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 the cold night.

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PROFIL & INFORMATIONS









Mascha Lulla Sasnauskas

Mascha Lulla Sasnauskas
POUFSOUFFLE. ► sixième année.
cap'taine.

► MESSAGES : 132
the cold night. #Sam 27 Fév - 0:30


ezechkiel & mascha


La nuit vient juste de tomber, froidement et violement. La nuit tombe toujours de cette façon. Ainsi Mascha se dit qu'il y a des choses qui ne changent pas. La nuit sera toujours comme une masse qui s'abat sur elle et le monde entier. Les saisons continueront de s'échanger. Le soleil continuera de briller, ou peut-être pas, car pour lui, le crépuscule est proche. Bien des choses ont changé oui, bien des choses qui pourraient menacer le mince équilibre des forces de la nature, faire ployer le soleil, retourner l'ordre des saisons, et inverser le jour ou la nuit. Qui sait ce qui arrivera maintenant que les portes de la nuit éternelle ont été ouvertes? Mascha ne le sait pas, et ne préfère même pas savoir. Elle cherche uniquement pour l'instant, alors qu'elle contemple la voûte étoilée, à confirmer quelques certitudes, quelques ancres dans cet océan agité.
Après avoir ainsi marché dans l'obscurité presque totale, entre les brindilles, les buissons et les ombres de la nuit, Mascha entre dans la forêt interdite. Elle n'a pas peur, car elle connait la forêt et la forêt la connait. La forêt sait qu'elle pourrait l'enflammer d'une étincelle, ou avec une cendre encore rouge de la cigarette posée entre ses lèvres. Mais là elle n'en a ni l'envie ni le besoin. Elle sait se diriger dans le noir, guidée simplement par le bruit du vent dans les feuilles et de ses pieds sur les branches, par les odeurs des arbres, et les sensations dans ses mollets nus. Elle sent bien chaque branche affutée qui l'effleure, chaque ortie qui la caresse, chaque épine qui la lacère, mais ne laisse pas la douleur la plier, comme elle n'a jamais pu le faire, et aujourd'hui moins encore. Car Mascha a subi des blessures plus profondes et douloureuses que le chatouillement d'une épine, fut-elle empoisonnée. La bataille qui ouvrit les vannes de l'enfer a en elle marqué de profondes entailles, capable de forcer l'indestructible muraille qu'a dressé sa peau, et de s'insinuer jusque dans ses nerfs pour la faire hurler de ce qui est peut-être la douleur. Mais comme elle ne connait pas la douleur, elle ne peut savoir si cela en fut, ou si ce n'était qu'un cri de haine et de rage.
Mais ces blessures-là et les cicatrices pas encore refermées qu'elles ont laissées ne sont pas parvenu à détruire la volonté brûlante qui vit en elle. La douleur, elle ne connait pas. Peut-être a-t'elle pu ressentir une douleur passagère, mais ce n'est pas ce que les gens conçoive comme la douleur récurrente qui vous handicape toute votre vie. Ce n'est en tout cas pas la profonde entaille dans son dos qui, ayant frolé sa colonne vertébrale fait trembler et hésiter ses pas. Ce n'est pas cette cheville tordue, à peine remise, qui manque de la faire trébucher. Ce n'est pas non plus la large blessure sur son bras gauche qui lui a fait perdre presque tous les réflexe, sensations et possibilités sur cette main. Ce n'est pas se bras droit fracturé, en écharpe, où elle ne sent plus grand chose. Ce n'est pas sa côte cassée qui rend ses respirations lourdes et difficiles. Ce n'est pas non plus toutes ses marques rouges de strangulations sur son cou. Ce n'est pas son œil droit gonflé, rouge, entaillé. Ce n'est pas sa lèvre déchirée. Ce n'est pas toutes ses entailles sur sa tête ou sur tout son corps, qui la font pourtant confondre avec un champ de bataille, ou des lignes de barbelés de points de sutures barreraient si mincement la route au prochain assaut. Non ce ne sont pas toutes ces choses qui pourraient la faire souffrir maintenant, ou pourrait la faire souffrir pour toujours. Et ce n'est pas ses blessures qui empêcherais de bouger un cheval qui l'arrêterons, elle dont le sang a beaucoup coulé mais dans sa rivière n'a pourtant pas emporté le feu qui brûle en elle.
Et pourtant il y a quelque chose d'autre, qui rend son cœur et ses pas lourds, une entaille bien plus profonde que celle qui a transpercé son cœur et a bien faillit avoir raison d'elle, si la béante entaille déchirant ses chairs n'avaient pas été recousue à temps. C'est cette chose, ce poids plus lourd qu'une enclume qui pèse sur ses pas et tout son corps et la pousse lentement vers cette clairière au beau milieu de la forêt où elle se laisse s'écrouler sur le sol dur. Ses yeux se perdent entre les étoiles, quelque part dans le ciel. Et dans ses yeux quelque chose se perds. Un peu du glacier qui l'habitait fond peut-être. Une goutte d'eau, pas vraiment une larme encore, se forme au coin de l'œil défiguré, et lentement glisse sur les points de sûture, faisant picoter et grimacer légèrement Mascha - quelle ironie qu'un picotement la fasse grimacer alors qu'elle ne cille même pas quand on lui casse un bras -. C'est la première larme depuis longtemps, très longtemps. C'est sa première vrai larme même, la première larme de la vraie jeune femme qu'elle est, pas les larmes de crocodile de la petite fille innocente et stupide. Cette larme, elle n'est peut-être pas sûr qu'elle en soit une, car elle ne sait pourquoi elle a coulé. Cette enclume qui lui tombe dessus peut-être, aussi lourde que la nuit qui s'abat et ne laisse plus aucun espoir. Aucun espoir? Elle n'en sait rien. Elle ne sait pas même ce qu'est l'espoir. Elle ne fait qu'attendre, et regarder en avant, car rien ne la retient à regarder en arrière. Tout se passera devant, ce soir et pour le reste de sa vie. Car il viendra, il a promis, comme elle a promis et est venue. Ils ont passé un pacte dans le sang et dans les vagues des sentiments qui les soulèvent. Dans cette vague qui soulève tous ses sens et rend le poids de l'enclume de la nuit plus léger à porter, Mascha sait qu'il viendra, porté par ce même élan, et viendra à ses cotés s'échouer comme une vague sur le sable, restant un instant, un court instant avant d'être à nouveau emporté dans l'océan secoué par la plus terrible tempête de tous les temps.









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
the cold night. #Sam 27 Fév - 9:43





Tu entends, Ezechkiel? C'est la forêt qui chante, le retour du roi perdu. Bien basse ta couronne, que la lune dessine sur ton front, de toute sa splendeur, un fin trait lumineux, articulé entre chaque mèche de tes cheveux d'ébènes. Le prédateur en chasse. On aurait pas pu trouvé mieux pour un homme comme toi, pas meilleur détermination, car de tous les loups tu es le pire, petit Ezechkiel. Tu es celui qui n'a aucun sentiment quand il tue, ni le plaisir, ni le remord. Tu tue car tu le dois. Ton regard est celui de ses bêtes, qui balaye les environs, qui même dans le noir esquisse ici et là avec précision les silhouettes à venir. Tes pas sont lents, trop lents. C'est un pas d'homme qui sait où il va, et qui sait comment toute cette petite mascarade d'enfant qui joue finira. Ta petite mascarade, tu l'aime bien n'est-ce pas? C'est bien dommage, bien dommage que tu veuilles la briser ce soir. Passer outre, mais ça tu ne peux pas. Les promesses, tu les épouses du bout des lèvres et elles restent là, au coin de ton sourire qui se moque, et elles attendent de mourir en quelques mots. Celle la n'est pas morte. Elle ne mourra jamais. Ou à l'exécution de l'un d'entre vous. Car c'est plus qu'une promesse, c'est un pacte qui anime ton coeur, qui bat, qui bat, dans ta poitrine si grande pour un coeur si petit. Ton petit coeur de pierre sait lui aussi, que cette fille sera ta damnation. Qu'elle sera ton oeuvre et ton bourreau à la fois. Tu n'as pas d'ailes Ezechkiel, et malgré cela tu vas te brûler à approcher de trop d'un trop grand feu. Est-ce que cela te fait peur? Tu souris dans la nuit, car ton regard ne cille pas, il ne tremble pas. La peur te fait défaut quand il le faut. Les conséquences, y as-tu penser petit homme de pierre? As-tu pensé qu'est-ce que tes mots auront comme impact dans le coeur d'une enfant? Qu'est-ce que laisserait ta bouche sur son épaule comme cicatrice? Trop profonde. Tu n'y as pas réfléchi, car tu te fous de toutes les belles conséquences. Tu es un homme du présent. L'avenir ne t'intéresse pas.
Ton regard a changé Ezechkiel. Tu la vois, elle est là, elle avance. Ô, tu vois bien, elle ne t'a pas vu. Elle t'ignore. Elle marche, seule, et elle pense. Pas à toi. Jamais à toi. Le prédateur montre les crocs, mais se calme, et il la suit, doucement, sans un bruit. Ses pas sont légers ; son coeur un peu moins. Pourrait il la tuer? Il penche la tête, l'observe, sa fine silhouette, son beau visage aussi. Mascha, fille d'un ange, âme de démon pourtant. Les volutes de fumée dévoilent un corps meurtri pourtant, un corps qu'il n'avait jusqu'alors jamais désiré qu'une fois, dans l'obscurité, sans le voir. Car Ezechkiel ne désire jamais la chair en tant que telle, la chair n'est qu'une chair après tout, lui désire l'instant fatidique, le symbole. Il aime la domination, quitte à en exclure le plaisir charnel et à rejeter la saleté du moment. Mais il oubliait également que dans l'instant le plus terrible, il était des deux le plus faible. Ou presque. Il la fixe, de loin, alors qu'elle regarde le ciel, cette toison lumineuse, ce voile foncé incrusté d'une bonne centaine de pierre lumineuse. Planètes, étoiles brisées, brûlantes. Quelques millions en haut, pour deux seulement dans cette forêt. Deux faibles lueurs, qui sont là, mais l'une l'ignore. Elle l'ignore, car la voûte céleste a capturé toute son attention, jusqu'à ses larmes. Une larme, qui roule là, sur le rebondi d'une joue rougie par les coups, qui glisse à la commissure de ses lèvres abîmées. Un si beau visage détruit. Ezechkiel ne sait pas ce qu'est la beauté. Dans sa vie, il n'a jamais rien vu de beau. Toutes les filles étaient jolies pour les autres, mais jamais pour lui. Marla est belle. Il le sait. Il les aime, ses yeux serpentins, qui fixe. Il aime également son pragmatisme. Mascha, c'est différent. C'est ce voile de dureté, pour tant de fragilité qui rende émouvante la petite silhouette aux cheveux bruns, aux yeux trop clairs. Belle est un faible mot. Elle est si pâle, si usée, qu'elle semble pouvoir s'écrouler au moindre instant. Elle ne s'écroulera pas. Quitte à ce qu'il soit sa force pour cette nuit.
Il se détacha de l'obscurité, comme un démon s'extirpe du néant pour se dévoiler au grand jour. Lui n'avait pas changé. Peut être était il devenu plus homme. Plus mature. Il avait un air plus froid également, l'air de ceux qui étaient passé à l'acte et avaient, de leur main, enlever la vie. Il avait tué. Il n'en était pas spécialement fier, mais n'avait pas honte. Il n'en faisait pas une arme. Que l'on sache ou non de quoi il était capable l'importait peu. Il savait de quoi il était capable, et c'était bien assez. Il avançait, d'un air calme et posé. Son regard bleu pâle touchait déjà les iris de Mascha, les caressait de cette succulente envie de mal. Ezechkiel était posé pourtant, comme un roi satisfait, avec un sourire en coin. Ce qu'il attendait d'elle? Il ne savait pas trop. Il ignorait jusqu'à pourquoi il était là, si ce n'est qu'il avait promis, et qu'à ses lèvres déjà sa promesse mourrait d'avoir été consommé. Une femme, ça mourrait de l'être également?
Il le fixa, un sourcil s'arquant. « Tu n'as pas été assez forte, Mascha. Te voilà toute cassée. » Il ne riait pas, il avait allongeait son bras, touchant du pouce cette lèvre abîmée, relevant ce visage, admirant là les désastres d'une guerre qui ne les regardait pas, eux. C'était aux adultes de s'en charger. Pas aux enfants. Son regard effleurait l'oeil enflé, avec une mine neutre, sans aucune expression que celle qui l'habitait au naturel, cette expression moqueuse et sûr d'elle. Il eut un sourire bref. « Tes yeux brillent encore, mais ton corps a souffert. Tu as connu la douleur. Tu es toute cassée, et j'avais juré de venir pour finir le travail qu'ils n'ont pas pu faire. Une dernière volonté? » Il est calme, très calme. Il tient ce visage entre ses mains, doucement, tendrement. C'est une poupée de porcelaine qu'il tient, et il ne commencera à la casser que quand elle se sera abandonné à lui. Il sera les premiers à épouser les formes de la chair, à les martyriser jusqu'au plus profond, à profaner le plus intime pour mieux la brisée, toute entière. Elle va souffrir.
Et lui, ça le fait sourire.












Mascha Lulla Sasnauskas

Mascha Lulla Sasnauskas
POUFSOUFFLE. ► sixième année.
cap'taine.

► MESSAGES : 132
the cold night. #Sam 27 Fév - 16:08


La goutte d'eau lourde qui s'est échappé de l'étang asséché des yeux de Mascha glisse lentement sur ses cheveux, jusqu'à atterrir tout en douceur et sans éclaboussure sur le sol de terre, dans lequel peut-être, s'infiltrant telle une goutte de pluie elle pourra nourrir la terre et faire germer la vie. Mais c'est pourtant une goutte tout à fait froide, ce n'est pas la chaude larme d'un chagrin déchirant, et à peine à t'elle glissé de ces deux océans gris indéfiniment clairs, qu'elle est déjà morte, si ce n'est pas dans ces yeux-même, morts, qu'elle est morte. Cette larme n'est rien, car ce n'est pas une larme, car elle ne dit rien et ne veut rien dire. Peut-être pourrait on penser qu'il s'agit là du début de la fin, d'un abandon à la douleur qui arrache tout son corps et qu'elle se refuse à sentir, ou l'épuisement et l'anéantissement d'une vie sans aucun sens. Mais cela n'est pas Mascha. Mascha n'est pas ainsi faite, comme les gens normaux, qui crient quand on leur déchire la peau ou même comme les sorciers qu'un sortilège impardonnable feraient hurler à la mort. A Mascha n'a pas été donné ces qualités d'hommes que sont la capacité de souffrir et de connaître la douleur, ou même simplement la fatigue. Ce sont bien sûr des réalités physiques, même pour elle, mais son corps souffre sans en avertir sa tête, comme pour ne pas l'importuner, ou parce que le feu qui y brûle empêche tout message nerveux de le pénétrer. Et cette larme est la seule chose qui a su traverser ce mur de flammes, dans l'autre sens. Mais elle n'est rien car Mascha ne comprend pas ce qu'elle est. C'est un flot de quelque chose sur lequel elle ne parvient à mettre un nom alors, elle se dit qu'il n'existe pas, que c'est une erreur, un instant de faiblesse, qu'il faut immédiatement effacer sécher et oublier.
Mais il l'a vu lui, cette faute qui a coulé de ses yeux. Elle le sait même si elle ne le voit pas, même s'il ne sait pas qu'elle sait qu'il est là. Elle l'a senti depuis le début, derrière elle. Elle a senti son souffle s'immiscer au fond de ses cicatrices alors qu'il se croyait invisible nuage de fumée noire cachée dans son ombre. Elle l'a senti s'approcher de plus en plus d'elle à la même mesure que la chaleur dans ses yeux montait. Elle a senti son regard se poser sur elle à mesure que la goutte d'eau coulait. Cette larme n'était ainsi peut-être que le signal de sa présence, de son approche. Quelque chose qui battait contre son cœur à l'en briser, des mains qui l'étranglaient de plus en plus fort. Elle ne peut lui échapper elle le sait. Elle est si faible à coté de lui, elle n'a pas la noirceur qui coule dans ses veines, et fait trembler ses muscles, alors que tout son corps a été brisé par des forces bien au-delà de son entendement, bien au-delà de ce qui les concernent, eux, qui ne sont encore que des enfants dans ce monde. Elle a été faible de se laisser casser ainsi, plus fragile qu'une poupée de porcelaine. Elle a été faible de laisser glisser cette larme, involontairement. Car ce qui se passe, ce qui la rend si faible, et la montre dans la pire des positions, cela dépasse sa volonté, que ce soit l'œuvre de quelqu'un d'autre, ou quelque chose d'elle-même qu'elle ne comprend pas.
La larme a maintenant séché sur le sol, se consumant dans la chaleur ardente que dégage le corps frêle de la jeune Mascha. Et maintenant au dessus d'elle, étendue sur le sol, se dressait le corps et le visage et le regard d'Ezechkiel. Elle ne sursauta pas de surprise, comme elle avait déjà senti et reconnut sa présence au travers des souffles du vent. Il est venu donc, à ce rendez-vous sous les étoiles, bravant toutes les menaces qui pèsent sur lui dans sa condition de criminel recherché par toutes les polices. C'aurait pu être un rendez-vous amoureux, et c'est ce que les hiboux dans leurs nids dans les arbres croient peut-être à cet instant où leurs regards se croisent, se reconnaissent et se sourient. Mais il y a déjà dans leurs yeux dans leurs corps et dans cette étrange atmosphère nébuleuse et asphyxiante qui les enserre, quelque chose qui n'est pas ce qu'on attend d'un rendez-vous romantique. C'est quelque chose de mauvais qui se dessine. Quelque chose de brûlant et de déchirant. Plus encore que n'importe quel crime, plus encore que n'importe quelle blessure, fut-elle pire que celles qui couvrent le corps de Mascha.
Il n'y a pas de sourire, ni sur elle, ni sur lui. Il n'y a rien. Rien que de la fumée, celle qui s'échappe de la bouche et de la cigarette de Mascha, illuminée par la douce lumière des braises. « Tu n'as pas été assez forte, Mascha. Te voilà toute cassée. » Elle ne répond qu'en soufflant une grande bouffée sur lui, qui s'élève lentement et se dissipe dans le nuage qui déjà les entoure et les isole des regards des arbres et des hiboux. Il étend alors sa main vers elle, comme un Dieu descendrait du ciel pour bénir ses fidèles, mais ce n'est pas une main de Dieu, c'est une main infiniment noire. Il effleure la lèvre déchirée de Mascha, et dans le toucher de ces doigts, celle-ci sent peut-être pour une fois ce que les hommes appellent la douleur, sous la plus grande douceur. Mais ses yeux restent désespérément fixés dans le sombre vide au fond des pupilles d'Ezechkiel. Et elle ne ressent rien. Il y a pourtant dans ces yeux encore quelque chose de vivant, que l'on peut entrevoir quand on regarde tout au fond, là où se cache le feu. « Tes yeux brillent encore, mais ton corps a souffert. Tu as connu la douleur. Tu es toute cassée, et j'avais juré de venir pour finir le travail qu'ils n'ont pas pu faire. Une dernière volonté? » Et Mascha sent en elle remonter le feu, qui a beau brûler ses chairs et son âme et la consumer, ne peut être éteint maintenant, attisé par la simple présence d'un autre feu sous la peau glacée de Scylence. Mais ce n'est pas la simple réponse du démon enchainé à son diable, c'est quelque chose de plus puissant et incontrôlable. C'est un feu, un bûcher de protestation, de haine et de rancœur mêlées dans un tourbillon insensé. Son corps a beau être dévasté, son feu, son âme, sa volonté et toute la force qu'elle peut faire grandir sous sa peau ne sont pas morts. Elle ne s'avouera pas vaincue ainsi. Elle ne s'avouera jamais vaincue, car tant qu'un peu de sang coule dans ses veines, elle se dressera et se battra. « Qui a décidé que c'en était fini de moi? Je suis peut-être cassée, je n'ai pas encore rendu mon dernier souffle. » Un sourire se dessine sur ses lèvres, première manifestation de ce cri de rage grondant au fond d'elle. Non ce n'est pas toi Scylence qui l'achèvera ce soir, ou du moins, pas si facilement que tu le crois.
La main de Mascha, la seule encore un peu valide, se lève lentement, suspendue dans l'air comme une aile d'oiseau dans le vent ou comme un pantin soulevé par un fil, et vient se poser sur la lèvre d'Ezechkiel au même endroit ou la sienne a été mutilée. Dans la lumière diaphane il peut voir briller le long de son bras la longue déchirure recousue de fils, destruction immuable de la pureté de la peau, du corps et de l'innocence de Mascha. « La dernière fois, c'est toi qui avait le plus de cicatrices. » Une voix qui s'étouffe. L'ombre d'un rire déjà étouffé. Elle descend alors sa main le long de son bras, et quand ses doigts se mêlèrent elle guida sa main le long des entailles sur son visage, sans accepter de sentir la sensation légèrement désagréable qui la traverse alors, puis jusqu'aux marques sur son cou, le long d'une cicatrice sur le bas de sa gorge et enfin, l'enfonçant un peu sous ses vêtements contre son cœur et le trou qui y a été fait et que l'on est parvenu à refermé. Ainsi elle lui montre les coutures rafistolés de la poupée cassée, toutes sa faiblesse, mais cette faiblesse dépassée. Alors cette main douce qui lui montrait le chemin elle la referme brutalement sur son poignet, avec la force tranquille qu'elle peut y avoir mise. « Je suis peut-être cassée. Mais je ne suis pas encore morte. »
L'étincelle s'allume dans ses yeux, brûlante, ardente, elle devient un feu, un bûcher, un incendie, sur lequel il se brûlera les doigts. Oh car elle a bien compris ce qu'il va faire, ce qui ce soir va se passer, ce qu'elle laisserait peut-être faire, ou peut-être pas. La seule chose dont elle est sûre est qu'elle ne sera pas une vulgaire poupée de chiffon entre ses doigts, comme elle vaut bien plus que ça et que c'est ce que dans le sang et la nuit elle a promis.









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
the cold night. #Sam 27 Fév - 20:30




Il la regarde, l'observe. Elle est si fragile au bout de ses doigts, et il se rappelle du temps où elle n'était qu'un petit ange, où il la regardait d'un air dédaigneux. Quand était elle devenue comme ça...? Quand était elle devenue si attirante? Quand était elle devenue fumée? Ce regard là, merveilleux, luisant. Oui, elle n'était pas morte. Juste brisée. Physiquement. Oh... lui ne cherchait pas ça. Le physique était si ridicule qu'il ne le regardait pas, ce qu'il voyait, c'était la chaleur qui se dégageait de son regard, de cet oeil boursouflé qu'il trouvait pourtant beau. Cet oeil qui le fixait, sans ciller, sans peur. Cet oeil clair dans l'obscurité. Il eut un sourire en coin, il garde cette main sur son visage, comme un prédateur garderait ses crocs sur la gorge d'une proie. « Qui a décidé que c'en était fini de moi? Je suis peut-être cassée, je n'ai pas encore rendu mon dernier souffle. » Il eut un petit rire, étouffé et bref, serrant un peu plus les doigts prédateurs sur se visage, serrant cette mâchoire abîmée car trop frapper. Il haussa un sourcil, d'un air vicieux et malsain. Il prenait son pieds. Sans même la toucher. Petite fille fragile entre ses doigts, fragile de par le physique. Le moral aussi. Il était plus fort. Car plus vieux dans le mal. « Ton dernier souffle m'appartient, petite diablesse... » Il a un sourire, discret, se penche. Il effleure ses lèvres, sans les embrasser, car elle la touche, cette bouche fine, cette bouche qui s'étend dans un sourire. Sur son bras, une cicatrice, longue. Cette main... cette cicatrice. Il fronce un peu les sourcils en comprenant qu'on l'a doublé, que des gens sont passés avant lui pour fracasser ce petit corps, si fin et si doux. La chair l'appelle. Il ferme les yeux, embrasse cette main qui frôle ses lèvres, d'un baiser simple et sec. Chaste également. Il rouvre les yeux, doucement.
Dans les rayons de la lune, Mascha a l'air mauvaise. Habituée par le diable... bientôt. « La dernière fois, c'est toi qui avait le plus de cicatrices. » « J'en ai toujours plus que toi. Tu veux les voir? » Il a un sourire malsain sur le bout des lèvres, moqueur et amusé à la fois. Il se laisse faire, et son regard suit la main quand les yeux de la jeune fille le fixe lui. Il veut voir. Il veut comprendre ce qu'on lui a fait, et pourquoi avant lui. Pourquoi a t-il attendu? La question se pose également. Il ferme les yeux, ressent sous ses doigts les fils de couture qui sert la peau de la jeune fille. Il les rouvre, enfin, et regarde cette gorge marquée. Ses doigts s'y crispent, un instant, et en descendant encore plus bas, sous ses vêtements pourtant fins, et voit ce coeur troué. Il est calme, ses doigts effleurent cette plaie béante. Il n'y avait rien là, avant. Mascha n'a pas souffert. Il le sait. Tout au plus, de la fumée s'en ait échappé dans une volute. Puis cette main se referme sur son poignet, quand il redresse le nez.
« Je suis peut-être cassée. Mais je ne suis pas encore morte. » « Tu le seras bientôt, car je suis là pour ça, et tu le sais. » Il se penche, embrasse cette blessure à sa lèvre, d'un baiser doux et chaste. « Je te promet que ça fera mal. » Il l'a là, sous la main, et si proche d'elle, il la mords à la lèvre, violemment, rouvre ce qui s'était fermé. Comme la chair saigne alors, de sa main libre, il la colle contre lui. Elle tient son poignet de sa main valide, comment pourrait elle rétorquer? Elle n'est plus rien physiquement. Il va la piétiner. Il avance, la serrant à lui, la traîne quasiment comme elle s'agite. Elle gigotera, il le sait, aussi d'un coup sec il la fracasse contre un arbre, un acacia immense et ronds, se colle à elle de tout son poids pour l'écraser. Tous ses mouvements ne peuvent rien contre lui. Il se colle à elle, frotte son nez contre sa joue, comme son souffle devient soudainement chaud, brûlant. « Il y a de cela quelques mois, j'ai jeté de l'huile sur le feu. Aujourd'hui, c'est un brasier qui brûle. Bats toi. Frappe moi, mords moi. Quoi que tu fasse, je l'allumerais ce feu, et il te consumera. Tu te crois remplie de fumée, petite fille, mais ce n'est pas vrai. Il y a du feu... et quand je l'aurais allumé, puis étouffé, alors là, il ne restera de toi que de la fumée. Un épais nuage. Instable et orageux. »
Sa main glissa sur la cuisse qui s'agitait sous lui. Elle ne pouvait rien. Il la glissa le long de la cuisse, la remontant sur le haut de ses hanches et fit de même pour la deuxième. Piégée. Pauvre petite fille. Il l'embrassait avec gourmandise, sans retenu. Elle était la première qui avait droit à autant, car elle était la première qui suivait le mouvement dans la déchéance. Ô, elle pouvait bien se débattre, il n'en souffrait pas. Chaque coup qu'elle lui mettait ne l'excitait que de plus en plus, attisant en lui l'excitation du prédateur qui, sentant le sang. La lèvre de Mascha saignait. Mais elle se débattait trop. Et trop, ça l'agaçait. Ses deux mains serrèrent le col de la jeune fille et la balança sur le sol. Elle traîna dans les feuilles. Il se rapprocha et lui mit un coup de pieds brutal dans l'estomac. Elle était si... inoffensive, et encore, elle se débattait. N'en avait elle donc pas assez? Ça l'amusait. Vraiment, ça lui mettait une envie folle de faire le mal. Il était plus que content. Il était juste amusé par ce spectacle qu'il aurait trouvé pitoyable, si seulement ce n'était pas Mascha là, par terre, qui derrière ses cheveux bruns le fixaient avec une pointe de défit, de résistance. Encore. Toujours cette flamme. « Tu ne gagneras pas ce combat, mais je trouve remarquable que tu continues à te battre. C'est bien. C'est plus amusant encore. »
Il approche, et son pieds appuie sur la main encore valide, alors qu'il la regarde de haut. Elle est si bas sur le sol. Si... faible. Fragile. Il se penche, s'accroupit, le pieds toujours sur sa main. Sa main se fait froide quand elle attrape la gorge de la jeune fille, l'attire à lui. Il ne la soulève pourtant pas, il la laisse basse, mais qu'elle le regarde. Oui, qu'elle l'admire pendant l'acte de ses yeux rageurs. Qu'elle devienne enragée, qu'elle le morde s'il le faut. Il veut sentir la haine dégouliné de tout son petit être, quitte à ce qu'il en souffre à son tour. Il n'a pas peur de mourir, pas peur de souffrir. Elle ne lui fait absolument pas peur. Il caresse sa joue du bout de ses doigts, dessine, effleure le contour de son oeil rougi, redescend à sa lèvre où le sang a déjà séché. Si vite. Il caresse les lèvres, y plonge un doigt. Il se le fera mordre, c'est sûr, mais ça ne lui fait pas peur, tant qu'il sent sa salive l'entourer, comme prémisse de l'acte en lui même. Son sourire est malsain. Son regard brille.
« Je commence à t'apprécier... » Il penche doucement la tête. « Les gens que j'aime, en général, je les tue. » Ce doigt pris dans les dents, qui saigne maintenant, il l'enfonce, enfonce ce long doigt squelettique qui s'arrête quand elle ne peut plus respirer, quand il touche sa gorge, le début de sa trachée, ou peut être même la moitié. Il a des doigts de pianiste. Blancs et doux. Mais ils sont si longs qu'elle tire au coeur. Ou peut être pas. Il ne sait pas. Son regard la regarde. Qu'elle réagisse. Elle semble là être un petit oiseau blessé.
Il faut y aller doucement, avec les petits animaux.











Mascha Lulla Sasnauskas

Mascha Lulla Sasnauskas
POUFSOUFFLE. ► sixième année.
cap'taine.

► MESSAGES : 132
the cold night. #Dim 28 Fév - 17:03


Le calme avant la tempête. Le silence avant l'assaut. Ils se regardent, se jaugent, attendent celui qui allumera l'étincelle du terrible incendie qui se prépare. Cette bataille, non cette guerre, Mascha le sait, elle n'amènera qu'à une seule chose, la mort. Mais cela ne lui fait nullement peur. Elle s'imagine distinctement morte, comme un reflet dans les yeux d'Ezechkiel, et un sourire vient étirer ses lèvres. Même morte elle ne sera pas éteinte, pas finie, pas détruite. « Tu le seras bientôt, car je suis là pour ça, et tu le sais. » Son sourire s'affirme. Elle sait bien ce qu'il va lui faire, elle sait que c'est terrible, mais elle n'a même pas la volonté d'y échapper. C'est la promesse qu'ils se sont faite, et qu'elle honorera, et la douleur et la mort font parti des effets secondaires. Ezechkiel a peut-être un peu oublié qu'il était soumis à ce même traitement, car Mascha ne se laisserait pas soumise à lui, comme l'élève a bien l'intention de dépasser le maître. Et ça, le maître le sait, le sent, elle en a l'étoffe. Peut-être d'ailleurs veut-il écraser sa rébellion d'ailleurs, avant d'être brûlé par le feu qu'il a lui même attisé.
« Je te promet que ça fera mal. » Un haussement de sourcil et un sourire. « C'est bien pour ça que je suis là. » Mascha se dit qu'elle est peut-être venue là pour souffrir, pour connaître la douleur qui n'a pas même la faire ployer quand tout son corps a été laminé, et qu'elle sait que seul lui a la capacité et le privilège de lui infliger le mal. Mais ce ne sera pas si simple qu'il ou elle l'imagine. Elle n'est pas non plus venue là pour se faire du bien, elle le sait, avec lui aucun bien ne peut venir, aucune jouissance, aucune satisfaction. Ils sont là seulement pour se faire mal, pour ne pas même se faire un bien masochiste en se faisant mal, simplement pour avoir quelqu'un contre qui se battre, se heurter, et se détruire.
Ils attendent encore, les yeux plongés l'un dans l'autre, tendant une corde invisible dans la fumée, qui quand elle sera brisée sonnera le début de la bataille. La corde se raccourcit, très lentement, alors que leurs visages se rapprochent, jusqu'à ce qu'Ezechkiel vienne poser ses lèvres sur celles de Mascha, scellant dans ce qui n'est pas un baiser le pacte de leurs vies, et surtout celui de leurs morts. Quelle ironie que dans l'acte d'amour le plus beau et le plus doux, se cache les plus sombres et les plus violents sentiments. Mais après tout, ne dit-on pas que la passion est meurtrière? La haine et l'amour ne sont pas si antonymes. Et entre ces deux-là qui jouent avec le feu, ce n'est même pas ni l'un ni l'autre, ce n'est qu'un feu brûlant qui veut tout avoir, tout arracher, tout détruire et tout brûler. Et c'est dans le sang que l'on déclenche les flammes, dans la lèvre mordue de Mascha. C'est lui qui déclare la guerre, le duel meurtrier entre deux âmes qui n'ont en commun que la volonté de feu qui les animent. Et c'est le début de la fin.
Ezechkiel ravage le corps détruit de Mascha de nouveaux maux, de nouvelles coupures, de nouveaux bleus, de nouvelles blessures plus profondes et plus brûlantes que celles qu'on froidement et arbitrairement jeté sur elle des visages inconnus. Il la traine, la colle à lui, essaye de briser ses os à travers eux son âme même et le souffle léger de sa vie. Mais ce n'est pas là qu'il est caché ce souffle, il faudra qu'il cherche plus loin pour en finir, pour l'anéantir. Mais rendre Mascha au néant se serait ouvrir en elle un trou noir, car c'est d'elle-même seulement qu'elle peut se détruire, et ce trou noir aspirerait Scylence de même dans l'infini néant obscur. Et pourtant dans la force qu'il déploie a essayer de la briser, à ronger et écailler sa surface, Mascha essaye de se défendre, mais si timidement qu'on pourrait croire qu'elle s'avoue vaincue, qu'elle est la plus faible et qu'elle sera soufflée par la prochaine bourrasque de vent qu'il soufflera. Car ce n'est pas le coeur de Mascha, toute sa force, toute son âme qui agite un peu ses jambes à cet instant, c'est un mensonge, c'est un pâle clone d'elle-même. Mascha n'est pas encore là, elle laisse un peu faire la petite fille en elle pour l'instant. Et au fond elle attend, nourrissant lentement son feu, préparant son coup, préparant sa revanche. Et elle sera terrible, cela se lit dans ses yeux. Oh petit Ezechkiel, tu la crois si faible. Patience, patience, et tu verras. Mais au fond de toi tu le sais, que ce corps détruit te réserve encore des surprises brûlantes. « Il y a de cela quelques mois, j'ai jeté de l'huile sur le feu. Aujourd'hui, c'est un brasier qui brûle. Bats toi. Frappe moi, mords moi. Quoi que tu fasse, je l'allumerais ce feu, et il te consumera. Tu te crois remplie de fumée, petite fille, mais ce n'est pas vrai. Il y a du feu... et quand je l'aurais allumé, puis étouffé, alors là, il ne restera de toi que de la fumée. Un épais nuage. Instable et orageux. » Il n'y a pas de fumée sans feu, dit-on, et elle va le lui prouver. Elle va lui montrer que le déjà immense nuage de fumée qui d'elle émane, n'est que le produit d'une faible étincelle, et que le feu qu'elle s'apprête a allumer sera plus destructeur qu'il ne peut l'imaginer, pour que tout deviennent cendres.
Elle le laisse faire encore un peu, elle lui laisse croire qu'elle est à lui, qu'il peut se servir, lui prendre tout pour son propre plaisir. Elle est sa poupée, qui fait semblant de se débattre, car elle sait qu'il aime ça. Elle le laisse se servir sur ses lèvres ensanglantées, glisser ses mains sur ses hanches, prêt à déchirer le peu d'innocence qu'il lui reste. Mais elle sourit, et son petit jeu sonne faux, que veux-tu elle ne sait pas retenir son envie de se battre aussi. Ça vient, ça vient. Mascha attend encore un peu, savourant la faiblesse feinte de ce moment, et cherchant le moment ou elle parviendra à l'agacer et à attiser sa colère. Car c'est de sa colère que grandira la sienne. « Tu ne gagneras pas ce combat, mais je trouve remarquable que tu continues à te battre. C'est bien. C'est plus amusant encore. » Elle ne réponds toujours rien, pas même quand il écrase sa main la plus valide. Pas même quand elle sent qu'il s'apprête à l'achever à cet instant qu'il croit être son dernier. Oh non ce n'est pas fini. Viens-là, viens par ici te frotter un peu à ce feu qui dort. Oui, c'est ça, enfonce ton doigt dans sa bouche pour l'étouffer. Elle ne demande que ça. Achève-là à cet instant. Finis-en. Mais elle ne te laissera pas faire, car tu n'es pas encore assez fort et assez violent. Elle en veux plus, bien plus.
Ton doigt elle le mord. Lentement elle y plante ses dents, non ses crocs, et mêle à son propre sang dans sa bouche le tien qu'elle arrache de ce doigt que tu lui a offert. C'est le signal, c'est la fin du petit jeu. Ca l'a amusé un temps, mais elle est lassée de faire semblant. Soudainement Mascha jette son genou dans son entrejambe et avec une force défiant tout ce qu'on pourrait penser d'une si frêle et affaiblie jeune fille, elle le repousse, le fait rouler à terre et s'assoit sur lui, appuyant de toute sa force sur son ventre, ses deux mains, dont l'une plâtrée certes, appuyées sur ses épaules. Et elle le contemple, cloué au sol, ayant peut-être un instant renoncer à se battre. Elle ramène alors lentement ses pieds sous ses fesses, les posant sur son ventre et s'accroupit. Elle sourit malicieusement, ce n'est que le début. Ce n'était qu'un jet de flammes. « Tu ne m'auras pas si facilement. Souviens-toi, j'ai un avantage sur toi, je ne connais pas la douleur. » Il n'a non toujours pas réussi à lui faire mal. « Je t'apprendrais si tu veux. »
Et alors elle descend sa bouche près de son oreille et vient y faire couler ces mots : « Je brûle à l'intérieur, et ce feu grandit, depuis toujours. C'est peut-être à cause de toi, ou peut-être pas. Je brûle, je brûle plus encore. Keith lui même a essayé de l'éteindre ce feu, d'arracher de moi ce mal, de m'exorciser. Mais il a eu beau y mettre tout son coeur, il n'a pas réussi. Et tu n'y arriveras pas non plus. » Alors un rire déchire ses lèvres ensanglantées, et s'élève dans la nuit et le froid, fumée du feu qui en elle grandit. Et l'oreille a qui elle vient de se confier, elle la prend entre ses dents et elle la mord. Et elle rit encore. « Essaye encore. »









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
the cold night. #Mer 3 Mar - 21:51






« Je te promet que ça fera mal. » Elle sourit. Il se moque. « C'est bien pour ça que je suis là. » Si seulement... Il a un sourire moqueur, lointain, comme il se rapproche. Lui a connu les douleurs les plus inssuportables, de la main d'une génitrice qui n'a jamais voulu de lui, qui a toujours tout fait pour le briser. Elle a réussi, quelque part. Il est son oeuvre. Son chef d'oeuvre. L'unique et le seul qui fut connu au grand jour, et aujourd'hui, l'enfant est devenu grand, il est devenu plus terrible encore, et si les cicatrices qui ont recouvert son corps se sont faites plus fines, elles sont également devenues plus longues, plus clairs, et elles sont restée, comme la marque intime d'un passé qu'il n'aura jamais compris et jamais aimé. Il a honte. Presque. Il ne peut pas ressentir le sentiment comme tel, mais il se rappelle juste d'avoir hésiter avant de le dire à Marla, lui qui avait toujours dit ce qu'il pensait. Sans tact. Directement. Il avait hésité à dire que c'était sa mère qui avait découpé sa chaire avec une lame de rasoir, pour le plaisir sadique de le voir se tordre de douleur, rattrapant chaque sanglot pour ne pas lui faire davantage plaisir. Le plaisir malsain avait pourtant – au final – était partagé. Tout comme elle prenait plaisir à le faire souffrir, il prenait plaisir à ne jamais pleurer, à résister. Elle en avait fait un implacable. Un de ceux qui jamais ne tombent à genoux. Elle en avait fait un guerrier, aussi terrible qu'effrayant. Un homme dont elle aurait voulu la compagnie, ou qu'elle avait depuis toujours honni. Cette mère avait été un cauchemar, et elle avait engendré le pire de tous. Elle l'avait engendré, lui. Comme Lilith expulsant de son ventre fertile le démon princier, lui avait déchiré les entrailles de sa mère et avait poussé son premier chant de guerre, son premier cri de victoire, pour avoir vaincu la mort du sang et le paradis amniotique. Avec trois mois davantage, il avait vaincu. Sans cesse. Il n'avait jamais plié, même quand il était au plus mal. Il était un démon.
Redoutable. Jusque dans les sentiments les plus simples et les plus beaux. Il avait réussi à pervetir le tout, à le définir comme mauvais. Pas comme péché. La chaire ne pêchait pas d'avoir à succomber aux attractions les plus primitives. Il avait rendu les pleurs de peine source d'excitation pour les muscles les moins nobles. Il avait transformé l'acte le plus beau – celui qui permettait d'enfanter, de rendre les sentiments concrets – en quelque de sale, se ridicule, qui faisait alors chuter la femme-reine en une esclave de sa chaire. Une diablesse. Aussi pourrite que lui. L'acte en pleurs ne l'intéressait pas. C'était tout bon pour briser les plus prudes. Lui, il voulait du sang, des coups, des gémissements éssouflés et des rougissements, ainsi que des regards noirs. Il voulait que le corps de Mascha soit un champ de bataille. Il y gagnerait, c'était sûr, mais il voulait une résistance.
À vaincre sans gloire, on triomphe sans gloire. Autrement dit, s'il gagnait sans résistance, Mascha n'en ressortirait que salie et tordue. Mais pas plus mauvaise, pas plus forte.
Elle en ressortait comme... rien. Une ratée. Lui veut souffler sur le feu, et l'étouffer, pour la remplir non pas d'une semence dégueulasse qui amenerait la vie en elle – une vie qui semblait par ailleurs totalement inutile ; il fallait pour lui que l'acte soit stérile, afin que tous les résultats se retrouvent dans le changement d'une vie – mais davantage vers l'avénement d'un caractère, d'un naturel rejeté et refoulé. Il fallait tout oublier. Il fallait détester l'homme qui vous prenait, il fallait lui cracher à la figure, le mordre, le griffer, et en même temps, il fallait le désirer, le vouloir, le supplier du regard, et ce, justement car le paradox amenait à la dualité. La haine prendrait le dessus sur l'acte. Et la dualité finit, il ne resterait du champ de bataille que des cendres et du sang. Il en finirait que le démon aurait gagné, et que l'ange serait crucifié. Ça serait magnifique.
« Il y a de cela quelques mois, j'ai jeté de l'huile sur le feu. Aujourd'hui, c'est un brasier qui brûle. Bats toi. Frappe moi, mords moi. Quoi que tu fasse, je l'allumerais ce feu, et il te consumera. Tu te crois remplie de fumée, petite fille, mais ce n'est pas vrai. Il y a du feu... et quand je l'aurais allumé, puis étouffé, alors là, il ne restera de toi que de la fumée. Un épais nuage. Instable et orageux. » Elle se laisse faire, il le voit bien, mais ça ne le dérange pas, alors il continue, en silence tout d'abord, bien que ses yeux qui brillent parlent pour lui et apprennent à la brune combien il est excité par ce jeu. Il fait, s'active à la tâche, déclenche en lui les pulsions nécessaires pour intimider – ou non – l'adversaire. Pas besoin de roulement de tambours ou d'applaudissements. Le regard noir de la lune et le manteau froid de l'hiver suffit à faire augmenter la température de son corps entier, a le secouer de quelques frissons sinueux. Tout ça – et Mascha – suffise à le mettre d'humeur. Pour ça.
« Tu ne gagneras pas ce combat, mais je trouve remarquable que tu continues à te battre. C'est bien. C'est plus amusant encore. » Il enfonce son doigt dans sa bouche, caresse de cette phalange délicate et squelletique sa gorge et finalement l'enfonce jusqu'à la gorge, caresse l'intérieur intime de cette bouche amusante et séduisante à la fois, et si elle mords à sang, quitte à lui faire du mal, il ne cille pas. Pourquoi cillerait il quand il l'a déclenché? Il ne désire que ça. Qu'elle le morde. Qu'elle le griffe et qu'elle le frappe. Autant de fois qu'elle voudra. Il faut qu'il lui montre, et si elle lui fait mal, alors ça n'en sera que mieux. Une jambe vient frappée son arme du moment, et s'il gémit – de douleur ou de plaisir, le bruit qui s'échappe de sa gorge semble un mélange des deux – il reste pourtant concentré et courbe le dos au dessus du sol, comme un chat furieux qui s'hérisse, et il fixe de ses yeux bleus de pluie la jeune fille. Aux miles regards. Elle le pousse, il se laisse faire, docile pour l'heure, bougeant ses doigts où le sang marque toujours, coule à flot. Le sang du démon et la salive virginale. Quel beau mélange. C'est diabloquement séduisant. Il la regarde, la laisse monter sur lui, appuyé, s'asseoir, faire ce qu'elle a envie. De là, il observe son visage, et se dit que cette position n'est pas si mal, car elle permet s'observer jusqu'au moindre penchement de tête, et même jusqu'à réceptionner chaque larme qui pourrait couler de ces beaux yeux. A retenir, donc.
« Tu ne m'auras pas si facilement. Souviens-toi, j'ai un avantage sur toi, je ne connais pas la douleur. » Il a un sourire. Elle la connaîtra, la douleur. Tôt ou tard. « Je t'apprendrais si tu veux. » « La douleur nous rappelle que nous sommes vivants. Il faut en faire une force. » L'annihiler ne sert à rien. Elle restera là. Bien là. Présente et accablante à la fois. Il relève ses mains, les posent sur ses fesses. Il ne pelote pas. Il la tient, tout juste. Sans aller plus loin. Pas encore. Il se prépare. Elle se penche, à son oreille, si proche que son souffle résonne dans le crâne d'Ezechkiel comme un éccho de sirène. Une sirène prête à le dévorer tout entier. Il remonte ses mains sur ses hanches. Se prépare. Ça va être douloureux. « Je brûle à l'intérieur, et ce feu grandit, depuis toujours. C'est peut-être à cause de toi, ou peut-être pas. Je brûle, je brûle plus encore. Keith lui même a essayé de l'éteindre ce feu, d'arracher de moi ce mal, de m'exorciser. Mais il a eu beau y mettre tout son coeur, il n'a pas réussi. Et tu n'y arriveras pas non plus. » Keith? Ezechkeil fronce les sourcils à l'entente de son nom. Il a essayé. Il l'a touché, elle aussi. Ses lèvres maudits qui feraient damner des saints, lui aussi en a rêver. On ne peut que rêver quand Lilith semble s'offrir à vous, et qu'elle se dérobe. Il le déteste à l'instant, et ne réagit pas quand elle prends son oreille entre ses dents. Et la mords. Il ne cille pas. Il a mal. Mais lui ne réagit qu'à la douleur morale. La douleur physique, il connaît de trop.
« Essaye encore. » « Puisque tu le demandes. » Il la pousse sur le côté, d'un coup sec et violent. C'est un homme, c'est une fille. Elle retombe sur le sol comme une poupée de chiffon. Son bras plâtré craque. Ça vient à nouveau de casser à l'intérieur, ou bien est-ce une broche qui s'est planté ailleurs? Il attrape ce poignet qui s'agite, et attrape également la main plâtrée, les serrant, les levant, et les plaquant contre le sol, au dessus de sa tête. D'une main. De l'autre, il attrape sa hanche, la tire sans douceur et la colle à lui, à son bassin. Il s'y frotte honteusement, grossièrement. Il n'a pas besoin d'être doux pour ce genre de chose. Ça ne l'intéresse pas à ce moment. Alors il se penche, embrasse à nouveau les lèvres qu'il mords à nouveau, mais cette fois-ci plus profondément, et il laisse son visage à porter des crocs de la diablesse, descends ses baisers brûlants sur la peau de sa gorge, et jusqu'à son épaule. Son bassin pressé, il remonte sa main libre et retire la bretelle gênante d'une robe. Une belle cicatrice que voilà. C'est la sienne. Celle qu'il a faite. Il l'embrasse tendrement, comme un père à son enfant, et là, violemment, la mords. Que le sang coule à nouveau sur le corps qu'il viole et qu'il maltraite. Il aime ça. Se sentir comme ça. Son pantalon se déforme comme le sang afflue, dans sa bouche et plus bas encore, partout, glissant dans sa gorge.
On peut avaler cinq litres de sang avant d'être malade.
C'est beau.












Mascha Lulla Sasnauskas

Mascha Lulla Sasnauskas
POUFSOUFFLE. ► sixième année.
cap'taine.

► MESSAGES : 132
the cold night. #Jeu 18 Mar - 18:43


Un instant Mascha a le dessus, mais elle sait très bien que ce n'est que passager. Ezechkiel est bien plus fort qu'elle, de toute façon. Son corps n'est pas affaibli, et il a bien plus d'expérience dans le mal. Mais Mascha ne dit pas son dernier mot, pourquoi tout cela lui serait-il réservé? Elle a bien l'intention de prendre sa part du gâteau. Ce qu'elle fait en lui arrachant aussi violemment que doucement un morceau d'oreille, qui a le goût d'un craquant petit biscuit sous ses dents, avec une délicieuse sauce aux fraises. Le goût du sang, tel un vampire l'enivre et la rend folle d'y goûter à nouveau. Elle n'aura aucun remord à faire ça, pourquoi en aurait-elle, quand Scylence est prêt à la détruire et à la brûler toute entière? Elle ne renonce donc pas à lui infliger une douleur atroce, celle de se faire dévorer littéralement. « La douleur nous rappelle que nous sommes vivants. Il faut en faire une force. » Et quand tu meurs de douleur, qu'est-ce que tu dis? Mais tu ne mourras pas, et Mascha le sait, pas de cette façon en tout cas, avec un petit morceau d'oreille arrachée. Alors Mascha ça l'amuse un peu moins, et le sang lui laisse une saveur amère sur la langue. Elle le crache à sa figure, pour qu'il vienne se plonger dans l'océan de ses yeux trop azur, trop trompeurs. Montre un peu ton vrai visage. Mascha le connait ce visage, mais elle veut le voir en face d'elle, rayonnant, brillant, criant de vérité et d'horreur. Ils sont sincères l'un envers l'autre, ils doivent l'être. Ils savent déjà où tout cela va se finir, ils savent déjà qui ils sont. Ce serait presque trop prévisible. Mais tout ce qu'ils ne savent pas c'est comment cela va se finir.
La fin se dessine dans ce nouveau retournement de situations et de corps, mais on ne peut toujours pas prédire ce qu'elle sera. Mascha n'a plus le dessus, mais on sait très bien que cela ne durera pas. Tout ce combat n'est que le conflit de ces deux personnalités trop fortes et trop égales pour se supporter. L'harmonie? La bonne blague. Entre ces deux-là on ne peut imaginer aucune fin du type « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants » Ils ont beau se ressembler, se compléter, ils ne peuvent que se heurter, se cogner l'un contre l'autre, car leurs formes ont beau s'imbriquer l'une dans l'autre, c'est là la détonation de l'explosif mélange. Il est le mythe de l'androgyne, celui du corps déchiré avant la naissance, fait pour se recoller et vivre l'un avec l'autre, mais il n'est pas vrai. Deux âmes ne peuvent vivre harmonieusement ensemble, et surtout pas celles-là. Et ce n'est pas ce qu'elle comptent faire.
Il la dévore lui aussi littéralement, il déchire son corps et s'abreuve de son sang, ainsi se fondant l'un dans l'autre, mais pas de la façon dont les âmes sœurs que l'ont connait le ferait. L'ébauche de hurlements, leur souvenir, s'échappent de la bouche de Mascha. Non qu'elle souffre enfin, sinon de cette bien étrange fusion, de ce combat pour celui qui dans ce nouvel état aura le dessus, mais plutôt qu'elle crie de pouvoir elle aussi le dévorer, animée par la plus terrible des faims, plus démente encore que celle qui anime les loups-garous ou les vampires. Alors qu'il la vide de tout son fluide vital autant que létal, elle lève ses mains engourdies, et les pose sur la tête d'Ezechkiel, le tenant un instant comme un bébé, caressant sa nuque, puis descendant dans son dos, elle plante ses ongles dans une ancienne cicatrice et s'y agriffe violemment, pour que le sang en coule à nouveau. Ses griffes sur d'autres cicatrices s'enfoncent faisant dégouliner son dos de sang qu'elle ne peut malheureusement pas goûter du fait de la pression qu'il exerce sur tout son corps à cet instant. Maintenant elle approche ses dents de sa joue et les y plonge, déchirant toute la douceur et l'innocence de ses bonnes joues. Elle lui arrache un morceau de chair de cette joue d'enfant, et au lieu de le recracher sur le sol, le mâche jusqu'à l'avaler. Cannibale. Oui elle est prête à tout. « Tu es à mon goût, mon chou. »
Dans ce morceau de chair elle trouve la force de le repousser et de se relever. Mais ce coup-ci elle ne le jette pas à terre et ne se plonge pas sur lui, ni ne s'enfuit. Elle court elle danse autour de lui, riant, fredonnant, chantant. On dira que le goût du sang et de la chair l'a rendue folle, arrachant avec la peau une part de son humanité. Mais qu'est-ce que l'humanité? Qu'est-ce que le mal? Elle ne fait que faire ce qui est bon pour elle. Et Basta, il n'y a rien à juger n'y à condamner, sauf si vous avez porté une soutane toute votre vie et que votre plaisir est de dire ce qui est bon pour les autres, ce que vous ne faîtes pas bien sûr. Mascha ici se laisse aller à ce que veut son cœur -si elle en a un- où en tout cas ce que lui dit son sang et le sang qu'elle vient d'avaler, qui peut-être prend possession d'elle. « Je vais te dévorer tout cru. » Lui dit-elle avant de se lancer dans une frénétique danse tourbillonnante sous le clair de lune. Elle entend dans les bruissements de feuilles et les grognements des loups des rythmes de batterie, de piano, de jazz qui l'enivre et l'entraîne dans une folle danse avec le diable, qu'elle vient entraîner dans son mouvement. Elle prend Ezechkiel d'une main, puis place l'autre sur sa taille, et tourne et tourne, faisant virevolter les effluves de leurs odeurs et de celles du sang chaud coulant sur leur peau et leurs vêtements.
Et là elle chante quelques chansons, quelques airs, à moitié, quand elle les entends dans sa tête. « Je suis une poupée de cire, une poupée de son. Mon cœur est gravé dans mes chansons, poupée de cire, poupée de son! » Petite poupée dans les main du démon. Petit jouet qu'il va briser. Innocence candide qu'il va arracher. Mascha ne sait finalement être que ça la poupée des autres, comme elle l'a été avec sa mère. Elle fait ce qu'on lui dit, car cela rend les autres heureux. N'a t-elle finalement pas de personnalité? Toute la recherche, toute la haine qu'elle dégage depuis quelques années, n'est elle qu'un mirage? Car après tout elle se souvient qu'il était doux le temps où sa mère faisait ce qu'elle voulait d'elle, où elle lui mettait de beaux rubans dans les cheveux, qu'elle lui demandait d'aller séduire par sa candeur de riches et immondes gentlemen et que sans broncher elle le faisait, heureuse de servir à quelque chose, heureuse de faire sourire sa mère. Et aujourd'hui, dans les mains du diable, qu'elle se plait à défier, ne lui propose t'elle pas qu'un petit jeu dont elle est l'objet? En tout cas, il a l'air d'apprécier. Et peut-être qu'à travers cela Mascha se rebelle, mais elle ne peut en être sûre, car toute la vie elle n'a connue que les jeux dont elle est la victime, dont elle est heureuse d'être la victime.
« Quand il me prend dans ses bras, qu'il me parle tout bas... je vois la vie en... rouge. » Elle approche ses lèvres de ses oreilles et le serre un peu plus dans ses bras, ralentissant la danse pour en faire un doux slow peut-être, un tango peut-être. « Et dès que je l'aperçois, je sens en moi mon cœur qui bat. Des nuits d'amour à n'en plus finir. Un grand bonheur qui prend sa place, les ennuis, des chagrins s'effacent. Heureux... Heureux à en mourir. » Et elle prend son oreille déchirée entre ses dents, sans la mordre, jouant juste avec ce petit morceau de chair mutilée. Jouant avec lui, jouant avec elle-même. Viens donc jouer.









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
the cold night. #Mer 31 Mar - 14:39


!! (s) !!

Si il la laisse faire, c'est car la douleur physique ne le regarde pas. Les bouts de chairs, le sang qui coule, tout ça... oui, tout ça, il n'en a cure. Il attends, la laisse mener son petit jeu, comme il sent qu'elle frissonne au goût du sang. Lui fera couler un tout autre sang, plus pur, plus... virginal&vaginal. Quelque chose dans son esprit devient vulgaire, se brise, se casse, se pète. Un flot de mauvaises pensées, un flot d'idées vicieuses, d'envies malsaines. Il pourrait tout lui faire. Il pourrait l'attacher, il pourrait déverser tout ce qu'il y a en lui, en elle. Le Diable a des idées de tango, de valse, de danse serrée, mais à son toucher, ne brûle t-on pas à en crever? Ezechkiel s'abandonne aux morsures, griffures, et dans le fond de son crâne, la voix de la petite Mascha ne fait que ronronner. C'est un bourdonnement grossier, dont il ne s'occupe pas. Ça fait musique de fond. Musique de mort. Un dernier requiem, ma chère enfant? Pourquoi pas, réponds le Diable bien content, qui empoigne les hanches et les colle à son bassin, comme elle accroche ses cicatrices et les redessine avec ses ongles d'harpies. Il se laisse faire, s'occupe de glisser ses mains malsaines sur son corps, de caresser, quand elle croit le détruire. Comme si elle en avait la force.
Il grogne comme un animal insatisfait, et dieu sait pourtant que ça lui plaît. Cette petite ambiance. Les yeux fermés, il n'a pas besoin de voir pour comprendre, pour y faire. Il suffit juste que ses mains tracent la chute des reins de la fille, glisse encore, jusqu'à épouser le rebondis de sa croupe, la soulève, la presse contre lui, pour comprendre qu'il est temps. Temps de le faire, d'en finir. Il n'a pas toute la nuit. Un dernier regard à la voûte céleste. La voie lactée étalle un ciel sans lune, un ciel noirâtre, sans étoiles. Comme sa bouche épouse son oreille ensanglanté, sans qu'elle ne le voit, le regard de l'ancien Serdaigle change. Sa voix souffle, incompréhensible pourtant, car trop basse, trop mâché, trop saccadé. « Fini les préliminaires. »
Comme sa voix s'étrangle et tonne à la fois, il la repousse avec une violence inouïe sur le sol. Comme on repousserait une chose sale et dégueulasse. Sa tête frappe le sol les racines. Sans aucune douceur, il attrape ses poignets, les joint, les tient, les sert. Il ne lui faut qu'une main. Sa main attrape sa cravate, la tire d'un coup sec. La chemise du Serdaigle se défait, mais il n'en a cure. Il se serait retrouvé sans cravate de toute façon. Aussi, il lie les poignets avec la cravate bleu et argent, la sert si fort que même si Mascha avait été au mieux de sa forme, elle n'aurait pu les défaire.
Si petite sur le sol, offerte, quoi qu'elle se débat, il la regarda un instant. Un court instant, durant lequel il imagine une infime petite chose. Ça ne fait que traverser son esprit. Son poing s'abat d'un coup brutal sur le visage de la gamine, pour la calmer, pour l'engourdir. Sa main attrape une cheville de la Poufsouffle, la repousse, l'écarte, tandis que son autre main atire son bassin qui épouse le sien. Si proche... La main du garçon, remonte. La main se fait possessive quand elle calque la gorge. Le regard de l'ancien Serdaigle la regarde dans les yeux alors que sa main se sert autour de sa gorge. Pas pour lui faire mal. Pour voir. Il la sert si fort qu'elle ne peut respirer, et que tôt ou tard, elle va crever. Mais ce n'est pas le plan ce soir. Alors il cesse, et sa main, se faisait violente, déchire le chemisier de l'enfant, dévoilant sa poitrine contenue dans sa cage de tissu. Vulgaire soutient-gorge. Son oeil s'arque, alors qu'il se penche, maintenant toujours le corps sous lui, de tout son poids, évitant ainsi aux gambettes de la demoiselle de le frapper, et sa deuxième main tient toujours les poignets joints au dessus de sa tête. Elle n'a aucun moyen de s'échapper. Et lui a tout son temps de contempler.
Il n'a plus le sens de la parole. Quand il s'exprime, c'est avec ses mains caressantes, avec ses mains qui ont brisé, qui ont tué. Des mains qui sentent le sang frais à plein nez. Il n'a eut aucun remords à tuer sa propre famille. Il n'aura aucun regret à exterminer cette dernière. Son oeil bleu grisé se pose sur la poitrine de l'enfant sous lui, puis glisse lentement jusqu'à son nombril. Et la ceinture de son jeans. Un large sourire carnassier se dessine sur son visage.
« En r'tard... j'suis en r'tard. » Une petite phrase, qui lui revient, comme ça. Il tire sa baguette sa poche arrière, tenant toujours les poignets de la gamine. Qu'elle bouge, et elle finira borgne – voir morte. Du bout de la baguette, il pointe les poignets de la Poufsouffle. Informulé. Des racines attachent au sol les mains, immobilisant les bras au dessus de la tête de la jeune fille. Le regard d'Ezechkiel brille. Pauvre conne. Avec le même regard, il fait la même chose pour les chevilles. Et puis, pour faire encore plus comme il désire ça, il pointa la gorge de la jeune fille, l'attache au sol elle également. Vu comme ça, Mascha ressemble à... trop rien. Une victime, un sacrifice?
« Il n'y a pas d'ange pour arrêter la glaive d'Abraham sur Isaac. Il n'y a personne pour arrêter Goliath sur David. Il n'y a personne pour t'aider Mascha. Alors... ça sera la mort. » La mort pour tous. Comme il parle, il y va doucement. Qu'elle prenne horreur, qu'elle le regarde avec dégoût, avec dédain, comme il défait calmement sa ceinture, la retire. Il veut voir ce qu'il y a sous ce jeans trop serré, ce qui l'attends. Il veut voir ce qu'il va détruire. Car il est là pour ça. Pour détruire comme on a jamais détruit. La souillure sera si infecte, si purulente, qu'elle la brûlera jusqu'après la mort.
Qu'elle crève de trop vomir.









Mascha Lulla Sasnauskas

Mascha Lulla Sasnauskas
POUFSOUFFLE. ► sixième année.
cap'taine.

► MESSAGES : 132
the cold night. #Lun 5 Avr - 17:52


(s)

On ne joue plus les enfants. Ce n'est plus l'heure. On va se coucher. Et on laisse aux adultes les petits jeux innocents qui ne sont plus innocents. C'est fini Mascha, tu ne danseras plus. Tu ne pourras plus car dans quelques instants tes os seront tous brisés, ta peau sera déchirée et ta candeur et ta joie dévorées. Adieu tes petits rêves de danseuse d'opéra. Adieu ta petite tentative de faire ployer le diable en personne. Pauvre enfant. Tu étais si innocente et insouciante...
Non Mascha, tu n'es pas comme ça. Tu es encore un peu innocente, peut-être, mais tu n'es surement pas insouciante, car tu sais ce qui va t'arriver et que tu t'es jetée dans la gueule du loup les yeux grand ouverts en souriant, trouvant même charmant les crocs qui s'y dressent. Tu vas souffrir, terriblement, mais c'est ce que tu veux, et tu veut que cela soit bien fait. Tu ne te contenteras pas d'une petite griffure, d'une petite morsure, d'un petit coup rapide en passant. Tu veux qu'on fasse ça dans les règles de l'art, être détruite, complètement détruire. Mourir. Oui mourir, tu n'en as pas peur. Et si tu parvient à mourir, renaitre plus terrible encore, plus forte encore, lavée de tous ces mensonges, de tous ces masques, de tout ce qui de détournait de ta vraie nature. Mais il n'est pas encore question de renaissance, c'est de ta mort qu'on parle. C'est ta mort que prépare Scylence. Il allume enfin le bûcher.
Mascha heurte très violemment le sol, ce qui aurait cassé tous ses bras s'ils ne l'étaient pas déjà. Ses cheveux volent avec une insultante grâce dans les airs, virevoltant avant d'encercler son visage meurtri mais illuminé par la paix que l'on trouve dans ses derniers instants. Non Mascha ne lui fera pas le plaisir de regretter son geste, de vouloir s'enfuir, de la supplier d'alléger son bras qui s'abat sur elle. Non, elle le regardera dans les yeux, avec cette fermeté, ce calme, cette sérénité, tout ce qui lui sera insupportable. Quand il lui attache les bras, et la retient au sol, elle se débat au sol, trouvant cette façon d'agir vulgaire au possible, et franchement pas nécessaire. Non pas qu'elle se serait laissée faire, mais elle pensait qu'il préfèrerait qu'elle se débatte véritablement entre ses cuisses, entre ses griffes. Il brise une partie du pacte. L'égalité. Parce qu'il veut faire ça vite. C'est dommage mon chou.
« Fini les préliminaires. » C'est peut-être ce qui sonne la fin de Mascha, le bruit de la détente que l'on presse, mais Mascha ne répond qu'avec une lueur de malice dans le regard, comme si elle allait riposter d'une minute à l'autre. Mais elle ne compte pas riposter, pas de la manière où il le croit, du moins. Il pourra bien faire tout ce qu'il lui veut, ce n'est pas ça qui la fera plier. C'est même ce qui la fera sourire, petit jouet heureux de faire plaisir. Oh oui, laisse toi aller au plaisir, Mascha n'est là que pour ça. C'est une prostituée. La pute du diable. Mais il faudra bien que tu la paye d'une façon ou d'une autre, ce qui viendra bien assez tôt. Car Mascha ne peut se résoudre à perdre ce tour dans leur torride affrontement.
On en vient au fait. Non pas encore. Il ne prend pas vraiment son temps, est plutôt précipité, mais pour Mascha qui se languit allongée, attachée au sol, de se faire détruire cela semble des heures, des années, des siècles. Viens, viens l'achever, dépêche-toi. Il se saisit de sa baguette afin de l'enchainer au sol, et Mascha prend ça pour une nouvelle bêtise. « Serais-tu si faible que tu as besoin de m'attacher? Magiquement en plus? » Elle hausse les sourcils. Peut-être n'en vaut-il finalement pas la peine. Peut-être n'est-il finalement pas à la hauteur pour la détruire, la tuer ce soir. Il lui faut apprendre la patience. Il lui faut apprendre à jouer. Mascha elle sait bien jouer, si bien qu'elle se consacre entièrement au jeu. Si elle est la prostituée, elle ne le fait pas à moitié. Elle ne se débattrait pas, ou en tout cas pas suffisamment pour se détacher de lui – ce que de toute façon son état lui empêche. « Viens te battre. Viens me tuer. »
« En r'tard... j'suis en r'tard. » On en revient aux petits jeux innocents des enfants. Aux histoires qu'on leur lit et qui finissent par leur rentrer dans le crâne et ne plus jamais vouloir en sortir. Les enfants ne peuvent jamais totalement grandir, tôt ou tard les adultes redeviennent des enfants, car ils n'ont jamais que joué à être des adultes. Après tout pourquoi être si sérieux? C'est tellement plus drôle de jouer. Mascha et Ezechkiel c'est un jeu, le plus destructeur, mais le plus amusant. Cessons d'être sérieux, car rien n'en vaut la peine : si on se place du bon coté, tout est à se rouler par terre. « Emmène-moi au pays des merveilles, petit lapin. » Et Alice se laisse ainsi, innocente, sans défense, mais consentante, emporter dans ce pays qu'elle n'a encore jamais visité. Mais elle n'est pas ignorante, et se doute bien que ce pays qui semble si merveilleux n'est pas si innocent et si parfait. Tant mieux, la perfection c'est la seule qualité des morts, parce qu'ils ne peuvent éternellement plus changer.
Scylence aimerait qu'elle crie, qu'elle hurle de douleur, qu'elle souffre enfin, qu'il la vainque, qu'il l'achève. Mais Mascha ne lui fera pas ce plaisir. Même elle lui fera l'inverse, l'insulte à ce qu'il se croit être. Elle aimera ça, elle se courbera sous ses hanches. Il lui donnera l'extase. Il lui donnera la joie, la jouissance absolue, ce que lui ne connait pas, ce qu'elle connait tant dans la douleur.
« Il n'y a pas d'ange pour arrêter la glaive d'Abraham sur Isaac. Il n'y a personne pour arrêter Goliath sur David. Il n'y a personne pour t'aider Mascha. Alors... ça sera la mort. » « La mort me sera si douce. » Il se lance alors pour se jeter sur elle. « J'attends beaucoup mieux, beaucoup plus. »
Il est violent, très violent. Mais Mascha aime la violence, elle aime qu'on lui déchire la peau avec un Sectumsempra. Ça la fait rire. Ce rire à nouveau s'élève dans les airs, s'échappant de sa gorge, de ses lèvres, déchirant tout son corps plus facilement qu'Ezechkiel essaye de le faire. C'est qu'elle a déjà été déchirée, sans pour autant s'en souvenir, car c'est comme si elle ne l'avait pas été, dans toute la douceur et le cœur qu'avait mis Keith à l'ouvrage. D'Ezechkiel elle attend la violence et la mort. Elle attend la souffrance. Celle-là qui lui donne. Celle la qui la fait hurler de plaisir. Une trainée. Une prostituée. Une masochiste. Mascha n'est définitivement pas normale dans sa tête. Définitivement, il faut l'enfermer.









Ezechkiel E. Scylence

Ezechkiel E. Scylence
SORCIER.

► MESSAGES : 229
the cold night. #Mer 30 Juin - 19:07



un retard inexcusable qu'il faudra m'excuser T-T (s)
« Il n'y a pas d'ange pour arrêter la glaive d'Abraham sur Isaac. Il n'y a personne pour arrêter Goliath sur David. Il n'y a personne pour t'aider Mascha. Alors... ça sera la mort. » « La mort me sera si douce. J'attends beaucoup mieux, beaucoup plus. » « Tu auras ce que tu veux. » Il ne la regarde plus. Elle est un objet dans ses mains, et un objet n'a de valeur que si on le lui en accorde. Ezechkiel n'accorde jamais d'importance à quoi que ce soit, aussi il ne le traite pas comme on le doit. Il la manipule, déchire ses beaux vêtements comme les violeurs des films. La réalité est que c'est son premier ; viol. Il n'a jamais eut vraiment besoin de forcer les filles. Il a beau être ce qu'il est, il a une figure attirante. Ne dit-on pas que l'on aime avoir mal? Il déchire le chemisier, mets à nus deux petits seins, ronds et fermes. Il ne les touche pas. Il tire plus fort sur le vêtement qui craque, et tombe mollement sur le sol, derrière lui. Elle bouge ; il frappe. Son poing s'écrase sur son visage. C'est le premier coup qu'il lui met, mais il est si violent que sa tête frappe les racines. Assommée. Elle le regarde, mais elle n'est plus là, comme le choc a retourné son esprit. Le temps qu'à nouveau elle se synchronise, il la pousse brutalement sur le sol, sur le ventre. Elle lui montre la courbe de sa croupe, le doux de ses cuisses fuselées. Il détaille du regard, s'attarde sur l'élastique souverain de son sous vêtement. Il a un sourire amusé. Délectation totale. Sa main retrace ses cuisses, le dessin parfait de la chair, les écarte sans se soucier de ce qu'elle dira. Il a besoin de quelque chose. Il a besoin d'une chose unique, et cette chose, on l'appelle le sang virginale. Comme une attirance à briser la pureté de cette jeune fille.
Il a qu'une envie : c'est la broyer dans son étreinte. Quoi de plus beau? La mort, la plus belle, c'est celle baigner du sang d'une petite fille. Alors pendant qu'elle reprends ses esprits, il se redresse, défait sa ceinture, sans rien dire. Il n'a pas besoin de dire quoi que ce soit. Il l'a dit : no préliminaire. Pas besoin de l'inviter à danser, au cinéma, au restaurant. Il a pas besoin de perdre ce temps. Il a besoin que d'une seule chose : la crever. La broyer. La détruire. Il baisse son jeans jusqu'à ses cuisses, puis son caleçon dans un mouvement simple. Là il arrache sa culotte, jette le sous vêtement au loin. Tout sera en lambeaux après son départ. Quand il partira, elle sera nue, et le restera.
Elle atteint le niveau de conscience nécessaire pour hurler, pour pleurer, pour crier. Il n'attends pas. Il est bien, là. Assez pour lui faire vraiment mal, intérieurement. Il la repousse sans ménagement sur le côté, elle roule. Il écarte ses jambes, les tient fermement. Il a un rire cynique, aigre. « Comme ça, t'as l'air d'une pute. » Sans avertir, il la tire contre lui. La pénétration est violente. Et Mascha est serrée. Un instant, Ezechkiel s'arque au dessus d'elle, le souffle coupé par le plaisir de briser. Il a un petit rire, un rictus qui tremble de plaisir. Il ne le dissimule pas. Il aime vraiment. « J'suis sûr que ça va te plaire, ma belle. »
Il pose une main sur sa gorge, son autre main tient une cuisse. Il bouge, contre elle. Chaque mouvement est un coup de butoir, un couteau qu'on enfonce dans une plaie, qu'on retourne, encore, encore. Les coups de poignards sont vifs, rapides. Parfois un râle lui échappe, un feulement de plaisir comme il aime la voir grimacer sous la douleur. En réalité, c'est rare, c'est bref. Quand la douleur est trop vive, sans doute. Ou peut être qu'elle simule, pour l'exciter. Ça ne l'étonnerait même pas qu'elle fasse ça. C'est tellement de son niveau que de croire pouvoir le faire chavirer comme ça. Il y va plus vite, encore, plus profond, plus loin. Il sent le sang chaud qui se répands sur lui, et il rit, en y allant plus fort encore. Il s'énerve cependant, quand il voit son visage. Mascha. Sale Mascha. Il se retire, la frappe pour évacuer, la retourne à nouveau, et entre à nouveau. Il ne voit plus rien d'elle que son dos, la courbe de ses hanches. Il la laisse comme ça, attrape violemment les hanches de ses deux mains. Ses coups sont vifs, brutaux, profonds. Il ne se retient pas. Pas pour elle. Et quand bien même elle se débattrait, la douleur est là, vacillant jusqu'aux boyaux. Il sent la vague de chaleur, le frisson des organes qui se rencontrent. Il y a un goût amer aussi, mais lui il l'aime bien. Il l'aime bien, cet investissement dans le non-sentiment. Il aime cette façon de briser les choses en les aimant.
Faire l'amour? Risible. Ezechkiel baisait, littéralement parlant, et physiquement aussi. Mascha était baisable. Plus que ça : elle ne demandait que ça. Ezechkiel ne faisait que lui donner ce qu'elle cherchait. Il n'y a rien de pire pour son amour propre que d'être baisé, et laisser comme ça. Le déhanchement violent d'Ezechkiel en Mascha n'était qu'une façon de la rendre objet dans ses mains. C'était également le meilleur moyen de prendre son pieds, ce qui n'avait pas été fait depuis un baille.
Qu'importe. Ça dur longtemps. Quarante, peut être même une heure avant qu'il ne se crispe sur ses hanches et se déverse en vagues brûlantes dans l'intimité de la jeune fille. Il siffle entre ses lèvres. Trop rapide. Il se redresse, remonte son caleçon sans un mot, puis son jeans. Il serre la ceinture, la regarde, et avec un petit rictus malsain, goûte au plaisir de la voir là, ruisselante, le cul en l'air. Il secoue la tête, marchant autour d'elle. « T'en redemandes encore...? » Il s'accroupit devant elle, sa main va chercher ses cheveux, les serre, relève cette tête. Il la regarde dans les yeux, sérieux et violent. Il ne parle pas. Il est calme. Mais on peut le sentir violent et brutal, rien qu'à fixer les yeux bleus de l'enflure qu'il est. Il ouvre la bouche, mais reste silencieux quelques secondes, avant de parler, mesurant chacun de ses mots. « J'en ai finis avec toi. » Il se redresse, mets un coup de pieds dans le ventre de la jeune fille. La fatigue devait être terrible. Même Ezechkiel en ressentait le poids sur les épaules. L'aube se lève alors. Et la jeune fille, nue sur le sol, le regarde avec un air qui comprends sans comprendre. A quoi pense-elle? Le criminel sort une cigarette, l'accroche à ses lèvres, et attend un moment. Une volute de fumée s'échappe de ses lèvres. A cet instant, sa bouche n'est que porte de l'enfer. Il se penche à nouveau, tire de sa bouche la cigarette et attrape à nouveau le visage de la jeune fille dans sa main. Il pose ses lèvres contre les siennes, et pendant qu'elle mord à sang sa bouche, lui écrase la cigarette brûlante sur sa nuque.
Il la regarde, et a un petit rire, se léchant la lèvre inférieure, en sang. Un fin filet coule sur sa peau blanche. Il eut un sourire amusé, mais tendre. Le premier. Le dernier. « Adieu Mascha. » Il se relève, la laisse là. Nue. Seule. Et sale. Il a un dernier rire alors qu'il s'éloigne. Un battement de cil, une ombre est là, qui marche loin. Un battement de cil, et il n'y a plus rien que quelques feuilles volantes qui retombent sur le sol et le vide. Le vide.

C'est tout ce qu'il laisse aujourd'hui.










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