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 Ivresse de la nuit

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PROFIL & INFORMATIONS









Anonymous

Invité
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Ivresse de la nuit #Lun 13 Déc - 15:13


Tout homme à ses « petits secrets ». Ils n’ont rien à voir avec les « gros secrets ». Tout d’abord, ils n’ont pas trait à des thèmes tels que la mort, la vie ou l’amour. Et puis, ils ne représentent pas un danger si tôt qu’ils sont révélés, ni ne changent la vie de leur détenteur lorsqu’ils viennent à être dévoilés. Non, les « petits secrets » sont ces petites choses que l’on garde pour soi, par honte, par convoitise, par peur ou par jalousie. Ils ne sont pas d’une importance considérable néanmoins leur détenteur les garde éloignés du regard des autres avec presque autant de précaution que n’importe quel secret de taille plus importante. Car ce sont les « petits secrets » qui façonnent les gens, ce sont eux qui en disent long sur eux-mêmes. L’inestimable vase de grand-mère brisé en jouant au ballon étant petit, l’alliance de mariage perdu par l’époux et commodément remplacé par une autre presque identique mais tout à fait dénuée de sens, ou encore la dispense d’examen pratique d’Adrian délivré par l’Hôpital St Mangouste. Tous étaient des « petits secrets » jalousement gardés.
Adrian était magicophobe. C’était un fait. Heureusement pour lui, il avait été reconnu comme étant réellement atteint de cette peur maladive par l’Hôpital St Mangouste avant son arrivée à Poudlard. De fait, une dispense des examens pratiques en matière de magie lui avait été accordée. En somme, il ne passait que la partie théorique de ces examens. Un avantage à double tranchant car il ne pouvait se permettre de rater ces derniers, alors il travaillait dur, très dur et jusque là cela avait plutôt pas mal payé. Personne n’était au courant de cette dispense, mis à part les Professeurs de Poudlard bien sûr.

Il était onze heures du soir lorsque le jeune Poufsouffle décida de briser le couvre-feu. Adrian passa son sac de cours en cuir en bandoulière et s’enveloppa d’une cape. Tout le monde dormait dans son dortoir et il n’y avait que quelques personnes dans la salle commune qui ne manquèrent néanmoins pas de reluquer Adrian avec un air suspect lorsqu’il quitta la Chambre de Poufsouffle. Ce soir, Adrian voulait réviser ses cours d’Astronomie alors il prit la direction de la Plate-forme du Château. C’était une entreprise risquée, il devait monter six étages sans se faire prendre. Mais Adrian connaissait les coins et les recoins afin d’avancer dans l’ombre et il prenait son temps afin de s’assurer qu’aucun Professeur, ou pire le Concierge, ne le trouve dans les couloirs du Château en pleine nuit. Enveloppé dans sa cape, seule la chevelure blonde du Poufsouffle ne composait pas avec le noir environnant.

Après de longues minutes de marche il se retrouva finalement sur la Plate-forme. Elle était vide, il n’y avait aucun bruit, même pas une brise qui venait lui siffler aux oreilles. D’ailleurs il ne faisait même pas froid. Adrian se dirigea vers un des gros télescopes et ôta sa cape. Il portait un jean délavé et une chemise blanche. De sa sacoche il sortit le matériel qui lui servait à observer les astres et deux bouteilles d’un liquide cuivré. L’alcool était prohibé à Poudlard, mais un des compagnons de chambre d’Adrian, relativement doué en potion, avait réussi, à partir de la bièreaubeure, à concocter un alcool assez fort. Ce liquide cuivré circulait donc depuis quelques jours au sein du marché noir de l’école. Pour plus de précaution, aucun nom ne lui avait été donné. Ainsi les Professeurs mettraient plus de temps à l’identifier et à prendre des mesures adéquates afin de le proscrire.

Adrian avait soif, alors il ouvrit une bouteille et but une gorgé. Puis il se mit au travail. L’Astronomie c’était facile pour lui, il y avait beaucoup de schémas et son don pour le dessin lui permettait de reproduire ce qu’il voyait avec une précision exceptionnelle et une facilité déconcertante. Il s’appliqua donc à contempler les étoiles puis à tracer les constellations sur son calepin. Et puis, l’Astronomie c’était sans risque. Il fallait bien avouer que les probabilités pour qu’un de ces astres ne lui tombent sur le coin de la tête étaient peu élevées. Bien que s’il eût fallu que cela arrivât, c’était sur Adrian et personne d’autre que l’étoile se fût écrasée eu égard à la conjugaison de sa maladresse et de sa malchance légendaire.

Très vite Adrian finit la première bouteille du liquide cuivré. Lorsque soudain une envie pressante de faire pipi le saisit. Adrian avait oublié que cette bièreaubeure arrangée donnait encore plus envie d’uriner que sa version originale. L’alcool aidant (ou pas), Adrian trouva une solution logique (ou pas) à son problème. Il monta sur le rebord de la Plate-forme baissa son pantalon jusqu’à ses chevilles et se mit à uriner dans le vide, ses fesses musclées à l'air et légèrement éclairées par la Lune, et le reste aussi... Un processus qui dura longtemps et durant lequel le Poufsouffle se mit à chanter légèrement en fixant le sol plusieurs dizaine de mètres plus bas.









Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Ivresse de la nuit #Lun 13 Déc - 15:51


Ce soir-là, Fedorus n'avait qu'une envie, voler haut dans le ciel et sentir le vent dans ses plumes, scruter les moindres petits mulots, et surtout il en avait jusque la cravate de rester dans cette chambre sombre, seulement éclairée par sa lampe à pétrole. Les autres dormaient, fourbus par une journée harassante, ce qui força encore plus le Poufsouffle à quitter la chambre sans bruit, mais pas par la porte. Discrètement, il ouvrit une fenêtre, escalada, referma la fenêtre avec sa baguette et s'envola enfin sous sa forme d'aigle qu'il aimait tant. Cette escapade qu'il voulait tant se révéla vite bien ennuyeuse. La brume laissait peu de vision et il n'y avait rien de bien excitant de toute façon. Alors qu'il survolait le château, Fedorus remarqua que la plateforme d'astronomie était visitée par un jeune homme, blond, mais bien qu'il y voyait très bien, il n'arrivait pas à voir son visage. Soudain, le jeune homme en question se mit sur le bord de la plate-forme et Fedorus se demanda un instant si ce jeune homme n'allait pas tout simplement sauter dans le vide et en finir avec sa vie. N'écoutant que son grand coeur, il plongea en direction de la plateforme et plana autour quelques instants. Tout allait bien, il s'agissait juste d'Adrian qui se soulageait au vent, le pantalon baissé. Fedorus se posa doucement sur la plateforme et reprit forme humaine. Ne voulant pas faire peur au jeune poufsouffle, il décida d'attendre qu'il eût fini ce qu'il avait à faire et s'assit simplement sur un des créneaux de la plateforme. Ses yeux s'attardèrent sur une bouteille vide et curieux, il s'en empara pour la sentir et...

"Pwaaah ! Mais ça pue ce machin... C'est quoi ? Un repousse-putois ? Héhé... Adrian, quand t'auras fini de me montrer ton joli p'tit cul, tu penseras à me dire bonsoir !"

En attendant qu'Adrian eût fini d'arroser les tuiles, Fedorus reposa la bouteille avec une grimace non feinte puis fouilla dans ses poches avant d'en sortir un petit paquet gigotant. D'un coup sec de dents, il arracha le contenant et sourit en voyant cette petite chocogrenouille qui n'attendait que lui pour la dévorer. Tel un rapace qu'il n'était pas ou presque, il lui arracha la tête et la savoura en la mâchant longuement... Bien sûr, il se permit de reluquer les fesses d'Adrian comme il se devait, après tout, un tel spectacle ne pouvait se refuser...

"Tu fais la collec des cartes de chocogrenouille ? J'en ai une là. C'est... Attends... Ah ! Espen Illfremur..."

Fedorus hésita un instant à retourner la carte, de peur de constater qu'il avait oublié la moitié des choses sur ce sorcier pendant son examen d'histoire de la magie. Préférant garder le mystère, il remit la carte dans le paquet et attaqua les cuisses de sa chocogrenouille encore frémissante...









Anonymous

Invité
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Ivresse de la nuit #Mar 14 Déc - 3:34


[HRP : J’avais oublié que Fedo était animagus xD du coup en lisant les premières lignes du RP je me suis dit « WHAT THE FUCK ?! » MDR]

Sifflant gaiement et tanguant dangereusement d’avant en arrière, Adrian continuait sa longue « urinade » à la lueur d’un fin croissant de lune. Ce qu’il y avait en dessous, plusieurs dizaine de mètres plus bas ? Adrian n’en savait rien, bien qu’il s’appliquât, en plissant des yeux jusqu’à les fermer complètement, à essayer de distinguer jusqu’où il était capable de voir son urine tomber dans le vide… Une légère brise s’était finalement levée, venant faire danser les cheveux blonds du Poufsouffle. Quelle douce sensation que celle du vent vous caressant en certains endroits se rendit compte Adrian. Il s’arrêta de siffler pour sourire bêtement, mais même le sourire le plus stupide qu’il avait en réserve restait des plus ravageurs.

Il ne se rendit compte qu’il avait fini d’uriner que cinq minutes plus tard. Quand il eût pu se rhabiller et descendre du rebord de la Plate-forme, Adrian préféra mettre ses mains sur ses hanches et contempler l’horizon avec un air de conquérant. Horizon qui, soit dit en passant, ne s’étendait pas à plus de deux mètres devant lui eu égard à l’épaisse brume qui entourait le château. Soudain un aigle passa dans le ciel.
- Ho une mouette ! s’écria Adrian, décidément bien éméché.
Perdant tout aussi soudainement intérêt pour l’aigle/mouette qui venait de passer, le jeune homme contempla de nouveau le vide, le pantalon sur les chevilles. Puis il commença à écarter ses bras de son corps et à les agiter sans doute dans le but d’imiter l’aigle/mouette qui venait de passer. Du bruit derrière lui l’empêcha de prendre son envol et a fortiori d’aller lamentablement s’écraser une dizaine de mètres plus bas.
- Pwaaah ! Mais ça pue ce machin... C'est quoi ? Un repousse-putois ? Héhé... Adrian, quand t'auras fini de me montrer ton joli p'tit cul, tu penseras à me dire bonsoir !
Adrian se retourna avec un flegme déconcertant, sans aucune pudeur aucune et s’offrant dans toute sa gloire à Fedo. Pendant un moment, un de ses pieds pataugeait dans le vide à la recherche du rebord plus palpable. Lorsqu’il se rendit compte que Fedo tenait dans sa main la bouteille de bièreaubeure arrangée, Adrian paniqua comme toute personne alcoolisée voyant son verre se faire la malle. Il tenta de faire quelques pas en avant mais son pantalon l’en empêcha et il se vautra de tout son long sur le rebord de la Plate-forme, la moitié du corps dans le vide.

Pendant qu’Adrian se hissa sur la Plate-forme tant bien que mal il entendit vaguement Fedo parler de Chocogrenouille. Quelle horreur ! Voilà encore quelque chose qui le dégoutait dans la magie, les sucreries aux propriétés magiques. Adrian, lui, aimait son chocolat noir et inerte. Le Poufsouffle se trouvait à présent debout sur la Plate-forme. Il se rendit compte que ses cuisses étaient toutes râpées et toutes rouges suite à sa chute.
- Tant que j’ai pas perdu les choses de valeur, dit-il pour lui-même avec optimisme en sa palpant afin de vérifier que tout était bien là et à sa place.
Il finit tout de même par remonter son pantalon, sans néanmoins prendre le temps de le boutonner. Ce fut à ce moment là qu’il se rendit compte qu’il lui manquait une chaussure, elle avait dû tomber dans le vide lorsqu’il s’était lamentablement vautré quelques secondes plus tôt.
- Ho non, dit-il sans grand trouble. Je crois que j’ai perdu ma chaussure… Bon tant pis…
Sur ce il enleva celle qui lui restait et la balança dans le vide.
- Au revoir, s’écria-t-il à l’adresse de sa chaussure. Puisses-tu retrouver ta paire, chaussure bien aimée.
Sans chaussure, appuyé contre la rambarde, les lèvres collées contre la pierre, il regardait une nouvelle fois le vide avant de se rappeler que Fedo était là. Il tourna légèrement la tête, sans cesser d’embrasser le rebord de la Plate-Forme, et fixa le Poufsouffle en clignant des yeux plusieurs fois.
- Qu’est-ce que tu fais là ? demanda Adrian. Toi aussi tu as perdu ta chaussure ? Tu sais j’ai vu une mouette tout à l’heure, une grosse en plus. Je crois qu’elle était noire. Ca existe ça, les mouettes noires ? Ho non regarde… ma chemise est déchirée…
En effet, la chute avait fait d’autres dégâts. Et Adrian agit une nouvelle fois de manière tout à fait logique afin de pallier le problème : il enleva sa chemise et la jeta dans le vide. Lui disant au revoir avec un cérémonial réduit comparé à celui rendu aux regrettées chaussures, il finit par aller s’asseoir près de Fedo. Le pantalon à moitié ouvert, en chaussettes et torse nu par cette nuit étoilée, Adrian ouvrit la deuxième bouteille et en but quelques gorgées. L'alcool préserve du froid après tout.
- Tu viens ici parce que t’es triste ? demanda le Poufsouffle. Tu peux boire tu sais, en plus c’est que de la bièreaubeure lééégèrement arrangée. Moi je suis triste. Je crois que mon meilleur ami Alek ne m’aime plus. Au fait, t’es qui toi déjà ?
Je ne vous présente plus Adrian ?









Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Ivresse de la nuit #Sam 18 Déc - 23:01


"Houla !"

De suite, Fedorus comprit que quelque chose n'allait pas vraiment. L'attitude d'Adrian montrait clairement qu'il avait bu, voir un peu trop et alors que le jeune blond tomba, Fedorus se leva précipitamment pour lui porter secours mais se rassit aussi vite lorsqu'il comprit que tout allait bien. Il se mit à rire en voyant son camarade dire adieu à ses chaussures puis à sa chemise. Fedorus ne comprenait pas pourquoi Adrian ne se servait pas de sa baguette ni même de la magie mais c'était son choix et même s'il comptait ne pas se servir de ce don particulier, il le respectait. Il le respectait même jusqu'à ne pas utiliser la magie devant lui et se contenta de retirer son pull à capuche pour le prêter à Adrian... Enfin quand celui-ci daigna finalement remonter son pantalon et cacher enfin son intimité sommairement. Adrian était bien fait et bien que Fedorus ne perdit pas une miette de ce dénuement étoilé, il n'eut aucun désir soudain ni même aucune déception de voir le jeune homme se rhabiller. Il y avait des gens comme çà. Beaux mais dénués de tout intérêt passionnel. Et l'alcool en était, ici, certainement la raison majeure.

"Et le jette pas celui-là, j'y tiens... "

Adrian lui posa tout un tas de questions allant de s'il avait perdu aussi une chaussette à s'il avait déjà vu une mouette noire. En fait, il n'avait pas l'air de savoir qui était Fedorus et confia qu'il était triste et qu'il pensait qu'Alek ne l'aimât plus. Décidément, cet Alek était un véritable bourreau des coeurs. Enfin du moins s'il parlait de la même personne. Car il y avait sûrement plusieurs Alek, Alex et autres diminutifs semblables dans le château. Oui, après tout, il devait sûrement parler de quelqu'un d'autre. Fedorus tenta d'écarter Aleksander Samuel Hallen de ses pensées et se consacra à son camarade débraillé et un peu éméché.

"Non merci, je n'aime pas trop l'alcool et je ne tiens pas trop à finir à l'infirmerie parce que je serais devenu aveugle ! ... Tu ne me reconnais vraiment pas, Adrian ?"

Pendant un instant, Fedorus se demanda s'il valait la peine d'avoir une discussion avec le petit blond qu'il aurait oublié certainement le lendemain. Devait-il lui faire la morale sur l'alcool ? Le rassurer quant aux sentiments de son ami ? A la réflexion, il allait simplement lui demander ce qui n'allait pas et le ramènerait dans sa chambre lorsqu'ils en auraient terminé. Fedorus était un bon camarade qui ne laissait pas ses amis, ni mes ses connaissances ainsi, désœuvrés et pas vraiment aux faits avec leurs mouvements.

"Et il t'a dit quoi ce Alek pour que tu sois si triste ? Vous vous êtes disputés ?"









Anonymous

Invité
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Ivresse de la nuit #Dim 19 Déc - 22:46


Adrian avait bien essayé d’enfiler le pull à capuche de Fedo mais son état d’ébriété avancé ne le lui avait pas permis ; sa tête était restée coincée dans une des manches. Finalement, il s’était contenté de le jeter sur ses épaules. Les deux Poufsouffles étaient assis par terre, l’un en face de l’autre. Adrian était appuyé contre le gros télescope qu’il avait utilisé quelques minutes plus tôt. Il tenait dans sa main la bouteille de bièreaubeure arrangée qui était la cause de son état alcoolisé.
- Non merci, je n'aime pas trop l'alcool et je ne tiens pas trop à finir à l'infirmerie parce que je serais devenu aveugle ! ... Tu ne me reconnais vraiment pas, Adrian ?
Adrian fixait Fedo de ses yeux bleus, il semblait se concentrer pour essayer de se rappeler l’identité du jeune homme en face de lui. Sa concentration le poussa même à rapprocher son visage de celui de Fedo jusqu’à ce que seulement dix centimètres ne les séparent et que le regard azur d’Adrian ne vienne à engloutir celui de Fedo telle un vague déferlante. La tête légèrement penché sur le côté, affichant une moue dubitative légèrement puérile, Adrian finit par s’avachir de nouveau contre le télescope.
Finalement Fedo lui posa une question sur Alek et Adrian ne répondit rien. Pendant un moment il regarda la bouteille qu’il tenait dans sa main avant de l’attraper par le goulot et la jeter par dessus lui dans le vide. Qui eût cru que le simple fait de penser à Alek aurait un effet dégrisant aussi radical. Le voile presque vésanique qui embaumait le visage du Poufsouffle sembla tomber pour être remplacé par celui de la dure raison. Il croisa un instant le regard de Fedo et ce dernier put y déceler l’équilibre recouvré du Poufsouffle mélangé à une tristesse certaine.
- Bonsoir Fedo, dit Adrian en évitant à présent de le regarder dans les yeux. Désolé que tu aies dû voir… ça.
Par « ça » il parlait bien évidemment de lui dans un état plus que déplorable. Adrian finit par se relever et reboutonner son pantalon correctement. Puis il rendit le pull à Fedo en le remerciant d’un signe de tête. En parlant de tête, la sienne lui faisait horriblement mal maintenant ; le contrecoup de cette beuverie maintenant passée.
- Je ne bois pas d’habitude, ajouta Adrian avec une once de honte dans la voix. Ou en tout cas pas tout seul… et pas comme ça.
Il finit par se relever et se rapprocher de la rambarde sur laquelle il s’appuya. L’air frais venait chatouiller sa chevelure blonde, caresser son visage et faire frémir son torse jusqu’à lui donner une sacrée piloérection. La fraîcheur lui faisait néanmoins un bien fou. Il ferma les yeux pendant un long moment.
- Mon meilleur ami m’a annoncé qu’il aimait les garçons, dit Adrian d’une voix bien calme. Ce qui ne me pose aucun problème en soit, si ce n’est que j’ai peur que ça change quelque chose entre nous.
C’était cette peur qui avait eu un pouvoir dégrisant sur Adrian. Un peur qu’il partageait pour la première fois avec quelqu’un d’autre qu’Alek, sans savoir bien sûr le rôle que jouait Fedo dans tout ça.
- En tant que meilleur ami, je respecte Alek tel qu’il est et je l’aime tel qu’il est, ajouta-t-il. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir m’empêcher de vouloir foutre un pain au mec qui le prendra par la taille pour l’embrasser.
Situation à la fois délicate et tordante que celle-ci.
- Tu crois que j’exagère ? reprit-il en se tournant légèrement vers Fedo. C’est juste que j’ai toujours été préparé à ce qu’une fille me le prenne mon Alek, mais pas un mec… pas un mec... comme moi.
Adrian se sentait un peu stupide. Il était difficile d’exprimer ce qu’il ressentait malgré le fait que tout cela était parfaitement compréhensible et censé.
- Tu veux bien être sincère avec moi, demanda Adrian en faisant face à son collègue de maison. Tu ferais quoi à ma place ?
Adrian venait peut être d’enfoncer définitivement le clou de cette conversation en sortant la carte de la sincérité. Car si Fedo voulait être véritablement sincère avec Adrian il lui en coûterait un secret qui, une fois révélé, pourrait avoir des conséquences insoupçonnées. La franchise mais également le courage de Fedo était à présent mis à rude épreuve.









Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Ivresse de la nuit #Dim 19 Déc - 23:34


Adrian reprit ses esprits, redonna le sweat et prit un moment avant d'exposer ses tracas. Il lui confia ses doutes, son angoisse, sa colère, même, et Fedorus n'arrivait pas à discerner l'origine de ses soucis. Etant homosexuel, il n'avait cure de ce genre de soucis et acceptait sans ciller la différence des gens. Adrian était un bon exemple. Lui ne voulait pas utiliser la magie et pour Fedorus, cela ne lui posait pas de soucis. Pourquoi le juger de toute façon ? Adrian se mit ensuite à lui poser une question. Il voulait savoir, ou peut-être juste savoir l'opinion de quelqu'un d'autre face à ses soucis. Déjà Fedorus avait du mal à comprendre pourquoi il avait un tel attachement à cet Alek et pourquoi le voir avec un autre homme le mettait dans un tel état. Etait-il gay lui aussi ? Fedorus s'arrêta un instant sur cette question qui méritait fortement d'être étudiée. Après une courte réflexion, il se dit que non, qu'il était soit juste déboussolé par cette nouvelle, soit complètement homophobe... Ce que répondit Fedorus ne l'aida certainement pas...

"Heu alors déjà... Et le prends pas mal, hein... Mais jeter tout par les toits n'est pas une solution. Et frapper un mec non plus. Surtout si ce dernier est un sorcier. Le prends pas mal, hein, mais tu risquerais de douiller plus que tu ne lui ferais de mal. Et puis franchement... Je suis gay, si j'avais un meilleur ami comme toi, je serais trop déçu... Je ne te pensais pas comme çà, Adrian, tu m'étonnes un peu. Toi qui connait pourtant ce que c'est d'être différent et montré du doigt sans cesse, tu crois que tu réagis bien en pensant ainsi ? C'est déjà pas facile d'être gay mais si en plus on doit se coltiner des petits merdeux à la gâchette facile... Parce que tu sais, dis toi un truc, frapper son copain, c'est la meilleure façon pour toi de mettre un terme à votre amitié une bonne fois pour toute... Je ne peux pas te conseiller, de toute façon, tu fais ta vie et tes propres choix, mais si tu tiens à ton pote, évite de refaire le portrait de ses petits amis..."

Au début calme, Fedorus s'emporta un peu vers la fin, ses mots étant secs et rapides comme des coups de trique. Une fois n'était pas coutume, et Fedorus n'aimait pas trop ce genre de comportement agressif, comme si la violence résolvait tous les problèmes. Ce qu'il sortit ensuite l'étonna lui-même.

"Moi j'ai embrassé Aleksander Hallen deux fois. Mais il avait l'air terrorisé par la suite et je commence à penser que si ses potes ont la même opinion que tu te fais, bah il a bien raison de baliser ainsi... Héhé, si ça se trouve, même, ton pote et mon aventure d'un jour sont la même personne ! Et tu ferais quoi dans ce cas ?"

Loin d'imaginer la véracité de sa théorie, Fedorus fit un énorme sourire à Adrian. Il pensait qu'Adrian l'appréciait et comprendrait peut-être à quel point ce geste pouvait paraître ridicule. Surtout si on pensait un seul instant à Fedorus. Grand, costaud et aussi doué en sortilèges qu'en métamorphose. Vouloir le provoquer, même s'il était un fait connu que Fedorus n'aurait jamais fait de mal à une mouche, pouvait s'apparenter à un acte suicidaire. Devenu plus raisonné, il conclut en disant ceci.

"Puis de toute façon, je suis sûr que t'es sous le coup de la colère et que tu te raviseras bien vite... T'es pas un méchant, Adrian... Et puis qui sait, tu pourrais très bien devenir pote avec le copain de ton copain..."










Anonymous

Invité
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Ivresse de la nuit #Mar 21 Déc - 23:49


Adrian était chamboulé. Les yeux fermés, il restait immobile appuyé contre la rambarde. La brise s’était intensifiée en un doux vent. Les effets de l’alcool s’évaporaient doucement mais sûrement. En posant sa dernière question à Fedo, il avait prouvé qu’il cherchait de l’aide. Une chose qu’il ne faisait que très rarement, préférant d’ordinaire s’enfermer dans un silence profond et se débrouiller seul. D’une certaine manière, il s’était ouvert ; chose rare et sûrement due en partie à la bièreaubeure arrangée. Et puis, il faisait nuit, il se trouvait au point culminant du château en compagnie d’un membre de sa maison ; il se sentait en confiance. Mais la confiance était elle-même un château dont la beauté n’avait d’égale que la fragilité. Et cet édifice était sur le point de s’effriter puis de tomber pan par pan.
- Heu alors déjà... Et le prends pas mal, hein... Mais jeter tout par les toits n'est pas une solution. Et frapper un mec non plus. Surtout si ce dernier est un sorcier. Le prends pas mal, hein, mais tu risquerais de douiller plus que tu ne lui ferais de mal. Et puis franchement... Je suis gay, si j'avais un meilleur ami comme toi, je serais trop déçu... Je ne te pensais pas comme çà, Adrian, tu m'étonnes un peu. Toi qui connais pourtant ce que c'est d'être différent et montré du doigt sans cesse, tu crois que tu réagis bien en pensant ainsi ? C'est déjà pas facile d'être gay mais si en plus on doit se coltiner des petits merdeux à la gâchette facile... Parce que tu sais, dis-toi un truc, frapper son copain, c'est la meilleure façon pour toi de mettre un terme à votre amitié une bonne fois pour toute... Je ne peux pas te conseiller, de toute façon, tu fais ta vie et tes propres choix, mais si tu tiens à ton pote, évite de refaire le portrait de ses petits amis...
Déception, désillusion, indifférence, belligérance ; des mots qui plongèrent sur Adrian comme dans flèches acérées. Surpris, il n’en resta pas moins immobile face à l'attaque. Ses mains, posées sur la balustrade, s’agrippèrent sur la pierre grossièrement taillée. Lorsqu’il ouvrit les yeux, sa vision était brouillée, humide. Il luttait pour ne pas perdre son souffle. Fedorus reprit :
- Moi j'ai embrassé Aleksander Hallen deux fois. Mais il avait l'air terrorisé par la suite et je commence à penser que si ses potes ont la même opinion que tu te fais, bah il a bien raison de baliser ainsi... Héhé, si ça se trouve, même, ton pote et mon aventure d'un jour sont la même personne ! Et tu ferais quoi dans ce cas ?
Des frissons lui parcourent l’échine, allant jusqu’à lui dresser les cheveux sur la tête. Adrian réalisa bien sûr qui était Fedorus. Mais ce ne fut pas la plus grande source de son choc. Celle-ci se trouvait dans une culpabilité qui l’assaillait de l’extérieur. Devait-il se sentir coupable ? Représentait-il la cause du malaise d’Alek ? Adrian resta silencieux, faisant dos à Fedorus. Désarmé face aux propos de ce dernier, le Poufsouffle resta calme, en apparence. Toujours tourné vers l’horizon, il renifla bruyamment et cligna des yeux plusieurs fois afin d’y voir plus clair et d’y chasser les prémices de quelques larmes.
- Ce n’est pas parce que la magie nous entoure que nous vivons dans un conte de fée, commença-t-il sur un ton monocorde. Je ne sais pas de quoi ta vie a été faite Fedorus et c’est pourquoi, moi, je ne te jugerai jamais. Tout ce que je sais c’est qu’il existe des gens qui ont peur ; qui ont peur car chaque fois qu’ils ont cru toucher du bout des doigts un morceau de cette chose si rare de nos jours ; cette chose que l’on appelle le bonheur, chaque fois qu’ils y sont presque arrivés, on le leur a rappelé, d’une manière ou d’une autre, qu’ils n’y avaient pas le droit. Alors oui, j’ai peur Fedorus, j’ai peur du changement car il n’a jamais été pour moi de très bon augure. Je ne veux pas que les choses changent entre moi et mon meilleur ami, c’est tout. Et j’estime ne pas avoir à culpabiliser pour ça et encore moins à être la cible d’un jugement aussi bas et aussi réducteur que le tien. C’est si facile de me taxer d’homophobe, c’est si facile de me faire passer pour l’ami ingrat. Et tu oses me parler de différence ? Mais si tu avais ne serait-ce qu’une idée de ce qu’est vraiment la différence, jamais tu ne m’aurais jugé comme tu viens de le faire.
Il était impossible de détecter un semblant d’once de colère dans la voix d’Adrian. Il était meurtri certes, mais au moment présent il ne voulait qu’une chose : se balancer par-dessus la rambarde et rejoindre ses chaussures, sa chemise et la bouteille de bièreaubeure arrangée. Chassant cette idée stupide de sa tête, il préféra s’atteler à rassembler ses affaires dans son sac. Sans accorder le moindre regard à Fedorus, il reprit :
- Si tu ne comprends pas mon attitude, alors tu ne comprends pas l’amitié qui me lie à Alek et si tu ne comprends pas ce lien qui nous unit, alors tu ne comprendras jamais réellement Alek. Prends ça comme un conseil du petit merdeux à la gâchette facile.
Adrian n’avait pas jugé bon de réagir outre mesure lorsqu’il comprit que lui et Fedo parlait du même Alek. Mais maintenant les choses étaient claires pour tous les deux et cela ne venait que compliquer la situation. Le Poufsouffle passa en bandoulière sa sacoche en cuir qui contenait toutes ses affaires. Il se dirigea finalement vers l’escalier de sortie de la Plate-forme.
- Une dernière chose Fedorus, dit-il en se retournant, faisant face, immobile, à son collègue de maison. J’ai vu des gens inspirer la terreur sans qu’ils n’aient eu besoin de faire usage de leur baguette. Si tu penses qu’elle t’octroie une quelconque supériorité, c’est sans doute à Serpentard que tu aurais dû faire tes classes. La dignité et l’humilité d’un Poufsouffle semblent être deux qualités que tu as oubliées. Encore une fois, je ne te connais pas assez pour porter un jugement définitif à ton égard. Et puis, je ne parlerai pas à Alek de notre discussion. Mais si tu veux mon avis, tu as un sacré chemin à parcourir avant de mériter quelqu’un comme lui… avant de mériter… mon meilleur ami.
Il y avait l’Adrian souriant, prêt à rigoler pour un rien, capable d’allumer la lumière dans les moments les plus sombres. Et puis il y avait l’Adrian tourmenté qui n’avait pas besoin de baguette pour réduire un homme, sorcier ou non, à son plus simple état. Fedorus avait raison, Adrian n’était pas un méchant. Mais même la plus docile des créatures, attaquée et sans échappatoire, pouvait se révéler encore plus dangereuse que n’importe quel monstre sanguinaire. Peut-on dire d’un Gryffondor qu’il ne causera jamais de tort ? Peut-on dire d’un Serpentard qu’il est ignorant du bien ? Et surtout, peut-on dire que les gens ne changent pas ? Cette question avait déjà trouvé réponse.
Adrian était planté là, à quelque mètre de la sortie, le torse nu et le visage pâlis par la fraîcheur environnante. Ses yeux bleus étaient plantés dans le regard de Fedorus. Comme s’il cherchait à imprimer le visage de l’homme qui ne laissait pas son meilleur ami indifférent. Le visage fermé, ses cheveux blonds luisant sous les astres, Adrian gardait une nouvelle fois le silence. Il avait envie de partir mais était en même temps intrigué par Fedorus. Aussi bizarre que cela eût-il pu paraître, il essayait de le regarder avec les yeux d’Alek. Pour comprendre.









Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Ivresse de la nuit #Sam 25 Déc - 19:13


Fedorus le savait il n'aurait pas dû lui parler ainsi et s'il avait tenu à préciser par deux fois qu'il ne devait pas le prendre mal, son camarade poufsouffle n'en avait eu apparemment cure. Acculé, Adrian se mit un peu en colère, ce qui était compréhensible, les gens n'aimaient pas trop qu'on les pensât "quelque chose-phobes"... Pourtant comment appeler une personne qui avait peur des homosexuels, si ce n'était un homophobe. Certes le mot pouvait pouvait faire mal mais Fedorus le pensait pourtant tout à fait explicite pour décrire les sentiments d'Adrian. Il avait peur, Alek était gay... Fedorus écouta Adrian se lancer à lèvres perdues dans un discours sur le jugement puis sur la peur. Il n'avait rien compris. Partout, tout le temps, on vous jugeait. Notes, diagnostics, entretiens, rencontres, discussions, reluquage, tout était fait dans ce monde pour que l'on vous portât un jugement qu'il soit physique ou psychologique. Celui-ci est gentil, celui-là devrait être à Serpentard, je n'aime pas les brocolis, comme tu es belle avec ce chandail tricoté main, le ciel est magnifique ce soir, Fedorus commençait même à se demander s'il existait des phrases qui ne jugeaient pas. A y réfléchir un peu plus, il s'aperçut que ces phrases sans jugement se portaient sur la pluie, le beau temps et les protocoles d'usage tel le salut, les demandes de services et autres... Il se retint cependant de préciser ses pensées à Adrian et se contenta de dévier sa raison vers la peur. Là aussi, il n'avait rien compris. Fedorus préférait, et de loin, devoir écouter le discours menaçant d'un mégalomane plutôt que de devoir être face à un limon ou une autre créature "démoniaque" qui sévissaient ces temps-ci.

"Ce que je comprends de ton attitude, c'est que tu fuis... Tu te débarrasses de tes vêtements s'ils te gênent, tu fais un pamphlet sur les jugements sans avoir une seule seconde réfléchi à ce concept, tu renies la magie qui coule en toi... Ca doit être sympa votre "amitié"... A la moindre querelle, à la moindre mésentente, tout part en fumée... Je vis peut-être dans un conte de fées mais j'ai les pieds sur Terre, moi. Il y a des gens qui rêveraient d'avoir des chaussures... Il y a des enfants qui rêveraient de pouvoir faire léviter ne serait-ce une paire de chaussettes... Et toi, tu fais quoi au juste ? Je t'ai toujours défendu auprès des autres parce que je n'aime pas les railleries et les méchancetés gratuites. Et la violence, c'est de la méchanceté gratuite. Alors excuse-moi de simplement vouloir t'ouvrir les yeux une fois dans ma vie. Tiens..."

Alors qu'il parlait, Fedorus sortit sa baguette et après quelques coups savamment étudiés, les chaussettes, les chaussures et la chemise d'Adrian lévitèrent pour se rendre dans les mains de Fedorus. Il les lui tendit en souriant.

"Propres comme des mornilles neuves... Ecoute... Ca serait couillon qu'on se brouille pour si peu... Je suis désolé si mes mots t'ont touché, je voulais juste te faire réagir. T'es un garçon bien, je sais que tu ne frapperas personne sans raison... Et pis toute façon, je suis plus grand et plus costaud que toi, héhé... Et tu as raison sur deux points, je vis dans un conte de fées, je ne connais que très peu de moldus et je ne mérite pas Alek. D'ailleurs, j'aurais même pas dû en parler, de toute façon, c'est de l'histoire ancienne, il sort avec une serpentard..."









Anonymous

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Ivresse de la nuit #Lun 27 Déc - 22:13


Le regard d‘incompréhension d’Adrian mua rapidement pour exprimer l’effarement certain dont il était saisi. Pourquoi les gens s’entêtaient-ils à vouloir comprendre sans qu’ils n’en aient les éléments nécessaires ? Pourquoi étaient-ils souvent bien incapables de faire la différence entre l’expression d’une simple opinion et celle d’un jugement ? L’opinion était changeante, le jugement lui, était par définition définitif et catégorique. Et s’il y avait bien une chose à laquelle Adrian faisait attention, c’était à ne pas être prompt à dispenser critiques et jugements avec empressement.
Adrian laissa tomber son sac à terre et croisa les bras. Il écouta attentivement Fedorus, sans ciller. Le jeune homme avait raison ; Adrian fuyait. Mais ne fuyait-on pas tous quelque chose ? En outre, la fuite du Poufsouffle n’était que de courte durée ; le temps de trouver le meilleur moyen de faire face au problème. Son collègue de maison ne tarda pas à lui déblatérer cette éternelle ritournelle du « tu n’as aucune idée de la chance que tu as d’être un sorcier ». Adrian l’avait entendu tellement de fois qu’il n’y fit même pas attention. Fedorus, comme beaucoup d’autres, présentait les choses comme si Adrian refusait la magie par choix. Or c’était une peur incontrôlable et incontrôlée qui puisait ses sources dans l’évènement tragique qu’avait été la mort de sa mère lorsqu’il n’avait que cinq ans. Mais ça, le jeune Tairdelbach se gardait bien de le dire, encaissant sans broncher les remarques désobligeantes et jugements infondés.
Adrian joignit ses deux mains derrière sa nuque et fit quelques pas lorsque Fedorus remit en cause l’amitié qui liait Adrian et Alek. Il n’en croyait plus ses oreilles et ne put s’empêcher de rire faussement. « Je rêve » pensa-t-il. La consternation du jeune irlandais atteint son paroxysme lorsqu’il se rendit compte de la tournure inopinée que prenaient les propos de Fedorus. Après tous les reproches, toutes les critiques qu’il venait de lui vomir à la figure avec une gouaille et un sans-gêne impropre à quelqu’un qu’il connaissait à peine, Fedorus semblait à présent vouloir faire amende honorable. Il lui tendait ses vêtements, arborait un large sourire et eut des propos beaucoup plus conciliants que les précédents. Une rupture totale dans l’attitude de Fedorus qui laissa Adrian coi. Il souriait de stupéfaction et secoua la tête de gauche à droite avec incompréhension.
Le Poufsouffle ne chercha plus à comprendre ; il sentit que c’était peine perdue. Une dernière chose le chiffonnait néanmoins : l’étiquette d’homophobe que lui avait collée Fedorus. En allant chercher ses vêtements dans les mains tendues de Fedorus, Adrian réfléchit à la meilleure façon de détromper son collègue de maison à son égard. Mais il se rendit bientôt compte qu’il ne saurait trouver les mots. Il récupéra ses vêtements et tourna les talons. Puis, s’arrêtant net, il comprit.
Plutôt que des mots, Adrian se retourna vers Fedorus et l’embrassa.
- Ce n’est pas de ça dont j’ai peur, murmura-t-il finalement en décollant à peine ses lèvres de celles de Fedorus.
Le jeune irlandais se recula, fixa Fedorus dans les yeux pendant un moment puis fit demi-tour. Il ne regrettait pas le moins du monde ce qu’il venait de faire. C’était la meilleure et unique façon qu’il avait trouvée afin de faire comprendre à Fedorus qu’il n’était pas homophobe. Adrian avait tout simplement peur que les choses changent. Et que ce changement ne le sépare de son meilleur ami.
Le Poufsouffle attrapa son sac, y fourra ses affaires et, sans se retourner vers Fedorus, reprit :
- A l’avenir, n’essaye plus de me défendre Fedorus. Je ne voudrais pas que cela t’octroie le droit de me juger à ta guise, dit-il sur un ton qui sembla emprunté d’humour sans pouvoir dire s’il l’était vraiment. Et si j’étais toi, je ne verrais pas une grande concurrence en cette fille de Serpentard…
Ce dernier conseil était pour le moins déroutant. Était-ce une façon pour Adrian de faire table rase de la querelle qui venait d’avoir lieu entre les deux Poufsouffle ? Était-ce une façon d’exprimer le fait qu’ils devaient sans doute tomber d’accord sur leurs nombreux désaccords ? Quoi qu’il en fût, Adrian finit par se diriger vers l’escalier de la Plate-forme et s’en alla, laissant Fedorus seul. Une chose était sûre, à ce moment là, personne n’aurait su dire quelles relations entretiendraient dorénavant les deux Poufsouffle.









Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Ivresse de la nuit #Dim 2 Jan - 1:56


Fedorus ne comprit pas vraiment ce qu'il se passa. Adrian eut l'air de ne pas comprendre ou de ne pas adhérer, au choix, puis l'embrassa sur les lèvres, lui demanda de ne plus le défendre, le rassura sur la relation d'Alek et enfin partit. Fedorus regarda la porte un bon moment, tentant de faire le tri sur ces derniers événements. Au moins, il avait récupéré ses vêtements, ce n'était pas plus mal. Il ne savait pas pourquoi il se sentait concerné par Adrian. Après tout, il ne le connaissait pas alors pourquoi se faire du souci pour lui ? Et comme il l'avait demandé, il pouvait se débrouiller tout seul, Fedorus n'avait pas à lui faire la morale, ce qui n'était pas faux, tout compte fait. Pourtant, Fedorus n'avait pas l'impression d'avoir été si méchant que çà. Il n'avait fait que lui faire comprendre que se battre ou fuir n'était pas des solutions très intelligentes bien qu'il ne comprenait toujours pas quel était son souci. En quoi son amitié pouvait-elle changer et pourquoi il devait en avoir peur ?

"Héhé... Je m'en fous complètement... Allez..."

Fedorus sauta sur un des créneaux de la Plate-Forme et regarda le ciel à nouveau obscurci par ce voile de brumes inquiétantes. Voilà un problème qui méritait certainement plus d'être solutionné que les problèmes d'un adolescent en mal de vivre. Depuis cet automne, la situation britannique était inquiétante et il devenait presque impossible de garder le Secret Magique. Quel pouvait bien donc être la cause de tant d'événements et d'apparitions démoniaques ? Fedorus n'en avait aucune idée et même s'il savait qu'à priori, il n'en connaîtrait jamais la réponse avant de la lire dans la Gazette des Sorciers, il avait quand même envie d'essayer de comprendre ce qu'il se passait. A Poudlard, il avait écumé tous les livres en question mais n'avait pas trouvé de réponses satisfaisantes. A Londres, la Ministère de la Magie avait été incapable de lui trouver des documents qui n'étaient pas déjà pris ou juste interdits pour son niveau. Il le comprenait fort bien, la priorité dans ce genre de cas n'était pas aux élèves curieux mais à ceux qui oeuvraient pour rétablir l'ordre. Les Aurors devaient avoir bien du travail et c'était en partie la raison pour laquelle il avait envisagé d'y entrer. Dressé sur le créneau, Fedorus sentit le vent parcourir son échine et il sourit. Qu'était-il venu trouver ici ? Une dispute stupide ou cette sensation pure ? Avant qu'il eût pu établir mentalement la réponse à cette question, Fedorus se métamorphosa et glatit avant de s'envoler dans le ciel...


FIN










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