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 Buddha For... Izaak.

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Anonymous

Invité
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Buddha For... Izaak. #Mar 14 Sep - 18:55




Buddha For... Izaak.

Sur son lit, en face du miroir, Gavril discutait. Un besoin qu'il ressentait. Etait-il fou ? On ne saurait réellement le dire. Disons plutôt que c'était un homme particulier. A vrai dire, à part son frère, Sevan et son père, Narek, personne ne savait qu'il ne discutait à son propre reflet. Vous comprendrez très vite, et seul, pourquoi.

« Non. »
« Pourquoi ? »
« Parce que. »
« Tu ne pourras... »
« Ta gueule, mec. On a un marché, tu te souviens ? »
« Oui... Mais tu peux pas savoir à quel point j'ai mal... J'ai mal, ça me torture constamment, la douleur, la... »
« Je sais tout ça, mec... Et j'en suis désolé... »
« Je... »
« Tu sais que je ne mens pas. Tu ressens également mes émotions... T'es trop émotive, mec. »
« Arrête... Laisse-moi. »
« O.K. Essais de dormir. »


A nouveau, Gavril se leva, soupirant. Il observa son reflet, avant de lever délicatement la main vers ce dernier qui, contre toute attente, ne refit pas la même chose. Gavril baissa le regard, crachant au sol – qui s'évapora dans les secondes qui suivirent – avant de relever la tête et d'y envoyer son poing avec force. Le miroir se brisa avec force à nouveau. Du verre se planta dans la chair de Gavril, faisant couler son sang étrangement foncé. Il secoua la main avant de saisir sa baguette dans sa poche pour amener à lui son pardessus en laine noir qu'il enfila sur sa chemise blanche. Un autre mouvement de la baguette, et un imper' magnifique, noir, se détacha du porte-manteau pour atterrir dans sa main. Encore une fois, il parcourut rapidement le hall. Posant sa main sur la poignet, il sentit une main se poser sur son épaule : Narek.

« Ta main... Elle sent fort. Montre. »

Gavril esquissa un sourire, se retournant pour la lui montrer. Narek la saisit délicatement, l'approchant de la lumière. Un claquement de doigts de sa main libre et une pince à épiler de couleur d'argent jaillit dans sa main. Il retira quelques morceaux de verres brisés, les laissant tomber sur le sol. Ces derniers n'eurent même pas le temps de frôler le tapis pourpre de l'entrée, que déjà, ils étaient happés vers la chambre de Gavril. Narek eut un léger sourire, lâchant la main de son fils, avant de rajouter :

« Il ne pouvait se remonter sans cela. » Il fit mine de retourner dans le salon, avant de se retourner au moment où Gavril posa sa main sur la poignet, pour une deuxième fois. « Cesse de discuter avec lui. Isole-le puisque tu ne souhaites lui faire du mal, que t'arrêtes de briser ce magnifique miroir du XVIIème siècle. »

Il jura dans une langue qui semblait être du turque, avant de retourner s'assoir dans le salon, saisissant son journal pour en reprendre sa lecture. Gavril secoua la tête, l'air amusé, avant de refermer la porte derrière lui. Un volute de fumée noir, et il disparut de Diagon Alley.

Quelques millièmes de secondes, si ce n'est moins, passèrent avant qu'il ne réapparaisse sur Mayfair Street. Un immeuble abandonné, insalubre, sombre lui faisait face. Il crache au sol à nouveau – la salive disparaissant quasi-instantanément – avant de plonger ses mains dans son manteau, entrant dans les restes de l'imposante bâtisse, après avoir jeter un rapide regard à ce qu'il restait du sombre garden. Son pas craqua sur certaines choses que d'autres ne souhaiteraient ne pas savoir. Ses lourdes bottes noirs laissant sur son passage un faible écho dans ce qui semblait être une habitation sans vie. Si ce n'est deux, trois rats, peut-être sinon plus, avec son lot d'insectes en tout genre.

Ses jambes engloutirent les marches de ce qu'il restait des escaliers de pierre (l'ascenseur étant depuis longtemps – visiblement – en panne). Encore une fois, il savait où il allait, sans jamais hésiter. On avait cette impression bizarre qu'il semblait être déjà passer par ici, sinon peut-être avait-il logé dans les parages, il y a de cela quelques lointaines années. On en savait rien. Gavril s'arrêta au niveau du quatrième étage. Le dernier. Peut-être même était-ce l'étage le plus insalubre de tout ce qui restait de l'immeuble. Des traces de vie semblait présente. Des pas dans la poussière épaisse qui recouvrait le sol. Sortant ses mains des poches – à noter que sa main était encore ensanglantée -, il poussa une porte, donnant sur ce qui restait d'un salon.

Un rapide coup d'œil par l'une des fenêtres, il devait être aux alentours des 20h. Le ciel était noir, comme à s'accoutumer. Il finit par faire rapidement le tour du salon pour trouver un petit homme dormant, lové dans une espèce de toile noire. Reculant jusqu'à percuter le mur, il se racla doucement la gorge, avant de dire :

« Izaak ? Sors de Morphée. Nous avons à parler. »

Son ton de voix est tranquille, comme si il s'adressait à monsieur-tout-le-monde. Alors qu'Isaac... N'avait rien de monsieur-tout-le-monde.









Izaak A. Solokoff

Izaak A. Solokoff
CRIMINEL. ► meurtrier.
membre du staff.

► MESSAGES : 93
Buddha For... Izaak. #Mar 14 Sep - 21:59




La chasse était longue. La seule heure tranquille pour lui était la fin d'après midi. Les gens allaient se terrer. Même les chasseurs de créature. Izaak se traîna hors des sillons sur le béton du sol, et se mit à sautiller vers un bâtiment. Il était calme, le visage tiré par la fatigue. Il n'avait pas dormi depuis plus de cinquante heures. Il arrivait à peine à réagir avec la fatigue qui engourdissait tous ses membres, jusqu'à sa tête. Il entra par le bas des ruines, et tourna dix minutes durant dans le bâtiment, se rassurant et sécurisant le périmètre. Il ne supportait pas qu'on le réveille, alors... Le premier qui le réveillerait aller mourir sur le champ. Une fois tout le bâtiment vide, il s'arrêta au rez-de-chaussée, dans un coin près d'une fenêtre. La nuit perpétuelle lui permettrait de mieux saisir la proie, sachant qu'il avait cette capacité certaine de voir la nuit. Lui comme n'importe quel autre loup. Il tira du néant une bâche noire et glissa le long du mur, se couvrant avec. Ses trois katanas, à la ceinture, grincèrent contre le béton, et il se couvrit enfin de la bâche épaisse et opaque. Il resta un instant en éveil, puis lentement, son corps se mit au ralentit. Son coeur se mit à battre une fois sur trois, et son corps se refroidit. Izaak était vieux à présent, et il avait pris le pli, avec le temps, de pouvoir ralentir tout son métabolisme, ce qui améliorait la reprise d'énergie, et surtout, qui limitait sa dépense d'énergie dans le fait de respirer. Izaak était un chasseur exceptionnel. Un chasseur magnifique, rapide, courageux et surtout, l'un des plus vieux d'entre eux tous. Avec le Changelin', ils étaient les plus glorieux d'entre tous. Il y avait bien des chasseurs elfes, aux regards qui s'étendent sur des kilomètres, mais jusqu'à maintenant, il n'y avait jamais rien eut de plus résistant qu'un vampyr et un lycanthrope. L'avantage du lycanthrope était sans doute qu'il pouvait chasser de jour et de nuit. Son coeur rata un battement et reprit un rythme régulier et soutenu, un peu plus rapide même. Il ouvrit les yeux sous la bâche, et sa main se serra sur la garde du katana. Mais le pas s'éloignait de lui, comme on s'éloigne pour dire « je ne suis pas dangereux ». Le problème, avec Izaak, c'était que quiconque ayant vu sa face était un danger potentiel. Il resta en apnée quelques secondes, puis la voix sonna. Les yeux du lycanthrope brillèrent sous la bâche noire.

« Izaak ? Sors de Morphée. Nous avons à parler. »

Et là, sans crier gare, la bâche partit, et par derrière, dans un éclair d'argent pur, le katana le plus court de Izaak fila dans l'air et se planta dans le mur. Quelques brins de cheveux volèrent dans l'air et tombèrent sur le sol. Il l'avait raté. À cause de la poussière. Izaak n'aimait pas parler à ceux dont il ne connaissait le nom. Il était petit, Izaak, petit et tout gringalet. On rigolait souvent de son apparence. Mais il avait tout d'un grand tueur, du talent, à la rapidité, jusqu'à la puissance de frappe. La gueule de Izaak Solokoff était plus puissante que celle d'un tigre de sumatra. On avait toutes les raisons pour avoir peur de lui.

La lame à l'horizontale, dans la main gauche de Izaak, marquant par là le fait qu'il était ambidextre, son regard bleu fixa Gavril. Sa voix était grave malgré son petit corps. Ça ne choquait pas. Ça lui donnait juste l'air d'un démon dans un corps juvénile.

« Dis moi ton nom, et je te parlerais, humain. »

Il sentait l'homme à plein nez. Ah, oui. Il y avait aussi une chose qu'on avait oublier de dire : Izaak détestait par dessus tout les voyants. Ils étaient juste bons à dire des conneries, et le plus souvent, à jeter des malédictions bidons sur sa famille. Par exemple, la sienne, ça faisait huit siècles qu'elle attendait le Year Zero. C'est à dire l'année, le jour même, où il serait le dernier des Solokoff vivant.











Anonymous

Invité
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Buddha For... Izaak. #Mer 15 Sep - 5:08




Un éclair d'argent le frôla de justesse. Un bruit formidable se fit entendre lorsque la lame pénétra le mur, lui arrachant quelques cheveux au passage. Néanmoins, Gavril resta impassible. Ça aussi, il l'avait vu. Son regard toujours sérieux, une lueur rouge traversa ses iris aussi vite qu'elle était apparut. Observant le jeune homme droit dans les yeux, Gavril faisait partit de ses hommes qui ne jugeaient que très peu. Laissant toujours le bénéfice du doute, histoire de pouvoir toujours rebondir, prévoir. Sûrement une attitude de voyant, ou quelque chose comme ça. Le troisième œil vous change une personne. Croisant ses bras, il murmura :

« Poussière... Tu risques d'éternuer, attention. »

Le bleu des yeux d'Izaak rencontra le brun des iris de Gavril. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du voyant lorsque ce dernier nota les lames... Et l'ambidextre du lycan. Des tatouages parcourant les parties visibles de son corps, une coiffure tout à fait particulière, et une aura qui n'avait rien à envier à sa coiffure tout aussi démesuré. Fou ? Non... Du moins, Gavril ne le pensait pas. Sociopathe ? Ah, ça s'en rapprochait déjà d'avantage, sans pour autant pouvoir réellement qualifier l'énergumène.

« Dis moi ton nom, et je te parlerais, humain. »
« Mon nom ? Te penses-tu seulement digne de confiance pour savoir une telle chose, Izaak Solokoff ? »

Un léger sourire. Il se dégagea quelque peu du mur, retirant la lame avec dextérité. Enfin, sans la lâcher, il se mit à faire le tour de la pièce, observant le travail, l'ouvrage réalisé sur cette lame qu'il savait d'argent. Ses doigts ressentaient presque le coup de marteau qui s'abat sur le katana lors de sa création.

« Appel moi, Xzander. Aujourd'hui, je t'annoncerais ce qu'il va t'arriver. Et... Que tu ne me crois ou non... Je connais certaines choses qui pourraient, par exemple, appuyer chaque mot que j'utiliserais. Chaque révélation que je vais te faire. » Gavril arracha son regard à la contemplation de la lame qu'il planta dans le sol avec une aisance toute particulière – comme plongeant un bâton dans de l'eau – pour croiser le regard de son interlocuteur. « Cesse de nous haïr... Lycan. Nous ne sommes pas tous des charlatans... Comme vous n'êtes pas tous des monstres... »

Ses pas s'arrêtèrent. Il posa ses mains sur le dossier d'un fauteuil, regardant le démon qui lui faisait face. Gavril observa le gamin, le détaillant. Une première, que de voir celui qui se dit le sauveur de la race lycane. A prendre ou à laisser, comme on dit. Néanmoins, son regard semblait dévoiler pas mal de choses allant à cet encontre... Peut-être était-ce dû du faites qu'Izaak y croyait dur comme – un regard vers le katana planté au sol – l'argent ? Gavril eut un fin sourire, relevant le regard.

« Bien. Une prédiction s'impose, histoire de pouvoir discuter un peu. Venir, dire, et repartir... C'était bon du temps du Veni, Vidi, Vici. Désormais, les humains l'ont rendu caduc. » Un léger gloussement sans joie, il reprit son sérieux dans la foulée, et il parla : « Écoute ces mots, dernier loup du clan Solokoff. Year Zero arrive. Tu n'y crois peut-être pas, mais il est tout proche. Ton mordu changera de maître pour rejoindre la mort. Ta famille sera décimée. Prends garde à toi, et aux tiens. Et tu pourras en sauver deux, ou trois... Qui sait ? » Ajouta-t-il, un petit sourire au coin des lèvres.

Une lueur rouge traversa le regard du bohème. Son sourire disparut de ses lèvres pour ne laisser qu'un masque de vérité. Il savait très bien qu'Izaak n'était pas quelqu'un du genre à croire aux prédictions, à la divination. Trop de charlatan, trop de bons à rien... La divination a toujours fait peur pour ses révélations du futur. C'est vrai. Qui voudrait savoir son futur si il est mauvais peu-importe le choix réalisé? Personne. Le temps tout autours d'eux semblait s'être arrêté. Gavril le savait. Ce qu'il se passait était l'un de ses évènements...










Izaak A. Solokoff

Izaak A. Solokoff
CRIMINEL. ► meurtrier.
membre du staff.

► MESSAGES : 93
Buddha For... Izaak. #Mer 15 Sep - 20:51




« Dis moi ton nom, et je te parlerais, humain. »
« Mon nom ? Te penses-tu seulement digne de confiance pour savoir une telle chose, Izaak Solokoff ? »
« Te pense tu assez digne de montrer ta sale face à moi? »

Le regard du lycanthrope est terrible. La race humaine est bien la dernière qu'il aime ici bas. Il apprécie la compagnie des nymphes, non pas pour leur volupté, mais pour leur silence... Le silence. Voilà une chose rare de nos jours, alors que lui, chasseur de chasseur en est friand. Sur l'instant, il est mal réveillé, et qui dit mal réveillé dit mal luné. À la première mauvaise phrase, ce n'est pas une simple épée qui traversera la gorge de cet homme mais deux rangées de croc aiguisés, qui auront vite fait de broyer tout entier le crâne de ce qu'il considère dors et déjà comme une proie potentiellement dangereuse. D'une, car elle connaît son nom. De deux, car lui ignore tout d'elle. Izaak est un loup, de par l'odeur, il peut dire énormément de chose. Premièrement, il n'habite pas seul. De deux, il vit dans un endroit renfermé, poussiéreux. De trois, il a une baguette : l'odeur du bois ne trompe pas. Izaak n'est pas un des plus vieux chasseurs pour rien. Ce n'est pas vraiment à cause de sa force, car sa force lui est venue avec le temps, mais c'est à cause de sa vigilance, et plus encore, de son manque de pitié. Un ennemi au soir restera un ennemi demain. Et un ami ce soir deviendra avec le temps un ennemi intime. Izaak ne laisse rien au hasard. Il le provoque. Son œil brille, d'un éclair bleu, observant l'homme qui rôde dans la pièce.

« Appel moi, Xzander. Aujourd'hui, je t'annoncerais ce qu'il va t'arriver. Et... Que tu ne me crois ou non... Je connais certaines choses qui pourraient, par exemple, appuyer chaque mot que j'utiliserais. Chaque révélation que je vais te faire. »

La rétine noire du lycan se rétracte violemment. Il avait raison. Un voyant. Il déteste les voyants. Plus que ça, il les dévore. Il soutient le regard, sans difficulté, sans ciller. Dans cette pièce, l'âme la moins puissante est la sienne, qu'il le sache ou non. Il a huit siècles de retard.

« Cesse de nous haïr... Lycan. Nous ne sommes pas tous des charlatans... Comme vous n'êtes pas tous des monstres... »
« Pour un voyant, tu parles très peu sagement. Tu parles beaucoup, aussi. »

Il est agacé, Izaak, et ça se voit dans le fond de son oeil. L'oeil bleu de Izaak a un reflet métallique et grisé dans la nuit qui règne dans la toute petite pièce. Il le sent, le poids de la violence. Il y a une tension, et pourtant, il ne bouge pas. Il attends, pour rire, pour voir. Il veut savoir, parce qu'il est tout naturellement curieux, et que jusqu'à maintenant, ça ne l'a jamais perdu ; loin de là. Si cet homme « sait » comme n'importe quel voyant, alors il lui dira des choses qui le fâcheront, et sa fin sera la même. L'a t-il vu, au moins, sa propre fin ? Celle qui au plus profond du lycanthrope lui tire un sourire fin et effrayant. Il est abominable à l'intérieur. Si le voyant l'effleure, il pourra voir combien de chasseurs il a étripé, qu'il a participé à toutes les guerres, et plus encore, qu'il n'a jamais rien regretté. Il ne regrette pas, ce garçon qui a l'air d'avoir seize ans. Il ne regrette pas, car il a passé l'âge de regretter les choses qu'il fait. Aujourd'hui il les assume, et ça, avec la tête haute. La proie s'assoit. En cas d'attaque rapide, le katana d'argent traversa son torse et le clouera littéralement. Faut-il préciser qu'il a un traitement de faveur pour les petits voyants?

« Bien. Une prédiction s'impose, histoire de pouvoir discuter un peu. Venir, dire, et repartir... C'était bon du temps du Veni, Vidi, Vici. Désormais, les humains l'ont rendu caduc. » L'oeil bleu du loup brille, il souffle, dans un petit rire :
« Qui sait, ça aurait pu éviter une mort brutale... »
« Écoute ces mots, dernier loup du clan Solokoff. Year Zero arrive. Tu n'y crois peut-être pas, mais il est tout proche. Ton mordu changera de maître pour rejoindre la mort. Ta famille sera décimée. Prends garde à toi, et aux tiens. Et tu pourras en sauver deux, ou trois... Qui sait ? »

Silence. Izaak a un petit sourire en coin. Il traverse la pièce, et sa main effleure à peine la garde, puis l'épouse et le retire du sol avec toute la délicatesse du monde. De sa paume il effleure la lame d'argent, et ça sent un instant le brûler. Sa peau bouillonne en des cloques rougies et purulentes. Alors il rengaine l'arme dans son fourreau d'airain noir et relève le nez. Year Zero. C'est ainsi... Dernier loup du clan Solokoff. L'oeil du loup est calme. Il n'a peur, il ne pleur pas, ne gémit pas, ne demande pas comment éviter tout cela. Alors contre un mur, il se laisse à nouveau glisser, le regard droit, fixer sur Gavril, et son sourire l'élargit. Il a trouvé les mots.

« Il y a de cela huit siècles, une vieille femme au nord de l'Italie m'a dit ces mêmes mots. Il y a de cela trois siècles, c'est un enfant qui, avant de mourir de la peste, siffla que le Year Zero allait venir. Et aujourd'hui, c'est toi. Toi qui me le dit. » Il penche doucement la tête. « Pense-tu une seconde que j'ai peur? Nous allons tous mourir un jour ou l'autre. Immortelles ou non. Ceux qui vivent par les armes périssent par les armes. Quoi de plus logique alors que de mourir après une éternité d'abomination? Je ne veux sauver personne. Qu'ils meurent tous. Ma famille, tu dis, et alors? Mon mordu? Tout cela me paraît bien dérisoire. Si tu as fait un long chemin jusqu'ici pour me dire cela, tu as perdu ton temps, car je le savais, et que je m'en fiche bien. » Silence. Un instant. « Qui sait? Mais Seth* sait. Et cela me suffit. »

Il a un petit gloussement, alors que son sourire amusé trace entre son chemin sur ses lèvres fines et pâles. Izaak est comme la mort. Pourquoi devrait-il en avoir peur alors ?


Seth* = Dieu des Loups, troisième des fils d'Adam, qui se rebella contre l'Essence Elohim (=Dieu) après que ce dernier l'est traité d'abominations.










Anonymous

Invité
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Buddha For... Izaak. #Jeu 16 Sep - 6:38




« Pour un voyant, tu parles très peu sagement. Tu parles beaucoup, aussi. »

Il écarta les mains comme si il était désolé de sa propre attitude. Qu'est ce qu'il en avait à branler qu'il ne parle trop ? Gavril pourrait tout aussi bien lui faire la remarque qu'il n'a qu'à parler un peu plus histoire de moins l'entendre, et puis, ça finirait dans une discussion totalement stérile, et qui ne servait strictement à rien. Le bohème garda son sourire amusé sur ses lèvres, et son petit regard mutin et calculateur.

[…]

« Il y a de cela huit siècles, une vieille femme au nord de l'Italie m'a dit ces mêmes mots. Il y a de cela trois siècles, c'est un enfant qui, avant de mourir de la peste, siffla que le Year Zero allait venir. Et aujourd'hui, c'est toi. Toi qui me le dit. » Il penche doucement la tête. « Pense-tu une seconde que j'ai peur? Nous allons tous mourir un jour ou l'autre. Immortelles ou non. Ceux qui vivent par les armes périssent par les armes. Quoi de plus logique alors que de mourir après une éternité d'abomination? Je ne veux sauver personne. Qu'ils meurent tous. Ma famille, tu dis, et alors? Mon mordu? Tout cela me paraît bien dérisoire. Si tu as fait un long chemin jusqu'ici pour me dire cela, tu as perdu ton temps, car je le savais, et que je m'en fiche bien. » Silence. Un instant. « Qui sait? Mais Seth* sait. Et cela me suffit. »

Futile... C'était ce que Gavril pensa tout à coup du loup qui lui faisait face. En quoi la destinée avait elle besoin de lui alors... ? Ne croire en rien, et ne jamais témoigner de l'amour... Comment pouvait-il survivre... ? Le sourire de Gavril s'étendit d'avantage. Un monstre ? Quel humour... Ce n'était pas qu'un simple lycan, pour avoir traverser les siècles ainsi... Mais un héros ! Gavril baissa la tête, se mettant à marcher dans la pièce, observant cette dernière d'un regard amusé. L'humanité et son arrogance... Aaaah... Tant de réponses se faisaient entendre au loin, plus bas... Narek n'avait peut-être pas tord. Mais ils savaient tout deux qu'ils avaient également des raisons pour agir ainsi. Gavril s'arrêta de nouveau, observant Izaak. Un ange passa, pour ne pas dire tout le paradis, avant qu'il ne lève le silence qui s'était installé entre eux. Au dehors, il n'y avait pas de bruits. Pour un peu, c'en était presque flippant. Mais cela ne semblait pas émouvoir Gavril.

« Pourquoi faire un tel job, alors... Izaak ? Toi qui rigole de la vie et de la mort... Pourquoi s'en approcher dangereusement à chaque fois que tu t'approches d'un peu trop près de la limite qui les sépare, si ce n'est pour te prouver que tu vis ? »


Gavril s'appuya sur une chaise plus ou moins en bon état, avant de reprendre :

« Seth... Le fils maudit... Tu m'excuseras, mais ça me fait doucement rire... Le truc... C'est que ce n'est pas la guerre de Seth, en ce moment. Ni celle de son frère Vampyr... Pour tout vous dire... Vous n'êtes que des pions dans un projet bien plus global. Satan et Dieu eux même ni sont pour rien de ce qui arrive... Arrête de faire le gamin, et essais de comprendre. Essais de comprendre pourquoi par trois fois nous tentons de te mettre en garde pour que tu prennes tes disponibilités et que tu sois tranquille dans ta tête lorsque le jour J arrivera, hein, Izaak ? Tu es l'un des rares champions de ta race. Agis-comme tel, loup maudit. »










Izaak A. Solokoff

Izaak A. Solokoff
CRIMINEL. ► meurtrier.
membre du staff.

► MESSAGES : 93
Buddha For... Izaak. #Jeu 23 Sep - 23:32





    Izaak trouvait cet humain idiot. En faite, non, il ne le trouvait pas. Maintenant il le savait : il était idiot. Il disait beaucoup savoir, il disait voir, il disait comprendre, mais en réalité, il ne faisait que croire savoir. Il disait ce qu'on lui disait dans ses rêves, sans trop se poser de question. Que voulait-il du loup? Son admiration? Quelle blague. Izaak n'admirait personne. Il ne faisait que comprendre. Non, mieux : il ne faisait qu'apprécier ces gens, sans jamais le leur dire. Et c'était beaucoup. Le respect de Izaak ne s'accordait qu'à de grands soldats. Celui qu'il craignait le plus? Personne. Izaak ne craignait pas. Il savait ses chances. Et si son pourcentage était trop faible, il ne tentait pas, tout simplement. C'était son truc, à lui. Le calcul. Et il savait déjà que cet humain avait 7% de rester en vie après cette discussion, car il l'énervait, et que plus il l'énervait, moins il avait de chance e rester en vie.

    « Pourquoi faire un tel job, alors... Izaak ? Toi qui rigole de la vie et de la mort... Pourquoi s'en approcher dangereusement à chaque fois que tu t'approches d'un peu trop près de la limite qui les sépare, si ce n'est pour te prouver que tu vis ? »

    Alors là, ça bat des records. C'est totalement ridicule, petit homme. Le loup le regarde, arque un sourcil. Faut-il qu'il explique cent fois pourquoi il vit si proche de la mort sans qu'il ne le comprenne? Le loup le jugea, debout contre le mur, alors que cet homme se calait sur une chaise. Izaak n'avait pas peur, mais à ce moment, cet homme aurait eut toutes les raisons de trembler.

    « Seth... Le fils maudit... Tu m'excuseras, mais ça me fait doucement rire... Le truc... C'est que ce n'est pas la guerre de Seth, en ce moment. Ni celle de son frère Vampyr... Pour tout vous dire... Vous n'êtes que des pions dans un projet bien plus global. Satan et Dieu eux même ni sont pour rien de ce qui arrive... Arrête de faire le gamin, et essais de comprendre. Essais de comprendre pourquoi par trois fois nous tentons de te mettre en garde pour que tu prennes tes disponibilités et que tu sois tranquille dans ta tête lorsque le jour J arrivera, hein, Izaak ? Tu es l'un des rares champions de ta race. Agis-comme tel, loup maudit. » Izaak eut un rire.
    « Tu es un peu présomptueux, petit homme, en croyant comprendre un plan qui dépasse ton Satan et ton Dieu. Laisse moi éclairer ta lanterne avant de te tuer. »

    Izaak s'étira, et on entendit craquer les os de ses omoplates, parfaitement en place. Son corps était squelettique, fragile à première vue. Juste à première vue, car Izaak était un Thébaïde, le plus vieux, et cela signifiait qu'il était l'un des membres les plus résistants de son espèce. Rapide, résistant, puissant. Il n'était pas le héros de sa race. Il était plus que ça.

    « Actuellement parlant, nous sommes environ 150 à 200 lycanthropes vivants. Cela va des cinq millénaires révolus au nourrisson de quelques semaines. On peut considérer que la communauté chasseuse au travers du monde est trois fois plus grandes que notre population, ce qui fait que les chasseurs sont 600 individus vivants. Ce qui fait exactement trois chasseurs pour un lycan. » Il eut un sourire sournois. « Sans chasseur comme moi, sans moi, dans quelques années, les conseillers entrent en guerre contre les humains, et ça devient de la boucherie pure. Je tue actuellement 70 à 120 chasseurs par an. On peut considérer qu'il y a, tous les ans, entre 80 et 120 chasseurs de plus. Nous, on compte 20 membres de plus par siècle. Alors maintenant, toi qui est si intelligent, petit homme, j'aimerais que tu m'expliques comme je suis supposé me conduire. En parfait gentleman, qui ne tue pas les adolescents ni les enfants, sous prétexte que c'est comme ça, que c'est la sélection naturelle? Qu'ils ne se plaignent pas, je ne tue pas les pères, qui possèdent le savoir des chasses. Je tue davantage les adolescents faibles, gardant les plus forts pour la suite. Je ne veux pas d'un homme sans chasseur. Je veux un monde où quand des enfants lycans joueront dehors, ils ne se retrouveront pas sous les balles d'une dizaine de chasseur par simple esprit de vengeance. Je ne suis pas le bon samaritain. Je ne suis pas Dieu. Je tue dans le tas aussi. Je tue des gens qui n'ont rien demandé. J'ai dévoré des paysans en Sibérie quand les chasses m'affamaient. Mais moi, moi, je suis Izaak de Thébaïde, l'exilé. Je ne suis ni un champion, ni un héros, ni rien de tout ça. Et si demain mon clan tout entier doit périr, alors il périra. Et si demain je dois mourir, alors je mourrais, et je rejoindrais les terres éternelles. » Il pesta, agacé. « Tu crois tout savoir, mais tu ne sais rien, petit homme. Connais-tu Simara, Amaris et la troisième des soeurs? Connais-tu Kohar l'Arménienne? Connais-tu Kveld d'Arcadie? Connais-tu la belle Oracle de Delphe? Connais-tu la Sorcière d'En Dor? Connais-tu Absalom? Connais-tu toutes ses personnes, qui ont passé le temps, et qui ont vu, elles, que parfois une vision ne fait pas tout? Tu me fais bien rire, petit homme, car tu viens en voulant me révéler la vérité quand tu es aveugle quant à ton propre destin. »

    Le regard de Izaak était sévère, il jaugeait. Si on lisait mal en lui, avec les siècles engrangeaient et son esprit méthodique de chasseur, Izaak avait appris à décoder un humain plus rapidement qu'un psychiatre, comme dans les films, ou en mieux. Il n'était pas le Mentaliste, non. Il était meilleur encore. C'était sans doute ce qui en faisait un excellent chasseur, lui permettant d'esquiver les attaques avant même que l'adversaire n'y est réellement pensée. Alors le loup reprit, d'un ton méprisant :

    « Tu es typique le genre d'homme qui ne connaît que rien à la vie. Au vue de tes yeux qui ne sont pas abîmés, tu ne sais ni lire. Tes mains ne sentent pas l'encre, alors tu ne sais pas écrire. Tu es originaire de tous les pays, car tu n'as aucun accent, alors tu n'es pas d'ici, tu n'es pas anglais, pas plus que tu n'es d'une nationalité. Tu es peut être gitan, car tu sens l'encens et le vieux bois. Chez toi, il fait humide. Tu as un frère et un père. Ton père est âgé mais il se porte bien, il a une bonne influence sur toi et t'aide. Ton frère ne vit plus avec toi. Tu es ridicule petit homme, en croyant tout savoir, quand tu ne sais rien. Moi je vois, peut être pas très loin, mais je vois que tu es un homme torturé, tu as quelque chose dans les yeux. Tu veux rire? Tu as peur de toi. D'un autre toi, dont tu ne sais rien. » Silence de plomb. « Ne viens pas me donner des ordres quand tu as des problèmes dans ta vie. Soigne toi tout seul, médecin. »

    Izaak décrocha de sa ceinture son nodachi, épée japonaise lourde possédant une lame de un mètre soixante dix. La lame en elle-même était plus grande que Izaak. La main de cet homme pourtant n'aurait pas pu la lever ou la bouger, car l'épée, aussi fine et simple soit-elle, pesait déjà plus de deux cents kilos. C'était un fer unique. C'était du fer comme on trouvait qu'au temps où on allait voir les Oracles pour demander si la moisson serait bonne.











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Buddha For... Izaak. #Ven 24 Sep - 8:28




Présomptueux, petit homme ? Son dieu ? Son Satan ? Le sourire qui fendait le visage de Gavril battait des records. On ne pouvait faire plus grand à moins de se couper le coin des lèvres. C'était qui le plus con dans l'histoire ? Celui qui juge sans savoir ? Visiblement, le lycan savait également pas mal de choses. Le tuer ? Vraiment ? Le sang de Gavril ne fit qu'un tour, se mettant à bouillir d'une douce et délicate chaleur totalement surnaturelle. Son regard devint tout autre, prenant une vilaine teinte rouge vermeil. Son visage devint un peu plus saillant, son corps s'adaptant. Le lycan semblait enfin partir dans la longue tirade tant attendue. Gavril écoutait avec avidité, comme un élève à son maître lorsqu'il est intéressé par son cours. De temps à autre, un petit éclat de rire, mais vite étouffé pour éviter de trop en rater. Ce qui était puissant, chez les hommes de toutes espèces, c'était cette arrogance, cette confiance en soi si marrante. Certes, le lycan ne semblait pas être aussi aisément corruptible que le reste de l'humanité, faisant partit de ses « héros » aux âmes toutes particulières, dont Dieu et Satan se battent pour en avoir le contrôle une fois leur mort venu. Il était intriguant, et il semblait particulièrement puissant. Créature de Seth... N'en as tu pas marre de te rebeller contre ce qui doit être ? Gavril arborait une expression volontairement amusée. En même temps, il aurait eut du mal de montrer autre chose.

« Non... Pas personnellement. »

Laissons le décoder ce qu'il veut, laissons le croire ce qu'il compte nous montrer, peut-être même y ajouter une petite touche de peur. Gavril avait cette chance d'avoir un hôte particulièrement malléable. Fallait dire... Qu'il était tellement banale. Joignant ses paumes de mains avant de les porter au niveau de ses lèvres, le regard tourné vers le sol, tendant l'oreille vers Izaak.

« Tu es typique le genre d'homme qui ne connaît que rien à la vie. Au vue de tes yeux qui ne sont pas abîmés, tu ne sais ni lire. Tes mains ne sentent pas l'encre, alors tu ne sais pas écrire. Tu es originaire de tous les pays, car tu n'as aucun accent, alors tu n'es pas d'ici, tu n'es pas anglais, pas plus que tu n'es d'une nationalité. Tu es peut être gitan, car tu sens l'encens et le vieux bois. Chez toi, il fait humide. Tu as un frère et un père. Ton père est âgé mais il se porte bien, il a une bonne influence sur toi et t'aide. Ton frère ne vit plus avec toi. Tu es ridicule petit homme, en croyant tout savoir, quand tu ne sais rien. Moi je vois, peut être pas très loin, mais je vois que tu es un homme torturé, tu as quelque chose dans les yeux. Tu veux rire? Tu as peur de toi. D'un autre toi, dont tu ne sais rien. » Silence de plomb. « Ne viens pas me donner des ordres quand tu as des problèmes dans ta vie. Soigne toi tout seul, médecin. »

Gavril releva le regard, l'air admiratif. Mais pas envers Izaak... Envers lui même. Son sourire était joyeux, et il leva doucement les mains, se mettant à taper dedans, comme à la fin d'un spectacle. Maintenant, le gitan savait une chose : C'était que la réputation du lycan était véridique. Izaak porta la main à l'épée, qu'il avait à sa ceinture.

« Tu as parfaitement raison. Je suis si triste de ne pas avoir de mère... Maintenant, je fais ce que pourquoi je suis crée. Purger toute une race, et blablabla... Franchement... Se donner un genre pour repousser qui l'on est réellement... Attends... On me chuchote à l'oreille que... Ah.... Une fille... Une très jolie demoiselle. Va falloir que tu changes de comportements, si tu veux pouvoir la sauver... Car c'est ce qu'elle te sera de plus chère... Tu sais, les femmes aiment les héros, puis après, elles veulent toujours vous évitez de... Comment on dit ? Trouver plus fort que soit ? Tu devrais devenir humain et sortir de ta coquille pour la sauver. C'est Hugolain qui en paiera le prix, by the way. »

Il sourit, il ferma les yeux, inspirant délicatement l'odeur de la tension qui précède un combat. Sa baguette n'est vraiment pas loin, ni ses parchemins.

« Bon. Tu veux commencer ? Ou tu préfères juste parler et bander tes muscles ? Parce que... C'est pas comme ça que tu vas LE sauver... »

Un sourire, puis il attend, comme l'un de ses héros de manga. Droit, le regard sombre, le visage sérieux, une main dans le dos, l'autre le long du corps, un bout de bois dans son prolongement. La nuit est lourde, plus lourde qu'habituellement.



HRP : Tu triches. Toi, t'as pas de fiche. J'exige un châtiment.










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