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| Day 1497 : Go back to home. | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Ven 24 Sep - 1:34 |
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| Comme tous les autres garçons, elle avait passé le rite. Elle était d'ailleurs la seule fille à l'avoir passer, et mieux que ça, à l'avoir remporter. Elle avait écrasé son adversaire, sans aucun remords. Au contraire. Ce jour-là, ça avait été l'élévation. Depuis qu'elle était toute petite, Mahel n'en avait jamais fait qu'à sa tête. Elle avait été terrible dans sa famille, donnant des coups de pieds à ceux qui ne l'écoutaient pas ou alors lui parlaient mal, crachant sur ceux qu'elle considérait comme des moins que rien, et parfois, avait même frappé d'autres enfants sous prétexte qu'ils étaient de trop dans son petit univers. Enfant autiste? Pas vraiment. Elle avait aussi crée des liens très forts avec ses trois frères et sa soeur jumelle, Milly. Elle avait appris beaucoup de chose avec eux. Elle avait admiré également sa belle, si fragile et si belle à la fois, puis plus tard son père, grand et fort, robuste comme un chêne, et enfin, elle avait découvert son idéale chez Vasco de Lusitanie, son grand-père. Si Lazarus avait été toujours son moins préféré (car Landres était son seul frère de cheveux et que Lucian l'embêtait toujours et donc ne laissait que peu de place aux autres), elle avait découvert avec son grand-père les liens sacrés du sang. C'est en l'entendant parler qu'elle avait gagné cette rage folle de vaincre, ce courage, cette bravoure, ce coup de fouet qui la rendait quasi invincible quand il s'agissait de se battre, car si Mahel était une fille, elle se battait comme un homme. Avec les poings, avec les pieds, jamais elle n'avait tiré de cheveux, mais elle avait donné plus d'une fois un poing dans l'estomac comme rétorque à un jurons. Elle avait en effet appris la fierté de son nom, de ses origines et de son peuple. Plus tard, elle avait regardé Lazarus comme une étrange bête, comme il se disait appeler Lycie, et qu'elle n'avait que vaguement le souvenir des Lycie. Elle avait posé des questions à ses deux parents, mais son père avait juste grommelé quelque chose, et elle en avait tiré qu'elle était la fruit d'un Lusitanie et d'une Lycienne, ce qui ne l'avançait en rien. Puis elle avait trouvé ses réponses encore une fois chez Vasco, qui lui avait conseillé de parler à Léandre et aux Lyciens eux-même pour en savoir plus. Chez Léandre, elle avait appris les lois. Et ce fut avec Lykkos qu'elle comprit la pratique, et qu'elle découvrit des similitudes dans la fierté de leur nom à celui des Lusitanie, mais ne se sentit pas vraiment concerné. Elle avait appris à tenir une hallebarde quand elle n'avait que cinq ans, une hallebarde si petite qu'elle en était ridicule, mais c'était son jeu, à elle, de ne jamais faire comme les autres. Puis plus tard, elle avait eut sa propre Hallebarde, la soeur de Carlita, c'est-à-dire Beatriz. Puis un beau matin, elle était partit, comme ça. Juste comme ça. Alors elle avait entamé un voyage, toute seule, par plaisir. Elle était partit pour quatre ans. Day 0008 : Do not turn back.La première semaine fut la plus dure. Tout d'abord, le problème de la tente, et aussi, de porter l'hallebarde qui pesait une tonne sur ses épaules. Elle avait décidé de marcher, aussi, elle n'avait pris aucun cheval, ni même un bœuf. Elle n'avait aucun itinéraire, et s'était retrouvée au plein milieu d'un champ pour dormir, et avait été réveiller par un tracteur qui fonçait sur elle. Si elle n'avait pas eut le soleil léger, elle aurait fini avaler par la machine infernale. Elle avait reprit la route. Elle était partit du camp, et avait déjà parlé plus de trois cent kilomètres. Elle avançait bien, et entrait dès lors en Inde. Elle commença à croiser les premiers éléphants dès le huitième jour. Elle fut heureuse, et pour la première fois de sa vie, elle se sentait libre et sans attache. Day 0108 : Dear Mom, i'm happy you know.Cent jour plus tard, elle était en Mongolie, dans les steppes les plus ardents qu'elle n'eut connu. Le premier jour, elle oublia la force du soleil à cause des grands vents, et au petit soir, dans la fraîcheur de la bise, elle avait bien compris sur sa peau brûlait atrocement. Si le tout se remit bien en place, elle se couvrit le second jour pour ne pas souffrir comme la veille. En cent jours, elle avait traversait le sud de la chine, où elle avait aidé à travailler dans les rizières, et où les habitants avaient été étonné de voir une si grande fille, si forte et pourtant si fine, comme elle était élancée et imposante à la fois. Elle aida longtemps, puis quitta le pays, comme un « devoir » l'attendait, sans trop savoir où ni pourquoi. C'est en Mongolie qu'elle posa ses bagages, dans un petit village au coeur des steppes, en plein vent. Dès son arrivée, elle aida aux travaux sur les bâtisses sans rien demander de plus qu'un bol de riz par jour, pas même un toit puisqu'elle avait sa tente, maintes fois recousues maladroitement (ce qui donnait un aspect peu glorieux aux tentures de peau de bête cousues entre elles, donnant une tenture ridicule) et qu'elle aurait toujours un peu d'eau pour se laver. Elle creusa avec force un puits et aida les hommes à irriguer les champs, creusant des tranchées profondes dans la terre. Elle écrivit à sa mère, comme à chaque fois que la pleine lune se levait, et envoya son fidèle coursier, un petit moineau aussi vif et rapide que l'air. Day 0567 : Prepare yourself, monster.Ce fut sa première rencontre avec un chasseur, ce jour-là. Un chasseur peu expérimenté contre un lycanthrope peu expérimenté. Elle l'avait trouvé sans le vouloir, attirait par l'odeur du sang avec lequel il s'était barbouillé le visage. D'entrer de jeu, il lui avait tiré trois balles d'argent chaud dans la poitrine. Elle avait pigné, grognait, puis avait fait semblant d'être morte. Quand il avait approché, elle lui avait attraper le bras et finalement arrachait d'un coup de patte. Il avait hurlé, et alors qu'elle approchait, il avait passé une toute nouvelle arme à rayons bleus en elle. Elle lui avait broyé la tête pour qu'il arrête, et quand tout avait été fini, elle avait comprit que sa blessure à la hanche ne se réparerait jamais toute seule. Elle avait envoyé un petit oiseau à Vitaly, qui le lui avait renvoyé avec un petit flacon et de la pommade. Elle lui avait fait juré de ne pas le dire à ses parents. Et Vitaly n'en avait pas dit mot. Le lendemain, ce fut Léah qui reçut une jolie lettre, lui annonçant que Mahel était arrivée en Amazonie, et qu'elle se portait bien. Day 1259 : Cute little Zina.C'est en allant au Brésil, après avoir traversé toute l'Amérique latine, que Mahel rencontra un adorable Arrenga Siffleur, un petit oiseau noir aux reflets bleutés, qui lorsqu'il est heureux, déploie les plumes de son cou en une collerette et danse, en émettant un petit bruit qui imite le sifflement du vent. Elle l'avait trouvé blessé et l'avait soigné, sans trop savoir si cela marcherait, et avait pourtant réussi. L'Arrenga Siffleur était devenu son ami, et comme son petit moineau se faisait maintenant trop vieux pour les longues distances, elle décida de le mettre à la retraite. Ainsi, Asinos le petit moineau resta sur son épaule tout le long du voyage, et Zina l'Arrenga Siffleur se mit à faire les trajets, entre elle et sa mère. Day 1359 : Indonésie.C'est une fois aux Phillipines qu'une lettre de Léah l'avertissait du changement de campement. Encore une fois il avait fallu changé, et cette fois-ci, c'était au Nord de l'Indonésie que le camp c'était monté. Mahel, pendant ce temps, aidait les villageois et apprenait leur langue et leur coutume. Elle s'amusait, mais quelque part, savoir sa famille si proche, et ne pas y aller la rendait triste au plus profond de son être. Un lycanthrope n'est que famille. Ne jamais l'oublier. Day 1389 : Good little girl.C'est en descendant les Îles jusqu'à Jakarta que Mahel rencontra Izaak Solokoff, qui traînait alors avec un drôle de mordu, qui s'appelait tantôt Skyler (il ne cessait de hurler « mon nom est Skyler! »), tantôt Darwin (Izaak ne cessait de dire « Darwin au pieds! »). Elle ne s'arrêta pas. Elle ne cru pas non plus très bon de le notifier dans sa lettre. Une semaine plus tard, elle envoyait une lettre toute spéciale à Sasha, lui annonçant que le vieux loup allait bien, et qu'il était déjà repartir pour les Balkans. Day 1495 : Milly & Nikandr.Après un peu plus de quatre ans de voyage, une lettre express arriva, portée par un magnifique aigle noir aux ailes blanches, majestueux. Un grand aigle royal, aussi rapide que destructeur. La lettre annonçait à Mahel que sa soeur jumelle, Milly, se mariait dans une petite semaine à Nikandr Orlov, fils de Lycaon, et qu'elle était fortement conviée. Qu'il y aurait tout le monde. Ainsi que les Lycie. Une petite note indiquait tout en bas qu'il y aurait également Lykkos. Mahel reconnu l'écriture de sa soeur, et en lisant la lettre, éclata de rire. Une private joke, sans doute. - - - - - - - - - Citation :
- Ma chère Maman,*
Tu pourras dès aujourd'hui dire à Milly que je serais en effet là pour son mariage. Je suis aujourd'hui à Jakarta. Je ferais de mon mieux pour être au camp dès que je le pourrais. Je suis impatiente de tous vous retrouvez! J'ai tellement de chose à vous dire! Vous m'avez tellement manqués! Je suis heureuse rien qu'à l'idée de vous revoir dans quelques jours!
Je vous embrasse tous, sauf Lucian, Mahel.
* écrit en lycien - - - - - - - - C'est à pieds, traînant sur son dos son hallebarde à l'horizontale et à sa ceinture, fière, son épée lycienne, que Mahel entra dans le camp, avec un petit sourire victorieux. Oui, elle l'avait fait. Elle était partie, quatre ans durant, tout autour du monde. Elle était partie, et elle avait vu le monde seule, abandonnée de tous. Si elle avait fait de triste rencontres, elle avait aussi lié des amitiés avec des femmes et des chefs de tribus, elle avait appris leur coutume et avait travaillé à leur coté. C'était une Mahel plus mature qui revenait au camps, et si on aurait pu croire que le voyage l'aurait rendu plus féminine, on pouvait surtout remarquer qu'elle avait un peu maigri et fait du muscle, que son corps, jadis svelte, était aujourd'hui élancé et finement musclé. Ses cheveux courts, coupés à l'épée pendant ses quatre ans, étaient toujours aussi rouge de feu, et ses yeux, noisettes aux reflets écarlates, étaient magnifiques sur sa peau claire quoi que doucement tannée par le soleil. Elle était immense, Mahel, du haut de son mètre quatre vingt dix, si haute par rapport à sa « petite maman ». Elle traversa le campement, puis s'arrêta, relevant le nez, cherchant du regard ce qui devrait être la baraque de ses parents. | |
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The Changelin'PR. AZAEL VAN HELLSING ► Histoire de la Magie
► MESSAGES : 1431 Ven 24 Sep - 16:35 |
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| Un mariage était toujours un grand jour, qu'importe le temps ou le lieu. Alors quand Mahel arriva au camp, elle dut trouvait que l'on s'affairait beaucoup. De loin la voix de Lazarus qui grondait un peu. Pas comme ça! Vous allez tout casser. C'est que monter un dôme de mariage tout en osier et en toile fine ce n'était pas une mince affaire, même quand on est armé d'une force prodigieuse. Lazarus était cependant un bon maître d'oeuvre et par chance Landres, Lucian et Mishka avaient l'habitude de sa façon de voir les choses. Pourtant en voyant sa petite Mahel aux cheveux roux de loin, Landres lâcha les cordages et on entendit Laz' rugir qu'il allait lui arracher la tête. Bien sûr tout venait de se casser la gueule mais Landres s'en fichait visiblement. Il prit sa jumelle de cheveux par la taille et la souleva, oubliant les vociférations de Lazarus qui ne se tue qu'en voyant Mahel. Les trois frères étaient fous de joie, et toujours aussi démonstratifs que lorsqu'ils étaient encore louveteaux.
« Viens par ici toi! » « Toujours aussi rouquine poil de carotte! » « Tu nous as manqué sale teigne t'as bien mérité un SHAMPOING! »
Inutile de dire que les trois lui étaient tombé sur le paletot sans crier gare et comme c'était Mahel, loin de ce qu'on pouvait appeler une fifille en sucre, autant dire qu'ils n'allaient pas l'épargner. Pas plus que les vingts années précédente en fait. Derrière eux, un type avait pris la place de maître d'oeuvre de Lazarus. Il y eut comme un crac et le dôme se dressait haut et fier l'instant d'après. On entendit le grand rire de Leandre:
« Les fleurs? Ah non c'est pas moi qui m'occupe des fleurs, comme si tu ne me connaissais pas.» « J'en sais rien t'es pas censée faire des trucs de nicéenne maintenant Leandre?»
Et ça c'était la voix goguenarde de Lykkos.
« Bah quoi, j'aurais cru que tu aurais au moins appris à tenir un jardin avec... aaah.»
Autant dire que l'ambiance était très bonne enfant. Leandre venait de jeter une clé de douze à la gueule de Lykkos et pendant ce temps les petites mains lycienne, arcadienne et laconienne s'affairaient à leur tissage de fleurs multicolore. Sasha, Nora, Lune et Lison faisaient du très beau travail. De son côté, Lykkos qui n'avait plus rien à faire riait à gorge déployée. Il était passé depuis longtemps le temps où il détestait rejoindre la grande meute rien qu'à l'idée d'y voir Reagan ou pire encore d'y voir Reagan avec Leandre. Il s'était fait une raison. Peut-être n'était-elle pas la bonne après tout, comment le savoir. Ca avait eu l'air si vrai à l'époque. Maintenant il en riait. Il avait tellement mûri depuis l'époque où il essayait de faire croire à "cet imbécile de Reagan" que Leandre aimait les femmes plutôt que les hommes. Enfin ça resterait toujours plus où moins affectueusement "cet imbécile de Reagan". Sans rancune. Leandre s'arrêta en même temps que Lykkos, comme ils voyaient les trois fils de Masael qui martyrisaient leur soeur Mahel. Lykkos fit un signe haut de la main, un grand sourire illuminant son visage mais visiblement on avait encore besoin de lui. Au passage il prit la peine de déranger son frère Lavrentios qui était en train de discuter avec Lune, sachant qu'il allait se faire houspiller plus tard quand la jolie Lune ne serait pas là. Leandre approcha pour serrer sa nièce dans ses bras:
« Et toi tu te laisses faire, viens par là un peu. On écrit à sa mère et pas à sa tante, tu mériterais que je t'embrasse à la lycienne tiens, sale bête. »
Mais elle la serra, débordante d'amour mais toujours aussi lukk dans l'âme. | |
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Wolfgang S. OrlovDANGER POTENTIEL ► roi des lycanthropes.
► MESSAGES : 585 Sam 2 Oct - 2:07 |
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C'était bon d'être chez soit. C'est la première chose que la rousse avait pensé en regardant à nouveau le camp. Quelle folie d'être partit si longtemps et si loin? En écrivant très ponctuellement, c'est sûr, mais jamais vraiment toute la réalité? Comment pouvait-elle dire la vérité, quand elle ne voulait pas inquiéter sa petite maman? Mahel eut un sourire victorieux. Quelque part, elle venait de passer quelque chose. Quelque chose de plus grand encore que le simple rite de passage. Elle avait subi les affres du temps et de l'époque. Au fond d'elle, elle s'était endurcie, elle était devenue un peu violente, mais seulement à l'intérieur. À l'extérieur, elle avait gagné quelques cicatrices, un visage plus sérieux, plus féroce, et au fond de la pupille, elle avait la flemme des Lusitanie, unique. La même qui avait habité l'œil de Vasco durant la Reconquista. Et pourtant, malgré cette dureté apparente, son sourire s'élargit en reconnaissant la voie de Lazarus, et son corps bondit en voyant Landres venir vers elle, et par instinct, tout simplement par instinct, elle ouvrit les bras et replia les jambes comme il la portait. Elle n'était pas bien grosse. Une boule de muscle finement dessiné sous une peau tannée et bronzée par le soleil et les pluies. Elle éclata d'un rire bruyant, et serrait Landres. Ça faisait du bien de revenir à la maison, plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle était si heureuse qu'elle ne releva même pas la phrase de Lucian et eut un rire, se laissant faire.
« Viens par ici toi! » « Toujours aussi rouquine poil de carotte! » « Tu nous as manqué sale teigne t'as bien mérité un SHAMPOING! » « Bande de... aaah! Traitres! À trois contre un! »
Mais même si ils se mettaient à trois sur elle, elle rigolait encore, repoussant d'une main un peu brute Lucian et Landres, mais ses forces à elle ne pouvait pas suffire à repousser ses trois aînés. En combat singulier, elle aurait été un peu plus chanceuse, mais visiblement, ses frères avaient encore oublié ce qu'était qu'un combat équitable. Elle ouvrit un oeil, alors que Lucian lui chatouillait la tête de ses jointures, et fit un faible signe à Lykkos, rapidement à genoux sur le sol sous le poids des trois grands dadets qui lui servaient de frères, mais toujours sans râler. Après tout, elle avait hurlé pendant une bonne demi-heure dans les oreilles de Lucian quand il était revenu, parce que c'était comme ça, un amour lusitanien. Ça hurlait et ça faisait toujours un peu mal à l'intérieur. Puis bientôt, le bizutage de retour s'arrêta. Sur le sol, les cheveux en vrac, Mahel releva le nez. Ses yeux se mirent à briller, comme si elle venait de voir une icône qu'elle attendait depuis des siècles. Mais ça ne faisait que cinq ans. Elle se redressa, tremblant d'excitation. Une journée n'aurait pas suffit à Mahel pour qu'elle lui explique tout ce qu'elle avait pu vivre, voire, sentir et traverser ces cinq dernières années. Mais elle retint tout cela, au plus profond de sa trachée, coincé quelque part. Une boule d'excitation à l'état pure.
« Et toi tu te laisses faire, viens par là un peu. On écrit à sa mère et pas à sa tante, tu mériterais que je t'embrasse à la lycienne tiens, sale bête. » Mahel eut un sourire à la Masael, avec ce côté séducteur et provocateur. Pas dans le mauvais sens du terme. C'était juste arrogant à souhait. Et ce, tout en arquant un peu le sourcil droit. « M'embrasser à la lycienne? Pitié, ma Tante... Je viens à peine de rentrer! »
Et Mahel attrapa Leandre dans ses bras, ronronnant de plaisir. Ce n'était plus une enfant pourtant, elle avait appris la vie, à la dure. Elle était passée par le Liban, puis éloignée, elle était tombée sur la guerre civile, sur les massacres, sur l'abomination. Elle avait grandi là bas, dans les rues dévastées par des obus, et elle avait bien compris qu'un jour ou l'autre, tout aurait une fin. Elle-même avait une fin. Mais elle ne s'en était pas inquiétée. Elle s'était juste dit que le plus tard serait le mieux. Et c'était ce jour-là qu'elle avait compris qu'elle n'avait juste pas peur de la mort. Même en face d'elle, elle n'avait pas tremblé. Pourtant, c'était dans ces rues, sur la terre chaude, qu'elle avait pour la première fois rencontrée Avery Klyde, et qu'elle l'avait défiguré, le laissant pour mort. Ce jeune homme avait seize ans, ou tout du moins d'apparence. Il contrôlait le feu. C'était un redoutable adversaire, qui lui avait brûlé la moitié du corps. Elle avait mis deux semaines à reprendre. Deux longues semaines, dans son esprit. Mais toutes les douleurs, tout le temps solitaire, passer à courir sous les bombes, tout ça était fini. Elle était chez elle. Dans les bras de sa tante préférée. Et c'était ça, rentrer chez elle. Y voir ses frères, sa tante, et... et? Où est-ce qu'ils étaient, ceux-là? Ses parents et Milly? Ah! La famille indigne, comme dirait Lapyx et Reagan! Mahel releva le nez, fronça légèrement les sourcils, lui donnant un air à la fois vexé et faussement boudeur. Ça lui donnait surtout un air comique en réalité. Comme une mimique de détective aux cheveux roux dans un feuilleton assez vieux.
« J'espère pour eux qu'ils le font pas, parce que sinon, ça va chier...! » « MAHEL! »
La rousse sursauta et se tourna. Là, en petit habit très propre et soigné, Milly se précipita dans les bras de sa soeur jumelle. Milly était magnifique. Juste succulente. Sûr que Noelia en aurait croqué un bout si elle était venue. Milly avait les cheveux longs, jusqu'au milieu du dos, avec des boucles et quelques perles blanches et argentés dans les cheveux. Ses grands yeux noisettes brillaient de quelques larmes. Oui, elle était belle, Milly. Belle comme une enfant qui vient d'avoir dix huit ans. Un bourgeon frais, à la peau de pêche, un peu fragile. Milly tenait tout de Léah, et sa carrure surtout, contrastait avec celle de sa « grande » soeur. Mahel, à côté de Milly, était insolente de certitude. Elle avait ce regard fier et droit. Inflexible, était le mot. Nikandr approcha, avec un sourire. Mahel le connaissait, comme tout le monde, et ce malgré qu'il fut de cinq siècles son aîné. Il la regarda, avec un sourire calme et tendre, et tendit la main.
« Merci d'être venue, Mahel. Milly attendait beaucoup de ta visite... » Mahel eut un sourire de renard, en prenant la main et en la serrant trop fort. « Si tu fais du mal à ma soeur, j'te jure que tu vas connaître ta douleur. À côté de moi, mes frères, c'est du quat'quart... » Milly eut un petit rire. Nikandr aussi. « C'est exactement ce qu'a dit Papa. » « Le sale vieux, il me pique toujours la réplique. » Siffla Mahel, faussement vexée. « De quel vieux parle t-on? »
Un long coup de jus remonta l'échine de Mahel qui se retourna très lentement, lâchant Nikandr du regard. Devant elle, Masael et Léah étaient là. Vasco arrivait, mais il était bien plus loin. On voyait bien que Léah était émue, mais Masael, comme n'importe quel bon lusitanien, avait toujours un regard fier et intrépide, pas capable de montrer une réelle émotion, autre que l'arrogance. Mahel eut un petit rire bête et tendit les bras en avant :
« Câlin? »
Et aussitôt, la brute de Masael attrapa sa fille et la coinça sous son bras, lui frottant violemment la tête avec les jointures de son poing.
« C'EST QUI LE PAAAAAATRON?! »
Mahel éclatait de rire tout en se débattant. Il la relâcha finalement. Mahel posa son regard sur Léah, les larmes aux yeux de rire. Oui. Elle était bel et bien rentrée chez elle.
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