérieur. Ce n’était pas du contentement. Personne ne devrait être heureux à voir pleurer celui contre soit. Matthias resta muet, parce que dans ses moments, il n’y a pas de mot qu’on puisse dire. Pardon ne servirait à rien, il serait comme cracher sur la personne. On ne demande pas pardon une fois les choses faites, une fois les paroles sorties, parce que c’est comme s’excuser d’un coup de poignard : ça ne servirait à rien. Alors Matthias ferme les yeux, le coeur un peu lourd, et il se dit juste une chose : j’ai été atrocement égoïste. Toutes ses fois où il a cru crevé seul dans son lit Keith aussi souffrait, mais lui ne faisait pas une gueule d'enterrement. Il avait souffert pour lui, pour eux, et il ne s’était jamais plaint comme un enfant, comme l’avait fait Matthias depuis le jour même de leur excommunication. Il avait été atrocement égoïste. " Je ne te laisse pas Matthi, je pensais juste que c'était ce que tu voulais. Moi je serais toujours là, tant que tu auras besoin de moi."

Matthias frisonna et le serra contre lui, fermant les yeux en posant sa tête sur son épaule. C’était la première fois depuis des mois qu’il n’avait pas un contact aussi intime, aussi proche avec Keith, et quelque part, ça lui avait manqué. Il lui avait manqué ce quelque chose qui avait rendu sa vie magnifique, sa vie unique comme aucune autre. Il passa sa main dans le dos de Keith, frottant ses omoplates alors que sa tête reculait un peu, son nez frottant sur sa joue. Ce n’était qu’un contact proche, ça n’avait aucun sous entendu, ou alors Matthias l’ignorait lui aussi. Il eut un sourire, un peu pauvre, mais sincère. Un vrai sourire. Le premier depuis des mois. “On sera toujours ensemble alors, parce que j’aurais toujours besoin de toi à mes côtés... On reste ensemble.” Il passa sa main sur la joue droite de Keith, puis le revers de sa main sur l’autre joue, en écartant les larmes comme bien des fois Keith avait pu le faire pour lui.

Il lui rendait ce qu’il lui avait donné. Il y avait une décision à l’intérieur de lui. Il avait toujours été le plus faible des deux, le plus fragile à l’intérieur, mais aujourd’hui, ça allait changer. Il se le jura : il allait être meilleur, pour eux. Parce que Keith n’était jamais partit, qu’ils avaient traversé des choses horribles ensemble, mais qu’ils étaient encore debout. Encore, jusqu’au bout ensemble. Il eut un sourire fin sur les lèvres. “M’abandonne jamais.” Matthias eut un sourire, en coin, en passant son nez sur la joue de Keith, ronronnant presque. Il aimait ça. Cette chaleur. Ce n’était pas de l’amour, enfin, pas réellement. C’était juste une appréciation. Il avait aimé cela dix ans auparavant, et il l’aimait encore aujourd’hui. C’était son bonheur.











Contenu sponsorisé


Newborn. (pv) #


 

Newborn. (pv)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
POET&PENDULUM. :: petite pause aux trois balais. :: la pensine aux rps; :: saison II.-