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 One more God damn day.

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One more God damn day. #Ven 2 Juil - 0:56




Marche.
Marche encore.

Le regard vide de toutes expressions, Ezechkiel cherchait une mèche de cheveux. Depuis qu'il savait qu'elle était quelque part ici, il la cherchait encore, plus désespéré qu'avant. Cela exaspérait bien des fois Dante, surtout quand le prince rentrait à l'heure même où le soleil se levait. Il y risquait sa vie, son existence entière, mais la chute dans une nouvelle crise morbide lui vaudrait cette fois-ci la vie. Il ne supportait pas l'idée de la perdre une seconde fois, encore que, vu comment était la chose, il avait davantage de chance d'y rester que de l'avoir, sa reine des damnées. Aussi, pour passer l'idée de la revoir, il marchait. Calmement. Dans les rues sombres de Londres, Ezechkiel était un dieu vivant, en chair et en os. Dragqueen, pédale, « fag », il souriait à chaque fois qu'il croisait un skinhead. Ces gens là ne méritaient pas la moindre de ses attentions. Parfois il lui faisait un doigt d'honneur, avant de lécher amoureusement son majeur, comme dernier signe de provocation. Mais c'était quand il avait encore le coeur à en rire. Dernièrement, Ezechkiel ne répondait même plus à Greed ou à Envy, laissant leur discussion s'effilait à une simple indifférence. Ezechkiel ne visait qu'un seul but. Le reste lui importait peu. Même les avances de Jadis ne lui plaisaient plus, encore qu'il avait cédé la semaine dernière. Pendant l'acte, la chose avait été bien, puis il avait fini par chialer en jouissant. Comme une merde. Elle aurait pu se moquer. Peut être même l'avait-elle fait. La seule chose dont il se souvenait, c'était le regard de Dante sur lui, puis la porte qui se referme... Qu'importe. Quand il était comme ça, Ezechkiel ne voyait plus rien. Ephèbe et Odalisque, qui étaient pourtant ses enfants chéris, qu'il gâtait sans compter, passaient après ses envies de crever. Parfois, il laissait Discipline dans son coeur longtemps. Il fixait les gouttes de sang perler sur le sol de la baraque, et ne se réveillait qu'en voyant pleurer à chaque larme Ephèbe devant leur père redevenu faible, comme un enfant de deux siècles. Ezechkiel avait l'âme des pauvres aimants. Il ne fallait pas lui en tenir compte. Enfin, pas à l'instant. C'était qu'une peine de coeur peut parfois détruire un homme. Cela s'était vérifié de nombreuses fois. Par exemple Chopin... oui. Chopin. Ezechkiel eut un rire, bref et amer. Son regard s'arrêta sur la vitrine d'un sex shop. Il avait suivi ses pieds, et à l'odeur, il était tombé dans les bas quartiers. Les putains ici et là s'étonnaient de voir un si beau visage, et s'en méfier. Ted Bundy était beau, friqué. Et c'était un serial killer. Ezechkiel marchait dans un habit noir : un pantalon de cuir moulait ses longues jambes, et une simple chemise le gardait de la petite bise d'avril. A sa ceinture, une épée. Quel genre d'homme du vingt et unième siècle portait une rapière à la ceinture qu'un détraqué? Il n'y pensait même pas. L'avis des autres ne l'avait jamais intéressé. Seul le regard de Dante pouvait encore le faire réfléchir à deux fois, même si la plus part du temps, il faisait passer ses idées avec sa petite sournoiserie, qui consistait à faire ce que voulait Dante dans les mesures du possible. Ce soir là, Dante l'attendrait, comme Ezechkiel n'était pas rentré une seule fois depuis une semaine. Sans un mot. C'était bien connu : son père n'était pas compréhensif. On appartenait à la maison Bathory et on y restait, ou on mourrait. Un cri le fit revenir à la réalité. Là, dans la vitrine, une blonde jouait à l'infirmière avec un homme blanc, type caucasien, blond. À première vue, la blonde n'avait même pas seize ans. Il n'avait pas la morale de l'époque, ce n'était pas vraiment ça qui le fit s'arrêter sur l'image. C'était davantage le regard qu'elle jetait à cet homme : ça n'avait rien de sexuel, de passionnel. C'était un regard froid, de dégoût violent. Elle le détestait, et pourtant elle souriait. Quel genre de femme ferait l'amour alors qu'elle déteste ça? Il pencha un peu la tête, et eut un fin sourire. Il avait entendu parler des maladies du siècle, du trafic des hommes. Des esclaves au travail, jusqu'aux esclaves sexuelles. Il regarda cette fille. Quinze ans...

« C'est les mioches, qui t'intéresse? »

Ezechkiel ne cilla pas. Il ne bougea pas. Sa tête resta face à la vitre, mais son regard, lentement, glissa jusqu'à la chose qui venait de lui adresser la parole. Là, le visage fin, les traits disgracieux, un petit être venait de lui parler. À lui. Au prince... Ezechkiel arqua un sourcil. Les mioches? Pour quel genre de pervers le prenait-il?

« Si tu veux, j'ai une cargaison toute fraîche... 500 livres, une nuit. A volonté. Et juré, ils sont clean! »

Ezechkiel se tourna lentement. L'homme avisa sa ceinture. L'épée. La main sur la garde, toujours. Ezechkiel était haut. Il dépassait facilement la plus part des gens qui lui parlaient, sans paraître pour autant pour un géant. Il culminait au mètre quatre vingt sept, sans talons, pieds nus. Dans son habit de nuit, il semblait plus grand encore, comme une chauve-souris, mais en plus classe. Un prince des ténèbres aurait été le mot, sans paraître pour autant fleur bleue. Mais c'était ça. Des cornes et des ailes, et le prince aurait été le plus terrible des démons. Qu'importe. En face de lui, il avait une vermine, un rat. Ezechkiel eut cependant un sourire fin, sur le bout des lèvres, un sourire qui se moque ouvertement, d'une insolence rare. Il n'avait pas peur. Loin de là.

« Allez, une petite blonde, ça te plairait pas...? » Le sourire du prince s'élargit.
« Elles sont vierges, au moins? »

L'homme resta bête sur le moment. Il eut une réflexion courte, et eut un rire.

« … à ton accent, je dirais que t'es roumain. Bon... T'as une tête qui me revient, alors, j'te montre une petite encore vierge, mais par contre, c'est plus cher... Tu comprends... Le sang, ça se paye... » Ezechkiel acquiesça en silence. Il comprenait la chose, même s'il en riait. « 10000 livres. » En silence encore, il hocha la tête. « Eh bien! … rentre dans la porte de gauche, dis que Mino t'envoies, et que tu veux la formule complète... »

Puis il repars comme il est venu. Ezechkiel a un rire. Quel con. Il repose le nez contre la vitre, regarde encore. Elle doit sacrément hurler, cela dit. Il fronce un peu les sourcils, quand une prostituée effarouchée s'approche. C'est le moment de partir. Il s'écarte, entre dans l'établissement... Un homme au fond du couloir le fixe. Il est plus grand que lui, et fait deux fois sa carrure. Ezechkiel a un sourire moqueur, comme il avance doucement. Première à gauche. Par instinct, il tourne, pousse la porte du petit labyrinthe. Une pièce ronde, une porte en face. Là, un homme, identique à l'autre dans le couloir d'à côté, le fixe. Regard sévère derrière des lunettes noires fumées. Ezechkiel ne cille pas.

« C'est pour quoi? » la voix sonne, sévère.
« Formule complète, de la part de Mino. »
« Bonne soirée, monsieur... »

Il tends la main, attends son argent. Merde. Ezechkiel a un sourire pourtant.

« Je paye la moitié en entrant, la moitié en sortant. Si elle est pas vierge, j'vous crève tous. » Le garde a un rire grave.
« De la mafia roumaine? »
« Si on te demande, tu réponds que tu ne sais pas. »
« Chambre 7A pour le choix. »

Ezechkiel approche, il donne l'argent, en liquide. En faîtes, c'est fake, mais qui pourrait le dire qu'un sorcier ou un cracmol? Londres moldue, la société de toutes les arnaques. Il avance, ouvre la porte, la referme. Devant lui, un long couloir, plusieurs boxes. Des boxes pour animaux. Il passe dans le couloir, calme, impassible même. Qu'est-ce qu'il fout ici? Rosarjo n'est pas ici. Il le sait. Mais il avance. Il regarde autour de lui. Parfois, on regard se glisse dans l'entrebâillement d'une porte, et là une fille a le visage déformé par le plaisir, ou la douleur. Il avance, sans un mot. 7A. Ça sent la putain de bas étage. Il pousse la porte, entre. Un homme le dévisage – il a un gun à la ceinture, il avance. Derrière une lourde tenture, une vingtaine de fillette, de quatorze à seize ans, sont là, entassées, les unes contre les autres. Ça ferait presque pitié. Ça ne lui fait pas envie, comme il les voit le dévisager, la peur au ventre. Le vampyr grimace, recule. L'homme le regarde. Ezechkiel siffle entre ses dents.

« 'me suis trompé de côté. »

Pas de réponse. Il sort de la 7A, entends des petits cris, une gifle derrière la porte. Il s'en fout, en réalité. La misère du monde n'est pas la sienne. Il reste un instant dans le couloir... Tout ça ne vient que de par l'ennui. Il s'ennuie, alors il s'occupe. S'il se mutile, qu'il se vide de son sang ici, combien de temps mettra t-on à le retrouver? … Soupire. Il avance pour repartir, mais un cri le retient. Ah. Pas un cri de douleur, pas un pleurs. C'est un cri de hargne, de rage. Un cri qui attire. Ezechkiel a un sourire amusé. 6B. Il pousse la porte, entre. Le garde le regarde, arque un sourcil. Il avance, lève l'arme. Fais chier. Il n'a pas le temps de comprendre qu'une lame lui tranche la gorge. Il tombe directement sur le sol, comme une merde. Son nez éclate sur le sol. Le bruit de gargouillis disparaît derrière les cris de rage qui sonne dans le boxe. Il tire la tenture verte, et tombe sur une bien étrange scène. Là, un jeune garçon de seize ans est étendu sur le sol, et il hurle, il se débat violemment, il griffe à s'en arracher les ongles la peau de son agresseur. Odeur. Ce gars là est italien. Ce gars là est dangereux. Il se redresse. Drôle de scène. Le regard du prince décrit rapidement la pièce dans les détails. Pièce ronde, une banquette en plein milieu. Des murs blancs, mais un peu de sang dessus. Au milieu de la pièce, le garçon étendu, nu, sur la banquette. Visiblement, il n'a pas encore été mis, mais ça ne saurait tardé, vu que le pantalon du gars est sur ses cuisses, et vu comment il est tendu. Chemise déchirée par les soins du vierge, et ce regard... Sourire moqueur. Le gars a bien vu que le prince avait une épée, qu'elle goûte de sang.

« T'es qui toi? » Voix grave, accent sicilien plus exactement. Aucune réponse. Le garçon pleurs. Le gars a toujours ses cheveux dans sa main. « Si tu pars pas maintenant, je t'explose la cervelle. »
« T'es pas en position d'ordonner. » Ezechkiel redresse la tête, avec son air arrogant et méprisant. « Lâche le. »

L'homme est docile. Il sait que s'il se rate, c'en est fini de lui. Il recule lentement, laisse l'enfant seul. Contre toute attente, au lieu de déguerpir, l'enfant frappe aussitôt l'homme qui a voulu le violer quelques minutes avant. Il le matraque une, puis deux fois, puis la troisième fois est avortée. Une gifle qu'on lui retourne, il vole, la bouche en sang. Mon dieu que tu es laid, petit homme, avec tes yeux au beurre noire. L'adulte fixe le prince, l'air mauvais.

« T'es venu pour lui? » Silence. « Si c'est ça, prends le et casse toi. »
« J'ai déjà dit que tu n'étais pas en position d'ordonner. » Le ton est agacé. Ezechkiel pose son attention sur l'enfant. « C'est quoi ton nom, gamin? »
« Knife. »

Le ton est fort. Ce gamin a du cran. Ezechkiel n'a pas besoin de lire dans son esprit pour savoir qu'il a vécu assez longtemps pour être trainer dans la boue, dans la merde, sans jamais se plaindre, sans jamais pleurer. Il a un sourire ému, un sourire tendre au fond. Ce gamin, c'est lui. Lui, cinq siècles plus tard. Toi aussi, t'as pas eut le choix. Mais tu cherches à t'en sortir. Le destin... Ce visage... Knife est beau. Il a les cheveux noirs, bouclés. De belles boucles lourdes, qui à la lumière virent au châtain rougie. Des boucles auburn, et deux grands yeux verts, remplis de haine et de colère. Knife est révolté, il a le coeur des battants, de ceux qui se mettant sur les barricades, la baïonnette à la main, et hurle leur rage. C'est bien, Knife. T'iras loin.

« Lève toi, gamin. » L'adulte recule. Il sent le coup venir. Knife se lève, attends. « Prends l'arme du garde. »

Il juge un instant Ezechkiel du regard. Un instant seulement. Il veut faire ses choix par lui même, et comme Ezechkiel a son âge, il a besoin de réfléchir avant de suivre la voix du diable. Pauvre petit homme. Si il savait comment finisse tous les grands héros courageux dans ce monde... Il sort, attrape le beretta du garde mort. Il avise du regard la plaie sur la gorge de l'homme. Ah, ah. Finalement, il se redresse, le beretta en main, revient. Il n'est pas bête. Il ne sortira pas seul d'ici. Ou alors dans un sac en plastique. Il fait face à l'adulte. Son regard vert est puissant. C'est un Rosarjo aux airs d'Ezechkiel. C'est une pute de luxe, pour sûr. Il pointe l'arme. Ezechkiel n'a pas besoin de lui dire quoi que ce soit, et l'adulte n'a pas le temps de rétorquer, quand cinq balles se logent dans sa boite crânienne. Avec le recul, il tombe en arrière. Cinq beaux trous. Ezechkiel a un petit rire quand son regard glisse jusqu'à Knife, qui pointe déjà une arme sur sa tempe. Comme si.

« Tu te fais du mal. Je sais que tu ne vas pas me tuer. » Knife le fixe, ne cille pas. « J'adore ton cran. Je te sors d'ici quand tu veux. » Un instant, Knife hésite, mais garde l'arme dans les mains.
« C'est pas quand je veux, c'est maintenant...! »
« A genoux. »

D'un coup de main, Ezechkiel débarrasse l'arme. Elle tombe sur le sol. Knife le regarde. Visiblement, il ne comprends pas. Ezechkiel, lui, sourit, et hoche doucement la tête.

« Laisse faire le prince... »

Petite révérence pour le style, il se retourne. Le prince est de bonne humeur. Visiblement. Il pousse la tenture, dégaine son épée. Il ne lui faudra pas plus de cinq minutes pour en finir avec cette baraque. Après, il faudra fuir. Retourner dans la belle Valachie. Knife suit, sans trop savoir pourquoi. Ezechkiel le juge. Nu... Merde. Il remet sa lame dans son fourreau, l'attrape par les hanches et le colle à lui.

« Respire profondément. »

Knife le regarde, ne comprends pas. Eh? Puis il y a un crac sonore. Le genre qui déchire l'atmosphère, laissant deux morts. Puis eux, ils réapparaissent plus loin, dans la banlieue de Londres, dans un petit appartement miteux. L'adolescent est nu dans la pièce, quand Ezechkiel le quitte. Knife reste digne, bien qu'il soit nu. Il n'a pas honte de son corps. La seule chose dont il pourrait avoir honte, c'est la grande cicatrice dans son dos, qui barre sa peau nacrée d'un bourrelé de chair, aussi mignonne qu'effrayante. Ezechkiel réapparaît, il jette de quoi s'habiller au garçon. Pas de sous vêtement ; lui même n'en porte pas. Ça peut paraît étrange, mais ça le gêne. L'adolescent ne rechigne pas, il enfile un jeans noir et une chemise deux fois trop longues pour lui. Mine de rien, il a dix centimètres de moins que le prince. De plus près, il doit avoir... quinze ans. Quinze ans. Sourire de la part du prince. Si jeune, et déjà flamboyant. Dans le fond de l'oeil, Knife a une flamme de colère. Oui, c'est un gamin révolté. Et c'est bien.

« Tu comptes faire quoi de moi? Et puis d'abord, comment on est arrivé ici? C'est pas possible... T'es un genre de...de David Copperfield? » Il a un accent slave. Ezechkiel dirait... ukrainien.
« David quoi? » Ezechkiel ne fait pas attention, il cherche quelque chose autour de lui.
« Mais bordel, tu sors d'où? T'es... »
« Un vampyr. Je suis Ezechkiel Aldea, prince de valachie, vampyr. »

Silence dans la pièce. Ezechkiel fixe Knife. Il a un sourire qui s'agrandit sur les lèvres. Un sourire fin. Knife tends le bras, tire. La balle traverse la tête du prince, l'explose. Goût de cervelle fondue au fond de la gorge. Le corps tombe sur le sol. Il feins la mort. D'habitude, il ne tombe pas. Il a trop l'habitude. Qu'importe. Knife hésite, un instant. Puis finalement Ezechkiel se relève, sous le regard médusé du jeune homme. La balle lentement ressort de la peau, qui la recrache. Elle s'écrase par terre, dans une petite gerbe de sang. Knife recule, l'arme tombe sur le sol.

« T'as prévu de me bouffer? » Le prince arque un sourcil. Le... bouffer? « Si t'approches, j'te crève. J'te jure... »

Ce gamin a du cran. Vraiment. Ezechkiel se retourne, clos une valise où il range un crucifix, et une petite culotte rose à dentelle. Il y a des dizaines de truc de ce genre dans sa valise. Des cadeaux. Il se redresse, regarde l'heure, soupire. Il va jusqu'à la porte, cherche les clefs un instant, ouvre la porte qui grince. Silence dans la pièce. Il se retourne. Il pose son regard sur Knife, et arque à nouveau un sourcil.

« Tu attends le déluge, gamin? » Knife le fixe, médusé à nouveau. « Bouge toi. D'ici quelques heures, tu seras le type le plus recherché de ce pays. »
« … tu sais pas dans quoi t'as mis les pieds... » la voix du gamin est basse pour le coup. Ezechkiel est ému, amusé.
« Tu t'inquiètes? »
« S'ils te retrouvent... »
« On ne m'attrape pas si facilement. »
« Mais eux... »
« Personne n'attrape le vent. »

Comme Knife n'a pas l'air sûr, Ezechkiel lâche la valise, devient brume. Il réapparaît derrière Knife, sourire. Son souffle chaud caresse la nuque vierge, puis il disparaît à nouveau, pour revenir dans un coin sombre de la pièce. Knife le regarde, il découvre. Dans le sillage cendré des rayons de lune, le visage du prince apparaît blafard, mais ses yeux sont si magnifiques qu'on en oublierait presque ce teint de mort. Il a toujours eut faim. Même après cinq siècles, il a besoin de boire, comme il est avide d'amour et de sang à la fois, mais quelque part, il n'a jamais eut le goût du sang. Il vide cinq personnes, oui, une fois dans le mois. Il se laisse dépérir, jusqu'à se sentir partir. Pour rire. Il est à sa limite, là... Presque. Il fixe Knife, de loin. Sa voix se fait rauque, grave :

« Je te laisse le choix, Knife. Je n'ai jamais forcé quelqu'un. Je t'offre une vie, une nouvelle vie. Personne ne te cherchera, tu seras libre de faire ce que tu veux. » Il le fixe. Une nouvelle vie...? « Je t'offre la nuit pour royaume. Je t'offre un lit où dormir, sans trembler, sans pleurer. Je t'offre une maison. » Il approche, sa main épouse la joue de Knife, qui le regarde, sans comprendre. Il se penche, ses lèvres sont proches de son oreille, glissent encore : « Ou alors tu peux partir loin de moi, sans moi. »
« … je... »
« Tu? » La bouche d'Ezechkiel épouse la gorge de l'adolescent, qui rougit.
« Je ne suis pas vierge. » Rire bref.
« Je sais. Tu es une putain. » Il embrasse à nouveau cette gorge, mais sa langue y trace un chemin de salive. « Je suis Ezechkiel, prince des putains. » Silence. Le regard bleu se plante dans les pupilles émeraude de Knife. Silence pesant.
« … okay. »
« ... »

Silence à nouveau. Ezechkiel éclate de rire alors, se redresse et tourne les talons.

« C'est partit, petit homme! »

Un regain de vie? Comme tous les hommes qui ont des choses a oublié, Ezechkiel oubliait avec une occupation. Il avait bien essayé de boire, mais la seule chose qui l'occupait, c'était de vomir ses tripes et ses boyaux... Bien moins agréable. Knife le suivit, timidement. Direction Valachie! C'est Ezechkiel qui attrapa les clefs de la voiture. Une belle mustang, du genre dernier cri. Volée, bien évidemment. Mais ça, personne n'avait besoin de le savoir. Sur le siège passager, Knife regarda les cent premiers kilomètres le paysage, puis s'endormit, malgré la musique qui détonnait. Le seul disque encore lisible dans cette ferrari, c'était du disturbed. Il roula longtemps... puis quand devant lui, il n'y eut plus qu'une étendue bleue, il fit en sorte de la faire voler. Knife dormit, longtemps... Mais façon, Ezechkiel s'en foutait. Au train de la ferrari, il en avait pour cinq, six jours de route...

* * *
Troisième jour.
Knife parlait souvent. Il racontait sa vie. Ce qu'il avait vécu, ce qu'il avait vu. Fils de mafieux en Roumanie, il disait que son père était un traître, et que pour se racheter, il n'avait rien fait de mieux que de vendre son fils unique comme marchandise de luxe. Depuis qu'il était là, il avait changé de nom, il avait même du essayer de cacher son accent. Plus loin, il disait qu'il avait perdu sa virginité dans ce bordel. Dès le premier jour, trois clients. Il en avait pleuré toute la nuit, de douleur, de honte, de haine. Il disait que la colère était un cadeau. Cette phrase rappelait vaguement à Ezechkiel un discours, d'un certain Malcom X. Il ne répondait rarement ; il écoutait les déversements de cette vie de merde. Knife n'avait sans doute jamais parler de tout ça à personne. Timide? Aucune idée. La seule chose qui lui venait en tête, c'était qu'on s'était servi de ce corps, qu'il n'avait été qu'un instrument, un objet. Knife, pourtant, n'avait pas honte. Il expliquait en détails chaque sentiment qu'il avait ressenti, et parfois avec un peu de dégoût pour lui même, il disait qu'il lui venait spontanément des idées lubriques à cause d'eux. Que sa vie ne serait jamais pareil. Il riait, un peu, quand il regardait Ezechkiel. Il disait souvent « mais toi, t'es différent ». Cette histoire de vampyr ne l'avait pas marqué. La seule chose qu'il voyait, c'était ce visage carré, sévère. Ce visage de prince impitoyable.

* * *
Cinquième jour.
Ils sont presque chez Dante. La maison n'est pas loin. Dans la voiture, Knife glisse lentement sa main dans le pantalon de cuir du prince qui sourit, amusé. Quand il ne parle pas, Knife purifie ses démons par le sexe. C'est ce qu'il dit. Il se moque gentiment de lui même, mais c'est normal, quand on est jeune, de vouloir tout le temps. Ezechkiel ne se fatigue pas. Parfois même il s'arrête, trop frustré de se contenter de conduire et de regarder ce visage contre ses cuisses. C'est rare. Mais au moins, ça fait oublier. Parfois il se tords et refoule un sanglot, derrière ses mèches brunes. Knife sait, mais il ne dit rien. Puis la voiture redémarre, toujours... Dans l'obscurité de la nuit, elle s'arrête. Ezechkiel regarde Knife, droit dans les yeux.

« Ma famille est dangereuse pour les humains. Maintenant, je t'ai laissé assez le choix. Soit tu me rejoins, soit tu fais ta vie. C'est un choix, Knife. Tu en fais ce que tu veux. Je ne force pas les gens, généralement... » L'adolescent le regarde, le scrute, un instant. « Tu fais ce que tu as envie. »
« Avec toi. » Silence. « Je veux être avec toi. »
« Hallelujah! »

Ezechkiel se penche, l'embrasse. Le mettre en confiance, d'abord. Il attrape sa langue avec sa sienne, l'embrasse réellement, avec passion. Son corps se tends, frissonne comme Knife se penche davantage, en redemande. Sans attendre – dieu sait que le prince n'a aucune patience – il attrape sa cuisse, le tire jusqu'à lui. Sa bouche l'embrasse, sur les lèvres, sur le nez, le menton, le visage entier. Sa langue joue avec le lobe de son oreille, et finalement sa gorge. Knife se crispe un peu, mais il suce sa peau, et sa gorge sensible délivre un message de plaisir jusqu'à son cerveau. Il soupire, se frotte contre le prince. Puis finalement Ezechkiel l'embrasse à mort, plantant ses dents profondément dans sa gorge. L'adolescent s'étouffe, un instant, alors que ses mains serrent la chemise blanche du prince. Convulsion. Mort. Renaissance. Le cycle éternel. Knife regarde Ezechkiel, un instant, puis tombe comme une masse. Fatigué comme s'il n'avait pas dormi depuis mille ans.

* * *
La voiture blanche et noire s'arrête devant la grande porte du manoir Bathory. Le soleil vient de se coucher. Une porte s'ouvre, en silence, avec un petit bruit métallique à peine audible. C'est Ezechkiel qui en sort, le visage joyeux, quoi qu'une peine infime se terre dans ses yeux. Il referme la porte, contourne, et ouvre l'autre porte. Là Knife est endormi. Sa petite gueule d'ange, son sourire en coin comme il dort en paix, fait fondre le prince des putains. Il se penche, le prends dans ses bras comme une princesse et l'extirpe de la voiture. La porte se referme comme Ezechkiel est doué de télépathie. De même, une valise sort du coffre qui s'ouvre et se ferme tout seul. Il s'approche. Il sent qu'on l'épie, qu'on le guette.

Il ouvre la porte sans la toucher. Des visages le fixe. Des nouveaux. Il a le sourire des bons jours. Il remarque Lust, Glutony... Greed, Envy. Sourire plus large. Jadis, Catharsis. Mais pas Dante. Léger froncement de sourcil. Ça va chier. Il avance, sa princesse dans les mains. Là, les jeunes visages d'Odalisque et Ephèbe lui tirent un sourire tendre et sincère. Il sait qu'il leur a fait de la peine en disparaissant sans un mot, mais il est content de voir qu'ils ne sont pas morts ici. Dieu sait qu'il aurait été furieux si on avait touché à ses deux enfants. Il reste droit pourtant, ne les embrasse pas. Il garde son Knife dans les bras. Ce petit homme de quinze ans, et qui a déjà connu les embrassades viriles. D'ailleurs, il a l'odeur du sexe et du vice. Petite dédicace à Catharsis qui guette. Grand sourire qui dévoile ses dents. Bon. Regard circulaire. C'est le silence complet.

« Non mais, c'est quoi ces gueules d'enterrement? … oh non. Pitié. Ne me dîtes pas que ce bougre de Dante est crevé? »

Roulement d'yeux. Comme si.










The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
One more God damn day. #Ven 2 Juil - 12:36


« Oh, viens Ephèbe, belle comme l'aurore. »
« Fiche moi la paix! Me touche pas! »

Mais des bras l'entourent déjà. Ephèbe la petite poupée de collection est montée sur le toit du clocher, le puits de soleil. Les rainures des barreaux de fer sur lesquels elle s'est assise ont abîmé sa robe, une belle robe de velours pourpre comme sang, mais sa beau d'albâtre est intacte, souple mais glacée. Ephèbe au corps d'elfette. Oh elle n'est pas une de ses vulgaires matriochka aux joues rouges. Ephèbe à le teint d'un blanc gris uni et lumineux. Les yeux perçant comme deux rubis, des yeux choisis avec soin et qui pourraient arracher le coeur pour un caprice d'enfant. Elle est restée là toute la nuit et c'est Aube, la très douce qui est venue la chercher avant le moment fatidique. Elle est restée là, ses cheveux nacre comme moulés dans les belles anglaises qu'il lui a faite. Oh amour, comme tu es cruel. Mais elle est encore jeune, trop pour souffrir d'être la prisonnière de son petit corps. Pour l'heure, elle aimait qu'il passe des heures à la coiffer et à l'habiller. Elle n'est pas de ces petites filles capricieuses qui hurlent parce que ce n'est pas la robe qu'elle voulait, non. Ephèbe se laisse faire, elle est patiente pour lui. Elle est enthousiaste pour lui... Mais elle est mauvaise quand il la laisse. Son petite coeur de porcelaine éclate à chaque fois et des larmes d'encre de chine se déversent sur son âme comme le khôl sous les yeux des morts. Pauvre petite poupée, rangée au placard ou même abandonnée à l'état d'ornement sur le grand lit de son père. Même Odalisque, son petit double, n'a rien tiré d'elle. Les moqueries de Jadis lui sont passées dessus. Dante n'a pas bougé car il prétend encore que de telles choses ne devraient pas exister. Bien fou celui qui a cru que de si minuscules créatures pourraient contenir un si grand mal dans leur corps quand eux, adultes ne le pouvaient parfois pas. Et Ephèbe s'accrochait au rire de Dante comme il ressortait par le puits de soleil. Elle attendait. Elle déprimait, eut elle était encore vivante qu'elle en serait morte. Ou non, elle aurait attendu qu'il rentre pour mourir, pour le lui faire payer.

« Tant de haine notre Ephèbe, tant de haine dans un si petit être. »

La douce Aube sentit comme une pression à ses tempes. La douleur lui tomba dessus tout d'un coup, vive, violente et bientôt intenable. Elle relâcha immédiatement l'enfant du diable pour serrer ses tempes entre les paumes de ses mains avec cette sensation horrible que son crâne va exploser. C'est ce qu'il va se passer effectivement. Un épais filet de sang noir lui coule sur la lèvre supérieur. Ca a un goût de cervelle fondue.

« Ca suffit! »

La pression tombe immédiatement. C'est Lust qui vient l'a dérangée. Ephèbe se retourne pour aviser l'importune. Mais Lust est trop belle. Elle est plus belle qu'Aube au visage d'innocence qui s'enfuit déjà retrouver la sécurité des bras de Viktor. La petite poupée de collection se relève. Oh elle est si minuscule que son corps et si immense à la fois. Lust connait ce sentiment. Cela s'appelle la frustration. L'enfant la jauge, elle la juge et enfin quelqu'un l'a comprise, alors elle se jète dans les bras de Lust comme sait la rendre tendre comme une mère. C'est toujours Lust qu'elle choisit dans ces moments là. Lust ou la dangereuse Lilith du jardin d'Eden. Ephèbe ne la méprise pourtant pas. Elle la jalouse parfois mais bien moins que d'autres, comme si, elles se comprenaient.

« Reste avec moi Lust, jusqu'à ce que le soleil se lève. »

Lust rit, mais c'est un rire triste. Alors elle laisse l'enfant se blottir dans ses bras. La serrait comme on ne devrait pas serrer une succube, mais qu'importe. Elle n'a pas cette déviance là quoiqu'il lui arrive de donner le sein aux enfants de son frère.

« De tous les traits de caractère d'Ezechkiel, il fallait que tu gardes celui là... »
« Que veux-tu dire? »

Un instant la curiosité le vole à la mélancolie. C'est encore une enfant après tout, et à cet âge il n'y a pas de peine qui ne soit mortelle, il n'y a pas d'objets qui ne puissent vous en détourner. Ephèbe oublie un instant.

« ... flirter avec la mort. Nous y venons tous un jour ou l'autre mais vous... », la blonde Lust s'interrompt comme elle sent la petite main froide d'Ephèbe défaire son corsage et peloter son sein comme on prendrait un fruit dans une corbeille pour le jauger avant d'y mordre. Elle sourit. La main est bien trop petite pour le contenir. Ephèbe lève ses yeux de sang sur Lust, parles encore, cela m'apaise, et comme Lust, l'enfant plonge ses canines dans le galbe chaud et tendre nourricier, arrachant à Lust un petit gémissement de plaisir et de douleur mêlés,« ... vous la recherchez plus ardemment que les autres. Comme une drogue pour endormir vos peines. Là, là, tout contre moi. Nous fuyons la vilaine Aurore. »

Et comme elle caresse ce petit front, l'enfant boit goulument, la vide presque à l'en faire défaillir. C'est le débit qui est trop rapide, ils la tuent à chaque fois les enfants du prince. Mais déjà, un petit grain d'or incandescent point au milieu de l'horizon, Lust emporte l'enfant vampire dans les ténèbres avec elle, bien à l'abri. Elle la couchera dans le lit de son père avant de revenir à Greed. Il est malsain mais moins qu'Envy, et il faut qu'elle boive. Rien qu'un peu. Leur père à tous n'est pas là. Dante jouait les absents, ou bien il jouait à Dieu, quelle différence? Il prenait un peu de temps pour lui mais le temps semblait long. Six jours c'était une éternité dans un petit crâne d'enfant.

« Il n'y a rien que tu ne désires que je ne te donnerai Lust... »

La voix est plus que grinçante. Elle sait bien qu'il a de la rancoeur, tout comme elle sait pertinemment qu'il ne donnera rien sans rien. Mais elle en a décidé autrement, pour faible qu'elle est, il lui reste assez de dignité et c'est dans le lit de Sloth qu'elle va chercher le sang dont elle a besoin. S'il y a un lit qui ne lui fait pas honte c'est bien celui ci, Sloth est bien trop flemmard. Elle en ressort plus vigoureuse. A elle aussi le petit prince des putains manque. Ce n'est pas qu'une question de sexe. Elle descend encore un peu plus dans les sous sols, s'allonger sur le canapé qu'elle partage bien souvent avec Ezechkiel quand ils regardent l'écran plasma qu'ils ont suspendu au mur. Elle y cherche comme une odeur de sexe et de sueur même si elle sait qu'elle ne les trouvera pas. Ce n'est pas faute d'avoir souvent étreint le prince sur ce lit qui n'en n'est pas un - Dante sait comme les programmes de nuit peuvent être ennuyeux - mais leurs corps s'obstinent dans leur propreté et même quand ils s'enlacent violemment, ils restent propres. Salement propre. Quoique... pas avec lui. Elle culpabilise moins dans ses bras que dans ceux d'un autre.
La petite porte grince et c'est Odalisque qui vient se blottir dans ses bras. L'enfant qui cherchait une mère, une maman plutôt. Il la cherchait si désespérément que parfois, quand il se blottissait contre Lust il confiait sa peine puis s'endormait, insatisfait. Elle le porta lui aussi, l'allongeant à côté d'Ephèbe, plus petite que lui et elle ne retourna en bas que pour retrouver un bourreau bien familier. Les yeux verts d'Envy l'attendait sur le canapé comme une ridicule parodie d'Ezechkiel.

« Tu t'ennuie donc tant soeurette, ou bien est-ce encore ce chien qui te tourmente? »

Elle jetait un mauvais regard. Elle était obsédée c'était vrai. Trop vrai. Mais pour l'heure elle avait réussi à se tenir à l'écart du loup, pas seulement parce qu'il était dangereux, mais parce qu'il avait...

« ... c'est moi ta famille Azur... tu sais bien... »

***

Le ronflement d'une voiture dans la cour. Dante ou Ezechkiel?

« Ils sont bien assez crâneurs l'un comme l'autre », se moque Jadis en humant l'air.

Mais tous sont d'accord. Ils ne vont pas bouger. Ephèbe et Odalisque se tiennent par la main dans un recoin sombre qui dissimule sans peine le petit visage en colère. Ah si elle pouvait faire éclater son propre crâne quand il entrerait mais non... le don obscur n'est pas fait ainsi. Et elle n'a aucun empire sur lui. Elle n'est que son vaisseau, petite poupée de chiffon poussiéreuse et décolorée. Lust semble la plus tranquille, ses yeux clairs reposent sur Glutony qui mâchonne. Parlera-t-elle jamais la gloutonne.

« C'est plus gai dans un cimetière. », grommèle la folle du roi dans ses cheveux rouges.

Puis la porte s'ouvre et c'est leur Ezechkiel qui revient, une princesse aux yeux vert dans les bras. Comment Jadis sait-elle pour les yeux? Oh ils sont toujours verts, c'est un peu risible dans le fond, alors elle se moquera sûrement mais cette fois ci c'est un garçon alors... alors l'intérêt devient autre. Catharsis grogne quelque chose dans son coin, personne ne l'avait même remarqué jusque là.

« Oh oui ça sent le sexe Cath, ça sent le sexe et la débauche. Je suis fan. »
« Non mais, c'est quoi ces gueules d'enterrement? … oh non. Pitié. Ne me dîtes pas que ce bougre de Dante est crevé? »

Mais la rousse - faut-il qu'elle soit toujours si enjouée - lui passe déjà les bras autour du cou et l'embrasse sur la joue:

« Oh Dante, il est en vacances - c'est ce qu'il a dit je ne déforme pas - tu m'as rapporté un cadeau? »

Elle jubile la rousse, lui vole un baiser et dans son dos on entend les petits pieds d'Ephèbe aux chaussures vernies s'enfuir dans les dédales de couloirs de la maison de Dante. Elle est si malheureuse la petite poupée de chiffon. Remplacée par une autre poupée. Plus grande. Plus belle. Ses couleurs à elle sont passées comme passe le printemps. Oh elle les déteste tous. Envy, qui haït le bon prince et déjà cherche quelques réconforts dans le string de Lust qui se dérobe comme une chatte sauvage. Mais discrètement. Elle déteste Greed qui grince et qui voudrait tous les posséder comme des petites figurines de collection. Les mettre sous verre ce serait l'idéal. Elle déteste Aube la pure. Viktor l'amoureux. Jadis l'exubérante, la trop colorée. Et elle le déteste lui par dessus tout, parce qu'il l'a remplacée, elle qui l'aime si fort.











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One more God damn day. #Ven 2 Juil - 19:13




Cath qui siffle comme une chatte en furie. Ça tirerait presque un sourire moqueur à Ezechkiel, mais il ne se sent pas d'humeur à attaquer tout le monde en un seul round. Il va faire crescendo. Comme d'habitude. Là, Jadis s'approche. Ezechkiel a un sourire amusé. Vilaine rousse.

« Oh oui ça sent le sexe Cath, ça sent le sexe et la débauche. Je suis fan. »
« Non mais, c'est quoi ces gueules d'enterrement? … oh non. Pitié. Ne me dîtes pas que ce bougre de Dante est crevé? »
« Oh Dante, il est en vacances - c'est ce qu'il a dit je ne déforme pas - tu m'as rapporté un cadeau? » Le prince roule des yeux. En vacance, le fils de dieu? Fonctionnaire.
« J'ai toujours un gros cadeau pour toi, ma belle... »

Il a un sourire qui en dit long sur le cadeau lui même. Un instant, Ezechkiel reste silencieux. Ephèbe est encore vexée. Petite enfant gâtée. Ezechkiel le fait, il en fait trop, mais qu'y peut-il finalement? Il l'aime, sa petite Ephèbe, comme il aime Odalisque, comme il aimera Knife. Il les dévisage, tous, un à un. Mine de rien, il les connaît que trop bien, cette petite troupe. On dirait la Mesnie Hellequin, cette bonne troupe de petits diables, allant et venant dans les villages, en semant la discorde et la peur. Il a un sourire, mais Knife déjà se réveille, alors le prince pose sur le sol l'enfant de seize ans, grand comme un homme de trente. Avec son mètre soixante dix sept, son visage bien tracé, on voit qu'il a du vécu. Derrière ses mèches auburn et encre, des yeux verts qui scintillent, purs et clairs, différents de ceux de la reine des damnées. Eux sont ternes d'avoir trop connu la misère. Ezechkiel est comme ça, il jubile à élever les rats parmi les rois. Une sorte de vengeance, sans doute. Il pose la princesse aux yeux verts sur le sol. Knife est là, étrange comme il ressemble de par la carrure et le tempérament au prince. Il a le regard dur, le regard droit, qui fixe et dévisage. Il apprends à reconnaître les visages, et n'a même pas peur de cette infâme qui mâche, encore et encore, sur le sol. Là, devant eux, la famille de Dante. Sans attendre, Ezechkiel passe une main dans le dos de Knife, le ramène contre lui, et pointe un à un, tous, cette famille étrange.

« D'abord les plus importants. Le blond qui grogne, c'est Catharsis. Croyant, mais homo, tu vois. Il pense que l'amour s'arrête aux prières – triste homme. Là, ma rousse... » il rit, passe sa main sur ses fesses, sans gêne. « C'est Jadis. Elle est folle, mais on l'aime bien au village. Là bas, t'as Glutony. Ne reste jamais avec elle dans une pièce tout seul : elle te mangerait. Warth est d'un colérique...! Sloth : lui demande jamais rien, il mettrait 3 siècles à le faire. Pride, super sex, mais d'un orgueil rare. Là on a Aube, gentille. Lust, qui... vient de se casser. La chose hideuse à côté, c'était son frère, Envy. Lust est nymphomane, mais genre, pour de vrai. C'est une maladie. Alors que Jadis, c'est son passe-temps. Et Envy, c'est juste qu'un détraqué qui veut absolument se tapper sa soeur. C'est un sale rat, t'approche jamais de lui. Et là, t'as Greed... Lui il a un sacré problème avec ce qu'il a dans le froque, mais il vaut bien Envy. Mh... Odalisque. » Il laisse Knife un instant, avance vers la foule qui fixe le nouveau visiteur, et il attraqpe dans la masse l'enfant aux cheveux blancs et aux yeux rouges, le serrant contre lui en baisant son front, comme un père le ferait, puis se retourne vers Knife. « Et ça, c'est Odalisque, mon premier fils. » Changement de visage. « Si tu le pervertis, je t'explose. » Sourire à nouveau. « Il est beau, n'est-ce pas? »

Il tapote la tête du fils chéri, regarde autour de lui, avise rapidement, puis se rapproche de sa valise. Il l'ouvre. Là, tout un tas de truc se chevauche. C'est du n'importe quoi, comme le crucifix cotoie le vibromasseur, ou encore le chocolat, et les coeurs. Du n'importe quoi. Il s'agenouille devant la valise. Knife est seul, et il découvre un peu cet univers qui semble décalé, et humain pourtant. Il pose son regard sur son père, qui tire déjà des tas de choses de la valise miracle.

« Tiens Jadis, on testera ça ce soir... »

Et il tend à la rousse des sous vêtements en chocolat. Il extrait un sex toy pour homme, et le jette à la gueule d'Envy, avec un sourire amusé et méprisant à la fois.

« Hey, Envy, avec ça tu pourras attendre les crises de ta soeur tranquillement, déjà en condition... » Là, il sort également un livre, épais, et le mets dans les mains de Greed, " Travailler votre confiance en vous ", psycho seconde année. « Pour travailler ta persuasion, mon petit Baudelaire. » Et hop il fait volte face, sort un grand sac de la valise et s'avance vers Catharsis : « Tiens, c'est pour la déco de ta chambre. »

Mine de rien, ce qu'il donne à Catharsis, c'est pas de la merde. Il les béni à Lourdes, et aussi au Vatican. Bon, il s'y est faufilé, mais n'empêche que... bon. Okay. N'empêche que ceux sont des crucifix purs et durs, datant de quelques siècles parfois. Bref, super. Bon. Eux, c'est fait... Il sort un os et le jette à Glutony, sans un mot. Elle comprendra. Et aussi des babioles, ici et là, pour tout le monde. Des livres romantiques, pour Viktor, et deux magnifiques colliers pour Aube, d'argent et d'or blanc, avec des pierres claires, pour ne pas jurer. Pour Odalisque, il y alla plus doucement, avec un sourire tendre. Il posa un genou à terre, attrapa le poignet de l'enfant, et embrassa la peau de sa main. Cette façon d'agir fit arquer un sourcil à Knife. Tout le monde était donc incestueux ici? La limite entre la morale et l'immorale n'existait plus ici. Chacun avait sa façon d'être, de faire, de penser, aussi Jadis rêvait de Dante, Ezechkiel soupirait en silence sa cousine, et Envy sa soeur. À chacun son idole. Pour le petit Odalisque, le prince était un père exemplaire, aimant, et s'il disparaissait parfois, toujours il revenait et embrasser cette main, puis cette joue, ce front, et enfin cette bouche fine et bien dessinée. Un baiser chaste et d'amour, pas de lubricité. Odalisque était pur, et si l'on osait ne serais-ce que l'agresser, il se serait énervé très sérieusement. Comme il a fini d'embrasser sa bouche, il joint ses mains, les écarte, a un sourire comme il fixe l'enfant, quand dans ses mains un petit oiseau apparaît. Il referme à nouveau les mains, les ouvre à nouveau, et là c'est un magnifique bracelet qui tient dans ses mains. Un bracelet d'or blanc, d'une finesse extrême. C'est un bijou unique, parsemé de pierres de toutes les nuances rouges qui soit. A l'intérieur, il y a une gravure, un magnifique ciselé dans le fer, « Odalisque ». Il caresse la joue de l'enfant, cet enfant qu'il aime, puis se relève, avec un nouveau visage déjà. Un visage qui cherche, mais ne trouve pas. Cette petite peste d'Ephèbe ne le saluerait même pas? Il siffle, un instant, se retourne.

« Jadis, donne un peu d'hospitalité à Knife, mais ne lui fais pas trop mal. Je l'aime bien, alors... Si tu me l'abîmes, je te coud les lèvres. » Silence. « Toutes les lèvres. »

Sourire, rire. Il rit. Puis finalement il se détourne, pousse Odalisque vers les couloirs qui mènent jusqu'aux chambres, la valise sous la main. Il a quelque chose à offrir à Ephèbe, et si cette vilaine petite fille n'est pas venu lui souhaiter bon retour, la maison risque de brûler toute entière. Agacé, il avance dans le dédale, sa main tenant celle d'Odalisque aux yeux de sang. Il pousse finalement la porte de la chambre. Sourire mitigé, entre la moquerie et la colère.

« Alors... On vient pas voir Papa? »

Il referme la porte derrière Odalisque et lui. On lave le linge sale en famille. C'est une chose qu'on lui a apprise, et qu'il a bien saisi. Maintenant, il connaît par coeur. Il avance, lève le nez, méprisant. Quelle est cette vilaine petite fille qui n'a même pas pris la peine de dire bonjour à son père?

De l'autre côté de la maison, Knife reste devant l'attroupement de vampyr, lui qui est encore jeune. S'il est bien abreuvé et a donc le teint couleur de pêche, il a un petit air de prince dans les yeux. Knife est fils de mafieux, il a le sens du respect, de l'honneur, mais également de l'orgueil. À première vue, c'est Ezechkiel tout craché, hormis les yeux. Les yeux verts de Knife sont clairs et frappants, comme deux éclats d'émeraude. C'est une belle couleur. Une couleur qui marque. Une couleur qui fixe les cheveux rouge de Jadis. Qu'est-ce que l'on entends par... hospitalité?










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PR. AZAEL VAN HELLSING
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One more God damn day. #Dim 11 Juil - 16:06


Un crucifix aussi lourd que la sainte croix vola à travers la pièce, si il n'explosait pas la gueule du prince c'était bien que le pieux Catharsis aurait eu quelques scrupules cachés à fracasser ce sale petit con. Catharsis n'était pas gay, pas seulement parce que c'était un péché mais parce qu'il était épris de la chair et luttait contre elle à grands coups de discipline. Le sexe lui était indifférent, assez ironiquement il n'avait envie que de soulager sa propre chair... sauf pour une seule exception. Mais de toute façon il ne cédait jamais.

« Oh tout de suite, je fais des chôôôses Ezechkiel mon mauvais prince... », se plaignit la voix lassée de Sloth.

Tous passèrent en revu, jusqu'à Odalisque qui se tassa sur lui même en entendant appeler son nom. Il ne savait pas trop que dire, que faire. Est-ce qu'il devait croire Ephèbe quand elle tremblait de tout son coeur que lui et elle soit détrônés dans l'amour de leur père. Il ne savait pas. Il ne voulait se retrouvait tout seul dans la neige une seconde fois, c'était. Il aurait même accepté de passer du rang de chéri à celui de souffre douleur si seulement son père ne le laissait pas. Il sourit comme la main de Dieu venait se poser sur sa tête puis il attendit patiemment. Tout le monde semble content, sauf Greed et Envy mais ça n'a rien d'étonnant. Catharsis avec son visage d'ange et Glutony qui mâche encore et toujours, qu'importe quoi -et vous ne voulez pas le savoir - pourvu qu'elle mâche. Puis les prunelles sang d'Odalisque suivent son père sans trop oser regarder Knife de peur de faire un faux pas, d'être haït tout de suite,, ou envié. C'est que chez Dante les petits et les faibles apprennent vite à baisser le regard. Il en va de leur survie.
Odalisque ferme les yeux sous les baisers de son père. S'il n'a plus peur maintenant, il tremble toujours quand cette bouche se pose sur la sienne. Comme une petite créature timorée qu'il est et pourtant c'est un redoutable tueur. Il tremble aussi parce qu'il a peur de mordre cette bouche qui l'embrasse. Il s'en voudrait à mort mais le sang est plus fort que tout.
L'enfant sourit tranquille quand son père s'écarte et regarde émerveillé le petit oiseau. Il tend la main mais les mains de son père se referme. A-t-il mal compris? Il interroge de ses yeux de sang mais son père ne le laisse pas dans le doute et déjà attache un petit bracelet gravé à son nom.

« Merci père, il est très beau. Et... Vous m'avez manqué. », plus qu'il ne le dirait.

Il ne voulait pas le contrarier. Odalisque avait connu les colères de Dante dans sa vie de mortel. Il en gardait la marque indélébile.

« Jadis, donne un peu d'hospitalité à Knife, mais ne lui fais pas trop mal. Je l'aime bien, alors... Si tu me l'abîmes, je te coud les lèvres. Toutes les lèvres. »
« Graouu... ne me tente pas grand fou. »

La rousse sanguine a un petit clin d'oeil. Elle est un peu la reine puisque Dante n'a pas de reine. Elle se retourne vers Knife avec un sourire rouge passion, et lui demande de quel genre d'hospitalité il a envie de jouir. Les mots sont toujours si bien choisi quand c'est Jadis qui parle.

De leur côté Odalisque et Ezechkiel vont main dans la main. Ephèbe sur le grand lit les entend venir. Du moins elle entend les pensées d'Odalisque qui est si silencieux qu'on dirait qu'il a été moulé dans le plâtre. La petite fille tourne le dos à la porte, prête à bouder pour l'éternité. C'est que cette petite "chose" comme l'appelle Dante, a un coeur d'artichaut qu'elle a donné à ce monsieur qui est si volage. La porte s'ouvre et elle a de ses regards terribles des fois où elle est très en colère. Mais il n'y a que l'oreiller pour recueillir ces yuex là.

« Alors... On vient pas voir Papa? »
« Vous non plus n'êtes pas venu Père. Vous vous êtes lassé de nous n'est-ce pas? »

Les mots sont durs mais le pire c'est qu'ils sont réellement pensés. Ephèbe ne dit jamais rien à la légère. Odalisque qui à mal de l'entendre dire ça va se coucher contre elle, et voilà Ephèbe, minuscule qui glisse sa main dans les cheveux de son frère pour le rassurer, un regard de grand saignée pour son père. Contrairement à Odalisque, la petite Ephèbe préférerait mourir que de perdre sa place de favorite. L'est-elle seulement, bonne question. Mais elle veut bien y croire.









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One more God damn day. #Jeu 15 Juil - 19:30




Les colères de Dante ont toujours été très horribles. Celles d'Ezechkiel aussi. Peut être même plus terrible encore, comme lui est né prince et qu'il déteste par dessus tout la médiocrité de l'âme humaine. Il s'adoucit un temps, et finit par les tuer de ses propres mains, comme il se prends pour dieu, donnant la mort-vie, puis l'enlevant quand il s'est lassé. Il se lasse, c'est bien vrai, de tout. Ou presque. Son amour de Dante ne se tarira sans doute jamais, comme c'est un fleuve sans cesse renouveler, avec des inondations, des colères, des pardons. Son amour pour sa famille non plus, car toujours il lui vient au coeur une pensée pour eux deux, pour Odalisque l'enfant sage et Éphèbe la capricieuse. Il les aime ainsi, même si parfois Éphèbe mériterait une terrible correction, et que cela, il ne le fait jamais. Car si il le fait très sérieusement, elle mourra, et qu'il ne veut pas la tuer. Pas elle. Et là, en face de lui, quand sa petite robe, il ignore s'il doit hurler déjà et frapper, ou se taire et la laisser là, lui faisant comprendre qu'il n'a besoin de personne. Qu'il est seul, et que cette vie volage, de libertin, ça lui plaît, et ça ne finira jamais – ou alors qu'au retour de celle a qui il s'est promis à s'en damner. Il murmura, mauvais, une fois la porte refermée.

« Alors... On vient pas voir Papa? »
« Vous non plus n'êtes pas venu Père. Vous vous êtes lassé de nous n'est-ce pas? »
« Petite sotte. »

Il laisse sur le sol la valise et relève le nez, jaugeant d'un œil bleu terrible la scène qui ne lui paraît ni adorable, ni pitoyable. Elle lui paraît juste comique, mais d'un comique noir. Qu'elle est-elle cette enfant pour croire l'attacher à son pieds? Il est libre, comme un corbeau, et il mourrait d'être enfermé dans une cage. Il le sait. Il sait aussi beaucoup d'autres choses, et derrière son air d'idiot heureux se cache une facette plus sombre. Il lève la main, et elle est arrachée lentement du lit, d'Odalisque aussi, comme elle lévite dans les airs jusqu'à que la main du prince épouse sa gorge blanche, délicate. Il la tenait là, puis la rapprocha de son visage, inquiétant et pourtant encore calme – d'une colère retenue, dirons-nous.

« Ne t'aie-je pas déjà dit de soigner ce vilain défaut qui est tien? Les caprices sont bons pour les enfants des autres. »

Il la lâcha et elle retomba sur le lit, rebondissant tellement elle était légère. Ezechkiel posa son regard sur Odalisque.

« Sors d'ici, et va excuser le geste de ma fille auprès d'Aube. Tu iras voir ce que fait Envy. »

Silence. Et l'enfant sortit, comme il n'avait aucun intérêt à rester qu'à le mettre plus en colère encore. Ezechkiel contourne lentement le lit avant de s'y asseoir. Une fois encore le corps d'Ephèbe fut traîné sans sa permission, par une pensée supérieure à la sienne, et sa tête se retrouva rapidement sur les genoux du père, ennuyé.

« Tu sais que tuer dans la maison de Dante est mal. Les représailles seraient terribles, et il ne me plairait pas de te perdre, malgré que tu sois une peste. » Il souffla. « Je t'aime, Ephèbe, sinon je ne te garderais pas. Mais tu me mets toujours en colère avec tes piques. Ne peux-tu pas concevoir que je suis un oiseau, et qu'à m'attacher, tu me feras crever? » Il la regarda, sérieux. « Si tu avais eut dix ans de plus, tu auras tout pour me fidéliser, je l'avoue. Car tu es belle comme un flocon de neige, et que tu aurais tout gagner à grandir. Mais tu n'es pas grande, et tu ne pourras jamais me donner que la moitié de ce que je désire d'une âme. » Il lui caressait les cheveux, comme pour se calmer lui même, et la réconforter elle ensuite. « J'aime Odalisque, je t'aime toi aussi, et j'aimerais Knife. Je ne veux pas voir de jalousie entre vous, car vous êtes tous égal dans mon coeur, et que si jamais vous vous entretuez entre vous, cela me ferait plus de peine que plaisir. Parfois, il faut savoir accepter le fait qu'on est pas assez. Tout comme je ne serais jamais assez rousse pour Dante, ou assez féminine, tout comme Knife ne sera jamais assez Dante pour Jadis, tu ne seras jamais assez pour moi, et je serais toujours ridicule aux yeux des autres. » Il passa ses doigts sur les lèvres de l'enfant, avec un sourire amusé. « J'aurais du attendre avant de te transformer. Tu ne fais que payer mon imprudence et mon impatience. Si tu me détestes tant, pourquoi n'essaies tu pas me tuer? Une épée à moi suffirait. Un coup bref, rapide. »

Il se laissa tomber en arrière et écarta les bras, devant l'enfant qui n'avait sans doute pas plus de cinq ans en apparence.

« Prends une arme et tranche la tête, ou alors arrache moi le coeur avec tes doigts et trempe-y tes lèvres. »

Knife était passé... L'excitation du retour aussi. Maintenant, il avait retrouvé ses idées. Cette petite mort. Pourquoi Ezechkiel était il bouillant comme la braise? Mais car faire l'amour était la seule chose humaine qu'il pouvait encore faire, à défaut de manger et de boire. Il ne lui restait que ça. Le sexe. Et sa reine avait disparu. Et Knife détestait les hommes. Et Ephèbe avait à peine cinq ans. Et Odalisque... non. Odalisque devait rester pure. Dante n'était plus là. Oui... Peut être la mort définitive était elle la solution à tout.











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► MESSAGES : 1431
One more God damn day. #Jeu 15 Juil - 23:09


Elle écoutait son père parler, uniquement parce qu'elle n'avait pas le choix. Elle avait trop peur qu'il la tue. Il aurait même pu la tuer par accident. Elle était capricieuse oui, mais si consciente de son état.

« Si tu avais eut dix ans de plus, tu auras tout pour me fidéliser, je l'avoue. Car tu es belle comme un flocon de neige, et que tu aurais tout gagner à grandir. Mais tu n'es pas grande, et tu ne pourras jamais me donner que la moitié de ce que je désire d'une âme. »
« Pourquoi parlez vous comme ça père? Vous essayez de me blesser? »

Elle se laissait faire, ses yeux se noyant dans le sang. C'était la colère tout autant que la peine qui la faisait pleurer. Et elle pleurait toujours en hémorragie. Toujours à cause de lui. Ce père qu'elle aimait de trop sans doute, mais qu'elle aimait comme un père. Elle n'avait pas l'âge de se rendre encore compte de ce qu'elle perdrait à ne jamais grandir, à ne jamais s'épanouir comme une fleur dans un corps de femme que les hommes désireraient. Mais il parlait une langue qu'elle comprenait tout de même sans même éprouver ce genre de désir. Lui prêtait-il plus de vice qu'elle n'en avait. L'idée lui serra le coeur et à l'instant comme son visage se maquillait de rouge, elle le haïssait.
En revanche elle comprenait le don obscur, peut-être au delà de tous chez Dante, excepté Dante lui même.

« J'aime Odalisque, je t'aime toi aussi, et j'aimerais Knife. Je ne veux pas voir de jalousie entre vous, car vous êtes tous égal dans mon coeur, et que si jamais vous vous entretuez entre vous, cela me ferait plus de peine que plaisir. »
« Mais vous m'avez faite jalouse. Vous m'avez faites capricieuse. Parce que vous vouliez qu'on vous aime à mourir de chagrin. Vous êtes égoïste père. »

Elle regardait le plafond rougi par ses larmes. Accepter qu'elle ne serait jamais assez. Que c'était cruelle à l'oreille d'une enfant de six ans qui avait l'air d'en avoir cinq. Qu'elle regrettait parfois de n'être pas morte battue par sa belle mère. La toute petite Ephèbe mourrait une dague dans le coeur quand son père lui disait qu'elle n'était pas assez. Elle haïssait ce nouveau qu'il avait ramener mais elle haïssait plus encore Ezechkiel. Au moins autant qu'elle l'aimait.

« J'aurais du attendre avant de te transformer. Tu ne fais que payer mon imprudence et mon impatience. Si tu me détestes tant, pourquoi n'essaies tu pas me tuer? Une épée à moi suffirait. Un coup bref, rapide. »

Elle se redressa, petite furie au masque de sang. Elle s'arrachait délibérément à ses genoux, refusant de rester sa petite poupée de porcelaine. Pas quand il était si blessant, si moqueur.

« Vous tuer? Comme si j'en avais la force! Comme si j'en avais le pouvoir! Je vous déteste père! Je vous déteste!! Vous me narguez! Vous vous moquez de moi! Vous auriez du ne jamais revenir!! Vous auriez du me laisser dans le puits de soleil! JE VOUS HAIS! »

C'était une grosse colère. Mais une colère de tout petit enfant qui souffre. Seulement Ezechkiel n'était pas une mère. Il n'était pas un père non plus à proprement parler. Il s'entourait de petites figurines qu'il appelait ses enfants et quand il en avait marre il les brisait. Oh il ne les brisait pas toujours au sens propre mais moralement. S'en rendait-il seulement compte? Elle ne demandait pas un amant à cet âge là, juste un père aux yeux duquel elle aurait été unique. Un père qui ne disparaissait pas, qui ne l'abandonnait pas, lui. Mais il y avait un point sur lequel Ezechkiel avait raison, il n'était pas ce père là. Il ne le serait pas. On ne changeait pas n'est-ce pas?

« Prends une arme et tranche la tête, ou alors arrache moi le coeur avec tes doigts et trempe-y tes lèvres. »
« Comme je voudrais père... vous tuez pour que vous cessiez de me dire toutes ces horreurs... », elle sanglotait.

Sa voix un petit murmure étranglé, non plus des éclats de voix. Elle disparaissait complètement. Sa robe était maculée de sang et elle se sentait déjà faible. Il fallait qu'elle boive car elle avait pleurer toutes les larmes de son corps. Mais elle ferma les yeux, se sentant ridicule. Il ne la comprenait pas et elle en souffrait mais... est-ce que cela pouvait changer quoique ce soit?

« Je vais chercher Lust. Vous avez besoin d'elle et moi... je suis trop en colère. Je vous froisserai encore. »

Elle s'échappa et l'instant d'après c'était la belle Lust qui entrer dans la chambre, tranquille. Visiblement pas en proie à une quelconque crise.
Elle s'assit sur le lit près d'Ezechkiel et lui caressa le front doucement:

« Déjà de noire humeur mon prince? »









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One more God damn day. #Mer 21 Juil - 23:37




La petite ingrate était partit, l'avait laissé là, seul dans son grand lit. Alors parfois il imaginait là le visage d'une magnifique Rosarjo, il se délectait d'un simple souvenir. Il revoyait l'extase sur son visage, comme une seule fois il avait vu le voir, et que de cette fois là il ne lui restait que des sons et des images. Parfois son « je t'aime » revenait à son oreille, et il se détestait comme il ne l'avait pas cherché depuis. Il se détestait à un tel point, que c'en était détestable. Où était-elle cette reine magnifique, divine et dure, aux yeux vert? Elle qui avait crevé son âme et ne l'avait jamais abandonné? Il ferma les yeux, et revoyait les courbes brunes d'un corps fin et souple. Qu'il était bon, ce corps. Il savait le maintenir sans jamais l'étouffer. Il savait le tenir sans jamais l'étrangler. Il savait l'aimer sans jamais l'ennuyer. Il aurait connu et découvert cent fois ce corps sans pleurer, sans en être lasser ; il était fait pour elle. Et elle lui avait été enlevé. Il ouvrit un oeil, mais il savait déjà qui on le lui envoyait. Comme si cette blonde pulpeuse pouvait panser le coeur du prince, quand il n'appelait qu'à l'amour de son père. Même cet amour là, il en était privé. Dante n'était pas là, lui qui avait su le garder vivant pendant cinq siècles, quand il ne désirait que mourir. Et quand bien même il l'avait gardé vivant, il s'intéressait maintenant à cette fille aux yeux rouge. À son Erzebeth Bathory. Il aurait pu se perdre en regardant Néhémie, à admirer le carré de son visage, mais lui même était occupé. Le monde entier vivait sans l'attendre, et lui, restait là, statique.

Il ouvrit les yeux en sentant les mains froides de la belle Lust sur son front, comme on avait du lui sucer le sang. Mordre son poignet blanc et la vider aurait été facile. Dante aurait été furieux, peut être même l'aurait-il tué pour avoir oser. Cela aurait été magnifique, que d'être saigner de cette façon.

« Déjà de noire humeur mon prince? »

Il la regarde, la détaille. Ses longs cils noirs, ses cheveux blonds. Lust a un air de catin. Elle n'a rien de sublime. Elle est belle, magnifique, mais tout n'est que vulgarité, comme elle appelle au sexe et jamais à l'amour. Il le sait. Elle pourrait le rendre heureux elle aussi, comme n'importe quelle fille. Elle pourrait le tenir dans ses bras en lui chantant à l'oreille pendant que son orgueil la remplisse tout entière. Mais rien de tout ça n'arrivera, car il appartenait à une toute autre reine, et qu'elle l'étoufferait un jour ou l'autre. Il ferma à nouveau les yeux et chanta, comme il avait toujours chanté, sur un air enjoué, quoi qu'il y eut un rien de mélancolique au fond de sa gorge :

« Certes, elle n'était pas femme et charmante en vain,
Mais le terrestre en elle avait un air divin.
Des flammes frissonnaient sur mes lèvres hardies ;
Elle acceptait l'amour et tous ses incendies,
Rêvait au tutoiement, se risquait pas à pas,
Ne se refusait point et ne se livrait pas ;
Sa tendre obéissance était haute et sereine ;
Elle savait se faire esclave et rester reine,
Suprême grâce ! et quoi de plus inattendu,
Que d'avoir tout donné sans avoir rien perdu !
Elle était nue avec un abandon sublime
Et, couchée en un lit, semblait sur une cime.
A mesure qu'en elle entrait l'amour vainqueur,
On eût dit que le ciel lui jaillissait du cœur ;
Elle vous caressait avec de la lumière ;
La nudité des pieds fait la marche plus fière
Chez ces êtres pétris d'idéale beauté ;
Il lui venait dans l'ombre au front une clarté
Pareille à la nocturne auréole des pôles ;
A travers les baisers, de ses blanches épaules
On croyait voir sortir deux ailes lentement ;
Son regard était bleu, d'un bleu de firmament ;
Et c'était la grandeur de cette femme étrange
Qu'en cessant d'être vierge elle devenait ange. »


Il eut un petit rire, se redressa et avisa la valise sur le sol. L'odeur du sang, des larmes de la petite Erèbe. Au loin, on entendait les soupirs de Knife, mêlé à ceux d'une Jadis enthousiaste. Il se laissa retomber sur le lit, lourd.

« Cette vie n'est qu'une mascarade absurde. Une pièce, non-sens constant. Les gens se voient, se rentrent dedans, mais ils ne font pas attention réellement les uns aux autres. C'est un univers stérile, où les personnages sont déjà morts. Cette tragédie n'en est pas une. On ne pleurs pas pour des morts ; encore moins quand ils meurent dans le ridicule. » Il posa sa main sur la garde de son épée et eut un sourire en coin. « Il me serait facile de régler le compte à cette tragédie pendant son absence. À tous les tuer. À tous leur arracher la tête et à boire leur sang. À l'attendre, à le regarder arriver, et à lui dire : voilà ce que tu as fais. Cela est ta tragédie. Et encore là, il rirait sans doute. Je rirais aussi quand il enfoncerait sa main dans mon corps pour en arracher le coeur et le mordre à pleine dent, alors peut être que dans mon coeur il y aura un éclair de bonheur, un instant. » Soupire. « Mais tout cela n'arrivera pas. » Il tourna sur le ventre et la regarda, droit dans les yeux : « Sais-tu pourquoi je continue de faire l'amour quand cela ne me satisfait même pas? »

La question anodine. Ou pas. Pouvait-il y avoir une chose plus anodine que les rapports charnaux? Non. L'esprit d'Ezechkiel analysait de trop, pour se satisfaire juste d'une explication aussi simple. Tout avait un sens. Absolument tout.
poème de victor hugo.











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One more God damn day. #Jeu 29 Juil - 18:38


Lust eut un sourire fin à l'entendre chanter. Ce n'était pas un sourire heureux non. Elle n'avait jamais de sourire heureux quand elle s'échappait de l'avidité d'Envy. Elle ne pouvait pas sourire vraiment quand elle voyait ce prince, qui avait été presque un frère pour elle, rongé de l'intérieur par ses propres démons.

« Cette vie n'est qu'une mascarade absurde. Une pièce, non-sens constant. Les gens se voient, se rentrent dedans, mais ils ne font pas attention réellement les uns aux autres. C'est un univers stérile, où les personnages sont déjà morts. Cette tragédie n'en est pas une. On ne pleurs pas pour des morts ; encore moins quand ils meurent dans le ridicule. »

Elle aurait pu lui dire que tous n'étaient pas les mêmes. Qu'elle faisait attention à lui, tout comme lui faisait attention à elle. Parfois. La relation que Lust avait avec le prince allait au delà de la simple excitation de leur chair. Il y avait de ça aussi mais différemment. Peut-être était-il le seul homme qui l'avait jamais laissé poser sa tête sur son épaule une fois que c'était fini. Le seul avec qui elle parlait et riait, après, pendant, ou même quand ils ne faisaient rien. Ce n'était pas qu'elle l'aimait, ni qu'elle voyait en lui en substitue à son Hector mal aimant, bien loin de là. Simplement qu'elle aimait sa compagnie, et qu'il avait son amitié, tout comme le prince des loups avait son amour mais n'en ferait sans doute jamais rien.
Mais elle le laissa parler parce que c'était tout ce dont il avait besoin. Cracher son venin. Il viendrait un moment où il voudrait qu'elle parle aussi, mais pas maintenant.

« Mais tout cela n'arrivera pas. Sais-tu pourquoi je continue de faire l'amour quand cela ne me satisfait même pas? »

Elle laissa un long silence, plongeant un instant dans les yeux clairs du prince.

« Je fais l'amour parce que je n'ai jamais été étreinte comme je le voulais de l'homme que j'aimais. Mais je fais aussi l'amour pour me faire un peu plus mal, parce que je sais que je suis sale et que quelque part, plus je me fais mal, plus je suis sale, plus je me damne mais je crache à la gueule du Marionnetiste qui m'a fait et qui a cru que pour m'avoir précipité dans mon propre vice, il m'avait éliminé. Je ne suis peut-être que de la vermine, mais je suis plus vivante que les esprits sains qui marchent au dessus de nos têtes. Et toi? Pourquoi tu continues? Pour te faire mal? Pour te venger? Pour leurs faire mal à eux, ces corps que tu étreins? »

Elle le lui disait sans les mots. Elle, étreignait les corps pour toutes ces raisons là, pas seulement parce qu'elle était malade, qu'elle ne pouvait pas s'en passer, bien que ce fut aussi un facteur déterminant. A cet instant, Lust comme elle regardait le prince à l'agonie, n'était pas cette femme succube qui ne transpirait qu'émanation de désirs carnassiers. Elle était un instant, cette toute jeune mariée que son époux avait désabusée à la première nuit. Et ses yeux azurs, touchants, se rappelaient la douleur, le sang virginal, et la froideur des corps. Et ils souffraient. En silence.











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One more God damn day. #Jeu 19 Aoû - 3:32





Il regardait le plafond, puis son visage à elle, blonde radieuse. Elle était belle, la gentille Lust. Azur. C'était ainsi qu'elle se nommait, celle dont on disait qu'elle n'était qu'une catin. Foutaises! Il avait connu des catins, et quand l'amour, elle ne faisait que simuler, quand Lust aimait vraiment l'amour et la vigueur. Ezechkiel, lui, donnait sans compter. Il était différent de Néhémie, qui aimait ce jeu de soumission et de domination. Ezechkiel prenait possession sans que l'on se sente étouffer, et s'il guidait parfois les corps, il se laissait également faire, pour le bien de la chaire. Ezechkiel était un bel amant, et une première fois avec lui était sans doute le meilleur des choix. Et malgré tout cet amour gaspillait, jetait ici et là, cet amour de trop et pour rien, il continuait à appeler cela « faire l'amour ». Oui, prince, mais un amour stérile.

« Sais-tu pourquoi je continue de faire l'amour quand cela ne me satisfait même pas? »

Elle le regarda, comme il la fixait intensément, avec un quelque chose à l'intérieur de l'œil. Pas une envie de pleurer ; il avait compris qu'un homme ne pleurait pas à force de punitions et de coups de fouet. Non, c'était un brin de nostalgie, et aussi peut être de rancœur envers ce géniteur qui n'avait rien fait pour lui. Ou alors trop. Le bon Ezechkiel aurait pu être roi sans le savoir. Il aurait pu vivre une vie normale, courte, avoir des enfants avec une reine qu'il aimait. Au lieu de ça, on lui donnait l'éternité pour courir après un fantôme qui ne serait jamais sien. Il ne demandait qu'une chose, et personne ne voulait l'aider. Aurait-il du être plus sympathique? Nah, ça n'aurait rien changé de toute manière. Il était condamné à cela. Il apprendrait à ne plus souffrir, ou alors à se faire mal autrement.

« Je fais l'amour parce que je n'ai jamais été étreinte comme je le voulais de l'homme que j'aimais. Mais je fais aussi l'amour pour me faire un peu plus mal, parce que je sais que je suis sale et que quelque part, plus je me fais mal, plus je suis sale, plus je me damne mais je crache à la gueule du Marionnettiste qui m'a fait et qui a cru que pour m'avoir précipité dans mon propre vice, il m'avait éliminé. Je ne suis peut-être que de la vermine, mais je suis plus vivante que les esprits sains qui marchent au dessus de nos têtes. Et toi? Pourquoi tu continues? Pour te faire mal? Pour te venger? Pour leurs faire mal à eux, ces corps que tu étreins? »

Il l'avait regardé, un instant, puis il avait eut un sourire triste. Il aurait cru qu'avec lui, c'était différent. Peut être que ça ne l'était pas. Peut être qu'il n'était rien dans cette maison qu'un fantôme qui passe, qui abuse des gens, puis qui repars. Il était le digne fils de Dante, ce bon Dante qui était absent, encore à courir après sa belle Scarlett... Non. Lui, il embrassait par amour des corps, par amour de la chaire et de la vie. Il aimait de trop. Il aimait beaucoup. Il aimait à l'overdose.

« Je ne peux plus manger. Je ne peux plus boire que du sang. Je ne peux faire qu'une chose : faire l'amour. » Il la regarda, la détaillant, elle, son nez, ses lèvres. « Faire l'amour, c'est un peu ma magie, tu sais. Quand je découvre un corps, que je sens l'excitation monté en moi... Je m'en fou si nos corps sont froids, si cette fille me détestera demain de ne pas avoir pu finir en elle, je me fous de tout ça. Ce que je vois, c'est que pendant une demi-heure, une heure, deux heures, pendant ce temps de ma vie, elle m'a regardé avec des yeux émerveillés, elle a chanté à mon oreille, elle m'a dit cent fois je t'aime. Cette fille meurt d'amour dans mes bras, même s'ils froids, et parfois, je m'émerveille de la douceur durant l'acte, je me plais à voir la larme naissante au coin de l'œil d'une pucelle que je déflore, quand elle tremble sous ma main d'impatience... Non. J'aime faire l'amour, même si je ne finis jamais, car pendant un instant, un tout petit instant, le monde entier me regarde, pendant un instant, je suis vivant. Mieux, je suis humain. »

Il a un sourire ivre, alors qu'il se redresse lentement de sur le lit. Il reste assis dans ce lit, regarde ses chaussures noires qui touchent le sol. Le sol... Il a la tête baissée, un instant. Son regard glisse de ses pieds à elle, la fixe en arrière. Il veut les aider, il aimerait faire tout ce dont il est capable pour qu'elle aime normalement, pour qu'elle retrouve cette vie instable. Dante les abandonne, peu à peu, car Dante n'est aussi qu'un enfant, et s'il a ses jeux, il a ses démons et ses passions aussi. Tôt ou tard, il faut se détacher du sein de la mère, aussi bonne soit-elle. Ezechkiel? Il ne partira pas. Il est le genre de vieux garçon, à rester jusqu'à la mort. Il est fidèle comme un chien. Puis il sait bien qu'un jour Dante reviendra. Il n'est pas partit longtemps. Il ne part jamais bien longtemps. Ce n'est pas Dante qui l'inquiète. C'est elle, à cet instant.

« Ton frère abuse toujours de toi? »

La question est abrupte. Ezechkiel n'aime pas la soie et la dentelle, ou alors sur des corps féminins. Pour les problèmes, en général, il préfère une réponse nette et précise. Pas de mais. Pas de peut être.











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► MESSAGES : 1431
One more God damn day. #Jeu 9 Sep - 9:52


A ce bref éclair d'expression elle sait que la vipère à mordu. Non ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire. L'amour par vengeance mais pas avec lui. Il était bien le seul. Ce n'était pas de l'amour au sens le plus grand, le plus noble du terme, mais c'était un amour doux et sincère. Elle lui prit la main comme il reprenait la parole. Le geste n'avait rien d'équivoque pourtant. C'était un geste qui aurait pu venir de l'époque victorienne.

« Je ne peux plus manger. Je ne peux plus boire que du sang. Je ne peux faire qu'une chose : faire l'amour. Faire l'amour, c'est un peu ma magie, tu sais. Quand je découvre un corps, que je sens l'excitation monté en moi... Je m'en fou si nos corps sont froids, si cette fille me détestera demain de ne pas avoir pu finir en elle, je me fous de tout ça. Ce que je vois, c'est que pendant une demi-heure, une heure, deux heures, pendant ce temps de ma vie, elle m'a regardé avec des yeux émerveillés, elle a chanté à mon oreille, elle m'a dit cent fois je t'aime. Cette fille meurt d'amour dans mes bras, même s'ils froids, et parfois, je m'émerveille de la douceur durant l'acte, je me plais à voir la larme naissante au coin de l'œil d'une pucelle que je déflore, quand elle tremble sous ma main d'impatience... Non. J'aime faire l'amour, même si je ne finis jamais, car pendant un instant, un tout petit instant, le monde entier me regarde, pendant un instant, je suis vivant. Mieux, je suis humain. »

Elle sourit comme il la détaille. Et puis il y a quelque chose qui l'amuse encore là dedans.

« Cela te ressemble bien Ezechkiel c'est ce qui te rend le meilleur des amants sans doute et je crois que je le comprends. Mais tu sais qu'il ne faut pas me parler si joliment d'amour... pas à moi. »

Elle savait qu'il n'avait jamais dit non ou presque. Dans ces mauvais jours parfois mais c'était rare. Pourtant elle trouvait qu'il y avait quelque chose d'un peu triste à faire l'amour avec elle quand elle le réclamait à n'en plus pouvoir. Ce n'était pas encore le cas là, et ils avaient bien souvent fait l'amour plus par envie que par nécessité. Mais elle savait qu'il pouvait lui en falloir bien moins pour se remettre à délirer. Un instant ses yeux azur caressèrent le pli princier de ses lèvres, prodiguant ce petit courant électrique dans son corps qui lui faisait cambrer les reins. Elle pianota des doigts sur le matelas pour chasser l'appel de la chair mais c'est encore Ezechkiel qui tenait la meilleure méthode, bien que ce ne fut sans doute pas voulu.

« Ton frère abuse toujours de toi? »
« Pourquoi ce serait-il arrêté? », répond-elle au bout du sourire qui n'y est pas.

Quand elle se possédait elle même, Envy n'aurait jamais pu la toucher, mais...

« ...je me domine à peine ces temps ci. Le vent tourne dans le mauvais sens et sa chaleur, et son odeur... », les doigts de la superbe blonde se crispent un peu sur le drap et ses cuisses se serrent comme cette odeur et cette chaleur de loup se rappellent à son souvenir.

Quand elle ne se domine pas, ce n'est pas ce loup qui la tourmente jusque dans son cercueil qui en profite. C'est Envy. Son frère. Mais comment pourrait-elle se dominer? Depuis tout jeune on leur a appris à exécrer l'odeur des loups mais elle est si forte, si brûlante d'hormones, comment le pourrait-elle elle a qui déjà l'odeur de l'homme fait déjà impression.
Ses cuisses se serrent un peu plus encore comme pour la dissuader d'y mettre la main, il faut que la crise passe ou qu'elle fasse l'amour mais ce n'est pas vraiment le moment. Lui le sait. Il sait de quoi, de qui elle lui parle quand elle lui parle du vent, et il est bien le seul.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
One more God damn day. #Dim 12 Sep - 19:14




« Ton frère abuse toujours de toi? »
« Pourquoi ce serait-il arrêté? »

Le regard clair du vampyr comprit. Envy était comme ça, un prédateur, non, pire, un parasite. Il s'agrippait à elle, et n'osait la lâcher. Ce que le sang avait fait de lui ne devait pas ressembler au frère que Azur Winchester avait connu dans le passé. Ezechkiel en était bien conscient, tout comme Néhémie n'était pas non plus le même qu'il n'avait été. Dans le passé, il avait moins peur de la mort. Il savait que l'on pouvait mourir à n'importe quel moment, mais quelle angoisse finalement d'avoir la vie éternelle et de craindre tant de chose en même temps, n'est-ce pas? C'était peut être ça, leur malédiction. Leur donner les joies de l'immortalité, tout en castrant leur soif de liberté, eux qui n'étaient plus qu'ombres et damnés. Il la regarde, l'observe. C'est une triste chose qu'une créature si belle soit si tourmentée. Pour une histoire de fesses.

« ...je me domine à peine ces temps ci. Le vent tourne dans le mauvais sens et sa chaleur, et son odeur... »
« Une terrible douleur, vive et poignante, qui perce toutes les barrières, toutes les murailles. » Il eut un petit rire. « Quel sentiment familier... »

A lui, que tout séparait de celle qu'il désirait amèrement depuis cinq siècles déjà. Il avait été patient comme le sont les chiens qui attendent à la porte de rentrer, quand dehors il fait froid. Il avait de tous la plus gentille des maîtresses, et la plus belle aussi, de celle qui s'agenouille et vous caresse sans rien perdre de son éclat, mais il y avait une porte entre eux, une porte qui définitivement rester fermée. Il eut un sourire, en voyant qu'elle serrait les cuisses. Elle aurait aimé, mais les tentations sont fortes pour eux qui sont faibles et si peu tolérants vis à vis de la frustration. Il suffit d'une chose pour qu'ils aient envie. Quelque part, il enviait ce bon Odalisque qui de toute sa vie jamais n'aurait ce genre d'idée, et d'une autre part, il haïssait Dante pour l'avoir mordu à une époque où les cuisses et les dames avaient été toute sa vie, bien plus que la guerre. Il la regarde, avec un sourire doux, un sourire un peu enjôleur au plus profond, encore qu'il sourit toujours comme ça. Il se redresse, la regarde, approche ses mains de ses cuisses en les frôlant tout au plus. Si elle ne veut pas, elle le lui dira, et il ira faire autre chose, lui laissant la chambre pour se calmer ou se satisfaire à elle seule. Il la regarde, droit dans les yeux, des yeux clairs qui se rencontrent alors :

« Laisse moi embrasser ton corps pour t'aider, cette nuit, tu pourras même appeler son nom, ou le penser... Laisse moi t'aider. D'une façon ou d'une autre. »

En tuant Envy, par exemple. Il la regarde, car il est très sérieux. Il aimerait l'aider, mais on aide jamais qu'en sachant ce que pense l'autre. La violer? Pitié! Tout de même...










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PR. AZAEL VAN HELLSING
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► MESSAGES : 1431
One more God damn day. #Lun 13 Sep - 13:47


« Une terrible douleur, vive et poignante, qui perce toutes les barrières, toutes les murailles. Quel sentiment familier... »

Il n'y avait vraiment que lui pour le comprendre. Dante aurait pu lui aussi mais il était trop possessif, trop jaloux de ses créations. Ses oeuvres comme il disait quand il était dans un de ses bons jours. Les yeux clairs de la blonde suivaient la courbe de ce sourire triste sur les lèvres d'Ezechkiel. Trop triste. Elle connaissait son histoire. Tout le monde la connaissait ici. Dans un coeur victorien, Ezechkiel aurait pu être l'idéal de l'époux s'il n'avait pas tant déplu à dieu. Mais c'était ainsi qu'elle, Lust, l'aimait, avec son coeur de pécheresse. Un amour tendre et chaste contrairement à ce qu'on aurait pu croire.
Comme il la décrivait bien cette douleur quoique chez Lust, le tableau revêtait quelque chose de pathétique alors que chez le prince il était tragiquement magnifique. Le résultat était pourtant le même: ils souffraient tous les deux. Ils seraient morts pour un baiser, un seul. Pour un seul regard même. Quoique son loup la regardait, avec des yeux durs parfois, ou indifférents. Jamais vraiment haineux. Viltaly n'était pas un homme plein de haine, et s'il était capable de tuer, la violence n'était pas son mode d'expression. C'était sans doute cela qu'elle aimait chez elle. Non. Ne nous leurrons pas. C'était cette odeur. Ce poison qui lui brûler le cerveau chaque fois qu'elle la sentait. Elle ne pouvait pas s'élever à la noblesse du prince qui était son ami ce soir, comme beaucoup d'autres soirs. Elle resterait sans doute à jamais les genoux dans la boue du ruisseau où son cher Hector l'avait jetée. L'Amour, le vrai, était beaucoup trop noble pour l'envelopper de ses ailes chaleureuses. Il se serait approché d'elle, mais ne serait jamais descendu suffisamment bas pour la reprendre. Et certainement pas quand elle serrait ses cuisses fuselées comme ça. Triste chose. Tant pis.

Mais tout au fond du puits il y avait au moins ce sourire d'Ezechkiel. Il vaut bien la douceur d'un soleil qu'ils ne verront plus jamais de toute manière. Elle desserre un peu les cuisses quand il l'effleure. Sa main se pose sur la sienne avec toute l'amitié qu'elle lui porte pourtant d'autres y verraient un geste pour le tenter, le faire choir un peu plus. Mais il sait bien que non. Cette pression douce et appuyée à la fois sur sa main, c'est sa façon à elle de le remercier d'être là, toujours ou presque, quand elle en a besoin. Et pas seulement pour ses crises.

« Laisse moi embrasser ton corps pour t'aider, cette nuit, tu pourras même appeler son nom, ou le penser... Laisse moi t'aider. D'une façon ou d'une autre. »
« Je n'ai pas besoin de penser à un autre quand nous faisons l'amour Ezechkiel, parce que je n'ai pas envie, pas besoin de te fuir tu le sais... », répond-elle comme elle s'allonge et l'attire contre elle.

Mais il n'y a rien de cette culpabilité dont elle parlait tout à l'heure dans son regard. Quand il la serre, il serre une nymphomane c'est vrai, mais il serre quelqu'un qui l'aime tendrement, qui aime sa conversation autant que sa façon de faire l'amour. Une amie qui le connait en quelque sorte. C'est pour cela que ça ne peut qu'être différent. Un bref instant, elle s'oublie, elle l'oublie aussi. Et c'est aussi bien. Son corps est une vague suave qui embrasse Ezechkiel tout entier et se creuse sous ses caresses pour mieux revenir en quémander. Ses lèvres, un calice dessiné de la main de Dieu, dérobé par le Diable, pour abreuver le prince de baisers tout en velours et en feu. Elle n'est pas pudique, bien sûr. Mais la confiance dont elle fait preuve est complice. Sincère aussi. Et elle ne se trompe jamais de nom.














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