Ca faisait presque trois mois qu'elle vivait de ce côté là du monde, où tout était si... différent. Elle s'étonnait encore de tout quoiqu'elle avait appris à n'en rien montrer pour ne pas paraître suspecte. Elle vivait dans une des chambres au dessus du Chaudron Baveur, faute de pouvoir se payer mieux. Mais elle ne manquait de rien. Elle avait réussi à cacher à son patron qu'elle n'avait aucun don magique. Après tout, servir des verres ne demandaient pas de talent particulier sinon celui d'être aimable. Et quand il lui demandait pourquoi elle ne faisait pas voler son plateau jusqu'au fond de la salle, elle répondait toujours que c'était extrêmement impersonnel et ça passait comme une lettre à la poste. Enfin à la poste... ici il n'y avait pas de poste.
Elle avait consulté un médecin, un sorcier, pour ses étranges larmes noires mais il lui avait dit qu'il ne pouvait pas l'expliquer, que ça n'avait l'air vraiment très grave. Enfin il ne pouvait pas juger puisqu'elle avait été incapable de reproduire la chose devant lui.

Elle aurait pu rentrer chez elle, rassurer tout le monde, dire qu'elle allait bien mais... non... non il y avait quelque chose en elle de trop curieux et puis, elle avait trouvé dans ce monde bizarre quelque chose de plus. Peut-être était-ce le fait d'être clandestine et de mentir d'une certaine manière mais... non c'était plus que ça. Et puis ce monde sans lumière était moins effrayant du côté du miroir où les gens pouvaient faire disparaître les monstres d'un coup de baguette magique.
Alors ce matin là, elle se réveilla tranquille, s'étirant dans le lit. C'était son jour de repos, alors pas de quoi se presser. Elle était encore sous le drap quand... Elle fit un bond tirant par réflexe le drap sur elle pour se couvrir et un cri lui échappa. Là devant il y avait une silhouette avec une longue ... quoi... un couteau... une dague... une arme quoi.

- Qu'est-ce que vous êtes?! Sortez d'ici!, cria-t-elle paniquée en lançant la lampe de chevet à travers la pièce dans l'idée d'assommer l'intrus.

La jeune femme était allongée dans son lit, les yeux fermés, une respiration profonde. Elle semblait calme, comme protéger dans son propre monde. L'homme eut un petit sourire sous sa cagoule. Cela faisait peut-être plus d'un mois qu'il l'avait cherché. La trouvant, puis perdant sa trace lorsqu'elle était tombée dans le monde de la magie... Enfin. En y repensant, elle lui avait largement facilité la tâche. Tout était plus simple à trouver dans le monde de la sorcellerie. Surtout lorsque l'on ne se doutait pas d'être recherché. Sortant de l'ombre, après avoir attendu plus de cinq heures, il dégaina silencieusement une épaisse dague aux reflets d'argents. Ses pas étaient félins, sa démarche était légère...

- Qu'est-ce que vous êtes ?! Sortez d'ici !

Elle venait de se réveiller, la peur sur le visage. Sous la cagoule, l'homme vociféra, esquivant non sans mal la lampe de chevet. Il s'avança plus rapidement, tel un prédateur sur sa proie, lorsqu'il tourna la tête vers la fenêtre lorsqu'une ombre bougea malgré un temps sans vent.

Tout à coups, la fenêtre explosa en un millier de débris. Un deuxième homme venait d'entrer dans la danse nocturne, dégainant baguette et dague en moins de temps qu'il ne me faut pour le décrire. Aussitôt, l'homme qui s'apprêtait à tuer la jeune femme porta sa main vers l'une de ses poches, mais un informulé jaillit avec fracas de la baguette du nouveau venu le heurtant avec force pour le projeter contre le mur.

Le nouveau venu se redressa délicatement, retirant son bandana de son visage, une expression des plus sérieuses sur le visage. Il avait un visage sombre par rapport aux autres anglais que la jeune femme avait pu croiser. L'homme à terre ne put s'empêcher d'éclater de rire. Il se redressa en s'aidant du mur, retirant à son tour son bandana. Contrairement à celui du nouveau venu qui était noir, le sien était rouge.

- Tiens, tiens... Amos, quel plaisir de te voir !
- Va en enfer, Luka.

Luka éclata de rire, avant de s'enfoncer dans le noir de la pièce. Amos eut un léger sourire, avant de reprendre.

- Tu veux... Joueur, Luka ?

à noter que les deux hommes avaient un accent hispanique plus ou moins prononcé. En guise de réponse, il eut un rire, puis Luka attaqua.

Le bruit de deux dagues se percutant raisonna dans la pièce, projetant une gerbe d'étincelles. Amos ne put s'empêcher de lui envoyer un baiser dans le vent, provoquant un relent de haine chez Luka. Les deux forcèrent sur leur dague, avant de tendre en même temps leur baguette pour se repousser mutuellement.

- Tu perds ton temps, elle doit mourir, tu le sais aussi bien que moi.
- Les visions sont faites pour être démentit, trou du cul.
- Ils l'ont tous dit. Arrête d'en faire qu'à ta tête, Amos, où tu finiras par y perdre la vie.
- Belle promesse, Luka. Tu sais aussi bien que moi, que vous avez juste réussi à vous mettre plus de la moitié du conseil dans la poche.

Luka éclata de rire.

- Je me demande qui t'a dit ça... T'façon, je finirais par le savoir. Il pointa sa baguette avec agilité, et lança : Avada Kedavra !

Les draps devant Rose s'étaient levés pour devenir aussi dur que de la pierre. Ils étaient devenus du marbre qui, au contact du sort, explosa avec force. Mais au lieu de la pierre et des débris, ce fut des morceaux de tissus qui virevoltèrent un peu partout dans la pièce. Amos eut un léger sourire en s'apercevant que Luka avait disparu.

Machinalement, il s'approcha de cette dernière sans lui porter de regard pour éviter de la rendre mal à l'aise. Il ne savait pas si elle était nue, en sous-vêtements ou en pyjama. Et par respect pour sa pudeur, il ne levait pas le regard vers elle, s'approchant de la cachette que Luka avait utilisé.

- Vous n'avez rien... ? Tout va bien ?

Elle eut un de ces cris typique des comédies romantiques américaines quand la fenêtre explosa littéralement. Elle n'était déjà pas rassurée de voir qu'un pervers ou elle ne savait quoi s'était introduit dans sa chambre alors deux!!! Le seul truc intéressant c'était que tout d'un coup, le premier homme semblait l'avoir oubliée. Rose se couvrit la tête par réflexe quand elle vit un sortilège fuser alors que personne n'avait rien dit. Elle ne savait même pas que ça se pouvait ça mais bon. Ce n'était pas ce qui retenait son attention en premier lieu.
Pendant deux secondes elle se pinça. Les deux mecs s"étaient mis à faire la causette devant elle comme au café. Elle saisit cependant au vol que quelqu'un devait mourir et en déduit que c'était sûrement elle mais que l'un des deux hommes ne semblaient pas tout à fait d'accord. L'ennui c'était que dans l'obscurité ambiante elle ne les différenciait qu'à peine alors dès qu'il y avait du mouvement elle ne savait plus qui, quoi, comment ni pourquoi.

Tout d'un coup, le premier type se retourna vers elle. Elle cria, soulevant ses couvertures (comme si ça pouvait la protéger) mais les draps semblèrent se dresser tout seuls et devinrent durs comme... l'instant d'après ils éclataient en mille morceau de coton léger, faisant pousser un autre cri à Rose qui se couvrit les oreilles. Elle resta un instant comme ça avant de rouvrir les yeux et voir la pluie de lambeau qui se déposait tranquillement dans l'appartement et un des deux hommes toujours là. Elle attrapa un de ses énormes coussins pour se cacher et sortit du lit complètement affolée. Elle attrapa la carafe d'eau sur le plan de travail de la cuisine laissant tomber le coussin qui était une moins bonne arme. Si une seconde elle avait été pudique, son instinct de survie concevait qu'il valait mieux être vue en sous vêtements mais vivante que mourir par pruderie.

- Vous n'avez rien... ? Tout va bien ?

Elle laissa tomber la carafe qui éclata au sol sous le coup de la surprise. Mais sans se laisser démonter, elle attrapa le plus gros morceau de verre, qui faisait une encore bien meilleure arme (et dire qu'elle était contre les armes d'ordinaire) et balbutia, toujours aussi complètement paniquée:

- Vous... vous vous foutez de moi là? C'est ça. C'est ... c'est ironique..., elle en perdait même ses mots,Vous... vous êtes venu pour me tuer! vous avez tout cassé dans mon appartement! Et c'est pas vous qui allez faire le ménage!!! Et lui là... et vous!! Mais vous êtes malade!!! Personne ne vous a dit qu'il y a des heures pour faire... pour rentrer chez les gens!!! Et qu'on rentre pas chez les gens d'abord!... , elle continua de crier visiblement carrément choquée jusqu'à ce qu'elle est le souffle court.

Elle était peut-être à court de mot mais ses yeux bleus parlaient aussi bien pour elle, perçant l'obscurité ambiante avec l'air de dire, si vous me toucher je vous tue. Elle n'avait toujours pas abaissé son morceau de verre d'ailleurs.

Amos, outre le fait qu'il avait depuis longtemps remarqué que cette dernière était en petite tenue - il n'avait pas fait exprès, fallait dire que... Y avait de quoi regarder -, remarqua que la jeune femme possédait une très grande bouche. Elle avait une voix certes mélodieuse, mais à hurler comme ça, elle allait finir par se casser la voix, ou, à choisir, à réveiller les voisins en passant outre les sortilèges d'impassibilité que Luka avait sûrement du lancer sur l'appart'. En effet, dans le cas contraire, avec le bordel qu'y s'est passé dans les lieux, il aurait été normal de voir débarquer les voisins et autres. Mais là, toujours rien. La laissant crier comme elle le pouvait, le menaçant avec ce qu'elle avait trouvé sous la main, il se retourna pour observer le bazar dans la pièce. Soupirant doucement, il agita nonchalamment sa baguette, ordonnant à la pièce de se réaménager comme elle l'était avant qu'ils n'apparaissent dans le petit refuge de la belle jeune femme.

Pour la moldue, le spectacle qui se passait, pouvait lui rappeler différents passages dans le dessin animé "Merlin l'enchanteur", pour Amos, c'était la moindre des choses que de ranger un peu. N'écoutant pas ce que cette dernière lui hurlait, il finit par s'asseoir sur le lit, se mettant le visage dans ses mains. Il réfléchissait. Si Luka... Amos n'aurait jamais pensé qu'il le fasse réellement. D'après ce qu'il savait d'elle - Rose -, il n'aurait jamais pu la tuer. Certes, dans un futur proche, ils avaient vu ce dont elle serait capable sans le faire exprès, mais de là à... Machado avait proposé de la mettre sous leur aile, histoire de pouvoir canaliser son don, ou sa malédiction, comme l'avait souligné Livio, pour qu'elle puisse être maître d'elle même. Mais l'autre partie avait choisi de la tuer. Laisser un tel don dans la nature, aux mains d'une moldue, c'était comme donner une arme de plus aux démons.

Il leva la tête vers la demoiselle, tentant de détendre l'atmosphère.

- Vous avez une très belle voix...

Amos semblait fatigué, comme si ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vraiment dormi à poing fermés. Mais son sourire ne lui empêchait pas d'être ravageur.

- Vraiment désolé pour tout ce bordel. Mais il allait vous tuer... Et il me fallait intervenir au plus vite... Il se passa une main dans les cheveux, avant de reprendre : Et... Euh, voilà.

A la rigueur, si elle avait des questions...

Elle ne criait pourtant jamais mais le temps que la panique redescende... et lui ne disait rien. Il la laissait faire. Sans doute le meilleur moyen pour elle de se calmer. Elle le suivit du regard comme il s'asseyait sur le lit, visiblement las. Ce n'était pas ce à quoi elle s'était attendu. Elle fronça les sourcils et cessa de parler.

- Vous avez une très belle voix...

Elle resta interdite une seconde avant de laisser passer un merci mal assuré. Elle sentit quelque chose d'étrange et essaya d'achever de se calmer. C'était toujours quand elle avait des émotions trop fortes qu'elle se mettait à pleurer du sang noir. Ses yeux avaient d'ailleurs viré entièrement noirs sans qu'elle ne s'en rende compte mais progressivement, le bleu de ses iris reparut. Et tandis qu'il reprenait la parole, elle, cherchait quelque chose pour se couvrir. Elle trouva une robe de chambre en satin. C'était déjà mieux que ses seuls sous vêtement.

- Vraiment désolé pour tout ce bordel. Mais il allait vous tuer... Et il me fallait intervenir au plus vite... Et... Euh, voilà.

Elle le dévisageait d'un oeil qui trahissait sa méfiance mais pourtant elle restait bien face à lui, écoutant ce qu'il disait sans l'interrompre. Il y eut un long silence. Puis enfin elle se décida à prendre la parole.

- C'est rien. J'aurais tout rangé d'un coup de baguette de toute manière. J'ai juste dit ça sous le coup du stress. Je réagis assez mal au stress., elle ne pouvait pas se douter un instant qu'il savait déjà qu'elle en était incapable alors elle ne prenait pas de risque,C'est... un de vos amis? Vous aviez l'air de le connaitre. Pourquoi... pourquoi voulait-il me tuer? Je n'ai jamais rien fait à personne, du moins pas que je sache.

Elle le dévisageait l'air de chercher des réponses. Il semblait plus vieux qu'elle ce qui ne l'empêcha pas de trouvait qu'il avait un sourire tout à fait séduisant. Mais elle était plus disposée à poser des questions qu'à évaluer la différence d'âge qui les séparer ou tout autre chose futile. Rose savait garder la tête froide quand on ne la mettait pas dans des situations trop catastrophiques et elle avait de toute manière d'énorme réserve sur les gens qu'elle rencontrait pour la première fois et encore pire quand ils entraient par effraction chez elle et appelaient son assassin potentiel par son prénom. Luka. Elle avait bien enregistré.

Lorsqu'elle eut trouvé de quoi se vêtir, Amos ne put s'empêcher de trouver cette dernière relativement jolie et bien faites. Elle avait tout où il fallait, et Amos ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il croisa son regard azuré, comme l'eau que l'on retrouve sur les plages de sable fin. La détaillant du regard sans pour autant passer pour quelqu'un de grossier ou de déplacé, il semblait noter tous les détails de son visage. Ce qu'il aima le plus chez la jeune demoiselle, ce fut ses yeux. Il n'avait jamais vu des yeux aussi beaux, aussi colorés. En même temps, au vue de ses origines et de ses fréquentations, il était extrêmement rare de voir ce genre de couleurs. Néanmoins, l'hispanique n'avait rien à lui envier. Ses iris possédaient une couleur métallique. Contrairement à son fils ou à son père, il était d'une clarté époustouflante, lui donnant un petit air... Comment dire...

- C'est rien. J'aurais tout rangé d'un coup de baguette de toute manière. J'ai juste dit ça sous le coup du stress. Je réagis assez mal au stress.

Il releva la tête en l'entendant brisé le silence et en chassant les anges qui ne faisaient que de passer depuis les dernières paroles d'Amos. Cette dernière semblait utiliser le mensonge avec une certaine dextérité pour cacher ce qu'il savait. Il aurait même été plus intéressant pour elle, de ne pas relever ce fait là, étant donné qu'elle s'avançait sur un terrain dangereux. Si elle aurait eut affaire à Luka, ce dernier aurait certainement éclaté de rire, avant de lui briser la nuque en sifflotant gaiment une douce comptine. Amos se contenta de sourire.

- Je comprends... Le stress est un véritable handycap dans certaines situations...

Un léger clin d'œil, il la laissa continuer.

- C'est... un de vos amis ? Vous aviez l'air de le connaitre. Pourquoi... pourquoi voulait-il me tuer ? Je n'ai jamais rien fait à personne, du moins pas que je sache.

Amos eut un petit sourire avant de répondre avec un sérieux à la limite de l'effrayant. Sûrement ses yeux qui voulaient ça.

- Disons que... Oui. Officiellement, nous le sommes. Mais officieusement, c'est tout autre. Je rêve de pouvoir lui enfoncer six pouces d'aciers entre les omoplates... Je cracherais même pas si l'on me permettait juste de lui en enfoncer deux doigts.

Son sourire réapparut, mais avec une petite teinte carnassière.

- Si il veut vous tuer, c'est à cause de votre... Don. Ou malédiction... Les larmes noirs... La mort autours de vous. Vous êtes comme un phare pour les prophètes et autres sorciers possédant le troisième œil. Cependant, on ne vante pas votre beauté... Ce qui est bien dommage.

Un nouveau compliment. Il pouvait être ressentit comme étant lourd. Pourtant, il ne l'était pas pour Amos, et cela se faisait ressentir. Il semblait être d'une galanterie profonde, bien que machiste.

- Un don de cette ampleur... Est plus vu comme une malédiction. Ou une arme néfaste. Je comprends tout à fait que certaines personnes souhaiteraient mettre la main sur vous... Les mangemorts, les démons... C'est pour cela qu'une partie du clan souhaite vous voir morte. Personnellement, je pense qu'il suffirait juste à vous apprendre à maîtriser et à cacher votre don. Il se râcla quelque peu la gorge. C'est pour ça que je suis là. Un sourire, puis il reprend : Je pourrais avoir un verre d'eau, s'il vous plaît ?

Pendant un moment elle eut un petit coup de stress mais son mensonge était passé. Par chance il ne lui avait pas demandé sa baguette ou quoi que ce soit. Enfin, elle supposait que c'était un peu comme une carte d'identité, on ne vous demandait quand même pas de la sortir pour tout et n'importe quoi.

- Disons que... Oui. Officiellement, nous le sommes. Mais officieusement, c'est tout autre. Je rêve de pouvoir lui enfoncer six pouces d'aciers entre les omoplates... Je cracherais même pas si l'on me permettait juste de lui en enfoncer deux doigts.

Elle grimaça un peu horrifiée. Quel charmant projet. Il fallait dire à la décharge de Rose qu'elle n'avait pas grandi dans un milieu où l'on disait ouvertement vouloir assassiner quelqu'un, quoiqu'elle ne douta pas qu'officieusement ça devait effectivement se passer. Mais elle ne dit rien. Après tout, cet homme venait de lui sauver la vie et elle ne vivait pas non plus avec pour lui faire remarquer quoique ce soit.

- Si il veut vous tuer, c'est à cause de votre... Don. Ou malédiction... Les larmes noirs... La mort autours de vous. Vous êtes comme un phare pour les prophètes et autres sorciers possédant le troisième œil. Cependant, on ne vante pas votre beauté... Ce qui est bien dommage.
- La mort? Mais... je ne comprends pas. Je suis allée voir un médecin et il m'a dit que ce n'était rien du tout ces larmes. Une gêne pour moi tout au plus...
- Cependant, on ne vante pas votre beauté... Ce qui est bien dommage.

Elle le regarda un peu interdite et ses joues prirent des couleurs. Elle ne s'y était juste pas attendue. D'un autre côté:

- C'est sûrement parce qu'on ne m'imagine pas en petite tenue... enfin j'espère., fit-elle pour détendre l'atmosphère.

- Un don de cette ampleur... Est plus vu comme une malédiction. Ou une arme néfaste. Je comprends tout à fait que certaines personnes souhaiteraient mettre la main sur vous... Les mangemorts, les démons... , elle ne pouvait décemment pas dire qu'elle ne voyait pas du tout ce que c'était que les mangemorts, ni que le nom ne l'inspirait guère, C'est pour cela qu'une partie du clan souhaite vous voir morte. Personnellement, je pense qu'il suffirait juste à vous apprendre à maîtriser et à cacher votre don. Il se râcla quelque peu la gorge. C'est pour ça que je suis là.Je pourrais avoir un verre d'eau, s'il vous plaît ?
- Bien entendu.

Elle se décolla du mur sur lequel elle avait pris appui et lui ramena un grand verre d'eau. Elle essayait de résumer toutes les informations qui venaient de lui tomber dessus et se sentit un instant perdu, elle posa ses yeux bleus dans les siens s'asseyant à côté de lui:

- C'est stupide. Je n'ai vraiment jamais rien fait à personne, au contraire. Je ne devrais pas être devenue la cible numéro un à abattre. C'est... injuste., elle eut un sourire un peu tiré puis finalement demanda, Vous allez... rester avec moi?

Elle n'osait pas vraiment le lui demander. Pas vraiment lui dire, restez avec moi j'ai peur, elle avait passé l'âge mais n'empêche...

Il avait parlé, c’était à son tour. Il ne cessa de la regarder que lorsqu’elle eut fini et qu’elle lui ait proposé de dormir à la maison, chez elle. Un fin sourire était apparu sur ses lèvres, mais il ne répondrait pas tout de suite, préférant s’arrêter sur une question que cette dernière avait posée un peu plutôt, auquel il n’avait donné aucune réponse. En effet, la mort. Ces larmes noirs qui coulaient le long de ses joues... C'était quelque chose d'assez maléfique... Maléfique au point de lui faire du mal dans le sens où elle serait capable, sans le faire exprès, de tuer les gens qu'elle aime, et de les regarder mourir, impuissante car sa peine grandissante, son pouvoir n'en serait que destructeur. Amos avait depuis longtemps compris ô combien son don était destructeur. Pourtant, il était l'un des rares à rester persuadé qu'elle était capable de pouvoir le maîtriser un jour malgré son état de moldue, de non-magique, de non sorcière. Amos saisit le verre d'eau, la remerciant d'un sourire, avant de tremper ses lèvres dans le liquide incolore. Il finit par dire :

- Dans un futur lointain, ton don sera destructeur... Les larmes qui couleront sur tes joues seront un poison si puissant qu'aucun remède n'a encore été aperçu, ou même entrevue. Il sourit, l'observant pour rajouter : Mais je reste persuadé qu'en te mettant au courant de tout cela, tu parviendras à maîtriser cela... On tâchera de trouver une solution.

Il se leva, déboutonnant les boutons de sa tunique pour laisser paraître un tee-shirt blanc avec ce qui semblait être un chapelet noir, avec un pendentif en argent, représentant une croix étrange composée de plusieurs rubis. Puis, il reprit :

- En ce qui concerne ta proposition... Même si elle n'est qu'à peine formulée... C'est oui. A vrai dire... Rajouta-t-il en rigolant, Je comptais quand même rester pour la nuit.

Il s'approcha de la vitre, mettant les mains sur ses hanches, penchant légèrement la tête pour observer au dehors. Les quelques arbres qui étaient au dehors bougeaient dans le sens du vent, et il ne semblait pas y avoir une âme qui vive. Les lanternes émettaient faiblement leur lumière blanche. Amos sortit de nouveau sa baguette, et après un informulé, les rideaux se fermèrent doucement et les fenêtres se verrouillèrent. Il se retourna vers Rose :

- Peux-tu me mener dans le salon ? Je vais dormir sur le sofa.

A nouveau, il trempa ses lèvres dans le verre, le vidant de son contenu.

Elle l'écoutait parler sentant bien qu'il voulait être rassurant mais... mais elle n'était en rien rassuré. Dans sa bouche les mots qu'elle retenait c'était, mort, destruction, poison. Bien sûr qu'elle n'était pas rassurée. Elle commençait fortement à regretter sa curiosité dans le bureau de son oncle. Elle n'aurait jamais du... enfin c'était fait. Elle l'écoutait attentivement comme il commençait à parler de solution mais tout d'un coup il se mit à déboutonner sa tunique, elle se méprit, ouvrant de grands yeux avant de rougir très ostensiblement comme elle se rendait compte qu'elle s'était méprise. Sa première pensée fut mon Dieu faites qu'il n'ait pas remarqué, sa seconde faites qu'il ne relève pas, pitié! Elle s'éclaircit la voix pour passer à autre chose et demanda:

- Qu'est-ce que c'est?

Elle désignait l'étrange petite croix qu'il lui montrait. Il n'allait tout de même pas lui dire qu'il fallait prier, ou prendre le voile, ou ce genre de chose?! Rose n'était pas non plus radicalement anticléricale mais elle n'était pas tout à fait le genre de fille à fréquenter les banc de l'église tous les dimanches au grand damne de sa mère d'ailleurs.
Puis, comme elle le lui demandait à demi mot, il confirmait qu'il n'allait pas la laisser seule. Elle se sentait un peu ridicule mais surtout soulagée. En revanche, quoiqu'elle ne s'y était pas attendu, il lui posa une question qui la mit un peu mal à l'aise:

- Peux-tu me mener dans le salon ? Je vais dormir sur le sofa.
- En fait... tu es déjà assis dessus.

Petit blanc.

- Euh mais ça ne pose pas de problème, enfin à moins que ça te dérange de dormir dans mon lit. Je vais me prendre une couette et ça ira, je me mettrais dans le fauteuil.

Elle était plus petite que lui, et elle aurait de toute façon fait n'importe quoi pour qu'il ne la laisse pas toute seule. Enfin pas n'importe quoi non plus...

- Qu'est-ce que c'est ?

Il répondit tout simplement par un sourire, lui faisant très bien comprendre que là, elle n'obtiendrait aucune réponse. C'était quelque chose qui lui était propre... A lui, comme à sa famille. Son sourire ne disparut pas tout de suite, préférant enchaîner rapidement la discussion. Il était tard, et il avait autant besoin de dormir que cette dernière. Ainsi, il lui demanda où se trouver le salon pour qu'il puisse s'y reposer d'un œil, tout au plus. Avec ce qu'il savait, ce qu'il venait de se passer, et ce qui allait sûrement se passer dans la nuit.

- En fait... tu es déjà assis dessus.

Ah. Niveau malaise, c'était certainement Amos qui en tenait une sacré couche. Il n'avait pas envie de donner cette impression d'être quelqu'un de matérialiste, à vrai dire. Et sa première réaction fut d'avoir peur qu'elle pense une telle chose.

- Euh mais ça ne pose pas de problème, enfin à moins que ça te dérange de dormir dans mon lit. Je vais me prendre une couette et ça ira, je me mettrais dans le fauteuil.

A nouveau, un petit sourire vient se dessiner sur ses lèvres. Il lui montra la baguette magique, et il lui dit :

- Sinon, on peut tout aussi bien métamorphoser son fauteuil en un lit. Son sourire persista, mais il enchaîna très vite : Mais je ne compte pas te dépouiller de ton lit.

Un informulé fusa, et le fauteuil prit l'apparence d'un lit de camp. Similaire à ce que l'on pouvait trouver dans l'armée. Il eut un sourire d'excuse ainsi qu'un haussement léger d'épaules avant d'expliquer.

- Je n'ai jamais été très doué en métamorphose de confort...

Un autre geste de la baguette, et il fit apparaître une couverture. Un autre encore, et un coussin fit son apparition. Oui... Amos était un fan de magie. Il utilisait énormément cette dernière... Et il fallait l'avouer, c'était souvent : plus pour montrer qu'il savait le faire qu'autre chose. Néanmoins, il n'y avait aucune moquerie vis à vis de Rose. Retirant sa tunique qu'il posa au sol après l'avoir rapidement plié, il s'assit sur le lit, commençant à défaire ses chaussures.

- Dis-moi quand tourner la tête pour éviter de te mettre mal à l'aise.

Il la regarda avec un petit sourire amusé.

- Sinon, on peut tout aussi bien métamorphoser son fauteuil en un lit. Mais je ne compte pas te dépouiller de ton lit.
- Tu es sûr? Ca ne me dérange vraiment pas?

Pour ce qui était de transformer le fauteuil en lit... elle n'osait rien lui dire, simplement ravie de le voir anticiper et sortir sa baguette le premier. Elle essaya de ne pas paraître trop émerveillée de voir le fauteuil étendre ses pieds en descente de lit. Pour elle s'était toujours aussi incroyable pour l'instant. Et fallait-il encore qu'il précise qu'il n'était pas doué.
Elle détourna un peu le regard comme il se dévêtait. Il ne lui avait pas laissé le temps de lui indiquer la salle de bain et puis avouez que si vous vous étiez vous aussi retrouvé à faire dormir un bel inconnu au pied de votre lit vous en auriez aussi perdu le nord. Sans oublier la dimension garde du corps.
Elle se demanda même comment elle ferait le lendemain quand il partirait, mais elle ne pouvait décemment pas dire de vivre avec elle. Et puis, il devait avoir une famille d'ailleurs. Ou au moins une vie.

- Dis-moi quand tourner la tête pour éviter de te mettre mal à l'aise.
- Ca va aller, voilà., fit-elle en se glissant sous sa propre couette.

Elle gesticula un petit peu pour retirer sa robe de chambre sans rien laisser voir de plus qu'un petit bout d'épaule blanche à un moment. Son bras sortit de la couette pour laisser la robe de chambre sur le bord de la table de nuit, puis sa tête de long cheveux noirs reparut:

- Il te faut quelque chose?

Question pratique avant de souhaiter bonne nuit tout en sachant qu'elle n'allait pas trop dormir.

- Ca va aller, voilà.

Il retourna son regard vers elle, un petit sourire tendre. Amos sentait naître quelque chose entre eux... Ce qui semblait être les bases d'une amitié solide, pensa-t-il. Il détourna le regard pour se relever, poussant le lit complètement contre le mur, avant de s'y rasseoir, en tailleur. Il sortit de l'une de ses poches tout un tas de quincaillerie, de clés, de papiers en tout genre. Sur ses mains l'on pouvait voir tout un tas d'anneaux en argent, en fer ou encore en or blanc. Il se passa les mains sur le visage avant de ramener ses genoux au niveau de son torse, posant ses mains sur ses chaussettes, le regard dans le vague comme pensif.

- Il te faut quelque chose ?

La réaction fut immédiate. Amos retourna son regard vers la demoiselle, un sourire mutin sur ses lèvres, avant de lui murmurer d'une façon sensuelle :

- Un bisou, peut-être... ?

Aussitôt, il éclata d'un rire chaud, avant de reprendre :

- Bonne nuit Rose...

Amos s'allongea doucement sur son coussin, mettant une main sous sa tête, observant le plafond. Non loin de là, il y avait sa baguette. Il resta ainsi pendant quelques longues minutes, ses sens aux aguets, jusqu'à ce que Morphée finisse par l'attirer dans ses bras.


- Putain de merde...

Il se redressa d'un bon dans le lit, se portant la main au niveau du cœur, la respiration encore haletante comme si il venait de taper un cinq cent mètres. La sueur lui coulait le long de la colonne vertébrale, et le long des tempes. Il tira la couverture, se levant doucement, afin de s'approcher de la fenêtre. Tirant le rideau, il lança un regard au dehors. Rien. Il n'y avait rien. Il soupira doucement avant de lancer un regard vers Rose qui semblait dormir profondément. Un léger sourire sur ses lèvres, il finit par retourner s'asseoir, attendant le lever du jour, mais aussi, le réveil de la belle. Fallait dire qu'il se faisait chier. Il n'était pas chez lui, et c'était bien ça le problème. Cela faisait peut-être trois heures qu'ils étaient couchés...

Un bref soupir, il amena ses genoux à la hauteur de ses épaules, joignant ses mains avec lesquelles il s'amusait à retirer ses anneaux puis à les remettre. Et ce, jusqu'à ce que le soleil se lève, dans un état de demi-torpeur. Lorsque Rose finit par se réveiller, Amos ne put cacher un sourire, avant de dire :

- Bien dormi ?

- Un bisou, peut-être... ?

Dans le noir son sourire se rehaussa d'un léger rougissement mais elle fit bonne figure. Après tout elle trouvait surtout que c'était drôle. Dans un autre contexte et si ça avait été demandé sur un ton plus charmeur que joueur, la jolie Lovecraft aurait sans aucun doute montrer de quel bois elle pouvait se chauffer mais là elle ne s'offusqua même pas.

- Bonne nuit Rose...
- Bonne nuit Amos.

Elle se pelotonna sous sa couette, gardant pourtant les yeux ouverts. En fait elle n'arrivait pas à s'endormir du tout, alors elle écoutait le silence, se demandant s'il dormait sans oser poser cette question bête: tu dors?. Et il passa un long moment sans que personne ne dise rien. Elle en conclue qu'il avait du s'endormir, et alors, aussi bête que cela puisse paraître elle se sentit glisser à son tour dans le sommeil.

- Putain de merde...

Elle se redressa d'un bond dans le lit, tirant toujours la couverture sur elle par réflexe. Elle le regarda aller à la fenêtre et en profita pour se glisser hors du lit dans son peignoir.

- Bien dormi ?
- Et toi? Café?, demanda-t-elle poliment comme elle s'apprêtait à se servir un café.

Elle alluma la lumière après un regard à la fenêtre qui ne donnait vu que sur de la nuit malgré qu'il fut déjà près de huit heure du matin. Par chance c'était précisément son jour de repos, mais en bas on entendait déjà les premiers clients du chaudron baveur.