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 One last time before we part...

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PROFIL & INFORMATIONS









Roman Konstantine

Roman Konstantine


► MESSAGES : 152
One last time before we part... #Dim 7 Nov - 23:26


Voilà. Après avoir repousser un peu plus chaque jour, Roman se retrouvait devant la cheminée de la salle commune de Gryffondor, un drôle de poids sur le coeur. Il avait vu les louveteaux de Kirill et Ella. Six. C’était énorme à ses yeux de chasseur. Six petites boules de poils franchement adorables. Même si il lui avait paru clair que le père n’était pas vraiment ravi de le voir approcher, pour Roman ça avait une importance plus grande qu’il ne voudrait bien l’admettre. Il avait gravé chaque prénom et chaque visage dans sa tête, avec un sourire doux en se rappelant que l’une des petites avait écopé de Romie en deuxième prénom. Puis il était revenu vers Poudlard, retrouver Eurydice puisque pour lui, c’était le moment de se quitter. Il arriva dans une gerbe de flammes vertes.
Les flammes vertes juraient dans le petit salon des Gryffondor. Il faisait bon y être. Mais pas pour Eurydice. Pas aujourd’hui. C’est assise dans un petit canapé qu’elle attendait, le regard rivé sur la cheminée qui crépitait d’un rouge écarlate. La même couleur que ses cheveux, à quelques nuances près. Puis finalement, il y avait eut une flamme plus grosse que les autres, et elle apportait avec elle la mauvaise nouvelle du jour. Ô Eurydice y était préparée. Elle n’était pas idiote, elle avait compté les jours qui l’avaient séparé de la fatalité, mais elle n’avait pas pu se résoudre à accepter. Si le calendrier était son bourreau, elle avait lutté. Elle avait espéré, peut être, au plus profond d’elle-même, que ça ne se passerait pas. Un cauchemar? Sans doute. Quel genre de fille de seize ans sourit quand son premier et seul amour lui annonce qu’il part? Aucune. Surtout pas cette tête de mule qu’était Eurydice. Après Aaron, le destin lui enlevait son amant. Et comme il était là, devant elle, elle leva les yeux sur son visage, le regarda, le fixa, scruta le moindre trait de son visage comme une enfant découvre un monstre. Elle avait les yeux clairs, les cheveux aussi. Plus vraiment écarlate. Plus vraiment vif. Plus rien, en réalité.
“ C’était pas un cauchemar alors... ” murmura t-elle.
Il la regardait, l’air différent. Peut-être un peu plus grave qu’à l’ordinaire, en tout cas il avait l’air déterminé. Roman savait ce qu’il faisait. Il savait aussi qu’il n’agissait pas en cavalier seul. L’homme n’est pas une île, il interagit avec d’autres et s’il a bon coeur, il ménage ces autres dans ses changements. Il approcha et l’attira doucement contre lui.

“ Viens un peu par là...”, un baiser posé sur ses cheveux clairs. Il n’était pas bien difficile d’imaginer ce que ressentait Eurydice, même sans se fier à ses transformations. “Je serais bientôt revenu, je te le promets.”
Sa voix était calme, cherchant dans les tons de graves chaleureux et doux comme du velours. Mais même malgré ça, malgré sa chaleur, sa présence, ses lèvres, elle ne pouvait toujours pas assimiler cette idée. La séparation. La mère de Roman avait-elle supporté? Ou avait-elle été une de ces femmes Vanna Syl allant à la chasse avec leur homme? Elle n’en savait rien. Mais ça avait un goût d’enfer. De petite mort.
“ Dans combien...? Un mois, deux mois? Trois mois? ” Elle roula des yeux, agacée. “ Mentir ne sert à rien... C’est ridicule. ”

Elle ruminait. Mais elle n’y pouvait strictement rien.

“ Quatre mois. Tu sais bien que je ne mentirai pas là dessus.”

Il s’écarta légèrement d’elle pour la regarder. Il revoyait dans son visage, les yeux de sa mère quand elle n’avait pas de nouvelles de leur père depuis trop longtemps. Il savait dans quelle situation il la mettait et s’il n’avait qu’une seule chose à regrettait dans son métier de chasseur, c’était bien celui là.

“ Quatre mois... ” Elle eut un rire, mais ça n’avait rien de drôle, de joyeux. C’était un rire nerveux. Pour éviter de commencer à pleurer, maintenant. “ C’est... C’est absurde. C’est totalement absurde. Je suis endormie, et je vais me réveiller. Et quand je me réveillerais, tout ça n’existera pas... Tout ça n’existera pas... ” Elle renifla, mais aucune larme n’avait encore coulé. Juste l’envie.

“ Eurydice..., dans le fond il ne pouvait rien dire à ça. Pardon de te briser le coeur? Pitié ça aurait été la pire chose à dire. A l’intérieur ça lui faisait mal à lui aussi mais il était dur comme son père à ce moment là. Pas dur dans le mauvais sens pourtant mais plutôt fort pour elle. Il laissa passer un petit instant de silence pour que chacun puisse ravaler ses larmes puis s’éclaircit la voix. Cette conversation ils l’avaient déjà eu. Mille fois au moins. Ils savaient tous les deux comment ça se finissait alors... “ ... j’avais pensé t’emmener au resto et... ‘fin... on pourrait passer la soirée tous les deux, à mon appart. Je te ramènerai demain matin puis... je partirai.”, proposa-t-il, un brin mal à l’aise.
Il ne l’avait encore jamais invité au restaurant, et encore moins à passer la nuit avec lui. Roman était quelqu’un de très pudique sur ses sentiments, sans doute le charme hongrois qui avait la chaleur d’un bon feu mais qui demandait des kilomètres à braver le blizzard en guise de préliminaire. Il était un peu ours aussi Roman. Il n’avouait qu’à demi son attirance pour Eurydice quoiqu’elle fût plus qu’évidente. Ce genre de choses, il n’en parlait jamais
. La petite furie, elle, n’était peut-être pas assez fille pour avoir les yeux brillants quand elle voyait Roman arrivait, pas assez câline pour se lover dans ses bras devant tout le monde, et pas assez confiante pour lui dire je t’aime devant une grande assistante. Mais sa jalousie maladive ne laissait aucun doute : elle l’aimait comme on aime qu’une fois. Et c’était parce qu’elle l’aimait comme ça, d’un amour plus grand qu’on ne peut l’imaginer, qu’elle souffrait. Elle avait sacrifié des choses pour lui. Des choses essentielles quelque part. Elle avait vu sa carrière de quidditch finir, avortée. Elle avait vu toute sa vie réduite à un simple château, et au souvenir d’une gloire bien éphémère. Si Eurydice restait encore un symbole certain pour les Gryffondor, elle avait tout quitté. Elle avait oublié son futur chez les Harpies, et son futur tout court. A la place de ça, elle s’était dit qu’une vie de rentière avec Roman à ses côtés n’était pas si terrible. Enfin, ça, c’était avant que ne lui vienne l’idée de partir quatre mois pour la chasse. La chasse qui s’avérait - visiblement - aussi importante qu’elle à ses yeux. Elle était “une part de lui” avait-il dit. La blague, pour Eurydice. La rouquine n’aimait pas exactement l’idée d’être séparée de Roman, mais qu’alors ce fut volontaire, là, ça frôlait le blasphème...! Et elle devait accepter. Contre quoi? Un restaurant et une nuit dans son appartement? Le visage de la gryffondor changea. Il y eut comme un tic nerveux à la commissure de ses lèvres. La lèvre s’ourla.

“ Et ça doit me faire avaler le fait que je vais passer quatre mois loin de toi? ” Elle avait cet air terrible de magyar sur le visage. Ce regard qui brillait d’une flamme que seule la jeune fille avait. Une flamme dangereuse. Elle pesta : “ C’est la meilleure...! Tu pars quatre mois, tu me laisses toute seule, et tu me proposes un restaurant?! ”
“On n’est pas obligé de faire ça...”, répondit-il avec son habituelle maladresse.

Puis il repensait à ces mois passés à repousser le moment et il sentait qu’il finirait finalement la soirée devant une assiette, à la table qu’il avait réservée sur le chemin de traverse, parce qu’il avait voulu faire les choses bien. Le pire de tout c’était qu’il n’avait pas faim. Il lui faudrait prendre le temps d’oublier que demain il partait, mais Eurydice ne semblait pas prête à le laisser faire et encore moins à l’imiter.

“ Le restaurant, c’est pas le problème. Tête de pivert. ” Elle roula des yeux, encore une fois. “ Tu n’as... je sais pas, moi. Peur? Tu me laisses, toute seule, pendant quatre mois. Tu.. Merde! Roman! On a seize ans! Et tu pars comme si c’était normal? Tu te fous de moi ou t’en fais exprès? ” Elle se passa une main sur le visage, véritablement blessée. Ce n’était pas une blessure normale. Celle-la ne guérirait pas. Elle devrait vivre avec. Elle le savait dors et déjà. “ ... C’est... C’est trop cruel. Tu peux pas me demander de te dire “ok, c’est cool, vas-y!”... Ni de sourire, ou d’être contente, ou quoi que ce soit. Si je pleur pendant qu’on mange, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. ” Elle baissa les yeux. Finalement, c’était sortit.
“Eurydice je sais tout ça. Je ne te demande pas de... , il soupira, visible dépassé mais il savait bien que c’était toujours comme ça quand il y avait un problème entre eux, à t’entendre j’ai l’impression que tu crois que je siffle dessus tout ça...”, toujours son hongrois qui reprenait le pas quand il se laissait submerger par ce qu’il ressentait, “...et c’est pas le cas. Je suis cruel... oui peut-être mais j’ai ... Eurydice pour ne pas être cruel il faudrait que je... non laisse tomber.”, il coupait court pour ne pas formuler sa pensée, pour ne pas la blesser encore plus.

Elle fronça aussitôt les sourcils. Si Eurydice avait bien des défauts, elle n’était pas de ceux qui se taisent mais parlent de trop.

“ Il faudrait que tu...? ”
“ Que je rompe!, explosa-t-il, et ça je peux pas... alors oui! Je suis cruel.”
[color=indianred]“ Que tu... QUOI?! ” Ses cheveux virèrent au noir aussitôt. C’était sans doute la couleur qui la rendait le plus sévère. Effrayante. “ Tu rigoles j’espère? Quatre mois, comparé aux cinq ans d’attente, c’est du quar’quart! ” Elle fronça les sourcils, se penchant légèrement vers lui, le regard inquisiteur. “ Même pas tu y penses, Roman Konstantine. Même pas en rêve... ”
“ Je n’y pense pas drágám, je... réfléchissais. C’est tout.”

Il se laissa tomber dans un des fauteuils de la salle commune, passant une main sur son visage tendu. Non il n’y pensait pas. Quitter Eurydice c’était ... c’était... un espèce de suicide à caractère humain. Mais il n’en avait pas le courage de toute façon.

“Ecoute... j’ai pas envie de me disputer ce soir. Pas envie de me prendre la tête. Tout ce qu’on peut faire maintenant c’est se jeter des mots à la tête, à tord et à travers et gaspiller la dernière soirée qu’on a ensemble avant longtemps. Si ça te mets mal à l’aise on n’a qu’à pas aller au restaurant. Je peux aussi bien te faire la cuisine ça me dérange pas.”

Il avait la voix de quelqu’un de sincèrement fatigué. Ce n’était pas de la fatigue physique bien sûr, mais c’était son coeur qui l’épuisait, comme chaque fois qu’il devait lui rappeler à quel point il détestait souffrir.

“ ...j’ai pas... vraiment faim. ” murmura t-elle, pas vraiment sûr d’elle.
“ Bien.”

Il se releva mettant les mains dans les poches, le regard sombre mais pas contre elle.

“ Tu ne viens même pas?”, son coeur se serrait mais il gardait cet air stable et sûr.

Elle le regarda, vraiment. Pas pour observer son physique, mais pour lire quelque chose, dans son regard, comme elle faisait avec Rathalos, ou avec les sombrals de l’enclos. Elle avait toujours ce petit don, de comprendre les animaux blessés, mais.. non. Roman lui échappait toujours. Elle posa les pieds sur le sol froid. Pieds nus. Les dalles gêlées la firent frissonner, mais elle ne s’en aperçut même pas. Perdue? Peut-être. Si Aaron avait été là, il le lui aurait dit “allez, fonce! tu regretteras demain!”. Mais il n’était pas là. Et demain lui non plus ne serait pas là. Le monde d’Eurydice se terminerait demain. Elle le fixa, les yeux plus brillants qu’à l’habitude, plus flamboyant de ce petit quelque chose qui faisait que Sinfull vivait comme un vivet, à cent à l’heure. Elle savait. Il n’attendait peut-être pas un encouragement. Il attendait juste qu’elle ferme les yeux, qu’elle accepte. Elle aurait tout le temps de pleurer demain.
Elle tendit la main, avec un air qu’elle seule pouvait avoir dans ce genre de situation, hautaine sans vraiment l’être, impérieuse aussi :

“ Je viens, mais y a intérêt à ce que ce soit propre chez toi! Parce que, les chambres de garçon, on sait toutes ce que c’est...! ” Elle avait un petit sourire en coin, amusée.

Oui. Elle pleurerait demain.
Il eut un petit hum amusé. Il aurait tout le temps de sentir son coeur se serrer à faire mal quand son réveil sonnerait le lendemain. Quand il franchirait les portes du ministère hongrois, seul. Tendrement il lui prit la main, la caressant comme il faisait toujours de son pouce, puis il jeta un peu de poudre dans la cheminée. L’instant d’après, ils se retrouvaient dans un petit appartement étonnamment propre mais très peu meublé. Il y avait un coin cuisine qui n’avait pas l’air d’avoir beaucoup servi et le canapé du salon se transformait en lit. Il avait prit soin de cacher son gros sac pour ne pas gâcher un peu plus la soirée. Arrivé là il la serra doucement dans ses bras, longuement surtout. Elle frissona, un peu perdue, mais le serra, autant qu’elle le pu, autant que sa force le lui permettait. Ils ne dirent pas un mot puis il alla jeter un coup d’oeil dans le frigo.
Eurydice, elle, resta à l’entrée, sans vraiment oser entrer. D’une, parce que c’était la première fois qu’elle était dans cet appartement, et... oui. Aussi parce qu’elle ne pouvait pas vraiment détacher son regard de Roman. Elle repensait à Aaron. A ses histoires. A toutes ses fois où il était revenu avec des plaies, profondes, des cicatrices. La fois où sa tante avait été mise en pièce par un Seigneur Russe. La fois où... Toutes ses fois auxquelles elle ne voulait pas vraiment penser. Un frisson remonta son échine, et elle refoula un sanglot. Ne pas y penser. Surtout, ne pas y penser. Elle avança d’un pas hésitant dans la pièce, contourna un meuble et se posa sur le canapé du salon. Elle regardait la décoration, et retrouvait la chaleur du Hongrois. Sa chaleur, son odeur. Son emprunte. Elle regarda tout ça, un peu ailleurs.

“ Pörkölt... enfin... tu aimes le paprika?”
Elle sursauta, vraiment ailleurs. Perdue dans ses pensées. C’était bête. Elle était venue ici pour ne voir, pour ne penser qu’à lui, et pourtant, il y avait autre chose dans sa tête.
“ Je... Roman, j’ai pas vraiment faim... ” Elle eut un petit sourire forcé.
“ Mmh okay alors on laisse tomber la cuisine.”, il referma le frigo et s’essuya les mains dans le torchon.

Il n’allait pas l’obliger à manger, parce que ça aurait eu l’air de... de tout ce qu’il ne voulait pas. Il ne voulait pas être ce genre de mec qui oblige sa copine à sourire quand elle n’a qu’une envie c’est de pleurer, de hurler, de faire des vagues. De toute façon il ne serait pas tombé amoureux d’Eurydice si ça avait été ça. Il revint vers elle et lui releva doucement le menton:
“ Je compte sur toi pour ne pas tuer Kassy Salvadore pendant que je serais pas là. Je serais obligé de venir te kidnapper sinon...”, il eut un petit sourire, et l’embrassa.
Dans le fond à ce moment là il s’en fichait de Kassy mais il voulait la voir oublier rien qu’une seconde qu’il partait. Même si une seconde ce n’était rien du tout.










Aaron O. Vanna Syl


► MESSAGES : 218
One last time before we part... #Dim 7 Nov - 23:27




Il lui caressait le visage doucement puis, assis à côté d’elle dans le canapé, il l’attira tout contre lui:

“ Plus sérieusement drágám... il faudra qu’on soit forts tous les deux. Tu sais que je t’écrirai tous les soirs si je peux...”

Elle se serra contre lui, passant ses bras autour de ses épaules et posant son front contre le sien. Elle se rappelait que c’était la chose que préférait sa mère, quand elle était au lit, et que son père, lui, tournait dans le monde entier sur un balais. Il n’avait pas été là. Elle fronça légèrement les sourcils à cette idée. Son nez frôla celui de Roman. Elle n’aimait pas cette pensée. Pas plus que celle de se voir dépérir en l’absence de Roman. Si il lui demandait d’être forte, elle le serait. Pour lui. Pour eux.

“ Je ferais ce que je peux. Je... Je t’attendrais... ” Elle cilla, ses yeux recommençaient leur jeu, et se remplissaient à nouveau de grosses larmes qui ne couleraient pas. Elles sécheraient. “ Je trouverais des trucs à faire. Je ferais le jardin, et les enclos. Et j’attendrais ta lettre... Je ferais tout ça. ” Ses bras frissonnèrent autour de lui. Elle se sentit si petite. Ridiculement petite. “ Je peux pas faire plus que ça... ”

Ca, il voulait bien la croire. Pour lui non plus ce ne serait pas facile. Il s’était toujours demandé comment son père pouvait franchir la porte si serein. Comment il faisait pour se regarder en face le matin quand il savait que sa femme avait pleuré toute la nuit à cause de lui. Il se demandait comment faisait les autres chasseurs. Comment lui, ferait. Mais ça, il n’en saurait jamais rien à moins de partir. De commencer cette vie de chasseur qui allait être la sienne. Six mois auprès de sa famille si tout allait bien, six mois en chasse. Il s’était souvent posé la question... est-ce qu’il avait vraiment le droit d’imposer ça à qui que ce soit? Surtout à quelqu’un qui comptait vraiment pour lui. Un instant il se prit à imaginer qu’Eurydice finirait par s’ennuyait, qu’elle le remplacerait par un autre garçon. Il la serra plus fort. Rien que l’idée, si improbable soit-elle, le rendait fou. Pourtant, si c’était arrivé, il se serait contenté de ne pas revenir. De la regarder être heureuse cinq minutes avant de disparaître pour de bon. Mais rien ne tout ça n’allait se passer... ils vivraient comme ça jusqu’à la fin, parce qu’ils s’aimaient vraiment. Parce que telles qu’étaient les choses entre eux, ils ne pourraient plus jamais aimé personne d’autre. C’était comme ça. Et c’était bien, comme ça.

“ Je veux que tu trouves des choses à faire, ce sera autant de choses à me raconter. Je veux même savoir ce que fait cette peste de Précieux du Vatican, et je veux enrager en lisant que tu l’as laissé dormir avec toi.” Elle eut un petit rire, amusé, mais il y avait quelque chose dans sa voix qui la trahissait, cette pensée sous-jacente, qui la frapperait au réveil, dès demain. Dès qu’elle serait seule dans le lit, et qu’elle aurait froid. Que l’appartement serait calme. Qu’il n’y aurait plus rien.
“ Je jure que je t’écrirais tous les jours, et... et le premier mois, je ferais en sorte que Précieux ne dorment pas avec moi. Je dormirais toute seule. Je.. Je veux dormir avec ton odeur. ” Une larme roula sur sa joue, douleur amère. Elle craquait. Sincèrement. Elle s'agrippait un peu plus à ses omoplates. “ Je suis désolée... Pardon. ” Elle reniflait, essuyait nerveusement ses yeux, mais c’était peine perdue.
“ Ça ne fait rien, pleure Eurydice. Ne te retiens pas si ça te fait du bien.”

Comment aurait-elle pu se retenir? Elle se crispa, ses doigts serrant son t-shirt, et les larmes coulèrent, plus grosses, plus abondantes. Et il savait que ça faisait du bien. Lui, ne pleurait pas, peut-être parce que les récents évènements de sa vie l’avait endurci, ou peut-être parce qu’il savait parfaitement que le plus difficile pour lui ce serait le lendemain, au moment de l’embrasser pour la dernière fois. Pour le moment il la serrait en essayant d’oublier l’heure. Il caressait ses cheveux, encore et encore et elle lui semblait si minuscule dans ses bras, presque fragile. Mais Eurydice était une mini nova, une étoile, la plus brillante du ciel, prête à exploser d’un instant à l’autre. Oui elle était aussi fragile, mais elle n’était ce que l’on pouvait appeler une fille fragile. Après un long moment passé ainsi, dans les bras l’un de l’autre, Roman posa de nouveau ses lèvres sur les siennes, lui donnant ce genre de baiser auxquels elle n’avait eu droit que les rares fois où ils avaient vraiment pu se retrouver seuls. Puis il rompit le baiser:

“Tu veux mon t-shirt pour la nuit?”, il ne dirait pas qu’il le lui laisserait, pour cette seule nuit par mois où Précieux ne dormirait pas avec elle.

Elle baissa les yeux aussitôt, mal-à-l’aise? Oui. Gênée aussi. A seize ans comme à quarante ans, Eurydice n’aurait jamais cette tendance désinvolte des autres femmes à parler de toutes ses petites choses qui rythment une vie de couple. Encore moins de l’absence. Elle le dévisagea, ferma les yeux et hocha doucement la tête, positivement. Pour la nuit, pour le mois. Pour tout le temps de son absence... Elle se crispa dans ses bras, les yeux alors secs.

“ Je... ” Elle inspira une grande fois, décidée. “ Je peux... mh... dormir avec toi? ”

Oui. C’est sans doute très ridicule, mais Eurydice n’avait dormit que deux fois avec Roman. La dernière fois remontait à la mort de ses parents, et il avait fallu plusieurs allers-retours entre leurs deux lits pour qu’elle décide vraiment à entrer sous les couettes du Gryffondor. De son côté, Roman avait trop de retenu pour que ce genre de choses soient déjà une évidence dans leur couple. Il avait quelque part toujours peur qu’elle s’imagine des choses - non pas que lui n’y pensait pas à ces choses mais il ne voulait pas passer pour un köcsög.

“ Je vais faire le lit... si tu veux prendre une douche c’est la porte juste là...”
“ O-Okay... ”

Visiblement, c’était plutôt... oui. Elle n’était ni heureuse, ni vraiment triste. C’était leur première nuit ensemble, sous un toit, et seuls. Mais c’était aussi la dernière fois qu’elle le verrait pour les quatre prochains mois. Elle se leva, s’arrêta un instant et se retourna vers Roman, gênée :

“ En y pensant... ” Elle passa sa main devant ses yeux. Idiote. “ J’ai pas pris de change, alors... ”

Bêtise. Elle avait prit une douche ce matin, et aussi ce midi. Elle sentait le shampooing à plein nez. Mais non. Il fallait vraiment qu’elle prenne une douche. C’était vitale.

“ Ça fait rien j’ai des serviettes là, viens, il lui ouvrit la porte de la salle de bain, lui indiquant un petit meuble, et... je vais te chercher un t-shirt pour cette nuit et un pour demain.”

Il posa un baiser sur ses lèvres et ferma la porte derrière elle avant de revenir frapper poliment. Une fois les vêtements passés de main en main, il s’éloigna de la salle de bain pour retourner vers le salon. Tranquillement, évitant de trop penser au lendemain, ou au bruit de l’eau, il déplia le clic-clac, sortit les draps et quand le lit fut fait, il attendit son tour, patiemment.
C’est quelques minutes plus tard que Eurydice ouvrit la porte lentement. Une large serviette autour de la poitrine descendait jusqu’à ses mollets. Ses cheveux, longs, encore mouillés, collés ses épaules. Ils étaient blonds. Blonds des blés. Personne ne savait si c’était le rouge feu ou le blond doré qui était sa couleur de cheveux originelle, et elle-même ne le savait pas vraiment. Son père avait été l’écossais aux cheveux de feu, et la mère l’irlandaise aux longs cheveux d’or. Elle n’était que leur produit. Elle ne s’en plaignait pas.
Elle posa ses yeux ambre sur Roman, avec un sourire, un peu gênée. Elle tenait fermement la serviette, et ses pieds se touchaient. Personne ne l’avait jamais vu nue. Ni sa mère, ni son père, ni une de ses amies. C’était quelque chose qu’elle avait hérité de sa mère. Cette pudeur certaine. Elle toussota, son regard fuyant sur les côtés, pour éviter d’avoir à la regarder.

“ Je vais aller m’habiller pendant que tu prends ta douche... A tout à l’heure. ”

Elle prit d’une main le linge, se leva sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur la commissure de ses lèvres, dans ce qui était un baiser ni trop assuré, ni trop hésitant. Elle se détacha de l’encadrement de la porte pour le laisser passer et alla dans le salon, alors que la porte se refermait derrière elle. Roman eut un petit sourire en refermant la porte, le baiser d’Eurydice toujours sur ses lèvres. Il ne resta pas trop longtemps sous la douche car même si l’eau brûlante lui faisait du bien, il ne voulait pas perdre une minute loin d’elle. Il s’était lavé les cheveux le matin, prévoyant pour une fois. Juste après que sa soeur se soit endormie, fatiguée à juste titre. Pendant une seconde il se demanda si un jour il se retrouverait à la place de Kirill à attendre un air inquiet sur le visage pendant que son Eurydice serait dans une pièce à côté à produire ce que sa grand-mère appelait “le miracle de la vie”. Sacrément flippant pour un miracle. Mais c’était vrai que voir ces petites boules de poils collées à sa soeur ça avait eu quelque chose de miraculeux. Eurydice aurait sans doute aimé voir ça.
Pendant ce temps, elle laissa tomber sa serviette, bien assurée qu’il ne ressortirait pas - elle attendait justement d’entendre le bruit de l’eau pour s’habiller - et enfila rapidement le vêtement qu’il lui avait prêté. Un t-shirt noir, six fois trop large pour elle. Si Roman était haut et large, Eurydice était fine et élancée, grande aussi, mais ses épaules étaient trop étroites, son corps quasiment longiligne. Elle était une brindille à côté de l’ours qui lui servait d’amant. Elle regarda ses jambes nues, et rougit à l’idée qu’il puisse la voir comme ça. Elle ferma les yeux et se faufila sous la couverture, à sa place. Et l’eau coulait. Elle baissa les yeux sur son t-shirt, décoda lentement les écritures sur le vêtement... “Itt vagyok! Romanszuperhős”... Soit. Elle n’y comprendrait jamais rien. Elle releva le nez, rejetant la tête en arrière pour regarder la porte qui s’ouvrait juste à ce moment. Il la regarda avec un petit sourire, sa petite tête blonde qui dépassait des couvertures exactement comme il l’avait imaginée, parce qu’il la connaissait bien. Lui avait repassé son jean et son t-shirt juste le temps de venir se mettre au lit avec elle. Rien que l’idée lui faisait trembler le coeur mais il avait l’air de rien, comme si il avait parfaitement maîtrisé la situation. Il s’assit sur le rebord du canapé-lit, retira son t-shirt et se glissa près d’elle à son tour sans trop oser rien dire au début, ni la coller... Et elle se crispa en le sentant à côté d’elle, n’osant pas même le regarder. Ses yeux étaient figés, quelque part, sur un point imaginaire peut-être. Trouver quelque chose à dire. Elle ferma les yeux, se demandant comment les autres pouvaient faire pour ne pas avoir la tête qui tourne, pour ne pas se sentir mal avec un coeur qui bat aussi vite... Elle savait. Peut-être que les autres n’avaient pas ce coeur qui court trop vite. Peut-être que les autres n’avaient pas ces petits papillons qui brouillent les estomacs en s’envolant. Peut-être que les autres n’étaient pas eux, tout simplement. Elle remua le bout des pieds, les frottant entre eux. Se donner du courage. Un moment passa pourtant avant que Eurydice ne trouve le courage de se mettre sur le côté. Bêtise. Elle se tourna du mauvais côté, son regard fixant droit devant elle la porte d’entrée. Elle inspira un peu plus fort et recula à peine, se crispant aussitôt. Son pieds venant d’effleurer celui de Roman. Ses joues s'empourprèrent aussitôt. Elle louait Dieu d’avoir crée la nuit. Et lui louait la nuit de dissimuler les expressions de son visage à ce moment là. Il finit tout de même par se rapprocher d’elle pour l’entourer d’un de ses bras:

“ Szeretlek drágám...” ça elle savait ce que ça voulait dire. Et ça venait du coeur.
“ Je t’aime aussi. ”

Elle se retourna lentement entre ses bras, très lentement, hésitante sans en avoir l’air. Ses pieds rencontrèrent les siens. Son coeur rata un battement pourtant, car ses mains effleurèrent le torse de Roman, sa peau, ses muscles parfaitement dessinés. Elle baissa les yeux, silencieuse un moment, puis releva le nez. Sa bouche était si proche de la sienne. Ses yeux aussi. Elle aurait presque pu en voir la couleur. Ses mains se posèrent finalement sur sa peau, sur le rebondis de ses avants-bras. Elle rougissait, ça se voyait. Ses cheveux blonds étaient à nouveau d’un délicieux rouge vif. Elle ne pouvait rien cacher. C’était son point faible mais pour Roman, c’était presque une bénédiction. Ce “point faible” lui permettait, non pas d’avoir une longueur d’avance sur elle mais bien souvent de pouvoir parler avec elle sans avoir besoin de mots, lui même étant expressif dans sa maladresse. Il sourit, glissant sa main dans la nuque de sa douce rouquine, puis ses lèvres se refermèrent sur les siennes. Cette fois-ci le baiser fut plus doux au début, puis la retenue s’évanouit peu à peu, toute en tendresse mais sans pour autant faire oublier ce feu de magyar qu’ils partageaient tous les deux. Sans bien s’en rendre compte il se pencha un peu au dessus d’elle, pour être plus à l’aise. Pour mieux la protéger. Puis, après un long moment, sentant qu’il aurait du mal à rester sage plus longtemps s’il continuait comme ça, il posa un baiser sur son nez, puis sur son front, la gardant contre lui comme il espérait bien la gardait ainsi dans leur sommeil. Elle n’aurait pas bougé pour tout l’or du monde. Elle rêvait de ces bras là, de cet homme, de sa force, de son odeur. Elle fermait les yeux par instinct quand il l’embrassait, comme pour concentrer toute son attention sur la douceur de sa bouche, et pourtant, au plus profond d’elle, il n’aurait pas fallu que ça s’arrête. Que ça continue. Encore et encore. Sa tête bouillonnait, alors ses mains serrèrent ses avants-bras, d’une douce étreinte pleine de sentiment, et elle nicha son visage au creux de sa gorge. Elle était petite, comparée à lui, et si parfois son caractère était plus grand, que sa voix frappait plus fort, qu’elle portait plus loin, elle n’aurait pour rien au monde changeait ce corps ridiculement minuscule. Parce qu’il était le mieux qu’elle puisse avoir. Parce qu’il était celui qui était adapté aux bras de Roman. Celui qui n’existait que pour être contenu par ces bras là. Il avait encore tant de choses à lui dire. Des milliers de mots qui n’avaient pour fin que l’infini alors bien sûr, ils finirent par s’endormir, comme ça, l’un dans les bras de l’autre et demain... oh demain... Ez más káposzta.


ce rp a été écrit par deux personnes se connaissant très bien, formant un duo d'écriture, sur une option google permettant à deux personnes d'écrire sur un seul document word en même temps (google documents).
/!\ il est très clair qu'on ne joue pas le personnage des autres!

 

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