Je n'ai jamais rencontré mes parents biologiques. Depuis toute petite, je fut habituée à ne recevoir d'eux que des lettres. Je ne connais ni leurs visages, ni leurs prénoms. Qui sais, peut-être m'ont-ils déjà suivie dans la rue sans que je les remarque ? Quoi qu'il en soit, j'ignore la raison du pourquoi ils nous ont abandonné mon frère et moi. Bien entendu, j'ai souvent posé la question sur papier mais je n'ai jamais reçue de réponse. Sans doute qu'ils préféraient ne pas me répondre plutôt que de raconter un tissu de mensonges. Je ne sais pratiquement rien de leur vie non plus. Étaient-ils des agents secrets, des tueurs en série ? Des gens riches et célèbres qui n'avaient pas envie d'avoir des enfants sur le dos en plus de leur carrière ? Décidément, je n'ai jamais sue quoi en penser. Malgré tout, j'ai poursuivie la tradition de la relation du papier. Curieusement, je ne l'es ai jamais cherché. Je n'ai pas souffert de leur absence. Après tout, c'est plutôt normal.

J'ai donc grandi dans un orphelinat en compagnie de mon jeune frère et de plusieurs autres jeunes de tous âges. Nous sommes restés là-bas assez longtemps. Je suis arrivée alors que je n'étais qu'un nourrisson et nous avons été choisi tous les deux par un couple lorsque j'avais sept ans. Je n'ai donc malheureusement pas grand chose à raconter de mon enfance. À bien y penser... Oui. Il y a quelque chose à raconter. La magie.

J'ai oublié de vous précisez que l'orphelinat dans lequel nous étions était purement moldu. Bien entendu, nous ignorions absolument tout du monde magique. Probablement même que les bonnes sœurs s'occupant de nous n'étaient guère au courant que nous étions des sorciers mon frère et moi. Et sans doute ignoraient-elles aussi que l'un de nos parents possédaient des pouvoirs magiques. Quoi qu'il en soit, ma première étincelle se produisit dans ma chambre. Ce jour là, je me sentais en colère. D'ailleurs, je ne me souviens plus pourquoi mais cela n'a pas d'importance. Je me souviens très bien de la scène: une gamine se tenait devant moi avec un instrument de musique à la main. Une flûte. Ah oui je me souviens maintenant... C'était la petite qui m'avait réveillée brutalement et c'était la raison du pourquoi j'étais dans une rage noire. Disons que ma journée n'avait pas commencé du bon pied. Quoi qu'il en soit, je m'étais redressée dans mon lit en hurlant et j'étais tellement en colère que je m'imaginais frapper cette gamine avec toute la force que j'avais à cet âge là. Je devais avoir six ans. Oui six ans, c'était un an avant que l'on vienne nous chercher. Enfin bref, quelque chose d'étrange c'est produit. Du moins, c'était étrange à cette époque là. Soudainement, certains objets s'élevèrent dans les airs pour être projetés directement vers la jeune fille. Effrayée, elle était partie en courant et en pleurant. Tandis que moi, j'étais totalement confuse. Que c'était-il passé ? C'était comme si ces objets m'avaient obéis au doigt et à l'œil... C'était un sentiment très troublant. Naturellement, les rumeurs avaient rapidement circulées. Pendant des jours, voir même des semaines, les jeunes tentaient de nous fuir mon frère et moi. Ou encore, on me traitait de sorcière. Bien entendu, cela me blessait profondément. Après tout, quelle gamine aime se faire traitée de nom par les autres de son âge ? Mon frère était de mon côté. Il était beaucoup trop jeune pour comprendre mais il me tenait toujours compagnie et n'avait pas peur de ma présence.

Puis, environ un an plus tard, il y eut l'adoption. Au début, ils (le couple) désiraient avoir un jeune garçon. En voyant mon frère, ils ont affirmés avoir eu un coup de foudre pour lui. Mais moi, j'étais l'oubliée dans tout ça. Je ne voulais en aucun cas être séparée du seul être vivant en qui j'avais confiance. De plus, il était ma seule famille. Qu'allais-je faire abandonnée ici sans lui ? Je n'imaginais pas ma vie sans mon frangin. Il était tout ce que j'avais. Par persuasion, j'ai réussi à convaincre le couple de nous adopter ensemble. Que nous étions unis pour la vie et que je ne le laisserais pas partir sans moi. Je me devais de le protégé. Tout comme lui l'avait fait pour moi du haut de ses trois pommes et demie. Peut-être y avait-il un peu de magie dans mes paroles ? Quoi qu'il en soit, avec un peu de temps, les signatures sur les papiers sont apparues et nous sortions pour la véritable première fois de cet orphelinat. Nous étions loin d'être triste de quitter cet endroit que nous avions en horreur. Fini les rats cachés sous nos lits. Terminer les bonnes sœurs toujours en colère. Oui, nous étions prêts à découvrir le monde qui s'offrait à nous. Avant de partir définitivement avec nos nouveaux parents, nous nous amusions à rêvasser de notre avenir. Nous nous imaginions des pique-niques improvisés dans les plus beaux parcs. Des balades en voiture qui ne se terminaient jamais. Des friandises qui tombaient du ciel comme de la pluie. Que des rires en permanence et jamais de pleurs. Que du bonheur. Malheureusement, nous ignorions que le cauchemar venait tout juste de commencer.

On nous amena dans une petite maison qui ressemblait étrangement à une cabane. En effet, l'aspect extérieur donnait le goût de vouloir fuir à toutes jambes. Mais bon, ce n'était que des apparences, non ? Après tout, les sœurs nous avaient confirmés qu'il s'agissait de personnes bien et aisées financièrement. Oui, il fallait avoir beaucoup d'argent pour adopter deux jeunes gamins à la fois. Peut-être en avaient-ils eu deux pour le prix d'un ? Quoi qu'il en soit, les religieuses n'avaient pas fait du bon boulot. Car ce couple était tout sauf... De bonnes personnes. Cela ne prit que quelques jours avant que je m'aperçoive de leur petit manège. Les beaux habits et les belles paroles avaient disparues. Les sourires et les beaux yeux aussi. Ils étaient tout simplement méconnaissable. Leurs gestes devenaient de plus en plus grossiers et leurs mots aussi. Les mauvais noms revenaient trop souvent et les claques derrière la tête pour un oui ou pour un non également. Pour faire bref, nous n'avons jamais obtenu la vie que nous rêvions mon frère et moi. Nous continuions d'espérés en silence, en vain. Nous voyions bien que ce couple n'avait pas un sous et ne désirait pas changer de comportement envers nous. Qu'avions nous fait pour mériter ça ? Nous n'étions que des enfants rêveurs qui voulaient être aimé et pouvoir avoir une vraie famille. Mais peut-être cela n'existe t-il que dans les comptes de fée...

Quelques jours plus tard, un nouvel incident magique se produisit en compagnie de nos parents adoptifs. Encore une fois sous l'effet de la colère, des objets volèrent en leur direction à une vitesse et une force incroyable. Mais je fus surprise: l'homme sortit aussitôt un bout de bois qu'il pointa directement vers moi, comme pour me menacer. Aussitôt, ma magie eu disparue. C'est là qu'ils comprirent que nous étions des sorciers mon frère et moi. On nous expliqua alors tout sur le monde de la magie. Absolument tout. Ce fut comme si on l’avait toujours connu. Malgré ce fait, leur comportement envers nous n'avait pas changé d'une miette. Cependant, ils s'amusaient à nous menacer avec leur baguette si quelque chose ne faisait pas leur affaire. Quand j'y repense... C'était tellement frustrant ! Nous étions littéralement impuissants devant eux... M'enfin, la bonne nouvelle fût lorsque j'ai reçue ma lettre pour Poudlard. Quelle joie de pouvoir mettre les voiles sur ce couple maudit !

Mon frère est venu me rejoindre un peu plus tard. Je fus navrée de devoir le laisser seul pendant quelques temps mais avais-je le choix ? Pour m'assurer qu'il était encore en vie, je passais toutes les vacances à la maison.
Puis mon frère eu l’âge de recevoir enfin sa lettre à son tour… Aujourd’hui, tandis qu’il entame sa quatrième année à Poudlard, j’entame ma sixième.