Deuxième jour à Poudlard. Encore une journée avec Adrian et Alek, mais là, ils avaient des trucs à faire avant leur retour chez eux. Oh, c'était compréhensible et Edith ne leur en voulait pas. Pourquoi l'aurait-elle fait ? De toute façon, il y avait un certain charme et plaisir à se balader toute seule et explorer par elle-même. Son sac bandoulière sur l'épaule, elle se baladait sans vraiment faire attention aux regards qu'on portait sur elle. Oui, elle était une étrangère. Mais personne ne lui demandait qui elle était. Ils s'en foutaient pas mal, ils voulaient rentrer chez eux et y passer l'été. Un été bien noir, mais au moins ils seraient chez eux. Elle aussi se foutait un peu d'eux. elle aurait bien assez de temps de les prendre en considération à l'automne. Pour le moment, elle prenait en considération que l'école. C'était déjà bien assez vaste comme truc à considérer.

Elle n'est pas cachée. Pourquoi elle se cacherait ? Elle a le droit d'être là. Autrement, elle n'y serait pas. Mais quand on entend chuchoter, il est impossible de ne pas se serrer contre le mur et d'approcher le plus silencieusement possible, ne serait-ce que pour entendre ce qui se chuchote. Techniquement, ceux qui chuchotent ont quelque chose à cacher. Et quand on arrive à l'improviste pendant que deux chuchotent en cachette, c'est toujours de mauvaises augures de leur tomber dessus. Mieux vaut se planquer et attendre, on ne sait jamais. Ça peut-être dangereux. Nombres de types ce sont faits avoir comme ça. Y a des tas de films pour le prouver.

Le problème avec Edith, c'est que les films, elle aime ça. Le problèmes avec Edith c'est que si elle se planque objectivement lorsque deux personnes chuchotent, même si c'est un tableau et un garçon, un passage secret qui s'ouvre dans un endroit qu'elle ne connait pas beaucoup encore, ça la rend fébrile. Elle voit le garçon y disparaître et elle n'attend même pas. Enfin, elle attend une seconde, le temps qu'il ait fait quelques pas, puis elle se précipite sur ses talons. Elle a juste le temps de passer avant que le passage se referme derrière elle. La Dame du tableau n'a même pas eu le temps de s'exclamer.

Oh, mais c'est qu'il fait noir dans ce couloir. Elle avance un peu à tâtons, touchant les parois de sa main. Visiblement, ce gars là, il connaît le chemin par coeur pour y aller dans le noir comme ça. C'est vraiment marrant d'être dans le noir comme ça. Elle ne voit absolument rien. Vraiment, vraiment vraiment rien !

Non, elle ne voyait rien, jusqu'à ce qu'un lumos prononcé juste trop près d'elle pour que ce soit une distance respectable illumine autour du garçon. Elle fit un bon agile en arrière et se plaque contre la paroi. Mais pourquoi elle se cache au juste ? En fait, elle sait pourquoi. Toujours pour la même raison. Se glisser dans un passage secret derrière un inconnu, c'est jamais "vraiment" une bonne idée. Alors se cacher quand il se retourne soudainement, ça c'est une bonne idée. Mais il se remet en marche et elle lui emboîte le pas. Il y a un peu de gravier sur le sol et elle fait bien attention de ne pas les faire crisser sous ses pas, mais elle ne les voit pas tous. Et puis, au moment où elle s'y attend le moins, parce que occupée à examiner le sol pour éviter le gravier, il se retourne, baguette à la main, pointé sur elle. Mais le pire, ce n'est pas la baguette. Elle est en "Lumos" faudrait qu'il éteigne le sort avant de faire quoique ce soit d'autre. Le pire, c'est le hurlement. Et dnas un couloir sombre comme ça, c'est terrifiant. Mais Edith ne trouve pas autre chose à faire qu'une seule onomatopée sans équivoque.

- Ssssssssssht !!!!

Le temps de réflexion, passé, elle a aussi tiré sa baguette, mais ne lui balance rien uniquement parce qu'il a eu l'air plus terrifié qu'elle. Ce qui n'est pas très remarquable puisqu'elle, elle savait qu'elle le suivait et pas lui. Il ne lui balance aucun sort. Elle est très rapide à ce petit jeu. À Salem, ses copains s'amusent à se balancer des sorts avant l'autre en commençant après. Bref, elle gagne toujours, ou presque. Non, il ne lui lance rien, mais il lui pose une question. Elle en reste stupéfaite. Elle baisse les yeux sur ses vêtements. Ah, fiou, elle croyait bien avoir mis son costume ce matin, mais non. Pourquoi il sait ? Ah, oui. Sur son sac. Tous les jeunes sorciers qui traînent avec des moldus portent aussi un écusson de l'école sur leur sac à dos, sac à main, bref, c'est cool et branché et peu l'ont.

- Euh... ouais... dit-elle, non sans repousse la pointe de la baguette de sa proximité.

Elle n'aime pas trop avoir la baguette d'un inconnu pointé sur elle. Elle écarte la sienne, mais la garde à proximité. Et il change d'idée et se met à parler, parler et parler. Quoi ? Comment il s'appelle ? Elle a bien entendu ? Onh... Amarante ? Oui, évidemment, avec un nom pareil. Quoique avec le nom Fedorus, Amarante a l'air tout à fait commun. Elle hoche la tête. Se serait plus facile s'il ne faisait pas un mix de tous les noms de Confréries. Elle pourrait déterminer la bonne. Mais là, impossible.

- Oui, Amarante... je connais, dit-elle, snas trop être certaine. Elle fronce les sourcils. Fedorus ? Tu t'appelle Fedorus ? Bon sang, moi qui croyait ma mère une originale avec mon deuxième prénom, dit-elle avec son accent américain des plus pointu. J'avoue hésiter, mais je crois que je vais y aller pour les sucreries. Elle passe devant Fedorus, le bousculant un peu parce que le couloir est plutôt étroit. Et pis c'était pas très subtile tes chuchotements avec la Dame du tableau. C'est ça qui m'a attiré dans le coin, dit-elle en avançant de quelques pas avant de s'arrêter. Où on va au fait ?

Elle avait saisit le principe de sugar rush, mais les informations étaient incomplètes.

Edith marchait d'un bon pas, créant des ombres sur les parois parce qu'elle n'avait pas de Lumos et se servait de celui de Fedorus derrière elle. Ses mères ? Elle ne relève pas l'idée. Plus tard, il est trop tôt pour entrer dans l'intimité. L'idée d'avoir deux mères était trop intime pour une première rencontre selon Ed. Et elle n'était même pas certaine d'avoir bien compris. C'était agréable de franchir un couloir si intéressant en premier. Surtout que c,était un passage secret. Elle adore les passage secret. Il y en a des tas au Manoir de son parrain. En fait, il s'en créé tous les jours. Suffit de le découvrir en premier et c'était un passage secret. Après, pour le garder secret, suffit de ne pas en parler.

- C'parce que j'étais pas là avant hier. Elle s'arrête brusquement et fait volte-face. Honeydukes ?! Hiiii ! J'adore ça ! Kaitz m'en envoie tout le temps ! À tous mes anniversaires, à tous les Noël, à la Saint-Valentin et à tous mes non-anniversaires ! Elle pose le bout de ses doigts sur ses lèvres pour se taire et se met à murmurer. Je vais pas faire de bruit, pas du tout.

Et elle fait un bref demi tour et se remet en marche, soudainement plus fébrile d'arriver. Elle semble même accélérer le pas, tout en restant la plus silencieuse possible. Bon sang, elle va pouvoir s'empiffrer de friandises sans devoir se restreindre pour ne pas en manquer. Oh ! elle est en Angleterre maintenant ! Elle pourra y aller quand elle veut ! Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Acheter des friandises de chez Honeydukes quand elle veut ! HIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!! Oui, bon, ça ne bat pas le chocolat et les biscuits au miel de fées de Madame Rocstone, mais... Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!! Oh, tiens, il lui fait remarquer qu'elle ne s'est pas présentée. Encore une fois, elle freine brusquement et fait un demi-tour vif et... brusque. Elle se plante devant Fedorus et lui attrape la main et la broie presque en la secouant. Son père, avocat de profession, dit qu'une poignée de main doit être vigoureuse, sinon, on est pas franc. La nuance entre vigoureuse et douloureuse échappe encore à Edith, mais peu importe.

- Edith. C'est mon prénom. Et je suis ici parce que mon parrain corrige les ASPIC et il trouve que c'est un bon moyen de me familiariser avec Poudlard, puisque j'y viendrai à l'automne. T'es à Poufsouffle ? Moi aussi j'y serai, Kaitz me l'a dit.

Sans attendre, elle lâche la main et retourne à la conquête du couloir. Ça glisse un peu plus ici. Elle ralentis le pas, juste un peu, pour que ça ne soit pas imprudent. Ce serait bien sa veine si elle glissait et se foulait une cheville. Le Passage secret ne serait plus secret bien longtemps.

C'était glissant, très glissant, jusqu'à ce qu'elle entende Fedorus murmurer derrière elle. Elle ne s'en occupe pas trop, mais quand il répète, elle tourne la tête et se rend rapidement compte qu'elle ne glisse plus. Elle joue même du pied pour tester si c'est vraiment le cas et ça l'est. Elle revient sur Fedorus, un sourire ravi aux lèvres.

- Wa, cool ! Merci ! On va arriver plus rapidement. Du coup, une question lui vient en tête. C'est pas une question très importante, mais quand même utile. On a combien de temps pour revenir ?

Elle continue d'avancer et hoche la tête, complice. Elle comprend bien les implications. À Salem c'était pareil, ils ne pouvaient pas sortir de l'enceinte de l'école. Ce que fait Fedorus et ce dans quoi il l'entraîne, l'école ne le permet surement pas. Et elle n'est pas du genre à rapporter ce genre de trucs. Ça pourrait être utile, plus tard. Elle ne sait pas encore quoi, mais ce sera utile, elle en est convaincue. Aussi parce que les passages secrets, c,est toujours utile. Ça peut vous mettre dans la merde, mais c'est utile.

- Moi ? Peur ? Tu rigoles ? Elle ricane dans la semi noirceur. Bien sûr que non. J'ai déjà traversé des passages secrets bien plus terrifiants que ça et avec plus effrayants qu'une boutique de sucreries au bout. Non, ça ne lui disait rien. Des nouveautés ? Non, je les connais pas.

Elle ne luis reste pas le temps d'expliquer qu'elle freine brusquement et fait volteface. Elle lui pointe un diogt impérieux sur le poitrine. Elle n'a plus rien de l'adorable petite blonde. Elle plisse les yeux.

Mais euh... t'es en train de dire qu'on va voler chez Honeydukes ? Oh bon sang... vraiment voler ? Comme dans prendre sans donner les pièces en retour ? Ça fera une entorse à sa moralité. Mais bon, elle peut vivre avec. D'accord. Mais si tu te fais prendre, je suis pas avec toi.

Les règles étaient simple. À l'intérieur du magasin, c'était chacun pour soi.

Elle eut un bref hochement de tête et se remit en marche. Cette explication sembla lui plaire ou du moins la satisfaire. Enfin, peut-être pas à ce pint, mais elle sembla s'en contenter. Oui, s'en contenter était le mot. Silencieusement, ils franchirent les derniers mètres, jusqu'à ce qu'elle découvre un à peine perceptible carré de lumière dans la noirceur du tunnel. La porte dérobée. Elle se demandait bien où ça arriverait. Sous une étagère dans le magasin ? Sous le comptoir ? Dans un placard ? En plein milieu du magasin ? On ne sait jamais avec les portes dérobées. C'est ce qui est excitant.

Elle laisse donc passer Fedorus devant elle, parce que lui savait comment ouvrir le passage et, quand la porte glisse, elle s'émerveille de l'endroit où elle se trouvait. Dans la réserve de chez Honeydukes. C'était un rêve. Un pur bonheur sucré. L'odeur du sucre était poignante, lancinante. Elle en salivait déjà. Elle retint avec peine une exclamation d'excitation et du se mettre les doigts sur les lèvres. Edith avait de la difficulté à contenir sa joie et ce dans toutes les occasions... ou presque. Mais quand même, c'était joli à voir. Elle mit certainement quelques secondes avant de quitter tout ça des yeux pour foncer vers les caisses et se servir allégrement. Elle choisit soigneusement tout ce qu'elle voulait prendre, dégustant d'avance quelques sucreries. Elle enfourna tout ça dans son sac qui ne semblait pas vraiment plus lourd, ni moins plein qu'il ne l'était déjà. Une fille digne de ce nom ne pouvait qu'avoir un sac qui contenait beaucoup. Edith était du genre à trimballer tout un arsenal. Mais faudrait vider le sac pour le savoir... et qui sait ce qu'on pouvait y trouver.

Après ce qui lui sembla quelques secondes à peine, ils entendirent un bruit et se figèrent, question de ne pas alerter davantage. La main en suspend au-dessus d'une boîte ouvert de Dragée, elle retint son souffle, le regard en alerte, jusqu'à ce que tout redevienne calme. Elle reprit son pillage sans scrupules, jusqu'à ce que Fedorus sonne la retraite. Elle ne s'attarda pas d'avantage, bien qu'elle eut préféré continuer d'en prendre encore et toujours plus. Mais c'était lui le chef d'expédition et il donnait un ordre, elle battait donc en retraite. Elle se retrouva rapidement à côté de lui et même juste derrière lui. Quand il repassa la tête dans le passage secret, ils butèrent l'un dans l'autre. Sous le choc, Edith recula d'un pas et buta ensuite sur une caisse déjà en équilibre précaire qui bascula lentement vers les autres plus loin. Edith réagit au quart de tour. Pas besoin de savoir ce qui allait se passer, c'était assez évident. Elle bondit dans le tunnel, poussant Fedorus sans ménagement et poussa dans la porte dérobée.

- Tu crois qu'ils vont croire à des rats ?, chuchota-t-elle une fois la porte refermée. Allez, on file.