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 sympathy for the devil.

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Anonymous

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sympathy for the devil. #Dim 20 Juin - 14:22


MATTHIAS & DAPHNE

« so if you meet me, have some courtesy, have some sympathy, have some taste.
use all your well-learned politesse or I'll lay your soul to waste.
pleased to meet you hope you guessed my name.
but what's puzzling you is the nature of my game, mean it, get down. »
THE ROLLING STONES ▬ sympathy for the devil
Tendre est la nuit à ceux qui savent en profiter. Tendre est le sommeil à ceux qui savent s'y abandonner. Mais terribles sont les nuits et les jours où le sommeil tiraille sans qu'on puisse s'y jeter. Douce nuit, terrible nuit qu'à vécu Daphné. Terrible pour ceux qui n'y sont pas habitués, douce pour celle qui s'y est habituée, est se laisse bercer dans l'écume des jours, vagues qui viennent et reviennent inlassablement s'étaler sur le sable. Elle s'est habituée même à la sensation de fatigue, à ce sommeil qui tire ses paupières vers le bas dans le jour, et dans lequel elle ne peut se laisser emporter ni le jour ni la nuit.
C'est un de ces matins affreux, où Daphné se réveille d'avoir à peine dormi, après avoir dû supporter les bras et les corps d'un autre sur le sien, et où il faudra supporter tous les mots et les maux de la journée d'une élève normale, à moitié éveillée, à moitié hagarde. On se demande ce que fait une telle épave dans la maison des Oiseaux, des intelligents, alors qu'elle ne fait que papillonner des yeux en cours si ce n'est pas carrément dormir. C'est peut-être parce que tant bien que mal, même si son corps lui crie de ne pas se lever, elle va toujours s'asseoir sur les chaises pour assister aux cours.
Mais ce matin-là, il semble que la nuit lui ait sapé plus encore de forces, si bien qu'elle ne parvient pas à se lever de son lit, malgré les invectivations de ses camarades de chambre. Elle ne veut ni se lever, ni se souvenir, juste dormir. Elle s'enfourne la tête sous l'oreiller, pour ne pas être éblouie par le soleil. Le sommeil alors la prend dans ses bras et tente de la délivrer des maux de son corps fatigué.
Elle fait des rêves, des rêves étranges, où elle est poursuivie par des marées, par des bateaux des oiseaux, se débat, s'agite mais ne parvient à y échapper qu'en tombant dans le vide, le vide de la journée où elle s'éveille enfin. Sa tête fait mal, la faute aux brillants rayons du soleil de midi. Elle pourrait se rendormir, et chercher la paix dans un sommeil aux rêves cotonneux et agréables, mais le sommeil ne veut plus d'elle. Après un long moment, ou un court, elle ne regarde pas l'heure, à rester étendue sur le lit, ses yeux s'habituant petit à petit à la lumière, elle émerge de la fatigue et regarde ce qu'il y a autour d'elle.
Bordel elles sont toutes parties. En cours surement. Oh bordel. Je suis pas dans la merde, se dit Daphné. Se retournant vers sa table de chevet, elle voit le réveil afficher, triomphalement, midi vingt. Et ben, ça vaudra une bonne punition à Mademoiselle O'Hara, ou pire, ou quoi que ce soit qu'inventera le professeur de DCFM, qui la regarde avec une lueur un peu lubrique dans le regard, à moins que ce soit une lueur de folie, mais c'est pas mieux non plus.
Et bien, il faut assumer maintenant, et essayer de se rattraper. Daphné se met péniblement sur le coté du lit, encore abattue par le réveil et ce qu'elle a fait la nuit dernière. Elle se sent sale affreusement sale tout d'un coup et d'un bond se jette à la douche. Si quelqu'un l'avait vu entrer dans la salle de bain et entendu coulé l'eau, il se serait demander surement au bout d'un bon moment si elle ne s'était pas noyée. Mais ce ne sera pas pour cette fois, pauvre Daphné souffrant d'un mal qui ne l'emportera pas encore aujourd'hui. Dommage.
Elle s'habille lentement, et le réveil indique treize heures quand elle a fini et descend dans la salle commune. Et voilà que son ventre émet le bruit tonitruant d'un ours qui grogne au fond de sa caverne. On ne s'imagine pas qu'une petite chose si fluette, qu'on soupçonnerait d'être anorexique ou malade, puisse avoir une telle faim. C'est l'heure du repas dans la Grande Salle, mais il doit déjà être bien entamé, et Daphné n'a pas envie de se montrer au gens ni qu'on lui demande ce qu'elle a fait de sa matinée ou de sa nuit. Ca doit encore jaser et c'est fatiguant, mais c'est mieux de ne pas entendre.
Alors Daphné se met en quête de quelque chose qu'on aurait laissé pour manger dans la salle. Une boite de chocolat, bon ben ce sera juste ça, et tant pis pour celui à qui elle appartient, Daphné meurt de faim et en oublie toutes les règles de la vie en société. Et puis elle ne mange pas, elle s'empiffre maintenant, goulument, comme si elle n'avait pas mangé depuis des semaines.
Mais quelque chose attire son attention dans son dos, se sentant comme prise sur le fait par quelqu'un qui l'épierait, de sécher, de voler, de se goinfrer ou de toutes ces choses à la fois qu'on attendait pas de Daphné O'Hara. Elle se retourne, sans lâcher le chocolat qu'elle s'apprêtait à dévorer, sans pourtant rien voir de plus que la salle vide dans laquelle elle croyait être arrivée. Mais une agitation gagne son cœur, et qu'une angoisse la fait trembler de tout son corps. Sans raison, il n'y a rien, rien lui crient ses yeux, mais son cœur a déjà peur de quelque chose d'irrationnel, qui se cacherait dans l'ombre et dont il est intimement convaincu de la présence.
Lentement elle balaye à nouveau la pièce du regard, tenant devant elle un chocolat, comme un bouclier ou une arme pour se défendre d'un possible assaillant. Elle n'a franchement pas l'air fine et altière en cet instant, et ce serait la honte à vie pour sa réputation si quelqu'un la voyait. Bon c'est pas la mort, mais Daphné doit quand même ne pas passer pour la froussarde de service, c'est pas bon pour les affaires. Elle inspire un coup, et essaie de reprendre sa contenance, d'abord en reposant sa piètre arme en chocolat, puis en s'appuyant les mains sur la table, genre '' Non j'ai pas peur du tout, tu vois bien, je prends le soleil. ''. « Quelqu'un? » dit-elle à mi-voix, tremblante et un peu aiguë, sans parvenir à cacher sa gène. « Promis je toucherais plus à tes chocolats. Alors arrête de me faire flipper. » Elle a presque l'air assurée, ou presque en train de faire une bonne blague pour détendre l'atmosphère. Mais ça marche pas trop.









Anonymous

Invité
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sympathy for the devil. #Dim 20 Juin - 15:09


There's something you don't know i've walked you off to keep you on your toes.
There's something you didn't know, i've grown some bones, so i can walk you off.
Tonight, tonight, everythings alright, tonight.
If i were in your shoes i'd run a thousand miles just to tell you.
If i were in your room, using just my eyes i would tell you.
      If I were in your shoes - You Me At Six




Douce nuit, paisible nuit, pour ceux qui se laissaient bercer dans le sommeil, innocents, insouciants. Incroyable comme les gens, endormis, se ressemblaient tous avec cet air calme et apaisé sur le visage. Comme si tous leurs maux s'échappaient alors qu'ils rêvaient à quelques lieux paisibles où ils trouvaient cette paix que Matthias leur enviait. Repos du guerrier, mon oeil, pensa-t-il alors qu'assit sur son lit, il passait encore sa nuit à observer l'obscurité. Il y était accoutumé, à cette solitude étouffante dans laquelle il avait l'air de se complaire, simplement parce que quelqu'un avait décidé qu'il lui appartenait. Simplement parce qu'il n'était plus de ces êtres innocents qui pouvaient laisser leur imagination sauvegarder leur âme et leurs pensées. Le décor dans lequel il jouait les actes de sa vie, se ressemblaient aussi bien dans l'imaginaire que dans le réel. Plus de couleurs, plus de vie. Plus rien. Le vide. Tout n'était que vide et disharmonie à ses yeux troublés qui avait perdu de leur couleur chocolat pour se durcir et prendre cette teinte nuit qu'on lui connaissait. Reflets de l'âme. Reflets de son âme inexistante, ce qui expliquait sans doute leur couleur sombre. Il détestait la nuit, autant qu'il détestait le jour, autant qu'il détestait la vie. Cette vie. Autant qu'il se détestait, du moins qu'il détestait cet autre lui, paisiblement endormi dans la chaleur de son être. Et en même temps, c'était là qu'il trouvait un certain repos. Quand la voix glacée cessé pour être remplacé par le silence qui le berçait lentement, le calmait.
L'incapacité à trouver le sommeil, sans doute de peur de ne plus pouvoir se réveiller, obligea Matthias à quitter ses draps tièdes et son matelas moelleux, pour s'installer devant la fenêtre par laquelle il pouvait tranquillement observer les étoiles. Il repéra bien vite celle qui brillait le plus et, dans le calme qui précédait souvent l'agitation de ses pensées, se demanda si sa petite soeur regardait la même étoile à cet instant précis. Bien qu'au fond il espérait qu'elle dormait tranquillement, les poings serrés sous son oreiller pour relever sa tête, recroquevillée sur elle-même. La pointe dans son coeur lui coupa légèrement le souffle, réalisant que si lui vivait dans l'abandon le plus total, il avait fait la même chose à sa soeur. Il l'avait abandonné. Pour son bien, se souffla-t-il pour se donner du courage. Pour toi-même, lui répondit une autre petite voix, bien différente de celle du malin. La conscience sans doute. Il serra ses jambes contre lui, enroula ses bras autour de ses genoux et appuya la tête contre la pierre froide. Tentative désespérée pour se protéger d'un ennemi invisible qui habitait son corps nuits et jours.
A quel moment sombra-t-il à son tour dans l'imaginaire ? Il ne saurait le dire, mais ses paupières se firent lourdes, bercé par le ronron qui s'échappait de la bouche - ou du nez - de l'un de ses camarades. La lumière de la lune lui fit l'effet d'une veilleuse, veillant sur son sommeil, dans l'espoir de pouvoir rouvrir les yeux en total conscience de soi-même.
Les rêves n'eurent rien de bien libérateur. Toujours la même chose, l'inlassable sentiment de douleur, comme une torture. Pas de couleurs arc-en-ciel, pas d'oiseaux haut dans le ciel, pas de plaisirs enfantins. L'obscurité, à nouveau, le silence oppressant et la douleur insupportable comme des lames de rasoir sur toute sa peau. Le Malin s'éveillait, et avec lui Matthias. Si à l'intérieur, il ne souffrait pas de la fatigue, son apparence hurlait le contraire. Les cernes sous ses yeux ne cachaient pas les insomnies dont il était victime et quelques vaisseaux éclatés, rougissant ses yeux, le rendait un peu plus effrayant que si il avait été un mort-vivant.
Huit heure et demi lui signala le réveil d'un de ses camarades, clignotant avec hargne, comme pour l'agresser et le forcer à émerger. Les autres avaient encore les yeux fermés, bien que certains gigotaient déjà, proche du réveil difficile qui les ramènerait à la réalité, bien moins séduisante que les rêves. Profitant de sa liberté, Matthias fut le premier à entrer dans les douches pour se débarrasser de sa peau de la veille, en enfiler une nouvelle, plus fraîche. Prêt à affronter les événements de la journée, bien qu'il ne trouvait pas la force de devoir s'installer derrière un bureau pour suivre un cours qui n'aurait aucunement le don de l'intéresser. « J'ai bien faim .. » susurra une voix aussi glaciale que charmeuse aux creux de ses tympans. L'adolescent frissonna, termina de boutonner sa chemise, attrapa ses livres et quitta la pièce pour la grande salle.
Malgré la présence des élèves et le brouhaha, il trouva une place seule, tranquille, à l'abris de la sociabilité des autres, mais pas de leurs regards malheureusement. Un sifflement lui creva le tympan, alors que le Malin se délectait sans doute de toutes ces âmes qu'il se ferait un plaisir de voler. Matthias, serrant le poing, attrapa un petit pain au beurre l'avala tout rond, avec cette air d'affamé qui striait ses traits pourtant fins. Avalant un jus, il quitta précipitamment la salle pour le premier cours, bien vite rejoins par le reste de la classe. La tête baissée, il ne vit pas vraiment les cours passer, bien qu'une présence lui manqua. Du moins, manqua à l'autre.
Arriva l'heure du repas. Ce moment qu'il redoutait tant. Incapable de se sentir protégé à cette table, il attrapa quelques morceaux de pains, une pomme et quitta la salle pour retourner dans le cocon du donjon de sa maison.
Enfonçant ses dents dans la pomme, pour libérer une main, il passa l'ouverture du donjon et, à pas de loups, pénétra dans son antre. Ses épaules s'affaissèrent alors qu'il se sentait mieux. Dans la mesure où il était possible de se sentir mieux quand on partagé son corps. En revanche, le calme soudain du Malin, l'intrigua et il comprit vite pourquoi.
Elle se tenait là, de dos, possédant la pièce autant qu'elle semblait être possédé. Cette chevelure de feu, flamboyante, lui coupa brutalement le souffle, alors que son coeur s'emballait. Le sien ou l'acte du malin ? Il n'aurait su dire. Mais elle était d'une beauté époustouflante et en même temps effrayante. Ce genre de personne que vous cherchiez à fuir parce que son charme avait le don de vous hypnotiser avec facilité. Et puis sa voix, emprunte de gène, ou de peur ? A laquelle il se permit de répondre, d'une voix blanche « Loin de moi l'idée de te faire flipper. ». Franchissant la barrière invisible, il réduisit la distance, patientant jusqu'à ce qu'elle se tourne vers lui, incapable de supporter l'attente de pouvoir observer son visage. La pomme dans sa main, il observa les bouts de pain qui trônaient dans l'autre et réduisit encore la distance, comme guider par ses pas, sans trop se contrôler. « Je la mangerais tout cru » susurra à nouveau la voix, de cette façon particulière qui mettait Matt' mal à l'aise, même si il était seul à l'entendre. Près d'elle, il tendit le bras et déposa les bouts de pains sur la table, près des chocolats. « Ce sera peut être plus consistant avec ça. » lâcha t il simplement, dans l'incapacité de faire mieux pour déballer un dialogue. Fallait il ajouter qu'elle manquait la soupe aux choux ( /SBAF/ ) de la grande salle ? Etait-ce de ces choses que parlaient les élèves normaux ? Il eut comme un doute, si bien qu'il se tut, préférant se laissait envoûter par ce grain de peau et ce regard .. vide mais pourtant terriblement attractif.









Anonymous

Invité
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sympathy for the devil. #Dim 20 Juin - 20:10


Le soleil de midi jette des rayons terriblement brillants, aussi chauds que le feu de l'enfer. Ils pourraient brûler la fragile peau rousse de Daphné. Mais elle n'est pas à ça près, de brûler, elle sait bien ce que fait le diable en enfer. Elle sait presque trop de choses cette jeune enfant, qui se tient comme une brindille face au vent, qui semble pourvoir se briser en mille morceaux en un éclat de vent. Et pourtant, malgré toutes les tempêtes qui se sont abattues sur elle, Daphné a su tenir bon. Elle n'a peut-être pas toujours su se tenir droite face aux vents, mais il n'a pas su la briser.
L'éclat singulier que les rayons dorés du soleil donne à la peau et aux cheveux de Daphné lui donne cet air si fragile, si friable de cette jeune fille que la vie s'amuse à effriter, à casser un peu plus chaque jour. Les tâches rousses de cette peau fragile, sensible aux flammes, déjà elle les sent brûler, sous les rayons incandescents de l'astre, à l'odeur d'Enfer qui s'approche d'elle. Sa chevelure flamboie de la couleur même du Démon, des flammes des Enfers. D'une beauté irréelle qu'elle ne voit ni ne comprend, elle se tient prête à tout voir arriver, à tout subir. Il y aura du feu, dit une petite voix en elle, cette petite voix nocturne. Mais nous sommes le jour et les pénétrants rayons du soleil ne font que le rappeler.
Avant de voir enfin le visage de celui qui l'a surprise en cet endroit et cet instant de soleil et de lumière, Daphné peut sentir comme son aura, comme son odeur, comme son ombre qui le précède avant même que les rayons du soleil ne touchent et ne révèlent son visage. C'est une odeur dont le fond est un peu sombre, qui fait frissonner instinctivement son échine. Elle ne sait pas que c'est le Diable qui rappelle sa fiancée.
L'étrange sensation n'a pas le temps de la troubler très longtemps que le visage se dessine sous la lumière. Elle le reconnaît, et se rassure intérieurement. Elle en oublierait presque ce frisson qui n'a pas tout à fait abandonné sa main. Il lui a toujours fait cet effet. A sa vue elle a toujours senti ses mains devenir un peu moites, tout son corps trembler, et ses joues rougir, essayant de retrouver la couleur de ses cheveux. Elle ne sait pourquoi il lui fait cet effet, ce sont les petites filles qui s'émoustillent pour si peu. Daphné n'est plus une petite fille, loin de là. Et pourtant quand elle sent revenir en elle les premières émotions, les sensations toujours comme au premier jour, toujours si étranges si troublantes et si gênantes, qui font peur mais qu'on ne sait réprimer, porté par les espoirs et les rêves.
Comme une enfant, comme une petite fille dans les cheveux brillent au soleil, Daphné sent son dos se cambrer alors que la chaleur remonte dans tout son corps. « Ah, Matthias, c'est toi. » Oh mais qu'est-ce qu'elle a l'air niaise, comme une pauvre gamine qui espère qu'un grand garçon va s'intéresser à elle et lui prendre la main. Daphné est plus grande que ça, et elle sait que les hommes et les femmes font bien plus que se tenir la main. Et pourtant dans son esprit c'est à ces petits instants purs, enfantins et chastes qu'elle se prend un instant à rêver.
Oh quelle mièvrerie se dit-elle avant de chasser de son esprit ces pensées d'enfant, les cachant dans un coin de son esprit, pour s'intéresser à ce que fait justement Matthias, sentant à peine venir en elle le contraire des rêves d'amours d'enfants. Il s'approche d'elle, franchissant une barrière qui n'existe pas dans le monde de Daphné, bien trop souvent collée aux autres hommes. « Loin de moi l'idée de te faire flipper. » Souriant d'un sourire qui s'avère niais, elle détourne le regard en balançant sa chevelure. Ce coup-ci elle est à deux doigts de lui faire une œillade appuyée, comme celles qu'elle a apprises à faire pour charmer les hommes. Mais non, c'est pour la nuit ça, et il vaut mieux que ça. Mais que vaut-il? Elle ne sait pas, elle le connait à peine. Elle ne sait que ce que ses yeux savent, ce que sa peau sent en frissonnant. Cette étrange sensation dûe à cet étrange garçon.
Il approche plus près encore, sans que Daphné n'est trouvé quelque chose à dire pour cesser d'avoir l'air bête, et déposant des pains à coté d'elle, effleurant presque la peau de ses bras appuyés sur la table, faisant remonter jusqu'à ses joues une rougeur et un frisson. « Ce sera peut être plus consistant avec ça. » Elle en avait presque oublié sa faim, car remplacée par une faim toute autre. Une faim qu'elle aurait préféré ne pas ressentir, alors qu'elle s'affronte avec la gène des sentiments enfantins. Mais cette faim revient, grondante terrifiante, et Daphné se jette sur les pains, histoire de ne pas se jeter sur Matthias (*SBAFF*), au risque de ressembler à une femme sauvage et non civilisée.
Reprenant juste un peu d'esprit pour se rendre compte qu'elle n'est pas dans une situation de grande distinction, elle se met la main sur la bouche avant de la retirer pour laisser place à un sourire gêné et arrête de s'empiffrer. « M... Merci, hein. ». Et puis emportée par une étrange envie, elle s'approche de sa joue et y dépose un baiser, comme font les enfants pour remercier. Encore un sourire gêné. Elle se rend compte de ce qu'elle vient de faire. Mince, il n'est pas réputé pour aimer les contacts celui-là. Et pourquoi diantre se l'imagine t'elle à cet instant l'embrassant un peu plus loin que la joue, sur les lèvres, et bientôt plus encore? Mon dieu, Daphné, y en a marre d'être une trainée. Elle essaie un sourire d'excuse. « Oh pardon... je... j'ai eu envie... euh... on oublie, si tu préfères? » Mais elle n'a pas envie d'oublier pas du tout. Cette joue avait un goût qui lui donne envie d'y regouter tout de suite. Oh Bordel, mais pourquoi ne peut-elle pas se contenter des amours d'enfants? C'est que quelque chose en lui en demande plus, et que Daphné ne peut y résister.









Anonymous

Invité
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sympathy for the devil. #Dim 20 Juin - 20:44


C'était peut être son imagination, mais le soleil avait l'air de chercher la peau de Daphné, comme pour la caresser. Caresse qui perturba le jeune homme qui, l'espace de quelques minutes, imagina sa main sur ce cou à la chair tendre et tiède. Il y avait quelque chose d'irréel, de mystique dans la posture de la jeune fille qui lui coupa le souffle, le pétrifia. Ce quelque chose qui ne la rendait que plus désirable alors que les rayons de l'astre doré éclairaient sa chevelure feu, qui aurait pu lui donner un air de folle si il ne la rendait pas plus jolie.
Et en même temps, il y eu cette pointe de jalousie déchirante en imaginant que le Soleil, amoureux de la beauté sauvage de la jeune fille, n'essayait de la lui voler, de la guider vers un chemin qui lui était invisible en l'éclairant pour ses beaux yeux. Resté dans l'ombre, il profita de cette oeuvre d'art, le regard brillant ignorant tant bien que mal les chuchotements de la voix infernale dans ses tympans.
Il lui sembla que si il approchait, elle allait disparaître, comme un songe auquel il n'aurait pas eu le temps de goûter. Comme une de ces créatures présente seulement en rêve qui s'évaporait dès lors qu'on arrivait à l'effleurer, a réduire la distance.
Pourtant, malgré le plaisir des yeux, il voulut le plaisir du toucher et apparut sous les rayons du soleil qui perçaient par la fenêtre, bien que le jeune homme plissait les yeux comme aveuglé. Si le soleil arrivait à faire ressortir l'apparence séductrice de Daphné, mieux que n'importe quel astre, il lui sembla que sur lui l'effet était différent. Partant du principe que depuis qu'il n'était plus lui à part entière, Matthias était devenu une bête hideuse. Comme si l'horreur de son être se ressentait sur son apparence physique. Bien qu'il attirait les regards, qu'il mettait sous le compte de sa laideur. Pourtant, il lui sembla qu'il n'y avait qu'une pair d'oeil qu'il voulait attirer. Comme si sous son regard, la bête qu'il se pensait être reprenait une apparence plus humaine, plus séductrice.
C'était terriblement cliché de se sentir beau seulement parce qu'elle le regardait, mais c'était ce qu'il pensé. Bien qu'il préférait qu'elle ne le regarda pas de suite, pouvant profiter encore de ce qu'elle lui offrait à voir. Cette peau marmoréenne qu'il ne posséderait que dans ses songes les plus fous, même si il sentait qu'il n'avait qu'à tendre le bras pour l'obtenir. Mais , de nouveau, cette peur de la voir s'effriter sous ses doigts le figea. Bien qu'en réalité, il s'arrêta en l'entendant le nommer. Matthias .. Entre ses lèvres, son prénom ne lui avait jamais semblait aussi beau, aussi agréable à entendre. Qu'aurait il donné pour qu'elle le prononce encore.. Pas son âme en tout cas, songea t il avant même que la voix ne résonne.
Bien que résonnait encore dans sa tête, l'intonation de sa voix en s'adressant à lui.
Gêné de poser si longtemps le regard sur elle, bien que ce qu'il voyait semblait lui plaire autant qu'à l'Autre. Mais comment ne pas la fixer quand elle secouait ses cheveux de feu ? fallait il qu'il se crève les yeux. L'idée lui sembla alléchante mais les protestations du Malin l'obligèrent à abandonner.
Aucune réponse. Le silence. Qui bien qu'assez pesant, ne le dérangea pas, tandis qu'il effleurait sa peau en lui offrant ce qu'il avait prit dans la grande salle. Si elle parut hésiter, elle replongea vite le nez dans sa nourriture, pauvre créature affamée. Matthias en oublia quelque peu sa beauté pour regarder les alentours et ne voir personne. Elle était restée seule ici ? Jusqu'à quelle heure avait elle dormi ? Avec qui ? Cette dernière question provoqua une bouffée de jalousie en lui qui le déstabilisa tant elle lui sembla destructrice. Impossible qu'elle vienne de lui .. Tout aussi impossible que les lèvres de Daphné se fut posée sur sa joue. Pourtant, en baissant le regard, il vit sont visage se reculer du sien, alors qu'elle souriait à la manière de ces enfants bien que son regard briser l'image d'innocence qu'elle pouvait donner. « De .. rien » répondit il dans un souffle alors qu'elle s'excusait de son geste.
Intrigué, le jeune homme la dévisagea alors qu'elle bégayait. Pourtant ce gentil baiser avait provoqué une sensation en lui qu'il ne connaissait pas. Une sensation qui lui donnait envie qu'elle recommence, encore et encore, inlassablement. « Je préfères pas. » lâcha-t-il d'un air qui lui sembla un brin niais, chassant les images que son esprit lui imposait, repoussant les assauts du malin qui voulait plus, toujours plus; l'affamé. Pourtant, le geste qu'il fit, il le fit en total conscience de lui. Sa main droite se leva lentement et il effleura la joue gauche de la jeune fille, ôta une miette de pain de son menton, avant de glisser sa main sur son cou, savourant la chaleur de sa peau. « Tu es tiède .. Tu es malade ? C'est pour ça que tu n'es pas venue en classe ? » interrogea-t-il, sans pour autant ôter sa main de son nid chaud, brisant le silence seulement pour se donner une certaine contenance. Son autre main posait sur la table, cramponnée à la pomme, de peur de ne commettre une erreur si il la libérait. Son regard balaya sa nuque, puis reprit l'observation de son visage, s'arrêtant sur ses deux prunelles qui avaient un tel pouvoir sur lui, sans qu'il ne fusse capable de savoir lequel.
En revanche, la vérité le terrifia; le malin n'avait rien à voir avec ce désir de tenter à nouveau l'expérience, pour comprendre ce que cela provoquait chez lui. Jamais une telle limite n'avait été franchit avec lui, si bien qu'il ne savait pas vraiment comment il devait se comporter et, observant sa main ainsi posé comme un papillon sur cette peau douce sous ses caresses, il la retira, la glissant dans sa poche pour l'empêcher de recommencer. « elle sent les sucreries, j'aimerais y goûter » souffla la voix, se joignant aux pensées qui traversaient son esprit contribuant à le mettre plus mal à l'aise qu'il ne l'était devant son affront. Bien qu'il ne s'excusa pas de son geste, incapable de le regretter.









Anonymous

Invité
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sympathy for the devil. #Lun 21 Juin - 8:41


Daphné, pauvre petite créature qui ne sait plus ce qu'elle fait. On lui a toujours reproché de ne pas assez réfléchir, de ne pas assez penser, de ne pas assez parler. Mais c'est qu'elle ne sait pas penser. Penser, c'est casser la magie des sensations des frissons des sentiments qui parcourent ses membres son corps ses joues ses yeux et toute son âme. Il n'y a pas à les souiller de pensées de jugements de regrets. Vivre, qu'elle se dit. Vivre, tout simplement. Et ressentir toutes ces choses sans les analyser sans les condamner sans les regretter. Se laisser porter par ses envies, sauvages et spontanées, ne pas réfléchir jamais. Daphné c'est un petit lionceau perdu, qui hérisse le poil en prenant peur de qui l'approche, et miaule de peur de détresse ou de quoi que ce soit d'autre. Daphné c'est un animal sauvage, farouche, et c'est ce qui lui donne cet éclat brut, irréel et fragile, de cet animal dont on peut briser en un instant l'extrême pureté.
Un vent de sensations souffle sur les poils de ses bras, les faisant se hérisser comme des herbes sur la plaine, se balancer d'un coté ou de l'autre. Ses mots se perdent dans sa gorge, elle sent trop de choses pour pouvoir les exprimer. Elle ne veut plus parler, il n'y a plus rien à dire, plus qu'à sentir. Pas même à chercher à comprendre ce qui se passe, pourquoi ce jeune homme-là lui fait cet effet, singulier, différent de tous les autres, différent de la bassesse de tous les autres. Est-ce peut-être cet instant de beauté et de lumière, qui le fait lui aussi briller d'un éclat irréel, divin, comme elle n'en voit jamais dans la nuit, dans le sordide de la nuit? Ses cheveux noirs de jais prennent des reflets dorées sous les rayons du soleil, ou peut-être est-ce ses cheveux à elle qui se reflètent dans les siens. Il a l'air si fragile lui aussi, comme briser quelque part de l'intérieur par quelque chose qu'on ne peut voir, par un vent qu'elle peut juste sentir se mêler à celui qui danse sur sa peau.
On n'entend plus rien, on ne voit plus rien, il n'y a plus rien que ce que ces yeux sentent et ressentent, ce que ces sens donnent en cet instant, ce tableau magique, parfait, instant d'éternité qui déjà semble vouloir s'enfuir. Une rencontre, la simple magie d'une rencontre inattendue. La simple magie des sens qui s'entremêlent tous entre eux, mais qui disent au fond la même chose, qui chantent une mélodie, un refrain lointain dans l'oreille de Daphné, qu'elle croit connaître depuis toujours sans jamais l'avoir entendu. Elle ferme les yeux, elle l'écoute. Elle s'y perd. Elle se perd dans les rêves, dans les images. Elle en oublie ce qui se passe sous ses sens, et cette peau de main qui vient lentement se poser sur la peau de son cou, douce si douce, si lointaine et si proche à la fois. Ivre, ivre des vagues enivrantes des sens, Daphné s'est oubliée, Daphné s'est endormi dans le lit d'une rivière, sans savoir où elle va.
Brutalement, elle ouvre les yeux, et frappée de ce regard qui s'est perdue sur ses paupières fermées, elle est prise un instant d'un vent de peur qui la fait sursauter. Elle a senti quelque chose, dans ses instincts d'animal sauvage et indomptable, un instant, une sensation qui s'en va, qui fuit, qui coule le long de la rivière plus loin qu'elle. Elle n'a plus peur, car quelque chose chasse la peur en elle et la porte ailleurs, là où la peur n'a pas d'importance.
« Tu es tiède .. Tu es malade ? C'est pour ça que tu n'es pas venue en classe ? » Restant muette, elle écoute l'écho de cette voix, ses oreilles lui murmurent encore qu'elle est magnifique. Oh mais pourquoi lui, pourquoi lui, maintenant? Pourquoi n'a t'elle jamais ressenti ça auparavant? La simple pureté d'un regard, la simple sensation des poils qui se hérissent quand on les effleure. Pourquoi est-ce si différent de la nuit, la nuit où tous les hommes ne sont pas si doux, n'ont pas la saveur de cette voix douce et mal assurée, la saveur de cette peau, de ce baiser volé, de cette lumière qui danse sur la peau? Oh Daphné tu n'es qu'une trainée, se dit-elle, tu ne mérites pas ça. Arrêtes de penser, Daphné, ne penses plus à rien. Elle ferme les yeux, qu'elle sent rougir un peu sous un peu de larmes, larmes de la beauté de cet instant, larme de la douleur de la nuit, des nuits qui se sont enchainées, des nuits qui l'ont cassées. Elle les ouvre, espérant qu'ils n'ait pas l'air trop rouge, qu'elle n'ait pas l'air trop triste ni trop fragile. « Non, c'est juste que... j'ai eu une dure nuit, je n'avais pas beaucoup... dormi. J'ai oublié de me lever... c'est... c'est bête. » Petit sourire innocent.
Elle se perd encore dans ses yeux, dans se regard aux ombres sombres, qu'elles peut sentir l'épier, la guetter. Mais les ombres elle les connait, elle n'en a pas peur, en tout cas pas sous cette aveuglante lumière du soleil, que tout reflète que tout réfléchi, qui s'insinue partout même au plus profond de ces yeux sombres. Elle coule encore plus loin, rivière dans ses yeux, sans se rendre compte que c'est tout son corps qui s'en approche, attiré, aimanté jusqu'à ce visage. Leurs lèvres sont presque à ce toucher quand elle s'arrête, n'osant aller plus loin, n'osant briser cet instant, se laissant mourir sur place, immobile. Oh prends-les ces lèvres! crie quelque chose dans son âme. C'est le cri du Diable pense-t'elle, le Diable qui habite en elle depuis qu'elle se livre à la nuit, depuis qu'elle n'est qu'une trainée qu'une catin. Elle ne s'était jamais sentie souillée auparavant, jamais elle n'avait senti tant de saleté en elle, tant de choses affreuses et pourtant... Elle ne les regrette pas. Elle n'y pense plus. Elle ne pense plus qu'à la lumière de l'instant, cet instant gratuit et sans raison, qui s'évanouira bientôt, qu'on oubliera bientôt, qui n'aurait pas dû être, qui n'aurait jamais dû être possible. Mais lui non plus elle ne le regrette pas.









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sympathy for the devil. #Lun 21 Juin - 14:56


Tout les différenciait l'un de l'autre, à commencer par leur apparence. Daphné avait l'air coloré, peut être un brin trop entière pour sembler normale ou même comme les autres et c'était peut être ce qui faisait son charme au fond. Parce qu'elle était ce genre de personne qu'on aimait toute entière, ou qu'il valait mieux éviter si on désirait la changer en une pâle imitation de toutes ces filles qui couraient les rues. Elle rappelait ces poupées de porcelaine avec sa peau clair, malgré tout décorée de petite taches de rousseurs éparses. Ses cheveux ressemblaient à des fils d'ors qu'on aurait roussi et ses yeux, deux perles figées qui semblaient découper votre âme quand elle les portait sur vous. Au contraire, Matthias avait l'air d'être en noir et blanc, sans couleur sans vivacité. Lui d'ordinaire si vivant, se retrouvait figé dans un corps qui manquait de folie, de fougue. Ses cheveux noirs contrastaient avec sa peau pale qui avait perdu son bronzage des étés passés dans la famille de sa mère, en France. Son regard aussi obscur que ses cheveux et la nuit, n'aidait pas à le rendre plus humain. Il avait cet air perdu des gamins qui ont vu beaucoup trop de choses pour leur âge. Et pourtant, en dévisageant la belle Daphné, muse d'un autre monde, il découvrait d'autres pensées, d'autres gestes, d'autres émotions qui lui avaient été inconnu. Qui avaient été proscrite de son éducation pieuse.
Et si l'envie avait tendance à dominer la réflexion, il gardait la tête froide. Sans doute unique point de son caractère qu'il avait réussi à sauvegarder. Matthias était quelqu'un de réfléchi, pesant généralement le pour et le contre avant d'agir, toujours à placer les pensées avant les actions. Pourtant, devant cette nymphe, maîtresse de l'astre solaire, poupée désirée des autres, il ne savait plus se tenir. Et même si le Diable ne la voulait que comme un objet, comme les autres semblaient la voir, le jeune homme savait qu'elle valait mieux, qu'elle valait plus. Plus que ce que les autres lui donnaient, sans savoir ce qu'il pouvait lui donner lui pour lui montrer cette différence qui la rendait unique.
Et puis en la détaillant de son regard sombre, mais incapable de cacher les perturbations dont il était victime, il s'arrêta sur cette peau douce et gorgée de vie. Cette taille fine, cette chute de reins qui faisait mourir d'envie le Malin. Comment pouvait on désirer ce corps simplement dans la confidence de la nuit ? Comment pouvait on abandonner cette perfection pour une autre et l'oublier ? Des questions qu'il aurait voulu être capable d'émettre à voix haute, mais qui restèrent sous silence. Si il pouvait .. Si il l'avait .. Non, inutile d'y penser, c'était irrationnel.
Et puis cette pensée qui l'effleura; celle où il songea qu'il aurait aimé être possédé par cette sculpturale créature que par l'ignoble être qui l'habitait.
Parce qu'il y avait ce sentiment d'infini, ce délicieux sentiment qu'en sa présence le temps s'arrêtait pour permettre à Matthias de savourer cet instant, ce contact même aussi infime fut-il. Le simple fait de pouvoir l'avoir pour lui tout seul, monstre d'égoïsme qu'il devenait, le réjouissait.
Alors il la fixa encore, inlassablement, comme incapable de s'intéresser à autre chose plus longtemps, sans arrêt ramené sur ce visage aux traits innocents malgré ce regard trompeur. Pourtant, à cet instant, il ne lisait pas vraiment ce qu'il lisait généralement quand elle avait un autre près d'elle. Illusion d'optique sans doute. Pourtant, paupière closes, Daphné semblait sereine, tranquille malgré quelques rougeurs qui pointaient sur sa peau, peau qu'il ne s'empêcha pas de toucher, désireux d'y goûter. Présomptueux garçon, poussait simplement par la force du Malin, bien qu'il ne semblait que lui donner un coup de pouce. L'aider à dépasser les limites dans lesquelles il se murait. Depuis quand n'avait il pas effleurer un corps ? Depuis quand n'avait il pas sentit le souffle de l'autre sur sa peau ? Triste vérité que celle qui s'insinua en lui; il n'avait jamais eu tel contact avec personne.
Et puis à nouveau l'écho de sa voix, le doux son mélodieux qui quitta ses lèvres pour caresser ses tympans avec une douceur et une fragilité qui lui broya le coeur. Lui qui pensait l'avoir perdu, voilà qu'il était toujours dans sa poitrine, patientant en quelques battements lent et régulier, malgré la tension dont l'adolescent semblait frappé. Et ce sourire. Il voudrait effleurer ses lèvres de sa main, pour encore sentir leur douceur sur sa peau, mais il se contenta de regarder, bien que le contenu de sa réponse lui déplaisait. D'ailleurs, Matthias ne se priva pas de montrer sa désapprobation par une petite grimace tordant sa bouche. « C'est surtout désagréable .. de savoir que tu es restée ici sans manger. » lâcha-t-il, un brin inconscient, hanté par des images que son cerveau - guidé par la jalousie - faisait naître. C'était difficile à dire, à croire mais au fond, il regrettait que Daphné ne lui appartienne pas. A lui. Rien qu'à lui. C'était une pensée qui ne l'avait jamais habité, mais en la dévisageant, il regrettait que d'autres puissent goûter ces lèvres, savourer cette peau. Lui, il voulait dévorer son coeur.. Sensation horrible qui le prit aux tripes quand il réalisa que son envie avait des accents de cannibalisme.
Et elle s'approcha. Son regard baissa légèrement sur l'espace minime qui les séparait encore, et il sentit avec douleur son palpitant battre dans un son discordant. Il en lâcha sa pomme, à laquelle il s'agrippait comme à une bouée, pour attraper une mèche de ses cheveux et la caresser du bout des doigts. A quel moment était il possédé, et a quel moment était il maître de lui-même ? La réponse lui sembla trop flou pour être convaincante. Il sentit le souffle de la respiration de Daphné s'écraser sur sa peau, mais il ne bougea pas, en redemandant encore dans une plainte silencieuse. Il n'y avait plus rien alentour. Il n'y avait que le soleil qui les réchauffait de ses rayons, et la présence de Daphné tout près.. Si près .. Si facile à tenir dans ses bras.
Dans un mouvement lent et contrôlé, Matthias approcha son visage, être timide qu'il était n'osé pas réellement franchir les quelques centimètres. Si bien qu'il ne put retenir les pâles rougeurs qui teintèrent ses joues alors que son nez effleuré le sien, puis son front. Sa main gauche, moins timide effleurait à son tour la main de la jolie princesse déchue, parcourant son poignet puis son avant-bras. De la soie. « Je ne comprend pas » lâcha-t-il, malgré l'intensité du moment. C'était vrai, il ne comprenait pas cette attirance, d'où elle était née ? Pourquoi ? Pourquoi elle et pas une autre ? Pourquoi ces questions alors qu'il n'avait qu'à agir et cessé de réfléchir. Comment .. Comment faire pour se défaire de cette emprise qu'elle avait sur lui, sans même s'en rendre compte ou alors sans se douter de l'ampleur de ce contrôle sur lui... Et puis surtout, pourquoi vouloir s'en défaire ?









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sympathy for the devil. #Mer 23 Juin - 8:15


Visage contre visage, peau contre peau, souffle contre souffle, c'est le moment que préfère Daphné. Ce petit moment suspendu où les corps, se défient, où les corps défient les âmes de se résister où de se laisser fléchir. Ce moment où les choses pourraient ne pas se passer, ne pas arriver, où l'on pourrait s'enfuir en courant. C'est un moment auquel d'ordinaire Daphné n'a pas le droit, car tout est joué d'avance, cet homme s'étendra sur elle étendue, peu importe ce qu'il faudra faire avant. Ce moment elle voudrais qu'il soit éternel, qu'il ne se brise jamais, que les souffles à jamais se mêlent, que les murmures des voix et des âmes ne fassent qu'une seule voix, un seul être séparé par une quelques grammes d'air.
Mais ce moment, plein de fièvre, de chaleur et d'attente, il ne saurait s'en contenter. Daphné en veux plus tellement plus, son corps s'étire se languit se cambre en attendant, en criant que son âme cède à ces instants dont la porte s'ouvre. Ce moment déjà se perd, perd sa saveur, quand on s'y habitue, quand il dure trop longtemps. Il s'est approché, mais pas suffisamment pour toucher les lèvre de Daphné et sceller se baiser, sceller cet instant à jamais. Et Daphné n'ose plus avancer, ses lèvres ses muscles, liés, murés, paralysés par quelque chose qu'elle ne comprend pas. Mais qu'elle aimerait poser ses lèvres contre les siennes, juste les poser, pas même les prendre, pas même les mordre, juste les sentir se toucher, sentir le petit souffle d'air qui les sépare s'évanouir dans leurs bouches.
Les secondes défilent et il ne se passe toujours rien que le souffle de l'air, et la chaleur qui monte dans les joues de Daphné, dans tout son visage et jusqu'à ses yeux. C'est bientôt la fin, le compte à rebours est lancé. L'instant est passé. La possibilité de l'instant suivant, celui des lèvres l'une contre l'autre, est passé. « Je ne comprend pas » comprends Daphné dans le souffle de Matthias. C'est ce qui suffit à briser le cristal qui englobait cet instant, et le cristal dans les yeux de Daphné qui rougit et laisse couler quelques gouttes d'eau, de l'eau de mer, le long de ses joues. C'est fini. Rien d'autre ne se passera. Daphné le sait le sent dans cet instant Daphné le regrette. Pourquoi, pourquoi n'a t'elle pas pu se jeter sur lui comme elle l'a fait avec tous les autres? « Tout ce qu'il y a à comprendre, c'est que je suis une trainée. » lâche-t'elle avant de se laisser tomber en arrière sur les fesses.
Une trainée oui rien qu'une trainée qui se jette sur les hommes pour les faire chavirer par la beauté de son corps, par la chaleur de son corps. Une séductrice, trompeuse, qui les attire tous, les fait tous tomber sans jamais qu'aucun ne se dérobe. C'est trop sûr, à chaque fois, c'est trop la même chose. Daphné pleure, pleure à ce qu'elle est devenue, cette personne affreuse qu'on paye d'amour pour combler ses manques. « Je suis si mauvaise, si malsaine... » Comment en est-elle arrivée là? Elle ne sait plus, ce n'est qu'un engrenage depuis le tout début, une plante carnivore qui l'a avalée, et qui a fait d'elle la plante carnivore qui se nourrit d'amour et de corps. « Putain du Diable, ils avaient raison. »
Ses paroles sont à peine audibles entre les sanglots, car elle ne pense pas à ce qu'on les, espérant simplement qu'elle seront plus fortes que le vacarme de la honte dans sa tête. Elle en oublierait presque la présence de quelqu'un au-dessus d'elle, qui la surplombe et barre la route aux rayons du soleil de la noirceur de son regard, de son ombre, à contre-jour. Elle ouvre les yeux presque implorante, mais surtout honteuse de s'exposer à lui ainsi, lui qui espérait peut-être simplement l'embrasser, ou plus ou moins, et ne pas s'embêter avec ses états d'âme. Mais elle sent, à nouveau, quelque chose de différent en lui, sans pouvoir déterminer quoi. Comme une odeur, un frisson, une sensation qui la parcoure à nouveau quand ses yeux bleus azur croisent les siens, marrons ou presque noirs, qui lui dit de se perdre à jamais dans ce regard, dans cette âme, de le laisser s'emparer d'elle, de s'y jeter corps et âmes. Elle ne peut pas même lutter contre, réprimer ce sentiment, où échapper à cet appel, malgré même la honte qui a pris son âme, et que ses yeux qu'elle ne peut plus quitter semblent lentement dissiper, car c'est comme si une fois de plus, tout était décidé à l'avance et qu'elle ne pourrait y échapper.
« Je suis désolée, je ne devrais pas me montrer comme ça. » Elle essuie les larmes sur ses joues, de ses mains si fines, mais le rouge reste, marque de cette eau qui a coulé, qui a quitté l'océan à jamais, qui a brisé la glace qui les empêchait de sortir. Pourquoi lui, pourquoi devant lui? Il lui fait un effet si étrange, si différent de tous les autres. Ce n'est pas le même que tous les autres, sans qu'elle puisse savoir qui il est. Il lui semble doux, timide, et pourtant avec une telle part sombre de mystère, effrayante et attirante en même temps, qui pourrait d'un simple souffle de vent, la briser en mille morceaux. Mais la peur est dépassé par la confiance, une confiance aveugle et sans raison qu'elle lui accorde, alors qu'elle le connait à peine, une confiance qu'elle ne donne presque à personne, parce qu'elle a comprit que sa peur n'avait pas de sens avec lui, que quoiqu'il fasse, ce ne serait pas un mal, un mal qu'elle connait déjà. Elle lui sourit, de ce sourire silencieux et rêveur, angélique presque, ou comme si d'en dessous elle observait un ange véritable, un Dieu, ou le Diable en personne peut-être.
« tell me who are you this time. »









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sympathy for the devil. #Mer 23 Juin - 12:15


|pas terrible sorry '-'|

Il n'y aura pas de baiser, l'instant d'impatience, de tremblements et de chaleur n'aura pas de fin. Ses lèvres ne se scelleront pas aux siennes, malgré la petite voix qui le poussait de l'intérieur à franchir l'espace qui lui semblait bien trop géant. Mais Matthias s'en sentit incapable. Pas parce que ces lèvres en embrassaient d'autres, mais parce que peut être elles n'aimeraient embrasser les siennes. Elle avait l'habitude, lui ne connaissait la théorie des baisers que dans les livres dont il se nourrissait, ou encore les rares films qu'il avait eu le droit de voir. Du baiser, il ne connaissait que celui affectueux qu'une mère déposait sur son front quand il était fiévreux. Que celui d'une petite soeur embrassant sa joue quand il lui offrait ce qu'elle voulait pour ses anniversaires. Il n'avait jamais pratiqué ce baiser que les couples échangeaient, et de toute manière ils n'étaient pas un couple. Ils étaient seuls, et même si Daphné avait souvent quelqu'un avec elle, il devinait la solitude qui devait la ronger de l'intérieur, tout comme lui était rongé par ce même mal que lui offrait le diable.
En réalité, il ne s'était pas sentit capable de profaner ces lèvres ainsi, parce qu'alors, peut être qu'il aurait été comme les autres et il refusait d'être assimilé aux autres. Parce que bien qu'au fond, il désirait ce corps, ce toucher doux et tiède de sa peau sur la sienne. Bien qu'il souhaitait qu'elle lui apprenne comment lier son corps au sien, il se le refusait. Parce qu'elle ne valait pas ça à ses yeux. Une pensée qui lui appartenait à lui seul, que le Malin ne partageait sans doute pas, juste poussé par l'envie.
Mais l'adolescent voyait au-delà de l'apparence, au-delà des bruits de couloir. Lui pouvait voir dans ce regard, qu'elle était aussi victime qu'elle était complice. Parce qu'elle n'avait pas l'air de comprendre cette beauté envoûtante dont elle était frappée et qui en tourmentée plus d'un. Mais qu'aucun n'était capable d'apprécier à sa juste valeur. Cette peau, ces lèvres, tout ce qui la faisait être devait être aimer d'une autre façon, au long terme, pas seulement en l'espace d'une nuit. Qu'avions nous en une nuit ? Rien, juste le contact du corps contre le corps. Mais en attendant, en patientant, il y avait une porte qui s'ouvrait vers son être.
C'était ce qu'il ne comprenait pas. C'était cliché, mais il ne voulait pas obtenir Daphné comme les autres l'obtenaient. Il voulait que ce soit particulier, qu'elle soit totalement consciente de ce qu'elle voulait ou faisait. Et il voulait aussi que ce soit lui. Quel égoïste possessif, mais c'était tellement bon d'imaginer qu'elle pouvait être à lui si il patientait. Et en même temps, il était incertain qu'elle lui appartienne complètement un jour.
Surtout quand elle s'effondrait ainsi, en s'insultant. Puisque pour Matthias, ce n'était rien d'autre qu'une insulte, qui ne la décrivait même pas. Elle était tellement mieux que ça. Mais étrangement, la voir s'effondrer ainsi, devant lui, si terriblement fragile lui arracha un battement de coeur étrange. Par tous les saints, et les damnés, elle était encore plus belle quand elle pleurait. Il en perdit la voix, sous le choc mais s'accroupit devant elle, et la fixa, passa son pouce sur cette perle qui roulait sur sa joue et menaçait de s'échouer. « Au contraire, en te montrant comme ça, tu prouves que tu n'es pas ce qu'ils disent, mais que tu es avant tout aussi humaine qu'eux. ». Dans des gestes lents, il lui prit les mains et l'aida à se relever, pour la faire doucement tourner sur elle-même et l'observer.
« Moi je ne vois pas une traînée. J'ai juste la plus jolie fille que je connaisse sous les yeux. Et tant pis si j'ai l'air fleur bleue, je le pense. » Le jeune homme passa sa main sur le visage de sa nymphe, et s'arrêta sous son menton. « Moi je vois l'océan dans tes yeux. » répondit il avait une franchise et une audace qui le déstabilisa un peu. « Je vois de la porcelaine quand je regarde ta peau. Et de la soie quand je la touche. » ajouta t il en caressant sa mâchoire. « Et une jolie rose à cueillir sur tes lèvres. » termina-t-il en passant son pouce dessus, le coeur battant si fort qu'il lui sembla qu'il y avait une fanfare à l'intérieur de sa poitrine.
Et là, il comprit. Du moins, il réussit à comprendre une partie de ce qui le tracassait et sans réfléchir, il posa ses lèvres sur les siennes, après s'être retenu si longtemps. C'était peut être idiot, mais la sensation lui fit étrange. A la fois surprit de cette douceur, effrayé d'être repoussé mais aussi excité de recommencer l'expérience. En fait, c'était surtout la première fois qu'il posait ses lèvres sur celles d'une fille. Enfin, là ce n'était pas n'importe quelle fille, mais celle qui n'avait de cesse de le tourmenter et d'animer le Malin fou de désir pour elle. Il comprenait mieux que le Diable la veuille pour lui tout seul. Matthias laissa ses lèvres sur les siennes pendant peut être quelques secondes, ou minutes, mais finit par se reculer pour répéter les mots qu'avaient prononcer Daphné quelques minutes avant en baisant sa joue « Oh pardon .. Je voulais .. On oublie si tu préfères. ». Et enfin, un sourire tendre et amusé se dessina sur le visage d'ordinaire si interdit du jeune homme.









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sympathy for the devil. #Sam 26 Juin - 16:52


désolé du retard >.<
et du graaaaaaaand n'importe quoi. la faute à hiroshima mon amour T__T


Ce corps est mort. Mille fois mort. Ce n'est plus qu'un champ de bataille dévasté par mille assauts, mille bombes, mille explosions. Mille choses affreuses qui ont effrité son âme, qui ont abîmé sa peau, qui l'ont ridé de longues rivières de larmes, de sang ou de toute autre chose qui pouvait les traverser. Tant de choses qui l'ont peu à peu cassée. Tant de choses qui l'ont tuée un peu à chaque fois. Tant de choses qui l'ont tué complètement à chaque fois. Daphné ne sait mourir à moitié. Daphné meurt à chaque bataille de cette guerre qui se joue sur son corps et son âme, qui ne s'arrêtera jamais.
Elle est morte Daphné. Son corps est mort. Son âme est morte. Qu'est-ce qui est vivant encore en elle alors? Qu'est-ce qu'on n'a pas encore tué? Ce baiser sur ses lèvres, que personne n'a su encore lui prendre, cet éclat fugace dans ses yeux, les jours où le soleil crie dans le ciel. Aujourd'hui peut-être que le soleil crie, peut-être que le soleil meurt comme elle, meurt de la voir mourir. Peut-être que toutes les feuilles des arbres pleurent crient de la voir se voir morte aujourd'hui étendue morte sur le plancher. Elle les voit toutes les feuilles toutes les fleurs se plier sous le passage du vent du vent de tristesse du vent de la guerre de Daphné de la guerre qu'elle va perdre et qu'elle a déjà perdue.
Mais peut-être qu'elle ne fait que les imaginer toutes ces choses, toutes ces images qui se pressent devant ses yeux éteints ses yeux qui ne voient rien que des larmes. Ses yeux qui ne voient pas qu'on les regarde. Ses yeux qui ont vu qu'ils étaient morts. Ses yeux qui ont vu la mort. Ses yeux qui sont devenus fous. Ce corps que toute la guerre a rendu fou, cette âme qui est devenue folle. Folle d'aimer et folle de mourir. Mourir un peu toujours. Mourir beaucoup. Mourir définitivement.
Ce visage devant le sien, ce jeune visage si étrange à ses yeux peut-être n'existe-t'il pas non plus, peut-être ne lui parle t'elle pas. Peut-être n'est-ce que les derniers mots du diable ou d'un ange avant qu'elle ne meurt enfin, et que s'achève cette longue vie longue agonie jusqu'à la mort. Oh qu'il serait bon de mourir, pour ne plus ressentir la douleur des blessures les bombes les maux les larmes les rivières. Ce visage existe peut-être, devant elle, ce visage veut exister devant elle, veut que le sien existe. Ce visage parle mais elle n'entend pas. Elle ressent les mots qu'il lui dit, elle perd la raison, elle perd les sens, encore, à nouveau comme toujours quand les mains s'affolent sur son corps se perdent partout se l'approprie. Elle perd la raison elle perd tout elle meurt elle n'est plus rien plus rien que des cendres après un feu qu'un esprit qui s'envole dans la fumée qu'un baiser qui reste suspendu dans l'air qui s'envole de ses lèvres. Un baiser qui se mêle à celui de Matthias.
Soudain elle retrouve la vue. La vue et le goût, le toucher, surtout, puis bientôt l'ouïe, l'odorat, tous les sens les uns les autres ensemble qui se mélangent. Elle retrouve la raison peut-être, elle n'en est pas sûre. La raison se perd dans les sens. La raison meurt dans le baiser, alors que quelque chose en Daphné revient à la vie, ou meurt peut-être. Daphné cherche de ses doigts les contours de ce visage. « Ne disparaît pas. Ne meurt pas comme moi. » Ses mots ont perdu la raison. Elle ne réfléchit plus avant de parler. Elle serre se visage de ses mains parce que ses yeux n'arrivent pas à le voir. Elle voudrait le goûter, l'entendre, le sentir aussi, que tous ses sens s'en souviennent à jamais.
« Est-ce que je suis morte? Est-ce que je suis vivante? Est-ce que ton visage est celui du Diable ou bien d'un ange qui vient me dire que je suis morte? Que je suis enfin morte? » Morte morte à tous depuis longtemps, morte dès sa naissance. Morte tant de fois. Morte de beauté, morte de nature. Toutes les phrases conjuguées avec le même verbe : mourir.
Daphné se rapproche encore de se visage, pose son front contre le sien. « Tout m'a rendu folle, tout. Tout m'a rendu morte, tout. » Elle dit morte comme elle dirait un autre mot. « La mort m'a rendue belle peut-être. C'est la mort qui a fait ma beauté. » Elle le regarde encore dans le fond des yeux, elle cherche l'étincelle, elle la voit cette étincelle de folie qui brûle en elle comme un feu dévastateur à ce moment. « Est-ce que tu es la mort? Tu es si beau... » Elle détourne le regard et le serre dans ses bras très fort contre elle. « Je suis folle. Folle d'être morte. Je ne suis pas morte. Je ne suis pas vivante. Je ne suis rien. »
Et la folie la quitte enfin, où peut-être est-ce la raison qui vient combler le vide abyssal qu'est la folie. Elle le sert plus fort encore. « Qu'est-ce que je suis bête, qu'est-ce que je suis folle! » Sa voix a changé, elle n'est plus de cette absence, elle n'est plus morte. Elle est revenue à la vie. Il l'a fait revenir à la vie, pense-t'elle. « Je suis bête, j'ai encore tout cassé avec ma folie. » Elle est encore toute cassée avec sa folie. Et elle repart, cachant ses fissures, morte et vivante à nouveau. Elle sourit, et l'on croirait que les fissures n'ont jamais existé. Elle se déserre de son étreinte. Elle le regarde. Elle voudrait embrasser ce visage pour toujours. Pourrait-il être toujours? Pourrait-il être conjugué au futur? Daphné ne connait que le passé et le présent. Daphné ne sait pas ne sait rien ne veut pas savoir. Qu'il soit et puis c'est tout. On s'en fout du reste. Elle sourit et dépose un baiser encore sur ses lèvres, un baiser léger, un baiser un peu fou. Ne t'en va pas, murmure-t'il, ce petit baiser déjà envolé. Ne me laisse pas mourir à nouveau.









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sympathy for the devil. #Mar 29 Juin - 17:31


|Bouuuhh pardon ça craint TT .. ma réponse est naze >.< ..|

Matthias était mort cinq fois. Non, il ne s'agissait pas de mort de l'âme - fallait il encore en avoir une -, ni de tout autre mort spirituelle.. Réellement, l'adolescent avait voulu mourir cinq fois, avait essayé de mourir. Mais toujours la même chose, cette voix qui l'empêchait de franchir la limite. Il n'était pas immortel, heureusement d'ailleurs, mais on l'empêchait toujours de commettre un faux pas, de le laisser agir comme bon lui semblait. Chaque fois qu'il allait atteindre le but, quelque chose agissait, lui interdisait d'aller au-delà de l'envie, l'empêchait de mener à bien son plan. Pourtant, il savait bien qu'au fond il avait réussi à mourir. Peut être pas complètement, mais il arrivait à sentir que, lentement, il s'échappait ou alors était-ce encore une de ces illusions que lui offrait le Diable. Cette espoir que, quelque part, il était encore maître de ses gestes, de ses pensées, de ses paroles. Et puis, d'une certaine façon il était mort, quand on lui avait prit son âme. Sinon comment expliquer qu'il ne ressentait plus la froideur de la caresse du vent sur son visage, ou alors la tendre chaleur des rayons du soleil sur sa peau. Il n'était plus que cette petite feuille morte qui se détachait lentement de la branche de l'arbre pour se laisser porter par le vent et lentement, très lentement, se diriger vers le sol patientant jusqu'à l'impact.
Adieu la bonne humeur. Adieu la joie de vivre. Bonjour la damnation.
Chaque jour qui passait, Matthais se sentait se rapprocher de l'enfer, où on l'attendait sans doute. Il touchait presque la fin des doigts, bien qu'il n'était pas réellement impatient d'y être. Ô combien il aurait aimé continuer à vivre, à rire, à sourire. A être entouré, à partager. Au lieu de ça, il était reclus dans cette bulle acide qui éloigné tous les intrus qui n'avait pas la carapace assez solide pour l'atteindre. Et malgré ça, malgré cet halo aussi noir que son être, elle l'approchait et lui offrait encore la sensation du contact. Du moins, elle lui offrait ce que d'autres n'avaient pu lui donner.
Et quelque part, il en remerciait ceux qui étaient à l'origine de ce coup du sort. Même si en réalité, l'adolescent se sentait être un poids pour Daphné, parce qu'il ne l'aidait en rien à quitter ce monde néfaste dans lequel elle s'enfonçait un peu plus. Plutôt que de la sortir de cet enfer, il l'y enfonçait un peu plus, l'entraînant dans sa chute vertigineuse. Et l'air de rien, l'enfer n'avait plus l'air aussi terrible quand il se savait mourir avec elle. Bien qu'il s'en voulait, mais c'était trop tard, le mal était fait. Il l'entraînait avec lui d'un baiser. Un baiser qui sonnait comme le dernier ou alors comme le début d'une succession d'autres.
Et puis la panique. Matthias écarquilla légèrement les yeux quand elle prit son visage entre ses doigts fins, quelques peu glacés qui lui arrachèrent un frisson, alors qu'il glissait ses mains sur les poignet un brin squelettique de la jolie Nymphe. Il lui sembla la perdre, l'espace d'un instant et il regretta son geste, de peur de ne causer sa perte et de ne plus la revoir. La peur le prit aux tripes et il serra son étreinte autour de ses poignets, comme il se serait accroché à une bouée. Sauf qu'au lieu de l'aider à flotter, il se noyait dans ses phrases, se percutant chaque fois à ce même mot : Morte. Comment pouvait on avoir fait autant de mal à cette créature si fragile et délicate ?
Et malgré son désir de la rassurer, il la laissa continuer de parler, imaginant sans doute que le fait de mettre des mots sur ses pensées ou ses peurs l'aiderait. Fermant les yeux, le jeune homme resta silencieux, son front contre le sien alors qu'elle ne cessait plus de parler de mort, arrachant un frisson d'horreur à Matthias à chaque fois qu'il le recevait comme une claque. « Je ne suis pas la mort ... Pas encore » ne put il s'empêcher de lâcher, plus pour lui que pour elle, la laissant le serrer contre elle. Il baissa le regard vers sa chevelure et déposa son menton sur le sommet de son crâne, les mains dans son dos, comme pour la retenir avant qu'elle ne s'effondre. Et il comprit qu'elle rouvrait les yeux, qu'elle réalisait à nouveau ce qu'il se passait.. Ce qu'elle faisait.
Il serra la mâchoire alors que la voix résonnait encore dans son crâne, plus forte, plus aiguë, plus violente.. Surtout plus obscène. Ça le rendait presque malade toutes ces images qu'Il faisait naître dans son crâne, l'empêchant de discerner le vrai du faux .. Le faux du vrai. Sa vue se troubla et il se sentit glisser dans l'obscurité. Etait il encore là ? Etait elle toujours contre lui ? Repoussant la confrontation, Matthias reprit le dessus, refusant de laisser à cette part d'ombre de briser un peu plus la poupée porcelaine qu'était Daphné. A temps pour l'entendre redevenir elle-même, si on arrivait à savoir à quel moment elle était elle et à quel moment elle ne l'était pas. « Je suis bête, j'ai encore tout cassé avec ma folie. » il la fixa, sourit et lui caressa les cheveux avec tendresse, bien que sa main trembla légèrement alors que la voix grondait un peu plus. Il pencha légèrement la tête sur le côté, alors que les lèvres de la jolie rousse se posaient sur les siennes. « Je ne te laisserais pas .. Pas tant que tu continueras de croire que tu n'es rien.. Pas tant que tu continueras de penser ces sottises. » Et pas tant qu'il aurait besoin d'elle. Parce que vivre de solitude pouvait être agréable, mais c'était encore plus agréable de vivre dans ses bras. Déçu qu'elle eut desserrer l'étreinte, dans laquelle il se sentait un peu mieux, un peu plus vivant et humain, il lui prit la main et l'approcha à nouveau de lui pour lui rendre son baiser volé. « Plutôt que la mort, j'aimerais que ce soit moi qui t'aie fait aussi belle .. J'aurais au moins fait quelque chose de beau dans .. ce monde. » pour ne pas dire cette vie, parce qu'il ne vivait pas, il ne vivait rien. Il survivait surtout.









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sympathy for the devil. #Ven 2 Juil - 10:04


Un flot de mots, un déluge de sons, de significations qui perdent leur sens. C'est la folie qui s'est emparée de l'esprit et du corps de Daphné, elle a perdu la raison à nouveau. Ce qu'elle a dit n'a pas de sens, n'en avait même pas dans son esprit fou. Rien n'a de sens de toute façon, rien n'a de sens sans la raison. Et Daphné devient folle de ne plus l'avoir. C'est à force de laminer sa peau de la creuser de profond sillons de tristesse qu'on a fini par toucher à son âme et effriter sa raison. Alors Daphné ne peut que devenir de plus en plus folle, de plus en plus effrayante quand la logique ne la gouverne plus. Se taire, il vaut mieux, et se terrer, pour que personne ne remarque que Daphné devient folle, folle à enfermer.
Mais Daphné ne veut pas devenir raisonnable pour autant. Toute sa famille l'a été, et Daphné ne veut pas être cette famille qui a peur de ce qu'on dira au sujet de leur enfant un peu trop différent, qui défie la raison, qui défie le monde. Daphné préfère garder sa folie irraisonnée, pour ne pas devenir folle de trop de raison.
Dans ses yeux tremblants elle peut voir la folie tout autour d'elle, le monde trembler du sens qu'il a perdu. Elle voit les murs trembler d'être des murs, d'être si absurdes. Pourquoi créer des murs en prétendant qu'ils nous protègent alors qu'ils ne font que nous enfermer? Elle voit les sombres yeux devant elle trembler d'être des yeux, trembler de cacher quelque chose d'aussi fou, d'aussi irraisonné qu'elle peut l'être. Elle voudrait lui crier de laisser la folie s'emparer de lui, d'abattre tous ces murs de prison de raison, et d'arrêter de se cacher à soi-même sous un voile de sens et de logique, d'idées et de pensées. Mais le silence et le calme après la tempête de son esprit lient sa langue et tous ses membres, qui ne peuvent que trembler de se lâcher de détruire tous les murs qui les ont enfermés.
Tous ces baisers soufflent dans le corps de Daphné, descendent au fond de ses poumons et se propagent dans tous son corps, dans ses organes, ses membres. Ils font mal, rien qu'un seul fait mal, échauffe sa chair, enflamme son cœur, et détruit le peu de raison qu'elle essayait de retrouver. Sa respiration et son cœur s'accélèrent, emportés par une folie nouvelle. Chacun des mots qu'il prononce résonne dans son corps, prisonnier des murs de sa peau de ses os, résonnent et résonnent encore de tout coté, jusqu'à les faire trembler.
« Plutôt que la mort, j'aimerais que ce soit moi qui t'aie fait aussi belle .. J'aurais au moins fait quelque chose de beau dans .. ce monde. » C'est plus belle et plus folle qu'il la rend. Mais elle ne lui en veut pas. Peut-être est-elle belle étant folle? Belle d'être sauvage, et de ne plus s'intéresser à ce qu'on dit, ce qu'on devrait dire, ce qu'on devrait faire. Elle ne sent que sa chair animée par la folie. Cette folie que les gens ont appelé l'amour. L'amour, cette chose que Daphné ne connait pas ne comprend pas. Elle n'y pense même pas, elle ne ressent que cette folie qui la pousse à embrasser Matthias une fois de plus. « Tu me rends folle, belle d'être folle peut-être. Je m'en fous. » Un nouveau sourire s'est dessiné sur ses lèvres. Elle est heureuse d'être folle maintenant.
Daphné rouvre les yeux et croise à nouveau cet autre regard, dont elle sent vibrer la folie. Elle pose son doigt sur le bas et dessine la courbe de chaque œil. « Tu es aussi fou que moi, je le vois. Mais ce n'est pas moi qui te rends fou. Mais on s'en fout d'être fous. » Elle ne sait pas d'où vient sa folie, ce qui pourrait se passer s'il la laissait éclater mais elle n'en a pas peur, même si elle devait la détruire. Elle est déjà détruite, de toute façon. Et puis elle n'en a pas l'air mais elle sait se défendre. Mais elle y pense à peine, elle ne pense qu'à la chair qu'on veut déchirer pour sentir l'âme la vérité des âmes enfin se rencontrer, à ces murs qu'on veut abattre, défoncer violemment, à toutes ces choses brutes et sauvages qui se sont emparées de son corps, comme possédée par un fantôme, par un esprit qui la rend folle. Ou peut-être est-ce simplement ce qu'on est quand on se refuse à la raison : un animal sauvage.
Daphné ne sait pas tout à fait ce qu'elle espère avec Matthias. Que ça ne ressemble pas à toutes ces nuits déchirantes, et pourtant c'est tout ce qu'elle se sent de faire avec lui. Peut-être est-ce lui qui est différent? L'amour, elle ne saurait en parler. Puis ce n'est pas un livre pour enfant, on ne tombe pas amoureuse si facilement et c'est le bonheur parfait. Non c'est un bonheur violent qu'elle cherche. Le bonheur, la joie dans sa violence, brute, sans médiation, sans adoucissement, sans transformation, pure. Peu importe qu'elle fasse mal. Le bonheur ne peut être qu'un état parfait où le monde entier est doux comme un nuage, c'est un monde où les plus tranchantes lames de couteaux semblent douces comme du coton, même si elles lui tranche la peau. « Laisse-toi être fou, comme moi, n'aie pas peur. »
Daphné se serre plus encore à lui. Ce n'est peut-être pas du sexe qu'elle veut, pas de cette chose vulgaire de prostituée, de ses nuits. Ses ongles comme des griffes se serrent contre sa peau, sans la déchirer encore, cherchant simplement la pureté naturelle derrière un mur artificiel. Un baiser. And the kindest of kisses breaks the hardest of hearts. Et un autre, plus violent.










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