AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
Le Deal du moment :
Pokémon Évolutions Prismatiques : ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 it's a full moon, death in the sky.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
PROFIL & INFORMATIONS









Anonymous

Invité
Invité

it's a full moon, death in the sky. #Mar 20 Juil - 23:01




THAT GOD WHO CRIES IN MY ARMS.
feat Vasco de Lusitanie & Masael de Lusitanie

Les dîners étaient toujours très silencieux, lourds. L'atmosphère était pesante, et malgré ça, Masael souriait doucement, comme il était content quand même. Il ne lui fallait pas beaucoup. Pourtant, il n'était pas bien grand, du haut de ses douze ans. Il avait le visage de son père, anguleux. Il était haut et large, comme une armoire à glace. Une sorte de géant, de colosse pour son âge. Masael mangeait, le regard posé sur le visage dur et sévère de son père. Les yeux de Vasco pourtant étaient tristes, voilés d'un sentiment horrible. Cela faisait déjà sept ans. Cela faisait sept ans que cette maison était vide, qu'on avait oublié les cheveux de la femme dont les cris, jadis, avaient empli cette maison pour quatre. Aujourd'hui, ils n'étaient plus que deux. Masael n'en souffrait pas. Il avait le coeur dur des Lusitanie. Il avait dans le regard toute la force morale de sa race, et pour cela, jamais, jamais il ne plierait. Il serait éternellement debout, comme son père. Ce père magnifique, aux cheveux couleur cuivre, ces yeux noisettes, profonds et clairs à la fois, qui brillaient d'un flamme sans nom quand le soleil se levait sur la terre du Portugal. C'était cet homme, sa figure dure et sévère, sa voix qui tonne comme un éclair de flamme, comme le bruit d'un orage, c'était ce père implacable et pourtant fragile qui faisait rêver le petit Masael, les yeux brillants d'admiration. Un seul mot de ce prophète muet, un seul mot aurait été parole d'évangile pour le coeur du petit homme qui lui ressemblait, avec les mêmes cheveux mi-longs, ondulés jusqu'aux épaules. Mais ce père ne dirait jamais rien, alors Masael se contentait du silence entre eux. Ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre, et d'un commun accord, ensemble ils vivaient ici. Les femmes n'avaient pas le droit de passer le pas de la porte ; pas même la grande et belle Moëris. Pas même cette mère au visage d'ange. Vasco ne recevait que très rarement. Parfois Isatis venait. D'autre fois c'était Wolfgang et Kveld ensemble. Des plus rares fois, Masael apercevait une délégation de mâle, grands et forts, mais entre tous c'était toujours son père le héros. Vasco de Lusitanie était un Dieu. Il était son Dieu.

« Quand tu auras fini de manger, nous irons au lit. »
« Oui Père. »
« Et cesse de sourire bêtement. »
« Oui Père. »

Masael cessa de sourire, quelques minutes, car bientôt, amusé par les mots de son père, il souriait à nouveau. Vasco ne reprit pas son ordre. Il regardait son assiette. Elle était vide. Comme ses yeux. Comme son âme. Il ferma les yeux et posa les couverts sur la table d'ébène noire. Masael, lui, finissait son morceau de viande, avec toute la galanterie que lui demandait son père. Être noble. Être élégant. Quitte à ne pas être intelligent, il fallait au moins être bien élevé. Le petit garçon se leva, débarrassant ses couverts et son assiette et s'approcha de son père, pour prendre également son assiette. Les yeux de Vasco, vides et vitreux encore, se posèrent sur Masael, et il huma l'air, avec un air mauvais. Masael le regarda. Il avait déjà compris. Il laissa tomber les assiettes sur le carrelage et recula vivement, apeuré. Le sourire avait disparu. Une claque l'assomma, empêchant sa fuite. Il pigna comme Vasco l'attrapait par le col et le souleva du sol, jusqu'à sa hauteur. Le garçon de douze ne faisait hélas qu'un petit mètre vingt, et Vasco mesurait déjà deux mètres et quelques poussières. Il était un géant, et Masael s'accrochait à son poing, comme il n'avait pas envie de mourir. Il pleurait déjà à grosses larmes, comprenant la colère du tyran.

« Pardon Papa, pardon...! Je voulais pas...! C'est elle! Je le jure! C'est elle qui est venu à moi...! »
« Tais toi, traître! » D'un coup sec, Vasco jeta son fils sur le sol qui glissa sur le carrelage, jusqu'à frapper dans les plaintes du premier mur qu'il rencontra. « Tu sens comme une chienne! Tu es sale! Tu es sale, tu n'es qu'un traître! Je te l'ai déjà dis! Elles sont toutes des... des... »

Vasco pleurait déjà, tombant à genoux sur le sol. La douleur fut trop vive. Son coeur battait fort, et comme à chaque fois il ne pouvait pas s'empêcher de pleurer comme un enfant qui a perdu sa mère. Vasco avait perdu plus qu'une mère. Il avait perdu sa femme, et son fils. Il avait tout perdu dans ce monde là. Il avait perdu ce qu'un lycanthrope chérit le plus au monde : son amour éternel. Masael s'était relevé alors, rapidement, sans mal, sans crainte. Son père n'était pas un mauvais homme, et si tout le monde le prenait, lui démontrait bien souvent le contraire. Son père était l'homme le plus bon du monde. À ces yeux. Masael avança, rampant à ses côtés et l'entoura de ses bras. La première réaction de Vasco fut de se retirer brutalement des bras de son fils – par pur fierté. Mais quand Masael l'attrapa de force, et que Vasco, allongé sur le côté, ne résista pas plus longtemps. Il se colla à son fils, le serrant contre lui, sa tête sur les genoux de l'enfant qui caressait sa tête, la serrant contre son ventre. Cette tête magnifique, qui pleurait alors.

« Arrêtes de pleurer, je te le jure, je ne partirais jamais. Je resterais toujours. Il n'y aura plus de fille, plus rien. Je te le jure, Papa, mais arrêtes... arrêtes de pleurer, s'il te plaît... » Et Vasco continuait de pleurer, comme il n'entendait plus rien que les chants de douleur de son esprit, résonnants dans son crâne. « Je suis pas Maman. Je jure. Je partirais pas. Papa... Papa... s'il te plaît... »

Mais Vasco était déjà endormi, reniflant dans son rêve qui n'était que la suite de la réalité, alors il serrait un peu plus fort Masael qui souriait, avec un sourire triste, ce père-dieu qui n'était finalement qu'un homme, blessé par la nature. Cet homme, magnifique... Cet homme était le seul qui l'aimait ici bas. Masael était seul. Il n'avait que ce père, que Vasco. Il le serra contre lui, embrassant le front du père comme on embrasse le front de son enfant. Un jour il partirait. Il le savait. Mais ce jour.. il ne le désirait pas. Il le voulait loin. Il le voulait terriblement loin, que jamais il ne fasse du mal à son père comme sa mère l'avait fait jadis. Son père était le seul et l'unique. Son petit Dieu.
 

it's a full moon, death in the sky.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» cry me to the moon.
» the stars, the moon, they have all been blown out.
» « East of the Sun and West of the Moon. »
» Don't kiss me now, you'll catch my death.
» My Wolf Gang Praying the Howling Moon
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
POET&PENDULUM. :: petite pause aux trois balais. :: la pensine aux rps; :: saison II.-